FON
FON
FON
1717
d'un législateur, et à ceux de sa nation, qui retom-
bait dans l'état dont il l'avait tirée sans cette sévé-
rité malheureuse [la condamnation de son fils], VOLT.
Russie, 11, 10. Personne n'eut autant de célébrité
et d'autorité chez les Scythes que le Gète Zamolxis;
il fut le fondateur de la philosophie parmi eux,
DIDER. Opin. des anc. phil. {Scythes). Son frère
murmurant Se fâche et d'un seul coup détruit ce
long ouvrage [un château de cartes] ; Et voilà le
cadet pleurant. « Mon fils, répond alors le père, Le
fondateur c'est votre frère, Et vous êtes le con-
quérant, » FLORIAN, Fàbl. u, 12. || Fig. Cette analo-
gie dont vous vous moquez, est la fondatrice des
règles de la grammaire, DIDER. Lett. à Galiani.
|| 2° Plus particulièrement. Celui, celle qui a fondé
quelque maison religieuse ou quelque hôpital et lui a
donné un revenu fixe pour subsister. C'est aux fon-
dateurs à donner le nom à leurs fondations, LEMAI-
TBE, Plaid. 11, dans-niciiELET. Vous, noble fonda-
teur de pieux édifices, LEMERC. Frédég. et Br. u, 2.
|| Il se dit aussi de ceux qui fondent ces lits dans
un hôpital, des messes dans une église, des prix dans
une académie, etc. || Fig. Ce n'est pas là l'intention
du fondateur, se dit en parlant des choses qui se
font contre l'intention de ceux qui en ont la direc-
tion, la disposition. || Ad]. Membres fondateurs.
Dames fondatrices. -
— H1ST. m" s. Lekele [laquelle] capelenie de-
vant dite je nome corne fonderesse, DU .CANGE, fun-
dare. Et U voldrent secors donner, Quant il dut
les murs maçonner De Thebes, dont il fut fon-
dierres, la Rose, 19945. || xiv° s. Devoz enrichis-
sierres et fonderes d'abaies [le roi Dagobert], DU
CANGE, fundar.e. || xvi" s. La déesse fondatrice de la
ville d'Athènes choisit, à la situer, une température
de païsqui feist les hommes prudents, MONT, II, 337.
— ÉTYM. Provenç. fundator, fondador; espagn.
et portug. fundador ; ital. fondatore ; du latin fun-
datorem, de fundare, fonder. Dans l'ancien fran-
çais, fondiere au nominatif, de fundâtor ; et fon-
deor au régime, de fundatôrem.
FONDATION (fon-da-sion ; en vers, de quatre
syllabes), s. f.\\ 1° Action d'asseoir les fondements
d'un bâtiment. Commencer la fondation d'un bâti-
ment. || 2° Par abus. Les fondements mêmes; en ce
sens, il se dit souvent au pluriel. Les fondations ne
sont pashonnes. La fondation n'est pas achevée. Ce
bâtiment a trois mètres de fondation. [| Il se dit
aussi du fossé, de la tranchée que l'on fait pour y
placer les fondements. Creuser la fondation. La
fouille des fondations. || 3° Fig. Action de créer
quelque établissement. La fondation d'une colonie.
La fondation d'un hôpital. La fondation d'une so-
ciété savante. Je place, avec Caton, la fondation de
Rome à la fin de la première année de la vu" olym-
piade, qui est l'an du monde 3253 et avant Jésus-
Christ 761, ROLLIN, Traité des Et. iv, i. Depuis la
fondation de la monarchie , cette guerre est la
seule dans laquelle la France ait été simplement
auxiliaire, VOLT. Louis XV, 19 la fondation
d'un prix sur une question de chimie immédiate-
ment applicable à la pratique des arts ; car il voulait
être utile encore aux sciences et au public après sa
mort, CONDORCET, Montigni. || Il se dit, surtout
au pluriel, de l'établissement même. Il [Pierre Ier]
prévoyait ce qui arriverait à ses fondations et à sa
nation si l'on suivait après lui ses vues, VOLT. .Rus-
sie, ii, 10. Je n'ai, Dieu merci, aucun intérêt dans
mes fondations ; j'ai tout fait par pure vanité ; on
dit que Dieu a créé le monde pour sa gloire; il faut
l'imiter autant qu'on peut, m. ifme du Dejfant,
21 oct. 1770. || 4° Fonds légué pour une oeuvre
pieuse, ou charitable, ou louable d'une façon quel-
conque. Parcourrai-je les fondations qu'elle a faites
en divers lieux? FLËCH. Aiguillon. Il resta donc en-
core à la piété de la troisième race, assez de fonda-
tions à faire et de terres à donner, MONTESQ. Esp.
sxxi, 10. Il a fait une fondation en faveur des pau-
vres étudiants qui passent à Bâle, et il l'a faite de
son vivant, CONDORCET, Daniel Bernoulli. Il Se dit
très-souvent des prix d'académie.
