1746
FOU
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ces noms de maîtres de la terre, D'arbitres de la paix,
de foudres de la guerre, MALH, I, 3. Un homme qui
se ujt un grand foudre de guerre, CORN, le Ment, ni,
5. Je suis donc un foudre de guerre? LA FONT. Fabl.
u, 44. Mais notre marquis, mon Dieu, quel homme 1
nous croirez-vous une autre fois? quand vous vou-
liez tirer des conséquences de toutes ses frayeurs
enfantines, nous vous disions que ce serait un fou-
dre de guerre, et c'en est un, et c'est vous qui l'a-
vez fait, SÉV. 648. La fortune à nos yeux fit monter
sur son char Sylla, deux Marius, et Pompée et Cé-
sar; Elle a précipité ces foudres de la guerre, VOLT.
Triumv. n, 2. J| Absolument. Et souffre que je baise
en ce foudre vivant La gloire de l'empire et l'hon-
neur du Levant, ROTR. Bèlis. m, 2, Ce foudre
[Alexandre] était encore enfermé dans la nue, RAC.
Alex, i, 2.11.12° Aumascul. Coquilledu genre volute.
— SYN. FOUDRE, TONNERRE. La foudre est le feu
électrique que lance la décharge. Le tonnerre est le
bruit qui accompagne cette décharge. On entend
un coup de tonnerre ; on est frappé d'un coup de
foudre. Mais par extension tonnerre peut se prendre
pour foudre : le tonnerre est tombé sur la maison.
— HIST. xi* s. Chéent i fuldres et menut et sou-
vent, Ch. de Roi. cix. || xne s. Ses darz ad trait, e
departidadlesbonsdes mais; fuildre mustrad, Rois,
p. 207. || xiii" s. Descendi uns orages de devers Oci-
dent, En l'ost aus Sarasins cheï hidousement; Moult
en furent li nos [les nôtresj en grant effréement, Et li
Sarrasin plus où li fodres descent, Ch. d'Ant. vu,
664. [Le feu grégeois] faisoit tel bruit qu'il sembloit
que ce fust fouldre qui cheust du ciel, JOINV. p. 39,
dans DU CANGE. || xve s. Si je n'eusse esté si hastif De
mettre le feu en la pouldre, J'eusse destruit et mis
en foudre Tant quanque avoit de damoiselles, VIL-
LON, Ârch. de Bagnolet. ||xvies.Il tonnoit, ilesclai-
roit en harenguant, et il portoit sur sa langue une
fouldre terrible, AMYOT, Péric. 4 3. Ptolomaaus, ce-
luy qui fut surnommé la foudre, ID. Pyrrh. 49. Nous
le vismes dedans nos fauxbourgs, avec son armée,
somme un foudre de guerre, qui devança nos pen-
sées et les voslres, Sat. Mén. p. 4 61. Le seul homme
ne meurt point s'il ne tombe sur la partie frappée
du foudre, ou s'il n'est tourné par force du costé
d'où la foudre vient, PARÉ, rx, Préf. Le tonnerre
ordinairement n'a qu'un coup, qu'une foudre et ne
frappe qu'un homme à la fois, ID. ib. [Ils] guerpi-
rent le fort, fuyans comme fouldre, Hist. du chev.
Bayard, p. 426, dans LACURNE.
— ÉTYM. Provenç. foldre, folser ; ital. fôlgore ; du
lat. fulgur, la foudre, du même radical que fulgere,
briller, grec
2. FOUDRE (fou-dr'), s. m. Grand tonneau conte-
nant plusieurs muids de liquide. Un foudre de vin.
— ÉTYM. Allem. Fuder, tonneau.
FOUDROIEMENT (fou-droî-man), s. m. Action
de foudroyer. Le foudroiement des géants.
— HIST. xvi" s. Foudroyement, OUDIN, Dict.
— ÉTYM- foudroyer.
FOUDROYANT, ANTE (fou-dro-ian, ian-t'; d'au-
tres disent fou-droi-ian, ian-t'), ddj. || 1" Qui fou-
droie. Minerve : Qu'y a-t-il? dis-le hardiment, il n'y
a ici que tes amis.—Ahl mon foudroyant tonnerre,
vain épouvantail de chènevière, D'ARLANC. Lucien,
Jupiter le tragique. Dans ces antres fameux où Vul-
cain nuit et jour Forge de Jupiter les foudroyantes
armes, J. B, ROUSS. les Forges de Lemnos. || 2° Fig.
