1800
FUM
FUM
FUM
VOLT. Lett.Marmontel, 26 janv. 4 772. || Fig. Fumer
ses terres, se dit d'une alliance, par mariage, entre
noble et vilain, le noble étant pauvre, et le vilain
riche.
— HIST. xme s. Li faucons tent bas es terés Vers
un camp femé par monciaus, l'Escoufle. || xvi° s.
Aucunes foys le laboureur par trop fumer n'a le
meilleur, GÉNIN, Récréât, t. n, p. 236.
— ÉTYM. Voy. FUMIER; provenç. et catal. femar.
La forme régulière et ancienne est femer; fumer
est une altération populaire, comme celle qui trans-
forme femelle en fumelle, semer en sumer, etc.
f FUMERIE (fu-me-rie), s. f. Lieu où sont réu-
nis des fumeurs d'opium. Pour celui qui veut fu-
mer une pipe d'opium, la flamme d'une bougie
suffit pour un moment ; mais, pour continuer à fu-
mer plusieurs heures comme l'habitué d'une fume-
rie chinoise, il faut une flamme bas placée, pour
qu'il puisse fumer accoudé ou couché sur le côté,
ARMAND, Gai. médic. de Paris, 4 863, p. 350.
— ÉTYM. Fumer 4.
| FUMEROLLE (fu-me-ro-1'), s. f. Terme de géo-
logie. Emission de vapeurs chaudes, de fumées, par
les crevasses du sol dans le voisinage de feux sou-
terrains. On dit aussi fumarolle. La bouche la plus
éloignée de l'origine de l'éruption [du Vésuve] était
précédée de deux grandes fumerolles, Acad. des se.
Comptes rendus, t. un, p. (234.
— ÉTYM. Lat. fumariolum, petite cheminée, de
fumare, fumer 4.
FCMERON (fu-me-ron), s. m. Morceau de char-
bon mal cuit et qui jette beaucoup de fumée. Otez
Te fumeron. || Par raillerie et très-familièrement.
Mauvais fumeur, et aussi enfant qui veut se mêler
de fumer.
— HIST. xvi« s. Fumeron, COTGÏAVE.
— ÉTYM. Fumer <.
FUMET (fu-mè ; le t ne se lie pas dans le parler
ordinaire; au pluriel, Vs se lie : des fu-mè-z agréa-
bles; fumets rime avec paix, attraits, succès, etc.),
s. m. || 1° Vapeur, agréable à l'odorat, qui s'exhale
de certaines viandes, de certains vins. Les perdrix
et les gelinottes ont tout autant de fumet aujour-
d'hui, VOLT. Lett. en vers et en prose, 4 40. La chair
du corbeau des Indes de Bontius a un fumet aroma-
tique très-agréable qu'elle doit aux muscades dont
l'oiseau fait sa principale nourriture, BDFP. Ois. t. v,
p. .69, dans POUGENS. || Fig. Chevreuse et Beau-
villier étaient réservés avec les leurs, et, bien que
cousins germains de Torcy, lin fumet de jansé-
nisme les écartait de lui fort au delà du but, ST-SIM.
283, 469.■ || 2° Terme dédiasse. Émanation qui se
dégage du corps des animaux et des lieux fréquen-
tés par eux, faisant connaître la présence et la qua-
lité de ces animaux. || 3° Terme de cuisine. Sorte de
ragoût fait de jus de mouton, de truffes et de cham-
pignons, dont on accompagne la perdrix. Des per-
drix relevées d'un fumet surprenant, MOL. Bourg,
gent. iv, 4.
— ÉTYM. Fumer 4.
T FUMETEREAU (fu-mè-te-rô) ou FUMETERON
(fu-mè-te-ron), s. m. Terme rural. Tas de fumier
qu'.on forme dans les champs quand on se propose
de les fumer. • ■•
— ÉTYM. Fumier.
FUMETERRE (fu-me-tè-r'), s. f. Plante offici-
nale très-amère (fumaria offtcinalis, L.), dite aussi
fiel de terre.
— HIST. xvi« s. Fumeterre, en latin fumaria,
parce que son jus fait pleurer les yeux comme la
fumée, o. DE SERRES, 6)3.
