FÊV
FEZ
FIA
1061
anglo-sax. felt, avec addition d'une r, ce qui n'est
pas rare agrès le t.
FEUTRÉ, EE (feû-tré, trée), part, passé. Étoffe
feutrée. Selle feutrée.
t FEUTRÊMENT (feû-tre-man), s. m. Action, ma-
nière de feutrer. Etant impossible d'empêcher le
brouillement et le feutrement des laines, si deux dif-
férents ouvriers y mettaient la main, Instr. génér.
pour la teinture, t s mars 1671, art. 89.
— ËTYM. Feutrer.
FEUTRER (feû-tré), v. a. || i° Mettre en feutre du
poil ou de la laine. Feutrer de la laine. Feutrer à
froid. Feutrer à chaud. || 2° Garnir de bourre. Feu-
trer une selle. || 3° Se feutrer, v. réjl. Être feutré.
Cette laine se feutre bien.
— HIST. xv" s. Lors m'avisai que, s'on ne le se-
court, Je li vodrai trop bien le dos fautrer [battre] ;
Car je me tien de li trop mal content, FROISS. Poé-
sies mss. p. 3oi, dans LACURNE. || xvie s. Là sur un
lieu feutré d'herbe et de mousse.... MAROT, IV, 78.
0 roc feutré d'un verd tapy sauvage ! DU BELLAY,
n, 87, recto.
— ËTYM. Feutre; ital. feltrare.
FEUTRIER (feu-tri-é), s. m. Ouvrier en feutre,
il Adj. Ouvrier feutrier.
— HIST. xv" s. Les parties des mestiers de Paris
servant à laditte escuyerie, comme sellier, lormier,
bourrelier, coffrier, cbaron, cordier et feutrier, Or-
donna 30 mars <4I2.
— ÉTYM. Feutrer.
t FEUTRIÈRE (feu-tri-ê-r'), s. f. Terme de cha-
pelier. Morceau de toile forte sur laqueEe on étale
les poils.
— ÉTYM. Feutre.
FÈVE (fè-v'), s. f. || 1° Plante de la famille des
légumineuses qui produit des semences alimen-
taires. Rogner des fèves, couper le sommet de la
plante pour faire nouer et grossir les graines. D'au-
tres assurent qu'il [Pythagore poursuivi par les
Crotoniates ] rencontra dans son chemin un
champ de fèves qu'il fallait traverser, que jamais
Pythagore ne put s'y résoudre : Il vaut mieux mou-
rir ici, dit-il, que de faire périr toutes ces pauvres
fèves, FÉN. Pythagore. || 2° Les semences de cette
plante. De grosses fèves. Ëcosser des fèves. || La fève
de marais, la grosse fève, celle qui se sert sur les
tables, par opposition à la féverole qui ne se donne
guère qu'aux bestiaux (toutes deux étant des va-
riétés de la même espèce botanique et portant le
nom de vicia faba, £.). || La robe d'une fève, l'enve-
loppe que l'on ôte quand on veut la manger. Des
fèves dérobées, des fèves dépouillées de cette enve-
loppe. || Gâteau de la fève, gâteau dans lequel on
met une fève le jour des Rois. )| Roi de la fève, ce-
lui à qui est échue la fève du gâteau qu'on partage
à la fête des Rois. Grâce à la fève, je suis roi; Nous
le voulons, versez à boire ! BÉRANG. Couronne. || On
dit aussi : la royauté de la fève. || Fig. Trouver la
fève au gâteau, faire une bonne trouvaille, ou
trouver le noeud d'une affaire, d'une question.
Pensant avoir trouvé la fève du gâteau, RÉGNIER,
Sat. vu. || Donner un pois pour une fève, donner
quelque chose, afin d'obtenir davantage. || Rendre
fève pour pois, ou bien, s'il me donne des pois, je lui
rendrai des fèves, c'est-à-dire rendre la pareille à
qui nous a fait du mal. S la pauvrette il ne fit nulle
grâce Du talion, rendant à son époux Fève pour
% j/ois et pain blanc pour fouace, LA FONT. Faiseur.
|| 3° Les Grecs se servaient de fèves pour les suf-
frages du peuple. La fève blanche signifiait abso-
lution ; la noire, condamnation. || 4° Par extension,
semences de certaines autres plantes. Fève de ha-
ricot, le haricot (en plusieurs provinces, Norman-r
die, Lorraine, etc. la fève désigne le haricot).