Qui frappe avec la rapidité de la foudre. Epée fou-
droyante. || Apoplexie foudroyante, apoplexie, qui
cause une prompte mort. || 3" Qui exprime une vive
indignation, une terrible colère. Il lui écrivit une
lettre foudroyante. Ces foudroyants regards, ces ac-
cablants reproches, TH. CORN. Ariane, iv, 5. || 4° Qui
terrifie, qui interdit et confond. Nouvelle fou-
droyante. Il lui fit une réponse foudroyante. Devant
cet arrêt foudroyant l'abbé Raynal s'est mis à cou-
vert et hors de ' France, D'ALEMB. Lett. au roi de
Prusse, 3 mars 4 782. ||5° S.f. Foudroyante, espèce
de fusée.
— HIST. xvie s. Après avoir encorés essaie quel-
ques navires foudroians, que ceux du port laissèrent
passer, enfin le 23e de juillet ils entrèrent en un
traité.... D'AUB. Hist. il, 4«2.
FOUDROYÉ, ÉE (fou-dro-ié, iêe; d'autres di-
sent fou-droi-îé, iée), part, passé. Frappé de la fou-
dre. Le clocher foudroyé durant l'orage. || Par
extension, frappé par l'artillerie. Besançon fume
encor sur son toc foudroyé, BOIL. Art p. iv. Les
Russes n'eurent pas le temps de se reconnaître au
milieu de ce nuage de neige qui leur donnait au
visage, foudroyés par les canons qu'ils ne voyaient
pas, et n'imaginant * point quel petit nombre ils
.avaient à combattre, VOLT. Hist. Russ. i, H. || Fig.
Détruit comme par la foudre. Après avoir vu mon
fils assassiné, Mes plaisirs foudroyés, mon espoir
ruiné, CORN. MUS. com. v, B. || Fig. Frappé par des
sentences, par des reproches. Une usure affreuse
sans cesse foudroyée et toujours renaissante, MON-
TESQ. Esp. XXII, 24.
FOUDROYER (fou-dro-ié; d'autres disent fou-
droi-ié), je foudroyais, nous foudroyions, vous fou-
droyiez; que je foudroie, que nous foudroyions,,
que vous foudroyiez; pour le reste, l'y "se change
en t deyant l'e muet), v. a. || 1° Frapper de la
foudre. Après que, dans l'ardeur d'une juste ven-
geance,! Son bras [de Jupiter] eut des Titans fou-
droyé l'insolence, BREBEUF, Pharsale, i. Il [Or-
phée] fut foudroyé par Jupiter, comme la plupart
des héros des temps fabuleux, DIDER. Opin. des
anc. phil. (Grecs). Quant à Jupin, je viens d'ap-
prendre Qu'il a foudroyé deux pigeons, BÉRANG.
Bluets. || Que le ciel me foudroie, sorte d'affirmation,
de serment dans le style élevé. Je vous aime, Emilie,
et le ciel me foudroie Si cette passion ne fait toute
ma joie, CORN. Cinna, ni, 4. Mais que plutôt le ciel
à tes yeux me foudroie Qu'à des pensers si bas je
puisse consentir, ID. Poly. m, B. || 2° Battre, ren-
verser à coups de canon. Foudroyer une ville, un
bastion. || Frappetavec une arme à feu quelconque.
Au bord de quelque bois sur un arbre je grimpe, Et,
nouveau Jupiter, du haut de cet olympe, Je fou-
droie à discrétion Un lapin qui n'y pensait guère,
LA FONT. Fabl. x, 4 5. Inutilement on les foudroyait
du haut du parapet, sans qu'ils pussent se défen-
dre, RAYNAL, Ilist.phil. xvi, 24. || 3° Frapper, ren-
verser comme avec la foudre. Quand mon bras de
Milan foudroyait les murailles, CORN. Perthar. i, 4.
Du creux de leur tombeau sortira cette voix qui
foudroie toutes les grandeurs : vous êtes devenu
semblable à nous, BOSS. Duch. d'Orl. On sait que
Louis foudroie les villes plutôt qu'il ne les assiège,
et tout est ouvert à sa puissance, ID. Mar.-Thér.
D'une main il foudroyait les Amalécites, FLÉCH.
