1660 .
FEU
prochaines, tant qu'à ma nation [naissance], si
comme il est contenu en le procès du premier feuil-
let du tiers livre, FROISS. II, ni, 00. La quelle somme
icelluy deffendeur et opposant avoit baillé manuel-
lement de son argent et de sa propre substance pour
et ou nom et ou prouffît du dit Jacques Cuer, partie en
escus d'or, partie aussy en un feuillet d'or garni d'un
gros diamant, d'un gros ruby et d'une grosse perle,
Procès de Jacq. Cuer, ms. p. 474, dans LACURNE.
•— ET YM. Diminutif de feuille ; 'wallon, foiou ;
ital. foglietlo.
FEUILLETAGE (feu-]le-ta-j', Il mouillées, et non
feu-ye-ta-j'), s. m. Manière de feuilleter la pâtisserie.
|| Pâtisserie feuilletée. C'est du feuilletage.
— ÉTYM. Feuilleter.
FEUILLETÉ, ÉE (feu-lle-te, tée, Il mouillées),
part, passé. || 1° Parcouru en tournant les feuil-
lets. Un livre feuilleté à la hâte. j| 2° Qui se lève
par feuillets, qui est disposé par feuillets. Pâte
feuilletée. En ce sens il se dit substantivement.
Manger du feuilleté. || Terme de maçonnerie. Pierre
feuilletée, celle qui se sépare par feuillets ou par
écailles. || Terme de minéralogie. Qui est divisé
en lames minces semblables aux feuillets d'un livre.
Cassure, structure feuilletée. La roche feuilletée
dont les coupes escarpées bordent la Nouvelle-Zé-
■ lande, BUFF. Ois. t. xvi, p. 63, dans POUGENS. || Terme
de zoologie. Coquille feuilletée, coquille composée de
feuillets réunis. || Antenne feuilletée, antenne garnie,
sur le côté, de lames minces, exemple le hanneton.
FEUILLETER (feu-lle-té, Il mouillées,'et non
feu-ye-té. Le t se double quand la syllabe qui suit
est muette : je feuillette ; je feuilletterai), v. a.
|| 1° Parcourir un livre, un manuscrit, en en tour-
nant les feuillets; et, très-souvent, lire légèrement,
superficiellement, sans attention. Feuilletez les li-
vres des chimistes, et vous verrez combien l'art ex-
périmental exige de vues, d'imagination, de sa-
gacité, de ressources, DIDEROT, Interprét. de la
nat. n° 44. \\ Absolument. Le maître chantre, in-
tendant du lutrin, Vient au lutrin, il cherche mais
en vain; A feuilleter il perd et temps et peine, GRES-
SET, Lutrin viv. || Par extension, étudier, rechercher
dans des livres. Vous avez feuilleté le digeste à
Poitiers, CORN. Ment, v, 4. 11 aimait mieux feuille-
ter de vieux livres que de jeunes appâts, HAMILT.
Gramm. 40. Je suis né faible et malade, et je res-
semble aux gens qui, ayant d'anciens procès de
famille, passent leur vie à feuilleter les juriscon-
sultes sans pouvoir finir leurs procès, VOLT. Lett.
Paulet, 22 avr. (768. On médite sans cesse, on
feuillette jour et nuit les oraisons funèbres de
Bossuet, CHATEAUBR. Génie, m, iv, 4. || Fig. Feuil-
letez à loisir tous les siècles passés, BOIL. Sat. v.
Il tourne, il manie son esprit; il le feuillette, si
j'ose ainsi dire, VAUVEN. la Profondeur. || 2" Terme
de pâtisserie. Préparer la pâte de manière qu'elle se
lève comme par feuillets. || 3° Se feuilleter, v. réfl.
Se diviser en feuillets Ou par feuillets. Une roche
qui se feuillette.
— HtST. xv.e s. Beingnetz, guasteaulx feuilletez,
macarons, etc. RAB. Pant. iv, 59. Feuilleté de main
nocturne et journelle Les exemplaires grecs et la-
tins, DUBELLAY, I, 24, recto. Je feuilleté les livres,
je ne les étudie pas, MONT, ni, 57.
