GÀi
litt. Richelieu, 19 août 4766. Sans être naturelle-
ment gai, il s'animait dé la gaieté des autres, MAR-
MONTEB-, Métn. vi.' || Gai comme un pinson ou comme
pinson, très-gài. |j Familièrement. Être un peu gai,
être un peu animé par le vin. Comme ils devenaient
un peu plus 1 gais sur la fin du repas, selon la cou-
tume des philosophes qui dînent, VOLT.' Oreilles, 6.
|| Cheval gai, cheval qui à de la vivacité.-1| Terme de
blason. Cheval gai, cheval nu et sans harnais. | \ 2° Qui
porte le caractère de la gaieté, en parlant des
choses. Humeur gaie. Esprit gai. Un oeil gai. Son
visage était gai, sa bouché était vermeille, TRISTAN,
Pànthéè,' n, 2; Deux siens voisins se laissèrent
leurrer X l'entretien libre et gai de la dame, LA
FONT, les Remois, la cour veut toujours unir les
plaisirs avec les affaires.... tout est couvert d'un air
gai, et vous diriez qu'on ne songe qu'à s'y divertir,
30ss. Anne de Gong. || Où règne la gaieté. Notre re-
pas fut le plus gai du monde, et j'y fus plus gai
que .personne; MARIVAUX, Pays. paru. 2» part.
|| 3° Oui inspire de la gaieté. Une chanson, une vue
gaie. Le vert est plus gai; vous avez raison, il n'y
a qu'à le laisser comme cela [un ameublement],
DANCOURT, Vert galant,r se. 26. || Appartement gai,
appartement'bien exposé, qui- a une vue agréable.
|| Temps gaijftemps serein et frais. || Avoir le vin
gai, être de'belle humeur■'quand on a un peu bu.
|| Terme de peinture/ Couleurs:gaies, couleurs vi-
ves, légères etbrill lûtes. Vert gai.' || La 1 gaie science,
le gai savoir, noms que portait autrefois la poésie
des troubadours. Il 4° Terme de musique. Synonyme
d'allegro.Un air d'uh;mouvement gai. || 5° Propos,
conte gai, se dit quelquefois de propos, de contes un
peu libres. || 66 Dans un langage technique, qui a
trop de jeu, qui n'est pas assez serré. Cette vis est
trop gaie. Ma tabatière était trop gaie, elle s'est ou-
verte dans ma poche. || Terme de marine. Se dit
d'un niât ou de tout autre objet, lorsqu'il est trop
au large dans son trou ou dans là place qu'il oc-
cupe. || Terme dépêche. Hareng gai, celui dans le-
quel on ne trouvé ni laite, ni oeufs. || 7° S. m. Grand
gai, petit poisson qu'on nomme aussi pucelotte.
|| 8° Gai! interjection qui s'emploie pour exciter à
la gaieté ^t aussi au mouvement, à l'action. Gai,
divertissons-nbus. Allons, gai! vous a-t-on donné
votre congé? REGNARD, U Joueur, ni, 2. Gai! gai!
serrons nos rangs, Espérance De la France ; Gai !
gai! serrons nos rangs, En avant, Gaulois et Francs!
DÉRANG. Gaulois et Francs.
— SYN. GAI, ENJOUÉ, JOYEUX. L'homme gai est
de belle humeur; c'est l'effet du tempérament ou
de quelque heureuse circonstance. L'homme enjoué
se joue, il à la plaisanterie agréable," le désir et le
. talent d'amiusèr. Joyeux se dit des affections du mo-
ment: un homme très-froid et pose jjeut être joyeux
s'il apprend une nouvelle qui lui fait grand: plaisir:
,- HIST.. xu"; s. Donc jà n'àrèz à tel jor le cuer
[coeur] gai, 8ao«r de C. |B7. ||xtii*'s. Le premier
jour de mai, CiTdouctans cointe et jai,"Mss. de poér
sies fr. avant i?0p, t, n, p. 833, dâns'ticuRNÉ. Fille,
dist la royne, soièz jôiâns et gaie, Bérte,vin; || xive s.
Bu.feu a demandé Tàhbê de Mèàepaie,' Tout pour
bouter le feu en celle ville : gaie, 'Guescl. 20349. Et
soitvert gay' [d'un vert gai], Minàgier,Tù; 6. || xyie s.
Et ainsi print congé, gai comïne Perot, DESPEC.