Tur. Bruxelle attend le coup qui la doit foudroyer,
BOIL. Lutr. iv. C'est lui [MardochéeJ qui, devant
moi refusant de ployer, Les [les Juifs] a livrés au
bras qui les va foudroyer, RAC. Esth. n, 4. Mahomet
vous protège ; et son juste courroux, Prêt à tout
foudroyer, peut s'arrêter par vous, VOLT. Fanât. îv,
6. || 4" Fig. Interdire, étonner comme avec la fou-
dre. Ah ! sire, répondit Mme de Maintenon, elle se-
rait foudroyée d'un seul de vos regards, GENLIS,
Mme de Maintenon, t. n, p. 24 7, dans POUGENS.
|| 5" Terrasser, confondre. C'est l'anathème dont il
fût foudroyé, PATRU, Plaidoyer 8, dans RICHELET.
La Rappinière fut foudroyé de ce discours, à quoi
il ne s'attendait pas, SCARR. Rom. com. n, 4 6. C'était
là que Dieu l'attendait pour foudroyer son orgueil,
BOSS. Hist. n, 4. || Combattre avec véhémence, frapper
de réprobation. C'est là [dans ses Essais] qu'il
[Montaigne] foudroie l'impiété horrible de ceux qui
osent dire que Dieu n'est point, PASC. Entretien
avec Saci. L'Église ne foudroie pas toujours les er-
reurs naissantes, BOSS. Variât. 4 6. Il y a mille
choses que le prédicateur foudroie tous les jours en
chaire, MASS. Mystères, Yisit. Je pouvais suivre
mon ancienne maxime, d'honorer l'auteur titulaire
et de foudroyer l'ouvrage, J. i. ROUSS. Conf. xu.
|| 6° 7. n. Se dit de la foudre qui éclate. Ô toi [Ju-
piter] qui grêles, qui tonnes et qui foudroies sur les
impies, D'ABLANB. Lucien, Timon. || Absolument. Tu
jettes leur orgueil et leur nom [des méchants] dans
la ptfudre, Et ton doigt les éteint comme il éteint
la foudre Quand elle a foudroyé, LAMART. Harm. iv,
4 2. || Fig. Eclater en reproches. D'abord de part et
d'autre on vous attend sans bruit ; Un jour se passe,
deux, trois, quatre, cinq, six, huit; Enfin, n'espé-
rant plus, on éclate, on foudroie, CORN. Suite du
Ment, i, 4. || Fig. Avoir l'éclat et la force de la fou-
dre, en parlant d'un orateur, d'un poète. C'est le
foudre qui a tiré le monde de sa léthargie ; ce n'é-
tait pas Luther qui parlait, c'était Dieu qui foudroyait
par sa bouche [discours des protestants], BOSS.
Var. i, § 6. Au milieu de leur plus grande violence
[Pindare et Sophocle], durant qu'ils tonnent et qu'ils
foudroient, pour ainsi dire, souvent leur ardeur
vient mal à propos à s'éteindre, et ils tombent
malheureusement, Bon.. Longin, Sublime, xxvn.
|| 7° Terme de métier. On dit que la cuve foudroie
lorsque la violence des matières mises en fermen-
tation cause des accidents, comme dans la prépara-
tion de l'indigo.
— HIST. xue s. La splendur de la tue fuildrante
hanste, Liber psalm. p. 240. || xnr s. Foudroie es-
clarcissement [coruscationem], et les départiras;
met hors tes sajetes, et si les trobleras. Psautier,
f° 4 73. Li diex cuideroient, espoir, Que j'assaillisse
paradis, Cum firent les geans jadis : S'en pourroie
estre foldriez, la Rose, 6449 Qui se vint guer-
roier Mes anemis et fouldroier, Pour leur très grant
orgueil abatre, J. DE MEDNG, ï'r. 779. || xve s. Et en
cheminant et allant, ils [les serfs révoltés] abattaient
et foudroyaient, ainsi que une tempeste, maisons de
avocats et de procureurs - de la cour du roi et de
l'archevesque, FROISS. n, n, 408. Tempest du ciel,
toute maie aventure Descende là, tant que tout so
foudroie, EUST. DESCH. Poésies mss. f° 208, dans LA-
CURNE. || xvi" s. Dieu nous tient là enserrez, comme
s'il devoit foudroyer sur nos testes, CALV. Instit. a G.
Le dixseptiesme jour, après avoir foudroie deux
heures, pendant que les armées se mettoient en
bataille, tout donne à l'assaut d'un temps, D'AUB.
Hist. ÎL, 203. Ilz marchèrent droitàluy d'une grande
fureur, comme si d'arrivée ilz eussent deu foudroyer
tout, AMYOT, Marcell. 7.
— ÉTYM. Foudre 4.
t FOUDROYEUR (fou-dro-ieur), s. m. Celui qui
foudroie.
