Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 2 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5406698m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49511
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/12/2008
4022 DEG
du mouvement à ce qui était engourdi. Dégourdir
ses jambes. Quand nos doigts engourdis de froid ne
pouvaient plus tenir la plume, la flamme de la lampe
était le seul foyer où nous pouvions les dégourdir,
MARMONTEL, Mém. liv. 1.1| 2° Fig. et familièrement,
faire perdre à quelqu'un sa gaucherie, sa timidité.
Mon frère m'ayant tenu quelque temps auprès de lui
pour me dégourdir, HAMILT. Gramm. 3. C'est un
nigaud qui est frais émoulu de la province, vous me
ie dégourdirez, cousin, OANCOURT, Vend, de Surine,
su. 4 2. Alain, le sot Alain a dégourdi Nicette, FA-
VART, Cherch. d'esprit, se. 24. Eh bienl monsieur,
avez-vous dégourdi notre homme? BOISSY, Fran-
çais à Londres, se. 4 2. || 3° Ôter à un liquide l'âpreté
du froid qui l'engourdit pour ainsi dire et qui fait
une impression douloureuse sur les dents, sur les
mains, etc. Je dégourdis mon eau, afin de pouvoir
la boire. L'eau que j'ai dégourdie.|| 4" Se dégourdir,
v. réfl. Cesser d'être engourdi. Je me suis un peu
dégourdi en marchant. Mes jambes commencent à
se dégourdir. [| Fig. Agir avec plus de promptitude.
Allons, courage 1 dégourdissez-vous. Te voilà sur
tes pieds droit comme une statue; Dégôurdis-toi,
courage! allons, qu'on s'évertue, RAC. Plaid, ni,
3. Je suis tout engourdi de tristesse. — Allons,
allons, dégourdis-toi, puisque tu m'aimes, MARI-
VAUX, l'Heur, stratag. m, 2. || Avec ellipse du pro-
nom se. Il sent dégourdir sa gravité en faveur de
vos attraits, HAMILT. Gramm. 9. || 5° Perdre l'âpreté
du froid. Pendant que vous parliez, votre eau se
dégourdissait. |[ Avec ellipse du pronom se. Faire
dégourdir de l'eau, la faire tiédir légèrement. De
l'eau pure sans la faire dégourdir, j. j. ROUSS.
Ém. il.
— HIST. XIIIe s. Soions à li servir preuz et des-
gordeli, Et usons bien des grâces que nous tenons
de li, j. DE.ME'UNG, Test. 267. || xvi"s. S'oindre pour
rendre les nerfs plus souples et desgourdis, MONT.
H, 261. Occupation propre à desgourdir un esprit et
un corps poisant, m. m, 379.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et gourd.
DÉGOURDISSEMENT (dé-gour-di-se-màn), s. m.
|| 1° Action par laquelle les membres reprennent de
la chaleur et du mouvement; résultat de cette ac-
tion. || 2° L'action d'ôter à un liquide l'âpreté du
froid. Le dégourdissement de l'eau.
— ÊTYM. Dégourdir.
t DÉGOÛT (dé-gou, ou bref), s. m. Action de
dégoutter. Il pleuvait.... Bt du haut des maisons
tombait un tel dégoût, RÉGNIER, Sat. x. || Jus qui
dégoutte des viandes en rôtissant. || Au jeu de l'hom-
bre, payement.
—. HIST. xne s. Là fors, là ù chet [tombe] li de-
goz, Girrai [jeserai gisant], làertmis [monjmonu-
mens, BENOÎT, Chron. dans RATNOUARD. || xme s. Es
degouz des fluns de paradis s'esleecera la terre ger-
manz, Psautier, f° 76. Es viles campestres nul ne
pot mesonner si près de moi, que li degous de me
[ma] méson ne me demeurt toz franz, BEAUMAN.
XXIV, 22. || xvi' s. Chappons roustiz avecques leur
degoust, RAB. Pant. iv, 69. Par le degout des lar-
mes que je pleure, DUBELL. II, 47, verso. Quand le
degout d'une pluie dorée, m. vi, 63, recto. L'esprit
humain,un degoust de l'immortelle substance, CHAR-
RON, Sagesse, p. 404, dans LACURNE.
— ÉTYM. Voy. DÉGOUTTER; norm. dégoût, eau
qui tombe de la gouttière ; provenç. deoof.