Contes, xxiv. Enune petite chambre haute assez gayè,
Sot. Méri. p. 22-2. Sj ne feirént les autres que prendre
garde seulement, que cesté pouïtre. [jument] àybit
le poil et les crins rouges fort luysans,'et'comme elle
estoit vifve et guaye, à ouyr" son clair-et'fier hen-
nissement, AMYOT, Pélop. ,39. Sa manière; d'escrire
est guaye et austère, sententieuse et'toutefois fa-
milière, m. Coton., 44.... il n'y. a'pàs de'si. beaux
bois, ny des forest verdoyantes, giiàyes prairies riy
autres lieux de .plaisance.,,. ID'., Flami 4. L'oeil ma-
lade refuit les couleurs vifves, guayes'et; brillantes,
ID. Phoc. 2. ...:''. "..'..'.,,'.';'..!''..'.'"'-■,.','.'..'.'..
— ÉTYM.Berry, gai, au féminin'ffaitfe; provenez
gai, guay; anc. espagn. fffiyo; ital. gajà; àe l'anç.
hautraliem. gdhij prompt; àUem.mod. jolie. Toute-
fois on peut noter, rie fût-ce que !pbur.mention, le
nom propre latin Gaim, qui étaitr.un "riorii dé bon
auguré,.et que les langues italiqtes offrent sous la
forme de Gavius^ lequel semble "signifier, le réjouis-
sant; Gaius aurait donné saris peiné gàjo;\mais lés
intermédiaires manquent.^ .,'.
GAÏAC (ga-iak), s. m. Arbre .(i'^méfique,. de la
famille des rutacées, dont le bois est "dur, pesant ;et
résineux.{gaiacum officinale, L.). ie premïèr,éîjige
de ce.màgasm sert à mettre les boulets et le boisqûi
sert pour les poulies qu'ils [en Hollande] appellent
bois de gaiac, Corresp. de Cqlbert, in, 2, p, 340,
'I Teinture de gaiac, le soluté de là gaîaciné dans
GAI
l'alcool. || Bois de gaïac râpé, un des quatre bois
sudôrifiques. || Petit gaïac, voy. GLABRIER.
.— HIST. xvi' s. lia décoction de gaiac est propre
pour provoquer la sueur, PARE, VI, 22. Si les nations
desquelles nous retirons le gayac, la salseperille et
le bois d'èsquine ont des médecins, combien pen-
sons-nous, par ceste mesme recommandation del'es-
trangété, la rareté et la cherté, qu'ils facent feste
de nos choulx et de nostre persil? MONT, m, 24B.
— ÉÏYM. Guaiacan, nom donné à cet arbre par
les indigènes de Saint-Domingue, d'après Oviedo,
Relation, ch. 77, qui dit que la principale vertu de
ce bois est de guérir le mal de las buas, c'est-à-dire
la syphilis.
t GAÏACÈNE (ga-ia-sê-n'), s. f. Terme de chi-
mie. Essence légère, obtenue dans la distillation
sèche de la résine de gaïac.
— ÉTYM. Gaïac, et la finale ène, qui appartient
aux essences.
t GAÏACINE (ga-ia-si-n'), s. f. Terme de chimie.
La résine de gaïac.
— ÉTYM. Game, et la finale ine, qui appartient
aux principes.
t GÀÏACIQTJE (ga-ia-si-k'), adj. Terme de chimie.
Aci4e gaïacique, acide fourni par le gaïac.
t GAÏANITE (ga-ia-nl-f), s. m- Nom d'héréti-
ques eutychiens qui niaient que le corps du Christ,
après l'union personnelle, eût été sujet aux infirmi-
tés humaines.
—ÉTYM. Gaianus, chef de cette hérésie, au vi" siècle.
GAIEMENT ou GAÎMENT (ghé-man), adv.
|| 1° Avec gaieté. Un mort s'en allait tristement
S'emparer de son dernier gîte; Un curé s'en allait
gaiement Enterrer ce mort au plus vite, LA FONT.
Fabl. vil, 44. Je ne suis pas de l'avis de ceux qui,
au sortir d'un spectacle, dans un souper délicieux,
dans le sein du luxé et du plaisir, disent gaiement
que tout est perdu, VOLT. Tancr. Épitre. || 2° De
bon coeur. Aller gaiement au combat. || Familière-
ment. Aller gaiement, aller bon train. Cela le fit
partir plus gaiement qu'il n'était nécessaire à un
petit homme, SCARRON, Rom. corn, i, 4 9. || Allons-y
gaiement, locution populaire pour s'encourager. Il
faut se battre? eh bien, allons-y gaiement.
—HIST. xrvc s. Et vint droit à Paris montez moult
gaiement, Hugues Capet, v. 553. || xyi" s. Il se meit
à marcher devant tout le premier, aussi guayement
comme s'il è'ust esté âsseuré d'aller à une victoire
toute certaine, AMYOT, Timol. 4 6. Tout ce quiavoit
couru gayment perdit sa colère au bout des espées
des autres, D'AUB.Hist. n, 380. Le sainement et gaye-
mentvivre, MONT, iv, 45i.
