Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 2 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5406698m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49511
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/12/2008
1658
FEU
FEU
FEU
portai [eus-je un enfant"], dolente, mal feûde? ib.
LXXXIX. || xine s. Se li rois Loys fust feus [mort],
KUTEB. il, 62. Ge Gauvaings, chevalers, filz fahu
Jofre.... por faire l'anniversaire fallu Ostent Beraut,
chevalier, Bibl. des chartes, 3« série, t. v, p. 86.
Amprès lou clous [closj qui fu mon seignor Girart,
lou prevoire [prêtre] fau.... et la vigne qui fu fau
Tiebaut, ib. 6e série, t. iv, p. 470. ||xive s. Cer-
taines maisons que Guillaume Baron et Raquille,
famme feux du dit Baron aviont achatées des hoirs
feux Tevenot.... Archives du Cher, dans JAUBERT,
Gloss. î, p. t i o. Certes, biaus chiers sire, à mon
vuel, Fussiez-vous evesques eslus, Quant nostre
evesque fu feus, le Miracle de Théophile, dans le
Théâtre français au moyen âge, p. 148. Les biens
de feuwe Maroie de Ransart, laquelle trespassa ou
dit hospital, Compte de l'hospital de Wez de i 360,
cité par ROQUEFORT, Supplém. art Cotte. ||xve s....
La grant Alison, Laquelle tenoit ce mignon, Et l'en-
tretint longtems,* et l'eut, Comme on dit, par suc-
cession De sa feu tante qui mourut, COQUILLART,
l'Enquête de la simple et de la rusée. Le règne du
feu roy Louis onzième, COMM. vu. Prol. ||xvie s. Le
tien fut père, J. MAROT, p. 2)0, dans LACDRNE. Nous
en avons emprunté nostre feu maistre Jehan [ de
l'usage des Romains de ne pas nommer la mort],
MONT, i, 72. Un domestique de feu mon père, ID.
i, .00. Eu esgard mesmement à son contract de
mariage et teslament de feue sa femme, PASQUIER,
Rech. vi, i i. Feue de très recommandable mémoire
madame l'archiduchesse d'Autriche, Cërémon. de
France, p. 229, édit. in-4°. X la cruelle bataille devant
Constantinople moururent feuz de bonne mémoire
les roys Lisuart et Perion, D. Flores de Grèce, f" i 35.
La femme qui fut maistre Jean de Vernon, Gr.
coust. de France, liv. n, p. 27).
— ÉTYM. Berry, funl, et aussi defeu, defeue ;
ital. fu, la fu regina, la feue reine. Il est difficile de
rendre compte de toutes les formes de ce mot : le
berrichon [uni est le latin functus, défunt; l'italien fu
est la troisième personne du prétérit fù, il fut, il a
cessé de vivre, liais d'où vient le vieux français feu
ou fahu, qui est la forme la plus ancienne ? Ce mot
dissyllabique représenterait une forme barbare, fa-
dutus ou falutus; est-il permis de conjecturer qu'il
provient irrégulièrement de fatum, et qu'il signifie
qui a accompli sa destinée? L'exemple du xie siècle
qui signifie évidemment malheureux, qui a un
mauvais destin (comparezl'anglais ill-fated), appuie
cette conjecture. Feu est très-certainement la con-
traction de l'ancien feû, et ne peut représenter le
latin fuit, l'italien fu. Si donc on embrasse la tota-
lité de l'expression de l'idée en France, on trouve
trois sources : le français feu, feû, pour lequel nous
avons indiqué une conjecture, et qui, étant dissyl-
labique, ne peut provenir de functus; le berrichon
qui est le latin functus, et l'italien fa qui est le
latin fuit. Au xvie siècle, l'italianisme fit prendre
la forme italienne (le tien fut père, de J. Marot) ;
mais elle ne dura pas, et ce fut l'ancien feu qui se
maintint.
