FRO
de frileux n'en a pas donné le vrai sens (vqy. l'his-
torique) .
— HIST. xvi° s. Si qu'en despit de l'hiver froidu-
reux Un beau printemps s'engendra de,sa face,
RONS. 60. D'un hiver froidureux un gracieux prin-
temps, DU EELLAY, ni, 64, recto. L'an vingt et sept,
février le froidureux.... MAROT, m, 4 00.
— ÉTYM. Froidure.
t FROISSABLE (froi-sa-bV), adj. Qui peut se gâter
par le froissement. || Fig. Facile à froisser, à offenser.
— HIST. xvie s. La femme est de froissable, na-
ture et de foible condition, Ane. coût. deBrejt. f" 4 74,
dans LACURNE.
t FROISSAGE (froi-sa-j'), s. m. Action de frois-
ser. || Huile de froissage, huile obtenue par le pre- '
mier pressurage d'une graine oléagineuse qui, en-
suite, estremise sous le pilon et battue de nouveau
pour donner l'huile dite de rabat, LEGOARANT.
— ÉTYM. Froisser.
FROISSÉ, ÉE (froi-sé, sée), part, passade froisser.
|| 1° Qui a subi une pression et un commencement
d'écrasement. Des olives froissées. || 2° Meurtri .11 [Jé-
sus! souffre comme la victime qui doit être détruite
et froissée de coups, BOSS. 4" sermon, Compass. de
la Ste Vierge, préambule. j| Par extension. Je vous
avoue que je ne puis voir sans joie dans cet auteur
[Montaigne] la superbe raison si invinciblement
froissée par ses propres armes, PASC. Entretien arec
Saci. || 3° Chiffonné, qui a reçu des plis irréguliers.
Avec ' du linga. et. des habits froissés, pour avoir
passé deux nuits, sur mon lit sans m'être désha-
billée, MARIV. Marianne, 9" part. || 4° Fig. Offensé.
Froissé par des insinuations désobligeantes.
fR01SSEMÈNT/(froi-se,-man), s. m. || 1° Action
de froisser; résultat de cette action. Le froissement
d'un membre ' contre une pierre. Ses vêtements
à demi détachés, [de Céluta] faisaient entendre le
froissement d'une draperie pesante et mouillée,
CHATEAUBR. Natch, 2° partie, vers la fin. || Terme de
chirurgie. Froissement des artères, leur compres-
sion entre des pinces pour arrêter une hémorra-
gie. || Fig. 11 en résulte [du sublime de la Bible] un
ébranlement, un froissement incroyable dans l'âmé,
CHATEAUBR. Génie, il, vi, 3. |1 2° Fig. Choc, lutte. Le
froissement des intérêts, des amours-propres. || Of-
fense, désagrément. Il a éprouvé des froissements.
— HIST. xve s. [Malgré ce] Qu'a en armes .che-
valier de tourment, Ainçois qu'il puist à grant
fais adrecier, Clers de labour, ouvrier de froisse-
ment, ....Leur grant travail en la fin po leur
vault, EUST. DESCH. Poésies mss. f° 42, dans LA-
CURNE. Il xvi° s. Semblablement, ulcère vient à rai-
son d'un coup ou froissement, PARÉ , xi, 4.
— ÉTYM. Froisser.
FROISSER (froi-sé), i>. a..||i° Frotter fortement,
de manière à produire un commencement d'écrase-
ment. Froisser des cailloux les uns contre les autres.
|| Froisser des épis, en faire sortir, le grain par la
pression. Si vous entrez dans les blés de,votre ami,
vous en pourrez cueillir des épis et les froisser avec
la main; mais vous n'en pourrez couper avec la
faucille, SAÇI, Bible, Deuléron. xxm, 25. || 2° Chif-
fonner, faire prendre des plis irréguliers. Froisser
du drap, du papier. || 3" Meurtrir par une pression
violente, par un choc. X grands coups de gaule Le
pèlerin vous lui froisse une épaule, LA FONT. COC.
Pour donner la perfection au sacrifice que devait le
divin Jésus à la justice divine, il fallait qu'il fût
encore froissé de ce dernier coup; et c'est ce que
le prophète a voulu dire dans ce passage qui s'en-
tend de lui à la lettre : Dominus voluit contererc
eum in infirmitate, BOSS. 4cr sermon, Passion de J. C.