— ÉTYM.' Gaie, et le suffixe ment; provenç. «/«aya-
nte» ; anc. càtàl. gayametit ; ital. gajamente.
GAIETÉ pu GAÎTÉ (ghé-té; anciennement il
était de trois syllabes, ghé-ye-té, comme on le voit
par ces vers;. Mais'je vous avouerai que cette gaieté
Surprend au dépourvu toute ma fermeté, MOL. D.
Gare, v, 6 ; Mais que dé gaieté de coeur On passe
aux mouvements d'une fureur extrême, ir>.' Amph-
II, 6), s. f. |l 1° Belle humeur. X mon sens la gaieté
vaut presque' la sagesse, IMBERT, Jaloux sans
amour, i, 6. Ce pauvre diable ainsi parlant Met-
tait en gaieté tout l'hospice, BÉRANG. Ange gar-
dien. Quelques pages plus loin, vous retrouverez
la vivacité, irnpétuèuse de Lovelace, son incorri-
gible folié, et cette galté non plus du vice, mais
du remords,qui,cherche à s'étourdir, VILLÈMAIN,
Litt. fr. xvm"' siècle, 4" leçon. || Avoir de la
gaieté dans le style, écrire d'une manière agréable
etenjpuéeVil.Vivàcité.de belle humeur franche et
coirimuriicative. Les hommes mêmes n'ont pas en
Perse la .gaieté qu'ont lès Français, MONTESQ. Lett.
pers. 34.' Le vrai caractère de là gaieté italienrie, ce
n'est pas la.moquerie, c'est, l'imagination, STÀEÏ.,
Corinne, vri,,2. Cette gaieté qui ne.tenaiten rien à
la moquerie, mais seulement à la vivacité'de l'es-:
prit, à la,fraîcheur de l'imagination, m. ib. ii,"2. ;
|| Pointe, dé vin. On cqrhm'eriçait à être en gaieté.
|| Ce cheval a de'la gaieté, il a de la vivacité. || On:
dit aussi: pe cheval, est gai. || 2° Paroles, actions
gaies, folâtres. Ce sont des jeux de mains et;
des gaietés. incroyables,, SËV. 264. Cent escapades;
aussi fortes passèrent pour des gaietés- et des gen-
tillesses .agréables^, ST-SIM. 269, 249. || Une gaieté,
petite piècéde théâtre ou autre, destinée à faire rire.
Une, petite gaieté qu'il s'était permise au théâtre
de Fontainebleau, en y tournant en ridicule, dans
un prologue de sa façon, les gentilshommes de
la chambre, les lui avait aliénés, MARMONTEL, Mim.
vi .Verre en main, Jean lé vigneron Chantait les
gaietés de Piron, BÉRANG. Nourrice. \\ 3° De gaieté
le coeur, loc. adv. De propos délibéré et sans sujet.
GAI
1815
Les personnes qui écrivent de gaieté de coeur et
seulement pour dire des gentillesses, ne sont pas ex-
cusables de ne m'avoir pas fait cet honneur [de ne
m'avoir pas écrit], VOIT. Lett. 4 9. Il m'attaque de
gaieté de coeur pour se faire connaître de quelque
façon que ce soit, MOL. l'Impromptu, 3. C'est une
licence que prennent messieurs les poètes d«
mentir de gaieté de coeur, m. Comtesse d'Esc. 4.
Troubler de gaieté de coeur la fortune d'une per-
sonne, SÉV. 384. Les juges du chevalier de la Barra
ont été des monstres sanguinaires de gaieté de
coeur, VOLT. Bot de Prusse, 268. Celui qui va se
battre de gaieté de coeur, J. J. ROUSS. Rêl. i, 57,
Leur ineptie, comme le dit très-bien Votre Majesté,
fera gagner aux Allemands et aux Hollandais l'ar-
gent que la France perdra de gaieté de coeur, D'A-
LEMB. Lett. au roi de Pr. 46 fév. 4 782.
— HIST. xvi" s. ....Pour domter la gayeté trop
grande de leurs appétits, CALV. Instit. 444. Bois-
verd voulut couvrir sa pauvreté [son peu d'hommes]
d'une gayeté de coeur, jettant au devant de soi 80
arquebusiers pour faire fumée sur le haut de la le-
vée, D'AUB. Hist. i, 266. Puis tournant sur son che-
min, il prit Sahurrie d'une mesme gaieté, m. n,
4 14. Qui pourra penser que le tiers estât aie en
mesme temps au coeur la gaieté des armes, la peur
au visage, et la faim entre les dents? ID. ib. 252. Ils
trouvoient fort mauvais que l'on allast ainsi volun-
tairement de guayeté de coeur commencer la guerre
à ces peuples, AMYOT, Crass. 34.