FEUDATAIRE (feu-da-tè-r'). || i° S. m. Celui qui
possède un fief avec, foi et hommage au seigneur
suzerain. Le duc Robert fit hommage de la Sicile
même qu'il n'avait point encore, il se _ déclara feu-
dataire du saint-siége pour tous ses Etats, promit
une redevance de douze deniers par chaque char-
rue, ce qui était beaucoup, VOLT. .Moeurs, 40. L'état
despotique se conserve par une autre sorte de sépa-
ration qui se fait en mettant les provinces éloignées
entre les mains d'un prince qui soit feudataire,
MONTESQ. Esp.ix, 4. || 2° Âdj. Il [le khan de Cri-
mée] était comme les princes feudataires d'Alle-
magne, qui ont servi l'Empire avec leurs propres
troupes subordonnées au général de l'empereur al-
lemand, VOLT. Russie, n, i. Les conciles étaient
composés de prélats de tous les pays, et partout ils
avaient l'immense avantage d'être comme étrangers
aux peuples pour lesquels ils faisaient des lois; ces
haines, ces amours, ces préjugés feudataires qui
accompagnent ordinairement le législateur étaient
inconnus aux pères du concile, CHATEAÏÏBR. Génie,
IV, VI, H o.
— ÊTYM. Feud, feod, anciennes formes de fief
(voy. ce mot).
FEDDISTE (feu-di-sf), s. m. Homme versé dans
la matière des fiefs. Il y avait auprès de Castres un
honnête homme de cette religion protestante,
nommé Sirven, exerçant dans cette province ia pro-
fession de feudiste, VOLT. Dict. phil. Criminel.
|| Adj. Un docteur feudiste.
— ÉTYM. Feud, feod, anciennes formes de fief
(voy. ce mot).
FEUILLAGE (feu-lla-j', Il mouillées, et non feu-
ya-j'), s. m. \\ i° Ensemble des feuilles d'une plante.
Les arbres dépouillés de leurs feuillages verts, RO-
TROU, Herc. mour. v, 4. Des arbres mal choisis et
d'un vilain feuillage ôtèrent aux promenades ce que
des allées bien distribuées et des eaux jaillissantes
auraient pu leur^ donner d'agrément, RAYNAL, Hist.
phil. vi, 20. || 2° Branches couvertes de feuilles. Ils
portaient tous des feuillages. || 3" Amas de feuilles.
Un lit de feuillage. Sous ce dais qu'ont formé la
mousse et le feuillage, VOLT. Scythes, i, 3. || 4° Terme
d'arts. Représentation de feuillage. Une bordure
ornée de feuillage. Damas à grands feuillages.
|| Terme d'architecture.-Ornement des chapiteaux,
des corniches et autres membres, composé de feuilles
d'acanthe ou d'autres arbres.
— HIST. xvie s. Vueilles aussi porter en chascun
aage Perpétuel honneur de vert feuillage, MAROT, iv,
43. Les oisillons s'esgaient parmi les jeunes feuil-
lages, YVER, p. 62t.
— ÉTYM. Feuille; bourguig. feuiïlaige; wallon,
foi ai.
FEUILLAISON (feu-llê-zon, Il mouillées, et non
feu-yê-zon), s. f. Le renouvellement annuel des
feuilles. Le temps de la feuillaison.
— ÊTYM. Feuille.
FEUILLANT (feu-llan, Il mouillées, et non feu-
yan), s. m. || i° Nom de religieux réformés de
l'ordre de Cîteaux, appelés en France feuillants et en
Italie réformés de saint Bernard. || 2° Membre d'un
club (en 1791 , -1792) de royalistes modérés qui
avaient adhéré à la constitution, et dont les chefs
étaient la Fayette et Bailly; il s'appelait d'abord
société de )789, et prit le nom de feuillants lors-
qu'il vint occuper le couvent des feuillants auprès
des Tuileries. || S'emploie aussi adjectivement :
le parti feuillant.
— ÉTYM. Notre-Dame de Feuillans, dans l'évê-
ché de Rieux, à deux heures de Rieux et à six de
Toulouse, abbaye fondée en i 108, et devenue en i 673
le chef de la congrégation le la plus étroite obser-
vance de Citeaux, en latin Beata Maria fuliensis,
fulium dicta a nemore cognomine, aujourd'hui
Bastide des Feuillants, Haute-Garonne.
t. FEUILLANTINE (feu-llan-ti-n', Il mouillées),
s. f. Religieuses de l'ordre des feuillants, établies
à Paris au faubourg Saint-Jacques en )622.
