-1728
FOR
ment du corpb d'un arbre à l'endroit de la réunion
d'une grosse branche avec le tronc.
— ÉTYM. Force, dans le sens de grosseur.
t FORCIPULE (for-si-pu-1'), s. f. Terme d'ento-
mologie. Chacune des deux mandibules accessoires
des arachnides.
— ÉTYM. Diminutif du lat. forceps, tenaille.
. f FORCIR (for-sir), v. n. Terme provincial. De-
venir plus fort, surtout en parlant des enfants. Cet
enfant a beaucoup forci.
— ÉTYM. Fort. Ce mot, bien qu'usité seulement
en certaines provinces, est fait comme grossir,
grandir.
FORCLORE (for-klo-r'), v. a. Il se conjugue
comme clore,et est usité surtout au présent de l'in-
finitif et au participe passé. En termes de pratique,
exclure de faire quelque production en justice,
après certains délais passés. Il s'est laissé forclore.
Forclore quelqu'un de produire. || Le sens propre et
primitif est exclure.
— HIST. xiii* s. Mes l'espérance m'est forclose, la
Rose, 2 M 54. || xv« s. Et ses compagnons qui hors
estoient forclos [du château]', presque tous morts,
FROISS. i, I, 149. Plaisance s'est de nioy partie,
Qui m'a de liesse forclos, N'en parlez plus.... CH.
D'ORL. la Despartie d'Amours en balade. || xvie s.
Faible, failli, foulé, fasché, forclus, MAROf, n, 12.
Il [Dieu] n'a forclos la voye à salut à aucun estât,
CALV. Inst. 787. Après plusieurs disputes, les deux
religions, tout autre forclose, demeurèrent esta-
blies [en Allemagne], D'AUB. Hist. i, 22. Qu'il n'es-
toit raisonnable qu'en forcluantle plus aagé, ilbail-
last un tel estât au plus jeune, M. nu BELLAY, 245.
Conviant, par manière dédire, les personnes dignes
à ce, dont il forclost les indignes, AMYOT, Solon, 2.
— ÉTYM. Ane. franc, fors, hors (voy. FORS), et cïore.
FORCLOS, OSE (for-klô, klô-z'), part, passé
de forclore. || 1° Il a été déclaré forclos. || 2° Au
propre, mis dehors, laissé dehors. L'air retentit des
imprécations des désespérés forclos, CHATEAUB. Mé-
moires, t. vi, p. U6. || Vieilli en ce sens.
FORCLUSION (for-klu-zion), s. f. Terme de pra-
tique. Exclusion de faire une production en justice
par suite de l'expiration du délai préfix.
— ÉTYM. Forclus, anc. part, de forclore.
FORÉ, ÉE (fo-ré, rée), part, passé de forer. Clef
forée, clef dont la tige est creusée pour recevoir
une broche fixée dans le trou de la serrure.
FORER (fo-ré), v. a. Faire un trou, percer, à
l'aide d'engins mus par un mécanisme. Forer une
clef, un canon. Forer un puits artésien. Si l'on con-
serve l'usage de forer les canons et qu'on les coule
de bonne fonte dure, il faudra en revenir aux ma-
chines à forer de M. le marquis de Montalembert,
celles de M. Maritz n'étant bonnes que pour le
bronze ou la fonte de fer tendre, BOFF. Hist. min.
t. vin, 147, dans POUGENS.
— HIST. xiv° s. Si par froissure sang noir mort
estoit desoubz l'ongle, on doit forer l'ongle doul-
cement, BERNARB DE GORDON, Traduction, i, 27.
|| xve s. Nul serrurier ne pourra faire serrures dont
les clefs en soient foirées ne creuses, si la broche
n'est rivée à deux riveetz en couverture, Ordonn.
août U89.
— ÉTYM. Provenç. forar; portug. furar; ital. fo-
rme, du latin' forare, percer; comp. l'allemand
bohren, percer; anc. h. allem. poran, etc. On trouve
lecomposé trefforer: Mes mains et mes pies [ils] tref-
forerent, Psaumes en vers, dans Liber psalm. p. 275.
f FORERIE (fo-re-rie), s. f. Atelier où l'on fore.