— ÉTYM. Gai; provenç. gayexa; anc. cat. gaesa;
ital. gaiesza.
4. GAILLARD, ARDE (ga-llar, llar-d', Il mouil-
lées, et non ga-yar), adj. \\ 1" Qui a un caractère de
vaillance et de hardiesse. Le coup est gaillard. Et
l'on m'a vu pousser dans le monde une affaire
D'une assez vigoureuse et gaillarde manière, MOL.
lits, m, 4. || 2° Plein d'allégresse et.de vivacité.
Cette fille est jolie, elle a l'esprit gaillard, COKN.
SuiteduMent. i, 3. Nos gaillards pèlerins.... Au gué
d'une rivière à la fin arrivèrent, LA FONT. Fabl. n,
40. Dit avec un ton de rieur' Le gaillard savetier,
ID. ib. n, 8. Las ! pour un trépassé vous êtes bien
gaillard! MOL. l'Ét. n, 6. Tout cela me fit gaillarde,
SËV. 330. L'armée s'en retourna au camp' aussi
triste qu'elle en était partie gaillarde, ST-SIM. 23, 8.
Approchez son fauteuil, monsieur de la Vallée, et
tenez-vous gaillard; soupons: mettez-vous là, petite
fille, MARIVAUX,' Pays. pan. z° part. || Il se dit aussi
des choses. Une humeur gaillarde. Une mine gail-
larde. On parle d'une comédie d'Esther qui sera
représentée à Sairit-Cyr, le carnaval ne prend pas
le train d'être gaillard, SËV. 504. || 3° Evaporé. Il
est un peu gaillard. || Sens qui a vieilli. || 4° Qui est
légèrement pris de vin. Il sortit de ce repas un peu
gaillard. || 5" Il se dit des discours, des actes un peu
libres. Mme de Sévigné chante, elle danse, et a
l'esprit fort vif et agréable; elle est brusque et ne
se peut tenir de dire ce qu'elle 'croit joli, quoique
assez souvent ce soient des choses un-peu gail-
lardes, TALLEMANT DES RËÀtx, daris le Dict. de DO-
CHEZ. Et vous la belle au dessein'-si-"'gaillard, LA
FONT. Gag. Bon voici dé nouveau quelque conte
gaillard, Et ce sera de quoi mettre sur mes ta-
blettes, MOL. "Ée. des femmes, i, 6. Quoique cette
aventuré fût àèsez gaillarde, HAMILT. Gramm. 9. Il
faut que je vous rapporté un trait de cette bonne
duchesse; vous le trouverez un peu gaillard pour
une dévote, LESAGE , Diable boit. ch.--42. Ce sont
des poésies gaillardes qu'il a composées dans sa jeu-
nesse, m!ib. ch. 40. Au lieu de fades épigrammes
Qu'il aiguise un propos gaillard, BÉRANG: Désaugiers.
|| 6° Sain, dispos. 1 Que fait-il à présent? esUl tou-
jours gaillard? MOL. te. des femmes ,i, 6l Que lé moi
que voici, chargé de lassitude; Atrouvêl'autremoi
frais, gaillard et dispos, Er n'ayant d'autre inquié-
tude Que de battre et casser les os, ID.- Ampk: n, ■>.
Le plaisir que vous aurez d'avoir'une femme et un
enfant gais et gaillards,' SÉV. 4. Il reçoit deux coups
dans son chapeau et revient pillard; ' ID: 452. Alors,
m'étant réveille^ je ;me levai frais et gaillard, et
"m'habillai à la hâte ' pour rejoindre ma-soeur, LE-
SAGE, Estev.'Goniai. ch. 5i. || Terme d'horticuiture."
