Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 2 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5406698m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49511
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/12/2008
FID
du roi; les formules de Marculfe, par celui d'an-
trustions du roi ; nos premiers historiens, par celui
de leudes, de fidèles; et les suivants, par celui de vas-
saux et seigneurs, MONTESQ. Esp. xxx, te. Chamarré
de vieux oripeaux, Ce roi, grand avaleur d'impôts,
Marche entouré de ses fidèles, BËRANG. Ch. le Simple.
— HIST. xie s. An la sameine [semaine] qued il
s'en dut aler, Vint une voiztreiz feiz en la citet, Hors
del sacrarie [sanctuaire] par cumandement Deu, Ki
ses fideilz si ad tuz amuiet [rendus muets], St
Alexis, LIX. Que jel suivrai od mil de mes fedeilz,
Ch. de Roi. vi. || XII" s. Recevez le conseil, sire, e
l'asensement De celui qui vus est fedeilz veraiement,
Th. le mart. 80. E jo susciterai à mun oes [à mon
besoin] pruveire [prêtre] fedeil ki sulunc mun quer
se deduirra, Rois, p. i 0.
— ÉTYM. Provenç. fizel, fiel; catal. fidel, fiel;
espagn. et portug. fiel; ital. fedele; du lat. fidelis,
de fides, foi (voy. ce mot; voy. aussi FÉAL, qui est
le même mot que fidèle).
FIDÈLEMENT (fi-dè-le-man), adv. D'une ma-
nière fidèle, exacte. Une de vos amies vous dira que
je suis le meilleur garçon du monde, et que, pour
aimer en cinq ou six lieux à la fois, il n'y a per-
sonne qui le fasse si fidèlement que moi, VOIT. Lett.
78. Dans tous mes maux, je me suis encore con-
servé ma mémoire tout, entière; et je crois qu'elle
me servira fidèlement quand ce sera pour vous.,
puisque vous y avez autant de part que personne,
ID. Lett. 8. Les petits esprits [les sympathies] se sont
bien communiqués, et sont passés bien fidèlement
de Livry en Provence, SÉV. 42. Au culte des autels
nos vierges destinées Gardent fidèlement le dépôt
précieux, RAC. Brit. v, 8. Qu'elle soit cependant fi-
dèlement servie, m. Bajag. iv, 8. Encore une fois,
le comte de Boulainvilliers a bien raison d'assurer
qu'un jésuite ne peut écrire fidèlement l'histoire,
YOLT. Moeurs, i74.
— HIST. xin" s. Feelment li tendre [je lui tien-
drai] la promesse de l'eritage des cieux, Psautier,
t" i 08. || xvi' s. Elle [l'histoire] est une fidelle et haîdie
c onseillere aux princes, leur dit hardiment, fidellement
et sans aucune crainte leurs vices, DU HAILLAN, Hist.
de Fr. Ép. au roi. Combien fidèlement il avoit versé
[il s'était comporté] en sa charge, MONT, II, 35.
— ÊTYM. Fidèle, et le suffixe ment; provenç.
figelmens, fielment, fidelmen; catal. fidelment ; esp.
fielmente; ital. fedelmente.
FIDÉLITÉ (fi-dé-li-té), s. f. || 1° Qualité, de celui
qui est fidèle, attaché à ses devoirs, à ses engage-
ments. La fidélité à ses serments. Quand on veut
soutenir ceux que le sort accable, S force d'être
juste on est souvent coupable, Et la fidélité qu'on
garde imprudemment Après un peu d'éclat traîne
un long châtiment, CORN. Pomp. i, i. Cette fidélité
qu'il garde à ses serviteurs, BOSS. Hist. n, 6. Votre
bonté, madame, avec tranquillité Pouvait se reposer
sur ma fidélité, RAO. Brit. iv, 2. || Jurer fidélité à
un souverain, faire serment de ne manquer à aucun
devoir envers lui. Ils avaient été obligés à lui jurer
fidélité, BOSS. Hist. il, 8. || On dit de même : jurer
fidélité à la constitution. || Qualité qui fait qu'on
garde la foi promise à un souverain. De sorte qu'on
peut assurer comme une vérité incontestable que la
doctrine qui nous oblige à pousser la fidélité envers
les rois jusqu'aux dernières épreuves, est également
établie dans l'ancien et dans le nouveau peuple,
Boss. Tar. 6e avert. § 26. || Conservation des senti-
ments tendres entre amis ou amants. Hélas I me
gardes-tu Cette fidélité, la première vertu? VOLT
Ali. ii, 3. Une fidélité profonde pour un ingrat qui
ne la méritait pas, STAEL, Corinne, xx, 3. || La fidé-
lité d'une femme, qualité qui fait qu'elle ne manque
pas à la foi conjugale. Oh ! ce n'est point légère-
ment qu'on a donné tant d'importance à la fidélité
des femmes, BKADMARCH. Mère coup, n, 2. || 2° Exac-
titude, vérité, sincérité. La fidélité d'un historien,
d'un récit. Avec combien peu de fidélité rapportez-vous
mes paroles, lorsque vous feignez que j'ai dit.... DESC.