3. L'un me heurte d'un ais dont je suis tout froissé,
BOIL. Sat. vi. Il Se froisser un membre, avoir un
membre froissé par. Ragotin, suivant la pente natu-
relle des corps pesants, se trouva sur le cou du
cheval et s'y froissa le nez, SCARR. Rom. com. 1, 4 0.
il 4° Fig. Offenser, choquer. Ces mesures froissent
beaucoup d'intérêts. Pour froisser mon attente, en
ce bord étranger, RÉGNIER, Sat. m. || 5° Se froisser,
v. réfl. Être froissé, être presque écrasé, meurtri. Et
que tout se froissât d'une étrange tempête, RÉGNIER,
Sat. xvi. Il Fig. Se piquer, prendre de l'humeur. Il
s'est froissé pour peu de chose.
— HIST. xi° s. E qui finisse la pais le roi, Lois de
Guill. 3. Od [avec] vos caables [machines de guerre]
avez fruissetses murs, Ch. deRol. xvi. [Ils] Fruissent
images et toutes les idoles, ib. CCLXVIII. || XII* S.
D'une oevre en autre [il] lui a fraite et froissie [sa
targej, Ronc. p. 4 36. Là veïssiés fier estor et pe-
sant ; Tant escu fendre, tante lance froissant, Et
desrompu tant hauherc jazerant, Raoul de C. 468.
Il XIII" s. Qui me tient que je ne vous froisse Les os
FRÔ
cum à poucin en paste, X ce peste] [pilon] ou à cest
haste [broche]?laRose,$398. || xiv" s. Et firent lever
leurs engins, Et froesser grant part des chemins,
Le liv. du bon duc Jehan, -1006. || xv° s. Et vous dis
que,.du jet d'amont le chanoine de Robersart reçut
maint dur horion, dont il fut durement blessé et
froissé, FROISS. 11, 11, 134. Firent tant les Sarrazins
que ils froissèrent une des échelles des grands fais
des pierres qu'ils lançoient,.jBo«cïq. 1, 23. Ce bahut
me semble bien petit pour y mettre vos robes bien
à l'aise sans les froisser, LOUIS XI, NOUV. xxvn. || xvr
s. Il alla donner de la teste tant qu'il peust contre un
des degrez où l'on se seit au théâtre, cuidantse frois-
ser toute la teste pour mourir promptement, AMYOT,
Timol. 45. Les autres [navires] venoient à se frois-
ser et briser contre les rochers, ID. Marcell. 24
....Le son diabolique des canons et harquebuses,
qui font trembler la terre, froisser l'air d'alentour,
RONS. 587 Maniant doucement les abricots sans
les froixer, 0. DE SERRES, 801.
— ÉTYM. Berry, freusser, faire du bruit à travers
les branches ( le gibier est là, l'entendez-vous
freusser dans le bois1?) ; waïi. frohï; namur. frochi;
Hainaut, frossier. On le tire ordinairement du latin
fressus, brisé, concassé, de frendere, ou de fric-
tiare, forme fictive dérivée de fricare, frotter; mais
cela ne rend pas compte de ui ou oi qui appartien-
nent à ce verbe. Les deux ss paraissent indiquer
stj comme dans brosse ; or on trouve dans le bas-
latin fnissura domus, bris de maison, frussura, terre
mise en culture, frustrare, racler, mettre en pièces,
fmstura terrée, morceau de terre, dit aussi fraustrum
et frostrum. Tout cela indique, ce semble, que ffuis-
ser ou froisser provient du latin frustum, mor-
ceau, d'où barbarement, frustrare, mettre en mor-
ceaux.
f FROISSEUR (froi-seur), adj.m. || i° Qui froisse,
presse, écrase. Cylindre froisseur, et, substantive-
ment, un froisseur. || 2° S. m. Celui qui froisse,
qui blesse.
— HIST. xve s. Injurieux trespasseurs, violeurs,
froisseurs de notre présente sauvegarde, Ordonn.
des rois, t. m, p. 634. Baldadoch, prevostdu paradis
terrestre, froisseur des heaumes, fendeur des escus,
perceur des hauberts, MONSTRELET, II, 45.
— ÉTYM. Froisser.
-j- FROISSIS (froi-sî), s. m. Bruit que produisent
des choses qui se froissent.