Une forerie de canons. Il ne faut point perdre de
temps à mettre la forerie en état, pour achever de
forer le reste des canons du fourneau d'Arlot, Cor-
respond, de Colbert, m, 182. || Action de forer. L'ou-
vrage de la forerie va d'autant moins vite que la
fonte est meilleure, BUFF. Hist. min. t. vin, p. I 34.
— ÉTYM. Forer.
\ FORESTAGE (fo-rè-sta-j'), s. m. Terme de droit
coutumier. Droit que l'on payait au seigneur pour
passer dans ses forêts avec des charettes, et aussi
pour y faire paître des bêtes.
— HIST. xv° s. Pour droit de forestaige, à cause
de l'usaige qu'ilz ont en tous les bois, DU CANGE,
fvrestagium.
— ÉTYM. Foresl, forêt ; provenç. forasiatge.
FORESTIER, 1ÈRE ( fo-rè-stie, stiê-r'), adj.
|| 1° Qui a une charge dans les forêts. Garde fores-
tier. Agent forestier. || Substantivement. Un fores-
tier. || Un forestier, se dit aussi d'un élève de l'école
forestière. || 2° Qui concerne les forêts. Le code
forestier. Au bas du petit bois est une source lim-
pide que jamais les chaleurs de l'été n'ont tarie..:.
Les bergers l'appellent la forestière, DUTILLET, Yseult
FOR
de Dôle, xi. || Arbres forestiers, arbres des grandes
forêts; par opposition à arbres des bois. Dans un
grand terrain très-ingrat et mal situé où rien ne
voulait croître, où le chêne,Je hêtre et les autres
arbres forestiers que j'avais semés n'avaient pu réus-
sir, où tous ceux que j'avais plantés ne pouvaient
s'élever, parce qu'ils étaient tous les ans saisis par
les gelées, je fis planter en J734 des arbres tou-
jours verts, BUFF. Hist. nat\ t. vni, p. 415, dans
POUGENS. 11 Ecole forestière, école destinée à formel-
les employés propres à soigner et à conserver les fo-
rêts de l'État et de la liste civile, et dont le siège est
à Nancy. || Villes forestières, se dit de quatre villes
d'Allemagne qui sont sur le Rhin au-dessus de Bàle
dans le voisinage de la forêt Noire; ce sont Rhein-
felt, "Waldshut, Seckingen et Laufenbourg. || 3° S.
m. Les forestiers de Flandre, les anciens gouverneurs
de Flandre avant qu'il y eût des comtes. Judith'se
fit enlever par le forestier de Flandres, SAINT-FOIX,
Ess. Paris. OEuv. t. iv, p. 52, dans POUGENS.
— HIST. xme s. Un jor estoit aie chacier Melion
et li forestier, Lai de Melion. Trop sai bien mes ha-
biz changier, Prendre l'ung, et l'autre estrangier,
Or chastelain ou forestiers ; Briement [brièvement,
en bref], sui de tous mestiers, la Rose, 11233. Cil
qui i faut [en choses de jeu et de solaz] est fores-
tiers [grossier] et champestres, BRUN, LATINI, Tré-
sor, p. 273.
— ÉTYM. Prov. forestier; du bas-latin foresta, forêt.
FORET (fo-rè ; le f ne se lie pas dans le parler or-
dinaire; au pluriel, Vs se lie : des fo-rè-z aiguisés),
s. m. Petit instrument de fer dont on se sert pour
percer des plaques métalliques. Foret de serrurier.
|| Petit instrument en pointe avec lequel on perce
les tonneaux. Foret de marchand de vin.
— HIST. xive s. Faire un petit pertuis d'un foret
emprès le hondonnail, Ménagier, u, 3.
— ÉTYM. Forer.
FORÊT (fo-rê ; le t ne se lie pas; au pluriel, l's se
lie : des fo-rê-z immenses), s. f. || Ie Vaste terrain
planté de bois; terrain couvert d'arbres exploités
pour le chauffage, les constructions, etc. Rassem-
bler les humains dans les forêts épars, BOIL. Art p.
iv. Il me faut du repos, des prés et des forêts, ID.