)| Fève à cochon, la jusquiame. || Fève du Ben-
gale, nom sous lequel on a désigné le myrobolan
citrin, qui est le fruit du terminalier citrin (Indes
orientales) de Roxburgh.|| Fève de Calabar, légu-
mineuse du Calabar, pays d'Afrique, laqueEe est un
poison, et est aussi l'antidote de la belladone. || Fève
d'Egypte, nom du fruit du lotos sacré, nelumbium
speciosum, Willdenow, nelumbo nucifera, Gaertner,
nymphâea nelumbo, Linné, plante qui a disparu du
Nil, mais se retrouve dans l'Inde et aux Moluques.
|| Fève de Saint Ignace, semence de Vignatia amara,
Linné fils, plante sarmenteuse des Philippines; elle
contient de la strychnine. || Fève tonka, semence
du coumarouna odorata, plante de la Guyane, d'une
odeur forte et assez agréable, dont on se sert sou-
vent pour aromatiser le tabac. || Tabac à la fève,
tabac ainsi aromatisé. || 5° Dans le langage vulgaire,
nom donné à la chrysalide des insectes. Nous
[vers à suiej nous transformons en fève, mais en
lève qui sent, qui se meut, FÉN. t. xix, p. 73.
Nous devenons comme elle [la chrysalide] pendant
neuf mois une vraie chrysalide que les paysans ap-
pellent fève, VOLT. l'Homme aux 40 écus, Mariage.
|| 6° Terme de vétérinaire. Fève ou lampas, déno-
mination vulgaire donnée au gonflement du palais
du cheval. || Germe de fève, marque noire qui vient
au creux des coins chez le cheval, vers l'âge de cinq
ans, et qui, durant jusqu'à sept ou huit ans, sert à
faire connaître son âge. || Proverbe. Les fèves sont
en fleur, les fous en vigueur, se dit pour reprocher
à quelqu'un une folie ou une faiblesse. On dit dans
le même sens : Il a passé par un champ de fèves en
fleurs. Ces locutions viennent de ce qu'on attri-
buait à la fève la propriété d'hébéter l'esprit.
— HIST. xme s. Et furent cil dedens si à poi de
viandes, que on n'i avoit mais de douze, fèves de li-
vrison le jour, Chr. de Sains,' p. f 39. Glorieux flum,
glorieuse eve, Qui lavas ce qu'Adam et Eve Ont par
leur pechié ordoié [souillé], Tu trovas au gastel la
fève, i. DE MEUNG, Tr. 228. || xivc s. Au sixième an [du
cheval] viennent les croches dont le fons est creux,
et est la fève ou [au] fons du creux ; au septième an
les hors du creux des croches si usent, et n'y a mais
point de creux ne de fève, et devient tout plat et
tout aouni, et de là en avant on n'y congnoist aage,
Ménagier, n, 3. L'on cognoist les fèves des marais
à ce qu'elles sont plates, et les fèves des champs
rondes, ib. n, 5. || xv° s. Quel roy? de la fève ou
des pois? Mart. de St Denis. || xvr s. Le monde
donques en sagissant [en devenant sage] plus ne
craindra la fleur des febves en la primevère, RABEL.
Pant. vc livre. Fèves flories, temps de folies, LE-
ROUX DE LINCY, Prov. t. i, p. 72. Dites febve, c'est
pour vous [se disait quand on donne un grand
coup à quelqu'un, par similitude du soir des Rois
où l'on dit fève en partageant le gâteau], COTGHAVE.
Vous avez mangé plus de fèves que d'amandes pel-
lées, PALSGR. p. 467.
— ÉTYM. Normand, feuve; provenç. fava; espagn.
haba; portug. et ital. fava; du latin faba.
FÉVEROLE (fè-ve-ro-1'), s. f. |j 1° Petite fève, va-
riété de fève qni est plus particulièrement réser-
vée pour la grande culture proprement dite et
pour l'usage des bestiaux, tandis que la fève des
marais appartient plus à l'horticulture et à la nour-
riture de l'homme. || 2° Nom donné au haricot sec.
|| 3° Petite coquille bivalve voisine des cames.
