DEG
fDÉGOBILLAGE (dé-go-bi-lla-j', II mouillées),
s. m. Terme bas. Matières vomies. || Fig. En le
montrant au doigt, vous lui ferez trop d'honneur;
et puis la belle matière à remuer pour vous que son
dégobillage! Fi! laissez-le là; jamfoelet [il pue dé-
jà] , p. L. COUR. Lett, II, 28.
— ÉTYM. Dégobiller.
DÉGOBILLÉ, ÉE (dé-go-bi-llé, liée, II mouillées,
etnon dé-go-bi-yé), part, passé. Un dîner dégobillé.
DÉGOBILLER (dé-go-bi-llé, Il mouillées, et non
dé-go-bi-yé), v. a. Terme bas. Vomir ce qu'on a
mangé avec excès.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et gober.
DÉGOBILLIS (dé-go-bi-lli, II mouillées, et non
dé-go-bi-yi), s. m. Terme bas. Matières vomies.
— ÉTYM. Dégobiller.
| DÉGOGNADE (dé-go-gna-d'), s. f. Action de se
dégogner. C'est ici où les Bohémiennes poussent
leurs agréments; elles font des dégognades où les
curés trouvent un peu à redire, SÉV. 277. || Fléchier,
dans ses Grands Jours, dit goignade.
— ÉTYM. Dégogner.
t DÉGOGNER (SE) (dé-go-gné), v. réfl. Se livrer
à des mouvements dégingandés, désordonnés. Il y
a beaucoup de mouvement, et l'on se dégogne ex-
rêmement [dans la bourrée à Vichy], SÉV. 279.
— ÉTYM. Origine inconnue.
DÉGOISÉ, ÉE (dé-goi-zé, zée), part, passé. Un
petit babil joliment dégoisé.
t DÉGUISEMENT (dé-goi-ze-man), s. m. Action
de dégoiser.
— HIST. xve s. Nous connoissons ces passions,
mouvements ou affections es petits enfants par voix
ou sons qu'ils jettent par dehors, lesquelles voix nous
disons en grammaire interjections, et en commun
langage en les appelle aucunes fois degoisement,
GERSON, dans le Dict, de DOCHEZ. || XVI" S. Le de-
goisement des oisillons qui, avisant l'aube du jour,
se prindrent hautement à chanter, D. Florès de
Grèce, î" cxv, dans LACURNE.
— ÉTYM. Dégoiser.
DÉGOISER (dé-goi-zé), v. a. || i° Chanter, ga-
zouiller, en parlant des oiseaux. || Par extension,
dire avec volubilité, dire ce qu'on devrait taire. Ce
n'est pas tout, je dis sornettes, Je dégoise des chan-
sonnettes, RÉGNIER, Ép. ni. Comment diable m'y
prendrai-je pour lui dégoiser tout ça? PONT DE
YESLE, Somnamb. se. t3. |j Absolument.Peste, ma-
dame la nourrice, comme vous dégoisez! MOL. Méd.
m, lui, 11, 2. Elle est fille et jaseuse, par conséquent
elle dégoisera, DANCOURT, Gai. jardinier, so. 8.
Mme d'Armagnac dégoisa sur sa propre naissance
d'une manière très-fâcheuse, ST-SIM. 74, 220.j| 2° Se
dégoiser, v. réfl. Babiller beaucoup. Vieux en ce
sens. Il Se dégorger. Vieux en ce' sens. Que la ri-
vière d'Oise Sur des arènes d'or en ses bords se dé-
goise, RÉGNIER, Sat, xv.
— HIST. XIII" s. Lors s'esvertue et se desgoise Le
papegau et la calandre, j. DE MEUNG, dans le Dict.
de DOCHEZ. Il xv" s. On rit, on raille, on sorne, on
dit, On escoute, on preste l'oreille, On se desgoyse,
on s'esgaudit, On se resjouit, on se resveille, co-
QUILLART, le Blason des armes et des dames. || xvi* s.
Quand tout boys reverdist, et parmy les boccages
Les oyseaux bien chantans degoysent leurs ramages,
DUBELL. iv, 77, verso. On dit par excellence: il
chante, il se degoise, il gringotte comme un rossi-
gnol, PARÉ, Animaux, 19 Ny la noise Du ros-
signol qui se degoise, Ne luy rameine le sommeil,
RONS. 383. Escoutez comment ce petit garçon se sçayt
desgoyser, FALSGR. p. 482. Les oiseaux déguisent
leurs chansonnettes et ramages, NICOT, Dict.