2. FEUILLANTINE (feu-llan-ti-n', Il mouillées,et
non feu-yan-ti-n'), s. f. Sorte de pâtisserie feuille-
tée, qui était garnie de blanc de chapon, de ma-
carons, de crème, d'écorce de citron, de sucre, etc.
t FEUILLANTISME (feu-llan-ti-sm', Il mouil-
lées), s. m. Terme de la Révolution. Système, opi-
nion des feuillants.
FECILLARD (feu-llar ; Il mouillées, et non feu-
yar ; le d ne se lie pas), s. m. || 1° Réunion de bran-
ches d'arbres ou d'arbrisseaux encore garnies de leurs
feuilles et conservées pour l'alimentation des bes-
tiaux. || 2° Se dit des branches de châtaignier ou de
saule fendues en deux, dont les tonneliers font des
cercles. || Feuillard de fer, bandes de fer étroites et
minces qui servent à cercler les fûts. || 3° Terme de
blason. Se dit des ornements du casque qui pendent
autour de l'écu. || 4° Nom qu'on a donné jadis aux
voleurs qui se tenaient dans les bois.
— H\ST. xvie s. [Les vents] Croulent son tronc
d'une horrible menace, Et de feuillars pavent toute
la place, DD BELLAY, IV, ( 9, recto. Foin et paille est
la commune nourriture des moutons et brebis, y
ajoustant des feuillars de plusieurs sortes d'arbres,
o. DE SERRES, 321. Trois fueillars vindrent au devant
de luy près l'orrée d'ung boys et le destrousserent
de tout tant qu'il eut vaillant, PALSGR. p. 693.
— ÉTYM. Feuille.
FEUILLE (feu-lT, Il mouillées, et non pas feu-ye),
s. f. |] 1° Partie mince et plate et ordinairement
verte du végétal, qui nait des tiges et des rameaux.
Les stoïques, qui n'ont pas voulu qu'une feuille
d'arbre se remuât sans ordre particulier de la Pro-
vidence, nique le sage levât le doigt sans congé
de la philosophie, BALZ. De la cour, 3e dise. Je
tremble et je crains tout, les feuilles de ces bois
Me semblent devenir des langues et des voix, DES-
MARETS, Mirante, n, 6. Vous faites éclater votre
puissance contre une feuille que le vent emporte,
et vous poursuivez une paille sèche, SACI, Bible, Job,
xin, 25. Le célèbre Haies, dans sa belle statique
des végétaux, avait démontré le premier que les
feuilles étaient des puissances ménagées par la na-
ture pour élever la sève, et qu'elles étaient les or-
ganes de la transpiration sensible et insensible,
BONNET, Rech. feuilles, t. v, p. 9, dans POUGENS. On
! voit par cette légère esquisse de la théorie du mou-
vement de la sève que les feuilles ont beaucoup de
rapport dans leurs usages avec la peau du corps hu-
main, ID. Us. des feuilles, 1" mém. Tombez, tom-
bez, feuilles légères; Et pour la plus tendre des
mères. Cachez quelque temps ce chemin; Qu'elle
ne puisse reconnaître Le funèbre asile où peut-être
Son fils reposera demain, MILLEVOYE, Chute des
feuiUes. Voilà les feuilles sans sève Qui tombent
sur le gazon; Voilà le vent qui s'élève Et gémit dans
le vallon, LAMART. Harm. n, 4. || Feuille composée,
celle qui est formée de plusieurs pétioles attachés à
un pétiole commun. Feuille simple, celle qui est
d'une seule pièce. || La chute des feuilles, le temps
où les feuilles tombent. Doux bocage, adieu, je suc-
combe; Tu m'avertis de mon destin; De ma mort la
feuille qui tombe Est le présage trop certain, MIL-
LEVOYE, Chute des feuilles. |] Feuille morte, feuille
qui cesse de vivre et se détache des arbres à l'au-
tomne. Toutes les routes étaient couvertes de feuilles
mortes que le vent y avait apportées, STAEL, Co-
rinne, xix, 5. || Une robe feuille-morte, voy.