HIST. xïr s. Là oïssiez noises et criz, Et de
lances grant frossëïz, flou, v. 43690. || xv s. Hz oy-
rent les fueillestrembler ou les arbres bruire ; si ar-
resterent souvent en escoutant s'ilz orroient quel-
que froisseiz, le.Jouvenccl, f° 20, dans LACURNE.
Il xvi° s. Le bris des espéès, le froissis despiques et
hallebardes, SULLY , Hém. t. 1, p. 4 30, dans LACURNE.
— ÉTYM. Froisser.
FROISSÙRE (froi-su-r'), s. m. Impression pro-
duite sur un corps par le froissement. La froissure
d'une étoffe. Il [le mot de contrition] veut dire bri-
sure et froissure, comme quand une pierre est bri-
sée et comme réduite en poudre, BOSS. Catéch. de
Meaux, ïnstruct. pour la finit. 2.
— HIST. xin" s. Doit l'en fere droit des choses
qui sont en péril.... et de ce que l'enravist dearson,
de trebuctieizet defroiseure, denef prise.... Liv. de
just. 97. H xiv° s. Le quart traitié [de chirurgie]
sera des froisseures, il. DE MONDEVILLE, f° 4. || xvr
s. Et pour l'ennuy, la froissure et l'ahan, MAROT,
IV, 74.
— ÉTYM. Froisser.
\ FROLE (frô-V), s. f. Chèvrefeuille des Alpes,
loniçera alpigena, L.
FRÔLÉ, EE.(frô-ié, lée), part, passé de frôler. Vr
se prononce en portant le bout de la langue jusqu'au
haut du palais, de sorte qu'étant frôlée par l'air qui
sort avec force, elle lui cède et revient toujours
au même endroit, MOL. Bourg. 11, 4.
FROLEMENT (frô-le-man), s. m. Action de frô-
ler, l'effet d'une chose qui frôle. Le frôlement de la
langue contre le palais. Je sentis le frôlement de sa
robe. Tou,t l'air que le poumon chasse dans la tra-
chée au moment de l'expiration est foreé d'enfiler
l'ouverture étroite de la glotte, et c'est du frôlement
de cet air contre les lèvres de celle-ci que dépend
en général la formation de la voix, BONNET, Con-
templ. nat. QEuv. t. vm, p. 33, note 2, dans POU-
GENS. Il [le pic noir] fait entendre aussi par inter-
valles un craquement ou plutô t un frôlement qu'il
fait avec son bec en le secouant et le frottant rapi-
dement contre les parois de son trou, BUFF. Ois.
t. xni, p. 67, dans POUGENS. || Terme de médecine.
Frôlement péricardique ou bruit de frôlement, bruit
qui se manifeste dans le coeur lorsque la surface
FRO
1787
séreuse péricardique est devenue rugueuse. || Frôle-
ment hydatique, voy. FRÉMISSEMENT.
— ÉTYM. Frôler.
FROLER (frô-lé), v. a. \\ i° Toucher légèrement
en frottant. La balle lui frôla les cheveux. Vardes
joint le carrosse de mon père, le frôle, le coupe....
ST-SIM. 4 0, 4 81. || 2° Terme rural. Frotter des,grai-
nes entre ses mains pour les débarrasser des par-
ties de la fleur qui y sont, encore adhérentes. On
écrit aussi en ce sens frauler.
—ÉTYM.Berry, frôler, battre,étriller, fréter, même
sens; génev. froukr; norm. freuler, battre. D'après
Diez, frôler est pour frotler, diminutif de frotter.
On pourrait croire aussi qu'il est pour froisler, de
froisser; on songerait encore à une onomatopée dé-
rivée de frou-frou; mais tout historique manque.
FROMAGE (fro-ma-j"), s. m. || i° Substance ali-
mentaire préparée avec la crème ou le caséum du
lait, et plus ordinairement avec ces deux matières
unies en différentes proportions. || 2° Masse de fro-
mage en pain. Fromage de Chester, de Gruyère.
Fromage blanc. Fromage mou. Ce fromage est d'une
pâte fine. Maître corbeau sur un arbre perché Te-
nait en son bec un fromage, LA rom^.Fabl. 1, 2.