— HIST. xvie s. Beaux yeux foudroyeurs qui dar-
dent Mille vifs esclairs qui m'ardent, G. DURAND,
à la suite de BONNEFONS, p. 93, dans LACURNE.
— ÉTYM. Foudroyer..
FOUÉE (fou-ée), s. f. || 1° Chasse aux petits oi-
seaux qui se fait la nuit à la clarté du feu le long
des haies. || 2° Feu qu'on allume dans un four pour
le chauffer. || 3° Fagot. Pour le fagot ou fouée [prise
dans les forêts], vingt sols [d'amende], Ordown. des
eaux et forêts, titre xxxii, 3. •
— HIST. xiv° s. Deux bastons de courte fouée [fa-
got], ainsi comme seraient deux bastons de.costerés
[cotterets], DU CANGE, foagium. || xvies. Icelluy
prendeur aura chacun an pour sa fouée [provision
de bois à brûler] ung journal de bos, prins au bos
des fossez, ID. ib.
— ÉTYM. Bas-lat. focata, ce qui tient au foyer,
de focus, foyer (voy. FEU). En Normandie, une
bonne fouée, une bonne flambée.
4. FOUET (fouè, comme on le voit par ces vers :
Un laquais manque-t-il à rendre un verre net, Con-
damnez-le à l'amende, et, s'il le casse, au fouet,
RAC. Plaid, n, 43; quelques-uns prononcent foi;
mais cette prononciation est mauvaise et doit être évi-
tée, d'autant plus qu'elle confond fouet avec foi;
le f ne se lie pas dans le parler ordinaire ; au
pluriel, Vs se lie : ,Ies fouè-z ensanglantés ; fouets
rime avec traits, succès, paix, etc.) ,s. m. || 1" Longue
cordelette de cuir ou de chanvre fixée au bout d'un
manche, dont on se sert pour conduire et exciter les
chevaux. Le fouet d'un postillon. Allonger un coup de
fouet. Faire claquer sonfouet. Les Scythes, faisant ré-
flexion que c'était faire trop d'honneur à leurs escla-
ves que de les traiter comme des soldats [se battre
contre eux], marchèrent contre eux le fouet à la main
pour les faire ressouvenir de leur condition, ROLLIN,
Hist. anc. (Muv. t. m, p. 76, dans POUGENS. Il Fig.
Faire claquer son fouet, exagérer son importance.
Et je faisais claquer mon fouet tout comme un autre,
RAC. Plaid, i, 4. || Fig. et familièrement. Donner un
coup de fouet, menacer, presser, obliger quelqu'un
de faire promptement ce qu'on exige de lui. || Coup
de fouet, impulsion, excitation. Cette affaire ne
marche pas ; elle a besoin d'un coup de fouet. || Le
coup de fouet, ce qui fait valoir une chose. Lisez,
ce n'est pas mal, le coup de fouet s'y trouve. || Coup
de fouet, insulte. Il [le cardinal de Bouillon] ve-
nait d'éprouver un coup de fouet plus personnel,
mais qui lui fut peut-être moins sensible, ST-SIM.
78, 3. || Terme de pathologie et de vétérinaire.
Coup de fouet, voy. COUP n° 4. || 2° Instrument
de supplice autrefois usité. Les fouets grossis de
noeuds et tout hérissés de pointes, dont leurs bras
sont armés, BOURDAL. Exhort. sur la flag. de J.-C.
t. n, p. 90. La loi veut qu'expirant par degré Vous
tombiez sous les fouets sanglant et déchiré, LE-
GOUVË, Épich. et Néron, v, 6. || 3° Fouet d'armes,
arme offensive usitée dans le moyen âge. ||.4° Coups
de verge dont on châtie les enfants. Ou je vais lui
donner le fouet tout devant vous, MOL. Mélic. n.