— HIST. xiv" s. Comme toutes leurs chevances et
fondations [revenu] soient sur les revenues de leurs
vignes et autres labourages, Ordonn. des rois, t. vu,
p. 448. || xv° s. Je le vous dirai pour mieux venir à la
fondation de ma matière, FROISS. II, II, 52. || xvi° s.
Offrandes et fondations, AMYOT, Solon,'i9.
—ÉTYM. Provenç. fundacio, fondation; espagn.
fundacion; ital. fondazione; du lat. fundationem,
de fundare. .■>
t 1. FONDE (fon-d'), s. f. Terme de mer. Se dit
par opposition à pleine mer.
— ÉTYM. Forme féminine de fond. L'ancienne
langue avait fonde : Rome qui deùst estre De nostre
loi la fonde, RUTEB. 233.
t 2. FQNDE (fon-d'), s. /.Synonyme de fondic.
— HIST. xni' s. 11 boutèrent le feu en la fonde là
où toutes les marchandises estoient et tout l'avoir
de poiz, JOINV. dans DO CANGE, funda.
— ÉTYM. Bas-lat. funda.
FONDE, ÉE (fon-dè, dée), part, passe'de fonder.
|| 1° Dont on a fait le fondement. Un édifice fondé sur
pilotis. || Fig. Mon trône n'est fondé que sur des morts
illustres, CORN. Héracl. i, l. Il fallut encore que cette
ville célèbre [Rome], pour devenir une cité sainte
et nouvelle, fût fondée sur le sang de ses apôtres,
comme elle le fut autrefois sur le sang même de ses
deux premiers fondateurs, MASS. Panig. Ste Agnès.
|| Fig. Un édifice fondé sur le sable, édifice qui
ne parait pas solide ni destiné à durer longtemps ;
et plus fig. un système spécieux, une doctrine mal
sûre, dont la solidité est plus apparente que réelle.
|| 2° Bâti, construit. Il n'y avait encore que cinq
mois que Pétershourg était fondée lorsqu'un vais-
seau hollandais y vint trafiquer ; le patron reçut des
gratifications, et les Hollandais apprirent bientôt
le chemin de Pétersbourg, VOLT. RUSS. I, 13. Te
chasser du palais fondé par tes aïeux, c. DELAV.
Vêpr. sicil. u, 6. || 3° Fig. Établi sur, qui repose
sur. Il a évité de dire rien qui ne fût fondé sur
la tradition, PASC. Prov. 3. Je défendrai mes droits
fondés sur vos serments, RAC Iphig. IV, 6. Songez-
vous, pour trancher d'inutiles discours, Que le bon-
heur d'Achille est fondé sur vos jours ? ID. ib. v,
2. Une amitié qui n'est fondée que sur la vertu,
PÊN. Tél. vi. Leur magnificence fondée sur la ruine
des peuples, ID. ib. xvm. || Fondé en.... se dit àpeu
près avec le même sens. Notre religion.... la plus
fondée en miracles, prophéties.... PASC. dans COUSIN.
La théologie de Grotius est fondée en raison et en
pratique, BOSS. Avert. e. |[4° Absolument. Qui est
appuyé de raisons ou d'autorités. Cette nouvelle ne
me paraît pas fondée, SÉV. 675. Il méritait que ses
reproches fussent mieux fondés, HAMILT. Gràmm. s.
Jugez si votre confiance est bien fondée, MASS. Ca-
rême, F. légères. M. Vosmaër a fait une critique
assez mal fondée de ce que j'ai dit au sujet des four-
miliers, BUFF. Quadrup. t. îx, p. 144. || Être fondé
à, avoir des raisons plausibles de. N'avais-jepas rai-
son de vous exhorter à imiter la sagesse et l'équité
de ce célèbre magistrat? je ne suis pas moins fondé
à vous dire : imitez, comme lui, la bonté de Dieu,
FLÊCH. Lamoign. Sera-t-on fondé à prétendre que
Racine n'ait pas su caractériser les hommes 1? VAU-
VEN. Racin. et Corn. Un bourgeois de Rome serait
bien fondé à demander au pape des consuls, VOLT.
