1682
FIN
qui adresce ses oevres, BRUN, LATINI, Trésor, p. 257.
|| xiv* s. Richesses ne sont pas le bien final, lequel
l'en quiert pour lui meisme, ORESME, Eth.. vi (40).
Ilxv« s. JEt repondit [le comte de Flandre] que.... il
envoyeroit'-à Tournay par son conseil hastivement
réponse finale, FROISS. H, H, 4 60. Et repeurent,
pour fin finalle, Se ce qui estoit appresté, VILLON,
la Repue de-Mont faucon. || xvie s. La destruction
finale de Carthage, AMYOT, Colon, 63.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. final; ital. finale;
du latin finalis, de finis, fin (voy. FIN 4).
FINALE (fi-na-1'), s. m. Terme de musique. Mor-
ceau d'ensemble qui termine un acte d'opéra. Ce fi-
nale produit un bel effet. || On dit de même finale de
symphonie, filiale de sonate. || Au plur. Des finales.
— ÉTYM. Ital. finale (voy. FINAL).
FINALEMENT (fi-na-le-man), adv. Pour en finir,
en dernier résultat. Il est convenu finalement qu'il
avait tort.
— HIST. xrv* s. Finalment lui et aucuns autres
avoient esté mors [tués], BBRCHEURE, f" 65, recto.
|| xW s. Finalement croi la vie éternelle, MAROT,
V, 342.
— ÉTYM. Finale, et le suffixe ment; Berry, fina-
blement; provenç. finalment; espagn. et ital. final-
mente. Au su" et au xin" siècle, on disait finable-
ment, qui s'est conservé jusque dans le xvr*.
t FINALISTE (fi-na-li-sf), s. m.. Terme de philo-
sophie. Partisan de la doctrine des causes finales.
— ÉTYM. Final.
i FINALITÉ (fi-na-li-té), s. f. Terme de philoso-
phie. Doctrine d'après laquelle on admet que rien
n'est et ne se fait que pour une fin voulue et déter-
minée.
— ÉTYM. Lat. finalitatem (qui ne signifie que
désinence, terminaison), de finalis, final.
FINANCE (fi-nan-s'), s. f.\\ i° Argent comptant.
Il faut que la finance joue; Autrement elles font
la moue Aux amants qu'elles ont vaincus, MAINARD,
Épigr. dans RICHELET. Que si ma dernière ordon-
nance Ne me produit quelque finance, Que ferai-je
sans ton secours ? BOISROBERT, Épît. xu, dans RI-
CHELET. Mais de ce grand sénat les saintes ordon-
nances Eussent peu fait pour nous, seigneur, sans
vos finances, CORN. Fomp. m, 2. Un pince-maille
ayait tant amassé Qu'il ne savait où loger sa fi-
nance, LA FONT. Fabl. x, 6. Quoi ! après la figure
que nous avons faite.... plier bagage, comme des cro-
quants, au premier épuisement de finance I HAMILT.