4. Il faut premièrement que vous ayez le fouet
pour avoir menti, m. Mal. im. u, 4 4. ||Châtiment
usité autrefois dans les collèges de l'université. Il
retourna en classe, on lui donna le fouet quelque-
fois, et il n'en fut pas plus savant, VOLT. Dict.
phil. Ignace de Loyola. || Fig. Ou il vous prend
Macrobe et lui donne le fouet, RÉGNIER, Sat. x.
|| 5" Coups de verge dont la justice faisait châtier en
France et fait encore châtier en certains pays quel-
ques délinquants ou criminels. Il n'y avait pas seule-
ment assez d'indices pour faire donner le fouet à un
FOU
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ces noms de maîtres de la terre, D'arbitres de la paix,
de foudres de la guerre, MALH, I, 3. Un homme qui
se ujt un grand foudre de guerre, CORN, le Ment, ni,
5. Je suis donc un foudre de guerre? LA FONT. Fabl.
u, 44. Mais notre marquis, mon Dieu, quel homme 1
nous croirez-vous une autre fois? quand vous vou-
liez tirer des conséquences de toutes ses frayeurs
enfantines, nous vous disions que ce serait un fou-
dre de guerre, et c'en est un, et c'est vous qui l'a-
vez fait, SÉV. 648. La fortune à nos yeux fit monter
sur son char Sylla, deux Marius, et Pompée et Cé-
sar; Elle a précipité ces foudres de la guerre, VOLT.
Triumv. n, 2. J| Absolument. Et souffre que je baise
en ce foudre vivant La gloire de l'empire et l'hon-
neur du Levant, ROTR. Bèlis. m, 2, Ce foudre
[Alexandre] était encore enfermé dans la nue, RAC.
Alex, i, 2.11.12° Aumascul. Coquilledu genre volute.
— SYN. FOUDRE, TONNERRE. La foudre est le feu
électrique que lance la décharge. Le tonnerre est le
bruit qui accompagne cette décharge. On entend
un coup de tonnerre ; on est frappé d'un coup de
foudre. Mais par extension tonnerre peut se prendre
pour foudre : le tonnerre est tombé sur la maison.
— HIST. xi* s. Chéent i fuldres et menut et sou-
vent, Ch. de Roi. cix. || xne s. Ses darz ad trait, e
departidadlesbonsdes mais; fuildre mustrad, Rois,
p. 207. || xiii" s. Descendi uns orages de devers Oci-
dent, En l'ost aus Sarasins cheï hidousement; Moult
en furent li nos [les nôtresj en grant effréement, Et li
Sarrasin plus où li fodres descent, Ch. d'Ant. vu,
664. [Le feu grégeois] faisoit tel bruit qu'il sembloit
que ce fust fouldre qui cheust du ciel, JOINV. p. 39,
dans DU CANGE. || xve s. Si je n'eusse esté si hastif De
mettre le feu en la pouldre, J'eusse destruit et mis
en foudre Tant quanque avoit de damoiselles, VIL-
LON, Ârch. de Bagnolet. ||xvies.Il tonnoit, ilesclai-
roit en harenguant, et il portoit sur sa langue une
fouldre terrible, AMYOT, Péric. 4 3. Ptolomaaus, ce-
luy qui fut surnommé la foudre, ID. Pyrrh. 49. Nous
le vismes dedans nos fauxbourgs, avec son armée,
somme un foudre de guerre, qui devança nos pen-
sées et les voslres, Sat. Mén. p. 4 61. Le seul homme
ne meurt point s'il ne tombe sur la partie frappée
du foudre, ou s'il n'est tourné par force du costé
d'où la foudre vient, PARÉ, rx, Préf. Le tonnerre
ordinairement n'a qu'un coup, qu'une foudre et ne
frappe qu'un homme à la fois, ID. ib. [Ils] guerpi-
rent le fort, fuyans comme fouldre, Hist. du chev.
Bayard, p. 426, dans LACURNE.
— ÉTYM. Provenç. foldre, folser ; ital. fôlgore ; du
lat. fulgur, la foudre, du même radical que fulgere,
briller, grec
2. FOUDRE (fou-dr'), s. m. Grand tonneau conte-
nant plusieurs muids de liquide. Un foudre de vin.
— ÉTYM. Allem. Fuder, tonneau.
FOUDROIEMENT (fou-droî-man), s. m. Action
de foudroyer. Le foudroiement des géants.
— HIST. xvi" s. Foudroyement, OUDIN, Dict.
— ÉTYM- foudroyer.
FOUDROYANT, ANTE (fou-dro-ian, ian-t'; d'au-
tres disent fou-droi-ian, ian-t'), ddj. || 1" Qui fou-
droie. Minerve : Qu'y a-t-il? dis-le hardiment, il n'y
a ici que tes amis.—Ahl mon foudroyant tonnerre,
vain épouvantail de chènevière, D'ARLANC. Lucien,
Jupiter le tragique. Dans ces antres fameux où Vul-
cain nuit et jour Forge de Jupiter les foudroyantes
armes, J. B, ROUSS. les Forges de Lemnos. || 2° Fig.