Ép. vi. Les forêts de nos cris moins souvent reten-
tissent, RAC. Phèd.i, i. Nourri dans les forêts, il en
a la rudesse,m. ib. m, I. Dieux! que ne suis-je assise
à l'ombre des forêts! ID. ib. i, 3. Dans le fond des fo-
rêts votre image me suit, ID. ib. n, 2. Au-dessous
[des neiges, dans le Liban] on voit une vaste forêt
de cèdres antiques, qui paraissent aussi vieux que
la terre où ils sont plantés et qui portent leurs bran-
ches épaisses jusque vers les nues, FËN. Tél. m.
Dans l'état de nature, l'agami habite les grandes
forêts des climats chauds de l'Amérique, et ne
s'approche pas des endroits découverts, et encore
moins des lieux habités, BUFF. Ois. t. vm, p. 272,
dans POUGENS. Si notre indolence dure, si l'envie
pressante que nous avons de jouir continue à aug-
menter notre indifférence pour la postérité; enfin
si la police des bois n'est pas. réformée, il est à
craindre que les forêts, cette partie la plus noble
du domaine de nos rois, ne deviennent des terres
incultes, ID. Hist. nat. t. vm, p. 358. Ces mas-
ses , ici couronnées d'impénétrables et antiques
-forêts qui n'ont jamais retenti du bruit de la co-
gnée, RAYNAL, Hist. phil. vu, 24. || Forêt close,
forêt interdite aux usagers. || Forêts vierges, vastes
forêts des pays inhabités. || Forêts sous-marines,
forêts souterraines, forêts dont on retrouve les
débris au fond des mers ou dans la terre. || Terme de
chasse. Mesurer une forêt, se dit en parlant du
cerf ou de toute autre bête qui la traverse. || Fig. et
familièrement. Vous étiez là dans une forêt, c'est-à-
dire vous étiez au milieu des fripons. || On dit dans
le même sens : C'est la forêt de Bondy, à cause qu'il
y eut un temps où la forêt de Bondy près Paris était
infestée de voleurs. || 2° Eaux et forêts, les forêts,
les étangs, les cours d'eau, en tant qu'ils sont l'objet
d'une surveillance exercée par l'État. (| Les eaux et
forêts, l'administration des cours d'eau, des lacs,
des bois dépendants du domaine public. Conserva-
teur, inspecteur des eaux,et forêts. || Autrefois, eaux
et forêts, juridiction qui connaissait de la chasse,
de la pêche, des bois et des rivières, tant au civil
qu'au criminel. Grand maître des eaux et forêts.
L'arpent des eaux et forêts valait une fois et demie
l'arpent de Paris. || 3° Terme d'ancienne coutume.
Droit de forêt, droit que le seigneur avait d'empê-
cher de couper du bois sur ses terres et de pêcher
dans ses eaux. || Concession de forêts, exprimait la
permission d'abattre du bois et de pêcher. || 4° Par
extension, grande quantité, amas de choses Ion-
FOR
gués et menues. Une forêt de lances. Une forêt
de mâts. Une forêt de cheveux. De dards, de ja-
velots une forêt pressée, SAURIN , Sport, iv, <.
|| 5° Grande quantité de pièces de bois qui forment
le comble de quelque vaste édifice. La forêt du dôme
des Invalides.
— SYN. FORÊT, BOIS. La forêt est toujours une
grande étendue de terrain couverte d'arbres; le bois
peut être un terrain très-petit. De plus, dans la forêt
croissent les grands arbres qui sont propres à la con-
trée; dans le bois peut croître toute espèce d'arbres.
— HIST. xiii» s. Si comme Berte fut en la foresl
par lui [seule], Berte, i. Et tu, forés, qu'ici t'espans,
Qui tant es anciene et grans, Fabliaux mss. n" 7989-
2, f° 64, dans LACURNE. ||xive s. Bien samble une
forest deslanches qu'il y a, Hugues Capet, v. 3466.
|| xvi" s. Dire ne doibs ton secret derrière paroi ne
forest, LEROUX DE LINCY, Prov. t. i, p. 73.