Rép. aux cinquièmes abject. 42. La fidélité de la tra-
duction est reconnuepar M. Dow, et cet aveu a d'au-
tant plus de poids que tous deux diffèrent sur quel-
ques autres articles, VOLT. Polit. etlégisl.Frag. hist.
sur l'Inde, xxn. Telles ont été les erreurs et les fautes
de ma jeunesse; j'en ai narré l'histoire avec une fidé-
lité dont mon coeur est content, J. j. ROUSS. Confess.
vi, Il était impossible de soutenir que l'auteur ne
connaissait point le monde, et que le tableau qu'il
en présentait manquait de fidélité, GENLIS, Teill. du
chat. t. m, p. 224, dans POUGENS. || 3° Il se dit de la
mémoire retenant bien et exactement. La fidélité de
la mémoire, des souvenirs. || 4° Probité. La fidé-
lité d'un caissier. H existe des hommes qui ont
DICT. DE U. LANGUE FRAMCAISE.
FIE
pratiqué ce commerce où la fidélité n'avait pour
garant que son utilité même, RAYNAL, hist. phil.
xm, 22. Cette lettre, remise aux mains de la po-
lice, avait révélé toutes les menées au. moyen des-
quelles M. de Czernicheff était parvenu à corrompre
la fidélité des bureaux, THIERS, Hist. du Cons. et de
l'Emp. XLIII. || 5° ^L'ordre de la Fidélité, ordre mi-
litaire de Danemark, composé de dix-neuf des prin-
cipaux seigneurs |du royaume, et institué, en <670,
par le roi Frédéric III. Leur marque .est une croix
blanche, qui se porte au cou, attachée à un ruban
rouge et blanc.
— HIST. xne s. Feeltez firent e homages, Roman
de Rou, v. 9340. || xve s. Le duc de Bourgogne alla
en la duché de Luxembourg pour renouveler les
hommages et les fidélités de ceux de Luxembourg,
dont le duc estoit nouvellement seigneur, OL. DE LA
MARCHE, liv. I, p. 332, dans LACURNE. || XVT* S. Un
honneste gentilhomme avoit rapporté à une damoi-
selle de la cour quelque chose en fidélité [en confi-
dence] d'une très grande dame, BRANT. Dames gai.
t. n, p. 460, dans LACURNE.
— ÉTYM. Provenç. fedeUat, fealtat, feltat, feutat,
feiautat; anc. catal. feeltat; ital. fedeltà; du lat.
fidelitatem, de fidelis, fidèle. L'ancienne forme était
fealté, feelté.
f FIDÉLITJM (fi-dé-li-om'), s. m. Usité seule-
ment dans cette locution: Passer par un fidélium,
accomplir en bloc quelque obligation; s'acquitter
légèrement des commissions dont on est chargé.
— HIST. xvie s. Comme il advient que l'on ait
fondé plusieurs obits en une église, esquels, par long
laps de temps et la multitude d'iceux, il seroit im-
possible de fournir, nos anciens dirent que tout cela
se passoit par un fidélium, qui est la dernière orai-
son dont on ferme les prières des morts, PASQUIER,
Rechercha, liv. vin, p. 700, dans LACURNE.
— ÉTYM. Lat. fidélium, génitif pluriel de fidelis et
dernier mot de la dernière oraison de la messe pour
les morts, oraison qu'on accusait des curés de dire
en bloc pour plusieurs services payés séparément.
f FIDES (fi-dès'), s. Terme d'astronomie. Le 37e des
astéroïdes découverts entre Mars et Jupiter (en 1856).