Qui frappe avec la rapidité de la foudre. Epée fou-
droyante. || Apoplexie foudroyante, apoplexie, qui
cause une prompte mort. || 3" Qui exprime une vive
indignation, une terrible colère. Il lui écrivit une
lettre foudroyante. Ces foudroyants regards, ces ac-
cablants reproches, TH. CORN. Ariane, iv, 5. || 4° Qui
terrifie, qui interdit et confond. Nouvelle fou-
droyante. Il lui fit une réponse foudroyante. Devant
cet arrêt foudroyant l'abbé Raynal s'est mis à cou-
vert et hors de ' France, D'ALEMB. Lett. au roi de
Prusse, 3 mars 4 782. ||5° S.f. Foudroyante, espèce
de fusée.
— HIST. xvie s. Après avoir encorés essaie quel-
ques navires foudroians, que ceux du port laissèrent
passer, enfin le 23e de juillet ils entrèrent en un
traité.... D'AUB. Hist. il, 4«2.
FOUDROYÉ, ÉE (fou-dro-ié, iêe; d'autres di-
sent fou-droi-îé, iée), part, passé. Frappé de la fou-
dre. Le clocher foudroyé durant l'orage. || Par
extension, frappé par l'artillerie. Besançon fume
encor sur son toc foudroyé, BOIL. Art p. iv. Les
Russes n'eurent pas le temps de se reconnaître au
milieu de ce nuage de neige qui leur donnait au
visage, foudroyés par les canons qu'ils ne voyaient
pas, et n'imaginant * point quel petit nombre ils
.avaient à combattre, VOLT. Hist. Russ. i, H. || Fig.
Détruit comme par la foudre. Après avoir vu mon
fils assassiné, Mes plaisirs foudroyés, mon espoir
ruiné, CORN. MUS. com. v, B. || Fig. Frappé par des
sentences, par des reproches. Une usure affreuse
sans cesse foudroyée et toujours renaissante, MON-
TESQ. Esp. XXII, 24.
FOUDROYER (fou-dro-ié; d'autres disent fou-
droi-ié), je foudroyais, nous foudroyions, vous fou-
droyiez; que je foudroie, que nous foudroyions,,
que vous foudroyiez; pour le reste, l'y "se change
en t deyant l'e muet), v. a. || 1° Frapper de la
foudre. Après que, dans l'ardeur d'une juste ven-
geance,! Son bras [de Jupiter] eut des Titans fou-
droyé l'insolence, BREBEUF, Pharsale, i. Il [Or-
phée] fut foudroyé par Jupiter, comme la plupart
des héros des temps fabuleux, DIDER. Opin. des
anc. phil. (Grecs). Quant à Jupin, je viens d'ap-
prendre Qu'il a foudroyé deux pigeons, BÉRANG.
Bluets. || Que le ciel me foudroie, sorte d'affirmation,
de serment dans le style élevé. Je vous aime, Emilie,
et le ciel me foudroie Si cette passion ne fait toute
ma joie, CORN. Cinna, ni, 4. Mais que plutôt le ciel
à tes yeux me foudroie Qu'à des pensers si bas je
puisse consentir, ID. Poly. m, B. || 2° Battre, ren-
verser à coups de canon. Foudroyer une ville, un
bastion. || Frappetavec une arme à feu quelconque.
Au bord de quelque bois sur un arbre je grimpe, Et,
nouveau Jupiter, du haut de cet olympe, Je fou-
droie à discrétion Un lapin qui n'y pensait guère,
LA FONT. Fabl. x, 4 5. Inutilement on les foudroyait
du haut du parapet, sans qu'ils pussent se défen-
dre, RAYNAL, Ilist.phil. xvi, 24. || 3° Frapper, ren-
verser comme avec la foudre. Quand mon bras de
Milan foudroyait les murailles, CORN. Perthar. i, 4.
Du creux de leur tombeau sortira cette voix qui
foudroie toutes les grandeurs : vous êtes devenu
semblable à nous, BOSS. Duch. d'Orl. On sait que
Louis foudroie les villes plutôt qu'il ne les assiège,
et tout est ouvert à sa puissance, ID. Mar.-Thér.
D'une main il foudroyait les Amalécites, FLÉCH.