Apprenez que tout flatteur Vit aux dépens de celui
qui l'écoute; Cette leçon vaut bien un fromage sans
doute, ID. ib. Conduire leurs brebis, les tondre, traire
leur lait et faire des fromages, FÉN. Tél. 11. Un des-
sert sans fromage est une belle à qui il manque
un oeil, BRILLÂT-SAVARIN, Physiol. du goût, aphor.
xiv. H Familièrement. Entre la poire et le fromage,
c'est-à-dire au dessert, lorsque la gaieté excitée par la
bonne chère fait parler librement. Entre.la poire et
le fromage il nous conta son aventure. || Fig. Lais-
ser aller le chat au fromage, Voy. CHAT. || Faire des
fromages, se dit familièrement d'un jeu des petites
filles qui, tournant rapidement sur elles-mêmes, sa
baissent tout à coup, si bien que le jupon se gonfla
et présente une forme ronde, comme pelle d'un
fromage. H Fig. et populairement, ilangër dû fro-
mage, être mécontent. Le duc de Parme [Camba-
cérès] déménage; Plus d'hôtel, plus de courtisan;
Monseigneur mange du fromage , Mais ce n'est
plus du parmesan, Épigr. faite en 4844 contre Cam-
bacérès. || 3° Fromage à la crème, celui qui est fait
avec du bon lait auquel on ajoute de la crème. Elle
était plus blanche que ces fromages à la crème qui
commencèrent mon malheur, VOLT. Zadig, 4 7. || Fro-
mage à la glace, fromage glacé, mets composé de
crème, de sucre, etc. et frappé de glace. || 4° Par ex-
tension. Fromage de cochon, hachis de charcuterie.
Il Fromage d'Italie, foie de veau ou de cochon, ha-
ché et pilé avec du lard- et de la panne. || 5° Fro-
mage des arbres, espèce de champignon blanc, [j Pro-
verbes. Fromage, poire et pain, repas de vilain.
— HIST. xm" s. Et ensi comme il entra en la salle
à Paris, il fu appareilliés qui le fieri d'un froumage
enfissielé [dans son moule] enmi le visage, Chr. de
Rains, 4 92. De fromaches vit un millier Qu'en avoit
fet asoleillier, Rcn. 7241. Li morsiax qui fu en l'en-
gihg, Fu de fromage de gaai J [d'automne, gaain si-
gnifiant regain, seconde ooupe de foin], Et. li laz
estoit estenduz Par dessus deuspaissons fenduz, ib.
4 8378. [Ils] Ne menjuent fromages mos [mou], ib.
4 0 ) 1.11 xv° s. Le comte de Flandre qui sçut les nou-
velles des laits et des frommages qui alloient à
Gand.... FROISS. li, 11, 14s. Après la char vient le
fromage, LEROUX DÉ LINCY, Prov. t. 11, y. 497.
Il xvi° s.Uuerape àraper dufromage, AMYOT,Dion,
73 Comme le fromage nouvellement figé et coa-
gulé, PARÉ, xvi, 34. Y a aussi des montaignes ferti-
les en fourmages de vache, 0. DE SERRES, 286. Tout
fromage est bien sain qui vient de chiche main [c'est-
à-dire il ne faut pas, pour la santé, manger beau-
coup de fromage], H. EST. Précell: du lang. françois,
p. 4 70. Fromage et melon, au poids les prend on,
LEROUX DE LINCY, Prov. t. Il, p. 4 97. Fromage et
pain est médecine au sain, ID. ib. Qui a fromage pour
tous mets peut bien tailler bien espez, ID. ib. p. 4 98.
— ÉTYM. Picard, formage /bourguigh. formaige;
provenç. formatge, fromage; ital. formaggio; dubas-
latin formaticum, dérivé de formare, former : ce à
quoi on a donné une forme, le fromage se faisant
dans des formes d'osier. ►.
t FROMAGEON (fro-ma-jon), s. m. Fromage.de
lait de brebis fabriqué aux environs de Montpellier.
|| Un des noms vulgaires de la mauve, dont les
fruits, en capsule déprimée, figurent un fromage.
— HIST. xvi' s. Les Baux en Provence, aux lizie-
res du Languedoc, à cause de la délicatesse de ses
petits fourmageons; sont beaucoup prisés o. DB
SERRES, 286.