— ÉTYM. Feuillet.
f FEUILLETIS (feu-lle-tî, Il mouillées), s. m.
|| 1° Endroit où l'ardoise est facile à diviser en feuil-
lets. || 2° Terme de lapidaire. Le contour tran-
chant d'un diamant. Serrer le feuilletis, frapper
au poinçon la partie d'argent ou d'or qui enve-
loppe une pierre vers son feuilletis pour les join-
dre ensemble..
— ÉTYM. Feuillet.
FEUILLETON (feu-lle-ton, Il mouillées, et non
feu-ye-ton), s. m. || i° Terme de relieur. Petit ca-
hier composé de huit pages, le gros en ayant seize,
dans la feuille in-douze. || 2° Feuilleton des .péti-
tions, tableau distribué aux membres des chambres,
ou autres assemblées délibérantes, contenant les
noms et. l'objet de la demande des pétitionnaires.
|| 3° Article de littérature, de critique, de beaux-
arts, inséré au bas du journal. Feuilleton musical.
Vous avez le sentiment inné de ses divines beau-
tés [de Racine], et cela vaut mieux que le feuilleton
[du Journal de l'Empire], P. L. COUR. Lettres, H ,
50. Je demande au docteur Pinton, Dût-il me
trouver indiscrète, Si feuilleton vient de feuillette,
Ou feuillette de feuilleton, Épigramme contre Geof-
froy le rédacteur des feuilletons du Journal de
l'Empire, qu'on accusait de s'enivrer fort souvent.
|| Le feuilleton contient souvent aussi des romans.
' — ÉTVM. Diminutif de feuillet.
FEU
f FEUILLETONISTE (feu-lle-to-ij-sf, Il mouil-
lées), s. m. Faiseur de feuilletons; celui qui écrit
dans le feuilleton d'un journal.
— ÉTYM. Feuilleton.
4. FEUILLETTE (feu-llè-f, II mouillées, et non
feu-yè-f), s. f. Tonneau contenant environ 135 li-
tres et qui est surtout employé pour mettre du vin.
Il fondait là-dessus l'achat d'une feuillette Du meil-
leur vin des environs, LA FONT. Fabl. vu, 4 4. Bons
vivants que met en goguette Le vin d'une vieille
feuillette, BÉRANG. AV. deBagnolet.
— HiST.xves.Icellui Guillaume dist au dit Jehan,
s'il vouloit mettre la fliche de lart avec une fillette de
hareiic qu'il avoit emblé, DU CANGE, folielta. ||xvi°s.
Aies demi-setier (mesure de Paris, estant un peu
moindre que la feuillette d'Avignon) d'eau roze, et
la moitié d'eau de vie, un quarteron de sucre....
0. DE SERRES, 919. La queue de vin, mesure et jauge
de Dijon, contient deux muids ou poissons, le muid
deux fillettes, la fillette neuf stiers, le stier huit pin-
tes, Coustum. génér. t. i, p. soo.
— ÉTYM. liai, foglietta; bas-lat. folielta. Du
Cange conjecture que c'est une altération pour fia-
lette ou fiolette, diminutif du latin phiala, vase (voy.
FIOLE). Cela est d'autant plus probable que feuillette
ou fillette a aussi le sens de petite mesure de liqui-
des. Fillette s'est dit aussi pour clocheton : Deux
fillettes de la pyramide du côté du midi de l'abbaye
royale de Saint-Étienne ont été renversées, Journal
d'un bourg, de Caen, dans LE HÉRICHER, Hist. et
Gloss. t. il, p. 336.
f 2. FEUILLETTE (feu-llè-f, Il mouillées), s, f.
Terme de marine. Cordage que l'on tourne en forme
de fouet sur un autre cordage en confection, afin de
lui donner une torsion convenable.
f FEUILLETTEMENT (feu-lle-te-man, Il mouil-
lées), s. m. Action de feuilleter un livre.
— HIST. xm* s. Après plusieurs journées passées
en estude, en solitude et en grand rompement de
teste, après plusieurs veilles, après plusieurs nuits à
demi veillées, et après une grande lecture, feullete-
ment, remuement et acneri de plusieurs livres la-
tins, françois et italiens, DU HAILLAN, Hist. de Fr.
Épît. au roi.