—ÉTYM. Dé.. ..préfixe, et gosier;ReTTy ,dégoisiller.
f DÉGOMMAGE (dé-go-ma-j'), s. m. L'action de
dégommer ou décreuser la soie.
— ÉTYM. Dégommer.
f DÉGOMMER (dé-go-mé), v. a. || i° Ôter la
gomme. || Décreuser la soie. || 2° Fig. et populaire-
ment, destituer d'un emploi, d'un poste quelcon-
que. On l'a dégommé. || Faire-mourir, tuer. Le cho-
léra en a joliment dégommé.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et gomme.
+ DÉGONDER (dé-gon-dé), v. a, Ôter une porte
de ses gonds.
— HIST. xvi' s. Au lieu d'un panier il porte son
escarcelle où estoient ses tenailles et crochets, avec
lesquels il ouvroit les serrures et degondoit les buis,
MERLIN COCAVE, t. I, p. 203, dans LACURNE.
— ETYM. Dé.... préfixe, et gond.
DÉGONFLÉ, ÉE (dé-gon-flé, fiée), part, passé.
Un ballon dégonflé. || Fig. J'attends que mon coeur
soit un peu dégonflé de la joie inexprimable.... VOLT.
Lett. Damilaville, 23 mars t765.
DEG
DÉGONFLEMENT (dé-gon-fle-man), s. m. Action
de dégonfler, de se dégonfler; résultat de cette ac-
tion. Le dégonflement du ballon empêcha l'aéro-
naute de partir. !
— ÉTYM. Dégonfler.
DÉGONFLER (dé-gon-flé), v. a. || i° Faire cesser
le gonflement. Dégonfler une vessie. Une applica-
tion de sangsues dégonfla le doigt enflammé. || 2° Se
dégonfler, v. réfl. besser d'être gonflé. Ce ballon se
dégonfle. Cette tumeur commence à se dégonfler.
|| Fig. Le père alors posait ses coudes sur sa chaise;
Son coeur plein de sanglots se dégonflait à l'aise,
v. HUGO, Crép. v.
j DÉGOR (dé-gor), s. m. Tuyau de décharge par
lequel on fait passer la liqueur distillée.
— ÉTYM. Voy. DÉGORGER.
tDÉGORGEAGE (dé-gor-ja-j'), s. m. Action de
débarrasser un tissu de toute matière étrangère,
avant de le teindre.
— ÉTYM. Dégurger.
DÉGORGÉ, ÉE (dé-gor-je, jée), part, passé.
|| i° Rendu par la gorge. Des viandes dégorgées.
|| 2° Débouché. Ub conduit dégorgé. Indépendam-
ment de sa destination principale, qui est de défen-
dre feutrée du port, il [un fort] a plusieurs batteries
dégorgées sur la campagne et qui flanquent quel-
ques parties de l'enceinte de la ville, RAYNAL, Uist,
phil. xii, -12. || 3° Vidé de ce qui avait rempli. Des
sangsues dégorgées du sang qu'elles avaient sucé.
DÉGORGEMENT (dé-gor-je-man), s. m. || i" Ac-
tion de rendre gorge. Le dégorgement après des
excès de table. H Par extension, action de faire ren-
dre les liquides qui ont été absorbés. Le dégorge-
ment des sangsues. || 2° Action de faire écouler des
eaux et des immondices. Dégorgement d'un canal,
d'une gouttière. || Écoulement des cours d'eau les
uns dans les autres, ou dans la mer. En cinglant
toujours à l'ouest, nous parvînmes à l'extréaité du
dégorgement de cette immense écluse [barre du
Nil], CHATEAUB. Itinér. m, 6i.|| Par extension, écou-
lement d'une foule. Le dégorgement de cette foule
par un étroit passage devint presque impossible,
SÉGUR, Uist. de Kapol. xn, 3. || 3" Terme de méde-
cine. Écoulement au dehors. Dégorgement de la bile,
des humeurs. || Dégorgement des jambes, d'un or-
gane, écoulement des humeurs qui engorgeaient ces
parties. )| 4' Terme d'arts. Action de dépouiller cer-
taines matières des corps étrangers. Dégorgement
des laines, des cuirs.