FEUILLE-MORTE. H Vin, bois de deux, de trois feuilles,
vin, bois de deux, de trois années; ainsi dits parce
qu'il faut une année pour le renouvellement des
feuilles. || Trembler comme la feuille, avoir une
grande peur. Le président de Mesmes, que l'on char-
geait d'opprobres sur la signature du cardinal Ma-
zarin, tremblait comme la feuille, RETZ, II, 334.
(| Feuilles de chêne, celles sur lesquelles la sibylle
de Cumes écrivait ses oracles et que le vent disper-
sait. Si je ne me trompe, j'ai reconnu dans votre der-
nière quelques lignes de la meilleure main du mon-
de, et je les ai reçues avec la même vénération que
l'on recueillait les feuilles où la sibylle écrivait ses
oracles, VOIT. Lett. 30. || Fig. Feuilles de chêne,
choses qui se dispersent, se perdent facilement,
choses de peu de valeur. [La sibylle] Qui, possé-
dant pour tout trésor Des recettes d'énergumène,
Prend du Troyen le rameau d'or, Et lui rend des
feuilles de chêne, VOLT. Épit. xix. La plus grande
partie du prix de ces aliénations, n'étant pas
encore payée, fut remboursée en billets rie banque
qui devinrent, comme il arrive et arrivera tou-
jours aux effets royaux, des feuilles de chêne,
DUCLOS, Mém. OEuvres, t. x, p. 30/ dans POUGENS.
Tant mieux ; sans cela, une feuille de chêne et cet
écrit seraient tout un, niDER. Mémoires, Est-il bon?
est-il méchant? m, )3. |) Faire voir les feuilles à
l'envers, locution libre qui signifie obtenir lès fa-
veurs d'une femme sous un bois. |] Feuille de vigne,
figure d'une feuille de vigne par laquelle les sculp-
teurs cachent les parties naturelles dans les statues.
I] Fig. et familièrement. Il y a dans ces propos,
dans ces contes, des choses qui auraient besoin de
la feuille de vigne. ||*2° Les pétales, les pièces qui
forment la corolle de certaines fleurs. Une feuille
de rose. |1 En botanique, on dit toujours pétale.
|| 3° Ornements qui imitent des feuilles. Une bro-
derie en feuilles d'olivier. || Feuille coupée, feuille
en broderie figurant une rainure au milieu de la
feuille. Feuilles à dos, feuilles représentées à demi
pliées dans un ouvrage de broderie. || Terme d'ar-
chitecture. Feuilles d'acanthe, ou de persil, ou d'o-
livier et d'autres arbres, ornements de chapiteaux ;
les unes sont découpées, d'autres refendues; celles
dont les bords sont découpés se nomment feuilles
de refend. || Feuilles d'angles, feuilles sculptées aux
coins des cadres et des plafonds. || 4° Par analogie,
matière étendue, plate et mince. Feuille de carton.
Feuille de tôle, de fer-blanc. De l'acajou en feuilles.
|| Lame de bois mince pour plaquer les ouvrages
d'ébénisterie. || Verre destiné à vitrer les apparte-
ments, à couvrir les estampes. || Grande demi-feuille,
planche de cuivre d'environ 12 pouces de long sur
9 de large avec ) ligne d'épaisseur. \j Terme de me»
nuiserie. Assemblage qui fait partie d'une ferme-
ture de boutique, ou des contrevents d'une croisée.
Dans le même langage on dit,: une feuille de par-
quet. ]| Feuille de batterie, plaque mince d'acier qui
garnit la face de la batterie d'une platine d'arme à
feu. || Terme de joaillier. Petite lame de métal qu'on
met sous les pierres précieuses pour les faire ressor-
tir. || Terme de marine. Feuilles de panneau, les deux
parties du panneau qui ferment l'écoutiile, quand ce
panneau n'est pas d'une seule pièce. [| 5° Partie
mince qui se détache par couches d'un tout. Cette
ardoise se détache par feuilles. Une feuille de talc.
Chaque marée montante apporte et répand sur tout
le rivage un limon impalpable, qui ajoute une nou-
velle feuille aux anciennes, d'où résulte, par la suc-
cession des temps, un schiste tendre et feuilleté,
BUFF. Not. just. Êp. nat. OEuvres, t. xm, p. 244,
dans POUGENS. || Partie morte qui se détache par
FEU
FEU
FEU
portai [eus-je un enfant"], dolente, mal feûde? ib.