DÉGOÛT (dé-goû, ou long, ce qui le distingue de
dégoût; le t se lie : undé-goû-t affreux; au pluriel,
Vs se lie : des dé-goû-z affreux), s. m. || 1° Man-
que de goût, d'appétit. Le soir elle eut un grand
dégoût, MOL. Tort. I, 6. A quoi bon ce dégoût et
ce zèle inutile? Est-il donc, pour jeûner, quatre-
temps ou vigile? BOIL. Lutrin, i. || 2° Répugnance
qu'on a pour certains aliments. Il avait un dégoût
pour les choux. Mon parrain, dès qu'il l'eut apprise
[cette histoire], Me prédit le dégoût du vin, BÉRANG.
Nourrice. || 3° Aversion, répugnance pour une per-
sonne ou pour une chose. C'est donc là le dégoût
qu'apporte l'hyméhée, CORN. Poly. rv , 3; Il ne
faut qu'un soupçon, un dégoût, un caprice, Pour
en faire à"sa haine un soudain sacrifice, in. At-
tila, iv, i. Et guérir aisément d'un dégoût qu'elle
a pris, Boni. Vencelsï m, 6. Il conçoit du dégoût
pour les délices du péché, PASC. Prov. 8. Qu'atten-
dez-vous, chrétiens, à vous convertir?... ne crai-
gnez ni la maladie, ni les dégoûts, ni les tenta-
tions, ni les peines les .plus cruelles, BOSS. Anne
de Gonz. Si veus avez un dégoût général de tout ce
qui vous éloigne de Dieu, FLÉCHER, Serm. n, 152.
M. de Louvois paraît désolé de ce que son crédit
commence à tomber -, il m'envie ma faveur et m'at-
tribue les dégoûte du roi. MAINTENON, Lett. à Mme
DÉG
de St-Geran, 43 mars 4G88. Ce dégoût naturel que
nous avons delà prière, MASSILL. Cor. Prière, 4.
.... L'outrage qu'elle [une religieuse infidèle]ajoute
à ses infidélités, et au dégoût où elle est tombée
de son état, ID. Profess. relig. 2. Cette raison [le
peu d'usage de la prière] n'est pas si générale,
qu'on ne voie souvent les âmes les plus fidèles à la
prière éprouver constamment ces dégoûts, n>.
Car. Prière, 4. Je n'ai lu qu'avec un extrême dé-
goût ses vers grossiers [d'Horace] contre des vieil-
les et contre des sorcières, VOLT. Cand. 25. C'est là
le point de l'ennui le plus profond, de cet horrible
dégoût de soi-même, qui ne nous laisse d'autre dé-
sir que celui de cesser d'être, BUFF. Nature des ani-
maux. Mais comment expliquer ces lugubres accès,
Ce dégoût des humains, cette pâleur mortelle? DU-
cis, Hamlet, n, 6. || 4° Déplaisir, mortification.
M. de Coulanges a essuyé un violent dégoût, SÊV.
235. On ne voudra pas donner un tel dégoût à no-
tre gouverneur, ID. 6H. Mille dégoûts viendront,
dit le prophète ermite ; Il en vint en effet, l'ermite
n'eut pas tort; Mainte peste de cour fit tant par
maint ressort Que la candeur du juge, ainsi que
son mérite, Furent suspects au prince.... LA FONT.
Fabl. x, 40. N'admirez-vous point que nous nous
trouvons heureux d'avoir repassé le Rhin, et que
ce qui seraitundégoût s'il [Turenne] était au monde,
nous paraît une prospérité, parce que nous ne l'a-
vons plus? SÉV. 203. Combien d'âmes ont été comme
arrachées à Jésus-Christ par ces dégoûts qu'on leur
adonnés? FLÉCHIER, Serm. i, 81. Notre premier duc
de Piney est fort connu par ses deux ambassades à
Rome où il reçut tant de dégoûts, ST-SIM. 46, 482.
Le monde a ses dégoûts comme la vertu, MASS.
Car. Dégoûts. Les confrères [les conseillers] les ac-
cablaient de dégoûts, VOLT. louis XIV, 4. Afin que
la cour de Turin, qui n'a pas voulu le retenir, et
qui est pourtant fâchée de l'avoir perdu, ne s'ima-
gine pas que M. de la Grange, on arrivant à Berlin,
ait commencé par essuyer un dégoût apparent, D'A-
LEMBERT, Lett. au roi de Prusse, 42 sept. (766.
