1G52
FES
FES
FÊT
trouve la teste de l'os [le fémur luxé] prominente
entre les muscles fessiers, PARÉ, XIV, 46.
— ÉTYM. Fesse.
+ FESSOU (fè-sou) ouFESSOUET (fe-sou-è), s. m.
Houe triangulaire aiguë pour la culture des vigno-
bles du Berry.
— ÉTYM. Altération de l'anc. franc, fossouer, in-
strument pour fouir (voy. FOSSOYER) .
FESSU, UE (fè-su, sue), adj. Terme familier. Qui
a de grosses fesses.
— HIST. xve s. Son poys me fait estre bossu [c'est
un cheval qui parle], Et je ne sui pas si fessu Que
je fu anciennement ; Plus ne vueil servir tel pansu,
EDST. DESCH. Poésies mss. f° 270, dans LACURNE,
|| xvi" s. Quand l'homme est trop gras et fessu,
PARÉ, xvm, 44.
— ÉTYM. Fesse.
FESTIN (fè-stin), s. m. Repas somptueux. Dans
les festins que nous faisons ensemble, ou plutôt que
vous me faites, je ne dois parler que pour dire
grâces, VOIT. Lett. 90. Ce festin dura longtemps,
ayant continué pendant cent quatre-vingts jours,
SACI, Bible, Esther, i, 4. Les violons sont retenus,
le festin est commandé, MOL. Mar. f. a. Il faut que
je dîne chez M. de Rennes-; ce sont des festins con-
tinuels ; ah ! mon Dieu, quand pourrai-je mourir de
faim! SÉV. 447. Moi qui ne compte rien, ni le vin,
ni la chère, Si l'on n'est plus au large assis en un
festin Qu'aux sermons de Cassagne ou de l'abbé
Cotin, BOIL. Sat. ni. Tous mes sots à l'instant, chan-
geant de contenance, Ont loué du festin la superbe
ordonnance, m. ib. Il veut que d'un festin la
pompe et l'allégresse.... RAC. Brit. v, t. Bourreau
de votre fiEe, il ne vous reste enfin Que d'en faire
à sa mère un horrible festin, ID. Iphig. iv, 4. Les
fous font les festins, et les sages les mangent,
DANCOURT,Sancho Pança,u, i. || Festin royal, festin
qu'un roi donne en certaines occasions solennelles.
|| Familièrement. Il n'y avait que cela pour tout fes-
tin, il n'y avait que cela à manger. || Proverbe. Il
n'est festin que de gens chiches, les gens parcimo-
nieux sont magnifiques dans les occasions d'éclat.
— HIST. xve s. J'aime la compaignie Où sont mes
bons amis ; Mais le festin m'ennuie Où n'y a point
de ris, BASSELIN, xxn. || xvr s. Il a esté au festin
de Martin baston [il a été rossé], COTGRAVE.
— ÉTYM. Voy. FESTINER.
FESTINÉ, ÉE (fè-sti-né, née), part, passé. À" qui
l'on donne un festin. Alibech fut festinée en grand'
pompe, LA FONT. Diable.
FESTINER (fè-sti-né). || 1° V. n. Terme familier.
Faire festin. Mais peut-être qu'ils [les dieux] sont
bien loin maintenant, chez les Éthiopiens irrépré-
hensibles, où ils vont souvent festiner, D'ABLAN-
DOURT, Lucien, Jupiter le tragique. Il vient : l'on
festine, l'on mange, LA FONT. Fabl. i, (4. || 2° V. a.
Servir un festin à quelqu'un. C'est ainsi que vous
festinez les dames en mon absence, MOL. Bourg,
gent. iv, 2. || On lit dans Malherbe : [Alexandre le
Grand] festia [édit. 1630; l'édit. de 4 660 donne fes-
tin-a] les ambassadeurs, et leur fit toutes les dé-
monstrations de bonne volonté dont il se put aviser,
• Traité des bienf. de Sénèque, i, 4 3. La leçon festia
est sans doute la bonne ; c'est une ancienne forme
pour festoyer.