LXXXIX. || xine s. Se li rois Loys fust feus [mort],
KUTEB. il, 62. Ge Gauvaings, chevalers, filz fahu
Jofre.... por faire l'anniversaire fallu Ostent Beraut,
chevalier, Bibl. des chartes, 3« série, t. v, p. 86.
Amprès lou clous [closj qui fu mon seignor Girart,
lou prevoire [prêtre] fau.... et la vigne qui fu fau
Tiebaut, ib. 6e série, t. iv, p. 470. ||xive s. Cer-
taines maisons que Guillaume Baron et Raquille,
famme feux du dit Baron aviont achatées des hoirs
feux Tevenot.... Archives du Cher, dans JAUBERT,
Gloss. î, p. t i o. Certes, biaus chiers sire, à mon
vuel, Fussiez-vous evesques eslus, Quant nostre
evesque fu feus, le Miracle de Théophile, dans le
Théâtre français au moyen âge, p. 148. Les biens
de feuwe Maroie de Ransart, laquelle trespassa ou
dit hospital, Compte de l'hospital de Wez de i 360,
cité par ROQUEFORT, Supplém. art Cotte. ||xve s....
La grant Alison, Laquelle tenoit ce mignon, Et l'en-
tretint longtems,* et l'eut, Comme on dit, par suc-
cession De sa feu tante qui mourut, COQUILLART,
l'Enquête de la simple et de la rusée. Le règne du
feu roy Louis onzième, COMM. vu. Prol. ||xvie s. Le
tien fut père, J. MAROT, p. 2)0, dans LACDRNE. Nous
en avons emprunté nostre feu maistre Jehan [ de
l'usage des Romains de ne pas nommer la mort],
MONT, i, 72. Un domestique de feu mon père, ID.
i, .00. Eu esgard mesmement à son contract de
mariage et teslament de feue sa femme, PASQUIER,
Rech. vi, i i. Feue de très recommandable mémoire
madame l'archiduchesse d'Autriche, Cërémon. de
France, p. 229, édit. in-4°. X la cruelle bataille devant
Constantinople moururent feuz de bonne mémoire
les roys Lisuart et Perion, D. Flores de Grèce, f" i 35.
La femme qui fut maistre Jean de Vernon, Gr.
coust. de France, liv. n, p. 27).
— ÉTYM. Berry, funl, et aussi defeu, defeue ;
ital. fu, la fu regina, la feue reine. Il est difficile de
rendre compte de toutes les formes de ce mot : le
berrichon [uni est le latin functus, défunt; l'italien fu
est la troisième personne du prétérit fù, il fut, il a
cessé de vivre, liais d'où vient le vieux français feu
ou fahu, qui est la forme la plus ancienne ? Ce mot
dissyllabique représenterait une forme barbare, fa-
dutus ou falutus; est-il permis de conjecturer qu'il
provient irrégulièrement de fatum, et qu'il signifie
qui a accompli sa destinée? L'exemple du xie siècle
qui signifie évidemment malheureux, qui a un
mauvais destin (comparezl'anglais ill-fated), appuie
cette conjecture. Feu est très-certainement la con-
traction de l'ancien feû, et ne peut représenter le
latin fuit, l'italien fu. Si donc on embrasse la tota-
lité de l'expression de l'idée en France, on trouve
trois sources : le français feu, feû, pour lequel nous
avons indiqué une conjecture, et qui, étant dissyl-
labique, ne peut provenir de functus; le berrichon
qui est le latin functus, et l'italien fa qui est le
latin fuit. Au xvie siècle, l'italianisme fit prendre
la forme italienne (le tien fut père, de J. Marot) ;
mais elle ne dura pas, et ce fut l'ancien feu qui se
maintint.