— ËTYM. Diminutif de fève; bourguig. faiviôle;
wall. favète ; Hainaut, favelote.
■f FÈVIER (fè-vié), s. m. Genre gleditschia, de
la famille des légumineuses , composé d'arbres
presque tous épineux, et originaires les uns d'O-
rient, les autres d'Amérique; on les cultive en
France dans les jardins d'ornement.
— ËTYM. Fève, à cause de la forme et de la
grande dimension des gousses.
f FÈVRE (fè-vr'), s. m. Ouvrier chargé d'entre-
tenir la chaudière dans les salines.
_ ÉTYM. Lat. faber, charpentier, qui avait
donné à l'ancienne langue fevre, très-usité, et au-
jourd'hui conservé seulement dans un métier avec
un sens particulier.
FÉVRIER (fé-vri-é ; IV ne se lie jamais), s. m. Le
second mois de l'année. On dit que les Romains ne
donnèrent le nom de février, au mois dont nous
sortons, qu'à cause delà fièvre; j'ai été traité comme
un ancien Romain, VOLT. Lett. Richelieu, 4 mars \ 774.
|| Proverbes. Février le court, le pire de tous, ce
qui se dit pour signifier qu'il y a souvent en fé-
vrier de très-mauvais temps. || Jamais février n'a
passé Sans voirie groseillier feuille,Ann.'de la soc.
d'Hist. de France, * 847.
— HIST. xiiie s. Ceste desconfiture fut faite en
l'an de l'Incarnation MCC et xm ou mois de fevereth,.
le second diemanche, Chr. de Rains, * 53. || xvie s.
L'an vingt et sept, février le froidureux.... MAROT,
m 100. La farine de février [la neige], COTGRAVE.
Pluie de février vaut jus de fumier, LEBOUX DE LINCY,
Prov. t. i, p. 98. Février qui donne neige bel esté
nous plege, ID. ib. Février entre tous les mois, Le
plus court et le moins courtois, ID. ib. Belle avoine
de février Donne espérance au grenier, ID. ib. p. 97.
— ÉTYM. Bourguig. feuvrai; Berry, feuverier, fé-
verier ; provenç. febrier ; catal. febrer ; espagn. fe-
brero; portug. fevereiro; ital. febbraio; du latin
februarius, de februare, faire des expiations, mot
sabin, d'après Varron, et non de febris, fièvre, comme
on l'a dit aussi.
| FEZ (fèz'), s. m. Calotte de laine rouge et blan-
che, à l'usage des hommes et des femmes, que l'on
fahrique à Fez, capitale du Maroc, et dont il se fait
en Turquie un commerce considérable. Fez ou bon-
nets de France et de Tunis.... les bonnets de France
ont cours en Crimée, et s'y vendent avec autant
d'avantage que ceux de Tunis, PEYSSONNEL, Traité
sur le comm. de la mer Noire, i, 65.
■I. FI (fi), interj. Exprime le blâme, le dédain,
le mépris. Fi! c'est mal, c'est honteux. Ah 1 quel
honteux transport 1 fi! tout cela n'est rien, MOL.
Femm. sav. v, 5. Ma robe vous fait honte ; un fils
de juge, ah! fi! RAG. Plaid. i, 4. || Se construit avec
la préposition de. Adieu donc; fi du plaisir Que
la crainte peut corrompre! LA FONT.^FOW. I, 9. Ses
dernières paroles [de Marguerite d'Ecosse] furent :
Fi de la vie ! qu'on ne m'en parle plus, DUCLOS, Hist.
Louis XI, CEuv. t. v, p. 63, dans PODGENS. || Faire
fi d'une chose, la dédaigner || Fi donc, se dit sur-
tout quand on entend exprimer quelque chose qui
blesse la délicatesse, et aussi quelque chose d'é-
quivoque et de gaillard. Hé fi donc, monsieur, vous
me faites rougir, DANGOURT, Foir. de Besons, se. 8.