— ÉTYM. Feuilleter.
f FEUILLEUX, SE (feu-lleû, lleû-z', Il mouillées),
adj. Synonyme aujourd'hui inusité de feuillu. Et les
oiseaux perchés en leur feuilleux séjour, REGNIER,
Êp. i.
f FEUILLISTE (feu-lli-sf, Il mouillées et non feu-
y-st'), s. m. Celui qui fait métier d'écrire des feuilles
périodiques; ce terme ne se prend qu'en mauvaise
part. Tous les insectes, les moustiques, les cousins,
les critiques, les maringouins, les envieux, les feuil-
listes, les libraires, les censeurs, et tout ce qui s'at-
tache à la peau des malheureux gens de' lettres,
BEAUH. Barb. i, 2.
FEUILLU, UE (feu—llu, Hue, Il mouillées, et non
feu-yu), adj. Quia beaucoup de feuilles. Ils nichent
dans des creux d'arbres ou sur la bifurcation de
quelque branche, sous le rameau le plus feuillu,
BUFF. Ois. t. viii, p. 39), dans POUGENS. La soeur
de Cambyse prit une laitue, lui demandant comment
il la trouvait plus belle ou dégarnie ou feuillue, p.
1. COUR, II, 155. || Les bois feuillus sont, dans le lan-
gage forestier, les bois composés d'essences à feuilles
larges, par opposition aux arbres qui ont les feuilles
en aiguilles, comme les sapins.
— SYN. FEUILLE, FEUILLU, TOUFFU. Un arbre feuille
est un arbre qui a des feuilles; un arbre feuillu est
un arbre quia beaucoup de feuilles; un arbre touffu
est un arbre dont les feuilles sont en touffe et of-
frent un abri contre la pluie ou le soleil. Touffu
indique aussi un grand nombre de rameaux et ra-
muscules, idée tout à fait étrangère à feuillu.
— HIST. XII" s. Grant sont li pin, bel sont et bien
foillu, Ronc. p. 103.11x111" s. Dont venez vous si
seule parmi ce bois feuillu? Ilerte, LI. ||xvr» S. Le
bras feuillu de l'Lierre, DU BELL. ni, 42, verso.
— ETYM. Feuille.
FEUILLURE (feu-llu-r', Il mouillées, et non feu-
yu-r'), s. f. Terme d'architecture. Entaillure dans la-
quelle les fenêtres et les portes sont encadrées pour
qu'elles ferment juste. || Tout angle rentrant fait dans
le bois parallèlement à son fil. || Petit refouillement
que l'on fait dans une bande de marbre pour rece-
voir l'épaisseur d'une autre. || Terme de marine. La
partie excavée autour d'un sabord, où le mantelet
porte et s'arrête quand celui-ci est abaissé ou fermé.
— ÉTYM. Feuiller. D'Aubigné l'a employé dans le
sens de feuillage : Ceux de la ville lui donnèrent pour
toute entrée un arc très haut sans feuillure, Hist. n,
2:0
l'EU
FEURRE (feu-r'), s. m. || 1° Paille de toute sorte
de blé. Les menues denrées que les gens de village
et menu peuple vendent en détail et non en gros,
comme oeufs, beurre.... fruits, verjus, feurres, pail-
les, pots de terre, Édit. nov. 4 640. |j 2° Paille lon-
gue pour empailler les chaises.
— REM. Autrefois on prononçait fouare ; de là, à
Paris, le nom de la rue du Fouare, c'est-à-dire rue
de la Paille, ainsi nommée parce qu'on y vendait la
paille qui servait aux écoliers pour joncher leurs
classes.
— HIST. XIIC s. Aies en fuerre [allez fourrager],
s'il vous plaist, le matin, Garin, dans DU CANGE,
fodrum. ||xiv° s. Nos maistres d'ostel pour nous
pourront, hors bonnes villes, faire prendre.... feur-
res, se ils les trouvent battus, et tiens [foins] pour
la nécessité de nos hostieuz pour la journée, bra-
des rois de Fr. t. ni, p. 68. || xve s; J'actens bon
temps, endurant en lmmblesse ; Car j'ay espoir que
Dieu ma guerison Ordonnera; pour ce m'a sahaul-
tesse Mis pour rneurirou feurre de prison, CH. D'ORL.
