1690
FLA
FLÀ
FLA
de le charger, pour en faire la première épreuve.
|| Flamber un fusil, des pistolets, y brûler une
amorce par précaution quand il y a longtemps
qu'on s'en est servi. || 5" Terme de marine. Flam-
ber un navire, flamber le capitaine d'un navire,
hisser le numéro du navire avec le signal du mé-
contentement, quand l'amiral ou 1s commandant
d'escadre est mécontent de la manoeuvre qu'a faite
un bâtiment. || 6° Fig. Dépenser follement. Il a
flambé sa fortune en peu de temps. || Dévaliser au
jeu ou autrement. Je vis l'autre jour, de mes pro-
pres yeux, flamber un pauvre célestin ; jugez comme
cela paraît à moi, qui suis accoutumée à vous
[Mme de Grignan, qui était joueuse], SÉV. 279.
— HIST. xvie s. Nicolas Nail flambé avant mou-
rir, D'AUB. Bist. i, 76. Et comme ie bonhomme crioit
au ciel, et regardoit d'yeux flàmbans son parricide,
il en receut quatre coups de poignard dans l'esto-
mach, ID. ib. n, 4(8. Attendu la très dangereuse
combustion que pouvoit faire flamber en icelluy
ceste diversité de religions, CARLOIX, VIII, ie. Ny-
voir flamber [briller] au poiact du jour les roses,
RONSARD, 34. Voyant que toute apparence de peste
estait hors du chasteau de Rosny, où l'on avoit
osté les meubles des lieux où il y avoit eu de la
peste, et bien éventé et flambé les logements, vous
y ramenastes madame vostre femme, SULLY, Mém.
t. i, p. 266, dans LACURNE.
— ÊTYM. Flambe. L'ancienne langue disait fia-
mer, usité jusqu'au xvie siècle.
FLAMBERGE (flan-bèr-j'}, s. f. || 1° Nom donné
quelquefois à l'épée du paladin Roland (le nom de
Durandal est beaucoup plus commun, surtout dans
les textes modernes), et à celle de Renaud deMon-
tauban, l'aîné des quatre fils Aymon, dans les
romans de chevalerie. Renaud, s'abandonnant à la
fin sur le Circassien et relevant son épée presque
sur son dos, la rabat avec une force si terrible que
Flamberge partage en deux le bouclier de Sacri-
pant, nu TRESSAN, Roland furieux (traduit de l'A-
rioste), ch. n. |] 2° Par plaisanterie, épée. || Mettre
flamberge au vent, tirer son épée ; et fig. faire
bravade. Mettons flamberge au vent et bravoure
en campagne, MOL. l'Ét. ni, 6. || Elliptiquement.
Moi, l'ennemi mortel des procédés infâmes, Je
m'avance d'abord. — Carlin : J'entends, flamberge
au vent, TH. CORN. D. César d'Avalos, n, i.
— HIST. xvie s. Vien, Attropos, et me coupe la
teste De durandal ou joyeuse ou clarance, Ou de
courtain ou flamberge qu'est preste; Ainsi auray
de mes maulx allégeance, Départie d'amours,
p. 242, dans LACURNE, au mot courtain.
— ÊTYM. D'après Frisch et Diez, flamberge vient
de flanc, et l'allemand bergen, couvrir : couvrant
le flanc. Il y a dans le Garin une épée dite fro-
berge, dont l'étymologie est incertaine, du moins
pour la syllabe fro. L'Arioste dit fusberta, Orl. fur.
H, ( 0. Des étymologistes pensent que flamberge et
froberge sont le même mot.
•f FLAMBERGEANT (flan-bèr-jan), s. m. Terme
de zoologie. Huîtrieret grand courlis,
î FLAMBEUR (flan-beur), adj. m. Tuyaux flam-
beurs, tuyaux par lesquels s'échappe la flamme
dans les appareils destinés au flambage des tissus
de coton.
— ÊTYM. Flamber.
FLAMBOYANT, ANTE (flan-bo-ian, ian-t'; plu-
sieurs disent flan-boi-ian, ian-t'), adj. || 1° Qui
flamboie, qui brille comme le feu. OEil flamboyant.