— HIST. xvie s. Tous ces dégoûts engagèrent d'Au-
bigné à s'en venir à Lyon au desceu de ses parens,
D'AUB. Vie, xn. Bouffement à l'estomach avec de-
goust, PARÉ, xx, 22. Le vin nuit aux malades ; c'est
la première chose de quoy ma bouche se degouste,
et d'un desgoust invincible, MONT, IV, 263.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et goût.
t DÉGOÛTAMMENT (dé-goû-ta-man),aâu. D'une
façon dégoûtante.
— ÉTYM. Dégoûtant, et le suffixe ment.
DÉGOÛTANT, ANTE (dé-goû-tan, tan-t'), adj.
|| 1° Qui inspire du dégoût. Malpropreté dégoûtante.
Des injures'dégoûtantes. Voilà une malade qui n'est
pas tant dégoûtante, et je tiens qu'un homme sain
s'en accommoderait assez, MOL. Méd. malgré lui,
il, 6. Le blanc et le rouge les rend affreuses et dé-
goûtantes, LA BRUY. m. Sa femme était jeune et
belle, lui vieux et dégoûtant, HAMILT. Gramm. s.
Il faut disputer sans interruption à des reptiles dé-
goûtants des récoltes achetées par les travaux les
plus assidus, RAYNAL, Hist. phil. xn, 27. || 2° Fig.
Qui inspire de la répugnance, de l'aversion. Ne con-
cevez-vous point ce que, dès qu'on l'entend, Un tel
mot [mariage] à l'esprit offre de dégoûtant? MOL. F. sav.
i, 4. L'agitation des parties et des plaisirs rend la re-
traite plus dégoûtante, MASS. Car. Dégoûts. Il [le
monde] met tout en oeuvre afin que le saint minis-
tère leur devienne [aux ministres de la religion]
aussi dégoûtant qu'il est odieux à lui-même, ID.
Confér. Zèle contre les vices. Tout le détail de la vie
religieuse n'est qu'une suite d'occupations dégoû-
tantes qui ne font que diversifier son ennui [de la
religieuse infidèle], ID. Profess. relig. 2. Notre coeur,
pas encore corrompu par un long usage des plaisirs,
ne trouvait pas la piété si dégoûtante, ID. Panégyr.
Ste Agnès. Le monde tout seul est trop triste et trop
dégoûtant pour nous plaire,m. ib. St Benoît. || 3°Fa-
milièrement, décourageant, rebutant. Cela est dé-
goûtant.
DÉGOÛTÉ, ÉE (dé-goû-té, tée), part, passé.
|| 1° Qui n'a plus de goût pour certaines choses. Dé-
goûté de pâté à l'anguille. || Absolument. Qui n'a
aucun goût pour les aliments. Enfin vous dormez,
vous mangez un peu, vous avez du repos; vous n'ê-
tes point accablée, épuisée, dégoûtée comme ces
derniers jours, SÉV. 333. || 2° Fig. Qui n'a plus de
goût pour ; qui a de l'aversion, de la répugnance.
Vous êtes, à vrai dire, un peu bien dégoûté, COHN.
Ment, m, 6. Son coeur était dégoûté de toute ami-
tié, FÉN. Tél. xxi. Cette âme dégoûtée du monde,
BOSS. la Tallière. On est dégoûté du monde et des
plaisirs, MASS. Car. llespecthum. Je suis vieux, ma-
DEG
lade et dégoûtant, mais je ne suis point du tout dé-
goûté, YOT.T.Lett.Hmede St-Julien, 30sept.4768. Le
luxe leur vend cher ses voluptés perfides, Et tou-
jours dégoûtés ils sont toujours avides, M. j. CHÉN,
Gracques, i, 2. || Familièrement, par litote ironi-
que. N'être pas dégoûté, prétendre à une chose qu'il
est fort difficile d'avoir. || Aimer ce qui est très-bon,
excellent. Je mange avec plaisir une perdrix aux
choux. —Vous n'êtes pas dégoûté. On lui offre une
préfecture, il aimerait mieux une recette générale.
— Il n'est pas dégoûté. || Substantivement. Faire la
dégoûté, faire le difficile. Le monarque irrité L'en-
voya chez Pluton faire le dégoûté, LA FONT. Fabl.
vu, 7. D'autres fois je fais l'indifférent et le dé-
goûté dans la bonne fortune, PASC. Pens. part, i,
art. 9. Chacun en veut tâter [de la noblesse]; et
ceux qui autrefois firent les dégoûtés, ont bien
changé d'avis, p. L. COUR., i, 4 48. || C'est un bon
dégoûté, il aime la bonne chère, il mange de bon
appétit.
t DÉGOÎJTEMENT (dé-goû-te-man), s. m. Effet
de ce qui dégoûte; état de celui qui est dégoûté.