— ÊTYM. Lat. fides, la foi.
f FIDICULE (fi-di-ku-1'), s. f. Terme d'astrono-
mie. Une des étoiles de la Lyre.
— ÉTYM. Lat. fidicula, petite lyre.
FIDUCIAIRE (fi-du-si^ê-r'), adj. || 1° Qui a rap-
port à la fiducie. || Terme de droit romain. Héritier
fiduciaire, celui qui est chargé de remettre un fidéi-
commis. || 2e Terme d'économie politique. Qui dé-
pend de la confiance. Monnaie fiduciaire, monnaie
de papier. || Circulation fiduciaire, circulation en
papier, la circulation en billets de banque, opposée
à la circulation en espèces métalliques.
— ÉTYM. Lat. fiduciarius, de fiducia, confiance,
de fidere, avoir foi, de fides, foi (voy. FOI).
f FIDUCIAIKEMENT (fi-du-si-ê-re-man), adv.-
Terme de droit et de commerce. D'une manière fi-
duciaire.
— ÉTYM. Fiduciaire, et le suffixe ment.
f FIDUCIE (fi-du-sie), s. f. Terme de droit ro-
main. Contrat de fiducie, contrat par lequel une
personne à qui une chose était livrée comme garan-
tie d'une créance, s'engageait à rétrocéder cette
chose lors du payement de la créance.
— ÊTYM. Lat. fiducia, confiance.
f FIDUCIEL, ELLE (fi-du-si-el, è-1'), adj. Terme
d'horlogerie. Qui sert à guider. Point fiduciel. Ligne
fiducielle.
— ÉTYM.Lat. fiducia, confiance (voy. FIDUCIAIRE).
FIE, ÉE (fi-é, ée), part, passé. Remis à la foi de.
Un secret fié à ma discrétion.
FIEF (fièf), s. m. || i" Terme de féodalité. Do-
maine noble, relevant du seigneur d'un autre do-
maine, concédé sous condition de foi et hommage
et assujetti à certains services et à certaines re-
devances. Les biens réservés pour les leudes furent
appelés des biens fiscaux, des bénéfices, des hon-
neurs, des fiefs, dans les divers auteurs et dans les
divers temps, MONTESQ. Esp. xxx, 16. Ceux qui ont
écrit le livre des fiefs nous apprennent que d'abord
les seigneurs purent les ôter à leur volonté ; qu'en-
suite ils les assurèrent pour un an, et après les don-
nèrent pour la vie, m. ib. Celui qui avait le fief avait
aussi la justice, qui ne s'exerçait que par des com-
positions aux parents et des profits au seigneur, ID.
ib. 20. Je ne puis douter que dès ce temps-là [le
temps des maires du palais] la plupart des fiefs
n'eussent été rendus héréditaires, ID. ib. xxxi, 7.
L'hérédité des fiefs et l'établissement général des ar-
rière-fiefs éteignirent le gouvernement politique et
formèrent le gouvernement féodal ; au lieu de cette
FIE
1665
multitude innombrable de vassaux que les rois avaient
eus, ils n'en eurent plus que quelques-uns dont
les autres dépendirent, ID. ib. 32. || Fig. D'ailleurs,
si par les biens on prise les personnes, Le théâtre
est un fief dont les rentes sont bonnes, CORN. l'Il~
lus. coin, v, 6. [| Fief servant, se disait d'un fiel
quelconque pour en indiquer la dépendance à l'é-
gard de celui dont il relevait et qu'on nommait fief
dominant. || On disait dans le même sens : fief mou-
vant d'un autre fief. || Fief de dignité, celui auquel
était attaché un titre, comme un duché, un comté.
|| Franc-fief, fief possédé par un roturier, avec con-
cession et dispense du roi, contre la règle .'qui ne
permettait pas aux roturiers de tenir des fiefs.
Il Droits de francs-fiefs, taxe de francs-fiefs, droit
domanial qui se levait de temps en temps sur les
roturiers, possesseurs de terres nobles. Lui dire de
songer à faire payer les francs-fiefs dans son gou-
vernement, SEV. 244. || Arrière-fief, fief mouvant
d'un autre fief. || De son domaine faire son fief,
donner en fief une partie de son domaine. || Fiel
suzerain, fief qui ne relevait de personne ou qui ne
relevait que de la couronne. || Fief de corps ou fiel
lige, celui dont le vassal était tenu par l'hommage
lige. || Fief pairie, fief auquel la dignité de pair
était attachée. On disait dans le même sens : les
grands fiefs. |j 2" 11 s'est dit aussi de certaines pro-
priétés, autres que les domaines et possédées de la
même manière que les fiefs. Le droit de chasse, les
essaims d'abeilles pouvaient devenir fiefs.