— HIST. xnie s. Honis soit-il et ses preechemens,
Et honis soit qui de lui ne dit fi ! HUES D'OISI, flo-
manc.p. <03. Fi de richesse! fi d'avoir! Miexvalent
d'amours deus baisiers Que pleine bourse de de-
niers, SI. et Jeh. 2292. De par ma langue [je] vous
desfi ; Vous en yrez de fi en fi [de mal en pis] Jus-
qu'en enfer le roié, RUTEB. 247. || xve s. Fy de l'avoir,
se beauté n'est en femme Et la bonté; je ne veuil
que gent corps, Doulz et courtois ; il n'est si biaux
trésors D'omme, d'avoir courtoise et belle dame,
E. DESCH. Poésies mss. f- 439, dans LACURNE. Fy de
fortune, fy d'amour mondaine, fy du monde ; car
tout est faulx, Perceforest, t. iv, f° tôt. ||xvi° s. Fy
d'avoir qui n'a joie, et d'amour sans monnoye, COT-
GRAVE.
— ÉTYM. Le latin fi, phi, ou phy, interjection
qui a un sens un peu différent, exprimant l'étonné-,
ment, la surprise.
t a. FI ou FIL (fi), s. m. Sorte d'affection cutanée
qui vient aux boeufs.
— HIST. xive s. Ja soit ce que le dit buef ne fust
pas fieux.... par leur rapport et relation fut le dit
buef condemné à enfouir, DUCANGE, ficus. Que nulz
ne vende ossi point de char [chair] soursemée ne
ayant fy, ID. ib. || xve s Et se c'est beuf ou vache
vendu.... qui ait le fil ou la pommelée, bosses ou
autres apostumes.... la char en sera gectée en Saine,
Ordonn. déc. 1487. Poissons tout pleins de vie qui
ont bosses, fils, pourritures et autres maladies et
infections, Ordonn. 1484.
— ËTYM. C'est une forme de fie.
i. FIACRE (fia-kr'), s. m. || Ie Carrosse, voiture
qui stationne sur les places et que l'on prend pour
un prix fixé à la course ou à l'heure. ....Carrosses
Dont les cuirs tout rapetassés Représentaient le si-
mulacre De l'ancienne voiture à fiacre, Mazari-
nade de 1662. On les voit [deux chevaux] au timon
du doyen des carrosses, Construit sur le.patron d'un
fiacre décrépit, FDRETIÈRE, Factums, t. n, p. 296.
Philis, qu'est devenu ce temps Où dans un fiacre
promenée ... VOLT. Épît. xxvni. || 2° Par extension,
le cocher de fiacre. Hé bien ! qu'est-ce que me vient
conter cette chiffonnière? répliqua l'autre en vrai
fiacre : Gare ! prenez garde à elle, elle a son fichu
des dimanches ! MARIVAUX, Marianne, 2e partie. On
trouva un honnête fiacre qui déposa qu'il avait
mené madame Genep à la porte des jésuites avec
des sacs pleins d'or; c'était apparemment UD fiacre
janséniste, VOLT. Polit, et législ. Probabilité en
fait de justice, veuve Genep. Je me rappelle les
beaux attelages de l'empereur Napoléon, de Char-
les X et de Louis XVIII, qui, mené avec la plus
grande rapidité, disait à son cocher : Germain, tu
me conduis comme un fiacre, ALPH. KARR, les
Guêpes, mai 1840. || Populairement. Jouer, chanter
comme un fiacre, jouer, chanter très-mal. || Jurer,
sacrer comme un fiacre, prononcer beaucoup de
jurements. || 3° Par dénigrement, mauvaise voi-
ture. || 4° On dit aussi d'un homme qui a fait ma-
ladroitement une chose, d'un avocat, d'un écrivain
maladroit : Quel fiacre !
— ÉTYM. Un nommé. Sauvage établit le premier
en 1640 les voitures de louage, dites d'abord car-
rosses à cinq sous ( on ne payait que cinq sous
par heure), rue Saint-Martin, dans une grande
maison nommée l'Hôtel Saint-Fiacre, parce qu'une
image de saint Fiacre y était pendue ; de l'hôtel le
nom passa aux voitures.
t 2. FIACRE (fia-kr') (SAINT-), s.rn. MaldeSaint-
Fiacre, ancien nom de divers maux dont on guéris-
sait par l'intercession de saint Fiacre, tel que les
fies, le flux de ventre, les hémorroïdes, etc.
— HIST. xva s. De saint Fiacre puist estre pèlerin,
Et de saint Mor qui par goûtes fina, rrsT. EF.SCH.