— ÉTYM. Lat. fumus terne, fumée de la terre,
parce qu'elle fait pleurer les yeux; provenç. fum-
terra; ital. fummosterno.
FUMEUR (fu-meur), s. m. Celui qui a l'habitude
de fumer du tabac. C'est un grand fumeur. || On le
dit aussi d'autres substances. Fumeur d'opium.
Fumeur de cigarettes de camphre. I| Au fém. Com-
mis et grisettes, fumeurs et fumeuses.
—' ÉTYM. Fumer 4. ■
t FUMEUSEMENT (fu-meû-ze-man), adv. D'une
manière fumeuse.
— HIST. xve s. Fumeusement menrai [je mène-
rai] fumeuse vie, EUST. DESCH. Poésies mss. f° 243.
FUMEUX, EUSE (fu-meù, meû-z'), adj. || 1° Qui
exhale, qui répand de la fumée. Est-ce un ameu-
blement de reine que cette lampe fumeuse"? la
Tour de Nesle, dans LEGOARANT. || 2" Fig. Qui en-
voie des fumées, des vapeurs à la tête. Que de
descriptions montent en mon cerveau, Ainsi que
les vapeurs d'un fumeux vin nouveau ! DESMARETS,
Visionnaires, i, 3. La main du Seigneur vous a
l'ait boire la coup? de sa colère ; elle est remplie
d'un breuvage qu'il veut faire boire aux pécheurs,
mais d'un breuvage fumeux comme d'un vin nou-
veau qui leur monte à la tète et qui les enivre,
BOSS. Sermons, nécessité de travailler à son salut, 4.
Leur sang chaud et bouillant [des jeunes gens] est
semblable, en quelque sorte , à ce vin fumeux et
plein d'esprits qui les rend toujours ardents, tou-
jours animés dans la poursuite de leurs entreprises,
ID. 2e sermon, Visitation, 4.||Par extension. Le
pédant tout fumeux de vin et de doctrine, RÉGNIER,
Sat. x.
— HIST. xni" s. Tant qu'il vit loinz une maisun
Fumose e de tro graht façun, MARIE, Vurgatoire,
4404. ||xiV s. Le pomon trait du e.'!"i- les super-
Huités fumeuses du cuer, et les met hors o [avec]
l'alainement, H. DE MONDEVILLE, f° 24, verso. [Sub-
stances qui] ont une propriété fumeuse qui nuist à
la teste, LANFRANC, f° ( 5, verso. Celui qui deflaut
en la matière de magnanimité, il est appelé pu-
sillanime , et celui qui superhabunde est appelle
fumeux et presumptueux, ORESME, Eth. 4 26. || xv°
s. Icelle Guillemete, qui estoit femme testue et
fumeuse.... et quant lui montoit en sa fumée.... DU
CANGE, fumus. || XVIe s. Par trop boire du vin pur
et fumeux, PARÉ, VI, 6. Le feu allumé en bois
verd se monstre, du commencement, petit, languide
et fumeux, ID. xx, 25. Ce breuvage a le goust un
peu picquant, nullement fumeux, salutaire à l'es-
tomach, MONT, I, 237. Je veulx [pour mourir] estre
logé en lieu qui me soit bien particulier, sans bruit,
non sale, ou fumeux, ou estouffé, ID. t. iv, p. 420.
— ÉTYM. Prov. fumos.; esp. et ital. fumoso ; du
latin fumosus (voy. FDMER i ).