— ÉTYM. Diminutif de fromage.
de frileux n'en a pas donné le vrai sens (vqy. l'his-
torique) .
— HIST. xvi° s. Si qu'en despit de l'hiver froidu-
reux Un beau printemps s'engendra de,sa face,
RONS. 60. D'un hiver froidureux un gracieux prin-
temps, DU EELLAY, ni, 64, recto. L'an vingt et sept,
février le froidureux.... MAROT, m, 4 00.
— ÉTYM. Froidure.
t FROISSABLE (froi-sa-bV), adj. Qui peut se gâter
par le froissement. || Fig. Facile à froisser, à offenser.
— HIST. xvie s. La femme est de froissable, na-
ture et de foible condition, Ane. coût. deBrejt. f" 4 74,
dans LACURNE.
t FROISSAGE (froi-sa-j'), s. m. Action de frois-
ser. || Huile de froissage, huile obtenue par le pre- '
mier pressurage d'une graine oléagineuse qui, en-
suite, estremise sous le pilon et battue de nouveau
pour donner l'huile dite de rabat, LEGOARANT.
— ÉTYM. Froisser.
FROISSÉ, ÉE (froi-sé, sée), part, passade froisser.
|| 1° Qui a subi une pression et un commencement
d'écrasement. Des olives froissées. || 2° Meurtri .11 [Jé-
sus! souffre comme la victime qui doit être détruite
et froissée de coups, BOSS. 4" sermon, Compass. de
la Ste Vierge, préambule. j| Par extension. Je vous
avoue que je ne puis voir sans joie dans cet auteur
[Montaigne] la superbe raison si invinciblement
froissée par ses propres armes, PASC. Entretien arec
Saci. || 3° Chiffonné, qui a reçu des plis irréguliers.
Avec ' du linga. et. des habits froissés, pour avoir
passé deux nuits, sur mon lit sans m'être désha-
billée, MARIV. Marianne, 9" part. || 4° Fig. Offensé.
Froissé par des insinuations désobligeantes.
fR01SSEMÈNT/(froi-se,-man), s. m. || 1° Action
de froisser; résultat de cette action. Le froissement
d'un membre ' contre une pierre. Ses vêtements
à demi détachés, [de Céluta] faisaient entendre le
froissement d'une draperie pesante et mouillée,
CHATEAUBR. Natch, 2° partie, vers la fin. || Terme de
chirurgie. Froissement des artères, leur compres-
sion entre des pinces pour arrêter une hémorra-
gie. || Fig. 11 en résulte [du sublime de la Bible] un
ébranlement, un froissement incroyable dans l'âmé,
CHATEAUBR. Génie, il, vi, 3. |1 2° Fig. Choc, lutte. Le
froissement des intérêts, des amours-propres. || Of-
fense, désagrément. Il a éprouvé des froissements.
— HIST. xve s. [Malgré ce] Qu'a en armes .che-
valier de tourment, Ainçois qu'il puist à grant
fais adrecier, Clers de labour, ouvrier de froisse-
ment, ....Leur grant travail en la fin po leur
vault, EUST. DESCH. Poésies mss. f° 42, dans LA-
CURNE. Il xvi° s. Semblablement, ulcère vient à rai-
son d'un coup ou froissement, PARÉ , xi, 4.
— ÉTYM. Froisser.
FROISSER (froi-sé), i>. a..||i° Frotter fortement,
de manière à produire un commencement d'écrase-
ment. Froisser des cailloux les uns contre les autres.
|| Froisser des épis, en faire sortir, le grain par la
pression. Si vous entrez dans les blés de,votre ami,
vous en pourrez cueillir des épis et les froisser avec
la main; mais vous n'en pourrez couper avec la
faucille, SAÇI, Bible, Deuléron. xxm, 25. || 2° Chif-
fonner, faire prendre des plis irréguliers. Froisser
du drap, du papier. || 3" Meurtrir par une pression
violente, par un choc. X grands coups de gaule Le
pèlerin vous lui froisse une épaule, LA FONT. COC.
Pour donner la perfection au sacrifice que devait le
divin Jésus à la justice divine, il fallait qu'il fût
encore froissé de ce dernier coup; et c'est ce que
le prophète a voulu dire dans ce passage qui s'en-
tend de lui à la lettre : Dominus voluit contererc
eum in infirmitate, BOSS. 4cr sermon, Passion de J. C.
