Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 2 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5406698m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49511
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/12/2008
1700
FLE
FLE
FLE
colors Sainte religion florir, la 'Rose, 4 4136. Toute
sa teste [celle de la vieillesse] estoit chenue, Et
blanche cum s'el fust florie, ib. 347. [Clercs] Qui,
quant aus biens du monde, contre raison florissent,
:. DE MEUNG, Test. 54 l. Jadis au tans des anciens
Estoit molt maus, mais que li biens Floriscoit plus
pt ert [était] en face, Barl. et Josaphat, p. 2. |) xive s.
Et avril soit exaussiez, hnnourez, Qui florist de
toutes parts Les prés, les bois et les chams et les
pars [parcs], MACHAUT, p. 4 30. || xv" s. Pour em-
belir et fleurir sa mauvaiseté et retraire la roine
en Angleterre, et remettre en son danger [pou-
voir] et du roi son mari [Edouard II, ■ Isabelle] ,
f'BOiss. î, i, n. || xvie s. [Molinet] aux vers fleuris,
MAHOT, m, 305. Il se doubtoit fort que ses actes
seroient beaux et glorieux, mais que, après avoir
fleury peu de jours, ilz se ieneroient et passeraient
incontinent, AMYOT, Dion, 3p. Il laissa une postérité
qui depuis a flori longtemps au pats, ID. Ci mon. 4.11
s'empara de l'Hespagne, laquelle il trouva florissante
en nombre de peuples, ID. Serlor. 9. L'éloquence a
flori le plus à Rome lorsque.... MONT, I, 380. En la
saison où la science fleurissait le plus, m. n, 206.
' — ÉTYM. Pic. flourir; provenç. florir; espagn.
florecer ; ital. fiprire ; du latin florere ( avec -chan-
gement de conjugaison), dérivé de flos, floris,
fleur. Le présent je fleuris et le participe fleuris-
sant supposent une forme dérivée floriscere.
FLEURISSANT, ANTE (fleu-ri-san, san-t'), adj.
Oui pousse des fleurs; qui est en fleurs. Un vieil-
lard sur son âne aperçut en passant Un pré plein
d'herbe et fleurissant, LA FONT. Fab. vi, 8.
— REM. Fleurissant se dit au propre et florissant
au figuré (voy. I-LORISSANT; voy. aussi à FLEURIR la
remarque 4).
— IHST. xvic s. Une belle plaine fertile et fleu-
rissante, MONT, I, 4 76. Ceulx qui ont donné au
monde leur aage plus actif et fleurissant, m. i, 27».
Fleurissant en santé, en richesses.... ID. n, 36.
Cette divine police lacedemonienne, si longtemps
fleurissante en vertu et «n bonheur, ID. n, 222.
FLEURISTE (fleu-ri-sf), s. m. || i° Amateur de
fleurs, celui qui prend plaisir à les cultiver. Le
fleuriste a un jardin dans un faubourg ; il y court
au lever dû soleil et il en revient à son coucher ;
vous le voyez planté et qui a pris racine au milieu
de ses tulipes, LA BBUY. XIII. Ces petits fleuristes
qui se pâment à l'aspect d'une renoncule, J. J.
iiouss. Iièl. iv, il. H 2° Fleuriste artificiel, celui
qui fait ou vend des fleurs artificielles. || Au fém. et
absolument, ouvrière qui fait des fleurs artificiel-
les. Une habile fleuriste. || 3° Peintre qui s'adonne
particulièrement à peindre les fleurs. Ce peintre
est un bon fleuriste. || On dit maintenant peintre
de fleurs. || 4° Adj. Marchand, marchande fleuriste,
celui, celle qui vend des fleurs artificielles. || Jar-
dinier fleuriste, jardinier qui cultive des fleurs.
(I Jardin fleuriste, jardin destiné à la culture des
Heurs.
— ÉTYM. Fleur; ital. fiorista.