FUMIER (fu-mié ; l'r ne se lie jamais ; au pluriel,
l's se lie : fu-mié-z «t engrais), s. m. || i° La paille
qui a servi de litière aux animaux domestiques,
s'est mêlée avec leur fiente, s'est imbibée de leur
urine et s'est ensuite décomposée par la fermenta-
tion. Ôter le fumier d'une écurie. Le fumier em-
ployé à propos et suivant sa qualité, supplée en
partie aux.labours; les labours peuvent-ils suppléer
au fumier? je ne le crois pas pour les terres légè-
res, RAYNAL, Eiit. phil. xiv, 38. || Fumier.long,
pailleux, blanc, vert, fumier non décomposé et où
la paille est encore dans toute sa longueur. || Fig. Ils
[les laquais enrichis] relèvent toutes les grandes mai-
sons par le moyen de leurs filles, qui sont comme
une espèce de fumier qui engraisse les terres mon-
tagneuses et arides, MONTESQ. Lett. pers. 98. || 2° 11
se dit abusivement de différents engrais tels que les
excréments d'animaux, la gadoue, les matières ani-
males ou végétales en putréfaction, les balayures
des rues ou des cours, les curares des rivières ou
des fossés, etc. || On appelle encore fumier les her-
bes qu'on laisse faner sans les faire manger, ou le
foin qu'on ne recueille pas dans la saison. || Fumier
local, synonyme de récoltes enterrées. || 3" Amas de
fumier que l'on forme dans -un trou, dans une fosse ;
tas de fumier qui est dans une cour. Allez jeter cela
sur le fumier. || Hardi comme un coq sur son fu-
mier, se dit d'un homme qui se prévaut de l'avantage
qu'il a d'être chez lui. || Fig. Il ne faut pas l'attaquer
sur son fumier, il ne faut pas l'attaquer chez lui, là
où il est le plus fort. || Être comme Job sur son fumier,
être réduit au dernier degré de misère et de souf-
france. Quand vous seriez sur le fumier comme Job, si
vous avez Dieu,vous avez tout, MASS. Carême, Pâques.
Alors semblable à l'ange envoyé du Très-Haut, Qui
vint sur son fumier prendre Job en défaut, LAMART.
Jlarm. iv, 11.1| Mourir sur un fumier, mourir dans
la misère après avoir perdu tout son bien. || Fig. La
pourriture commune des corps morts. Je rêvais cette
nuit que, de mal consumé, Tout à côté d'un pauvre
on m'avait inhumé, Que, ne pouvant souffrir un
pareil voisinage, En mort de qualité je lui tins ce
langage : Qui te rend si hardi de m'approcher
ainsi? Retire-toi, coquin, va pourrir loin d'ici. —
Coquin! ce me dit-il, d'une arrogance extrême; Va
chercher tes coquins ailleurs ; coquin toi-même ;
Ici tous sont égaux, je ne te dois plus rien; Je suis
sur mon fumier comme toi sur le tien, LE PÈRE
PATRIX. || 4° Fig. Misère et abjection. Les uns [les
saints] se sont sauvés dans l'obscurité, les autres dans
l'élévation.... les uns sur le fumier, les autres sur
le trône, MASS. Carême, Êvid. de la loi. Destinés
à finir un jour leur misère sur la roue ou sur le fu-
mier, 3. J. ROUSS. Orig. notes. || 5" Fig. Se dit de ce
dont on ne fait aucun cas. Qui suit bien ses leçons
goûte une paix profonde, Et comme du fumier re-
garde tout le monde, MOL. Tari, i, 6. Je sentais tout
son fumier [de d'Antin], mais je n'en pouvais
ignorer les perles qui y étaient semées, ST-SIM. 42 I,-
80. || Littérairement, ce qui est grossier, inculte.
Virgile tirait des perles du fumier d'Ennius. || Pro-
verbes. L'oeil du fermier vaut du fumier. ||Epands
ton fumier près, et marie ta fille loin, c'est-à-dire
soigne ton avoir et garde-toi des tracas.
— SYN. FUMIER, ENGRAIS. Engrais est le terme le
plus général ; il se dit\de tout ce qui engraisse la
terre. Le fumier est la litière des animaux d'étable
ou d'écurie avec leurs excréments. Engrais peut se
prendre pour fumier; mais fumier ne se prend
qu'abusivement pour engrais. La gadoue est un en-
grais et non un fumier.
— HIST. xii" s. Toz jors doit puir [puer] li fu-
miers, Et félons enuier et nuire, CRESTIEN DE TROIES .
Chev. au lyon, v. 4 4 6. Et cil reversent le fien....'
Rènoars vit le femier reverser, Bat. d'Aleschans,
v. 4003-7. Seanz el fembrier, Job, p. 460. ||xur* s.
Qui vodroit un femier covrir De dras de soie ou de
floretes, La Rose, 8946. || xiv" s. Hors de là [du
Guesclin évanoui] fu portez à force et à exploit, Et
mis en un fumier qui chaux et bon estoit, Tant
qu'il îevint à lui et ses membres tiroit, Guescl.