Regards flamboyants. Je ne doute pas que saint
Léon ne fût accompagné d'un ange armé d'une
épée flamboyante qui fit trembler le roi des Huns
[Attila], VOLT. Dict. phil. Rome {cour de). || Par
Extension. Les lettres qui formaient ces mots : Lord
Kelvil vient de mourir, ces lettres étaient flam-
boyantes, STAEL, Corinne, xn, 2. || Terme d'ar-
chitecture. Gothique flamboyant, gothique qui
emploie des ornements contournés en forme de
flamme, ondoyants, et qui est le second âge de
l'architecture ogivale. || 2° S. f. Flamboyante, fusée
qui a la forme d'une comète.
FLAMBOYER (flan-bo-ier; plusieurs disent flan-
ooi-ié), je flamboyais, nous flamboyions, vous flam-
boyiez; que je flamboie, que nous flamboyions,
que vous flamboyiez ; dans le reste de la conjugai-
son, Vy se change en i devant un e muet), v. n.
Briller avec l'éclat du feu, surtout en parlant des
armes ou des pierreries. Ce diamant flamboie. Gar-
dien des trônes qu'il relève, Son glaive [de la France]
est le céleste glaive Qui flamboie aux portes d'Éden,
v. HUGO, Odes, n, 7. || Par extension. Son oeil flam-
boie. || Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.
— HIST. xi* s. Clere est la lune, les estoiles flam>
bient, Ch. de Roi. CCLVIH. || XIII 0 S. [On ange] Qui
ot [avec] sa flambeant espée Gardoit de paradis
l'antrée, la Passion, rus. de St Brieuc, f° 64. Sei-
gneur, entendes moi, franc chevalier vaillant, Encor
sont tôt entier nostre escu flamboiant, Ne ne somes
plaie [blessés] derrière ne devant, Ch. d'Anlioche,
n, 704. || xive s. L'escu avoit au col, la lance bien
fourbie, Le bacinet ou chief, qui au soleil flamblie,
Guescl. (6062. || xvi* s. Adonc se monstrerent ils
flamboyans avec leurs armets et cuiraces de fer
bien fourby, qui estincelle et reluit comme feu,
AMYOT, Crassus, 45. Je traitte avec vous, courages
flamboians, non de l'ambition blanchie et tour-
noiante à l'entour de la vertu, mais de la vertu
mesme, D'AUB. Hist. n, 489. Ce port et ce vénérable
maintien [d'Alexandre], soubz un visage si jeune,
vermeil et flamboyant, MONT, m, 192.
— ÉTYM. Dérivé de flamber; provenç. flameiar,
flumegar; catal. flamejar; espagn. flamear; ital.
fiammeggiare.
t FLAMBURE (flan-bu-r'), s. f. Tache ou inéga-
lité d'une étoffe qui n'est pas teinte également.
f FLAMET (fla-mè), s. m. Un des noms du flamant.
{ FLAMETTE (fla-mè-f), s. f. La mactre poivrée,
sorte de coquille bivalve qu'on trouve dans la Mé-
diterranée.
■ i FLAMEUR (fla-meur), s. f. Terme de. métal-
lurgie. Fumeron.
t FLAMICHE (fla-mi-ch'), s. f. Nom, dans cer-
taines provinces, d'une pâtisserie composée de fro-
mage, de beurre et d'oeufs.
FLAMINE (fla-mi-n'), s. m. Prêtre chez les Ro-
mains. Les flammes étaient au nombre de quinze,
trois dits flamines majeurs attachés au culte de Ju-
piter, de Mars et de Romulus, et douze dits fla-
mines mineurs attachés chacun à une divinité par-
ticulière.
— ÉTYM. Lat. flamen. Des inscriptions portent
filamen, et l'on a dit que les flamines avaient été
dits ainsi de fllum, fil, parce qu'ils avaient la tête
voilée, ceinte de fils. D'autres y voient fia [g~]men-,
celui qui allume le bûcher, le feu de l'autel-
t FLAMINGANT, ANTE (fla-min-gan, gan-t'),
adj. Qui parle flamand; où l'on parle flamand.
Flandre flamingante. Pays flamingant.
— ÊTYM. Flamenghe ou flaminghe , ancienne
forme féminine de flamand.
f FLAMINIEN, IENNE (fla-mi-niin,niè-n'), adj.