Se dit d'un arbre, d'une plante qui se porte bien.
|| 7° Vent gaillard, air gaillard, vent, air qui est un
peu froid. Aujourd'hui le temps est gaillard. || 8° S.
m. Un gaillard, un homine : vigoureux, dispos,- dé-
cidé. Voyez un peu le gaillard; il ;n'y aurait qu'à ie
laisser faire, il'ferait les plus belles choses du
monde, SAMIEROCUE, Crîspin méd.'n, 2. Nous autres
du barreau, nous sommes des gaillards, REGNARD.
te Bal, 8. Comnie vous'prériez feu d'abord! vous
m'avez l'air d'un gaillard, COLLÉ, Part, de chasse,
litt. Richelieu, 19 août 4766. Sans être naturelle-
ment gai, il s'animait dé la gaieté des autres, MAR-
MONTEB-, Métn. vi.' || Gai comme un pinson ou comme
pinson, très-gài. |j Familièrement. Être un peu gai,
être un peu animé par le vin. Comme ils devenaient
un peu plus 1 gais sur la fin du repas, selon la cou-
tume des philosophes qui dînent, VOLT.' Oreilles, 6.
|| Cheval gai, cheval qui à de la vivacité.-1| Terme de
blason. Cheval gai, cheval nu et sans harnais. | \ 2° Qui
porte le caractère de la gaieté, en parlant des
choses. Humeur gaie. Esprit gai. Un oeil gai. Son
visage était gai, sa bouché était vermeille, TRISTAN,
Pànthéè,' n, 2; Deux siens voisins se laissèrent
leurrer X l'entretien libre et gai de la dame, LA
FONT, les Remois, la cour veut toujours unir les
plaisirs avec les affaires.... tout est couvert d'un air
gai, et vous diriez qu'on ne songe qu'à s'y divertir,
30ss. Anne de Gong. || Où règne la gaieté. Notre re-
pas fut le plus gai du monde, et j'y fus plus gai
que .personne; MARIVAUX, Pays. paru. 2» part.
|| 3° Oui inspire de la gaieté. Une chanson, une vue
gaie. Le vert est plus gai; vous avez raison, il n'y
a qu'à le laisser comme cela [un ameublement],
DANCOURT, Vert galant,r se. 26. || Appartement gai,
appartement'bien exposé, qui- a une vue agréable.
|| Temps gaijftemps serein et frais. || Avoir le vin
gai, être de'belle humeur■'quand on a un peu bu.
|| Terme de peinture/ Couleurs:gaies, couleurs vi-
ves, légères etbrill lûtes. Vert gai.' || La 1 gaie science,
le gai savoir, noms que portait autrefois la poésie
des troubadours. Il 4° Terme de musique. Synonyme
d'allegro.Un air d'uh;mouvement gai. || 5° Propos,
conte gai, se dit quelquefois de propos, de contes un
peu libres. || 66 Dans un langage technique, qui a
trop de jeu, qui n'est pas assez serré. Cette vis est
trop gaie. Ma tabatière était trop gaie, elle s'est ou-
verte dans ma poche. || Terme de marine. Se dit
d'un niât ou de tout autre objet, lorsqu'il est trop
au large dans son trou ou dans là place qu'il oc-
cupe. || Terme dépêche. Hareng gai, celui dans le-
quel on ne trouvé ni laite, ni oeufs. || 7° S. m. Grand
gai, petit poisson qu'on nomme aussi pucelotte.
|| 8° Gai! interjection qui s'emploie pour exciter à
la gaieté ^t aussi au mouvement, à l'action. Gai,
divertissons-nbus. Allons, gai! vous a-t-on donné
votre congé? REGNARD, U Joueur, ni, 2. Gai! gai!
serrons nos rangs, Espérance De la France ; Gai !
gai! serrons nos rangs, En avant, Gaulois et Francs!
DÉRANG. Gaulois et Francs.
— SYN. GAI, ENJOUÉ, JOYEUX. L'homme gai est
de belle humeur; c'est l'effet du tempérament ou
de quelque heureuse circonstance. L'homme enjoué
se joue, il à la plaisanterie agréable," le désir et le
. talent d'amiusèr. Joyeux se dit des affections du mo-
ment: un homme très-froid et pose jjeut être joyeux
s'il apprend une nouvelle qui lui fait grand: plaisir:
,- HIST.. xu"; s. Donc jà n'àrèz à tel jor le cuer
[coeur] gai, 8ao«r de C. |B7. ||xtii*'s. Le premier
jour de mai, CiTdouctans cointe et jai,"Mss. de poér
sies fr. avant i?0p, t, n, p. 833, dâns'ticuRNÉ. Fille,
dist la royne, soièz jôiâns et gaie, Bérte,vin; || xive s.
Bu.feu a demandé Tàhbê de Mèàepaie,' Tout pour
bouter le feu en celle ville : gaie, 'Guescl. 20349. Et
soitvert gay' [d'un vert gai], Minàgier,Tù; 6. || xyie s.
Et ainsi print congé, gai comïne Perot, DESPEC.