3. L'un me heurte d'un ais dont je suis tout froissé,
BOIL. Sat. vi. Il Se froisser un membre, avoir un
membre froissé par. Ragotin, suivant la pente natu-
relle des corps pesants, se trouva sur le cou du
cheval et s'y froissa le nez, SCARR. Rom. com. 1, 4 0.
il 4° Fig. Offenser, choquer. Ces mesures froissent
beaucoup d'intérêts. Pour froisser mon attente, en
ce bord étranger, RÉGNIER, Sat. m. || 5° Se froisser,
v. réfl. Être froissé, être presque écrasé, meurtri. Et
que tout se froissât d'une étrange tempête, RÉGNIER,
Sat. xvi. Il Fig. Se piquer, prendre de l'humeur. Il
s'est froissé pour peu de chose.
— HIST. xi° s. E qui finisse la pais le roi, Lois de
Guill. 3. Od [avec] vos caables [machines de guerre]
avez fruissetses murs, Ch. deRol. xvi. [Ils] Fruissent
images et toutes les idoles, ib. CCLXVIII. || XII* S.
D'une oevre en autre [il] lui a fraite et froissie [sa
targej, Ronc. p. 4 36. Là veïssiés fier estor et pe-
sant ; Tant escu fendre, tante lance froissant, Et
desrompu tant hauherc jazerant, Raoul de C. 468.
Il XIII" s. Qui me tient que je ne vous froisse Les os
FRÔ
cum à poucin en paste, X ce peste] [pilon] ou à cest
haste [broche]?laRose,$398. || xiv" s. Et firent lever
leurs engins, Et froesser grant part des chemins,
Le liv. du bon duc Jehan, -1006. || xv° s. Et vous dis
que,.du jet d'amont le chanoine de Robersart reçut
maint dur horion, dont il fut durement blessé et
froissé, FROISS. 11, 11, 134. Firent tant les Sarrazins
que ils froissèrent une des échelles des grands fais
des pierres qu'ils lançoient,.jBo«cïq. 1, 23. Ce bahut
me semble bien petit pour y mettre vos robes bien
à l'aise sans les froisser, LOUIS XI, NOUV. xxvn. || xvr
s. Il alla donner de la teste tant qu'il peust contre un
des degrez où l'on se seit au théâtre, cuidantse frois-
ser toute la teste pour mourir promptement, AMYOT,
Timol. 45. Les autres [navires] venoient à se frois-
ser et briser contre les rochers, ID. Marcell. 24
....Le son diabolique des canons et harquebuses,
qui font trembler la terre, froisser l'air d'alentour,
RONS. 587 Maniant doucement les abricots sans
les froixer, 0. DE SERRES, 801.
— ÉTYM. Berry, freusser, faire du bruit à travers
les branches ( le gibier est là, l'entendez-vous
freusser dans le bois1?) ; waïi. frohï; namur. frochi;
Hainaut, frossier. On le tire ordinairement du latin
fressus, brisé, concassé, de frendere, ou de fric-
tiare, forme fictive dérivée de fricare, frotter; mais
cela ne rend pas compte de ui ou oi qui appartien-
nent à ce verbe. Les deux ss paraissent indiquer
stj comme dans brosse ; or on trouve dans le bas-
latin fnissura domus, bris de maison, frussura, terre
mise en culture, frustrare, racler, mettre en pièces,
fmstura terrée, morceau de terre, dit aussi fraustrum
et frostrum. Tout cela indique, ce semble, que ffuis-
ser ou froisser provient du latin frustum, mor-
ceau, d'où barbarement, frustrare, mettre en mor-
ceaux.
f FROISSEUR (froi-seur), adj.m. || i° Qui froisse,
presse, écrase. Cylindre froisseur, et, substantive-
ment, un froisseur. || 2° S. m. Celui qui froisse,
qui blesse.
— HIST. xve s. Injurieux trespasseurs, violeurs,
froisseurs de notre présente sauvegarde, Ordonn.
des rois, t. m, p. 634. Baldadoch, prevostdu paradis
terrestre, froisseur des heaumes, fendeur des escus,
perceur des hauberts, MONSTRELET, II, 45.
— ÉTYM. Froisser.
-j- FROISSIS (froi-sî), s. m. Bruit que produisent
des choses qui se froissent.