FEUDATAIRE (feu-da-tè-r'). || i° S. m. Celui qui
possède un fief avec, foi et hommage au seigneur
suzerain. Le duc Robert fit hommage de la Sicile
même qu'il n'avait point encore, il se _ déclara feu-
dataire du saint-siége pour tous ses Etats, promit
une redevance de douze deniers par chaque char-
rue, ce qui était beaucoup, VOLT. .Moeurs, 40. L'état
despotique se conserve par une autre sorte de sépa-
ration qui se fait en mettant les provinces éloignées
entre les mains d'un prince qui soit feudataire,
MONTESQ. Esp.ix, 4. || 2° Âdj. Il [le khan de Cri-
mée] était comme les princes feudataires d'Alle-
magne, qui ont servi l'Empire avec leurs propres
troupes subordonnées au général de l'empereur al-
lemand, VOLT. Russie, n, i. Les conciles étaient
composés de prélats de tous les pays, et partout ils
avaient l'immense avantage d'être comme étrangers
aux peuples pour lesquels ils faisaient des lois; ces
haines, ces amours, ces préjugés feudataires qui
accompagnent ordinairement le législateur étaient
inconnus aux pères du concile, CHATEAÏÏBR. Génie,
IV, VI, H o.
— ÊTYM. Feud, feod, anciennes formes de fief
(voy. ce mot).
FEDDISTE (feu-di-sf), s. m. Homme versé dans
la matière des fiefs. Il y avait auprès de Castres un
honnête homme de cette religion protestante,
nommé Sirven, exerçant dans cette province ia pro-
fession de feudiste, VOLT. Dict. phil. Criminel.
|| Adj. Un docteur feudiste.
— ÉTYM. Feud, feod, anciennes formes de fief
(voy. ce mot).
FEUILLAGE (feu-lla-j', Il mouillées, et non feu-
ya-j'), s. m. \\ i° Ensemble des feuilles d'une plante.
Les arbres dépouillés de leurs feuillages verts, RO-
TROU, Herc. mour. v, 4. Des arbres mal choisis et
d'un vilain feuillage ôtèrent aux promenades ce que
des allées bien distribuées et des eaux jaillissantes
auraient pu leur^ donner d'agrément, RAYNAL, Hist.
phil. vi, 20. || 2° Branches couvertes de feuilles. Ils
portaient tous des feuillages. || 3" Amas de feuilles.
Un lit de feuillage. Sous ce dais qu'ont formé la
mousse et le feuillage, VOLT. Scythes, i, 3. || 4° Terme
d'arts. Représentation de feuillage. Une bordure
ornée de feuillage. Damas à grands feuillages.
|| Terme d'architecture.-Ornement des chapiteaux,
des corniches et autres membres, composé de feuilles
d'acanthe ou d'autres arbres.
— HIST. xvie s. Vueilles aussi porter en chascun
aage Perpétuel honneur de vert feuillage, MAROT, iv,
43. Les oisillons s'esgaient parmi les jeunes feuil-
lages, YVER, p. 62t.
— ÉTYM. Feuille; bourguig. feuiïlaige; wallon,
foi ai.
FEUILLAISON (feu-llê-zon, Il mouillées, et non
feu-yê-zon), s. f. Le renouvellement annuel des
feuilles. Le temps de la feuillaison.
— ÊTYM. Feuille.
FEUILLANT (feu-llan, Il mouillées, et non feu-
yan), s. m. || i° Nom de religieux réformés de
l'ordre de Cîteaux, appelés en France feuillants et en
Italie réformés de saint Bernard. || 2° Membre d'un
club (en 1791 , -1792) de royalistes modérés qui
avaient adhéré à la constitution, et dont les chefs
étaient la Fayette et Bailly; il s'appelait d'abord
société de )789, et prit le nom de feuillants lors-
qu'il vint occuper le couvent des feuillants auprès
des Tuileries. || S'emploie aussi adjectivement :
le parti feuillant.
— ÉTYM. Notre-Dame de Feuillans, dans l'évê-
ché de Rieux, à deux heures de Rieux et à six de
Toulouse, abbaye fondée en i 108, et devenue en i 673
le chef de la congrégation le la plus étroite obser-
vance de Citeaux, en latin Beata Maria fuliensis,
fulium dicta a nemore cognomine, aujourd'hui
Bastide des Feuillants, Haute-Garonne.
t. FEUILLANTINE (feu-llan-ti-n', Il mouillées),
s. f. Religieuses de l'ordre des feuillants, établies
à Paris au faubourg Saint-Jacques en )622.