Terme d'antiquité romaine. Qui a rapport à un
flamine. || De Flaminius. La voie Flaminienne, la
voie de Flaminius.
— ÉTYM. Flamine.
1. FLAMME (fla-m'), s. f.\\ 1° Auréole lumineuse
et diversement colorée qui s'élève à la surface des
corps qu'on brûle, et qui résulte de la combustion
des gaz produits par la décomposition de ces corps.
La flamme du foyer. Ce feu ne fait point de flamme.
Volcan qui jette des flammes. Flamme errante et
volage, qui ne prend pas à sa matière', mais qui
court légèrement par-dessus, et que le moindre
souffle éteint tellement que tout s'en perd en un
instant, EOSS.Sermons, Prédic. évangél. a. Embraser
nos vaisseaux, Et la flamme à la main les suivre
sur les eaux, RAC. Andr. i, 2. Sion ne sera plus ;
une flamme cruelle Détruira tous ses ornements, ID.
Athal. m, 8. Non, plutôt que je livre aux flammes,
au carnage, Ces murs, ces citoyens qu'a sauvés
mon courage, VOLT. Brut, iv, 3. Prisonnier avec
moi dans Césarée en flamme, ID. Zaïre, n, 3. La
flamme a été très-bien caractérisée par Newton,
lorsqu'il l'a définie une fumée brûlante, et cette fu-
mée ou vapeur qui brûle n'a jamais la même qua-
lité, la même intensité de chaleur que le corps
combustible duquel elle s'échappe, BUFF. Hist. min.
Introd. 2e part. OEuvres, t. vi, p. 126, dans POU-
GENS. Pendant que nos soldats luttaient encore avec
l'incendie, et que l'armée disputait au feu cette
proie [Moscou], Napoléon, dont on n'avait pas osé
troubler le sommeil pendant la nuit, s'était éveillé
à la double clarté du jour et des flammes, sÉâuR,
Hist. de Nap. vin, 6. On cherche à s'établir; mais
la tempête, toujours active, disperse les premiers
apprêts des bivouacs ; les sapins, tout chargés de
frimas, résistent obstinément aux flammes.... lors-
qu'enfin la flamme l'emportant s'éleva, autour d'elle
les officiers et les soldats apprêtèrent leurs tristes
repas, ID. ib.rx, -H. [ô enfant] .... dans ton enfance
■ un génie Mit une flamme sur ton front, v. HÏÏGO,
Odes, V, 22. || Flamme du Bengale, sorte d'artifice ;
qui lance une lumière colorée de diverses cou-
■ leurs, dont elle teint les objets qu'elle éclaire.
|| Livrer aux flammes, détruire par l'incendie et
■ aussi faire périr sur le bûcher. On compte environ
huit cents personnes livrées aux flammes sous
Marie; une femme grosse accoucha dans le bûcher
même, VOLT. Moeurs, \ 3 o. 11 Porter le fer et la flamme
en un pays, y tuer les gens et y brûler les de-
meures. Dlysse a porté le fer et la flamme au mi-
lieu des Troyens, FÉN. Tél. x. || Fig. Mettre un pays
en flamme, y porter la guerre ou la discorde. Met-
tons encore un coup toute la Grèce en flamme, RAC.
Andr. iv, 3.- Ceux qui diront que les temps de ces
crimes sont passés.... que les flammes des guerres
de religion sont éteintes, font, ce me semble, trop
d'honneur à la nature humaine, VOLT. Mahomet,
Lett. || Il ne voit ni feu ni flamme, se dit d'un
homme resserré dans une étroite prison. || Fig.