FEZ
FIA
1061
anglo-sax. felt, avec addition d'une r, ce qui n'est
pas rare agrès le t.
FEUTRÉ, EE (feû-tré, trée), part, passé. Étoffe
feutrée. Selle feutrée.
t FEUTRÊMENT (feû-tre-man), s. m. Action, ma-
nière de feutrer. Etant impossible d'empêcher le
brouillement et le feutrement des laines, si deux dif-
férents ouvriers y mettaient la main, Instr. génér.
pour la teinture, t s mars 1671, art. 89.
— ËTYM. Feutrer.
FEUTRER (feû-tré), v. a. || i° Mettre en feutre du
poil ou de la laine. Feutrer de la laine. Feutrer à
froid. Feutrer à chaud. || 2° Garnir de bourre. Feu-
trer une selle. || 3° Se feutrer, v. réjl. Être feutré.
Cette laine se feutre bien.
— HIST. xv" s. Lors m'avisai que, s'on ne le se-
court, Je li vodrai trop bien le dos fautrer [battre] ;
Car je me tien de li trop mal content, FROISS. Poé-
sies mss. p. 3oi, dans LACURNE. || xvie s. Là sur un
lieu feutré d'herbe et de mousse.... MAROT, IV, 78.
0 roc feutré d'un verd tapy sauvage ! DU BELLAY,
n, 87, recto.
— ËTYM. Feutre; ital. feltrare.
FEUTRIER (feu-tri-é), s. m. Ouvrier en feutre,
il Adj. Ouvrier feutrier.
— HIST. xv" s. Les parties des mestiers de Paris
servant à laditte escuyerie, comme sellier, lormier,
bourrelier, coffrier, cbaron, cordier et feutrier, Or-
donna 30 mars <4I2.
— ÉTYM. Feutrer.
t FEUTRIÈRE (feu-tri-ê-r'), s. f. Terme de cha-
pelier. Morceau de toile forte sur laqueEe on étale
les poils.
— ÉTYM. Feutre.
FÈVE (fè-v'), s. f. || 1° Plante de la famille des
légumineuses qui produit des semences alimen-
taires. Rogner des fèves, couper le sommet de la
plante pour faire nouer et grossir les graines. D'au-
tres assurent qu'il [Pythagore poursuivi par les
Crotoniates ] rencontra dans son chemin un
champ de fèves qu'il fallait traverser, que jamais
Pythagore ne put s'y résoudre : Il vaut mieux mou-
rir ici, dit-il, que de faire périr toutes ces pauvres
fèves, FÉN. Pythagore. || 2° Les semences de cette
plante. De grosses fèves. Ëcosser des fèves. || La fève
de marais, la grosse fève, celle qui se sert sur les
tables, par opposition à la féverole qui ne se donne
guère qu'aux bestiaux (toutes deux étant des va-
riétés de la même espèce botanique et portant le
nom de vicia faba, £.). || La robe d'une fève, l'enve-
loppe que l'on ôte quand on veut la manger. Des
fèves dérobées, des fèves dépouillées de cette enve-
loppe. || Gâteau de la fève, gâteau dans lequel on
met une fève le jour des Rois. )| Roi de la fève, ce-
lui à qui est échue la fève du gâteau qu'on partage
à la fête des Rois. Grâce à la fève, je suis roi; Nous
le voulons, versez à boire ! BÉRANG. Couronne. || On
dit aussi : la royauté de la fève. || Fig. Trouver la
fève au gâteau, faire une bonne trouvaille, ou
trouver le noeud d'une affaire, d'une question.
Pensant avoir trouvé la fève du gâteau, RÉGNIER,
Sat. vu. || Donner un pois pour une fève, donner
quelque chose, afin d'obtenir davantage. || Rendre
fève pour pois, ou bien, s'il me donne des pois, je lui
rendrai des fèves, c'est-à-dire rendre la pareille à
qui nous a fait du mal. S la pauvrette il ne fit nulle
grâce Du talion, rendant à son époux Fève pour
% j/ois et pain blanc pour fouace, LA FONT. Faiseur.
|| 3° Les Grecs se servaient de fèves pour les suf-
frages du peuple. La fève blanche signifiait abso-
lution ; la noire, condamnation. || 4° Par extension,
semences de certaines autres plantes. Fève de ha-
ricot, le haricot (en plusieurs provinces, Norman-r
die, Lorraine, etc. la fève désigne le haricot).