2. FEUILLANTINE (feu-llan-ti-n', Il mouillées,et
non feu-yan-ti-n'), s. f. Sorte de pâtisserie feuille-
tée, qui était garnie de blanc de chapon, de ma-
carons, de crème, d'écorce de citron, de sucre, etc.
t FEUILLANTISME (feu-llan-ti-sm', Il mouil-
lées), s. m. Terme de la Révolution. Système, opi-
nion des feuillants.
FECILLARD (feu-llar ; Il mouillées, et non feu-
yar ; le d ne se lie pas), s. m. || 1° Réunion de bran-
ches d'arbres ou d'arbrisseaux encore garnies de leurs
feuilles et conservées pour l'alimentation des bes-
tiaux. || 2° Se dit des branches de châtaignier ou de
saule fendues en deux, dont les tonneliers font des
cercles. || Feuillard de fer, bandes de fer étroites et
minces qui servent à cercler les fûts. || 3° Terme de
blason. Se dit des ornements du casque qui pendent
autour de l'écu. || 4° Nom qu'on a donné jadis aux
voleurs qui se tenaient dans les bois.
— H\ST. xvie s. [Les vents] Croulent son tronc
d'une horrible menace, Et de feuillars pavent toute
la place, DD BELLAY, IV, ( 9, recto. Foin et paille est
la commune nourriture des moutons et brebis, y
ajoustant des feuillars de plusieurs sortes d'arbres,
o. DE SERRES, 321. Trois fueillars vindrent au devant
de luy près l'orrée d'ung boys et le destrousserent
de tout tant qu'il eut vaillant, PALSGR. p. 693.
— ÉTYM. Feuille.
FEUILLE (feu-lT, Il mouillées, et non pas feu-ye),
s. f. |] 1° Partie mince et plate et ordinairement
verte du végétal, qui nait des tiges et des rameaux.
Les stoïques, qui n'ont pas voulu qu'une feuille
d'arbre se remuât sans ordre particulier de la Pro-
vidence, nique le sage levât le doigt sans congé
de la philosophie, BALZ. De la cour, 3e dise. Je
tremble et je crains tout, les feuilles de ces bois
Me semblent devenir des langues et des voix, DES-
MARETS, Mirante, n, 6. Vous faites éclater votre
puissance contre une feuille que le vent emporte,
et vous poursuivez une paille sèche, SACI, Bible, Job,
xin, 25. Le célèbre Haies, dans sa belle statique
des végétaux, avait démontré le premier que les
feuilles étaient des puissances ménagées par la na-
ture pour élever la sève, et qu'elles étaient les or-
ganes de la transpiration sensible et insensible,
BONNET, Rech. feuilles, t. v, p. 9, dans POUGENS. On
! voit par cette légère esquisse de la théorie du mou-
vement de la sève que les feuilles ont beaucoup de
rapport dans leurs usages avec la peau du corps hu-
main, ID. Us. des feuilles, 1" mém. Tombez, tom-
bez, feuilles légères; Et pour la plus tendre des
mères. Cachez quelque temps ce chemin; Qu'elle
ne puisse reconnaître Le funèbre asile où peut-être
Son fils reposera demain, MILLEVOYE, Chute des
feuiUes. Voilà les feuilles sans sève Qui tombent
sur le gazon; Voilà le vent qui s'élève Et gémit dans
le vallon, LAMART. Harm. n, 4. || Feuille composée,
celle qui est formée de plusieurs pétioles attachés à
un pétiole commun. Feuille simple, celle qui est
d'une seule pièce. || La chute des feuilles, le temps
où les feuilles tombent. Doux bocage, adieu, je suc-
combe; Tu m'avertis de mon destin; De ma mort la
feuille qui tombe Est le présage trop certain, MIL-
LEVOYE, Chute des feuilles. |] Feuille morte, feuille
qui cesse de vivre et se détache des arbres à l'au-
tomne. Toutes les routes étaient couvertes de feuilles
mortes que le vent y avait apportées, STAEL, Co-
rinne, xix, 5. || Une robe feuille-morte, voy.