— HIST. xvie s. Avec terme plus propre nous ne
pouvons nommer celui qui fait le banquet que fes-
tinant, PASQUIER, Recherches, liv. vin, p. 674, dans
LACORNB. Le curé annonçant les festes qu'il falloit
festiner [célébrer], Moyen de parvenir, p. 306, dans
LACORNB.
— ÉTYM. Festiner paraît être une altération pour
(estiver, du lat. festivum, fête.
t FESTIVAL (fè-sti-val), s. m. Nom de grandes
fêtes musicales allemandes et de celles qui ont lieu
dans quelques provinces de France et en Angleterre,
à l'imitation de l'Allemagne. On annonce plusieurs
festivals pour cet hiver.
— ÉTYM. Lat. festivalis, de festum, fête. Festival
était aussi un adjectif de l'ancienne langue, et si-
gnifiait de fête ■ Uns festivals sacrefices, Rois, p. 78.
, f FESTOIEMENT (fè-stoi-man), s. m. Action de
lestoyer. ;
— HIST. xve s. Et du festoiement et réception
feurent bien contents le roy, l'empereur et les sei-
gneurs, JUV. DES' URSINS, Charles VI, 4 415.
— ÉTYM. Festoyer.
FESTON (fè-ston), s. m. || 1° Mélange de fleurs,
de feuilles et de petites branches liées en cordon
qu'on emploie dans les fêtes et les occasions de ga-
lanterie pour parer des appartements, des temples,
des façades. Il fit joncher les chemins de fleurs et
de festons, VAUGEL, Q. C. IX, 2. De festons odieux
ma fille couronnée, RAC. Iph. v, 4. Le pampre
vert qui pendait en festons, FÉN. Tél. i. Quand la
feuille en festons a couronné les bois, L'amoureux
rossignol n'étouffe point sa voix, A. CHÉN. Élég. x.
|| Par extension. Les vieux arbres ont disparu; la
hache éclaircit tous les jours ces belles forêts qui
décoraient d'un long feston mobile le sommet de
ces coteaux, CAP, Audubon, p. 12. || 2° Terme d'ar-
chitecture. Ornement en forme de festons. Ce ne
sont que festons, ce ne sont qu'astragales, BOIL.
Art p. i. ||Fig. et populairement. Faire ou décrire
ou dessiner des festons, aller en zigzag. Un ivrogne
qui fait des festons. || 3° Il se dit de découpures
en forme de festons. Découper en festons les bords
d'une collerette. Ruban à festons. Ses doigts [d'un
oiseau] sont à demi palmés, largement frangés des
deux côtés d'une membrane découpée en festons,
BUFF. Ois. t. xv, p. 338, dans POUGENS. || 4° Fes-
ton ou point de feston, point de broderie qui se
fait ainsi : on met le fil sous le pouce gauche, on
prend un peu de l'étoffe par-dessus ce fil qui est sous
le doigt et on tire, puis on recommence ; le point
se trouve comme noué en faisant un léger rebord.
|| Broderie que compose ce point. Un col au feston.
|| Feston de rose, espèce de feston dont le point,
au lieu de représenter le contour d'une dent, fait
la dent pleine. || 5° Terme de tapissier. La partie
de draperie retroussée en petits flots croisés, que
l'on met par le haut d'une tenture, d'une croisée,
pour cacher la tête des rideaux.
— HIST. xvie s. Les armoiries estaient entour-
noyées d'ung joyeux feston de myrtes, lauriers et
orangiers, RABELAIS, SciomacMe. La caressant [la
divinité] par l'odeur des encens et sons de la mu-
sique, festons et bouquets, MONT, II, 2BG.
— ÉTYM. Ital. festone. L'étymologie paraît être le
latin festum, fête, à cause de l'emploi des festons
dans les fêtes. Cependant Grandgagnage, citant le
wallon fêsi, entrelacer de l'osier, tire feston du
germanique : Aix-la-Chapelle, fits, baguette, verge.