3624-3704. Et teles personnes ypocrites ressemblent
l'ort fumier lait et puant que l'on cuevre de drap
d'or et de soie, Ménagier, i, 3. || xve s. llz nous
sont venuz assaillir sur nostre fumier, montrons
deffense comme fait le chien, Perceforest, t. m,
f° 47. Folye fait envahir le chien sur son fumier [la
folie fait entreprendre des choses dangereuses], ib.
t. v, f° 60. || xvi' s. Aucuns laissent macérer et
tremper l'espace de huit ou dix jours au baing
marie, ou bien au ventre de cheval, c'est à dire au
fumier, l'espace d'un mois, PARÉ, XXVI, 4 6. En son
fumier cheval engraisse quand il y repose à son
aise, GÉNIN, Récréât, t. n, p. 238. Dans l'argile,
sable vaut fumier, LEROUX DE LINCY, Prov. t. i,
p. 76. Et plus met on de paille en l'estable et plus y
a de fumier, ID. ib. Labour d'esté vaut fumier, ID. ib.
— ÉTYM. Bourg, femei; dubas-lat. fimarium, dé-
rivé de fimus, fumier. Pour la corruption de la
voyelle radicale de femier, voy. FUMER 2. Le pro-
vençal a femorier, fermorier, femorie, fomorie
Fimus avait donné régulièrement fien, en proven-
çal fem, femp. Fimus semble avoir le même ra-
dical que fumus, fumée, ainsi dit probablement à
cause de la fumée qui en sort; du moins suffire,
suffimen portent à croire que Vu de fumus a pu se
changer en i (voy. FUMER 4).
• t FUMIFUGE (fu-mi-fu-j'), adj. Terme didactique.
Qui chasse la fumée. Appareil fumifuge, appareil
que l'on adapte aux cheminées pour préserver les
appartements de la fumée.
— ÉTYM. Lat. fumus, fumée, et fugare, chasser,
t FUMIGATEUR (fu-mi-ga-teur), i. m. Celui qui
administre des fumigations.
— ÉTYM. Fumiger.
FUMIGATION (fu-mi-ga-sion ; en vers, de cinq
syllabes), s. f. || 1° Terme.de médecine. Action
d'exposer à des fumées, à des vapeurs le corps ou
une partie du corps. Fumigations aromatiques, sul-
fureuses. || 2° Action de répandre la fumée ou la va-
peur d'une substance odorante ou désinfectante pour
assainir un lieu. Faire des fumigations de chlore.
— HIST. xive s. Les fumigations chassantes les
serpens et toutes autres choses venimeuses, H. DE
MONDEVILLE, f3 83. || xve s. Un petit sac de toille, où
il a plusieurs pierres pour faire fumigacions, DE LA-
BORDE, ÉmaUX, p. 326.
— ÉTYM. Fumiger.
FUMIGATOIRE (fu-mi-ga-toi-r'), adj. Terme de
médecine. Qui sert aux fumigations. Appareil fu-
migatoire. || Boîte fumigatoire, boîte qui contient
les objets qui servent aux fumigations pour les
noyés ou les asphyxiés.
— ÉTYM. Fumiger.
FUMIGÉ, ÉE (fû-mi-jé, jée), part, passé de fu-
miger. Une salle d'hôpital fumigée avec soin, pour
la désinfecter.
FUMIGER (fu-mi-jé. Le g prend un e devant a et
o : fumigeons, je fumigeais), v. a. Terme de chi-
mie. Exposer un corps à la fumée de certaines sub-
stances brûlées ou chauffées. || Terme de marine.
Faire des fumigations dans un navire. || Terme de
médecine. Administrer une fumigation.
— ÉTYM. Lat. fumigare, de fumus, fumée, el le
suffixe igare, qui veut dire pousser et représente
une forme fréquentative d'agere.
FUMISTE (fu-mi-sf), s. m. Celui dont la profes
sion est de construire les cheminées et de les em-
pêcher de fumer. || Adj. Poêlier fumiste.
— ÉTYM. Fum-ée, et là finale iste qui indique un
métier, comme dans artiste.
t FUMISTERIE (fu-mi-ste-rie), s. f. Art du fu-
miste, travail du fumiste.