— ÉTYM. Provenç. foresl, foresta ; èspagn. et
portug. floresta; ital. foresta; du bas-latin fo-
resta, foreste, forestum, forasta. On a longtemps
tiré ce mot de l'allemand Forst, forêt; mais au-
jourd'hui les étymologistes allemands déclarent
que ce mot est venu des langues romanes dans
leur langue. A la vérité, ce mot roman forest,
on a voulu le rattacher au haut-allemand foraha,
pin; mais Diez fait remarquer que la disparition de
l'ft. s'expliquerait mal, et qu'un suffixe est ouast est
fort rare. En conséquence il incline vers une éty-
mologie latine déjà proposée par Frisch, à savoir
foris, dehors. C'est l'étymologie véritable ; le gram-
mairien Placidus connaît déjà un adjectif forasti-
cus, extérieur ; et cet adjectif subsiste dans l'italien
forastico, le sicilien furestico, le provençal fores-
gue, sauvage, rude, rétif; l'italien forestière a le
sens d'étranger, d'homme du dehors. Sur ce modèle
le bas-latin a formé forestare, mettre dehors, ban-
nir. Foresta signifie donc primitivement un ban, une
proscription, et un terrain sur lequel on avait pro-
noncé un ban, une proscription de culture, d'ha-
bitation, dans l'intérêt de la chasse seigneuriale. De
là forestare signifia créer une forêt, parce que ces
prohibitions s'appliquaient surtout aux bois où. se
trouvaient les bêtes fauves, et que d'ailleurs les
arbres poussaient bientôt dans les campagnes ainsi
soustraites à la culture. Telle a été la transition his-
toriquement constatée-entre foresta, territoire pro-
hibé, et forêt.
f FOREUR (fo-reur), s. m. Ouvrier qui fore.
— ÉTYM. Forer.
FO'RFAIRE (for-fê-r'), je forfais, nous forfai-
sons, vous forfaites, ils forfont; je forfaisais; je
forfis; je forferai ; je forferais; forfais, forfaisons,
forfaites, qu'ils forfassent; que je forfasse; que je
forfisse; forfaisant; forfait. || 1" V. n.' Faire quelque
chose contre le devoir, contre l'honneur. Un juge
ne doit pas forfaire. || Forfaire à l'honneur, commet-
tre un acte qui déshonore. || Particulièrement, for-
faire à son honneur, se dit d'une fille ou d'une
femme qui se laisse séduire. Je lui passerais mon
épée au travers du corps, à elle .et au galant, si
elle avait forfait à son honneur, MOL. George D. i,
4. || 2° V. a. Perdre par un forfait. Louis [de
Bavière] prononce que le roi de France [Philippe
de Valois] a forfait la protection de l'empire, VOLT.
Moeurs, 75.
— HIST. xie s. Forfait fust u duble [il serait con-
damné à une amende double] de ce que altre fust
forfait, Lois de Guill. 2. La traïson [il] jurât, s'en
est forfait, Ch. de Roi. XLV. Que que [quoique] Ro-
lanz-à Guenelon forfist, ib. CCLXXIX. || xir s. Nus
cops de lance.... N'i forferra [n'entamera l'armure]
vaillissant un boton, Ronc. p. 61. Car je forfis en
bone intention, Coud, xx. Et que cil nel conperent
[payent] qui rien n'i unt mesfait, E portent la colée
[le coup] de ce qu'autre a forfait, Th. le mart. 83.
Pur ce esguard par raisun, e bien l'os afichier Que,
se li clers forfait à perdre sun mestier, Face le sis
prelaz en sa chartre lancier, ib. H. || xm« s. Ensi
conmença la guerre, et forfist qui forfaire pot par
terre et par mer, VILLEH. xcv. U forfont lour faces [ils
altèrent leurs figures], qu'ilapiergentas homesjunant
[afin de paraître jeûnant aux hommes], DU CANGE,
Gloss. fr. Sunt en terre establi li juge, Por estre
deffense et refuge A cel cui li monde forfet, la Rose,
5485. Qui art meson à essient, ilùoit estre pendus,
et forfet tout le sien en la manière que nous avons
dit dessus, BEAUM. xxx, 9. || xvc s. Si leur [aux moi-
nes de Cîteaux] tourna à grand contraire, quoique
le comte de Boukinghen fist faire un ban, que sur
la terre nul ne forfesist à l'abbaye ni de feu ni d'au-
tre chose, FROISS. n, n, 69. Celle garda très mal son
mariage [la première femme de Charles le Bel] et
FOR
ment du corpb d'un arbre à l'endroit de la réunion
d'une grosse branche avec le tronc.