Bal. 4 22. y xvic s. Un seigneur de paille, fuerre ou
beurre, vainc et mange un vassal d'acier, LOYSEL,
653. Ils couvrent les pommes avec du foirre, des lin-
ges, des couvertes, mesme avec des coettes dé-
plume, 0. DE SERRES, 248.
— ÉTYM. "Wallon, four; espagn. et portug. forro;
ital. fodero; du germanique : anc. h. allem. fuotar;
anc. scandin. fôdr; allem. Futter, fourrage. Fulter
et l'anglais food signifient essentiellement nourri-
ture ; sanscrit, push, nourrir.
t FEUTIER (feu-tié), s. m. Celui qui, dans les
grands appartements ou établissements, est chargé
de diriger le chauffage. Le feutier des Tuileries.
t FEUTRABLE (feû-tra-bf), adj. Qui est suscep-
tible de se feutrer.
— ÉTYM. Feutrer.
FEUTRAGE (feû-tra-j'), s. m. Action de feutrer du
poil ou de la laine.
— ÉTYM. Feutrer.
FEUTRE (feû-tr'), s. ro. || 1° Sorte d'étoffe faite
avec de la laine ou du poil, dont les filaments,
par suite du foulage et des ingrédients employés,
sont tellement agglutinés qu'ils forment ensemble
un corps presque imperméable. C'est un chapeau
de feutre ; il ne craint pas la pluie. Les mirza, appe-
lés par Plancarpin les barons, font asseoir leurs
majestés par terre sur un grand feutre, en leur di-
sant : Si tu n'écoutes pas conseil, si tu gouvernes
mal, il ne te restera pas même ce-feutre sur lequel
tu t'assieds, VOLT. Lett. chin. 2. || 2° U se dit, par la
métonymie de la matière pour la chose qui en est
faite, d'un chapeau de feutre, et même, par déri-
sion, de tout chapeau, surtout d'un vieux chapeau
mal retapé. Et son feutre à grands poils ombragé
d'un panache, BOIL. Sat. m. Le petit Espagnol
vous a diverti avec sa mine étique et son feutre à
grand poil, p. L. COUR. Lett. 11,.279. || Dresser le
feutre, le mettre sur une forme pour lui donner
la figure d'un chapeau. || Feutre verni, feutre pé-
nétré d'huile siccative, et servant surtout à la con-
fection des visières des casquettes. || 3° Bourre dont
se servent les selliers pour rembourrer une selle.
Il 4° 11 se dit aussi d'espèces de bottines en feutre
qu'on met dans l'appartement. || 5° Etoffes de laine
sans coutures, sur lesquelles on couche les feuilles
de papier au sortir du moule. || 6° Nom donné,
chez les mammifères du Nord et des Alpes, à des
poils doux et plus ou moins épais qui garnissent
immédiatement la peau, et que d'autres poils longs
traversent. Au-dessous de ce premier long poil, il
y a, comme dans les ours marins, une espèce de
duvet ou de feutre qui est de couleur brune ou noire,
comme l'extrémité des grands poils du c'orps, BUFF.
Quadrup. t. xi, p. 4 4 4, dans POUGENS.
— HIST. xii" s. Chapel de fautre ot li bers en son
chief, Raoul de G. 279. || xine s. Quiconques veut
estre chapeliers de feutre à Paris, estre le puet fran-
chement, Liv. des met. 248. Chascuns tenoit lance
sor fautre, Que li rois ne fust envaïz, Qui estoit de
plusors haïz, Ren. (8674. Et il ont autres lances pri-
ses, Ses [ainsi les] ont moult tost el feltre. mises,
PartonopeXjV. 8057. ||xive s. Vous seras moût boins
amparliers [avocat], Pour parole monstrer en court;
Vos mot sont ataignant et court; Et se vous un fiel-
tre [chapeau] euïssiez, Moût bien siermonner seuïs-
siez Ensement que cil questeur font, 1. DE C-ONDET,
p. 410. y xvie s. Il portait un de ces grands feutres
d'Espagne.pour se défendre du soleil, DESPER. Contes,
xxxix. .