FEUILLE-MORTE. H Vin, bois de deux, de trois feuilles,
vin, bois de deux, de trois années; ainsi dits parce
qu'il faut une année pour le renouvellement des
feuilles. || Trembler comme la feuille, avoir une
grande peur. Le président de Mesmes, que l'on char-
geait d'opprobres sur la signature du cardinal Ma-
zarin, tremblait comme la feuille, RETZ, II, 334.
(| Feuilles de chêne, celles sur lesquelles la sibylle
de Cumes écrivait ses oracles et que le vent disper-
sait. Si je ne me trompe, j'ai reconnu dans votre der-
nière quelques lignes de la meilleure main du mon-
de, et je les ai reçues avec la même vénération que
l'on recueillait les feuilles où la sibylle écrivait ses
oracles, VOIT. Lett. 30. || Fig. Feuilles de chêne,
choses qui se dispersent, se perdent facilement,
choses de peu de valeur. [La sibylle] Qui, possé-
dant pour tout trésor Des recettes d'énergumène,
Prend du Troyen le rameau d'or, Et lui rend des
feuilles de chêne, VOLT. Épit. xix. La plus grande
partie du prix de ces aliénations, n'étant pas
encore payée, fut remboursée en billets rie banque
qui devinrent, comme il arrive et arrivera tou-
jours aux effets royaux, des feuilles de chêne,
DUCLOS, Mém. OEuvres, t. x, p. 30/ dans POUGENS.
Tant mieux ; sans cela, une feuille de chêne et cet
écrit seraient tout un, niDER. Mémoires, Est-il bon?
est-il méchant? m, )3. |) Faire voir les feuilles à
l'envers, locution libre qui signifie obtenir lès fa-
veurs d'une femme sous un bois. |] Feuille de vigne,
figure d'une feuille de vigne par laquelle les sculp-
teurs cachent les parties naturelles dans les statues.
I] Fig. et familièrement. Il y a dans ces propos,
dans ces contes, des choses qui auraient besoin de
la feuille de vigne. ||*2° Les pétales, les pièces qui
forment la corolle de certaines fleurs. Une feuille
de rose. |1 En botanique, on dit toujours pétale.
|| 3° Ornements qui imitent des feuilles. Une bro-
derie en feuilles d'olivier. || Feuille coupée, feuille
en broderie figurant une rainure au milieu de la
feuille. Feuilles à dos, feuilles représentées à demi
pliées dans un ouvrage de broderie. || Terme d'ar-
chitecture. Feuilles d'acanthe, ou de persil, ou d'o-
livier et d'autres arbres, ornements de chapiteaux ;
les unes sont découpées, d'autres refendues; celles
dont les bords sont découpés se nomment feuilles
de refend. || Feuilles d'angles, feuilles sculptées aux
coins des cadres et des plafonds. || 4° Par analogie,
matière étendue, plate et mince. Feuille de carton.
Feuille de tôle, de fer-blanc. De l'acajou en feuilles.
|| Lame de bois mince pour plaquer les ouvrages
d'ébénisterie. || Verre destiné à vitrer les apparte-
ments, à couvrir les estampes. || Grande demi-feuille,
planche de cuivre d'environ 12 pouces de long sur
9 de large avec ) ligne d'épaisseur. \j Terme de me»
nuiserie. Assemblage qui fait partie d'une ferme-
ture de boutique, ou des contrevents d'une croisée.
Dans le même langage on dit,: une feuille de par-
quet. ]| Feuille de batterie, plaque mince d'acier qui
garnit la face de la batterie d'une platine d'arme à
feu. || Terme de joaillier. Petite lame de métal qu'on
met sous les pierres précieuses pour les faire ressor-
tir. || Terme de marine. Feuilles de panneau, les deux
parties du panneau qui ferment l'écoutiile, quand ce
panneau n'est pas d'une seule pièce. [| 5° Partie
mince qui se détache par couches d'un tout. Cette
ardoise se détache par feuilles. Une feuille de talc.
Chaque marée montante apporte et répand sur tout
le rivage un limon impalpable, qui ajoute une nou-
velle feuille aux anciennes, d'où résulte, par la suc-
cession des temps, un schiste tendre et feuilleté,
BUFF. Not. just. Êp. nat. OEuvres, t. xm, p. 244,
dans POUGENS. || Partie morte qui se détache par
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