Ce qui dévore l'âme. Vous persévérez à retenir ce
bien mal acquis, et je vois toujours dans vos cof-
fres, dit le saint prophète, cette flamme dévorante,
ce trésor d'iniquité, ce bien mal acquis qui renver-
sera peut-être votre maison, et sans doute donnera
la mort à votre âme, BOSS. 3* serm. pour le *"
dim. de l'Avent, i. \\ 2° Les flammes éternelles, les
flammes de l'enfer, les tourments des damnés.
|| Les flammes du purgatoire, les souffrances de
ceux qui sont dans le purgatoire. || 3' Fig. Passion,
ardeur. Et bien que mon sang fût glacé, Mes
propos n'étaient que de flamme, RËGNIER, Ode. Les
discours qui tendent à allumer de telles flammes,
BOSS. Lett. J8i. || Être de flamme pour, être épris
de.... Pour vous elle est de flamme, MOL. l'Ét. i,
6. Il a vu la nature humaine toute de flamme pour
d'autres objets, BOSS. n, Annonc. 1.1| Jeter feu et
flamme contre quelqu'un, être fort irrité contre
quelqu'un et l'exprimer avec une extrême violence.
|| 4° En particulier. La passion de l'amour. Et je
l'ai surpris, là, qui faisait à madame L'injurieux
aveu d'une coupable flamme, MOL. Tart. m, 6. Une
flamme mal éteinte est facile à ranimer, SÉV. 416.
L'un peut tracer en vers une amoureuse flamme,
BOIL. Art p. i. Ma flamme par Hector fut jadis al-
lumée, RAC. Andr. m, 4. Trop crédules esprits
[femmes] que sa flamme [de Thésée] a trompés, ID.
Phèdre, î, -t. Je verrai le témoin de ma flamme
adultère, ID. t&. m, 3. Le ciel mit dans mon sein
une flamme funeste, ID. ib. v, 7. || Au phir. El!
souvent sans raison les objets de nos flammes
Frappent nos yeux ensemble et saisissent nos
âmes, CORN. Méd. n, 6. Je suis ravi de voir qu'au
milieu de vos flammes.... ID. 4ndrom.iv, 6. Othon
n'a pas pour elle éteint toutes ses flammes, ID.
Othon, n, 4, || 5° Terme de marine. Bande d'étoffe
plus ou moins large et longue, aujourd'hui généra- -
lement pointue par un bout, autrefois fendue à son
extrémité flottante, et terminée par ' une double
langue, qu'on met, pour parer le vaisseau, au
grand mât et aux vergues. Sur ce que vous m'é-
crivez concernant le pavillon de vice-amiral, je dois
vous dire que M. le duc de Vivonne, qui va com«
mander dans la Méditerranée les vaisseaux que S. M.
a fait armer à Toulon, ne portera qu'une flamme;
ainsi le roi veut que vous en fassiez de même, sauf
à porter le pavillon de vice-amiral lorsque vous en-
trerez dans les ports de l'obéissance de S. M., SEI-
GNELAY, au comte d'Estrées, 15 avr. 1679, dans JAL.
|| 6° Morceau d'or en forme de flamme, émaillé en
rouge, qu'on met sur les bagues. || Ornement en
forme de flamme qui termine des vases, des candé-
labres, etc. || Terme de blason. Meuble dont la partie
inférieure est arrondie, et la partie supérieure ter-
minée en trois pointes ondoyantes. || 7" Eclat, bril-
lant. La flamme de l'émeraude.'H 8° Défaut du drap
qui n'a pas également trempé dans l'eau du dé-
graissage. .
— HIST. xn" s. Vraiement tost font flamme, Job,
p. 514. || xvi* s. Mes envieux en gectent feu et
flamme, Et par despit chacun d'eux me diffame,
J. MAROT, V, 269. La flamme d'une émotion fieb-
vreuse, MONT, I, 98.
— ÉTYM. Provenç. flama; espagn. flama; por-
tug. flamma; ital. flamma; du lat. flamma, qui est
pour flagma, de flagrare, et qui tient au grec ÇXÉ-
yeiv, brûler,brûler, briller.
2. FLAMMÉ (fla-m'), s. f. || 1° Sorte de lancette
pour saigner les chevaux. || 2" Sorte de ciseau pour
diviser les blocs d'ardoise.
— HIST. xive s. Lanceola cum qua vena aperitur,
gallice flieme, DU CANGE , flammeriari.
— ÉTYM. "Wallon, flime; provenç. flecme; esp.
flemc; piém. jiama; holland. vlym; angl. fleam;
anc. haut-ail. fliedimâ; du lat. phlebotomus, lan-
cette (voy. PHLÉBOTOMIE) .