FUM
FUM
FUM
VOLT. Lett.Marmontel, 26 janv. 4 772. || Fig. Fumer
ses terres, se dit d'une alliance, par mariage, entre
noble et vilain, le noble étant pauvre, et le vilain
riche.
— HIST. xme s. Li faucons tent bas es terés Vers
un camp femé par monciaus, l'Escoufle. || xvi° s.
Aucunes foys le laboureur par trop fumer n'a le
meilleur, GÉNIN, Récréât, t. n, p. 236.
— ÉTYM. Voy. FUMIER; provenç. et catal. femar.
La forme régulière et ancienne est femer; fumer
est une altération populaire, comme celle qui trans-
forme femelle en fumelle, semer en sumer, etc.
f FUMERIE (fu-me-rie), s. f. Lieu où sont réu-
nis des fumeurs d'opium. Pour celui qui veut fu-
mer une pipe d'opium, la flamme d'une bougie
suffit pour un moment ; mais, pour continuer à fu-
mer plusieurs heures comme l'habitué d'une fume-
rie chinoise, il faut une flamme bas placée, pour
qu'il puisse fumer accoudé ou couché sur le côté,
ARMAND, Gai. médic. de Paris, 4 863, p. 350.
— ÉTYM. Fumer 4.
| FUMEROLLE (fu-me-ro-1'), s. f. Terme de géo-
logie. Emission de vapeurs chaudes, de fumées, par
les crevasses du sol dans le voisinage de feux sou-
terrains. On dit aussi fumarolle. La bouche la plus
éloignée de l'origine de l'éruption [du Vésuve] était
précédée de deux grandes fumerolles, Acad. des se.
Comptes rendus, t. un, p. (234.
— ÉTYM. Lat. fumariolum, petite cheminée, de
fumare, fumer 4.
FCMERON (fu-me-ron), s. m. Morceau de char-
bon mal cuit et qui jette beaucoup de fumée. Otez
Te fumeron. || Par raillerie et très-familièrement.
Mauvais fumeur, et aussi enfant qui veut se mêler
de fumer.
— HIST. xvi« s. Fumeron, COTGÏAVE.
— ÉTYM. Fumer <.
FUMET (fu-mè ; le t ne se lie pas dans le parler
ordinaire; au pluriel, Vs se lie : des fu-mè-z agréa-
bles; fumets rime avec paix, attraits, succès, etc.),
s. m. || 1° Vapeur, agréable à l'odorat, qui s'exhale
de certaines viandes, de certains vins. Les perdrix
et les gelinottes ont tout autant de fumet aujour-
d'hui, VOLT. Lett. en vers et en prose, 4 40. La chair
du corbeau des Indes de Bontius a un fumet aroma-
tique très-agréable qu'elle doit aux muscades dont
l'oiseau fait sa principale nourriture, BDFP. Ois. t. v,
p. .69, dans POUGENS. || Fig. Chevreuse et Beau-
villier étaient réservés avec les leurs, et, bien que
cousins germains de Torcy, lin fumet de jansé-
nisme les écartait de lui fort au delà du but, ST-SIM.
283, 469.■ || 2° Terme dédiasse. Émanation qui se
dégage du corps des animaux et des lieux fréquen-
tés par eux, faisant connaître la présence et la qua-
lité de ces animaux. || 3° Terme de cuisine. Sorte de
ragoût fait de jus de mouton, de truffes et de cham-
pignons, dont on accompagne la perdrix. Des per-
drix relevées d'un fumet surprenant, MOL. Bourg,
gent. iv, 4.
— ÉTYM. Fumer 4.
T FUMETEREAU (fu-mè-te-rô) ou FUMETERON
(fu-mè-te-ron), s. m. Terme rural. Tas de fumier
qu'.on forme dans les champs quand on se propose
de les fumer. • ■•
— ÉTYM. Fumier.
FUMETERRE (fu-me-tè-r'), s. f. Plante offici-
nale très-amère (fumaria offtcinalis, L.), dite aussi
fiel de terre.
— HIST. xvi« s. Fumeterre, en latin fumaria,
parce que son jus fait pleurer les yeux comme la
fumée, o. DE SERRES, 6)3.