)| Fève à cochon, la jusquiame. || Fève du Ben-
gale, nom sous lequel on a désigné le myrobolan
citrin, qui est le fruit du terminalier citrin (Indes
orientales) de Roxburgh.|| Fève de Calabar, légu-
mineuse du Calabar, pays d'Afrique, laqueEe est un
poison, et est aussi l'antidote de la belladone. || Fève
d'Egypte, nom du fruit du lotos sacré, nelumbium
speciosum, Willdenow, nelumbo nucifera, Gaertner,
nymphâea nelumbo, Linné, plante qui a disparu du
Nil, mais se retrouve dans l'Inde et aux Moluques.
|| Fève de Saint Ignace, semence de Vignatia amara,
Linné fils, plante sarmenteuse des Philippines; elle
contient de la strychnine. || Fève tonka, semence
du coumarouna odorata, plante de la Guyane, d'une
odeur forte et assez agréable, dont on se sert sou-
vent pour aromatiser le tabac. || Tabac à la fève,
tabac ainsi aromatisé. || 5° Dans le langage vulgaire,
nom donné à la chrysalide des insectes. Nous
[vers à suiej nous transformons en fève, mais en
lève qui sent, qui se meut, FÉN. t. xix, p. 73.
Nous devenons comme elle [la chrysalide] pendant
neuf mois une vraie chrysalide que les paysans ap-
pellent fève, VOLT. l'Homme aux 40 écus, Mariage.
|| 6° Terme de vétérinaire. Fève ou lampas, déno-
mination vulgaire donnée au gonflement du palais
du cheval. || Germe de fève, marque noire qui vient
au creux des coins chez le cheval, vers l'âge de cinq
ans, et qui, durant jusqu'à sept ou huit ans, sert à
faire connaître son âge. || Proverbe. Les fèves sont
en fleur, les fous en vigueur, se dit pour reprocher
à quelqu'un une folie ou une faiblesse. On dit dans
le même sens : Il a passé par un champ de fèves en
fleurs. Ces locutions viennent de ce qu'on attri-
buait à la fève la propriété d'hébéter l'esprit.
— HIST. xme s. Et furent cil dedens si à poi de
viandes, que on n'i avoit mais de douze, fèves de li-
vrison le jour, Chr. de Sains,' p. f 39. Glorieux flum,
glorieuse eve, Qui lavas ce qu'Adam et Eve Ont par
leur pechié ordoié [souillé], Tu trovas au gastel la
fève, i. DE MEUNG, Tr. 228. || xivc s. Au sixième an [du
cheval] viennent les croches dont le fons est creux,
et est la fève ou [au] fons du creux ; au septième an
les hors du creux des croches si usent, et n'y a mais
point de creux ne de fève, et devient tout plat et
tout aouni, et de là en avant on n'y congnoist aage,
Ménagier, n, 3. L'on cognoist les fèves des marais
à ce qu'elles sont plates, et les fèves des champs
rondes, ib. n, 5. || xv° s. Quel roy? de la fève ou
des pois? Mart. de St Denis. || xvr s. Le monde
donques en sagissant [en devenant sage] plus ne
craindra la fleur des febves en la primevère, RABEL.
Pant. vc livre. Fèves flories, temps de folies, LE-
ROUX DE LINCY, Prov. t. i, p. 72. Dites febve, c'est
pour vous [se disait quand on donne un grand
coup à quelqu'un, par similitude du soir des Rois
où l'on dit fève en partageant le gâteau], COTGHAVE.
Vous avez mangé plus de fèves que d'amandes pel-
lées, PALSGR. p. 467.
— ÉTYM. Normand, feuve; provenç. fava; espagn.
haba; portug. et ital. fava; du latin faba.
FÉVEROLE (fè-ve-ro-1'), s. f. |j 1° Petite fève, va-
riété de fève qni est plus particulièrement réser-
vée pour la grande culture proprement dite et
pour l'usage des bestiaux, tandis que la fève des
marais appartient plus à l'horticulture et à la nour-
riture de l'homme. || 2° Nom donné au haricot sec.
|| 3° Petite coquille bivalve voisine des cames.