. — HIST. xvie s. Malade d'une sorte de maladie
dont les médecins n'ont faict aucune mention, d'un
desgoustement de ses actions accoustumées qui l'a
contrainct de chercher appétit en des nouvelles,
H. EST. Conformité, préface. Après, hantansavec les
hommes moins connus, nous rencontrions de la
douceur et un desgoustement des fureurs passées,
LANOUE, 69. Rots aigres et puants, desgoustement,
nausée, PARÉ, Introds li. Mes . desgoustements et
les jeusnes estranges que je passe digèrent mes hu-
meurs peccantes, MONT, IV, 276.
— ÉTYM. Dégoûter.
DÉGOÛTER (dé-goû-té, ou long), v. a. || 1° Ôter
l'appétit. La vue de ce mets m'a dégoûté. || Inspirer
de la répugnance pour un aliment. Ils m'ont dégoûté
du poisson à force de m'en faire manger. || 2° Fig.
Inspirer de l'éloignement, donner de l'aversion. Ce
pompeux appareil où sans cesse il ajoute Recule
chaque jour un noeud qui le dégoûte, CORN. Tile
et B. i, 4. Savez-vous ce qu'a fait votre frère? il ne
quitte pas la demoiselle.... il lui fait tourner la tête,
il la dégoûte d'un parti proportionné, SÊV. 384. 11
y a assez d'injustice et de perfidie dans le procédé
des hommes, assez d'inégalité et de bizarrerie dans
leurs humeurs incommodes et contrariantes; c'en
est assez sans doute pour vous dégoûter; hél dites-
vous , je n'en suis que trop dégoûté [du monde] ; tout
me dégoûte en effet, mais rien ne me touche; le
monde me déplaît, mais Dieu ne me plaît pas pour
cela, BOSS. la Vallière. Les artifices de Protésilas me
dégoûtèrent de Philoclès, FÉN. Tél. xin. Votre fierté
est si ridicule qu'elle me dégoûte de la mienne, MA-
RIVAUX, Préj. vaincu, se. 9. || 3" ôter l'envie de....
On avait de la peine à dégoûter les gentilshommes
de voler sur les grands chemins, RAYNAL, Hist.phil.
i, Introduction. || 4" Fatiguer, ennuyer. La prolixité
dégoûte le lecteur. L'on voit des gens qui dans les
conversations.... vous dégoûtent par leurs ridicules
expressions, LA BRUY. V. || 5° Se dégoûter, v. réfl.
Prendre du dégoût. D'une vertu sauvage on craint
un dur empire ; Souvent on s'en dégoûte au moment
qu'on l'admire, CORN. Othon, m, 3. Ne te dégoûte
point surtout des paraboles, Quel qu'en soit le pro-
jet, Et ne les prends jamais pour des contes frivo-
les Qu'on forme sans sujet, m. Imitation, i, 5.
J'ai quelques infirmités sur mon corps qui pourraient
la dégoûter. — Cela n'est rien, une honnête femme
ne se dégoûte jamais de son mari, MOL. Jfar. forcé,
se. 4 4. Comme les hommes ne se dégoûtent pas du
vice, il ne faut pas aussi se lasser de le leur repro-
cher, LA BRUY. Caract. préface. Si les hommes se
délassent quelquefois d'une vertu par une autre
vertu, ils se dégoûtent plus facilement du vice par
un autre vice, ID. XI. Tandis que tant d'autres [prê-
tres].... se dégoûtent de leurs fonctions, MASS. bise,
syn. Observ. des stat. et des ordonn. du dioe. || Ab-
solument. On se dégoûte, on s'ennuie. || 6" Renon-
cer à ce qu'on avait pris, commencé avec goût,
perdre l'envie de.... Le choc fut terrible; tout fut re-
conquis une quatrième fois, et tout fut perdu da
même; plus ardents que leurs anciens pour com-
mencer, ils [de jeunes soldats] se dégoûtèrent plus
tôt et revinrent en fuyant sur les vieux bataillons
qui les soutinrent, SÉGUR, Hist. de Nap. ix, 2.
— HIST. XVe s. Je ne me puis degouster De han-
ter Ces bons cerveaux de taverne, BASSELIN, XXIX.
|| xvie s. Je suis desgousté de la nouvelleté, MONT,
I, 4 24. Le degouste charge la fadeur au vin; l'al-
téré, la friandise, ID. n, 373.
— ÉTYM. Dégoût; bourguig. dégôtai.