Moeurs, 85. ||5° Dette fondée, dette de l'Etat in-
scrite à perpétuité sur le grand-livre. ||.6° Substan-
tivement. Un fondé de pouvoir, de procuration,
celui qui est muni du pouvoir d'agir pour un autre,
de la procuration d'un autre. || Absolument. 11 ne
se présente pas ; mais y. a-t-il un fondé?
-, FONDEMENT (fon-de-man), s. m. || 1° Terme
d'architecture. Maçonnerie qui sert de base aux
murs d'un édifice ; il s'emploie beaucoup au pluriel.
Asseoir les fondements sur le roc, sur pilotis. Ni l'é-
difice n'est plus solide que le fondement, ni l'acci-
dent attaché à l'être, plus réel que l'être même,
Boss. Duch. d'Orl. Ils posèrent les fondements du
second temple, ID. Hist. i, 8. Renversa, détruisit
jusqu'en leurs fondements Ces murs que du soleil
ont bâtis les enfants, VOLT. Al%. n, 4. || Jeter les
fondements d'un édifice, les construire; locution
tirée de ce qu'on jette en quelque sorte les maté-
riaux dans la fosse qui doit les recevoir. 11 [Fran-
çois Ier] voulut bâtir le Louvre, mais à peine eut-il
le temps d'en faire jeter les fondements, VOLT.
.Moeurs, 126. Ce fut dans ce terrain désert et ma-
récageux [près de la Neva], qui ne communique à
la terre que par un seul chemin, qu'il [Pierre Ier]
jeta les premiers fondements de Pétershourg, au
soixantième degré de latitude et au quarante-qua-
trième et demi de longitude, ID. Russie, i, 13.
|| 2° Au plur. Il se dit quelquefois de l'excava-
tion pour asseoir les fondements. Creuser les fon-
dements ■ d'une citadelle qu'on veut bâtir. || 3° Par
extension. Les fondements d'une ville. Puissent
tous ses voisins [de Rome] ensemble conjurés
Saper ses fondements encor mal assurés! CORN.
Hor. iv , 6. || Les fondements d'une montagne,
la terre ou les roches sur lesquelles elle repose.
|| Abusivement. Les fondements de là terre, les par-
ties profondes que l'on croyait soutenir la terre.
C'est au Seigneur qu'appartiennent les fondements
de la terre, et c'est sur quoi il a posé le monde,
KAGi, Bible, Rois, i, u, 8. Sur ses antiques fonde-
ments Venait-il ébranler la terre? RAC. Alhal. i, 4.
|| 4° Fig. Le premier établissement d'un empire,
d'un royaume, d'une doctrine. Il pose les fonde-
ments de son Église, BOSS. Hist. n, 6. Il jeta les
fondements d'un grand empire, ID. ib. 7. C'est
par là que les hommes apostoliques jetèrent les pre-
miers fondements de la doctrine du salut, MASS. Ca-
rême, Avenir. || 5° Fig. Ce qui fait le fond, l'appui
la base, le principal soutien. La tragédie a son fon-
dement sur des guerres, CORN. EX. de Uod. Il prend
pour fondement de ses livres la vérité de la pré-
sence réelle, PASC. Prou. 10. L'histoire du peuple de
Dieu qui fait le fondement de la religion, BOSS
Hist. Dessein gén. Voilà comme ces hypocrites abu-
saient de l'Écriture sainte, et avec leur feinte dou-
ceur renversaient tous les fondements de l'Eglise et
des États, ID. Var. xi,§ 94. Les arts.... qui servaient
de fondement à la vie humaine, ID. Hist. i, 1. Sur
tant de fondements sa puissance établie Par vous-
même aujourd'hui ne peut être affaiblie, RAC. Brit.