— HIST. xie s. Le seignur en ki fiu [dans le fief
duquel] il maindra, Lois de Guill. 3. Teres et fiez,
tant com vos en vuldrez, Ch. de Roi. v. X lui lais-je
mes honors et mes fieus, ib. xxin. ' Et à mei [qu'il]
vienne reconoistre son feu, ib. CLXXXIX. || xue s. E
quant en barunie de lui granz Sus tenez, Jugement
en sa curt e dreit i sufferrez, Th. le mart. 45. || xm° s.
Li vileins dit par repruvier, Qu'amur de seignur
n'est pas fieuz, MARIE, Éliduc. Li per furent sage
et jugèrent par droit que li rois Phelippes pooit et
devoit le fief saisir, que li rois Jehans devoit tenir
de lui, Chr. de Rains, p. 133. Il sont aucun fief c'on
apele fiés abregiés [fiefs dans lesquels il est dû des
services limités], BEAUM. XXVIII, 7. Tuitli home de
la conté, qui tienent de fief, ont en lor fiés hautes
justices et basses> ID. LVIII, t. S'eles [les femmes]
tienent fief, eles doivent cel meisme service .que uns
lions devrait, m. xxix, f 9. Se hons de poesté maint
en franc fief, il est démenés comme gentix hons, ID.
xxx, 44. Et le conte de-Champaingne vendi au roy
parmi [pour] quarante mil livres les fiez ci après
nommés, JOINV. 204. || xve s. Si lui donna le jeune
roi quatre cents marcs d'esterlins de rente herita-
blement, à tenir de lui en fief, et à payer chacun
an en la ville de Bruges [Edouard III à Jean de
Hainaut], FROISS. I, I, 27. ||xvie s. Il lui respondit
que ouy, en arriere-fief; mais qu'en proche fief, il
tenoit de M. de Vielleville, CARLOIX, V, 30. En fiefs
abonnés [dont les droits casuels sont remplacés par
une rente ou redevance annuelle] vendus, ne sont
dus quints ni requints, LOTSEL, 674. Les droits dus
par le vassal à son seigneur se paient selon la cous-
tume du fief servant; mais la foi et hommage se
doivent faire en la forme du fief dominant, ID. 694.
En fief de danger, le vassal qui s'en met en jouis-
sance sans le congé de son seigneur, perd son fief,
et c'est pour cela qu'il est dit fief de danger, ID.
646. Qui fief nie ou fief rogne, fief perd, LAURIÈRE,
Gloss. du droit fr.
— ÉTYM. Provenç. feu, fieu; espagn. et portug.
feudo; ital. fio, feudo; bas-lat. feudum, feodum; du
germanique: lombard, fader-fium, bien paternel;
anglo-sax. feoh, bétail; anc. haut-allem. fihu, fehu,
troupeau; goth. faihu, biens, avoir; anc. frison,
fia, troupeau et avoir; allem. mod. Tieh, bétail
(comp. le latin pecus, et voy. PÉCORE). Feudum,
feodum est formé de l'allemand avec l'épenthese d'un
d servant, à la prononciation, et venant probable-
ment de la transformation de 1%; ce d est passé
dans féodal, fe'odalité, feudataire, feudiste. Le sens
primitif de fief est donc biens, avoir; sens déterminé
ensuite par l'usage à signifier une espèce particu-
lière de possession.
t FIEFFAL, ALE (fiè-fal, fa-1'), adj. Terme de droit
coutumier. Qui concerne un fi ef;qui appartient à un fief.
— HIST. xvie s. Juridiction fieffal, celle qui ap-
partient au seigneur feudal pour les differens meus
contre ceux qui sont demeurans en son fief et pour
faire droit des plaintes qui appartiennent à son fief,
LAURIÈRE, Gloss. du droit fr.