FLEURON (fleu-ron), s. m. || i" Ornement en forme
de fleur. Les fleurons d'une couronne. Une étoffe où
il y a des fleurons. ||Fig. C'est un des plus beaux
fleurons de sa couronne, le plus beau fleuron de sa
couronne, c'est une des importantes prérogatives,
une des plus belles provinces du prince. || 11 se dit
aussi de ce qu'il y a de plus avantageux pour une
personne. Il a perdu le plus beau fleuron de sa cou-
ronne. Plus beau fleuron n'est en votre couronne,
LA FONT. Belph. || Fig. Songez à vous, mon cher
confrère; mettez les derniers fleurons à votre
couronne par les Barmécides [titre d'une pièce
de théâtre], VOLT. Lett. Laharpe, 4 9 nov. 4 777.
Il 2° Ornement qu'on place dans les endroits d'un
livre où il reste de l'espace à remplir et sur le dos
des livres ; ainsi dit parce qu'autrefois il représen-
tait ordinairement des fleurs. || 3" Terme d'archi-
tecture. Ornement sculpté, et représentant une
feuille ou une fleur. || 4° Terme de botanique. Cha-
cune des petites fleurs dont la réunion forme une
fleur composée. || Demi-fleuron, ou fleuron ligule,
nom donné à la disposition des fleurs composées
dans laquelle le limbe de la corolle se termine par
une lame unilatérale et dentée. || 5° Fleuron et
fleurette s'est dit, par plaisanterie, pour fleurette
simplement, au sens de propos galant. Quand,
près de quelque objet, vous jouez quelquefois,
Quoique en pleine santé, d'être presque aux abois,
Et que vous débitez et fleurons et fleurettes Pour
mieux peindre des maux qu'à plaisir vous vous
faites, TH. CORN. VAm. à la mode, 1, 3. || 6e Lé-
gère étoffe de laine, de soie et de fil. || 7° Synonyme
de fleuret 3. Cène fut pas un maigre passe-temps
de lui voir faire des fleurons, des passages et des
cabrioles, Francion, iv, p. 155.
— HIST. xiv s. Une petite couronne d'or, à
treize florons, et a, en chascun fleuron, une es-'
meraude contrefaitte, trois grosses perles et un
grenat, DE LABORDE, Émaux, p. 198. ||xvr s. Plaise
vous donc, noble fleuron royal.... MAROT, 11, 92.
— ÉTYM. Dérivé de fleur; ital. fiorone.
FLEURONNÉ, ÉE (fleu-ro-né, née), adj. || i°Dans
le blason, synonyme de fleuré. || Terme de pa-
léographie. Orné de fleurs. Lettres fleuronnées.
Il Terme de sculpture. Génie fleuronné, enfant
ailé dont la partie inférieure se termine en nais-
sance de rinceaux, de feuillages ou - de fleurs.
H 2° Terme de botanique. Se dit des plantes dont
toutes les fleurs sont des fleurons. || Demi-fleu-
ronné, qui est formé de demi-fleurons.
— HIST. xvi° s. Jà le laurier te p-spare couronne;
Jà le blanc lis dedans ton bers fieuronne, MAROT,
I, 228. Si la beauté se perd, fais-en part de bonne
heure, Tandis qu'en son printemps tu la vois fieu-
ronner, RONS. 276.
— ÉTYM. Fleuron-.
t FLEURONNER (fleu-ro-né) , V. a Orner de
fleurons le cercle d'une couronne.
— ÉTYM. Fleuron.
FLEURS (fleur), s. f. pi. Les règles des femmes,
les menstrues. || Fleurs blanches, nom vulgaire de
la leucorrhée.
— HIST. xive s. Le sanc mestrueus, ce sont les
fleurs de la famé, H. DE HONDEVILLE, f" 8. Le flus
de sanc dit flours ou menstrues, ID. f" 29, verso.
Il xvi' s. Fleurs blanches, PARÉ, I, 34. Les femmes
appellent leur flux de sang par la matrice, mois,
temps, semaines, purgations, fleurs rouges, ID.
XVIII, 68.
— ÉTYM. Fleur; ainsi dit parce qu'on a com-
paré les menstrues, à cause de leur couleur rouge,
à une fleur. Ce qui prouve que c'est bien fleurs
qu'il faut et non flueurs, que quelques-uns ont
proposé comme une rectification, c'est que la basse
latinité dit constamment flores, l'ancien français
fleurs ou flours, et l'italien fiori.
t FLEURTIS (fleur-tî), s. m. Voy. FLEURETIS.