m, 3. Dieu protège Sion : elle a pour fondements Sa
parole éternelle, ID. Alhal. m, 8. Vous renversez le
fondement de votre salut éternel, MASS. Carême,
Pardon. Voilà ce que plusieurs historiens jisent
qu'on ne peut nier qu'en renversant tous les fonde-
ments de l'histoire ; mais il est sûr qu'on ne peut le
croire sans renverser les fondements de la raison,
VOLT. Moeurs, 45. || 6° Fond, confiance. Il n'y a
point de fondement à faire sur son amitié. Elle [la
vie] vous manquera comme un faux ami au mi-
lieu de vos entreprises ; et vous faites fondement
sur elle comme si elle était bien sûre et fidèle à
ceux qui s'y fient, BOSS. 1er sermon, Purification, 1.
|| 7° Cause, raison, motif. La règle de l'unité de
jour a son fondement sur ce mot d'Aristole, que la
tragédie doit renfermer la durée de son action dans
un tour de soleil, ou tâcher de ne le passer pas de
beaucoup, conN. 3e dise. L'unique fondement de
cette aversion, ID. Rodog. n, 3. Cela sert de fonde-
ment à l'offre, ID. Ex. d'Héracl. Théodore com-
mande et hait sans fondement, ROTR.' Bélis. n, 1.
Que notre âme au sortir d'un roi Entre dans un
ciron ou dans telle autre bête.... Sur un tel fonde-
ment le bramin crut bien faire De prier un sorcier
qu'il logeât la souris, LA FONT. Fabl. ix, 7. Avez-
vous, pour le croire, un juste fondement? MOL. Mis.
iv, 2. Ah! cherche un meilleur fondement Aux
consolations que ton coeur me présente, ID. Psyché,
n, 1. Toutes vos peines sont sans fondement, BOSS.
Lett. Corn. 89. C'est là de tous nos maux le fatal
fondement, BOIL. Épît. m. || Vérité, réalité. Ô ciel!
de ce discours quel est le fondement? RAC. Bajag.
m, 4. Que.mon coeur, chère Ismène, écoute avi-
dement Un discours qui peut-être a peu de fonde*-
menti m. Phèd. n, .1. ||8° Nom vulgaire de l'extré-
mité du gros intestin ou anus. Un employé aux
mines de, diamants du grand Mogol trouva le
moyen de s'en fourrer un dans le fondement, ST-
SIM. 406, 126. Le Seigneur vous enverra des dé-
mangeaisons au fondement, VOLT. Phil. n, 102.
— HIST. xnc s. Les fundemenz des munz sont
èsmeuz et crodlez, kar nostre sires est curuciez,
Rois, p. 206. |] xiu' s. Reprochepardurableleur dona
Dieux, que par le fondement d'arrières sanioient
[saignaient] par lunoison, Psautier, f° 96. Pour
apostumes et autres maladies ki avienent u fon-
dement, ALEBRANT, f° 13. Si redist aillors l'escri-
ture Que de tout le femenin vice Li fondement est
avarice, la Rose, 16548. || xvi" s. La guerre n'a
aultre fondement parmy eulx que la seule jalousie
de la vertu, MONT, I, 241. Depuis l'oesophague jus-
ques au fondement, il n'y a qu'une voye, PARÉ, I,
(5. Les fondemens du temple, AMYOT, Public. 29.
— ÉTYM. Prov. fondament, fundamen ; cat. fo-
nament; espagn. fundamento; ital. fondamento-,
du lat. fundamentum, de fundare, fonder.
FONDER (fon-dé), v. a. || 1° Établir les fonde-
ments d'une construction. Fonder un quai sur pi-
lotis. Ceux qui fondèrent l'abbaye du mont Saint-
Michel sur un roc. || Fonder une ville, être le
premier à la bâtir. Elle [Didon] a fondé une su-
perbe ville, FÉN. Tél. m. Crotone fut fondée par
Myscellus, chef des Achèens, la troisième année de
la xvne olympiade, ROLLIN, Hist. anc. QEuwes, t. ni,
p. 474, dans IACURNE. Il Familièrement et par plai-
santerie. Fonder sa cuisine, pourvoir à ce qui re-
garde la subsistance. La religion chrétienne est
partout incorporée à l'État; et, depuis le pape jus-
qu'au dernier capucin, chacun l'onde son trône ou
sa cuisine sur elle, VOLT. Dial. xxvi, 3. || 2° Fig.
Faire le premier établissement d'une chose. Fonder
une académie, une colonie, un ordre religieux. vVos
aïeux dont Bélus a fondé la noblesse, VOLT. AYBUV.