DÉGOUTTANT, ANTE (dé-gou-tan, tan-t'1, adj.
du mouvement à ce qui était engourdi. Dégourdir
ses jambes. Quand nos doigts engourdis de froid ne
pouvaient plus tenir la plume, la flamme de la lampe
était le seul foyer où nous pouvions les dégourdir,
MARMONTEL, Mém. liv. 1.1| 2° Fig. et familièrement,
faire perdre à quelqu'un sa gaucherie, sa timidité.
Mon frère m'ayant tenu quelque temps auprès de lui
pour me dégourdir, HAMILT. Gramm. 3. C'est un
nigaud qui est frais émoulu de la province, vous me
ie dégourdirez, cousin, OANCOURT, Vend, de Surine,
su. 4 2. Alain, le sot Alain a dégourdi Nicette, FA-
VART, Cherch. d'esprit, se. 24. Eh bienl monsieur,
avez-vous dégourdi notre homme? BOISSY, Fran-
çais à Londres, se. 4 2. || 3° Ôter à un liquide l'âpreté
du froid qui l'engourdit pour ainsi dire et qui fait
une impression douloureuse sur les dents, sur les
mains, etc. Je dégourdis mon eau, afin de pouvoir
la boire. L'eau que j'ai dégourdie.|| 4" Se dégourdir,
v. réfl. Cesser d'être engourdi. Je me suis un peu
dégourdi en marchant. Mes jambes commencent à
se dégourdir. [| Fig. Agir avec plus de promptitude.
Allons, courage 1 dégourdissez-vous. Te voilà sur
tes pieds droit comme une statue; Dégôurdis-toi,
courage! allons, qu'on s'évertue, RAC. Plaid, ni,
3. Je suis tout engourdi de tristesse. — Allons,
allons, dégourdis-toi, puisque tu m'aimes, MARI-
VAUX, l'Heur, stratag. m, 2. || Avec ellipse du pro-
nom se. Il sent dégourdir sa gravité en faveur de
vos attraits, HAMILT. Gramm. 9. || 5° Perdre l'âpreté
du froid. Pendant que vous parliez, votre eau se
dégourdissait. |[ Avec ellipse du pronom se. Faire
dégourdir de l'eau, la faire tiédir légèrement. De
l'eau pure sans la faire dégourdir, j. j. ROUSS.
Ém. il.
— HIST. XIIIe s. Soions à li servir preuz et des-
gordeli, Et usons bien des grâces que nous tenons
de li, j. DE.ME'UNG, Test. 267. || xvi"s. S'oindre pour
rendre les nerfs plus souples et desgourdis, MONT.
H, 261. Occupation propre à desgourdir un esprit et
un corps poisant, m. m, 379.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et gourd.
DÉGOURDISSEMENT (dé-gour-di-se-màn), s. m.
|| 1° Action par laquelle les membres reprennent de
la chaleur et du mouvement; résultat de cette ac-
tion. || 2° L'action d'ôter à un liquide l'âpreté du
froid. Le dégourdissement de l'eau.
— ÊTYM. Dégourdir.
t DÉGOÛT (dé-gou, ou bref), s. m. Action de
dégoutter. Il pleuvait.... Bt du haut des maisons
tombait un tel dégoût, RÉGNIER, Sat. x. || Jus qui
dégoutte des viandes en rôtissant. || Au jeu de l'hom-
bre, payement.
—. HIST. xne s. Là fors, là ù chet [tombe] li de-
goz, Girrai [jeserai gisant], làertmis [monjmonu-
mens, BENOÎT, Chron. dans RATNOUARD. || xme s. Es
degouz des fluns de paradis s'esleecera la terre ger-
manz, Psautier, f° 76. Es viles campestres nul ne
pot mesonner si près de moi, que li degous de me
[ma] méson ne me demeurt toz franz, BEAUMAN.
XXIV, 22. || xvi' s. Chappons roustiz avecques leur
degoust, RAB. Pant. iv, 69. Par le degout des lar-
mes que je pleure, DUBELL. II, 47, verso. Quand le
degout d'une pluie dorée, m. vi, 63, recto. L'esprit
humain,un degoust de l'immortelle substance, CHAR-
RON, Sagesse, p. 404, dans LACURNE.
— ÉTYM. Voy. DÉGOUTTER; norm. dégoût, eau
qui tombe de la gouttière ; provenç. deoof.