— ÉTYM. Dégorger.
t DÉGORGEOIR (dé-gor-joir), s. m. || 1° Issue par
où quelque chose dégorge. Vous a-t-on ouvert ces
portes de la mort, et en avez-vous vu les dégor-
geoirs ténébreux? BERN. DE'ST-P. Études, iv, Livre
de Job. |1 2° Instrument dont le serrurier se sert pour
vider les mortaises. || Instrument pour tordre la
laine. || Fil de fer qui.sert à nettoyer la lumière des
canons. || 3" Magasin fermé où l'on dépose les ca-
bosses ou graines du cacaoyer pour les débarrasser
de la substance visqueuse qui les entoure.
.— ÉTYM. Dégorger.
DÉGORGER (dé-gor-jé. Le g prend un e quand il
est suivi d'un a ou d'un o: nous dégorgeons; je dé-
gorgeais), v. a, || i° Dégorger, rendre gorge, revo-
mir. Polyphème dégorgeait en dormant les débris
des malheureux qu'il avait dévorés. Il ne lui fut plus
possible [à une femelle d'oiseau] d'aller prendre sa
nourriture comme auparavant; mais le maie, tou-
jours officieux et toujours empressé, allait la pren-
dre pour elle et la lui dégorger dans le bec, BON-
NET, Contempl. nat. xic part. ch. 3, note 2.|| 2° Terme
de couture. Dégorger une chemise de femme, cou-
per l'étoffe d'une chemise pour laisser passer la tête
et dégager le cou. || 3° Déboucher un canal, débar-
rasser un passage obstrué. Dégorger un tuyau, une
gouttière, un égbut. || 4° Terme d'arts. Dépouiller,
nettoyer une chose des substances étrangères qu'elle
contient. Dégorger du cuir. Dégorger de la laine ou
de la soie, les laver dans l'eau de rivière, après les
avoir fait cuire dans divers ingrédients. || Dégorger
du poisson, le mettre dans de l'eau pure pour lui
faire perdre le rhauvais goût qu'il a contracté dans
de l'eau fangeuse. || Fig. et familièrement, se dé-
barrasser comme par dégorgement. Il faut laisser
les Velches dégorger leur Roméo et leur Juliette,
VOLT. Lett. d'Argental, 2t sept. 1772. J'élève un ac-
teur de province qui a de la figure, de la noblesse
et de l'âme; quand je lui aurai fait dégorger Je ton
provincial, je vo'us l'enverrai, ID. Lett, d'Argental,
20 juin 47G7. || 6° Terme dé vétérinaire. Dégorger
un cheval, le promener pour lui faire dissiper
quelque engorgement. || 6° V. n. Se répandre, dé-
border. Si l'égout vient à dégorger, il infectera
DEG 1021
le voisinage. || 7° Se dégorger, v. réft. Se désob-
struer, se déboucher. || 8" Épancher ses eaux. Des
rivières qui, cherchant.a se dégorger dans l'Océan;
trouvent leur embouchure fermée par des sables
que le mouvement de la mer y a poussés durant
la saison sèche, RAYNAL, Uist. phil. iv, 4. Des tor-
rents larges et profonds comme des mers se dégor-
gent des détroits de Baffin, BERN. DE ST-P. Uarm.
liv. î, Tabl, général, || Avec ellipse du pronom se.
Les ravines d'eau ont fait dégorger cet étang. Quand
le Tigre, effrayé, de ses groUes profondes Jus-
qu'aux monts d'alentour fit dégorger ses ondes,
ROTROU, Bélis. v, 6. || Épancher ce qui est com-
paré à de l'eau, à un liquide. J'évite d'être re-
poussé à une porte par la foule innombrable de
clients et de courtisans dont la maison d'un ministre
se dégorge, LA BRUY. IX. Ne troublez pas le Dieu
qui me met en fureur; Je sens qu'en tons heureux
ma verve se dégorge, REGNARD, Folies amour. n,7.
|| 9" Se débarrasser de substances étrangères, de la
bourbe. La laine se dégorge dans l'eau de rivière.