FON
FON
1717
d'un législateur, et à ceux de sa nation, qui retom-
bait dans l'état dont il l'avait tirée sans cette sévé-
rité malheureuse [la condamnation de son fils], VOLT.
Russie, 11, 10. Personne n'eut autant de célébrité
et d'autorité chez les Scythes que le Gète Zamolxis;
il fut le fondateur de la philosophie parmi eux,
DIDER. Opin. des anc. phil. {Scythes). Son frère
murmurant Se fâche et d'un seul coup détruit ce
long ouvrage [un château de cartes] ; Et voilà le
cadet pleurant. « Mon fils, répond alors le père, Le
fondateur c'est votre frère, Et vous êtes le con-
quérant, » FLORIAN, Fàbl. u, 12. || Fig. Cette analo-
gie dont vous vous moquez, est la fondatrice des
règles de la grammaire, DIDER. Lett. à Galiani.
|| 2° Plus particulièrement. Celui, celle qui a fondé
quelque maison religieuse ou quelque hôpital et lui a
donné un revenu fixe pour subsister. C'est aux fon-
dateurs à donner le nom à leurs fondations, LEMAI-
TBE, Plaid. 11, dans-niciiELET. Vous, noble fonda-
teur de pieux édifices, LEMERC. Frédég. et Br. u, 2.
|| Il se dit aussi de ceux qui fondent ces lits dans
un hôpital, des messes dans une église, des prix dans
une académie, etc. || Fig. Ce n'est pas là l'intention
du fondateur, se dit en parlant des choses qui se
font contre l'intention de ceux qui en ont la direc-
tion, la disposition. || Ad]. Membres fondateurs.
Dames fondatrices. -
— H1ST. m" s. Lekele [laquelle] capelenie de-
vant dite je nome corne fonderesse, DU .CANGE, fun-
dare. Et U voldrent secors donner, Quant il dut
les murs maçonner De Thebes, dont il fut fon-
dierres, la Rose, 19945. || xiv° s. Devoz enrichis-
sierres et fonderes d'abaies [le roi Dagobert], DU
CANGE, fundar.e. || xvi" s. La déesse fondatrice de la
ville d'Athènes choisit, à la situer, une température
de païsqui feist les hommes prudents, MONT, II, 337.
— ÉTYM. Provenç. fundator, fondador; espagn.
et portug. fundador ; ital. fondatore ; du latin fun-
datorem, de fundare, fonder. Dans l'ancien fran-
çais, fondiere au nominatif, de fundâtor ; et fon-
deor au régime, de fundatôrem.
FONDATION (fon-da-sion ; en vers, de quatre
syllabes), s. f.\\ 1° Action d'asseoir les fondements
d'un bâtiment. Commencer la fondation d'un bâti-
ment. || 2° Par abus. Les fondements mêmes; en ce
sens, il se dit souvent au pluriel. Les fondations ne
sont pashonnes. La fondation n'est pas achevée. Ce
bâtiment a trois mètres de fondation. [| Il se dit
aussi du fossé, de la tranchée que l'on fait pour y
placer les fondements. Creuser la fondation. La
fouille des fondations. || 3° Fig. Action de créer
quelque établissement. La fondation d'une colonie.
La fondation d'un hôpital. La fondation d'une so-
ciété savante. Je place, avec Caton, la fondation de
Rome à la fin de la première année de la vu" olym-
piade, qui est l'an du monde 3253 et avant Jésus-
Christ 761, ROLLIN, Traité des Et. iv, i. Depuis la
fondation de la monarchie , cette guerre est la
seule dans laquelle la France ait été simplement
auxiliaire, VOLT. Louis XV, 19 la fondation
d'un prix sur une question de chimie immédiate-
ment applicable à la pratique des arts ; car il voulait
être utile encore aux sciences et au public après sa
mort, CONDORCET, Montigni. || Il se dit, surtout
au pluriel, de l'établissement même. Il [Pierre Ier]
prévoyait ce qui arriverait à ses fondations et à sa
nation si l'on suivait après lui ses vues, VOLT. .Rus-
sie, ii, 10. Je n'ai, Dieu merci, aucun intérêt dans
mes fondations ; j'ai tout fait par pure vanité ; on
dit que Dieu a créé le monde pour sa gloire; il faut
l'imiter autant qu'on peut, m. ifme du Dejfant,
21 oct. 1770. || 4° Fonds légué pour une oeuvre
pieuse, ou charitable, ou louable d'une façon quel-
conque. Parcourrai-je les fondations qu'elle a faites
en divers lieux? FLËCH. Aiguillon. Il resta donc en-
core à la piété de la troisième race, assez de fonda-
tions à faire et de terres à donner, MONTESQ. Esp.
sxxi, 10. Il a fait une fondation en faveur des pau-
vres étudiants qui passent à Bâle, et il l'a faite de
son vivant, CONDORCET, Daniel Bernoulli. Il Se dit
très-souvent des prix d'académie.