— ÉTYM. Force, dans le sens de grosseur.
t FORCIPULE (for-si-pu-1'), s. f. Terme d'ento-
mologie. Chacune des deux mandibules accessoires
des arachnides.
— ÉTYM. Diminutif du lat. forceps, tenaille.
. f FORCIR (for-sir), v. n. Terme provincial. De-
venir plus fort, surtout en parlant des enfants. Cet
enfant a beaucoup forci.
— ÉTYM. Fort. Ce mot, bien qu'usité seulement
en certaines provinces, est fait comme grossir,
grandir.
FORCLORE (for-klo-r'), v. a. Il se conjugue
comme clore,et est usité surtout au présent de l'in-
finitif et au participe passé. En termes de pratique,
exclure de faire quelque production en justice,
après certains délais passés. Il s'est laissé forclore.
Forclore quelqu'un de produire. || Le sens propre et
primitif est exclure.
— HIST. xiii* s. Mes l'espérance m'est forclose, la
Rose, 2 M 54. || xv« s. Et ses compagnons qui hors
estoient forclos [du château]', presque tous morts,
FROISS. i, I, 149. Plaisance s'est de nioy partie,
Qui m'a de liesse forclos, N'en parlez plus.... CH.
D'ORL. la Despartie d'Amours en balade. || xvie s.
Faible, failli, foulé, fasché, forclus, MAROf, n, 12.
Il [Dieu] n'a forclos la voye à salut à aucun estât,
CALV. Inst. 787. Après plusieurs disputes, les deux
religions, tout autre forclose, demeurèrent esta-
blies [en Allemagne], D'AUB. Hist. i, 22. Qu'il n'es-
toit raisonnable qu'en forcluantle plus aagé, ilbail-
last un tel estât au plus jeune, M. nu BELLAY, 245.
Conviant, par manière dédire, les personnes dignes
à ce, dont il forclost les indignes, AMYOT, Solon, 2.
— ÉTYM. Ane. franc, fors, hors (voy. FORS), et cïore.
FORCLOS, OSE (for-klô, klô-z'), part, passé
de forclore. || 1° Il a été déclaré forclos. || 2° Au
propre, mis dehors, laissé dehors. L'air retentit des
imprécations des désespérés forclos, CHATEAUB. Mé-
moires, t. vi, p. U6. || Vieilli en ce sens.
FORCLUSION (for-klu-zion), s. f. Terme de pra-
tique. Exclusion de faire une production en justice
par suite de l'expiration du délai préfix.
— ÉTYM. Forclus, anc. part, de forclore.
FORÉ, ÉE (fo-ré, rée), part, passé de forer. Clef
forée, clef dont la tige est creusée pour recevoir
une broche fixée dans le trou de la serrure.
FORER (fo-ré), v. a. Faire un trou, percer, à
l'aide d'engins mus par un mécanisme. Forer une
clef, un canon. Forer un puits artésien. Si l'on con-
serve l'usage de forer les canons et qu'on les coule
de bonne fonte dure, il faudra en revenir aux ma-
chines à forer de M. le marquis de Montalembert,
celles de M. Maritz n'étant bonnes que pour le
bronze ou la fonte de fer tendre, BOFF. Hist. min.
t. vin, 147, dans POUGENS.
— HIST. xiv° s. Si par froissure sang noir mort
estoit desoubz l'ongle, on doit forer l'ongle doul-
cement, BERNARB DE GORDON, Traduction, i, 27.
|| xve s. Nul serrurier ne pourra faire serrures dont
les clefs en soient foirées ne creuses, si la broche
n'est rivée à deux riveetz en couverture, Ordonn.
août U89.
— ÉTYM. Provenç. forar; portug. furar; ital. fo-
rme, du latin' forare, percer; comp. l'allemand
bohren, percer; anc. h. allem. poran, etc. On trouve
lecomposé trefforer: Mes mains et mes pies [ils] tref-
forerent, Psaumes en vers, dans Liber psalm. p. 275.
f FORERIE (fo-re-rie), s. f. Atelier où l'on fore.