Donnezàces poissons le tempsde se dégorger. || Avec
ellipse du pronom se. Faire dégorger des sang-
sues, leur faire rendre le sang qu'elles ont pris.
Faire dégorger du poisson, le mettre, dans l'eau
claire pour qu'il perde le goût de marée ou de bourbe.
|| 10° Cesser d'être engorgé, enflé. Les jambes de ce
malade commencent à se dégorger.
— HIST. xv s. Le duc avoit aucun murmurement
en cueur qui point ne degorgeoit, G. CHASTELLAIN,
dans le Dict. de DOCHEZ. ||XVI° S. Elle se fasehe et
se desgorge contre Dieu et son mari, à cause qu'elle
est contrainte d'espandre le sang de son fils, CALV.
Instit, 1004. Ceux qui desgorgent des resveries si
monstrueuses,in.îb. t tos. Nos pédantes vont pillotant
la science dans les livres et ne la logent qu'au bout
de leurs lèvres pour la dégorger seulement et mettre
au vent, MONT, I, H43. Ayant desgorgé une bottelée
de paragraphes, ID.IV, t74. Il faut garder les sang-
sues environ un mois et plus, à fin qu'elles se des-
gorgent de leur boue et ordure.... et qui les applique-
rait sans estre desgorgées, eUeSjétc.... il les convient
faire desgorger et vomir leur ordure auparavant que
les appliquer, PARÉ, XV, 69. Les rossignols grin-
gottent et desgorgent ainsi que peut faire le plus
parfait chantre du monde, ID. Animaux, i9. Que
dirai plus? grandes tours submergées, Cachées sont,
sous les eaux desgorgées, MAROT, IV, 27. Et [Io]
s'efforçant lamenter, de sa gorge Un cri de vache et
mugissant desgorge, ID. IV, 47. Mais cependant
Venus, de deuil attainte, Desgorge ainsi à Neptune
sa plainte, DU BELLAY, IV, 37, verso.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et gorge.
DÉGOTÉ, ÉE (dé-go-té, tée), part, passé. Dégoté
par son adversaire. •
DÉGOTER (dé-go-té), v. a. Terme très-familier.
|| i° Faire tomber avec une pierre, une balle, une
bille, etc. un objet placé comme but. Voyez cette
bouteille placée sur un piquet, je vais la dégoter.
|| 2" Fig. Déposséder quelqu'un de son poste, de
son rang. J'ai peur que M. le duc de Praslin n'aime
pas mon impératrice de Russie; j'ai peur qu'on ne
la dêgote, VOLT. Lett. d'Argental, t3 août (703.
— REM. Dégoter, qui n'est ni dans Furetière ni
dans Richelet, n'est pas non plus dans les éditions
du Dictionnaire de l'Académie antérieures à 1835.
— ÉTYM. Origine inconnue. On peut songer à dé-
goutter, pris transitivement: faire tomber comme une
goutte. On lit dans les Excentricités du langage,
4"édit. 1802 : « Dégotter, surpasser. On disait en 1808
dégoutter, qui veut dire être placé au-dessus de
quelqu'un, sans quoi on ne pourrait dégoutter sur
lui. » C'est une autre manière d'expliquer la trans-
formation du sens de dégoutter en dégoter. Mais
puisqu'on a dit effectivement dégoutter en ce sens,
il y a lieu de croire que dégoter en est une corrup-
tion quelconque.
t DÉGOUPILLER (dé-gou-pi-llé, Il mouillées),
v. a. Enlever des goupilles.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et goupille.
\. DÉGOURDI, 1E (dé-gour-di, die), part, passé
de dégourdir. || 1° Qui n'est plus engourdi. Membres
dégourdis. L'animal dégourdi piqua son homme au
bras, LA FONT. Fabl. x, tu. || 2° Fig. Adroit, avisé.
Voilà un garçon bien dégourdi. Cette femme a l'air
bien dégourdie. || Substantivement. C'est un dé-
gourdi. Quelle dégourdie! || 3° Qui a perdu l'àpreté
du froid, en parlant d'un liquide. De l'eau dégourdie.
j 2. DÉGOURDI (dé-gour-di), s. m. Première
cuisson de la porcelaine, qui se fait dans l'étage su-
périeur du four.
— ÉTYM. Dégourdi \.