— HIST. xiv" s. Comme toutes leurs chevances et
fondations [revenu] soient sur les revenues de leurs
vignes et autres labourages, Ordonn. des rois, t. vu,
p. 448. || xv° s. Je le vous dirai pour mieux venir à la
fondation de ma matière, FROISS. II, II, 52. || xvi° s.
Offrandes et fondations, AMYOT, Solon,'i9.
—ÉTYM. Provenç. fundacio, fondation; espagn.
fundacion; ital. fondazione; du lat. fundationem,
de fundare. .■>
t 1. FONDE (fon-d'), s. f. Terme de mer. Se dit
par opposition à pleine mer.
— ÉTYM. Forme féminine de fond. L'ancienne
langue avait fonde : Rome qui deùst estre De nostre
loi la fonde, RUTEB. 233.
t 2. FQNDE (fon-d'), s. /.Synonyme de fondic.
— HIST. xni' s. 11 boutèrent le feu en la fonde là
où toutes les marchandises estoient et tout l'avoir
de poiz, JOINV. dans DO CANGE, funda.
— ÉTYM. Bas-lat. funda.
FONDE, ÉE (fon-dè, dée), part, passe'de fonder.
|| 1° Dont on a fait le fondement. Un édifice fondé sur
pilotis. || Fig. Mon trône n'est fondé que sur des morts
illustres, CORN. Héracl. i, l. Il fallut encore que cette
ville célèbre [Rome], pour devenir une cité sainte
et nouvelle, fût fondée sur le sang de ses apôtres,
comme elle le fut autrefois sur le sang même de ses
deux premiers fondateurs, MASS. Panig. Ste Agnès.
|| Fig. Un édifice fondé sur le sable, édifice qui
ne parait pas solide ni destiné à durer longtemps ;
et plus fig. un système spécieux, une doctrine mal
sûre, dont la solidité est plus apparente que réelle.
|| 2° Bâti, construit. Il n'y avait encore que cinq
mois que Pétershourg était fondée lorsqu'un vais-
seau hollandais y vint trafiquer ; le patron reçut des
gratifications, et les Hollandais apprirent bientôt
le chemin de Pétersbourg, VOLT. RUSS. I, 13. Te
chasser du palais fondé par tes aïeux, c. DELAV.
Vêpr. sicil. u, 6. || 3° Fig. Établi sur, qui repose
sur. Il a évité de dire rien qui ne fût fondé sur
la tradition, PASC. Prov. 3. Je défendrai mes droits
fondés sur vos serments, RAC Iphig. IV, 6. Songez-
vous, pour trancher d'inutiles discours, Que le bon-
heur d'Achille est fondé sur vos jours ? ID. ib. v,
2. Une amitié qui n'est fondée que sur la vertu,
PÊN. Tél. vi. Leur magnificence fondée sur la ruine
des peuples, ID. ib. xvm. || Fondé en.... se dit àpeu
près avec le même sens. Notre religion.... la plus
fondée en miracles, prophéties.... PASC. dans COUSIN.
La théologie de Grotius est fondée en raison et en
pratique, BOSS. Avert. e. |[4° Absolument. Qui est
appuyé de raisons ou d'autorités. Cette nouvelle ne
me paraît pas fondée, SÉV. 675. Il méritait que ses
reproches fussent mieux fondés, HAMILT. Gràmm. s.
Jugez si votre confiance est bien fondée, MASS. Ca-
rême, F. légères. M. Vosmaër a fait une critique
assez mal fondée de ce que j'ai dit au sujet des four-
miliers, BUFF. Quadrup. t. îx, p. 144. || Être fondé
à, avoir des raisons plausibles de. N'avais-jepas rai-
son de vous exhorter à imiter la sagesse et l'équité
de ce célèbre magistrat? je ne suis pas moins fondé
à vous dire : imitez, comme lui, la bonté de Dieu,
FLÊCH. Lamoign. Sera-t-on fondé à prétendre que
Racine n'ait pas su caractériser les hommes 1? VAU-
VEN. Racin. et Corn. Un bourgeois de Rome serait
bien fondé à demander au pape des consuls, VOLT.