Tur. Bruxelle attend le coup qui la doit foudroyer,
BOIL. Lutr. iv. C'est lui [MardochéeJ qui, devant
moi refusant de ployer, Les [les Juifs] a livrés au
bras qui les va foudroyer, RAC. Esth. n, 4. Mahomet
vous protège ; et son juste courroux, Prêt à tout
foudroyer, peut s'arrêter par vous, VOLT. Fanât. îv,
6. || 4" Fig. Interdire, étonner comme avec la fou-
dre. Ah ! sire, répondit Mme de Maintenon, elle se-
rait foudroyée d'un seul de vos regards, GENLIS,
Mme de Maintenon, t. n, p. 24 7, dans POUGENS.
|| 5" Terrasser, confondre. C'est l'anathème dont il
fût foudroyé, PATRU, Plaidoyer 8, dans RICHELET.
La Rappinière fut foudroyé de ce discours, à quoi
il ne s'attendait pas, SCARR. Rom. com. n, 4 6. C'était
là que Dieu l'attendait pour foudroyer son orgueil,
BOSS. Hist. n, 4. || Combattre avec véhémence, frapper
de réprobation. C'est là [dans ses Essais] qu'il
[Montaigne] foudroie l'impiété horrible de ceux qui
osent dire que Dieu n'est point, PASC. Entretien
avec Saci. L'Église ne foudroie pas toujours les er-
reurs naissantes, BOSS. Variât. 4 6. Il y a mille
choses que le prédicateur foudroie tous les jours en
chaire, MASS. Mystères, Yisit. Je pouvais suivre
mon ancienne maxime, d'honorer l'auteur titulaire
et de foudroyer l'ouvrage, J. i. ROUSS. Conf. xu.
|| 6° 7. n. Se dit de la foudre qui éclate. Ô toi [Ju-
piter] qui grêles, qui tonnes et qui foudroies sur les
impies, D'ABLANB. Lucien, Timon. || Absolument. Tu
jettes leur orgueil et leur nom [des méchants] dans
la ptfudre, Et ton doigt les éteint comme il éteint
la foudre Quand elle a foudroyé, LAMART. Harm. iv,
4 2. || Fig. Eclater en reproches. D'abord de part et
d'autre on vous attend sans bruit ; Un jour se passe,
deux, trois, quatre, cinq, six, huit; Enfin, n'espé-
rant plus, on éclate, on foudroie, CORN. Suite du
Ment, i, 4. || Fig. Avoir l'éclat et la force de la fou-
dre, en parlant d'un orateur, d'un poète. C'est le
foudre qui a tiré le monde de sa léthargie ; ce n'é-
tait pas Luther qui parlait, c'était Dieu qui foudroyait
par sa bouche [discours des protestants], BOSS.
Var. i, § 6. Au milieu de leur plus grande violence
[Pindare et Sophocle], durant qu'ils tonnent et qu'ils
foudroient, pour ainsi dire, souvent leur ardeur
vient mal à propos à s'éteindre, et ils tombent
malheureusement, Bon.. Longin, Sublime, xxvn.
|| 7° Terme de métier. On dit que la cuve foudroie
lorsque la violence des matières mises en fermen-
tation cause des accidents, comme dans la prépara-
tion de l'indigo.
— HIST. xue s. La splendur de la tue fuildrante
hanste, Liber psalm. p. 240. || xnr s. Foudroie es-
clarcissement [coruscationem], et les départiras;
met hors tes sajetes, et si les trobleras. Psautier,
f° 4 73. Li diex cuideroient, espoir, Que j'assaillisse
paradis, Cum firent les geans jadis : S'en pourroie
estre foldriez, la Rose, 6449 Qui se vint guer-
roier Mes anemis et fouldroier, Pour leur très grant
orgueil abatre, J. DE MEDNG, ï'r. 779. || xve s. Et en
cheminant et allant, ils [les serfs révoltés] abattaient
et foudroyaient, ainsi que une tempeste, maisons de
avocats et de procureurs - de la cour du roi et de
l'archevesque, FROISS. n, n, 408. Tempest du ciel,
toute maie aventure Descende là, tant que tout so
foudroie, EUST. DESCH. Poésies mss. f° 208, dans LA-
CURNE. || xvi" s. Dieu nous tient là enserrez, comme
s'il devoit foudroyer sur nos testes, CALV. Instit. a G.
Le dixseptiesme jour, après avoir foudroie deux
heures, pendant que les armées se mettoient en
bataille, tout donne à l'assaut d'un temps, D'AUB.
Hist. ÎL, 203. Ilz marchèrent droitàluy d'une grande
fureur, comme si d'arrivée ilz eussent deu foudroyer
tout, AMYOT, Marcell. 7.
— ÉTYM. Foudre 4.
t FOUDROYEUR (fou-dro-ieur), s. m. Celui qui
foudroie.