Gramm. 2. || Il est familier en ce sens. || 2° Autre-
fois, somme d'argent, qui se payait au roi, soit pour
la levée d'une charge, soit pour quelque droit im-
posé. Acheter, vendre une charge sur le pied de
la finance. Une charge de cent mille livres de fi-
nance. || 3° Au plur. L'état de la fortune, les resr
sources pécuniaires d'une personne. Il est mal dans
ses finances. || Il est familier en cet emploi. || 4° Au
plur. Les recettes et les dépenses de l'État. Loi
des finances. Le ministre des finances. Pour nous,
il est impossible que nous ayons jamais de règles
dans nos finances, parce que nous savons toujours
que nous ferons quelque chose, et jamais ce que
nous ferons, MONTESQ. Esp. xni, 4 6. Cette seule
réflexion peut faire comprendre que le ministère
des finances est aujourd'hui cent fois plus difficile
qu'il ne le fut du temps.de Colhert, VOLT. Fol. et lé-
gisl. Édits de S. M. Louis XVI. Je l'avoue à la honte
de ma première édble, ce fut ce livre d'Adam Smith,
encore si peu connu et déjà décrié par l'admini-
stration à laquelle j'avais appartenu, qui me fit
mieux apprécier la multitude de points de contact
par lesquels les finances publiques atteignent cha-
que famille; ce qui leur fait trouver des juges dans
chaque foyer, MOLLIEN, Mém. d'un ministre du trésor
public, i, 9. || Se dit de l'administration qui régit les
deniers de l'Etat. Employé aux finances. || Surin-
tendant des finances, contrôleur général des finan-
ces, intendant des finances, nom donné, dans
l'ancienne monarchie, à des employés supérieurs
dans les finances. || On disait de même : le bureau
des finances, le conseil royal des finances. || 5° Au
plur. L'art d'établir et de régir le trésor public. Il
sait bien les finances. || Il se dit aussi en ce sens au
singulier. La finance était alors, comme la physique,
une science de vaines conjectures, VOLT. Louis XIV,
30. || Esprit de finance, tendance qu'ont les admi-
nistrations publiques à accroître les impôts. Elle en-
tretient [chez les contribuables] cette défiance, et,
s'il faut le dire, cette friponnerie que l'esprit de fi-
nance a fait naître dans toutes nos législations mo-
dernes entre l'Etat et le citoyen, RAYNAL, Hist. phil.
xiv, 23. || 6" Il se dit de ceux qui manient les reve-
nus de l'Etat, ou de ceus ;ai iont de grandes affai-
FIN
res d'argent, banquiers ou capitalistes. Un homme
de finance. Entrer dans la finance. Vous qui dédiez
A messieurs les gens de finance De méchants li-
vres bien payés, LA FONT. Fabl. rta, 4 9. Les gran-
des places de finance valent à la fois le Pactole et
le Létbé, DUCLOS, Morceaux hist. OEuv. t. x,p. 241,
dans PODGENS. De tout temps la finance fut nuisible
au commerce, et dévora le sein qui la nourrit, BAY-
NAL, Hist. phil. XII, 30. || La haute finance, les ban-
quiers, les grands capitalistes. |] Les femmes de
finance, les femmes des financiers. Ces femmes de
finance avaient des toilettes du meilleur goût....
c'est scandaleux, PICARD, Trots quartiers, m, 4.
|| 7" Matières, affaires de finance, matières, affaires
relatives aux finances. || Style de finance, termes de
finance, etc. style, termes employés dans les matiè-
res de finance. || Chiffre de finance, le chiffre ro-
main un peu modifié; on y emploie le caractère ro-
main ou l'italique à la place des capitales, et le 6 à
la place du v. || Ecriture de finance, écriture en
lettres rondes. || Terme de typographie. Caractère
de finance, caractère imitant l'écriture ordinaire.
— HIST. xm* s. Quant on voloit aucun contrain-
dre de venir avant par gardes, il n'i voloit venir,
por legiere finance qu'il fesoit au serjant, BEADM.
LIV, U . || xiv" s. Se je n'ai de l'argent à ma division
[à ma volonté], Querre me faut finance, et il y a
raison, Guescl. 4 26)1. ||xv°s. Ettousjoursgagnoient
povres brigands à dérober et piller villes et chas-
teaux, et y conquéraient si grant avoir que c'estoit
merveille, et devenoient les uns si riches, par espe-
cial ceux qui se faisoient maistres et capitaines des
autres brigands, que il y en avoit de tels qui avoient
bien les finances de soixante mille escus, FROISS. I,
I, 324. Messire Thomas Felleton [fait prisonnier]
fut mis à finance de son maistre messire Jean de
Lignac, à qui il paya trente mille francs, ID. n, n,
8. Pour avoir mené de Lille à Valenciennes, en deux
panniers, sur ung cheval, certains joyaux apparte-
nant à monseigneur [le duc de Bourgogne] pour sur
iceulx faire finances [emprunter dessus], LABORDE,
Émaux, p. 317.
— ÉTYM. Berry, fignance; provenç. finança; ital.
finanza. Finance a eu aussi le sens de fin, de termi-
naison : Poi après prist par mort finance Jehane....