Moeurs, 85. ||5° Dette fondée, dette de l'Etat in-
scrite à perpétuité sur le grand-livre. ||.6° Substan-
tivement. Un fondé de pouvoir, de procuration,
celui qui est muni du pouvoir d'agir pour un autre,
de la procuration d'un autre. || Absolument. 11 ne
se présente pas ; mais y. a-t-il un fondé?
-, FONDEMENT (fon-de-man), s. m. || 1° Terme
d'architecture. Maçonnerie qui sert de base aux
murs d'un édifice ; il s'emploie beaucoup au pluriel.
Asseoir les fondements sur le roc, sur pilotis. Ni l'é-
difice n'est plus solide que le fondement, ni l'acci-
dent attaché à l'être, plus réel que l'être même,
Boss. Duch. d'Orl. Ils posèrent les fondements du
second temple, ID. Hist. i, 8. Renversa, détruisit
jusqu'en leurs fondements Ces murs que du soleil
ont bâtis les enfants, VOLT. Al%. n, 4. || Jeter les
fondements d'un édifice, les construire; locution
tirée de ce qu'on jette en quelque sorte les maté-
riaux dans la fosse qui doit les recevoir. 11 [Fran-
çois Ier] voulut bâtir le Louvre, mais à peine eut-il
le temps d'en faire jeter les fondements, VOLT.
.Moeurs, 126. Ce fut dans ce terrain désert et ma-
récageux [près de la Neva], qui ne communique à
la terre que par un seul chemin, qu'il [Pierre Ier]
jeta les premiers fondements de Pétershourg, au
soixantième degré de latitude et au quarante-qua-
trième et demi de longitude, ID. Russie, i, 13.
|| 2° Au plur. Il se dit quelquefois de l'excava-
tion pour asseoir les fondements. Creuser les fon-
dements ■ d'une citadelle qu'on veut bâtir. || 3° Par
extension. Les fondements d'une ville. Puissent
tous ses voisins [de Rome] ensemble conjurés
Saper ses fondements encor mal assurés! CORN.
Hor. iv , 6. || Les fondements d'une montagne,
la terre ou les roches sur lesquelles elle repose.
|| Abusivement. Les fondements de là terre, les par-
ties profondes que l'on croyait soutenir la terre.
C'est au Seigneur qu'appartiennent les fondements
de la terre, et c'est sur quoi il a posé le monde,
KAGi, Bible, Rois, i, u, 8. Sur ses antiques fonde-
ments Venait-il ébranler la terre? RAC. Alhal. i, 4.
|| 4° Fig. Le premier établissement d'un empire,
d'un royaume, d'une doctrine. Il pose les fonde-
ments de son Église, BOSS. Hist. n, 6. Il jeta les
fondements d'un grand empire, ID. ib. 7. C'est
par là que les hommes apostoliques jetèrent les pre-
miers fondements de la doctrine du salut, MASS. Ca-
rême, Avenir. || 5° Fig. Ce qui fait le fond, l'appui
la base, le principal soutien. La tragédie a son fon-
dement sur des guerres, CORN. EX. de Uod. Il prend
pour fondement de ses livres la vérité de la pré-
sence réelle, PASC. Prou. 10. L'histoire du peuple de
Dieu qui fait le fondement de la religion, BOSS
Hist. Dessein gén. Voilà comme ces hypocrites abu-
saient de l'Écriture sainte, et avec leur feinte dou-
ceur renversaient tous les fondements de l'Eglise et
des États, ID. Var. xi,§ 94. Les arts.... qui servaient
de fondement à la vie humaine, ID. Hist. i, 1. Sur
tant de fondements sa puissance établie Par vous-
même aujourd'hui ne peut être affaiblie, RAC. Brit.