Contes, xxiv. Enune petite chambre haute assez gayè,
Sot. Méri. p. 22-2. Sj ne feirént les autres que prendre
garde seulement, que cesté pouïtre. [jument] àybit
le poil et les crins rouges fort luysans,'et'comme elle
estoit vifve et guaye, à ouyr" son clair-et'fier hen-
nissement, AMYOT, Pélop. ,39. Sa manière; d'escrire
est guaye et austère, sententieuse et'toutefois fa-
milière, m. Coton., 44.... il n'y. a'pàs de'si. beaux
bois, ny des forest verdoyantes, giiàyes prairies riy
autres lieux de .plaisance.,,. ID'., Flami 4. L'oeil ma-
lade refuit les couleurs vifves, guayes'et; brillantes,
ID. Phoc. 2. ...:''. "..'..'.,,'.';'..!''..'.'"'-■,.','.'..'.'..
— ÉTYM.Berry, gai, au féminin'ffaitfe; provenez
gai, guay; anc. espagn. fffiyo; ital. gajà; àe l'anç.
hautraliem. gdhij prompt; àUem.mod. jolie. Toute-
fois on peut noter, rie fût-ce que !pbur.mention, le
nom propre latin Gaim, qui étaitr.un "riorii dé bon
auguré,.et que les langues italiqtes offrent sous la
forme de Gavius^ lequel semble "signifier, le réjouis-
sant; Gaius aurait donné saris peiné gàjo;\mais lés
intermédiaires manquent.^ .,'.
GAÏAC (ga-iak), s. m. Arbre .(i'^méfique,. de la
famille des rutacées, dont le bois est "dur, pesant ;et
résineux.{gaiacum officinale, L.). ie premïèr,éîjige
de ce.màgasm sert à mettre les boulets et le boisqûi
sert pour les poulies qu'ils [en Hollande] appellent
bois de gaiac, Corresp. de Cqlbert, in, 2, p, 340,
'I Teinture de gaiac, le soluté de là gaîaciné dans
GAI
l'alcool. || Bois de gaïac râpé, un des quatre bois
sudôrifiques. || Petit gaïac, voy. GLABRIER.
.— HIST. xvi' s. lia décoction de gaiac est propre
pour provoquer la sueur, PARE, VI, 22. Si les nations
desquelles nous retirons le gayac, la salseperille et
le bois d'èsquine ont des médecins, combien pen-
sons-nous, par ceste mesme recommandation del'es-
trangété, la rareté et la cherté, qu'ils facent feste
de nos choulx et de nostre persil? MONT, m, 24B.
— ÉÏYM. Guaiacan, nom donné à cet arbre par
les indigènes de Saint-Domingue, d'après Oviedo,
Relation, ch. 77, qui dit que la principale vertu de
ce bois est de guérir le mal de las buas, c'est-à-dire
la syphilis.
t GAÏACÈNE (ga-ia-sê-n'), s. f. Terme de chi-
mie. Essence légère, obtenue dans la distillation
sèche de la résine de gaïac.
— ÉTYM. Gaïac, et la finale ène, qui appartient
aux essences.
t GAÏACINE (ga-ia-si-n'), s. f. Terme de chimie.
La résine de gaïac.
— ÉTYM. Game, et la finale ine, qui appartient
aux principes.
t GÀÏACIQTJE (ga-ia-si-k'), adj. Terme de chimie.
Aci4e gaïacique, acide fourni par le gaïac.
t GAÏANITE (ga-ia-nl-f), s. m- Nom d'héréti-
ques eutychiens qui niaient que le corps du Christ,
après l'union personnelle, eût été sujet aux infirmi-
tés humaines.
—ÉTYM. Gaianus, chef de cette hérésie, au vi" siècle.
GAIEMENT ou GAÎMENT (ghé-man), adv.
|| 1° Avec gaieté. Un mort s'en allait tristement
S'emparer de son dernier gîte; Un curé s'en allait
gaiement Enterrer ce mort au plus vite, LA FONT.
Fabl. vil, 44. Je ne suis pas de l'avis de ceux qui,
au sortir d'un spectacle, dans un souper délicieux,
dans le sein du luxé et du plaisir, disent gaiement
que tout est perdu, VOLT. Tancr. Épitre. || 2° De
bon coeur. Aller gaiement au combat. || Familière-
ment. Aller gaiement, aller bon train. Cela le fit
partir plus gaiement qu'il n'était nécessaire à un
petit homme, SCARRON, Rom. corn, i, 4 9. || Allons-y
gaiement, locution populaire pour s'encourager. Il
faut se battre? eh bien, allons-y gaiement.
—HIST. xrvc s. Et vint droit à Paris montez moult
gaiement, Hugues Capet, v. 553. || xyi" s. Il se meit
à marcher devant tout le premier, aussi guayement
comme s'il è'ust esté âsseuré d'aller à une victoire
toute certaine, AMYOT, Timol. 4 6. Tout ce quiavoit
couru gayment perdit sa colère au bout des espées
des autres, D'AUB.Hist. n, 380. Le sainement et gaye-
mentvivre, MONT, iv, 45i.