DÉGOURDIR (dé-gour-dir), v. a. |[ i" Redonner
fDÉGOBILLAGE (dé-go-bi-lla-j', II mouillées),
s. m. Terme bas. Matières vomies. || Fig. En le
montrant au doigt, vous lui ferez trop d'honneur;
et puis la belle matière à remuer pour vous que son
dégobillage! Fi! laissez-le là; jamfoelet [il pue dé-
jà] , p. L. COUR. Lett, II, 28.
— ÉTYM. Dégobiller.
DÉGOBILLÉ, ÉE (dé-go-bi-llé, liée, II mouillées,
etnon dé-go-bi-yé), part, passé. Un dîner dégobillé.
DÉGOBILLER (dé-go-bi-llé, Il mouillées, et non
dé-go-bi-yé), v. a. Terme bas. Vomir ce qu'on a
mangé avec excès.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et gober.
DÉGOBILLIS (dé-go-bi-lli, II mouillées, et non
dé-go-bi-yi), s. m. Terme bas. Matières vomies.
— ÉTYM. Dégobiller.
| DÉGOGNADE (dé-go-gna-d'), s. f. Action de se
dégogner. C'est ici où les Bohémiennes poussent
leurs agréments; elles font des dégognades où les
curés trouvent un peu à redire, SÉV. 277. || Fléchier,
dans ses Grands Jours, dit goignade.
— ÉTYM. Dégogner.
t DÉGOGNER (SE) (dé-go-gné), v. réfl. Se livrer
à des mouvements dégingandés, désordonnés. Il y
a beaucoup de mouvement, et l'on se dégogne ex-
rêmement [dans la bourrée à Vichy], SÉV. 279.
— ÉTYM. Origine inconnue.
DÉGOISÉ, ÉE (dé-goi-zé, zée), part, passé. Un
petit babil joliment dégoisé.
t DÉGUISEMENT (dé-goi-ze-man), s. m. Action
de dégoiser.
— HIST. xve s. Nous connoissons ces passions,
mouvements ou affections es petits enfants par voix
ou sons qu'ils jettent par dehors, lesquelles voix nous
disons en grammaire interjections, et en commun
langage en les appelle aucunes fois degoisement,
GERSON, dans le Dict, de DOCHEZ. || XVI" S. Le de-
goisement des oisillons qui, avisant l'aube du jour,
se prindrent hautement à chanter, D. Florès de
Grèce, î" cxv, dans LACURNE.
— ÉTYM. Dégoiser.
DÉGOISER (dé-goi-zé), v. a. || i° Chanter, ga-
zouiller, en parlant des oiseaux. || Par extension,
dire avec volubilité, dire ce qu'on devrait taire. Ce
n'est pas tout, je dis sornettes, Je dégoise des chan-
sonnettes, RÉGNIER, Ép. ni. Comment diable m'y
prendrai-je pour lui dégoiser tout ça? PONT DE
YESLE, Somnamb. se. t3. |j Absolument.Peste, ma-
dame la nourrice, comme vous dégoisez! MOL. Méd.
m, lui, 11, 2. Elle est fille et jaseuse, par conséquent
elle dégoisera, DANCOURT, Gai. jardinier, so. 8.
Mme d'Armagnac dégoisa sur sa propre naissance
d'une manière très-fâcheuse, ST-SIM. 74, 220.j| 2° Se
dégoiser, v. réfl. Babiller beaucoup. Vieux en ce
sens. Il Se dégorger. Vieux en ce' sens. Que la ri-
vière d'Oise Sur des arènes d'or en ses bords se dé-
goise, RÉGNIER, Sat, xv.
— HIST. XIII" s. Lors s'esvertue et se desgoise Le
papegau et la calandre, j. DE MEUNG, dans le Dict.
de DOCHEZ. Il xv" s. On rit, on raille, on sorne, on
dit, On escoute, on preste l'oreille, On se desgoyse,
on s'esgaudit, On se resjouit, on se resveille, co-
QUILLART, le Blason des armes et des dames. || xvi* s.
Quand tout boys reverdist, et parmy les boccages
Les oyseaux bien chantans degoysent leurs ramages,
DUBELL. iv, 77, verso. On dit par excellence: il
chante, il se degoise, il gringotte comme un rossi-
gnol, PARÉ, Animaux, 19 Ny la noise Du ros-
signol qui se degoise, Ne luy rameine le sommeil,
RONS. 383. Escoutez comment ce petit garçon se sçayt
desgoyser, FALSGR. p. 482. Les oiseaux déguisent
leurs chansonnettes et ramages, NICOT, Dict.