FLEUVE (fleu-v'), s. m. |j i° Grand cours d'eau
auquel plusieurs rivières servent d'affluents et qui
conserve ordinairement son nom jusqu'à la mer. De
même que ces fleuves tant vantés demeurent sans
nom et sans gloire, mêlés dans l'Océan avec les ri-
vières les plus- inconnues, BOSS. Duch. d'Orl. Ce
n'est pas s'opposer à un fleuve que de faire des le-
vées , que d'élever des quais sur ses rives, pour em-
pêcher qu'il ne déborde et ne perde ses eaux dans
la campagne, ID. Sermons, Yêture, Mlle de Bouillon,
1. Ainsi commençait une vie dont les suites devaient
être si glorieuses, semblables à ces fleuves qui s'é-
tendent à mesure qu'ils s'éloignent de leur source
et qui portent enfin partout où ils coulent la commo-
dité et l'abondance, FLÉCHIER, Turenne. Les fleuves
se font presque toujours leur lit, FONTEN. Gugliel-
mini. Des fleuves d'une largeur immense, tels que
l'Amazone, la Plata, l'Orénoque, roulant à grands
flots leurs vagues écuman tes et se débordant en toute
liberté, semblent menacer la terre d'un envahisse-
ment et faire effort pour l'occuper tout entière,
BUFF. Ois. t. xiv, p. 42, dans POUGENS. Les plus
grands fleuves de l'Europe sont le Volga qui a envi-
ron 650 lieues de cours depuis Reschow jusqu'à
Astracan sur la mer Caspienne; le Danube dont le
cours est d'environ 450 lieues depuis les montagnes
de Suisse jusqu'à la mer Noire; le Don ID. Hist.
nat. Pr"uv. Théorie lerr. OEuv. t. 11, p. 66, dans
POUGENS. Tous les fleuves diminuent de jour en
jour, parce que tous les jours les montagnes s'a-
baissent, ID. ib. p. 160. Il y adansl'ancien continent
environ quatre,cent trente fleuves qui tombent im-
médiatement dans l'Océan ou .dans la Méditerranée
et la mer Noire, m. ib. p. 27. C'est autour de leurs
faites [des montagnes] que s'assemblent les nua-
ges et les neiges, qui de là se répandant sans cesse,
forment tous les fleuves et toutes les fontaines,
dont on a si longtemps et si faussement attribué la
source à la mer, VOLT. Physique, Singul. de la nat.
4 0. Les cantons les plus riches de Hollande ont con-
tinuellement le spectacle effrayant de fleuves sus-
pendus à vingt et trente pieds au-dessus du sol, cu-
VIER, Rév. p. 4 60. Pour la première fois les eaux de
ce fleuve moscovite [le Borysthène] allaient porter
une armée française et réfléchir nos armes victo-
rieuses, SÉGUR, Hist. de Nap. vi, 4.||2° Il se dit
quelquefois, en poésie, pour désigner une rivière
quelconque, pourvu cependant que cette rivière
soit donné/?, dans le moment comme grande. I| 3° Fig.
Ce qui abonde et coule comme fait un fleuve. Songe
aux fleuves de sang où ton bras s'est baigné, CORN.
Cinna, iv, 2. Je le plongerai dans un fleuve du
délices, FÊNEL. Tél. iv. || Un fleuve d'éloquence, de
poésie, une éloquence, une poésie qui coule avec
l'abondance et la grandeur d'un fleuve. || 4° Poéti-
quement. Le fleuve de la vie, le cours de la vie.
On ne jette point l'ancre dans le fleuve de la vie,
BKRN. DE ST-PIERRE, Chaum. ind. Il nous faut, dans
son cours, Remonter flots à flots le long fleuve
des jours, LAMART. Méd. 1, 28. || Le fleuve de l'éter-
nité, le temps considéré dans son mouvement éter-
nel. Ce n'est qu'en remontant le fleuve de l'éter-
nité que je puis essayer de parvenir à sa source,
VOLT. Princip. d'action, chap. 3. || 5e Terme de my
thologie. Divinité qui préside à un fleuve. Les at-
tributs d'un fleuve. Absente, quand le fleuve a reçu
nos présents, Elle n'a point offert les voeux que no-
tre zèle Adresse chaque jour à ses flots bienfaisants,
c. DELAV. Paria, 11, 6. || Familièrement. Ruisseler
comme un fleuve, dégoutter d'eau, de pluie. || Terme
de sculpture, de peinture ou de théâtre. Person-
nage allégorique représentant la divinité d'un fleuve
et revêtu d'un costume de convention, surtout dans
les anciens ballets, dont les sujets étaient le plus
souvent mythologiques. Dans des chaconnes et
gavottes, J'ai vu des Fleuves sautillants; J'ai vu
danser deux Matelottes, Trois Jeux, six Plaisirs et
deux Vents, PANABD, Description de l'opéra.