G. GUIART,t. H, p. 480, V. 42604 (21487). Cest aussi
le sens primordial dans finance, argent. Il vient de
l'ancien verbe finer qui signifiait finir, terminer,
conclure en général, et, dans un sens restreint, finir
une affaire, terminer un différend moyennant ar-
gent (voy. FINANCER à l'étymologie).
FINANCÉ, ÉE (fi-nan-sé, sée), part, passé. Payé
au roi pour l'acquisition d'une charge. Une somme
financée.
FINANCER (fi-nan-sé. Le c psend une cédille de-
vant a ou o : finançant, finançons). || i° V. n. Terme
familier. Fournir, débourser de l'argent, avec l'idée
qu'on paye ou trop ou malgré soi. Moi-même, si
j'avais le malheur d'être entre les griffes de la
justice, je ne pourrais m'en tirer qu'en finançant,
LESAGE, Diable boit. chap. 7.11s pes Juifs] ont tou-
jours financé pour obtenir la permission d'avoir des
synagogues, VOLT. Déf. deBolingbroke, 29. |1 2° Y. a.
Anciennement, fournir au roi de l'argent pour une
charge, un droit. Rouillé remit à Desmarets sa
place de directeur des finances en lui remboursant
800 ooo livres qu'il avait financées pour cette charge,
ST-S1M. 424, 409.
— ETYM. Finance. L'ancienne langue employait
finer qui provenait du latin finis et signifiait pro-
prement terminer, d'où le sens de payer une somme
d'argent et de fournir. Le participe était finant,
d'où finance, comme de croyant, croyance, d'extra-
vagant, extravagance, etc.
4. FINANCIER (fi-nan-siô; IV ne se lie jamais;
au pluriel, 1'* se lie : desfi-nan-sié-z enrichis), s. m.
|| i" Celui qui fait des opérations de banque, de
grandes affaires d'argent. Insensiblement Baboucfai-
sait grâce à l'avidité du financier, qui n'est pas au fond
plus avide que les autres hommes, et qui est néces-
saire, VOLT. Babouc. Il était aisé que la maltôte ro-
maine tombât d'elle-même dans la monarchie des
Francs; c'était un art très-compliqué et qui n'entrait
ni dans les idées ni dans les plans de ces peuples
simples ; si les Tartares inondaient aujourd'hui
l'Europe, il faudrait bien des affaires pour leur
faire entendre ce que c'est qu'un financier parmi
nous, MONTESQ. Esp. xxx, 43. || Il se dit aussi de
ceux qui manient les deniers de l'Etat. || 2° Il s'est
dit autrefois de ceux qui avaient la ferme ou la ré-
gie des droits du roi. Si le financier manque son
coup, les courtisans disent de lui : c'est un bour-
geois, un homme de rien, un malotru ; s'il réussit,
FIN
ils lui demandent sa fille, LA J>RUY.VI. M. de là Po-
pelinière n'était pas le plus riche des financiers,
mais il en était le plus fastueux, HARHONTEL, Mém.
iv. || 3° Celui qui entend les affaires de finance.
L'évêque de Paris Gondi, qui se croyait un grand
financier, parce qu'il avait beaucoup d'argent et
qu'iln'en dépensait guère, VOLT. Lett. Vaines, 30
mars 4776. || 4° Familièrement. Homme opulent.
C'est un financier, un gros financier. Le savetier
alors en chantant s'éveillait; Et le financier se
plaignait Que les soins de la Providence N'eussent
pas au marché fait vendre le dormir, LA FONT. Fabl.
vm, 2. || On dit aussi : Il est riche comme un finan-
cier. || 5° Terme de théâtre. Comédien qui joue les
rôles de financier, ceux dans lesquels il faut de la ron-
deur et du laisser-aller, arec une certaine morgue.
— HIST. xv" s. Et dame qui est financhiere [qui
fournit] De tous les biens de mon pourpris, AL.