— ËTYM. Diminutif de fève; bourguig. faiviôle;
wall. favète ; Hainaut, favelote.
■f FÈVIER (fè-vié), s. m. Genre gleditschia, de
la famille des légumineuses , composé d'arbres
presque tous épineux, et originaires les uns d'O-
rient, les autres d'Amérique; on les cultive en
France dans les jardins d'ornement.
— ËTYM. Fève, à cause de la forme et de la
grande dimension des gousses.
f FÈVRE (fè-vr'), s. m. Ouvrier chargé d'entre-
tenir la chaudière dans les salines.
_ ÉTYM. Lat. faber, charpentier, qui avait
donné à l'ancienne langue fevre, très-usité, et au-
jourd'hui conservé seulement dans un métier avec
un sens particulier.
FÉVRIER (fé-vri-é ; IV ne se lie jamais), s. m. Le
second mois de l'année. On dit que les Romains ne
donnèrent le nom de février, au mois dont nous
sortons, qu'à cause delà fièvre; j'ai été traité comme
un ancien Romain, VOLT. Lett. Richelieu, 4 mars \ 774.
|| Proverbes. Février le court, le pire de tous, ce
qui se dit pour signifier qu'il y a souvent en fé-
vrier de très-mauvais temps. || Jamais février n'a
passé Sans voirie groseillier feuille,Ann.'de la soc.
d'Hist. de France, * 847.
— HIST. xiiie s. Ceste desconfiture fut faite en
l'an de l'Incarnation MCC et xm ou mois de fevereth,.
le second diemanche, Chr. de Rains, * 53. || xvie s.
L'an vingt et sept, février le froidureux.... MAROT,
m 100. La farine de février [la neige], COTGRAVE.
Pluie de février vaut jus de fumier, LEBOUX DE LINCY,
Prov. t. i, p. 98. Février qui donne neige bel esté
nous plege, ID. ib. Février entre tous les mois, Le
plus court et le moins courtois, ID. ib. Belle avoine
de février Donne espérance au grenier, ID. ib. p. 97.
— ÉTYM. Bourguig. feuvrai; Berry, feuverier, fé-
verier ; provenç. febrier ; catal. febrer ; espagn. fe-
brero; portug. fevereiro; ital. febbraio; du latin
februarius, de februare, faire des expiations, mot
sabin, d'après Varron, et non de febris, fièvre, comme
on l'a dit aussi.
| FEZ (fèz'), s. m. Calotte de laine rouge et blan-
che, à l'usage des hommes et des femmes, que l'on
fahrique à Fez, capitale du Maroc, et dont il se fait
en Turquie un commerce considérable. Fez ou bon-
nets de France et de Tunis.... les bonnets de France
ont cours en Crimée, et s'y vendent avec autant
d'avantage que ceux de Tunis, PEYSSONNEL, Traité
sur le comm. de la mer Noire, i, 65.
■I. FI (fi), interj. Exprime le blâme, le dédain,
le mépris. Fi! c'est mal, c'est honteux. Ah 1 quel
honteux transport 1 fi! tout cela n'est rien, MOL.
Femm. sav. v, 5. Ma robe vous fait honte ; un fils
de juge, ah! fi! RAG. Plaid. i, 4. || Se construit avec
la préposition de. Adieu donc; fi du plaisir Que
la crainte peut corrompre! LA FONT.^FOW. I, 9. Ses
dernières paroles [de Marguerite d'Ecosse] furent :
Fi de la vie ! qu'on ne m'en parle plus, DUCLOS, Hist.
Louis XI, CEuv. t. v, p. 63, dans PODGENS. || Faire
fi d'une chose, la dédaigner || Fi donc, se dit sur-
tout quand on entend exprimer quelque chose qui
blesse la délicatesse, et aussi quelque chose d'é-
quivoque et de gaillard. Hé fi donc, monsieur, vous
me faites rougir, DANGOURT, Foir. de Besons, se. 8.