Une forerie de canons. Il ne faut point perdre de
temps à mettre la forerie en état, pour achever de
forer le reste des canons du fourneau d'Arlot, Cor-
respond, de Colbert, m, 182. || Action de forer. L'ou-
vrage de la forerie va d'autant moins vite que la
fonte est meilleure, BUFF. Hist. min. t. vin, p. I 34.
— ÉTYM. Forer.
\ FORESTAGE (fo-rè-sta-j'), s. m. Terme de droit
coutumier. Droit que l'on payait au seigneur pour
passer dans ses forêts avec des charettes, et aussi
pour y faire paître des bêtes.
— HIST. xv° s. Pour droit de forestaige, à cause
de l'usaige qu'ilz ont en tous les bois, DU CANGE,
fvrestagium.
— ÉTYM. Foresl, forêt ; provenç. forasiatge.
FORESTIER, 1ÈRE ( fo-rè-stie, stiê-r'), adj.
|| 1° Qui a une charge dans les forêts. Garde fores-
tier. Agent forestier. || Substantivement. Un fores-
tier. || Un forestier, se dit aussi d'un élève de l'école
forestière. || 2° Qui concerne les forêts. Le code
forestier. Au bas du petit bois est une source lim-
pide que jamais les chaleurs de l'été n'ont tarie..:.
Les bergers l'appellent la forestière, DUTILLET, Yseult
FOR
de Dôle, xi. || Arbres forestiers, arbres des grandes
forêts; par opposition à arbres des bois. Dans un
grand terrain très-ingrat et mal situé où rien ne
voulait croître, où le chêne,Je hêtre et les autres
arbres forestiers que j'avais semés n'avaient pu réus-
sir, où tous ceux que j'avais plantés ne pouvaient
s'élever, parce qu'ils étaient tous les ans saisis par
les gelées, je fis planter en J734 des arbres tou-
jours verts, BUFF. Hist. nat\ t. vni, p. 415, dans
POUGENS. 11 Ecole forestière, école destinée à formel-
les employés propres à soigner et à conserver les fo-
rêts de l'État et de la liste civile, et dont le siège est
à Nancy. || Villes forestières, se dit de quatre villes
d'Allemagne qui sont sur le Rhin au-dessus de Bàle
dans le voisinage de la forêt Noire; ce sont Rhein-
felt, "Waldshut, Seckingen et Laufenbourg. || 3° S.
m. Les forestiers de Flandre, les anciens gouverneurs
de Flandre avant qu'il y eût des comtes. Judith'se
fit enlever par le forestier de Flandres, SAINT-FOIX,
Ess. Paris. OEuv. t. iv, p. 52, dans POUGENS.
— HIST. xme s. Un jor estoit aie chacier Melion
et li forestier, Lai de Melion. Trop sai bien mes ha-
biz changier, Prendre l'ung, et l'autre estrangier,
Or chastelain ou forestiers ; Briement [brièvement,
en bref], sui de tous mestiers, la Rose, 11233. Cil
qui i faut [en choses de jeu et de solaz] est fores-
tiers [grossier] et champestres, BRUN, LATINI, Tré-
sor, p. 273.
— ÉTYM. Prov. forestier; du bas-latin foresta, forêt.
FORET (fo-rè ; le f ne se lie pas dans le parler or-
dinaire; au pluriel, Vs se lie : des fo-rè-z aiguisés),
s. m. Petit instrument de fer dont on se sert pour
percer des plaques métalliques. Foret de serrurier.
|| Petit instrument en pointe avec lequel on perce
les tonneaux. Foret de marchand de vin.
— HIST. xive s. Faire un petit pertuis d'un foret
emprès le hondonnail, Ménagier, u, 3.
— ÉTYM. Forer.
FORÊT (fo-rê ; le t ne se lie pas; au pluriel, l's se
lie : des fo-rê-z immenses), s. f. || Ie Vaste terrain
planté de bois; terrain couvert d'arbres exploités
pour le chauffage, les constructions, etc. Rassem-
bler les humains dans les forêts épars, BOIL. Art p.
iv. Il me faut du repos, des prés et des forêts, ID.