FLAMMÈCHE (Fla-mè-ch'), s. f. Petite parcelle
enflammée qui s'élève d'un brasier Déjà des flam-
FLA
FLÀ
FLA
de le charger, pour en faire la première épreuve.
|| Flamber un fusil, des pistolets, y brûler une
amorce par précaution quand il y a longtemps
qu'on s'en est servi. || 5" Terme de marine. Flam-
ber un navire, flamber le capitaine d'un navire,
hisser le numéro du navire avec le signal du mé-
contentement, quand l'amiral ou 1s commandant
d'escadre est mécontent de la manoeuvre qu'a faite
un bâtiment. || 6° Fig. Dépenser follement. Il a
flambé sa fortune en peu de temps. || Dévaliser au
jeu ou autrement. Je vis l'autre jour, de mes pro-
pres yeux, flamber un pauvre célestin ; jugez comme
cela paraît à moi, qui suis accoutumée à vous
[Mme de Grignan, qui était joueuse], SÉV. 279.
— HIST. xvie s. Nicolas Nail flambé avant mou-
rir, D'AUB. Bist. i, 76. Et comme ie bonhomme crioit
au ciel, et regardoit d'yeux flàmbans son parricide,
il en receut quatre coups de poignard dans l'esto-
mach, ID. ib. n, 4(8. Attendu la très dangereuse
combustion que pouvoit faire flamber en icelluy
ceste diversité de religions, CARLOIX, VIII, ie. Ny-
voir flamber [briller] au poiact du jour les roses,
RONSARD, 34. Voyant que toute apparence de peste
estait hors du chasteau de Rosny, où l'on avoit
osté les meubles des lieux où il y avoit eu de la
peste, et bien éventé et flambé les logements, vous
y ramenastes madame vostre femme, SULLY, Mém.
t. i, p. 266, dans LACURNE.
— ÊTYM. Flambe. L'ancienne langue disait fia-
mer, usité jusqu'au xvie siècle.
FLAMBERGE (flan-bèr-j'}, s. f. || 1° Nom donné
quelquefois à l'épée du paladin Roland (le nom de
Durandal est beaucoup plus commun, surtout dans
les textes modernes), et à celle de Renaud deMon-
tauban, l'aîné des quatre fils Aymon, dans les
romans de chevalerie. Renaud, s'abandonnant à la
fin sur le Circassien et relevant son épée presque
sur son dos, la rabat avec une force si terrible que
Flamberge partage en deux le bouclier de Sacri-
pant, nu TRESSAN, Roland furieux (traduit de l'A-
rioste), ch. n. |] 2° Par plaisanterie, épée. || Mettre
flamberge au vent, tirer son épée ; et fig. faire
bravade. Mettons flamberge au vent et bravoure
en campagne, MOL. l'Ét. ni, 6. || Elliptiquement.
Moi, l'ennemi mortel des procédés infâmes, Je
m'avance d'abord. — Carlin : J'entends, flamberge
au vent, TH. CORN. D. César d'Avalos, n, i.
— HIST. xvie s. Vien, Attropos, et me coupe la
teste De durandal ou joyeuse ou clarance, Ou de
courtain ou flamberge qu'est preste; Ainsi auray
de mes maulx allégeance, Départie d'amours,
p. 242, dans LACURNE, au mot courtain.
— ÊTYM. D'après Frisch et Diez, flamberge vient
de flanc, et l'allemand bergen, couvrir : couvrant
le flanc. Il y a dans le Garin une épée dite fro-
berge, dont l'étymologie est incertaine, du moins
pour la syllabe fro. L'Arioste dit fusberta, Orl. fur.
H, ( 0. Des étymologistes pensent que flamberge et
froberge sont le même mot.
•f FLAMBERGEANT (flan-bèr-jan), s. m. Terme
de zoologie. Huîtrieret grand courlis,
î FLAMBEUR (flan-beur), adj. m. Tuyaux flam-
beurs, tuyaux par lesquels s'échappe la flamme
dans les appareils destinés au flambage des tissus
de coton.
— ÊTYM. Flamber.
FLAMBOYANT, ANTE (flan-bo-ian, ian-t'; plu-
sieurs disent flan-boi-ian, ian-t'), adj. || 1° Qui
flamboie, qui brille comme le feu. OEil flamboyant.