— HIST. xnie s. Honis soit-il et ses preechemens,
Et honis soit qui de lui ne dit fi ! HUES D'OISI, flo-
manc.p. <03. Fi de richesse! fi d'avoir! Miexvalent
d'amours deus baisiers Que pleine bourse de de-
niers, SI. et Jeh. 2292. De par ma langue [je] vous
desfi ; Vous en yrez de fi en fi [de mal en pis] Jus-
qu'en enfer le roié, RUTEB. 247. || xve s. Fy de l'avoir,
se beauté n'est en femme Et la bonté; je ne veuil
que gent corps, Doulz et courtois ; il n'est si biaux
trésors D'omme, d'avoir courtoise et belle dame,
E. DESCH. Poésies mss. f- 439, dans LACURNE. Fy de
fortune, fy d'amour mondaine, fy du monde ; car
tout est faulx, Perceforest, t. iv, f° tôt. ||xvi° s. Fy
d'avoir qui n'a joie, et d'amour sans monnoye, COT-
GRAVE.
— ÉTYM. Le latin fi, phi, ou phy, interjection
qui a un sens un peu différent, exprimant l'étonné-,
ment, la surprise.
t a. FI ou FIL (fi), s. m. Sorte d'affection cutanée
qui vient aux boeufs.
— HIST. xive s. Ja soit ce que le dit buef ne fust
pas fieux.... par leur rapport et relation fut le dit
buef condemné à enfouir, DUCANGE, ficus. Que nulz
ne vende ossi point de char [chair] soursemée ne
ayant fy, ID. ib. || xve s Et se c'est beuf ou vache
vendu.... qui ait le fil ou la pommelée, bosses ou
autres apostumes.... la char en sera gectée en Saine,
Ordonn. déc. 1487. Poissons tout pleins de vie qui
ont bosses, fils, pourritures et autres maladies et
infections, Ordonn. 1484.
— ËTYM. C'est une forme de fie.
i. FIACRE (fia-kr'), s. m. || Ie Carrosse, voiture
qui stationne sur les places et que l'on prend pour
un prix fixé à la course ou à l'heure. ....Carrosses
Dont les cuirs tout rapetassés Représentaient le si-
mulacre De l'ancienne voiture à fiacre, Mazari-
nade de 1662. On les voit [deux chevaux] au timon
du doyen des carrosses, Construit sur le.patron d'un
fiacre décrépit, FDRETIÈRE, Factums, t. n, p. 296.
Philis, qu'est devenu ce temps Où dans un fiacre
promenée ... VOLT. Épît. xxvni. || 2° Par extension,
le cocher de fiacre. Hé bien ! qu'est-ce que me vient
conter cette chiffonnière? répliqua l'autre en vrai
fiacre : Gare ! prenez garde à elle, elle a son fichu
des dimanches ! MARIVAUX, Marianne, 2e partie. On
trouva un honnête fiacre qui déposa qu'il avait
mené madame Genep à la porte des jésuites avec
des sacs pleins d'or; c'était apparemment UD fiacre
janséniste, VOLT. Polit, et législ. Probabilité en
fait de justice, veuve Genep. Je me rappelle les
beaux attelages de l'empereur Napoléon, de Char-
les X et de Louis XVIII, qui, mené avec la plus
grande rapidité, disait à son cocher : Germain, tu
me conduis comme un fiacre, ALPH. KARR, les
Guêpes, mai 1840. || Populairement. Jouer, chanter
comme un fiacre, jouer, chanter très-mal. || Jurer,
sacrer comme un fiacre, prononcer beaucoup de
jurements. || 3° Par dénigrement, mauvaise voi-
ture. || 4° On dit aussi d'un homme qui a fait ma-
ladroitement une chose, d'un avocat, d'un écrivain
maladroit : Quel fiacre !
— ÉTYM. Un nommé. Sauvage établit le premier
en 1640 les voitures de louage, dites d'abord car-
rosses à cinq sous ( on ne payait que cinq sous
par heure), rue Saint-Martin, dans une grande
maison nommée l'Hôtel Saint-Fiacre, parce qu'une
image de saint Fiacre y était pendue ; de l'hôtel le
nom passa aux voitures.
t 2. FIACRE (fia-kr') (SAINT-), s.rn. MaldeSaint-
Fiacre, ancien nom de divers maux dont on guéris-
sait par l'intercession de saint Fiacre, tel que les
fies, le flux de ventre, les hémorroïdes, etc.
— HIST. xva s. De saint Fiacre puist estre pèlerin,
Et de saint Mor qui par goûtes fina, rrsT. EF.SCH.
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