— HIST. xii' s. De tote vertut fait à èsgardeir H
fluives del oevre, se il vient purs fors de la fon-
taine de la pense [pensée], Job, p. 447. || xme s. De
l'autre part, ce m'est avis, Court uns flueves de pa-
radis, Qui Eufrates est apelés, FI. et Bl. v. 2007.
Il xvi* s.On dit en françois trois FFF mauvais voisins,
fleuve, fort, frère, DES ACCORDS, Bigarr. p. 4 59,
dans LACURNE.
— ËTYM. Provenç. fluvi; ital. fluvio ; du lat. flu-
vius, de fluere, couler. L'ancien français avait
aussi flum qui représente le latin flumen.
FLEXIBILITÉ (flè-ksi-bi-li-té), s. f. || 1° Qualité
de ce qui est flexible. La flexibilité du jonc. Pour
étudier convenablement la flexibilité de l'écorce du
globe et les mouvements que cette écorce reçoit de
diverses causes très-complexes, il est indispensable
d'avoir quelques instruments qui fixent d'une ma-
nière certaine les -particularités des mouvements,
MARCHAND, Acad, des se. t. LUI, p. 1259. Il 2° Fig. Il
se dit de ce qui se plie, comme les choses flexibles.
C'est par cette flexibilité [à la volonté de Dieu] que
des personnes qui aiment l'étude ne laissent pas de
s'appliquer avec soin à des entretiens qu'ils n'ai-
ment pas, lorsque-la charité le demande , NICOLE,
Ess. mor.2e traité, chap. 8. L'on possède à la fois
la force et la flexibilité de l'esprit, PASC. Amour.
Il sentit que les mots, semblables à une cire molle,
ont une flexibilité merveilleusement' propre à pren-
dre toutes sortes de formes ; de sorte qu'on les ma-
nie et qu'on les tourne comme on veut? ROLLIN,
Hist. anc. OEuv. t. xi, 2» part. p. 683, dans POUGENS.
J'admire toujours la fécondité et la flexibilité de
votre langue [l'italien] dans laquelle on peut tout
traduire heureusement, VOLT. Lett. Albergati, 4"
nov. 4759. Il Dans le chant, flexibilité de la voix,
qualité qui fait qu'elle peut augmenter ou diminuer
sans le moindre effort l'intensité des sons, et passer
rapidement d'une note à une autre. || Dans la
peinture, flexibilité des contours, le contraire de
raideur, c'est-à-dire trait semblant suivre et expri-
mer la souplesse des chairs.
— HIST. xvie s. La flexibilité de nostre invention
à forger dys raisons à toutes sortes de songes, MONT.
IV, 4 89.
— ÉTYM. Provenç. flexibilitat ; espagn. flexibili-
dad; ital. flessibilità ; du latin flexibilitatem, de
flexibilis, flexible.
FLEXIBLE (flè-ksi-W), adj. || 1° Quise laisse
courber plus ou moins facilement jusqu'à un cer-
tain point sans se briser. Ces expériences appren-
nent que le bois du pied est plus fort et moins
flexible que celui du sommet, BUFF. Hist. nat. t.
vin, p. 208, dans POUGENS La nymphe invisible,
Qui, dans sa prison flexible, Reçoit vos embrasse-
ments, Sous l'écorce qui la presse Répond à votre
tendresse Par de doux frémissements, DELAV. Pa-
ria, 11, 6. Il 2° Fig. Qui cède facilement aux impres-
sions qu'on veut lui donner. Caractère flexible. Le
Seigneur à mes maux est devenu sensible, Dit-il,
et, la pitié l'ayant rendu flexible, Lui-même il s
voulu descendre à mon secours, CORN. Imit. 11, 9.