— ÉTYM.' Gaie, et le suffixe ment; provenç. «/«aya-
nte» ; anc. càtàl. gayametit ; ital. gajamente.
GAIETÉ pu GAÎTÉ (ghé-té; anciennement il
était de trois syllabes, ghé-ye-té, comme on le voit
par ces vers;. Mais'je vous avouerai que cette gaieté
Surprend au dépourvu toute ma fermeté, MOL. D.
Gare, v, 6 ; Mais que dé gaieté de coeur On passe
aux mouvements d'une fureur extrême, ir>.' Amph-
II, 6), s. f. |l 1° Belle humeur. X mon sens la gaieté
vaut presque' la sagesse, IMBERT, Jaloux sans
amour, i, 6. Ce pauvre diable ainsi parlant Met-
tait en gaieté tout l'hospice, BÉRANG. Ange gar-
dien. Quelques pages plus loin, vous retrouverez
la vivacité, irnpétuèuse de Lovelace, son incorri-
gible folié, et cette galté non plus du vice, mais
du remords,qui,cherche à s'étourdir, VILLÈMAIN,
Litt. fr. xvm"' siècle, 4" leçon. || Avoir de la
gaieté dans le style, écrire d'une manière agréable
etenjpuéeVil.Vivàcité.de belle humeur franche et
coirimuriicative. Les hommes mêmes n'ont pas en
Perse la .gaieté qu'ont lès Français, MONTESQ. Lett.
pers. 34.' Le vrai caractère de là gaieté italienrie, ce
n'est pas la.moquerie, c'est, l'imagination, STÀEÏ.,
Corinne, vri,,2. Cette gaieté qui ne.tenaiten rien à
la moquerie, mais seulement à la vivacité'de l'es-:
prit, à la,fraîcheur de l'imagination, m. ib. ii,"2. ;
|| Pointe, dé vin. On cqrhm'eriçait à être en gaieté.
|| Ce cheval a de'la gaieté, il a de la vivacité. || On:
dit aussi: pe cheval, est gai. || 2° Paroles, actions
gaies, folâtres. Ce sont des jeux de mains et;
des gaietés. incroyables,, SËV. 264. Cent escapades;
aussi fortes passèrent pour des gaietés- et des gen-
tillesses .agréables^, ST-SIM. 269, 249. || Une gaieté,
petite piècéde théâtre ou autre, destinée à faire rire.
Une, petite gaieté qu'il s'était permise au théâtre
de Fontainebleau, en y tournant en ridicule, dans
un prologue de sa façon, les gentilshommes de
la chambre, les lui avait aliénés, MARMONTEL, Mim.
vi .Verre en main, Jean lé vigneron Chantait les
gaietés de Piron, BÉRANG. Nourrice. \\ 3° De gaieté
le coeur, loc. adv. De propos délibéré et sans sujet.
GAI
1815
Les personnes qui écrivent de gaieté de coeur et
seulement pour dire des gentillesses, ne sont pas ex-
cusables de ne m'avoir pas fait cet honneur [de ne
m'avoir pas écrit], VOIT. Lett. 4 9. Il m'attaque de
gaieté de coeur pour se faire connaître de quelque
façon que ce soit, MOL. l'Impromptu, 3. C'est une
licence que prennent messieurs les poètes d«
mentir de gaieté de coeur, m. Comtesse d'Esc. 4.
Troubler de gaieté de coeur la fortune d'une per-
sonne, SÉV. 384. Les juges du chevalier de la Barra
ont été des monstres sanguinaires de gaieté de
coeur, VOLT. Bot de Prusse, 268. Celui qui va se
battre de gaieté de coeur, J. J. ROUSS. Rêl. i, 57,
Leur ineptie, comme le dit très-bien Votre Majesté,
fera gagner aux Allemands et aux Hollandais l'ar-
gent que la France perdra de gaieté de coeur, D'A-
LEMB. Lett. au roi de Pr. 46 fév. 4 782.
— HIST. xvi" s. ....Pour domter la gayeté trop
grande de leurs appétits, CALV. Instit. 444. Bois-
verd voulut couvrir sa pauvreté [son peu d'hommes]
d'une gayeté de coeur, jettant au devant de soi 80
arquebusiers pour faire fumée sur le haut de la le-
vée, D'AUB. Hist. i, 266. Puis tournant sur son che-
min, il prit Sahurrie d'une mesme gaieté, m. n,
4 14. Qui pourra penser que le tiers estât aie en
mesme temps au coeur la gaieté des armes, la peur
au visage, et la faim entre les dents? ID. ib. 252. Ils
trouvoient fort mauvais que l'on allast ainsi volun-
tairement de guayeté de coeur commencer la guerre
à ces peuples, AMYOT, Crass. 34.