Regards flamboyants. Je ne doute pas que saint
Léon ne fût accompagné d'un ange armé d'une
épée flamboyante qui fit trembler le roi des Huns
[Attila], VOLT. Dict. phil. Rome {cour de). || Par
Extension. Les lettres qui formaient ces mots : Lord
Kelvil vient de mourir, ces lettres étaient flam-
boyantes, STAEL, Corinne, xn, 2. || Terme d'ar-
chitecture. Gothique flamboyant, gothique qui
emploie des ornements contournés en forme de
flamme, ondoyants, et qui est le second âge de
l'architecture ogivale. || 2° S. f. Flamboyante, fusée
qui a la forme d'une comète.
FLAMBOYER (flan-bo-ier; plusieurs disent flan-
ooi-ié), je flamboyais, nous flamboyions, vous flam-
boyiez; que je flamboie, que nous flamboyions,
que vous flamboyiez ; dans le reste de la conjugai-
son, Vy se change en i devant un e muet), v. n.
Briller avec l'éclat du feu, surtout en parlant des
armes ou des pierreries. Ce diamant flamboie. Gar-
dien des trônes qu'il relève, Son glaive [de la France]
est le céleste glaive Qui flamboie aux portes d'Éden,
v. HUGO, Odes, n, 7. || Par extension. Son oeil flam-
boie. || Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.
— HIST. xi* s. Clere est la lune, les estoiles flam>
bient, Ch. de Roi. CCLVIH. || XIII 0 S. [On ange] Qui
ot [avec] sa flambeant espée Gardoit de paradis
l'antrée, la Passion, rus. de St Brieuc, f° 64. Sei-
gneur, entendes moi, franc chevalier vaillant, Encor
sont tôt entier nostre escu flamboiant, Ne ne somes
plaie [blessés] derrière ne devant, Ch. d'Anlioche,
n, 704. || xive s. L'escu avoit au col, la lance bien
fourbie, Le bacinet ou chief, qui au soleil flamblie,
Guescl. (6062. || xvi* s. Adonc se monstrerent ils
flamboyans avec leurs armets et cuiraces de fer
bien fourby, qui estincelle et reluit comme feu,
AMYOT, Crassus, 45. Je traitte avec vous, courages
flamboians, non de l'ambition blanchie et tour-
noiante à l'entour de la vertu, mais de la vertu
mesme, D'AUB. Hist. n, 489. Ce port et ce vénérable
maintien [d'Alexandre], soubz un visage si jeune,
vermeil et flamboyant, MONT, m, 192.
— ÉTYM. Dérivé de flamber; provenç. flameiar,
flumegar; catal. flamejar; espagn. flamear; ital.
fiammeggiare.
t FLAMBURE (flan-bu-r'), s. f. Tache ou inéga-
lité d'une étoffe qui n'est pas teinte également.
f FLAMET (fla-mè), s. m. Un des noms du flamant.
{ FLAMETTE (fla-mè-f), s. f. La mactre poivrée,
sorte de coquille bivalve qu'on trouve dans la Mé-
diterranée.
■ i FLAMEUR (fla-meur), s. f. Terme de. métal-
lurgie. Fumeron.
t FLAMICHE (fla-mi-ch'), s. f. Nom, dans cer-
taines provinces, d'une pâtisserie composée de fro-
mage, de beurre et d'oeufs.
FLAMINE (fla-mi-n'), s. m. Prêtre chez les Ro-
mains. Les flammes étaient au nombre de quinze,
trois dits flamines majeurs attachés au culte de Ju-
piter, de Mars et de Romulus, et douze dits fla-
mines mineurs attachés chacun à une divinité par-
ticulière.
— ÉTYM. Lat. flamen. Des inscriptions portent
filamen, et l'on a dit que les flamines avaient été
dits ainsi de fllum, fil, parce qu'ils avaient la tête
voilée, ceinte de fils. D'autres y voient fia [g~]men-,
celui qui allume le bûcher, le feu de l'autel-
t FLAMINGANT, ANTE (fla-min-gan, gan-t'),
adj. Qui parle flamand; où l'on parle flamand.
Flandre flamingante. Pays flamingant.
— ÊTYM. Flamenghe ou flaminghe , ancienne
forme féminine de flamand.
f FLAMINIEN, IENNE (fla-mi-niin,niè-n'), adj.