L'amour de la volonté de Dieu... retranche toute
attache de la pratique de ces exercices, et il nous
rend flexibles à les changer, quand Dieu le veut,
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colors Sainte religion florir, la 'Rose, 4 4136. Toute
sa teste [celle de la vieillesse] estoit chenue, Et
blanche cum s'el fust florie, ib. 347. [Clercs] Qui,
quant aus biens du monde, contre raison florissent,
:. DE MEUNG, Test. 54 l. Jadis au tans des anciens
Estoit molt maus, mais que li biens Floriscoit plus
pt ert [était] en face, Barl. et Josaphat, p. 2. |) xive s.
Et avril soit exaussiez, hnnourez, Qui florist de
toutes parts Les prés, les bois et les chams et les
pars [parcs], MACHAUT, p. 4 30. || xv" s. Pour em-
belir et fleurir sa mauvaiseté et retraire la roine
en Angleterre, et remettre en son danger [pou-
voir] et du roi son mari [Edouard II, ■ Isabelle] ,
f'BOiss. î, i, n. || xvie s. [Molinet] aux vers fleuris,
MAHOT, m, 305. Il se doubtoit fort que ses actes
seroient beaux et glorieux, mais que, après avoir
fleury peu de jours, ilz se ieneroient et passeraient
incontinent, AMYOT, Dion, 3p. Il laissa une postérité
qui depuis a flori longtemps au pats, ID. Ci mon. 4.11
s'empara de l'Hespagne, laquelle il trouva florissante
en nombre de peuples, ID. Serlor. 9. L'éloquence a
flori le plus à Rome lorsque.... MONT, I, 380. En la
saison où la science fleurissait le plus, m. n, 206.
' — ÉTYM. Pic. flourir; provenç. florir; espagn.
florecer ; ital. fiprire ; du latin florere ( avec -chan-
gement de conjugaison), dérivé de flos, floris,
fleur. Le présent je fleuris et le participe fleuris-
sant supposent une forme dérivée floriscere.
FLEURISSANT, ANTE (fleu-ri-san, san-t'), adj.
Oui pousse des fleurs; qui est en fleurs. Un vieil-
lard sur son âne aperçut en passant Un pré plein
d'herbe et fleurissant, LA FONT. Fab. vi, 8.
— REM. Fleurissant se dit au propre et florissant
au figuré (voy. I-LORISSANT; voy. aussi à FLEURIR la
remarque 4).
— IHST. xvic s. Une belle plaine fertile et fleu-
rissante, MONT, I, 4 76. Ceulx qui ont donné au
monde leur aage plus actif et fleurissant, m. i, 27».
Fleurissant en santé, en richesses.... ID. n, 36.
Cette divine police lacedemonienne, si longtemps
fleurissante en vertu et «n bonheur, ID. n, 222.
FLEURISTE (fleu-ri-sf), s. m. || i° Amateur de
fleurs, celui qui prend plaisir à les cultiver. Le
fleuriste a un jardin dans un faubourg ; il y court
au lever dû soleil et il en revient à son coucher ;
vous le voyez planté et qui a pris racine au milieu
de ses tulipes, LA BBUY. XIII. Ces petits fleuristes
qui se pâment à l'aspect d'une renoncule, J. J.
iiouss. Iièl. iv, il. H 2° Fleuriste artificiel, celui
qui fait ou vend des fleurs artificielles. || Au fém. et
absolument, ouvrière qui fait des fleurs artificiel-
les. Une habile fleuriste. || 3° Peintre qui s'adonne
particulièrement à peindre les fleurs. Ce peintre
est un bon fleuriste. || On dit maintenant peintre
de fleurs. || 4° Adj. Marchand, marchande fleuriste,
celui, celle qui vend des fleurs artificielles. || Jar-
dinier fleuriste, jardinier qui cultive des fleurs.
(I Jardin fleuriste, jardin destiné à la culture des
Heurs.
— ÉTYM. Fleur; ital. fiorista.
FLEURON (fleu-ron), s. m. || i" Ornement en forme
de fleur. Les fleurons d'une couronne. Une étoffe où
il y a des fleurons. ||Fig. C'est un des plus beaux
fleurons de sa couronne, le plus beau fleuron de sa
couronne, c'est une des importantes prérogatives,
une des plus belles provinces du prince. || 11 se dit
aussi de ce qu'il y a de plus avantageux pour une
personne. Il a perdu le plus beau fleuron de sa cou-
ronne. Plus beau fleuron n'est en votre couronne,
LA FONT. Belph. || Fig. Songez à vous, mon cher
confrère; mettez les derniers fleurons à votre
couronne par les Barmécides [titre d'une pièce
de théâtre], VOLT. Lett. Laharpe, 4 9 nov. 4 777.