Ép. vi. Les forêts de nos cris moins souvent reten-
tissent, RAC. Phèd.i, i. Nourri dans les forêts, il en
a la rudesse,m. ib. m, I. Dieux! que ne suis-je assise
à l'ombre des forêts! ID. ib. i, 3. Dans le fond des fo-
rêts votre image me suit, ID. ib. n, 2. Au-dessous
[des neiges, dans le Liban] on voit une vaste forêt
de cèdres antiques, qui paraissent aussi vieux que
la terre où ils sont plantés et qui portent leurs bran-
ches épaisses jusque vers les nues, FËN. Tél. m.
Dans l'état de nature, l'agami habite les grandes
forêts des climats chauds de l'Amérique, et ne
s'approche pas des endroits découverts, et encore
moins des lieux habités, BUFF. Ois. t. vm, p. 272,
dans POUGENS. Si notre indolence dure, si l'envie
pressante que nous avons de jouir continue à aug-
menter notre indifférence pour la postérité; enfin
si la police des bois n'est pas. réformée, il est à
craindre que les forêts, cette partie la plus noble
du domaine de nos rois, ne deviennent des terres
incultes, ID. Hist. nat. t. vm, p. 358. Ces mas-
ses , ici couronnées d'impénétrables et antiques
-forêts qui n'ont jamais retenti du bruit de la co-
gnée, RAYNAL, Hist. phil. vu, 24. || Forêt close,
forêt interdite aux usagers. || Forêts vierges, vastes
forêts des pays inhabités. || Forêts sous-marines,
forêts souterraines, forêts dont on retrouve les
débris au fond des mers ou dans la terre. || Terme de
chasse. Mesurer une forêt, se dit en parlant du
cerf ou de toute autre bête qui la traverse. || Fig. et
familièrement. Vous étiez là dans une forêt, c'est-à-
dire vous étiez au milieu des fripons. || On dit dans
le même sens : C'est la forêt de Bondy, à cause qu'il
y eut un temps où la forêt de Bondy près Paris était
infestée de voleurs. || 2° Eaux et forêts, les forêts,
les étangs, les cours d'eau, en tant qu'ils sont l'objet
d'une surveillance exercée par l'État. (| Les eaux et
forêts, l'administration des cours d'eau, des lacs,
des bois dépendants du domaine public. Conserva-
teur, inspecteur des eaux,et forêts. || Autrefois, eaux
et forêts, juridiction qui connaissait de la chasse,
de la pêche, des bois et des rivières, tant au civil
qu'au criminel. Grand maître des eaux et forêts.
L'arpent des eaux et forêts valait une fois et demie
l'arpent de Paris. || 3° Terme d'ancienne coutume.
Droit de forêt, droit que le seigneur avait d'empê-
cher de couper du bois sur ses terres et de pêcher
dans ses eaux. || Concession de forêts, exprimait la
permission d'abattre du bois et de pêcher. || 4° Par
extension, grande quantité, amas de choses Ion-
FOR
gués et menues. Une forêt de lances. Une forêt
de mâts. Une forêt de cheveux. De dards, de ja-
velots une forêt pressée, SAURIN , Sport, iv, <.
|| 5° Grande quantité de pièces de bois qui forment
le comble de quelque vaste édifice. La forêt du dôme
des Invalides.
— SYN. FORÊT, BOIS. La forêt est toujours une
grande étendue de terrain couverte d'arbres; le bois
peut être un terrain très-petit. De plus, dans la forêt
croissent les grands arbres qui sont propres à la con-
trée; dans le bois peut croître toute espèce d'arbres.
— HIST. xiii» s. Si comme Berte fut en la foresl
par lui [seule], Berte, i. Et tu, forés, qu'ici t'espans,
Qui tant es anciene et grans, Fabliaux mss. n" 7989-
2, f° 64, dans LACURNE. ||xive s. Bien samble une
forest deslanches qu'il y a, Hugues Capet, v. 3466.
|| xvi" s. Dire ne doibs ton secret derrière paroi ne
forest, LEROUX DE LINCY, Prov. t. i, p. 73.