Terme d'antiquité romaine. Qui a rapport à un
flamine. || De Flaminius. La voie Flaminienne, la
voie de Flaminius.
— ÉTYM. Flamine.
1. FLAMME (fla-m'), s. f.\\ 1° Auréole lumineuse
et diversement colorée qui s'élève à la surface des
corps qu'on brûle, et qui résulte de la combustion
des gaz produits par la décomposition de ces corps.
La flamme du foyer. Ce feu ne fait point de flamme.
Volcan qui jette des flammes. Flamme errante et
volage, qui ne prend pas à sa matière', mais qui
court légèrement par-dessus, et que le moindre
souffle éteint tellement que tout s'en perd en un
instant, EOSS.Sermons, Prédic. évangél. a. Embraser
nos vaisseaux, Et la flamme à la main les suivre
sur les eaux, RAC. Andr. i, 2. Sion ne sera plus ;
une flamme cruelle Détruira tous ses ornements, ID.
Athal. m, 8. Non, plutôt que je livre aux flammes,
au carnage, Ces murs, ces citoyens qu'a sauvés
mon courage, VOLT. Brut, iv, 3. Prisonnier avec
moi dans Césarée en flamme, ID. Zaïre, n, 3. La
flamme a été très-bien caractérisée par Newton,
lorsqu'il l'a définie une fumée brûlante, et cette fu-
mée ou vapeur qui brûle n'a jamais la même qua-
lité, la même intensité de chaleur que le corps
combustible duquel elle s'échappe, BUFF. Hist. min.
Introd. 2e part. OEuvres, t. vi, p. 126, dans POU-
GENS. Pendant que nos soldats luttaient encore avec
l'incendie, et que l'armée disputait au feu cette
proie [Moscou], Napoléon, dont on n'avait pas osé
troubler le sommeil pendant la nuit, s'était éveillé
à la double clarté du jour et des flammes, sÉâuR,
Hist. de Nap. vin, 6. On cherche à s'établir; mais
la tempête, toujours active, disperse les premiers
apprêts des bivouacs ; les sapins, tout chargés de
frimas, résistent obstinément aux flammes.... lors-
qu'enfin la flamme l'emportant s'éleva, autour d'elle
les officiers et les soldats apprêtèrent leurs tristes
repas, ID. ib.rx, -H. [ô enfant] .... dans ton enfance
■ un génie Mit une flamme sur ton front, v. HÏÏGO,
Odes, V, 22. || Flamme du Bengale, sorte d'artifice ;
qui lance une lumière colorée de diverses cou-
■ leurs, dont elle teint les objets qu'elle éclaire.
|| Livrer aux flammes, détruire par l'incendie et
■ aussi faire périr sur le bûcher. On compte environ
huit cents personnes livrées aux flammes sous
Marie; une femme grosse accoucha dans le bûcher
même, VOLT. Moeurs, \ 3 o. 11 Porter le fer et la flamme
en un pays, y tuer les gens et y brûler les de-
meures. Dlysse a porté le fer et la flamme au mi-
lieu des Troyens, FÉN. Tél. x. || Fig. Mettre un pays
en flamme, y porter la guerre ou la discorde. Met-
tons encore un coup toute la Grèce en flamme, RAC.
Andr. iv, 3.- Ceux qui diront que les temps de ces
crimes sont passés.... que les flammes des guerres
de religion sont éteintes, font, ce me semble, trop
d'honneur à la nature humaine, VOLT. Mahomet,
Lett. || Il ne voit ni feu ni flamme, se dit d'un
homme resserré dans une étroite prison. || Fig.