DÉGOÛT (dé-goû, ou long, ce qui le distingue de
dégoût; le t se lie : undé-goû-t affreux; au pluriel,
Vs se lie : des dé-goû-z affreux), s. m. || 1° Man-
que de goût, d'appétit. Le soir elle eut un grand
dégoût, MOL. Tort. I, 6. A quoi bon ce dégoût et
ce zèle inutile? Est-il donc, pour jeûner, quatre-
temps ou vigile? BOIL. Lutrin, i. || 2° Répugnance
qu'on a pour certains aliments. Il avait un dégoût
pour les choux. Mon parrain, dès qu'il l'eut apprise
[cette histoire], Me prédit le dégoût du vin, BÉRANG.
Nourrice. || 3° Aversion, répugnance pour une per-
sonne ou pour une chose. C'est donc là le dégoût
qu'apporte l'hyméhée, CORN. Poly. rv , 3; Il ne
faut qu'un soupçon, un dégoût, un caprice, Pour
en faire à"sa haine un soudain sacrifice, in. At-
tila, iv, i. Et guérir aisément d'un dégoût qu'elle
a pris, Boni. Vencelsï m, 6. Il conçoit du dégoût
pour les délices du péché, PASC. Prov. 8. Qu'atten-
dez-vous, chrétiens, à vous convertir?... ne crai-
gnez ni la maladie, ni les dégoûts, ni les tenta-
tions, ni les peines les .plus cruelles, BOSS. Anne
de Gonz. Si veus avez un dégoût général de tout ce
qui vous éloigne de Dieu, FLÉCHER, Serm. n, 152.
M. de Louvois paraît désolé de ce que son crédit
commence à tomber -, il m'envie ma faveur et m'at-
tribue les dégoûte du roi. MAINTENON, Lett. à Mme
DÉG
de St-Geran, 43 mars 4G88. Ce dégoût naturel que
nous avons delà prière, MASSILL. Cor. Prière, 4.
.... L'outrage qu'elle [une religieuse infidèle]ajoute
à ses infidélités, et au dégoût où elle est tombée
de son état, ID. Profess. relig. 2. Cette raison [le
peu d'usage de la prière] n'est pas si générale,
qu'on ne voie souvent les âmes les plus fidèles à la
prière éprouver constamment ces dégoûts, n>.
Car. Prière, 4. Je n'ai lu qu'avec un extrême dé-
goût ses vers grossiers [d'Horace] contre des vieil-
les et contre des sorcières, VOLT. Cand. 25. C'est là
le point de l'ennui le plus profond, de cet horrible
dégoût de soi-même, qui ne nous laisse d'autre dé-
sir que celui de cesser d'être, BUFF. Nature des ani-
maux. Mais comment expliquer ces lugubres accès,
Ce dégoût des humains, cette pâleur mortelle? DU-
cis, Hamlet, n, 6. || 4° Déplaisir, mortification.
M. de Coulanges a essuyé un violent dégoût, SÊV.
235. On ne voudra pas donner un tel dégoût à no-
tre gouverneur, ID. 6H. Mille dégoûts viendront,
dit le prophète ermite ; Il en vint en effet, l'ermite
n'eut pas tort; Mainte peste de cour fit tant par
maint ressort Que la candeur du juge, ainsi que
son mérite, Furent suspects au prince.... LA FONT.
Fabl. x, 40. N'admirez-vous point que nous nous
trouvons heureux d'avoir repassé le Rhin, et que
ce qui seraitundégoût s'il [Turenne] était au monde,
nous paraît une prospérité, parce que nous ne l'a-
vons plus? SÉV. 203. Combien d'âmes ont été comme
arrachées à Jésus-Christ par ces dégoûts qu'on leur
adonnés? FLÉCHIER, Serm. i, 81. Notre premier duc
de Piney est fort connu par ses deux ambassades à
Rome où il reçut tant de dégoûts, ST-SIM. 46, 482.
Le monde a ses dégoûts comme la vertu, MASS.
Car. Dégoûts. Les confrères [les conseillers] les ac-
cablaient de dégoûts, VOLT. louis XIV, 4. Afin que
la cour de Turin, qui n'a pas voulu le retenir, et
qui est pourtant fâchée de l'avoir perdu, ne s'ima-
gine pas que M. de la Grange, on arrivant à Berlin,
ait commencé par essuyer un dégoût apparent, D'A-
LEMBERT, Lett. au roi de Prusse, 42 sept. (766.
— HIST. xvie s. Tous ces dégoûts engagèrent d'Au-
bigné à s'en venir à Lyon au desceu de ses parens,
D'AUB. Vie, xn. Bouffement à l'estomach avec de-
goust, PARÉ, xx, 22. Le vin nuit aux malades ; c'est
la première chose de quoy ma bouche se degouste,
et d'un desgoust invincible, MONT, IV, 263.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et goût.
t DÉGOÛTAMMENT (dé-goû-ta-man),aâu. D'une
façon dégoûtante.