m, 3. Dieu protège Sion : elle a pour fondements Sa
parole éternelle, ID. Alhal. m, 8. Vous renversez le
fondement de votre salut éternel, MASS. Carême,
Pardon. Voilà ce que plusieurs historiens jisent
qu'on ne peut nier qu'en renversant tous les fonde-
ments de l'histoire ; mais il est sûr qu'on ne peut le
croire sans renverser les fondements de la raison,
VOLT. Moeurs, 45. || 6° Fond, confiance. Il n'y a
point de fondement à faire sur son amitié. Elle [la
vie] vous manquera comme un faux ami au mi-
lieu de vos entreprises ; et vous faites fondement
sur elle comme si elle était bien sûre et fidèle à
ceux qui s'y fient, BOSS. 1er sermon, Purification, 1.
|| 7° Cause, raison, motif. La règle de l'unité de
jour a son fondement sur ce mot d'Aristole, que la
tragédie doit renfermer la durée de son action dans
un tour de soleil, ou tâcher de ne le passer pas de
beaucoup, conN. 3e dise. L'unique fondement de
cette aversion, ID. Rodog. n, 3. Cela sert de fonde-
ment à l'offre, ID. Ex. d'Héracl. Théodore com-
mande et hait sans fondement, ROTR.' Bélis. n, 1.
Que notre âme au sortir d'un roi Entre dans un
ciron ou dans telle autre bête.... Sur un tel fonde-
ment le bramin crut bien faire De prier un sorcier
qu'il logeât la souris, LA FONT. Fabl. ix, 7. Avez-
vous, pour le croire, un juste fondement? MOL. Mis.
iv, 2. Ah! cherche un meilleur fondement Aux
consolations que ton coeur me présente, ID. Psyché,
n, 1. Toutes vos peines sont sans fondement, BOSS.
Lett. Corn. 89. C'est là de tous nos maux le fatal
fondement, BOIL. Épît. m. || Vérité, réalité. Ô ciel!
de ce discours quel est le fondement? RAC. Bajag.
m, 4. Que.mon coeur, chère Ismène, écoute avi-
dement Un discours qui peut-être a peu de fonde*-
menti m. Phèd. n, .1. ||8° Nom vulgaire de l'extré-
mité du gros intestin ou anus. Un employé aux
mines de, diamants du grand Mogol trouva le
moyen de s'en fourrer un dans le fondement, ST-
SIM. 406, 126. Le Seigneur vous enverra des dé-
mangeaisons au fondement, VOLT. Phil. n, 102.
— HIST. xnc s. Les fundemenz des munz sont
èsmeuz et crodlez, kar nostre sires est curuciez,
Rois, p. 206. |] xiu' s. Reprochepardurableleur dona
Dieux, que par le fondement d'arrières sanioient
[saignaient] par lunoison, Psautier, f° 96. Pour
apostumes et autres maladies ki avienent u fon-
dement, ALEBRANT, f° 13. Si redist aillors l'escri-
ture Que de tout le femenin vice Li fondement est
avarice, la Rose, 16548. || xvi" s. La guerre n'a
aultre fondement parmy eulx que la seule jalousie
de la vertu, MONT, I, 241. Depuis l'oesophague jus-
ques au fondement, il n'y a qu'une voye, PARÉ, I,
(5. Les fondemens du temple, AMYOT, Public. 29.
— ÉTYM. Prov. fondament, fundamen ; cat. fo-
nament; espagn. fundamento; ital. fondamento-,
du lat. fundamentum, de fundare, fonder.
FONDER (fon-dé), v. a. || 1° Établir les fonde-
ments d'une construction. Fonder un quai sur pi-
lotis. Ceux qui fondèrent l'abbaye du mont Saint-
Michel sur un roc. || Fonder une ville, être le
premier à la bâtir. Elle [Didon] a fondé une su-
perbe ville, FÉN. Tél. m. Crotone fut fondée par
Myscellus, chef des Achèens, la troisième année de
la xvne olympiade, ROLLIN, Hist. anc. QEuwes, t. ni,
p. 474, dans IACURNE. Il Familièrement et par plai-
santerie. Fonder sa cuisine, pourvoir à ce qui re-
garde la subsistance. La religion chrétienne est
partout incorporée à l'État; et, depuis le pape jus-
qu'au dernier capucin, chacun l'onde son trône ou
sa cuisine sur elle, VOLT. Dial. xxvi, 3. || 2° Fig.
Faire le premier établissement d'une chose. Fonder
une académie, une colonie, un ordre religieux. vVos
aïeux dont Bélus a fondé la noblesse, VOLT. AYBUV.
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