— ÉTYM. Lat. fumus terne, fumée de la terre,
parce qu'elle fait pleurer les yeux; provenç. fum-
terra; ital. fummosterno.
FUMEUR (fu-meur), s. m. Celui qui a l'habitude
de fumer du tabac. C'est un grand fumeur. || On le
dit aussi d'autres substances. Fumeur d'opium.
Fumeur de cigarettes de camphre. I| Au fém. Com-
mis et grisettes, fumeurs et fumeuses.
—' ÉTYM. Fumer 4. ■
t FUMEUSEMENT (fu-meû-ze-man), adv. D'une
manière fumeuse.
— HIST. xve s. Fumeusement menrai [je mène-
rai] fumeuse vie, EUST. DESCH. Poésies mss. f° 243.
FUMEUX, EUSE (fu-meù, meû-z'), adj. || 1° Qui
exhale, qui répand de la fumée. Est-ce un ameu-
blement de reine que cette lampe fumeuse"? la
Tour de Nesle, dans LEGOARANT. || 2" Fig. Qui en-
voie des fumées, des vapeurs à la tête. Que de
descriptions montent en mon cerveau, Ainsi que
les vapeurs d'un fumeux vin nouveau ! DESMARETS,
Visionnaires, i, 3. La main du Seigneur vous a
l'ait boire la coup? de sa colère ; elle est remplie
d'un breuvage qu'il veut faire boire aux pécheurs,
mais d'un breuvage fumeux comme d'un vin nou-
veau qui leur monte à la tète et qui les enivre,
BOSS. Sermons, nécessité de travailler à son salut, 4.
Leur sang chaud et bouillant [des jeunes gens] est
semblable, en quelque sorte , à ce vin fumeux et
plein d'esprits qui les rend toujours ardents, tou-
jours animés dans la poursuite de leurs entreprises,
ID. 2e sermon, Visitation, 4.||Par extension. Le
pédant tout fumeux de vin et de doctrine, RÉGNIER,
Sat. x.
— HIST. xni" s. Tant qu'il vit loinz une maisun
Fumose e de tro graht façun, MARIE, Vurgatoire,
4404. ||xiV s. Le pomon trait du e.'!"i- les super-
Huités fumeuses du cuer, et les met hors o [avec]
l'alainement, H. DE MONDEVILLE, f° 24, verso. [Sub-
stances qui] ont une propriété fumeuse qui nuist à
la teste, LANFRANC, f° ( 5, verso. Celui qui deflaut
en la matière de magnanimité, il est appelé pu-
sillanime , et celui qui superhabunde est appelle
fumeux et presumptueux, ORESME, Eth. 4 26. || xv°
s. Icelle Guillemete, qui estoit femme testue et
fumeuse.... et quant lui montoit en sa fumée.... DU
CANGE, fumus. || XVIe s. Par trop boire du vin pur
et fumeux, PARÉ, VI, 6. Le feu allumé en bois
verd se monstre, du commencement, petit, languide
et fumeux, ID. xx, 25. Ce breuvage a le goust un
peu picquant, nullement fumeux, salutaire à l'es-
tomach, MONT, I, 237. Je veulx [pour mourir] estre
logé en lieu qui me soit bien particulier, sans bruit,
non sale, ou fumeux, ou estouffé, ID. t. iv, p. 420.
— ÉTYM. Prov. fumos.; esp. et ital. fumoso ; du
latin fumosus (voy. FDMER i ).