— HIST. xvie s. Beaux yeux foudroyeurs qui dar-
dent Mille vifs esclairs qui m'ardent, G. DURAND,
à la suite de BONNEFONS, p. 93, dans LACURNE.
— ÉTYM. Foudroyer..
FOUÉE (fou-ée), s. f. || 1° Chasse aux petits oi-
seaux qui se fait la nuit à la clarté du feu le long
des haies. || 2° Feu qu'on allume dans un four pour
le chauffer. || 3° Fagot. Pour le fagot ou fouée [prise
dans les forêts], vingt sols [d'amende], Ordown. des
eaux et forêts, titre xxxii, 3. •
— HIST. xiv° s. Deux bastons de courte fouée [fa-
got], ainsi comme seraient deux bastons de.costerés
[cotterets], DU CANGE, foagium. || xvies. Icelluy
prendeur aura chacun an pour sa fouée [provision
de bois à brûler] ung journal de bos, prins au bos
des fossez, ID. ib.
— ÉTYM. Bas-lat. focata, ce qui tient au foyer,
de focus, foyer (voy. FEU). En Normandie, une
bonne fouée, une bonne flambée.
4. FOUET (fouè, comme on le voit par ces vers :
Un laquais manque-t-il à rendre un verre net, Con-
damnez-le à l'amende, et, s'il le casse, au fouet,
RAC. Plaid, n, 43; quelques-uns prononcent foi;
mais cette prononciation est mauvaise et doit être évi-
tée, d'autant plus qu'elle confond fouet avec foi;
le f ne se lie pas dans le parler ordinaire ; au
pluriel, Vs se lie : ,Ies fouè-z ensanglantés ; fouets
rime avec traits, succès, paix, etc.) ,s. m. || 1" Longue
cordelette de cuir ou de chanvre fixée au bout d'un
manche, dont on se sert pour conduire et exciter les
chevaux. Le fouet d'un postillon. Allonger un coup de
fouet. Faire claquer sonfouet. Les Scythes, faisant ré-
flexion que c'était faire trop d'honneur à leurs escla-
ves que de les traiter comme des soldats [se battre
contre eux], marchèrent contre eux le fouet à la main
pour les faire ressouvenir de leur condition, ROLLIN,
Hist. anc. (Muv. t. m, p. 76, dans POUGENS. Il Fig.
Faire claquer son fouet, exagérer son importance.
Et je faisais claquer mon fouet tout comme un autre,
RAC. Plaid, i, 4. || Fig. et familièrement. Donner un
coup de fouet, menacer, presser, obliger quelqu'un
de faire promptement ce qu'on exige de lui. || Coup
de fouet, impulsion, excitation. Cette affaire ne
marche pas ; elle a besoin d'un coup de fouet. || Le
coup de fouet, ce qui fait valoir une chose. Lisez,
ce n'est pas mal, le coup de fouet s'y trouve. || Coup
de fouet, insulte. Il [le cardinal de Bouillon] ve-
nait d'éprouver un coup de fouet plus personnel,
mais qui lui fut peut-être moins sensible, ST-SIM.
78, 3. || Terme de pathologie et de vétérinaire.
Coup de fouet, voy. COUP n° 4. || 2° Instrument
de supplice autrefois usité. Les fouets grossis de
noeuds et tout hérissés de pointes, dont leurs bras
sont armés, BOURDAL. Exhort. sur la flag. de J.-C.
t. n, p. 90. La loi veut qu'expirant par degré Vous
tombiez sous les fouets sanglant et déchiré, LE-
GOUVË, Épich. et Néron, v, 6. || 3° Fouet d'armes,
arme offensive usitée dans le moyen âge. ||.4° Coups
de verge dont on châtie les enfants. Ou je vais lui
donner le fouet tout devant vous, MOL. Mélic. n.
4. Il faut premièrement que vous ayez le fouet
pour avoir menti, m. Mal. im. u, 4 4. ||Châtiment
usité autrefois dans les collèges de l'université. Il
retourna en classe, on lui donna le fouet quelque-
fois, et il n'en fut pas plus savant, VOLT. Dict.
phil. Ignace de Loyola. || Fig. Ou il vous prend
Macrobe et lui donne le fouet, RÉGNIER, Sat. x.
|| 5" Coups de verge dont la justice faisait châtier en
France et fait encore châtier en certains pays quel-
ques délinquants ou criminels. Il n'y avait pas seule-
ment assez d'indices pour faire donner le fouet à un
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