CEARTIER, OEuvres, p. 754. Les grands et généraux
financiers à l'entrée de Charles VIII à Florence, en
4494, ANDRÉ DE LA VIGNE,. Voyage de Naples, p. 4 49,
dans LACORNE. || xv:* s. Pour estre advocat ou finan-
cier, il n'en faut pas mescognoistre la fourbe qu'il y
a en telles vacations; un honneste homme n'est pas
comptable du vice ou sottise de son mestier, MONT.
IV, 4 58.
— ÉTYM. Finance.
2. FINANCIER, 1ÈRE (fi-nan-siê, siè-r'), adj.
|| 1* Qui a rapport aux finances. Système financier.
Opérations financières. Désordres financiers. || Divi-
sion financière, circonscription établie pour la per-
ception des impôts. || Qui est propre aux gens de
finances. Morgue financière, SAURIN, dans le Dict.
de POITEVIN. || Écriture financière, écriture en let-
tres rondes. [| Terme d'imprimerie. Lettre finan-
cière, sorte de caractère rond. || Chiffres financiers,
petits chiffres romains. || 2° S. f. Terme de cui-
sine. Financière : si vous mêlez des crêtes et ro-
gnons de coq avec des quenelles, des champignons,
des truffes par tranches, des fonds d'artichauts par
petits morceaux, des ris de veau ou des foies de
volailles, le tout cuit à point et préparé comme
les. ragoûts mêlés, cela s'appelle une financière, 2a
Cuisinière de la campagne et de la ville, $. 456.
|| On dit de même : Vol-au-vent à la financière, cô-
telettes à la financière, fricassée de poulet à la fi-
nancière, etc. || Cette locution est probablement née
au 48* siècle, à l'époque où les financiers se signa-
lèrent par le luxe de leur table.
— ÉTYM. Finance.
t FINANCIÈREMENT (fi-nan-siê-re-man), adv. En
matière de finances. || X la manière des financiers.
— ÉTYM. Financière, et le suffixe ment.
FINASSER (fi-na-sé), ». n. Terme familier. User
de mauvaises finesses. Il a beaucoup finassé avec
moi. C'est partrop finasser aussi, MARIV. Préj. vaincu,
se. 8. || Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.
— ÉTYM. Fin 2, avec la finale péjorative asse.
FINASSERIE (fi-na-se-rie), s. ft Terme familier.
Petite ou mauvaise finesse.
— ÉTYM. Finasser.
FINASSEUR, EUSE (fi-na-seur, seû-z'), s. m. et f.
Celui, celle qui finasse.
— ÉTYM. Finasser.
fFINASSIER, 1ÈRE (fi-na-sié, siè-r'), s. m. et f.
Celui, celle qui emploie des finasseries. || Adj. Un
caractère finassier.
— ÉTYM. Finasser.
+ FINÂTRE (fi-nâ-tr'), s. f. Soie de mauvaise qua-
lité.*
FINAUD, AUDE (fi-nô, nô-d'), adj. Terme fami-
lier et en mauvaise part. Qui a une finesse dont il
est bon de se défier. Un paysan finaud. || Substanti-
vement. C'est un finaud.
— ÉTYM. Dérivé de/in. 2.
FINEMENT (fi-ne-man), ado. || i" D'une façon
fine, avec élégance et délicatesse. Un buste fine-
ment modelé. Une broderie finement faite. || 2° D'une
façon menue, fine, déliée. Du Un filé finement. Leur
bec droit, conique, est un peu crochu à son extré-
mité et les bords sont finement dentelés, BUFF. Ois.
t. xvi, p. 4 50, dans POUGENS, Le croupion et les cou-
vertures supérieures de laquelle jaunes, rayées fine-
ment de brun, ID. ib. t. vm, p. 62. || Fig. Peu i
peu. Il [le temps] nous dérobe si subtilement que
nous ne sentons pas son larcin; il nous mène si
finement aux extrémités opposées, que nous y arri-
vons sans y penser, BOSS. 4« sermon, Carême, JM.
nit. 3. || 3° Il se dit des sens. Ce rhythme fait
pour être finement senti par un organe délicat,
et non pour être marqué à grand bruit par un
bâton d'orchestre, BUFF. Ois. t. rx, p. 4*4, dant
POUGENS. || 4° Avec us esprit délicat et subtil
FIN
qui adresce ses oevres, BRUN, LATINI, Trésor, p. 257.
|| xiv* s. Richesses ne sont pas le bien final, lequel
l'en quiert pour lui meisme, ORESME, Eth.. vi (40).