FUMIER (fu-mié ; l'r ne se lie jamais ; au pluriel,
l's se lie : fu-mié-z «t engrais), s. m. || i° La paille
qui a servi de litière aux animaux domestiques,
s'est mêlée avec leur fiente, s'est imbibée de leur
urine et s'est ensuite décomposée par la fermenta-
tion. Ôter le fumier d'une écurie. Le fumier em-
ployé à propos et suivant sa qualité, supplée en
partie aux.labours; les labours peuvent-ils suppléer
au fumier? je ne le crois pas pour les terres légè-
res, RAYNAL, Eiit. phil. xiv, 38. || Fumier.long,
pailleux, blanc, vert, fumier non décomposé et où
la paille est encore dans toute sa longueur. || Fig. Ils
[les laquais enrichis] relèvent toutes les grandes mai-
sons par le moyen de leurs filles, qui sont comme
une espèce de fumier qui engraisse les terres mon-
tagneuses et arides, MONTESQ. Lett. pers. 98. || 2° 11
se dit abusivement de différents engrais tels que les
excréments d'animaux, la gadoue, les matières ani-
males ou végétales en putréfaction, les balayures
des rues ou des cours, les curares des rivières ou
des fossés, etc. || On appelle encore fumier les her-
bes qu'on laisse faner sans les faire manger, ou le
foin qu'on ne recueille pas dans la saison. || Fumier
local, synonyme de récoltes enterrées. || 3" Amas de
fumier que l'on forme dans -un trou, dans une fosse ;
tas de fumier qui est dans une cour. Allez jeter cela
sur le fumier. || Hardi comme un coq sur son fu-
mier, se dit d'un homme qui se prévaut de l'avantage
qu'il a d'être chez lui. || Fig. Il ne faut pas l'attaquer
sur son fumier, il ne faut pas l'attaquer chez lui, là
où il est le plus fort. || Être comme Job sur son fumier,
être réduit au dernier degré de misère et de souf-
france. Quand vous seriez sur le fumier comme Job, si
vous avez Dieu,vous avez tout, MASS. Carême, Pâques.
Alors semblable à l'ange envoyé du Très-Haut, Qui
vint sur son fumier prendre Job en défaut, LAMART.
Jlarm. iv, 11.1| Mourir sur un fumier, mourir dans
la misère après avoir perdu tout son bien. || Fig. La
pourriture commune des corps morts. Je rêvais cette
nuit que, de mal consumé, Tout à côté d'un pauvre
on m'avait inhumé, Que, ne pouvant souffrir un
pareil voisinage, En mort de qualité je lui tins ce
langage : Qui te rend si hardi de m'approcher
ainsi? Retire-toi, coquin, va pourrir loin d'ici. —
Coquin! ce me dit-il, d'une arrogance extrême; Va
chercher tes coquins ailleurs ; coquin toi-même ;
Ici tous sont égaux, je ne te dois plus rien; Je suis
sur mon fumier comme toi sur le tien, LE PÈRE
PATRIX. || 4° Fig. Misère et abjection. Les uns [les
saints] se sont sauvés dans l'obscurité, les autres dans
l'élévation.... les uns sur le fumier, les autres sur
le trône, MASS. Carême, Êvid. de la loi. Destinés
à finir un jour leur misère sur la roue ou sur le fu-
mier, 3. J. ROUSS. Orig. notes. || 5" Fig. Se dit de ce
dont on ne fait aucun cas. Qui suit bien ses leçons
goûte une paix profonde, Et comme du fumier re-
garde tout le monde, MOL. Tari, i, 6. Je sentais tout
son fumier [de d'Antin], mais je n'en pouvais
ignorer les perles qui y étaient semées, ST-SIM. 42 I,-
80. || Littérairement, ce qui est grossier, inculte.
Virgile tirait des perles du fumier d'Ennius. || Pro-
verbes. L'oeil du fermier vaut du fumier. ||Epands
ton fumier près, et marie ta fille loin, c'est-à-dire
soigne ton avoir et garde-toi des tracas.
— SYN. FUMIER, ENGRAIS. Engrais est le terme le
plus général ; il se dit\de tout ce qui engraisse la
terre. Le fumier est la litière des animaux d'étable
ou d'écurie avec leurs excréments. Engrais peut se
prendre pour fumier; mais fumier ne se prend
qu'abusivement pour engrais. La gadoue est un en-
grais et non un fumier.
— HIST. xii" s. Toz jors doit puir [puer] li fu-
miers, Et félons enuier et nuire, CRESTIEN DE TROIES .
Chev. au lyon, v. 4 4 6. Et cil reversent le fien....'
Rènoars vit le femier reverser, Bat. d'Aleschans,
v. 4003-7. Seanz el fembrier, Job, p. 460. ||xur* s.
Qui vodroit un femier covrir De dras de soie ou de
floretes, La Rose, 8946. || xiv" s. Hors de là [du
Guesclin évanoui] fu portez à force et à exploit, Et
mis en un fumier qui chaux et bon estoit, Tant
qu'il îevint à lui et ses membres tiroit, Guescl.