Ce qui dévore l'âme. Vous persévérez à retenir ce
bien mal acquis, et je vois toujours dans vos cof-
fres, dit le saint prophète, cette flamme dévorante,
ce trésor d'iniquité, ce bien mal acquis qui renver-
sera peut-être votre maison, et sans doute donnera
la mort à votre âme, BOSS. 3* serm. pour le *"
dim. de l'Avent, i. \\ 2° Les flammes éternelles, les
flammes de l'enfer, les tourments des damnés.
|| Les flammes du purgatoire, les souffrances de
ceux qui sont dans le purgatoire. || 3' Fig. Passion,
ardeur. Et bien que mon sang fût glacé, Mes
propos n'étaient que de flamme, RËGNIER, Ode. Les
discours qui tendent à allumer de telles flammes,
BOSS. Lett. J8i. || Être de flamme pour, être épris
de.... Pour vous elle est de flamme, MOL. l'Ét. i,
6. Il a vu la nature humaine toute de flamme pour
d'autres objets, BOSS. n, Annonc. 1.1| Jeter feu et
flamme contre quelqu'un, être fort irrité contre
quelqu'un et l'exprimer avec une extrême violence.
|| 4° En particulier. La passion de l'amour. Et je
l'ai surpris, là, qui faisait à madame L'injurieux
aveu d'une coupable flamme, MOL. Tart. m, 6. Une
flamme mal éteinte est facile à ranimer, SÉV. 416.
L'un peut tracer en vers une amoureuse flamme,
BOIL. Art p. i. Ma flamme par Hector fut jadis al-
lumée, RAC. Andr. m, 4. Trop crédules esprits
[femmes] que sa flamme [de Thésée] a trompés, ID.
Phèdre, î, -t. Je verrai le témoin de ma flamme
adultère, ID. t&. m, 3. Le ciel mit dans mon sein
une flamme funeste, ID. ib. v, 7. || Au phir. El!
souvent sans raison les objets de nos flammes
Frappent nos yeux ensemble et saisissent nos
âmes, CORN. Méd. n, 6. Je suis ravi de voir qu'au
milieu de vos flammes.... ID. 4ndrom.iv, 6. Othon
n'a pas pour elle éteint toutes ses flammes, ID.
Othon, n, 4, || 5° Terme de marine. Bande d'étoffe
plus ou moins large et longue, aujourd'hui généra- -
lement pointue par un bout, autrefois fendue à son
extrémité flottante, et terminée par ' une double
langue, qu'on met, pour parer le vaisseau, au
grand mât et aux vergues. Sur ce que vous m'é-
crivez concernant le pavillon de vice-amiral, je dois
vous dire que M. le duc de Vivonne, qui va com«
mander dans la Méditerranée les vaisseaux que S. M.
a fait armer à Toulon, ne portera qu'une flamme;
ainsi le roi veut que vous en fassiez de même, sauf
à porter le pavillon de vice-amiral lorsque vous en-
trerez dans les ports de l'obéissance de S. M., SEI-
GNELAY, au comte d'Estrées, 15 avr. 1679, dans JAL.
|| 6° Morceau d'or en forme de flamme, émaillé en
rouge, qu'on met sur les bagues. || Ornement en
forme de flamme qui termine des vases, des candé-
labres, etc. || Terme de blason. Meuble dont la partie
inférieure est arrondie, et la partie supérieure ter-
minée en trois pointes ondoyantes. || 7" Eclat, bril-
lant. La flamme de l'émeraude.'H 8° Défaut du drap
qui n'a pas également trempé dans l'eau du dé-
graissage. .
— HIST. xn" s. Vraiement tost font flamme, Job,
p. 514. || xvi* s. Mes envieux en gectent feu et
flamme, Et par despit chacun d'eux me diffame,
J. MAROT, V, 269. La flamme d'une émotion fieb-
vreuse, MONT, I, 98.
— ÉTYM. Provenç. flama; espagn. flama; por-
tug. flamma; ital. flamma; du lat. flamma, qui est
pour flagma, de flagrare, et qui tient au grec ÇXÉ-
yeiv, brûler,
2. FLAMMÉ (fla-m'), s. f. || 1° Sorte de lancette
pour saigner les chevaux. || 2" Sorte de ciseau pour
diviser les blocs d'ardoise.
— HIST. xive s. Lanceola cum qua vena aperitur,
gallice flieme, DU CANGE , flammeriari.
— ÉTYM. "Wallon, flime; provenç. flecme; esp.
flemc; piém. jiama; holland. vlym; angl. fleam;
anc. haut-ail. fliedimâ; du lat. phlebotomus, lan-
cette (voy. PHLÉBOTOMIE) .
FLAMMÈCHE (Fla-mè-ch'), s. f. Petite parcelle
enflammée qui s'élève d'un brasier Déjà des flam-
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