— ÉTYM. Fief.
fFIEFFANT (fié-fan), s. m. Celui qui donnait
une terre à fief.
i, -—209
du roi; les formules de Marculfe, par celui d'an-
trustions du roi ; nos premiers historiens, par celui
de leudes, de fidèles; et les suivants, par celui de vas-
saux et seigneurs, MONTESQ. Esp. xxx, te. Chamarré
de vieux oripeaux, Ce roi, grand avaleur d'impôts,
Marche entouré de ses fidèles, BËRANG. Ch. le Simple.
— HIST. xie s. An la sameine [semaine] qued il
s'en dut aler, Vint une voiztreiz feiz en la citet, Hors
del sacrarie [sanctuaire] par cumandement Deu, Ki
ses fideilz si ad tuz amuiet [rendus muets], St
Alexis, LIX. Que jel suivrai od mil de mes fedeilz,
Ch. de Roi. vi. || XII" s. Recevez le conseil, sire, e
l'asensement De celui qui vus est fedeilz veraiement,
Th. le mart. 80. E jo susciterai à mun oes [à mon
besoin] pruveire [prêtre] fedeil ki sulunc mun quer
se deduirra, Rois, p. i 0.
— ÉTYM. Provenç. fizel, fiel; catal. fidel, fiel;
espagn. et portug. fiel; ital. fedele; du lat. fidelis,
de fides, foi (voy. ce mot; voy. aussi FÉAL, qui est
le même mot que fidèle).
FIDÈLEMENT (fi-dè-le-man), adv. D'une ma-
nière fidèle, exacte. Une de vos amies vous dira que
je suis le meilleur garçon du monde, et que, pour
aimer en cinq ou six lieux à la fois, il n'y a per-
sonne qui le fasse si fidèlement que moi, VOIT. Lett.
78. Dans tous mes maux, je me suis encore con-
servé ma mémoire tout, entière; et je crois qu'elle
me servira fidèlement quand ce sera pour vous.,
puisque vous y avez autant de part que personne,
ID. Lett. 8. Les petits esprits [les sympathies] se sont
bien communiqués, et sont passés bien fidèlement
de Livry en Provence, SÉV. 42. Au culte des autels
nos vierges destinées Gardent fidèlement le dépôt
précieux, RAC. Brit. v, 8. Qu'elle soit cependant fi-
dèlement servie, m. Bajag. iv, 8. Encore une fois,
le comte de Boulainvilliers a bien raison d'assurer
qu'un jésuite ne peut écrire fidèlement l'histoire,
YOLT. Moeurs, i74.
— HIST. xin" s. Feelment li tendre [je lui tien-
drai] la promesse de l'eritage des cieux, Psautier,
t" i 08. || xvi' s. Elle [l'histoire] est une fidelle et haîdie
c onseillere aux princes, leur dit hardiment, fidellement
et sans aucune crainte leurs vices, DU HAILLAN, Hist.
de Fr. Ép. au roi. Combien fidèlement il avoit versé
[il s'était comporté] en sa charge, MONT, II, 35.
— ÊTYM. Fidèle, et le suffixe ment; provenç.
figelmens, fielment, fidelmen; catal. fidelment ; esp.
fielmente; ital. fedelmente.
FIDÉLITÉ (fi-dé-li-té), s. f. || 1° Qualité, de celui
qui est fidèle, attaché à ses devoirs, à ses engage-
ments. La fidélité à ses serments. Quand on veut
soutenir ceux que le sort accable, S force d'être
juste on est souvent coupable, Et la fidélité qu'on
garde imprudemment Après un peu d'éclat traîne
un long châtiment, CORN. Pomp. i, i. Cette fidélité
qu'il garde à ses serviteurs, BOSS. Hist. n, 6. Votre
bonté, madame, avec tranquillité Pouvait se reposer
sur ma fidélité, RAO. Brit. iv, 2. || Jurer fidélité à
un souverain, faire serment de ne manquer à aucun
devoir envers lui. Ils avaient été obligés à lui jurer
fidélité, BOSS. Hist. il, 8. || On dit de même : jurer
fidélité à la constitution. || Qualité qui fait qu'on
garde la foi promise à un souverain. De sorte qu'on
peut assurer comme une vérité incontestable que la
doctrine qui nous oblige à pousser la fidélité envers
les rois jusqu'aux dernières épreuves, est également
établie dans l'ancien et dans le nouveau peuple,
Boss. Tar. 6e avert. § 26. || Conservation des senti-
ments tendres entre amis ou amants. Hélas I me
gardes-tu Cette fidélité, la première vertu? VOLT
Ali. ii, 3. Une fidélité profonde pour un ingrat qui
ne la méritait pas, STAEL, Corinne, xx, 3. || La fidé-
lité d'une femme, qualité qui fait qu'elle ne manque
pas à la foi conjugale. Oh ! ce n'est point légère-
ment qu'on a donné tant d'importance à la fidélité
des femmes, BKADMARCH. Mère coup, n, 2. || 2° Exac-
titude, vérité, sincérité. La fidélité d'un historien,
d'un récit. Avec combien peu de fidélité rapportez-vous
mes paroles, lorsque vous feignez que j'ai dit.... DESC.