Ilxv« s. JEt repondit [le comte de Flandre] que.... il
envoyeroit'-à Tournay par son conseil hastivement
réponse finale, FROISS. H, H, 4 60. Et repeurent,
pour fin finalle, Se ce qui estoit appresté, VILLON,
la Repue de-Mont faucon. || xvie s. La destruction
finale de Carthage, AMYOT, Colon, 63.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. final; ital. finale;
du latin finalis, de finis, fin (voy. FIN 4).
FINALE (fi-na-1'), s. m. Terme de musique. Mor-
ceau d'ensemble qui termine un acte d'opéra. Ce fi-
nale produit un bel effet. || On dit de même finale de
symphonie, filiale de sonate. || Au plur. Des finales.
— ÉTYM. Ital. finale (voy. FINAL).
FINALEMENT (fi-na-le-man), adv. Pour en finir,
en dernier résultat. Il est convenu finalement qu'il
avait tort.
— HIST. xrv* s. Finalment lui et aucuns autres
avoient esté mors [tués], BBRCHEURE, f" 65, recto.
|| xW s. Finalement croi la vie éternelle, MAROT,
V, 342.
— ÉTYM. Finale, et le suffixe ment; Berry, fina-
blement; provenç. finalment; espagn. et ital. final-
mente. Au su" et au xin" siècle, on disait finable-
ment, qui s'est conservé jusque dans le xvr*.
t FINALISTE (fi-na-li-sf), s. m.. Terme de philo-
sophie. Partisan de la doctrine des causes finales.
— ÉTYM. Final.
i FINALITÉ (fi-na-li-té), s. f. Terme de philoso-
phie. Doctrine d'après laquelle on admet que rien
n'est et ne se fait que pour une fin voulue et déter-
minée.
— ÉTYM. Lat. finalitatem (qui ne signifie que
désinence, terminaison), de finalis, final.
FINANCE (fi-nan-s'), s. f.\\ i° Argent comptant.
Il faut que la finance joue; Autrement elles font
la moue Aux amants qu'elles ont vaincus, MAINARD,
Épigr. dans RICHELET. Que si ma dernière ordon-
nance Ne me produit quelque finance, Que ferai-je
sans ton secours ? BOISROBERT, Épît. xu, dans RI-
CHELET. Mais de ce grand sénat les saintes ordon-
nances Eussent peu fait pour nous, seigneur, sans
vos finances, CORN. Fomp. m, 2. Un pince-maille
ayait tant amassé Qu'il ne savait où loger sa fi-
nance, LA FONT. Fabl. x, 6. Quoi ! après la figure
que nous avons faite.... plier bagage, comme des cro-
quants, au premier épuisement de finance I HAMILT.