FESTONNÉ, ÉE (fè-sto-né, née), part, passé.
|| 1" Orné de festons. La mère choisit un érable à
fleurs rouges, festonné de guirlandes d'apios, CHA-
TEAUB. Atala, Épilogue. || 2" Bordé par des décou-
pures arrondies. || Terme de botanique. Se dit des
feuilles, quand elles sont munies de découpures peu
profondes. || 3° Un col festonné, un col brodé au
point de feston. || Par extension. La gorge, qui est
un peu festonnée de roux dans ce martin-pêcheur
venu de Saint-Domingue, est simplement grise dans
l'autre, BDFF. Ois. t. xni, p. 312, dans POUGEKS.
FESTONNER (fè-sto-né), v. a. || 1" Orner de fes-
tons. La nature en ce lieu plus amie et plus douce
Festonne les rochers d'arbustes et de mousse, LA-
MART. Joe. H, 76. || 2° Dessiner, broder, ou décou-
per en festons. 11 [le colibri] a le dessus du dos et
de la tête de couleur d'or, sur un fond gris qui fes-
tonne le bord de chaque plume et rend le dos comme
onde de gris sous or, BUFF. Ois. t. xi, p. 68, dans
POUGENS. || Absolument. Festonner, faire une brode-
rie en point i<; feston. || 3° V. n. Fig. et populaire-
ment. Aller en zigzag, étant ivre. |j 4° Se festonner,
v. réfl. Se garnir de festons. Ou ce beau peuplier
de qui l'énorme tronc, Lorsque de cent hivers il a
bravé l'affront, Se festonnant de noeuds d'où sort
un vert feuillage, Semble orné par le temps et ra-
jeuni par l'âge, DELILLE, Jard. i. Les sombres sa-
pins même se festonnent alors du vert le plus ten-
dre, BERN. DE ST. P. Étude V.
— ÉTYM. Feston.
f FESTOYANT (fè-sto-ian ou fè-stoi-ian) ou
FÊTOYANT (fé-to-ian), s. m. Celui qui festoie. Ce
repas [de l'ours] dure huit ou dix heures ; les fes-
toyants en sortent dans un état affreux, CHATEAUBR.
Amer. Chasse.
FESTOYÉ, ÉE (fè-sto-ié, iée, ou fè-stoi-ié, iée)
ou FÉTOYÉ, ÉE (fé-to-ié, iée, ou fé-toi-ié, iée),
part, passé. La belle enfin chaque jour fétoyée- Fut
tellement de sa gloire ennuyée, Que.... VOLT. Bé-
gueule.
FESTOYER (fè-sto-ié ou fè-toi-ié ; plusieurs disent
fes-toi-ié) ou FÉTOYER (fé-to-ié), v. a. Il se con-
jugue comme employer. Terme familier. Faire fête
à quelqu'un, le bien recevoir. Il semblait que la
terre et le ciel, à l'envi de Mme du Vigean, vou-
laient festoyer la plus belle princesse du monde,
VOITURE, lett. -IO. || Se festoyer, v. réfl. Se faire fête
l'un à l'autre. Ils se sont festoyés joyeusement.
— HIST. XII° s. Jà n'est pas ui [aujourd'hui] sa-
bat ne tens de festeer, Bois, p. 358. || sur s. [Les
dames] Carolent [dansent] et festoient et chantent
hautement, Berte, rx. || xve s. Les seigneurs qui ai-
loi ent voir le rof et la roine et leur conseil, pour fes-
tier et pour apprendre des nouvelles, FROISS. I, I,
32. Ordonnèrent les seigneurs à approcher canons,
veugleres et bombardes devant la dicte ville [dont
ils commençaient le siège], pour festoyer ceux de
dedans, MONSTREL. t. ni, p. 67, dans LACURNE.
|| xvic s. Que l'on adjousteroit un jour d'avantage
aux feries latines, et que désormais on en festoye-
roit et chommeroit quatre, AMYOT, Cam. 73. Est-ce
afin que ton héritier Ayt mieux de quoy se festier,
Jouissant de tes abstinences? ST-GELAIS, 86.