Il 2° Ornement qu'on place dans les endroits d'un
livre où il reste de l'espace à remplir et sur le dos
des livres ; ainsi dit parce qu'autrefois il représen-
tait ordinairement des fleurs. || 3" Terme d'archi-
tecture. Ornement sculpté, et représentant une
feuille ou une fleur. || 4° Terme de botanique. Cha-
cune des petites fleurs dont la réunion forme une
fleur composée. || Demi-fleuron, ou fleuron ligule,
nom donné à la disposition des fleurs composées
dans laquelle le limbe de la corolle se termine par
une lame unilatérale et dentée. || 5° Fleuron et
fleurette s'est dit, par plaisanterie, pour fleurette
simplement, au sens de propos galant. Quand,
près de quelque objet, vous jouez quelquefois,
Quoique en pleine santé, d'être presque aux abois,
Et que vous débitez et fleurons et fleurettes Pour
mieux peindre des maux qu'à plaisir vous vous
faites, TH. CORN. VAm. à la mode, 1, 3. || 6e Lé-
gère étoffe de laine, de soie et de fil. || 7° Synonyme
de fleuret 3. Cène fut pas un maigre passe-temps
de lui voir faire des fleurons, des passages et des
cabrioles, Francion, iv, p. 155.
— HIST. xiv s. Une petite couronne d'or, à
treize florons, et a, en chascun fleuron, une es-'
meraude contrefaitte, trois grosses perles et un
grenat, DE LABORDE, Émaux, p. 198. ||xvr s. Plaise
vous donc, noble fleuron royal.... MAROT, 11, 92.
— ÉTYM. Dérivé de fleur; ital. fiorone.
FLEURONNÉ, ÉE (fleu-ro-né, née), adj. || i°Dans
le blason, synonyme de fleuré. || Terme de pa-
léographie. Orné de fleurs. Lettres fleuronnées.
Il Terme de sculpture. Génie fleuronné, enfant
ailé dont la partie inférieure se termine en nais-
sance de rinceaux, de feuillages ou - de fleurs.
H 2° Terme de botanique. Se dit des plantes dont
toutes les fleurs sont des fleurons. || Demi-fleu-
ronné, qui est formé de demi-fleurons.
— HIST. xvi° s. Jà le laurier te p-spare couronne;
Jà le blanc lis dedans ton bers fieuronne, MAROT,
I, 228. Si la beauté se perd, fais-en part de bonne
heure, Tandis qu'en son printemps tu la vois fieu-
ronner, RONS. 276.
— ÉTYM. Fleuron-.
t FLEURONNER (fleu-ro-né) , V. a Orner de
fleurons le cercle d'une couronne.
— ÉTYM. Fleuron.
FLEURS (fleur), s. f. pi. Les règles des femmes,
les menstrues. || Fleurs blanches, nom vulgaire de
la leucorrhée.
— HIST. xive s. Le sanc mestrueus, ce sont les
fleurs de la famé, H. DE HONDEVILLE, f" 8. Le flus
de sanc dit flours ou menstrues, ID. f" 29, verso.
Il xvi' s. Fleurs blanches, PARÉ, I, 34. Les femmes
appellent leur flux de sang par la matrice, mois,
temps, semaines, purgations, fleurs rouges, ID.
XVIII, 68.
— ÉTYM. Fleur; ainsi dit parce qu'on a com-
paré les menstrues, à cause de leur couleur rouge,
à une fleur. Ce qui prouve que c'est bien fleurs
qu'il faut et non flueurs, que quelques-uns ont
proposé comme une rectification, c'est que la basse
latinité dit constamment flores, l'ancien français
fleurs ou flours, et l'italien fiori.
t FLEURTIS (fleur-tî), s. m. Voy. FLEURETIS.