HIST. xïr s. Là oïssiez noises et criz, Et de
lances grant frossëïz, flou, v. 43690. || xv s. Hz oy-
rent les fueillestrembler ou les arbres bruire ; si ar-
resterent souvent en escoutant s'ilz orroient quel-
que froisseiz, le.Jouvenccl, f° 20, dans LACURNE.
Il xvi° s. Le bris des espéès, le froissis despiques et
hallebardes, SULLY , Hém. t. 1, p. 4 30, dans LACURNE.
— ÉTYM. Froisser.
FROISSÙRE (froi-su-r'), s. m. Impression pro-
duite sur un corps par le froissement. La froissure
d'une étoffe. Il [le mot de contrition] veut dire bri-
sure et froissure, comme quand une pierre est bri-
sée et comme réduite en poudre, BOSS. Catéch. de
Meaux, ïnstruct. pour la finit. 2.
— HIST. xin" s. Doit l'en fere droit des choses
qui sont en péril.... et de ce que l'enravist dearson,
de trebuctieizet defroiseure, denef prise.... Liv. de
just. 97. H xiv° s. Le quart traitié [de chirurgie]
sera des froisseures, il. DE MONDEVILLE, f° 4. || xvr
s. Et pour l'ennuy, la froissure et l'ahan, MAROT,
IV, 74.
— ÉTYM. Froisser.
\ FROLE (frô-V), s. f. Chèvrefeuille des Alpes,
loniçera alpigena, L.
FRÔLÉ, EE.(frô-ié, lée), part, passé de frôler. Vr
se prononce en portant le bout de la langue jusqu'au
haut du palais, de sorte qu'étant frôlée par l'air qui
sort avec force, elle lui cède et revient toujours
au même endroit, MOL. Bourg. 11, 4.
FROLEMENT (frô-le-man), s. m. Action de frô-
ler, l'effet d'une chose qui frôle. Le frôlement de la
langue contre le palais. Je sentis le frôlement de sa
robe. Tou,t l'air que le poumon chasse dans la tra-
chée au moment de l'expiration est foreé d'enfiler
l'ouverture étroite de la glotte, et c'est du frôlement
de cet air contre les lèvres de celle-ci que dépend
en général la formation de la voix, BONNET, Con-
templ. nat. QEuv. t. vm, p. 33, note 2, dans POU-
GENS. Il [le pic noir] fait entendre aussi par inter-
valles un craquement ou plutô t un frôlement qu'il
fait avec son bec en le secouant et le frottant rapi-
dement contre les parois de son trou, BUFF. Ois.
t. xni, p. 67, dans POUGENS. || Terme de médecine.
Frôlement péricardique ou bruit de frôlement, bruit
qui se manifeste dans le coeur lorsque la surface
FRO
1787
séreuse péricardique est devenue rugueuse. || Frôle-
ment hydatique, voy. FRÉMISSEMENT.
— ÉTYM. Frôler.
FROLER (frô-lé), v. a. \\ i° Toucher légèrement
en frottant. La balle lui frôla les cheveux. Vardes
joint le carrosse de mon père, le frôle, le coupe....
ST-SIM. 4 0, 4 81. || 2° Terme rural. Frotter des,grai-
nes entre ses mains pour les débarrasser des par-
ties de la fleur qui y sont, encore adhérentes. On
écrit aussi en ce sens frauler.
—ÉTYM.Berry, frôler, battre,étriller, fréter, même
sens; génev. froukr; norm. freuler, battre. D'après
Diez, frôler est pour frotler, diminutif de frotter.
On pourrait croire aussi qu'il est pour froisler, de
froisser; on songerait encore à une onomatopée dé-
rivée de frou-frou; mais tout historique manque.
FROMAGE (fro-ma-j"), s. m. || i° Substance ali-
mentaire préparée avec la crème ou le caséum du
lait, et plus ordinairement avec ces deux matières
unies en différentes proportions. || 2° Masse de fro-
mage en pain. Fromage de Chester, de Gruyère.
Fromage blanc. Fromage mou. Ce fromage est d'une
pâte fine. Maître corbeau sur un arbre perché Te-
nait en son bec un fromage, LA rom^.Fabl. 1, 2.