— ÉTYM. Dégoûtant, et le suffixe ment.
DÉGOÛTANT, ANTE (dé-goû-tan, tan-t'), adj.
|| 1° Qui inspire du dégoût. Malpropreté dégoûtante.
Des injures'dégoûtantes. Voilà une malade qui n'est
pas tant dégoûtante, et je tiens qu'un homme sain
s'en accommoderait assez, MOL. Méd. malgré lui,
il, 6. Le blanc et le rouge les rend affreuses et dé-
goûtantes, LA BRUY. m. Sa femme était jeune et
belle, lui vieux et dégoûtant, HAMILT. Gramm. s.
Il faut disputer sans interruption à des reptiles dé-
goûtants des récoltes achetées par les travaux les
plus assidus, RAYNAL, Hist. phil. xn, 27. || 2° Fig.
Qui inspire de la répugnance, de l'aversion. Ne con-
cevez-vous point ce que, dès qu'on l'entend, Un tel
mot [mariage] à l'esprit offre de dégoûtant? MOL. F. sav.
i, 4. L'agitation des parties et des plaisirs rend la re-
traite plus dégoûtante, MASS. Car. Dégoûts. Il [le
monde] met tout en oeuvre afin que le saint minis-
tère leur devienne [aux ministres de la religion]
aussi dégoûtant qu'il est odieux à lui-même, ID.
Confér. Zèle contre les vices. Tout le détail de la vie
religieuse n'est qu'une suite d'occupations dégoû-
tantes qui ne font que diversifier son ennui [de la
religieuse infidèle], ID. Profess. relig. 2. Notre coeur,
pas encore corrompu par un long usage des plaisirs,
ne trouvait pas la piété si dégoûtante, ID. Panégyr.
Ste Agnès. Le monde tout seul est trop triste et trop
dégoûtant pour nous plaire,m. ib. St Benoît. || 3°Fa-
milièrement, décourageant, rebutant. Cela est dé-
goûtant.
DÉGOÛTÉ, ÉE (dé-goû-té, tée), part, passé.
|| 1° Qui n'a plus de goût pour certaines choses. Dé-
goûté de pâté à l'anguille. || Absolument. Qui n'a
aucun goût pour les aliments. Enfin vous dormez,
vous mangez un peu, vous avez du repos; vous n'ê-
tes point accablée, épuisée, dégoûtée comme ces
derniers jours, SÉV. 333. || 2° Fig. Qui n'a plus de
goût pour ; qui a de l'aversion, de la répugnance.
Vous êtes, à vrai dire, un peu bien dégoûté, COHN.
Ment, m, 6. Son coeur était dégoûté de toute ami-
tié, FÉN. Tél. xxi. Cette âme dégoûtée du monde,
BOSS. la Tallière. On est dégoûté du monde et des
plaisirs, MASS. Car. llespecthum. Je suis vieux, ma-
DEG
lade et dégoûtant, mais je ne suis point du tout dé-
goûté, YOT.T.Lett.Hmede St-Julien, 30sept.4768. Le
luxe leur vend cher ses voluptés perfides, Et tou-
jours dégoûtés ils sont toujours avides, M. j. CHÉN,
Gracques, i, 2. || Familièrement, par litote ironi-
que. N'être pas dégoûté, prétendre à une chose qu'il
est fort difficile d'avoir. || Aimer ce qui est très-bon,
excellent. Je mange avec plaisir une perdrix aux
choux. —Vous n'êtes pas dégoûté. On lui offre une
préfecture, il aimerait mieux une recette générale.
— Il n'est pas dégoûté. || Substantivement. Faire la
dégoûté, faire le difficile. Le monarque irrité L'en-
voya chez Pluton faire le dégoûté, LA FONT. Fabl.
vu, 7. D'autres fois je fais l'indifférent et le dé-
goûté dans la bonne fortune, PASC. Pens. part, i,
art. 9. Chacun en veut tâter [de la noblesse]; et
ceux qui autrefois firent les dégoûtés, ont bien
changé d'avis, p. L. COUR., i, 4 48. || C'est un bon
dégoûté, il aime la bonne chère, il mange de bon
appétit.
t DÉGOÎJTEMENT (dé-goû-te-man), s. m. Effet
de ce qui dégoûte; état de celui qui est dégoûté.