— ÉTYM. Provenç. feutre; c&tal.feUre; espagn.
fiéltro ; portug. et "ital. feltro ; du bas-lat. filtrum,
qui provient du germanique; anc. h. allem. fû%;
FEU
prochaines, tant qu'à ma nation [naissance], si
comme il est contenu en le procès du premier feuil-
let du tiers livre, FROISS. II, ni, 00. La quelle somme
icelluy deffendeur et opposant avoit baillé manuel-
lement de son argent et de sa propre substance pour
et ou nom et ou prouffît du dit Jacques Cuer, partie en
escus d'or, partie aussy en un feuillet d'or garni d'un
gros diamant, d'un gros ruby et d'une grosse perle,
Procès de Jacq. Cuer, ms. p. 474, dans LACURNE.
•— ET YM. Diminutif de feuille ; 'wallon, foiou ;
ital. foglietlo.
FEUILLETAGE (feu-]le-ta-j', Il mouillées, et non
feu-ye-ta-j'), s. m. Manière de feuilleter la pâtisserie.
|| Pâtisserie feuilletée. C'est du feuilletage.
— ÉTYM. Feuilleter.
FEUILLETÉ, ÉE (feu-lle-te, tée, Il mouillées),
part, passé. || 1° Parcouru en tournant les feuil-
lets. Un livre feuilleté à la hâte. j| 2° Qui se lève
par feuillets, qui est disposé par feuillets. Pâte
feuilletée. En ce sens il se dit substantivement.
Manger du feuilleté. || Terme de maçonnerie. Pierre
feuilletée, celle qui se sépare par feuillets ou par
écailles. || Terme de minéralogie. Qui est divisé
en lames minces semblables aux feuillets d'un livre.
Cassure, structure feuilletée. La roche feuilletée
dont les coupes escarpées bordent la Nouvelle-Zé-
■ lande, BUFF. Ois. t. xvi, p. 63, dans POUGENS. || Terme
de zoologie. Coquille feuilletée, coquille composée de
feuillets réunis. || Antenne feuilletée, antenne garnie,
sur le côté, de lames minces, exemple le hanneton.
FEUILLETER (feu-lle-té, Il mouillées,'et non
feu-ye-té. Le t se double quand la syllabe qui suit
est muette : je feuillette ; je feuilletterai), v. a.
|| 1° Parcourir un livre, un manuscrit, en en tour-
nant les feuillets; et, très-souvent, lire légèrement,
superficiellement, sans attention. Feuilletez les li-
vres des chimistes, et vous verrez combien l'art ex-
périmental exige de vues, d'imagination, de sa-
gacité, de ressources, DIDEROT, Interprét. de la
nat. n° 44. \\ Absolument. Le maître chantre, in-
tendant du lutrin, Vient au lutrin, il cherche mais
en vain; A feuilleter il perd et temps et peine, GRES-
SET, Lutrin viv. || Par extension, étudier, rechercher
dans des livres. Vous avez feuilleté le digeste à
Poitiers, CORN. Ment, v, 4. 11 aimait mieux feuille-
ter de vieux livres que de jeunes appâts, HAMILT.
Gramm. 40. Je suis né faible et malade, et je res-
semble aux gens qui, ayant d'anciens procès de
famille, passent leur vie à feuilleter les juriscon-
sultes sans pouvoir finir leurs procès, VOLT. Lett.
Paulet, 22 avr. (768. On médite sans cesse, on
feuillette jour et nuit les oraisons funèbres de
Bossuet, CHATEAUBR. Génie, m, iv, 4. || Fig. Feuil-
letez à loisir tous les siècles passés, BOIL. Sat. v.
Il tourne, il manie son esprit; il le feuillette, si
j'ose ainsi dire, VAUVEN. la Profondeur. || 2" Terme
de pâtisserie. Préparer la pâte de manière qu'elle se
lève comme par feuillets. || 3° Se feuilleter, v. réfl.
Se diviser en feuillets Ou par feuillets. Une roche
qui se feuillette.
— HtST. xv.e s. Beingnetz, guasteaulx feuilletez,
macarons, etc. RAB. Pant. iv, 59. Feuilleté de main
nocturne et journelle Les exemplaires grecs et la-
tins, DUBELLAY, I, 24, recto. Je feuilleté les livres,
je ne les étudie pas, MONT, ni, 57.