Gramm. 2. || Il est familier en ce sens. || 2° Autre-
fois, somme d'argent, qui se payait au roi, soit pour
la levée d'une charge, soit pour quelque droit im-
posé. Acheter, vendre une charge sur le pied de
la finance. Une charge de cent mille livres de fi-
nance. || 3° Au plur. L'état de la fortune, les resr
sources pécuniaires d'une personne. Il est mal dans
ses finances. || Il est familier en cet emploi. || 4° Au
plur. Les recettes et les dépenses de l'État. Loi
des finances. Le ministre des finances. Pour nous,
il est impossible que nous ayons jamais de règles
dans nos finances, parce que nous savons toujours
que nous ferons quelque chose, et jamais ce que
nous ferons, MONTESQ. Esp. xni, 4 6. Cette seule
réflexion peut faire comprendre que le ministère
des finances est aujourd'hui cent fois plus difficile
qu'il ne le fut du temps.de Colhert, VOLT. Fol. et lé-
gisl. Édits de S. M. Louis XVI. Je l'avoue à la honte
de ma première édble, ce fut ce livre d'Adam Smith,
encore si peu connu et déjà décrié par l'admini-
stration à laquelle j'avais appartenu, qui me fit
mieux apprécier la multitude de points de contact
par lesquels les finances publiques atteignent cha-
que famille; ce qui leur fait trouver des juges dans
chaque foyer, MOLLIEN, Mém. d'un ministre du trésor
public, i, 9. || Se dit de l'administration qui régit les
deniers de l'Etat. Employé aux finances. || Surin-
tendant des finances, contrôleur général des finan-
ces, intendant des finances, nom donné, dans
l'ancienne monarchie, à des employés supérieurs
dans les finances. || On disait de même : le bureau
des finances, le conseil royal des finances. || 5° Au
plur. L'art d'établir et de régir le trésor public. Il
sait bien les finances. || Il se dit aussi en ce sens au
singulier. La finance était alors, comme la physique,
une science de vaines conjectures, VOLT. Louis XIV,
30. || Esprit de finance, tendance qu'ont les admi-
nistrations publiques à accroître les impôts. Elle en-
tretient [chez les contribuables] cette défiance, et,
s'il faut le dire, cette friponnerie que l'esprit de fi-
nance a fait naître dans toutes nos législations mo-
dernes entre l'Etat et le citoyen, RAYNAL, Hist. phil.
xiv, 23. || 6" Il se dit de ceux qui manient les reve-
nus de l'Etat, ou de ceus ;ai iont de grandes affai-
FIN
res d'argent, banquiers ou capitalistes. Un homme
de finance. Entrer dans la finance. Vous qui dédiez
A messieurs les gens de finance De méchants li-
vres bien payés, LA FONT. Fabl. rta, 4 9. Les gran-
des places de finance valent à la fois le Pactole et
le Létbé, DUCLOS, Morceaux hist. OEuv. t. x,p. 241,
dans PODGENS. De tout temps la finance fut nuisible
au commerce, et dévora le sein qui la nourrit, BAY-
NAL, Hist. phil. XII, 30. || La haute finance, les ban-
quiers, les grands capitalistes. |] Les femmes de
finance, les femmes des financiers. Ces femmes de
finance avaient des toilettes du meilleur goût....
c'est scandaleux, PICARD, Trots quartiers, m, 4.
|| 7" Matières, affaires de finance, matières, affaires
relatives aux finances. || Style de finance, termes de
finance, etc. style, termes employés dans les matiè-
res de finance. || Chiffre de finance, le chiffre ro-
main un peu modifié; on y emploie le caractère ro-
main ou l'italique à la place des capitales, et le 6 à
la place du v. || Ecriture de finance, écriture en
lettres rondes. || Terme de typographie. Caractère
de finance, caractère imitant l'écriture ordinaire.
— HIST. xm* s. Quant on voloit aucun contrain-
dre de venir avant par gardes, il n'i voloit venir,
por legiere finance qu'il fesoit au serjant, BEADM.
LIV, U . || xiv" s. Se je n'ai de l'argent à ma division
[à ma volonté], Querre me faut finance, et il y a
raison, Guescl. 4 26)1. ||xv°s. Ettousjoursgagnoient
povres brigands à dérober et piller villes et chas-
teaux, et y conquéraient si grant avoir que c'estoit
merveille, et devenoient les uns si riches, par espe-
cial ceux qui se faisoient maistres et capitaines des
autres brigands, que il y en avoit de tels qui avoient
bien les finances de soixante mille escus, FROISS. I,
I, 324. Messire Thomas Felleton [fait prisonnier]
fut mis à finance de son maistre messire Jean de
Lignac, à qui il paya trente mille francs, ID. n, n,
8. Pour avoir mené de Lille à Valenciennes, en deux
panniers, sur ung cheval, certains joyaux apparte-
nant à monseigneur [le duc de Bourgogne] pour sur
iceulx faire finances [emprunter dessus], LABORDE,
Émaux, p. 317.
— ÉTYM. Berry, fignance; provenç. finança; ital.
finanza. Finance a eu aussi le sens de fin, de termi-
naison : Poi après prist par mort finance Jehane....