— ÉTYM. Provenç. foresl, foresta ; èspagn. et
portug. floresta; ital. foresta; du bas-latin fo-
resta, foreste, forestum, forasta. On a longtemps
tiré ce mot de l'allemand Forst, forêt; mais au-
jourd'hui les étymologistes allemands déclarent
que ce mot est venu des langues romanes dans
leur langue. A la vérité, ce mot roman forest,
on a voulu le rattacher au haut-allemand foraha,
pin; mais Diez fait remarquer que la disparition de
l'ft. s'expliquerait mal, et qu'un suffixe est ouast est
fort rare. En conséquence il incline vers une éty-
mologie latine déjà proposée par Frisch, à savoir
foris, dehors. C'est l'étymologie véritable ; le gram-
mairien Placidus connaît déjà un adjectif forasti-
cus, extérieur ; et cet adjectif subsiste dans l'italien
forastico, le sicilien furestico, le provençal fores-
gue, sauvage, rude, rétif; l'italien forestière a le
sens d'étranger, d'homme du dehors. Sur ce modèle
le bas-latin a formé forestare, mettre dehors, ban-
nir. Foresta signifie donc primitivement un ban, une
proscription, et un terrain sur lequel on avait pro-
noncé un ban, une proscription de culture, d'ha-
bitation, dans l'intérêt de la chasse seigneuriale. De
là forestare signifia créer une forêt, parce que ces
prohibitions s'appliquaient surtout aux bois où. se
trouvaient les bêtes fauves, et que d'ailleurs les
arbres poussaient bientôt dans les campagnes ainsi
soustraites à la culture. Telle a été la transition his-
toriquement constatée-entre foresta, territoire pro-
hibé, et forêt.
f FOREUR (fo-reur), s. m. Ouvrier qui fore.
— ÉTYM. Forer.
FO'RFAIRE (for-fê-r'), je forfais, nous forfai-
sons, vous forfaites, ils forfont; je forfaisais; je
forfis; je forferai ; je forferais; forfais, forfaisons,
forfaites, qu'ils forfassent; que je forfasse; que je
forfisse; forfaisant; forfait. || 1" V. n.' Faire quelque
chose contre le devoir, contre l'honneur. Un juge
ne doit pas forfaire. || Forfaire à l'honneur, commet-
tre un acte qui déshonore. || Particulièrement, for-
faire à son honneur, se dit d'une fille ou d'une
femme qui se laisse séduire. Je lui passerais mon
épée au travers du corps, à elle .et au galant, si
elle avait forfait à son honneur, MOL. George D. i,
4. || 2° V. a. Perdre par un forfait. Louis [de
Bavière] prononce que le roi de France [Philippe
de Valois] a forfait la protection de l'empire, VOLT.
Moeurs, 75.
— HIST. xie s. Forfait fust u duble [il serait con-
damné à une amende double] de ce que altre fust
forfait, Lois de Guill. 2. La traïson [il] jurât, s'en
est forfait, Ch. de Roi. XLV. Que que [quoique] Ro-
lanz-à Guenelon forfist, ib. CCLXXIX. || xir s. Nus
cops de lance.... N'i forferra [n'entamera l'armure]
vaillissant un boton, Ronc. p. 61. Car je forfis en
bone intention, Coud, xx. Et que cil nel conperent
[payent] qui rien n'i unt mesfait, E portent la colée
[le coup] de ce qu'autre a forfait, Th. le mart. 83.
Pur ce esguard par raisun, e bien l'os afichier Que,
se li clers forfait à perdre sun mestier, Face le sis
prelaz en sa chartre lancier, ib. H. || xm« s. Ensi
conmença la guerre, et forfist qui forfaire pot par
terre et par mer, VILLEH. xcv. U forfont lour faces [ils
altèrent leurs figures], qu'ilapiergentas homesjunant
[afin de paraître jeûnant aux hommes], DU CANGE,
Gloss. fr. Sunt en terre establi li juge, Por estre
deffense et refuge A cel cui li monde forfet, la Rose,
5485. Qui art meson à essient, ilùoit estre pendus,
et forfet tout le sien en la manière que nous avons
dit dessus, BEAUM. xxx, 9. || xvc s. Si leur [aux moi-
nes de Cîteaux] tourna à grand contraire, quoique
le comte de Boukinghen fist faire un ban, que sur
la terre nul ne forfesist à l'abbaye ni de feu ni d'au-
tre chose, FROISS. n, n, 69. Celle garda très mal son
mariage [la première femme de Charles le Bel] et
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