— ÉTYM. Feuillet.
f FEUILLETIS (feu-lle-tî, Il mouillées), s. m.
|| 1° Endroit où l'ardoise est facile à diviser en feuil-
lets. || 2° Terme de lapidaire. Le contour tran-
chant d'un diamant. Serrer le feuilletis, frapper
au poinçon la partie d'argent ou d'or qui enve-
loppe une pierre vers son feuilletis pour les join-
dre ensemble..
— ÉTYM. Feuillet.
FEUILLETON (feu-lle-ton, Il mouillées, et non
feu-ye-ton), s. m. || i° Terme de relieur. Petit ca-
hier composé de huit pages, le gros en ayant seize,
dans la feuille in-douze. || 2° Feuilleton des .péti-
tions, tableau distribué aux membres des chambres,
ou autres assemblées délibérantes, contenant les
noms et. l'objet de la demande des pétitionnaires.
|| 3° Article de littérature, de critique, de beaux-
arts, inséré au bas du journal. Feuilleton musical.
Vous avez le sentiment inné de ses divines beau-
tés [de Racine], et cela vaut mieux que le feuilleton
[du Journal de l'Empire], P. L. COUR. Lettres, H ,
50. Je demande au docteur Pinton, Dût-il me
trouver indiscrète, Si feuilleton vient de feuillette,
Ou feuillette de feuilleton, Épigramme contre Geof-
froy le rédacteur des feuilletons du Journal de
l'Empire, qu'on accusait de s'enivrer fort souvent.
|| Le feuilleton contient souvent aussi des romans.
' — ÉTVM. Diminutif de feuillet.
FEU
f FEUILLETONISTE (feu-lle-to-ij-sf, Il mouil-
lées), s. m. Faiseur de feuilletons; celui qui écrit
dans le feuilleton d'un journal.
— ÉTYM. Feuilleton.
4. FEUILLETTE (feu-llè-f, II mouillées, et non
feu-yè-f), s. f. Tonneau contenant environ 135 li-
tres et qui est surtout employé pour mettre du vin.
Il fondait là-dessus l'achat d'une feuillette Du meil-
leur vin des environs, LA FONT. Fabl. vu, 4 4. Bons
vivants que met en goguette Le vin d'une vieille
feuillette, BÉRANG. AV. deBagnolet.
— HiST.xves.Icellui Guillaume dist au dit Jehan,
s'il vouloit mettre la fliche de lart avec une fillette de
hareiic qu'il avoit emblé, DU CANGE, folielta. ||xvi°s.
Aies demi-setier (mesure de Paris, estant un peu
moindre que la feuillette d'Avignon) d'eau roze, et
la moitié d'eau de vie, un quarteron de sucre....
0. DE SERRES, 919. La queue de vin, mesure et jauge
de Dijon, contient deux muids ou poissons, le muid
deux fillettes, la fillette neuf stiers, le stier huit pin-
tes, Coustum. génér. t. i, p. soo.
— ÉTYM. liai, foglietta; bas-lat. folielta. Du
Cange conjecture que c'est une altération pour fia-
lette ou fiolette, diminutif du latin phiala, vase (voy.
FIOLE). Cela est d'autant plus probable que feuillette
ou fillette a aussi le sens de petite mesure de liqui-
des. Fillette s'est dit aussi pour clocheton : Deux
fillettes de la pyramide du côté du midi de l'abbaye
royale de Saint-Étienne ont été renversées, Journal
d'un bourg, de Caen, dans LE HÉRICHER, Hist. et
Gloss. t. il, p. 336.
f 2. FEUILLETTE (feu-llè-f, Il mouillées), s, f.
Terme de marine. Cordage que l'on tourne en forme
de fouet sur un autre cordage en confection, afin de
lui donner une torsion convenable.
f FEUILLETTEMENT (feu-lle-te-man, Il mouil-
lées), s. m. Action de feuilleter un livre.
— HIST. xm* s. Après plusieurs journées passées
en estude, en solitude et en grand rompement de
teste, après plusieurs veilles, après plusieurs nuits à
demi veillées, et après une grande lecture, feullete-
ment, remuement et acneri de plusieurs livres la-
tins, françois et italiens, DU HAILLAN, Hist. de Fr.
Épît. au roi.