—ÉTYM. Dé.. ..préfixe, et gosier;ReTTy ,dégoisiller.
f DÉGOMMAGE (dé-go-ma-j'), s. m. L'action de
dégommer ou décreuser la soie.
— ÉTYM. Dégommer.
f DÉGOMMER (dé-go-mé), v. a. || i° Ôter la
gomme. || Décreuser la soie. || 2° Fig. et populaire-
ment, destituer d'un emploi, d'un poste quelcon-
que. On l'a dégommé. || Faire-mourir, tuer. Le cho-
léra en a joliment dégommé.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et gomme.
+ DÉGONDER (dé-gon-dé), v. a, Ôter une porte
de ses gonds.
— HIST. xvi' s. Au lieu d'un panier il porte son
escarcelle où estoient ses tenailles et crochets, avec
lesquels il ouvroit les serrures et degondoit les buis,
MERLIN COCAVE, t. I, p. 203, dans LACURNE.
— ETYM. Dé.... préfixe, et gond.
DÉGONFLÉ, ÉE (dé-gon-flé, fiée), part, passé.
Un ballon dégonflé. || Fig. J'attends que mon coeur
soit un peu dégonflé de la joie inexprimable.... VOLT.
Lett. Damilaville, 23 mars t765.
DEG
DÉGONFLEMENT (dé-gon-fle-man), s. m. Action
de dégonfler, de se dégonfler; résultat de cette ac-
tion. Le dégonflement du ballon empêcha l'aéro-
naute de partir. !
— ÉTYM. Dégonfler.
DÉGONFLER (dé-gon-flé), v. a. || i° Faire cesser
le gonflement. Dégonfler une vessie. Une applica-
tion de sangsues dégonfla le doigt enflammé. || 2° Se
dégonfler, v. réfl. besser d'être gonflé. Ce ballon se
dégonfle. Cette tumeur commence à se dégonfler.
|| Fig. Le père alors posait ses coudes sur sa chaise;
Son coeur plein de sanglots se dégonflait à l'aise,
v. HUGO, Crép. v.
j DÉGOR (dé-gor), s. m. Tuyau de décharge par
lequel on fait passer la liqueur distillée.
— ÉTYM. Voy. DÉGORGER.
tDÉGORGEAGE (dé-gor-ja-j'), s. m. Action de
débarrasser un tissu de toute matière étrangère,
avant de le teindre.
— ÉTYM. Dégurger.
DÉGORGÉ, ÉE (dé-gor-je, jée), part, passé.
|| i° Rendu par la gorge. Des viandes dégorgées.
|| 2° Débouché. Ub conduit dégorgé. Indépendam-
ment de sa destination principale, qui est de défen-
dre feutrée du port, il [un fort] a plusieurs batteries
dégorgées sur la campagne et qui flanquent quel-
ques parties de l'enceinte de la ville, RAYNAL, Uist,
phil. xii, -12. || 3° Vidé de ce qui avait rempli. Des
sangsues dégorgées du sang qu'elles avaient sucé.
DÉGORGEMENT (dé-gor-je-man), s. m. || i" Ac-
tion de rendre gorge. Le dégorgement après des
excès de table. H Par extension, action de faire ren-
dre les liquides qui ont été absorbés. Le dégorge-
ment des sangsues. || 2° Action de faire écouler des
eaux et des immondices. Dégorgement d'un canal,
d'une gouttière. || Écoulement des cours d'eau les
uns dans les autres, ou dans la mer. En cinglant
toujours à l'ouest, nous parvînmes à l'extréaité du
dégorgement de cette immense écluse [barre du
Nil], CHATEAUB. Itinér. m, 6i.|| Par extension, écou-
lement d'une foule. Le dégorgement de cette foule
par un étroit passage devint presque impossible,
SÉGUR, Uist. de Kapol. xn, 3. || 3" Terme de méde-
cine. Écoulement au dehors. Dégorgement de la bile,
des humeurs. || Dégorgement des jambes, d'un or-
gane, écoulement des humeurs qui engorgeaient ces
parties. )| 4' Terme d'arts. Action de dépouiller cer-
taines matières des corps étrangers. Dégorgement
des laines, des cuirs.