— ÉTYM. Gai; provenç. gayexa; anc. cat. gaesa;
ital. gaiesza.
4. GAILLARD, ARDE (ga-llar, llar-d', Il mouil-
lées, et non ga-yar), adj. \\ 1" Qui a un caractère de
vaillance et de hardiesse. Le coup est gaillard. Et
l'on m'a vu pousser dans le monde une affaire
D'une assez vigoureuse et gaillarde manière, MOL.
lits, m, 4. || 2° Plein d'allégresse et.de vivacité.
Cette fille est jolie, elle a l'esprit gaillard, COKN.
SuiteduMent. i, 3. Nos gaillards pèlerins.... Au gué
d'une rivière à la fin arrivèrent, LA FONT. Fabl. n,
40. Dit avec un ton de rieur' Le gaillard savetier,
ID. ib. n, 8. Las ! pour un trépassé vous êtes bien
gaillard! MOL. l'Ét. n, 6. Tout cela me fit gaillarde,
SËV. 330. L'armée s'en retourna au camp' aussi
triste qu'elle en était partie gaillarde, ST-SIM. 23, 8.
Approchez son fauteuil, monsieur de la Vallée, et
tenez-vous gaillard; soupons: mettez-vous là, petite
fille, MARIVAUX,' Pays. pan. z° part. || Il se dit aussi
des choses. Une humeur gaillarde. Une mine gail-
larde. On parle d'une comédie d'Esther qui sera
représentée à Sairit-Cyr, le carnaval ne prend pas
le train d'être gaillard, SËV. 504. || 3° Evaporé. Il
est un peu gaillard. || Sens qui a vieilli. || 4° Qui est
légèrement pris de vin. Il sortit de ce repas un peu
gaillard. || 5" Il se dit des discours, des actes un peu
libres. Mme de Sévigné chante, elle danse, et a
l'esprit fort vif et agréable; elle est brusque et ne
se peut tenir de dire ce qu'elle 'croit joli, quoique
assez souvent ce soient des choses un-peu gail-
lardes, TALLEMANT DES RËÀtx, daris le Dict. de DO-
CHEZ. Et vous la belle au dessein'-si-"'gaillard, LA
FONT. Gag. Bon voici dé nouveau quelque conte
gaillard, Et ce sera de quoi mettre sur mes ta-
blettes, MOL. "Ée. des femmes, i, 6. Quoique cette
aventuré fût àèsez gaillarde, HAMILT. Gramm. 9. Il
faut que je vous rapporté un trait de cette bonne
duchesse; vous le trouverez un peu gaillard pour
une dévote, LESAGE , Diable boit. ch.--42. Ce sont
des poésies gaillardes qu'il a composées dans sa jeu-
nesse, m!ib. ch. 40. Au lieu de fades épigrammes
Qu'il aiguise un propos gaillard, BÉRANG: Désaugiers.
|| 6° Sain, dispos. 1 Que fait-il à présent? esUl tou-
jours gaillard? MOL. te. des femmes ,i, 6l Que lé moi
que voici, chargé de lassitude; Atrouvêl'autremoi
frais, gaillard et dispos, Er n'ayant d'autre inquié-
tude Que de battre et casser les os, ID.- Ampk: n, ■>.
Le plaisir que vous aurez d'avoir'une femme et un
enfant gais et gaillards,' SÉV. 4. Il reçoit deux coups
dans son chapeau et revient pillard; ' ID: 452. Alors,
m'étant réveille^ je ;me levai frais et gaillard, et
"m'habillai à la hâte ' pour rejoindre ma-soeur, LE-
SAGE, Estev.'Goniai. ch. 5i. || Terme d'horticuiture."
Se dit d'un arbre, d'une plante qui se porte bien.
|| 7° Vent gaillard, air gaillard, vent, air qui est un
peu froid. Aujourd'hui le temps est gaillard. || 8° S.
m. Un gaillard, un homine : vigoureux, dispos,- dé-
cidé. Voyez un peu le gaillard; il ;n'y aurait qu'à ie
laisser faire, il'ferait les plus belles choses du
monde, SAMIEROCUE, Crîspin méd.'n, 2. Nous autres
du barreau, nous sommes des gaillards, REGNARD.
te Bal, 8. Comnie vous'prériez feu d'abord! vous
m'avez l'air d'un gaillard, COLLÉ, Part, de chasse,
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