G. GUIART,t. H, p. 480, V. 42604 (21487). Cest aussi
le sens primordial dans finance, argent. Il vient de
l'ancien verbe finer qui signifiait finir, terminer,
conclure en général, et, dans un sens restreint, finir
une affaire, terminer un différend moyennant ar-
gent (voy. FINANCER à l'étymologie).
FINANCÉ, ÉE (fi-nan-sé, sée), part, passé. Payé
au roi pour l'acquisition d'une charge. Une somme
financée.
FINANCER (fi-nan-sé. Le c psend une cédille de-
vant a ou o : finançant, finançons). || i° V. n. Terme
familier. Fournir, débourser de l'argent, avec l'idée
qu'on paye ou trop ou malgré soi. Moi-même, si
j'avais le malheur d'être entre les griffes de la
justice, je ne pourrais m'en tirer qu'en finançant,
LESAGE, Diable boit. chap. 7.11s pes Juifs] ont tou-
jours financé pour obtenir la permission d'avoir des
synagogues, VOLT. Déf. deBolingbroke, 29. |1 2° Y. a.
Anciennement, fournir au roi de l'argent pour une
charge, un droit. Rouillé remit à Desmarets sa
place de directeur des finances en lui remboursant
800 ooo livres qu'il avait financées pour cette charge,
ST-S1M. 424, 409.
— ETYM. Finance. L'ancienne langue employait
finer qui provenait du latin finis et signifiait pro-
prement terminer, d'où le sens de payer une somme
d'argent et de fournir. Le participe était finant,
d'où finance, comme de croyant, croyance, d'extra-
vagant, extravagance, etc.
4. FINANCIER (fi-nan-siô; IV ne se lie jamais;
au pluriel, 1'* se lie : desfi-nan-sié-z enrichis), s. m.
|| i" Celui qui fait des opérations de banque, de
grandes affaires d'argent. Insensiblement Baboucfai-
sait grâce à l'avidité du financier, qui n'est pas au fond
plus avide que les autres hommes, et qui est néces-
saire, VOLT. Babouc. Il était aisé que la maltôte ro-
maine tombât d'elle-même dans la monarchie des
Francs; c'était un art très-compliqué et qui n'entrait
ni dans les idées ni dans les plans de ces peuples
simples ; si les Tartares inondaient aujourd'hui
l'Europe, il faudrait bien des affaires pour leur
faire entendre ce que c'est qu'un financier parmi
nous, MONTESQ. Esp. xxx, 43. || Il se dit aussi de
ceux qui manient les deniers de l'Etat. || 2° Il s'est
dit autrefois de ceux qui avaient la ferme ou la ré-
gie des droits du roi. Si le financier manque son
coup, les courtisans disent de lui : c'est un bour-
geois, un homme de rien, un malotru ; s'il réussit,
FIN
ils lui demandent sa fille, LA J>RUY.VI. M. de là Po-
pelinière n'était pas le plus riche des financiers,
mais il en était le plus fastueux, HARHONTEL, Mém.
iv. || 3° Celui qui entend les affaires de finance.
L'évêque de Paris Gondi, qui se croyait un grand
financier, parce qu'il avait beaucoup d'argent et
qu'iln'en dépensait guère, VOLT. Lett. Vaines, 30
mars 4776. || 4° Familièrement. Homme opulent.
C'est un financier, un gros financier. Le savetier
alors en chantant s'éveillait; Et le financier se
plaignait Que les soins de la Providence N'eussent
pas au marché fait vendre le dormir, LA FONT. Fabl.
vm, 2. || On dit aussi : Il est riche comme un finan-
cier. || 5° Terme de théâtre. Comédien qui joue les
rôles de financier, ceux dans lesquels il faut de la ron-
deur et du laisser-aller, arec une certaine morgue.
— HIST. xv" s. Et dame qui est financhiere [qui
fournit] De tous les biens de mon pourpris, AL.