— ÉTYM. Dégorger.
t DÉGORGEOIR (dé-gor-joir), s. m. || 1° Issue par
où quelque chose dégorge. Vous a-t-on ouvert ces
portes de la mort, et en avez-vous vu les dégor-
geoirs ténébreux? BERN. DE'ST-P. Études, iv, Livre
de Job. |1 2° Instrument dont le serrurier se sert pour
vider les mortaises. || Instrument pour tordre la
laine. || Fil de fer qui.sert à nettoyer la lumière des
canons. || 3" Magasin fermé où l'on dépose les ca-
bosses ou graines du cacaoyer pour les débarrasser
de la substance visqueuse qui les entoure.
.— ÉTYM. Dégorger.
DÉGORGER (dé-gor-jé. Le g prend un e quand il
est suivi d'un a ou d'un o: nous dégorgeons; je dé-
gorgeais), v. a, || i° Dégorger, rendre gorge, revo-
mir. Polyphème dégorgeait en dormant les débris
des malheureux qu'il avait dévorés. Il ne lui fut plus
possible [à une femelle d'oiseau] d'aller prendre sa
nourriture comme auparavant; mais le maie, tou-
jours officieux et toujours empressé, allait la pren-
dre pour elle et la lui dégorger dans le bec, BON-
NET, Contempl. nat. xic part. ch. 3, note 2.|| 2° Terme
de couture. Dégorger une chemise de femme, cou-
per l'étoffe d'une chemise pour laisser passer la tête
et dégager le cou. || 3° Déboucher un canal, débar-
rasser un passage obstrué. Dégorger un tuyau, une
gouttière, un égbut. || 4° Terme d'arts. Dépouiller,
nettoyer une chose des substances étrangères qu'elle
contient. Dégorger du cuir. Dégorger de la laine ou
de la soie, les laver dans l'eau de rivière, après les
avoir fait cuire dans divers ingrédients. || Dégorger
du poisson, le mettre dans de l'eau pure pour lui
faire perdre le rhauvais goût qu'il a contracté dans
de l'eau fangeuse. || Fig. et familièrement, se dé-
barrasser comme par dégorgement. Il faut laisser
les Velches dégorger leur Roméo et leur Juliette,
VOLT. Lett. d'Argental, 2t sept. 1772. J'élève un ac-
teur de province qui a de la figure, de la noblesse
et de l'âme; quand je lui aurai fait dégorger Je ton
provincial, je vo'us l'enverrai, ID. Lett, d'Argental,
20 juin 47G7. || 6° Terme dé vétérinaire. Dégorger
un cheval, le promener pour lui faire dissiper
quelque engorgement. || 6° V. n. Se répandre, dé-
border. Si l'égout vient à dégorger, il infectera
DEG 1021
le voisinage. || 7° Se dégorger, v. réft. Se désob-
struer, se déboucher. || 8" Épancher ses eaux. Des
rivières qui, cherchant.a se dégorger dans l'Océan;
trouvent leur embouchure fermée par des sables
que le mouvement de la mer y a poussés durant
la saison sèche, RAYNAL, Uist. phil. iv, 4. Des tor-
rents larges et profonds comme des mers se dégor-
gent des détroits de Baffin, BERN. DE ST-P. Uarm.
liv. î, Tabl, général, || Avec ellipse du pronom se.
Les ravines d'eau ont fait dégorger cet étang. Quand
le Tigre, effrayé, de ses groUes profondes Jus-
qu'aux monts d'alentour fit dégorger ses ondes,
ROTROU, Bélis. v, 6. || Épancher ce qui est com-
paré à de l'eau, à un liquide. J'évite d'être re-
poussé à une porte par la foule innombrable de
clients et de courtisans dont la maison d'un ministre
se dégorge, LA BRUY. IX. Ne troublez pas le Dieu
qui me met en fureur; Je sens qu'en tons heureux
ma verve se dégorge, REGNARD, Folies amour. n,7.
|| 9" Se débarrasser de substances étrangères, de la
bourbe. La laine se dégorge dans l'eau de rivière.