3624-3704. Et teles personnes ypocrites ressemblent
l'ort fumier lait et puant que l'on cuevre de drap
d'or et de soie, Ménagier, i, 3. || xve s. llz nous
sont venuz assaillir sur nostre fumier, montrons
deffense comme fait le chien, Perceforest, t. m,
f° 47. Folye fait envahir le chien sur son fumier [la
folie fait entreprendre des choses dangereuses], ib.
t. v, f° 60. || xvi' s. Aucuns laissent macérer et
tremper l'espace de huit ou dix jours au baing
marie, ou bien au ventre de cheval, c'est à dire au
fumier, l'espace d'un mois, PARÉ, XXVI, 4 6. En son
fumier cheval engraisse quand il y repose à son
aise, GÉNIN, Récréât, t. n, p. 238. Dans l'argile,
sable vaut fumier, LEROUX DE LINCY, Prov. t. i,
p. 76. Et plus met on de paille en l'estable et plus y
a de fumier, ID. ib. Labour d'esté vaut fumier, ID. ib.
— ÉTYM. Bourg, femei; dubas-lat. fimarium, dé-
rivé de fimus, fumier. Pour la corruption de la
voyelle radicale de femier, voy. FUMER 2. Le pro-
vençal a femorier, fermorier, femorie, fomorie
Fimus avait donné régulièrement fien, en proven-
çal fem, femp. Fimus semble avoir le même ra-
dical que fumus, fumée, ainsi dit probablement à
cause de la fumée qui en sort; du moins suffire,
suffimen portent à croire que Vu de fumus a pu se
changer en i (voy. FUMER 4).
• t FUMIFUGE (fu-mi-fu-j'), adj. Terme didactique.
Qui chasse la fumée. Appareil fumifuge, appareil
que l'on adapte aux cheminées pour préserver les
appartements de la fumée.
— ÉTYM. Lat. fumus, fumée, et fugare, chasser,
t FUMIGATEUR (fu-mi-ga-teur), i. m. Celui qui
administre des fumigations.
— ÉTYM. Fumiger.
FUMIGATION (fu-mi-ga-sion ; en vers, de cinq
syllabes), s. f. || 1° Terme.de médecine. Action
d'exposer à des fumées, à des vapeurs le corps ou
une partie du corps. Fumigations aromatiques, sul-
fureuses. || 2° Action de répandre la fumée ou la va-
peur d'une substance odorante ou désinfectante pour
assainir un lieu. Faire des fumigations de chlore.
— HIST. xive s. Les fumigations chassantes les
serpens et toutes autres choses venimeuses, H. DE
MONDEVILLE, f3 83. || xve s. Un petit sac de toille, où
il a plusieurs pierres pour faire fumigacions, DE LA-
BORDE, ÉmaUX, p. 326.
— ÉTYM. Fumiger.
FUMIGATOIRE (fu-mi-ga-toi-r'), adj. Terme de
médecine. Qui sert aux fumigations. Appareil fu-
migatoire. || Boîte fumigatoire, boîte qui contient
les objets qui servent aux fumigations pour les
noyés ou les asphyxiés.
— ÉTYM. Fumiger.
FUMIGÉ, ÉE (fû-mi-jé, jée), part, passé de fu-
miger. Une salle d'hôpital fumigée avec soin, pour
la désinfecter.
FUMIGER (fu-mi-jé. Le g prend un e devant a et
o : fumigeons, je fumigeais), v. a. Terme de chi-
mie. Exposer un corps à la fumée de certaines sub-
stances brûlées ou chauffées. || Terme de marine.
Faire des fumigations dans un navire. || Terme de
médecine. Administrer une fumigation.
— ÉTYM. Lat. fumigare, de fumus, fumée, el le
suffixe igare, qui veut dire pousser et représente
une forme fréquentative d'agere.
FUMISTE (fu-mi-sf), s. m. Celui dont la profes
sion est de construire les cheminées et de les em-
pêcher de fumer. || Adj. Poêlier fumiste.
— ÉTYM. Fum-ée, et là finale iste qui indique un
métier, comme dans artiste.
t FUMISTERIE (fu-mi-ste-rie), s. f. Art du fu-
miste, travail du fumiste.
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