Rép. aux cinquièmes abject. 42. La fidélité de la tra-
duction est reconnuepar M. Dow, et cet aveu a d'au-
tant plus de poids que tous deux diffèrent sur quel-
ques autres articles, VOLT. Polit. etlégisl.Frag. hist.
sur l'Inde, xxn. Telles ont été les erreurs et les fautes
de ma jeunesse; j'en ai narré l'histoire avec une fidé-
lité dont mon coeur est content, J. j. ROUSS. Confess.
vi, Il était impossible de soutenir que l'auteur ne
connaissait point le monde, et que le tableau qu'il
en présentait manquait de fidélité, GENLIS, Teill. du
chat. t. m, p. 224, dans POUGENS. || 3° Il se dit de la
mémoire retenant bien et exactement. La fidélité de
la mémoire, des souvenirs. || 4° Probité. La fidé-
lité d'un caissier. H existe des hommes qui ont
DICT. DE U. LANGUE FRAMCAISE.
FIE
pratiqué ce commerce où la fidélité n'avait pour
garant que son utilité même, RAYNAL, hist. phil.
xm, 22. Cette lettre, remise aux mains de la po-
lice, avait révélé toutes les menées au. moyen des-
quelles M. de Czernicheff était parvenu à corrompre
la fidélité des bureaux, THIERS, Hist. du Cons. et de
l'Emp. XLIII. || 5° ^L'ordre de la Fidélité, ordre mi-
litaire de Danemark, composé de dix-neuf des prin-
cipaux seigneurs |du royaume, et institué, en <670,
par le roi Frédéric III. Leur marque .est une croix
blanche, qui se porte au cou, attachée à un ruban
rouge et blanc.
— HIST. xne s. Feeltez firent e homages, Roman
de Rou, v. 9340. || xve s. Le duc de Bourgogne alla
en la duché de Luxembourg pour renouveler les
hommages et les fidélités de ceux de Luxembourg,
dont le duc estoit nouvellement seigneur, OL. DE LA
MARCHE, liv. I, p. 332, dans LACURNE. || XVT* S. Un
honneste gentilhomme avoit rapporté à une damoi-
selle de la cour quelque chose en fidélité [en confi-
dence] d'une très grande dame, BRANT. Dames gai.
t. n, p. 460, dans LACURNE.
— ÉTYM. Provenç. fedeUat, fealtat, feltat, feutat,
feiautat; anc. catal. feeltat; ital. fedeltà; du lat.
fidelitatem, de fidelis, fidèle. L'ancienne forme était
fealté, feelté.
f FIDÉLITJM (fi-dé-li-om'), s. m. Usité seule-
ment dans cette locution: Passer par un fidélium,
accomplir en bloc quelque obligation; s'acquitter
légèrement des commissions dont on est chargé.
— HIST. xvie s. Comme il advient que l'on ait
fondé plusieurs obits en une église, esquels, par long
laps de temps et la multitude d'iceux, il seroit im-
possible de fournir, nos anciens dirent que tout cela
se passoit par un fidélium, qui est la dernière orai-
son dont on ferme les prières des morts, PASQUIER,
Rechercha, liv. vin, p. 700, dans LACURNE.
— ÉTYM. Lat. fidélium, génitif pluriel de fidelis et
dernier mot de la dernière oraison de la messe pour
les morts, oraison qu'on accusait des curés de dire
en bloc pour plusieurs services payés séparément.
f FIDES (fi-dès'), s. Terme d'astronomie. Le 37e des
astéroïdes découverts entre Mars et Jupiter (en 1856).