FLEUVE (fleu-v'), s. m. |j i° Grand cours d'eau
auquel plusieurs rivières servent d'affluents et qui
conserve ordinairement son nom jusqu'à la mer. De
même que ces fleuves tant vantés demeurent sans
nom et sans gloire, mêlés dans l'Océan avec les ri-
vières les plus- inconnues, BOSS. Duch. d'Orl. Ce
n'est pas s'opposer à un fleuve que de faire des le-
vées , que d'élever des quais sur ses rives, pour em-
pêcher qu'il ne déborde et ne perde ses eaux dans
la campagne, ID. Sermons, Yêture, Mlle de Bouillon,
1. Ainsi commençait une vie dont les suites devaient
être si glorieuses, semblables à ces fleuves qui s'é-
tendent à mesure qu'ils s'éloignent de leur source
et qui portent enfin partout où ils coulent la commo-
dité et l'abondance, FLÉCHIER, Turenne. Les fleuves
se font presque toujours leur lit, FONTEN. Gugliel-
mini. Des fleuves d'une largeur immense, tels que
l'Amazone, la Plata, l'Orénoque, roulant à grands
flots leurs vagues écuman tes et se débordant en toute
liberté, semblent menacer la terre d'un envahisse-
ment et faire effort pour l'occuper tout entière,
BUFF. Ois. t. xiv, p. 42, dans POUGENS. Les plus
grands fleuves de l'Europe sont le Volga qui a envi-
ron 650 lieues de cours depuis Reschow jusqu'à
Astracan sur la mer Caspienne; le Danube dont le
cours est d'environ 450 lieues depuis les montagnes
de Suisse jusqu'à la mer Noire; le Don ID. Hist.
nat. Pr"uv. Théorie lerr. OEuv. t. 11, p. 66, dans
POUGENS. Tous les fleuves diminuent de jour en
jour, parce que tous les jours les montagnes s'a-
baissent, ID. ib. p. 160. Il y adansl'ancien continent
environ quatre,cent trente fleuves qui tombent im-
médiatement dans l'Océan ou .dans la Méditerranée
et la mer Noire, m. ib. p. 27. C'est autour de leurs
faites [des montagnes] que s'assemblent les nua-
ges et les neiges, qui de là se répandant sans cesse,
forment tous les fleuves et toutes les fontaines,
dont on a si longtemps et si faussement attribué la
source à la mer, VOLT. Physique, Singul. de la nat.
4 0. Les cantons les plus riches de Hollande ont con-
tinuellement le spectacle effrayant de fleuves sus-
pendus à vingt et trente pieds au-dessus du sol, cu-
VIER, Rév. p. 4 60. Pour la première fois les eaux de
ce fleuve moscovite [le Borysthène] allaient porter
une armée française et réfléchir nos armes victo-
rieuses, SÉGUR, Hist. de Nap. vi, 4.||2° Il se dit
quelquefois, en poésie, pour désigner une rivière
quelconque, pourvu cependant que cette rivière
soit donné/?, dans le moment comme grande. I| 3° Fig.
Ce qui abonde et coule comme fait un fleuve. Songe
aux fleuves de sang où ton bras s'est baigné, CORN.
Cinna, iv, 2. Je le plongerai dans un fleuve du
délices, FÊNEL. Tél. iv. || Un fleuve d'éloquence, de
poésie, une éloquence, une poésie qui coule avec
l'abondance et la grandeur d'un fleuve. || 4° Poéti-
quement. Le fleuve de la vie, le cours de la vie.
On ne jette point l'ancre dans le fleuve de la vie,
BKRN. DE ST-PIERRE, Chaum. ind. Il nous faut, dans
son cours, Remonter flots à flots le long fleuve
des jours, LAMART. Méd. 1, 28. || Le fleuve de l'éter-
nité, le temps considéré dans son mouvement éter-
nel. Ce n'est qu'en remontant le fleuve de l'éter-
nité que je puis essayer de parvenir à sa source,
VOLT. Princip. d'action, chap. 3. || 5e Terme de my
thologie. Divinité qui préside à un fleuve. Les at-
tributs d'un fleuve. Absente, quand le fleuve a reçu
nos présents, Elle n'a point offert les voeux que no-
tre zèle Adresse chaque jour à ses flots bienfaisants,
c. DELAV. Paria, 11, 6. || Familièrement. Ruisseler
comme un fleuve, dégoutter d'eau, de pluie. || Terme
de sculpture, de peinture ou de théâtre. Person-
nage allégorique représentant la divinité d'un fleuve
et revêtu d'un costume de convention, surtout dans
les anciens ballets, dont les sujets étaient le plus
souvent mythologiques. Dans des chaconnes et
gavottes, J'ai vu des Fleuves sautillants; J'ai vu
danser deux Matelottes, Trois Jeux, six Plaisirs et
deux Vents, PANABD, Description de l'opéra.