CEARTIER, OEuvres, p. 754. Les grands et généraux
financiers à l'entrée de Charles VIII à Florence, en
4494, ANDRÉ DE LA VIGNE,. Voyage de Naples, p. 4 49,
dans LACORNE. || xv:* s. Pour estre advocat ou finan-
cier, il n'en faut pas mescognoistre la fourbe qu'il y
a en telles vacations; un honneste homme n'est pas
comptable du vice ou sottise de son mestier, MONT.
IV, 4 58.
— ÉTYM. Finance.
2. FINANCIER, 1ÈRE (fi-nan-siê, siè-r'), adj.
|| 1* Qui a rapport aux finances. Système financier.
Opérations financières. Désordres financiers. || Divi-
sion financière, circonscription établie pour la per-
ception des impôts. || Qui est propre aux gens de
finances. Morgue financière, SAURIN, dans le Dict.
de POITEVIN. || Écriture financière, écriture en let-
tres rondes. [| Terme d'imprimerie. Lettre finan-
cière, sorte de caractère rond. || Chiffres financiers,
petits chiffres romains. || 2° S. f. Terme de cui-
sine. Financière : si vous mêlez des crêtes et ro-
gnons de coq avec des quenelles, des champignons,
des truffes par tranches, des fonds d'artichauts par
petits morceaux, des ris de veau ou des foies de
volailles, le tout cuit à point et préparé comme
les. ragoûts mêlés, cela s'appelle une financière, 2a
Cuisinière de la campagne et de la ville, $. 456.
|| On dit de même : Vol-au-vent à la financière, cô-
telettes à la financière, fricassée de poulet à la fi-
nancière, etc. || Cette locution est probablement née
au 48* siècle, à l'époque où les financiers se signa-
lèrent par le luxe de leur table.
— ÉTYM. Finance.
t FINANCIÈREMENT (fi-nan-siê-re-man), adv. En
matière de finances. || X la manière des financiers.
— ÉTYM. Financière, et le suffixe ment.
FINASSER (fi-na-sé), ». n. Terme familier. User
de mauvaises finesses. Il a beaucoup finassé avec
moi. C'est partrop finasser aussi, MARIV. Préj. vaincu,
se. 8. || Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.
— ÉTYM. Fin 2, avec la finale péjorative asse.
FINASSERIE (fi-na-se-rie), s. ft Terme familier.
Petite ou mauvaise finesse.
— ÉTYM. Finasser.
FINASSEUR, EUSE (fi-na-seur, seû-z'), s. m. et f.
Celui, celle qui finasse.
— ÉTYM. Finasser.
fFINASSIER, 1ÈRE (fi-na-sié, siè-r'), s. m. et f.
Celui, celle qui emploie des finasseries. || Adj. Un
caractère finassier.
— ÉTYM. Finasser.
+ FINÂTRE (fi-nâ-tr'), s. f. Soie de mauvaise qua-
lité.*
FINAUD, AUDE (fi-nô, nô-d'), adj. Terme fami-
lier et en mauvaise part. Qui a une finesse dont il
est bon de se défier. Un paysan finaud. || Substanti-
vement. C'est un finaud.
— ÉTYM. Dérivé de/in. 2.
FINEMENT (fi-ne-man), ado. || i" D'une façon
fine, avec élégance et délicatesse. Un buste fine-
ment modelé. Une broderie finement faite. || 2° D'une
façon menue, fine, déliée. Du Un filé finement. Leur
bec droit, conique, est un peu crochu à son extré-
mité et les bords sont finement dentelés, BUFF. Ois.
t. xvi, p. 4 50, dans POUGENS, Le croupion et les cou-
vertures supérieures de laquelle jaunes, rayées fine-
ment de brun, ID. ib. t. vm, p. 62. || Fig. Peu i
peu. Il [le temps] nous dérobe si subtilement que
nous ne sentons pas son larcin; il nous mène si
finement aux extrémités opposées, que nous y arri-
vons sans y penser, BOSS. 4« sermon, Carême, JM.
nit. 3. || 3° Il se dit des sens. Ce rhythme fait
pour être finement senti par un organe délicat,
et non pour être marqué à grand bruit par un
bâton d'orchestre, BUFF. Ois. t. rx, p. 4*4, dant
POUGENS. || 4° Avec us esprit délicat et subtil
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