Apprenez que tout flatteur Vit aux dépens de celui
qui l'écoute; Cette leçon vaut bien un fromage sans
doute, ID. ib. Conduire leurs brebis, les tondre, traire
leur lait et faire des fromages, FÉN. Tél. 11. Un des-
sert sans fromage est une belle à qui il manque
un oeil, BRILLÂT-SAVARIN, Physiol. du goût, aphor.
xiv. H Familièrement. Entre la poire et le fromage,
c'est-à-dire au dessert, lorsque la gaieté excitée par la
bonne chère fait parler librement. Entre.la poire et
le fromage il nous conta son aventure. || Fig. Lais-
ser aller le chat au fromage, Voy. CHAT. || Faire des
fromages, se dit familièrement d'un jeu des petites
filles qui, tournant rapidement sur elles-mêmes, sa
baissent tout à coup, si bien que le jupon se gonfla
et présente une forme ronde, comme pelle d'un
fromage. H Fig. et populairement, ilangër dû fro-
mage, être mécontent. Le duc de Parme [Camba-
cérès] déménage; Plus d'hôtel, plus de courtisan;
Monseigneur mange du fromage , Mais ce n'est
plus du parmesan, Épigr. faite en 4844 contre Cam-
bacérès. || 3° Fromage à la crème, celui qui est fait
avec du bon lait auquel on ajoute de la crème. Elle
était plus blanche que ces fromages à la crème qui
commencèrent mon malheur, VOLT. Zadig, 4 7. || Fro-
mage à la glace, fromage glacé, mets composé de
crème, de sucre, etc. et frappé de glace. || 4° Par ex-
tension. Fromage de cochon, hachis de charcuterie.
Il Fromage d'Italie, foie de veau ou de cochon, ha-
ché et pilé avec du lard- et de la panne. || 5° Fro-
mage des arbres, espèce de champignon blanc, [j Pro-
verbes. Fromage, poire et pain, repas de vilain.
— HIST. xm" s. Et ensi comme il entra en la salle
à Paris, il fu appareilliés qui le fieri d'un froumage
enfissielé [dans son moule] enmi le visage, Chr. de
Rains, 4 92. De fromaches vit un millier Qu'en avoit
fet asoleillier, Rcn. 7241. Li morsiax qui fu en l'en-
gihg, Fu de fromage de gaai J [d'automne, gaain si-
gnifiant regain, seconde ooupe de foin], Et. li laz
estoit estenduz Par dessus deuspaissons fenduz, ib.
4 8378. [Ils] Ne menjuent fromages mos [mou], ib.
4 0 ) 1.11 xv° s. Le comte de Flandre qui sçut les nou-
velles des laits et des frommages qui alloient à
Gand.... FROISS. li, 11, 14s. Après la char vient le
fromage, LEROUX DÉ LINCY, Prov. t. 11, y. 497.
Il xvi° s.Uuerape àraper dufromage, AMYOT,Dion,
73 Comme le fromage nouvellement figé et coa-
gulé, PARÉ, xvi, 34. Y a aussi des montaignes ferti-
les en fourmages de vache, 0. DE SERRES, 286. Tout
fromage est bien sain qui vient de chiche main [c'est-
à-dire il ne faut pas, pour la santé, manger beau-
coup de fromage], H. EST. Précell: du lang. françois,
p. 4 70. Fromage et melon, au poids les prend on,
LEROUX DE LINCY, Prov. t. Il, p. 4 97. Fromage et
pain est médecine au sain, ID. ib. Qui a fromage pour
tous mets peut bien tailler bien espez, ID. ib. p. 4 98.
— ÉTYM. Picard, formage /bourguigh. formaige;
provenç. formatge, fromage; ital. formaggio; dubas-
latin formaticum, dérivé de formare, former : ce à
quoi on a donné une forme, le fromage se faisant
dans des formes d'osier. ►.
t FROMAGEON (fro-ma-jon), s. m. Fromage.de
lait de brebis fabriqué aux environs de Montpellier.
|| Un des noms vulgaires de la mauve, dont les
fruits, en capsule déprimée, figurent un fromage.
— HIST. xvi' s. Les Baux en Provence, aux lizie-
res du Languedoc, à cause de la délicatesse de ses
petits fourmageons; sont beaucoup prisés o. DB
SERRES, 286.
— ÉTYM. Diminutif de fromage.
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