— ÊTYM. Lat. fides, la foi.
f FIDICULE (fi-di-ku-1'), s. f. Terme d'astrono-
mie. Une des étoiles de la Lyre.
— ÉTYM. Lat. fidicula, petite lyre.
FIDUCIAIRE (fi-du-si^ê-r'), adj. || 1° Qui a rap-
port à la fiducie. || Terme de droit romain. Héritier
fiduciaire, celui qui est chargé de remettre un fidéi-
commis. || 2e Terme d'économie politique. Qui dé-
pend de la confiance. Monnaie fiduciaire, monnaie
de papier. || Circulation fiduciaire, circulation en
papier, la circulation en billets de banque, opposée
à la circulation en espèces métalliques.
— ÉTYM. Lat. fiduciarius, de fiducia, confiance,
de fidere, avoir foi, de fides, foi (voy. FOI).
f FIDUCIAIKEMENT (fi-du-si-ê-re-man), adv.-
Terme de droit et de commerce. D'une manière fi-
duciaire.
— ÉTYM. Fiduciaire, et le suffixe ment.
f FIDUCIE (fi-du-sie), s. f. Terme de droit ro-
main. Contrat de fiducie, contrat par lequel une
personne à qui une chose était livrée comme garan-
tie d'une créance, s'engageait à rétrocéder cette
chose lors du payement de la créance.
— ÊTYM. Lat. fiducia, confiance.
f FIDUCIEL, ELLE (fi-du-si-el, è-1'), adj. Terme
d'horlogerie. Qui sert à guider. Point fiduciel. Ligne
fiducielle.
— ÉTYM.Lat. fiducia, confiance (voy. FIDUCIAIRE).
FIE, ÉE (fi-é, ée), part, passé. Remis à la foi de.
Un secret fié à ma discrétion.
FIEF (fièf), s. m. || i" Terme de féodalité. Do-
maine noble, relevant du seigneur d'un autre do-
maine, concédé sous condition de foi et hommage
et assujetti à certains services et à certaines re-
devances. Les biens réservés pour les leudes furent
appelés des biens fiscaux, des bénéfices, des hon-
neurs, des fiefs, dans les divers auteurs et dans les
divers temps, MONTESQ. Esp. xxx, 16. Ceux qui ont
écrit le livre des fiefs nous apprennent que d'abord
les seigneurs purent les ôter à leur volonté ; qu'en-
suite ils les assurèrent pour un an, et après les don-
nèrent pour la vie, m. ib. Celui qui avait le fief avait
aussi la justice, qui ne s'exerçait que par des com-
positions aux parents et des profits au seigneur, ID.
ib. 20. Je ne puis douter que dès ce temps-là [le
temps des maires du palais] la plupart des fiefs
n'eussent été rendus héréditaires, ID. ib. xxxi, 7.
L'hérédité des fiefs et l'établissement général des ar-
rière-fiefs éteignirent le gouvernement politique et
formèrent le gouvernement féodal ; au lieu de cette
FIE
1665
multitude innombrable de vassaux que les rois avaient
eus, ils n'en eurent plus que quelques-uns dont
les autres dépendirent, ID. ib. 32. || Fig. D'ailleurs,
si par les biens on prise les personnes, Le théâtre
est un fief dont les rentes sont bonnes, CORN. l'Il~
lus. coin, v, 6. [| Fief servant, se disait d'un fiel
quelconque pour en indiquer la dépendance à l'é-
gard de celui dont il relevait et qu'on nommait fief
dominant. || On disait dans le même sens : fief mou-
vant d'un autre fief. || Fief de dignité, celui auquel
était attaché un titre, comme un duché, un comté.
|| Franc-fief, fief possédé par un roturier, avec con-
cession et dispense du roi, contre la règle .'qui ne
permettait pas aux roturiers de tenir des fiefs.
Il Droits de francs-fiefs, taxe de francs-fiefs, droit
domanial qui se levait de temps en temps sur les
roturiers, possesseurs de terres nobles. Lui dire de
songer à faire payer les francs-fiefs dans son gou-
vernement, SEV. 244. || Arrière-fief, fief mouvant
d'un autre fief. || De son domaine faire son fief,
donner en fief une partie de son domaine. || Fiel
suzerain, fief qui ne relevait de personne ou qui ne
relevait que de la couronne. || Fief de corps ou fiel
lige, celui dont le vassal était tenu par l'hommage
lige. || Fief pairie, fief auquel la dignité de pair
était attachée. On disait dans le même sens : les
grands fiefs. |j 2" 11 s'est dit aussi de certaines pro-
priétés, autres que les domaines et possédées de la
même manière que les fiefs. Le droit de chasse, les
essaims d'abeilles pouvaient devenir fiefs.