Donnezàces poissons le tempsde se dégorger. || Avec
ellipse du pronom se. Faire dégorger des sang-
sues, leur faire rendre le sang qu'elles ont pris.
Faire dégorger du poisson, le mettre, dans l'eau
claire pour qu'il perde le goût de marée ou de bourbe.
|| 10° Cesser d'être engorgé, enflé. Les jambes de ce
malade commencent à se dégorger.
— HIST. xv s. Le duc avoit aucun murmurement
en cueur qui point ne degorgeoit, G. CHASTELLAIN,
dans le Dict. de DOCHEZ. ||XVI° S. Elle se fasehe et
se desgorge contre Dieu et son mari, à cause qu'elle
est contrainte d'espandre le sang de son fils, CALV.
Instit, 1004. Ceux qui desgorgent des resveries si
monstrueuses,in.îb. t tos. Nos pédantes vont pillotant
la science dans les livres et ne la logent qu'au bout
de leurs lèvres pour la dégorger seulement et mettre
au vent, MONT, I, H43. Ayant desgorgé une bottelée
de paragraphes, ID.IV, t74. Il faut garder les sang-
sues environ un mois et plus, à fin qu'elles se des-
gorgent de leur boue et ordure.... et qui les applique-
rait sans estre desgorgées, eUeSjétc.... il les convient
faire desgorger et vomir leur ordure auparavant que
les appliquer, PARÉ, XV, 69. Les rossignols grin-
gottent et desgorgent ainsi que peut faire le plus
parfait chantre du monde, ID. Animaux, i9. Que
dirai plus? grandes tours submergées, Cachées sont,
sous les eaux desgorgées, MAROT, IV, 27. Et [Io]
s'efforçant lamenter, de sa gorge Un cri de vache et
mugissant desgorge, ID. IV, 47. Mais cependant
Venus, de deuil attainte, Desgorge ainsi à Neptune
sa plainte, DU BELLAY, IV, 37, verso.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et gorge.
DÉGOTÉ, ÉE (dé-go-té, tée), part, passé. Dégoté
par son adversaire. •
DÉGOTER (dé-go-té), v. a. Terme très-familier.
|| i° Faire tomber avec une pierre, une balle, une
bille, etc. un objet placé comme but. Voyez cette
bouteille placée sur un piquet, je vais la dégoter.
|| 2" Fig. Déposséder quelqu'un de son poste, de
son rang. J'ai peur que M. le duc de Praslin n'aime
pas mon impératrice de Russie; j'ai peur qu'on ne
la dêgote, VOLT. Lett. d'Argental, t3 août (703.
— REM. Dégoter, qui n'est ni dans Furetière ni
dans Richelet, n'est pas non plus dans les éditions
du Dictionnaire de l'Académie antérieures à 1835.
— ÉTYM. Origine inconnue. On peut songer à dé-
goutter, pris transitivement: faire tomber comme une
goutte. On lit dans les Excentricités du langage,
4"édit. 1802 : « Dégotter, surpasser. On disait en 1808
dégoutter, qui veut dire être placé au-dessus de
quelqu'un, sans quoi on ne pourrait dégoutter sur
lui. » C'est une autre manière d'expliquer la trans-
formation du sens de dégoutter en dégoter. Mais
puisqu'on a dit effectivement dégoutter en ce sens,
il y a lieu de croire que dégoter en est une corrup-
tion quelconque.
t DÉGOUPILLER (dé-gou-pi-llé, Il mouillées),
v. a. Enlever des goupilles.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et goupille.
\. DÉGOURDI, 1E (dé-gour-di, die), part, passé
de dégourdir. || 1° Qui n'est plus engourdi. Membres
dégourdis. L'animal dégourdi piqua son homme au
bras, LA FONT. Fabl. x, tu. || 2° Fig. Adroit, avisé.
Voilà un garçon bien dégourdi. Cette femme a l'air
bien dégourdie. || Substantivement. C'est un dé-
gourdi. Quelle dégourdie! || 3° Qui a perdu l'àpreté
du froid, en parlant d'un liquide. De l'eau dégourdie.
j 2. DÉGOURDI (dé-gour-di), s. m. Première
cuisson de la porcelaine, qui se fait dans l'étage su-
périeur du four.
— ÉTYM. Dégourdi \.
DÉGOURDIR (dé-gour-dir), v. a. |[ i" Redonner
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