— ÉTYM. Feuilleter.
f FEUILLEUX, SE (feu-lleû, lleû-z', Il mouillées),
adj. Synonyme aujourd'hui inusité de feuillu. Et les
oiseaux perchés en leur feuilleux séjour, REGNIER,
Êp. i.
f FEUILLISTE (feu-lli-sf, Il mouillées et non feu-
y-st'), s. m. Celui qui fait métier d'écrire des feuilles
périodiques; ce terme ne se prend qu'en mauvaise
part. Tous les insectes, les moustiques, les cousins,
les critiques, les maringouins, les envieux, les feuil-
listes, les libraires, les censeurs, et tout ce qui s'at-
tache à la peau des malheureux gens de' lettres,
BEAUH. Barb. i, 2.
FEUILLU, UE (feu—llu, Hue, Il mouillées, et non
feu-yu), adj. Quia beaucoup de feuilles. Ils nichent
dans des creux d'arbres ou sur la bifurcation de
quelque branche, sous le rameau le plus feuillu,
BUFF. Ois. t. viii, p. 39), dans POUGENS. La soeur
de Cambyse prit une laitue, lui demandant comment
il la trouvait plus belle ou dégarnie ou feuillue, p.
1. COUR, II, 155. || Les bois feuillus sont, dans le lan-
gage forestier, les bois composés d'essences à feuilles
larges, par opposition aux arbres qui ont les feuilles
en aiguilles, comme les sapins.
— SYN. FEUILLE, FEUILLU, TOUFFU. Un arbre feuille
est un arbre qui a des feuilles; un arbre feuillu est
un arbre quia beaucoup de feuilles; un arbre touffu
est un arbre dont les feuilles sont en touffe et of-
frent un abri contre la pluie ou le soleil. Touffu
indique aussi un grand nombre de rameaux et ra-
muscules, idée tout à fait étrangère à feuillu.
— HIST. XII" s. Grant sont li pin, bel sont et bien
foillu, Ronc. p. 103.11x111" s. Dont venez vous si
seule parmi ce bois feuillu? Ilerte, LI. ||xvr» S. Le
bras feuillu de l'Lierre, DU BELL. ni, 42, verso.
— ETYM. Feuille.
FEUILLURE (feu-llu-r', Il mouillées, et non feu-
yu-r'), s. f. Terme d'architecture. Entaillure dans la-
quelle les fenêtres et les portes sont encadrées pour
qu'elles ferment juste. || Tout angle rentrant fait dans
le bois parallèlement à son fil. || Petit refouillement
que l'on fait dans une bande de marbre pour rece-
voir l'épaisseur d'une autre. || Terme de marine. La
partie excavée autour d'un sabord, où le mantelet
porte et s'arrête quand celui-ci est abaissé ou fermé.
— ÉTYM. Feuiller. D'Aubigné l'a employé dans le
sens de feuillage : Ceux de la ville lui donnèrent pour
toute entrée un arc très haut sans feuillure, Hist. n,
2:0
l'EU
FEURRE (feu-r'), s. m. || 1° Paille de toute sorte
de blé. Les menues denrées que les gens de village
et menu peuple vendent en détail et non en gros,
comme oeufs, beurre.... fruits, verjus, feurres, pail-
les, pots de terre, Édit. nov. 4 640. |j 2° Paille lon-
gue pour empailler les chaises.
— REM. Autrefois on prononçait fouare ; de là, à
Paris, le nom de la rue du Fouare, c'est-à-dire rue
de la Paille, ainsi nommée parce qu'on y vendait la
paille qui servait aux écoliers pour joncher leurs
classes.
— HIST. XIIC s. Aies en fuerre [allez fourrager],
s'il vous plaist, le matin, Garin, dans DU CANGE,
fodrum. ||xiv° s. Nos maistres d'ostel pour nous
pourront, hors bonnes villes, faire prendre.... feur-
res, se ils les trouvent battus, et tiens [foins] pour
la nécessité de nos hostieuz pour la journée, bra-
des rois de Fr. t. ni, p. 68. || xve s; J'actens bon
temps, endurant en lmmblesse ; Car j'ay espoir que
Dieu ma guerison Ordonnera; pour ce m'a sahaul-
tesse Mis pour rneurirou feurre de prison, CH. D'ORL.