— HIST. xii' s. De tote vertut fait à èsgardeir H
fluives del oevre, se il vient purs fors de la fon-
taine de la pense [pensée], Job, p. 447. || xme s. De
l'autre part, ce m'est avis, Court uns flueves de pa-
radis, Qui Eufrates est apelés, FI. et Bl. v. 2007.
Il xvi* s.On dit en françois trois FFF mauvais voisins,
fleuve, fort, frère, DES ACCORDS, Bigarr. p. 4 59,
dans LACURNE.
— ËTYM. Provenç. fluvi; ital. fluvio ; du lat. flu-
vius, de fluere, couler. L'ancien français avait
aussi flum qui représente le latin flumen.
FLEXIBILITÉ (flè-ksi-bi-li-té), s. f. || 1° Qualité
de ce qui est flexible. La flexibilité du jonc. Pour
étudier convenablement la flexibilité de l'écorce du
globe et les mouvements que cette écorce reçoit de
diverses causes très-complexes, il est indispensable
d'avoir quelques instruments qui fixent d'une ma-
nière certaine les -particularités des mouvements,
MARCHAND, Acad, des se. t. LUI, p. 1259. Il 2° Fig. Il
se dit de ce qui se plie, comme les choses flexibles.
C'est par cette flexibilité [à la volonté de Dieu] que
des personnes qui aiment l'étude ne laissent pas de
s'appliquer avec soin à des entretiens qu'ils n'ai-
ment pas, lorsque-la charité le demande , NICOLE,
Ess. mor.2e traité, chap. 8. L'on possède à la fois
la force et la flexibilité de l'esprit, PASC. Amour.
Il sentit que les mots, semblables à une cire molle,
ont une flexibilité merveilleusement' propre à pren-
dre toutes sortes de formes ; de sorte qu'on les ma-
nie et qu'on les tourne comme on veut? ROLLIN,
Hist. anc. OEuv. t. xi, 2» part. p. 683, dans POUGENS.
J'admire toujours la fécondité et la flexibilité de
votre langue [l'italien] dans laquelle on peut tout
traduire heureusement, VOLT. Lett. Albergati, 4"
nov. 4759. Il Dans le chant, flexibilité de la voix,
qualité qui fait qu'elle peut augmenter ou diminuer
sans le moindre effort l'intensité des sons, et passer
rapidement d'une note à une autre. || Dans la
peinture, flexibilité des contours, le contraire de
raideur, c'est-à-dire trait semblant suivre et expri-
mer la souplesse des chairs.
— HIST. xvie s. La flexibilité de nostre invention
à forger dys raisons à toutes sortes de songes, MONT.
IV, 4 89.
— ÉTYM. Provenç. flexibilitat ; espagn. flexibili-
dad; ital. flessibilità ; du latin flexibilitatem, de
flexibilis, flexible.
FLEXIBLE (flè-ksi-W), adj. || 1° Quise laisse
courber plus ou moins facilement jusqu'à un cer-
tain point sans se briser. Ces expériences appren-
nent que le bois du pied est plus fort et moins
flexible que celui du sommet, BUFF. Hist. nat. t.
vin, p. 208, dans POUGENS La nymphe invisible,
Qui, dans sa prison flexible, Reçoit vos embrasse-
ments, Sous l'écorce qui la presse Répond à votre
tendresse Par de doux frémissements, DELAV. Pa-
ria, 11, 6. Il 2° Fig. Qui cède facilement aux impres-
sions qu'on veut lui donner. Caractère flexible. Le
Seigneur à mes maux est devenu sensible, Dit-il,
et, la pitié l'ayant rendu flexible, Lui-même il s
voulu descendre à mon secours, CORN. Imit. 11, 9.
L'amour de la volonté de Dieu... retranche toute
attache de la pratique de ces exercices, et il nous
rend flexibles à les changer, quand Dieu le veut,
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