— HIST. xie s. Le seignur en ki fiu [dans le fief
duquel] il maindra, Lois de Guill. 3. Teres et fiez,
tant com vos en vuldrez, Ch. de Roi. v. X lui lais-je
mes honors et mes fieus, ib. xxin. ' Et à mei [qu'il]
vienne reconoistre son feu, ib. CLXXXIX. || xue s. E
quant en barunie de lui granz Sus tenez, Jugement
en sa curt e dreit i sufferrez, Th. le mart. 45. || xm° s.
Li vileins dit par repruvier, Qu'amur de seignur
n'est pas fieuz, MARIE, Éliduc. Li per furent sage
et jugèrent par droit que li rois Phelippes pooit et
devoit le fief saisir, que li rois Jehans devoit tenir
de lui, Chr. de Rains, p. 133. Il sont aucun fief c'on
apele fiés abregiés [fiefs dans lesquels il est dû des
services limités], BEAUM. XXVIII, 7. Tuitli home de
la conté, qui tienent de fief, ont en lor fiés hautes
justices et basses> ID. LVIII, t. S'eles [les femmes]
tienent fief, eles doivent cel meisme service .que uns
lions devrait, m. xxix, f 9. Se hons de poesté maint
en franc fief, il est démenés comme gentix hons, ID.
xxx, 44. Et le conte de-Champaingne vendi au roy
parmi [pour] quarante mil livres les fiez ci après
nommés, JOINV. 204. || xve s. Si lui donna le jeune
roi quatre cents marcs d'esterlins de rente herita-
blement, à tenir de lui en fief, et à payer chacun
an en la ville de Bruges [Edouard III à Jean de
Hainaut], FROISS. I, I, 27. ||xvie s. Il lui respondit
que ouy, en arriere-fief; mais qu'en proche fief, il
tenoit de M. de Vielleville, CARLOIX, V, 30. En fiefs
abonnés [dont les droits casuels sont remplacés par
une rente ou redevance annuelle] vendus, ne sont
dus quints ni requints, LOTSEL, 674. Les droits dus
par le vassal à son seigneur se paient selon la cous-
tume du fief servant; mais la foi et hommage se
doivent faire en la forme du fief dominant, ID. 694.
En fief de danger, le vassal qui s'en met en jouis-
sance sans le congé de son seigneur, perd son fief,
et c'est pour cela qu'il est dit fief de danger, ID.
646. Qui fief nie ou fief rogne, fief perd, LAURIÈRE,
Gloss. du droit fr.
— ÉTYM. Provenç. feu, fieu; espagn. et portug.
feudo; ital. fio, feudo; bas-lat. feudum, feodum; du
germanique: lombard, fader-fium, bien paternel;
anglo-sax. feoh, bétail; anc. haut-allem. fihu, fehu,
troupeau; goth. faihu, biens, avoir; anc. frison,
fia, troupeau et avoir; allem. mod. Tieh, bétail
(comp. le latin pecus, et voy. PÉCORE). Feudum,
feodum est formé de l'allemand avec l'épenthese d'un
d servant, à la prononciation, et venant probable-
ment de la transformation de 1%; ce d est passé
dans féodal, fe'odalité, feudataire, feudiste. Le sens
primitif de fief est donc biens, avoir; sens déterminé
ensuite par l'usage à signifier une espèce particu-
lière de possession.
t FIEFFAL, ALE (fiè-fal, fa-1'), adj. Terme de droit
coutumier. Qui concerne un fi ef;qui appartient à un fief.
— HIST. xvie s. Juridiction fieffal, celle qui ap-
partient au seigneur feudal pour les differens meus
contre ceux qui sont demeurans en son fief et pour
faire droit des plaintes qui appartiennent à son fief,
LAURIÈRE, Gloss. du droit fr.
— ÉTYM. Fief.
fFIEFFANT (fié-fan), s. m. Celui qui donnait
une terre à fief.
i, -—209
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