Bal. 4 22. y xvic s. Un seigneur de paille, fuerre ou
beurre, vainc et mange un vassal d'acier, LOYSEL,
653. Ils couvrent les pommes avec du foirre, des lin-
ges, des couvertes, mesme avec des coettes dé-
plume, 0. DE SERRES, 248.
— ÉTYM. "Wallon, four; espagn. et portug. forro;
ital. fodero; du germanique : anc. h. allem. fuotar;
anc. scandin. fôdr; allem. Futter, fourrage. Fulter
et l'anglais food signifient essentiellement nourri-
ture ; sanscrit, push, nourrir.
t FEUTIER (feu-tié), s. m. Celui qui, dans les
grands appartements ou établissements, est chargé
de diriger le chauffage. Le feutier des Tuileries.
t FEUTRABLE (feû-tra-bf), adj. Qui est suscep-
tible de se feutrer.
— ÉTYM. Feutrer.
FEUTRAGE (feû-tra-j'), s. m. Action de feutrer du
poil ou de la laine.
— ÉTYM. Feutrer.
FEUTRE (feû-tr'), s. ro. || 1° Sorte d'étoffe faite
avec de la laine ou du poil, dont les filaments,
par suite du foulage et des ingrédients employés,
sont tellement agglutinés qu'ils forment ensemble
un corps presque imperméable. C'est un chapeau
de feutre ; il ne craint pas la pluie. Les mirza, appe-
lés par Plancarpin les barons, font asseoir leurs
majestés par terre sur un grand feutre, en leur di-
sant : Si tu n'écoutes pas conseil, si tu gouvernes
mal, il ne te restera pas même ce-feutre sur lequel
tu t'assieds, VOLT. Lett. chin. 2. || 2° U se dit, par la
métonymie de la matière pour la chose qui en est
faite, d'un chapeau de feutre, et même, par déri-
sion, de tout chapeau, surtout d'un vieux chapeau
mal retapé. Et son feutre à grands poils ombragé
d'un panache, BOIL. Sat. m. Le petit Espagnol
vous a diverti avec sa mine étique et son feutre à
grand poil, p. L. COUR. Lett. 11,.279. || Dresser le
feutre, le mettre sur une forme pour lui donner
la figure d'un chapeau. || Feutre verni, feutre pé-
nétré d'huile siccative, et servant surtout à la con-
fection des visières des casquettes. || 3° Bourre dont
se servent les selliers pour rembourrer une selle.
Il 4° 11 se dit aussi d'espèces de bottines en feutre
qu'on met dans l'appartement. || 5° Etoffes de laine
sans coutures, sur lesquelles on couche les feuilles
de papier au sortir du moule. || 6° Nom donné,
chez les mammifères du Nord et des Alpes, à des
poils doux et plus ou moins épais qui garnissent
immédiatement la peau, et que d'autres poils longs
traversent. Au-dessous de ce premier long poil, il
y a, comme dans les ours marins, une espèce de
duvet ou de feutre qui est de couleur brune ou noire,
comme l'extrémité des grands poils du c'orps, BUFF.
Quadrup. t. xi, p. 4 4 4, dans POUGENS.
— HIST. xii" s. Chapel de fautre ot li bers en son
chief, Raoul de G. 279. || xine s. Quiconques veut
estre chapeliers de feutre à Paris, estre le puet fran-
chement, Liv. des met. 248. Chascuns tenoit lance
sor fautre, Que li rois ne fust envaïz, Qui estoit de
plusors haïz, Ren. (8674. Et il ont autres lances pri-
ses, Ses [ainsi les] ont moult tost el feltre. mises,
PartonopeXjV. 8057. ||xive s. Vous seras moût boins
amparliers [avocat], Pour parole monstrer en court;
Vos mot sont ataignant et court; Et se vous un fiel-
tre [chapeau] euïssiez, Moût bien siermonner seuïs-
siez Ensement que cil questeur font, 1. DE C-ONDET,
p. 410. y xvie s. Il portait un de ces grands feutres
d'Espagne.pour se défendre du soleil, DESPER. Contes,
xxxix. .
— ÉTYM. Provenç. feutre; c&tal.feUre; espagn.
fiéltro ; portug. et "ital. feltro ; du bas-lat. filtrum,
qui provient du germanique; anc. h. allem. fû%;
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