. — HIST. xvie s. Malade d'une sorte de maladie
dont les médecins n'ont faict aucune mention, d'un
desgoustement de ses actions accoustumées qui l'a
contrainct de chercher appétit en des nouvelles,
H. EST. Conformité, préface. Après, hantansavec les
hommes moins connus, nous rencontrions de la
douceur et un desgoustement des fureurs passées,
LANOUE, 69. Rots aigres et puants, desgoustement,
nausée, PARÉ, Introds li. Mes . desgoustements et
les jeusnes estranges que je passe digèrent mes hu-
meurs peccantes, MONT, IV, 276.
— ÉTYM. Dégoûter.
DÉGOÛTER (dé-goû-té, ou long), v. a. || 1° Ôter
l'appétit. La vue de ce mets m'a dégoûté. || Inspirer
de la répugnance pour un aliment. Ils m'ont dégoûté
du poisson à force de m'en faire manger. || 2° Fig.
Inspirer de l'éloignement, donner de l'aversion. Ce
pompeux appareil où sans cesse il ajoute Recule
chaque jour un noeud qui le dégoûte, CORN. Tile
et B. i, 4. Savez-vous ce qu'a fait votre frère? il ne
quitte pas la demoiselle.... il lui fait tourner la tête,
il la dégoûte d'un parti proportionné, SÊV. 384. 11
y a assez d'injustice et de perfidie dans le procédé
des hommes, assez d'inégalité et de bizarrerie dans
leurs humeurs incommodes et contrariantes; c'en
est assez sans doute pour vous dégoûter; hél dites-
vous , je n'en suis que trop dégoûté [du monde] ; tout
me dégoûte en effet, mais rien ne me touche; le
monde me déplaît, mais Dieu ne me plaît pas pour
cela, BOSS. la Vallière. Les artifices de Protésilas me
dégoûtèrent de Philoclès, FÉN. Tél. xin. Votre fierté
est si ridicule qu'elle me dégoûte de la mienne, MA-
RIVAUX, Préj. vaincu, se. 9. || 3" ôter l'envie de....
On avait de la peine à dégoûter les gentilshommes
de voler sur les grands chemins, RAYNAL, Hist.phil.
i, Introduction. || 4" Fatiguer, ennuyer. La prolixité
dégoûte le lecteur. L'on voit des gens qui dans les
conversations.... vous dégoûtent par leurs ridicules
expressions, LA BRUY. V. || 5° Se dégoûter, v. réfl.
Prendre du dégoût. D'une vertu sauvage on craint
un dur empire ; Souvent on s'en dégoûte au moment
qu'on l'admire, CORN. Othon, m, 3. Ne te dégoûte
point surtout des paraboles, Quel qu'en soit le pro-
jet, Et ne les prends jamais pour des contes frivo-
les Qu'on forme sans sujet, m. Imitation, i, 5.
J'ai quelques infirmités sur mon corps qui pourraient
la dégoûter. — Cela n'est rien, une honnête femme
ne se dégoûte jamais de son mari, MOL. Jfar. forcé,
se. 4 4. Comme les hommes ne se dégoûtent pas du
vice, il ne faut pas aussi se lasser de le leur repro-
cher, LA BRUY. Caract. préface. Si les hommes se
délassent quelquefois d'une vertu par une autre
vertu, ils se dégoûtent plus facilement du vice par
un autre vice, ID. XI. Tandis que tant d'autres [prê-
tres].... se dégoûtent de leurs fonctions, MASS. bise,
syn. Observ. des stat. et des ordonn. du dioe. || Ab-
solument. On se dégoûte, on s'ennuie. || 6" Renon-
cer à ce qu'on avait pris, commencé avec goût,
perdre l'envie de.... Le choc fut terrible; tout fut re-
conquis une quatrième fois, et tout fut perdu da
même; plus ardents que leurs anciens pour com-
mencer, ils [de jeunes soldats] se dégoûtèrent plus
tôt et revinrent en fuyant sur les vieux bataillons
qui les soutinrent, SÉGUR, Hist. de Nap. ix, 2.
— HIST. XVe s. Je ne me puis degouster De han-
ter Ces bons cerveaux de taverne, BASSELIN, XXIX.
|| xvie s. Je suis desgousté de la nouvelleté, MONT,
I, 4 24. Le degouste charge la fadeur au vin; l'al-
téré, la friandise, ID. n, 373.
— ÉTYM. Dégoût; bourguig. dégôtai.
DÉGOUTTANT, ANTE (dé-gou-tan, tan-t'1, adj.
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