— ÉTYM. Fête, anciennement feste; provenç.
festejar, festegar; espagn. festejar; ital. festeggiare.
Festoier, festeer, festier, ne sont que des pronon-
ciations différentes du même mot.
f FESTCCAIRE (fè-stu-kê-r'), s. m. Terme de
zoologie. Genre de vers intestinaux parenchyma-
teux de la famille des trématodes, de l'ordre des
monos tomes.
— ÉTYM. Lat. festuca, fétu.
FÊTE (fê-f), s. f. || 1° Jour consacré à des actes
de religion; cérémonies par lesquelles on célèbre ce
jour. Les trois grandes fêtes de l'année, savoir celle
des Azymes, celle des Semaines et celle des Taberna-
cles, SACI, Bible, Paralip. n, vm, 4 3. Sion, repaire
affreux de reptiles impurs, Voit de son temple saint
les pierres dispersées, Et du Dieu d'Israël les fêtes
sont cessées, RAC. Esth. i, l. Quand verrai-je, ô Sion,
relever tes remparts Et de tes tours les magnifiques
faîtes? Quand verrai-je de toutes parts Tes peuples
en chantant accourir à tes fêtes? ID. ib. i, 2. Vivez,
solennisez vos fêtes sans ombrage, m. Athal. m, 4.
11 se célébrait,.dans les différentes villes de la Grèce,
et surtout à Athènes, un nombre infini de fêtes : je
n'en rapporterai ici que trois, qui son.t les plus cé-
lèbres, savoir les Panathénées, les fêtes de Bacchus,
et les fêtes Éleusiennes, ROLLIN, Hist. anc. OEuv.
t. v, p. 7, dans POUGENS. On recherche l'origine
des fêtes ; la plus ancienne et la plus belle est celle
des empereurs de la Chine, qui labourent et qui sè-
ment avec les premiers mandarins, VOLT. Dict.
phil. Antiquité. || Chez les anciens païens, la fête
de la Jeunesse, la fête des Marchands, la fête des
Esclaves, etc. le jour où l'on faisait des cérémonies re-
ligieuses à l'intention de la jeunesse, des marchands,
des esclaves, etc. || 2° Dans la religion catholique,
célébration du service divin en commémoration de
quelque mystère ou en l'honneur de quelque saint.
Une grande fête. Une petite fête. Les dimanches et
fêtes. Fêtes mobiles. Fêtes annuelles. Garder les
jours de fête. Il est fête. A chaque grande fête aug-
mente et renouvelle Et le bon exerÊice et ta prière
aux saints, Et tiens, en l'attendant, ton âme entre
tes mains, Comme prête à passer à la fête éter-
nelle, CORN. Imit. i, 19. Toutes ces pieuses obser-
vances avaient dans la reine l'effet bienheureux
que l'Eglise même demande : elle se renouvelait
dans toutes les fêtes, BOSS. Mar.-Thér. || Jour de
fête, jour férié. || Par extension. Le jour où l'on
s'égare est un vrai jour de fête [il s'agit d'un voya-
geur égaré qui trouve bon gîte], COLLIN D'HARLEV.
Chat, en Esp. i, 9. || La fête des Morts, le 2 no-
vembre, jour que l'Église consacre à la commé-
moration des morts. || Fête double, celle où l'on
double les antiennes. || Fête-Dieu ou Fête du saint
sacrement, la fête que l'on célèbre en l'honneur du
saint sacrement (on met une majuscule à Fête).
Nos maréchaux de France, nos ducs et autres per-
sonnes considérables qui demeurent sur une pa-
roisse, n'assistent pas personnellement à la proces-
sion de la Fête-Dieu, mais y envoient leurs laquais
en livrée et avec un flambeau où est attaché l'écus-
son de leurs armoiries, SAINT-FOIX , Ess. Paris,
OEuv. t. rv, S76, dans POUGENS. || Fêtes fêtées, ou,
pius souvent, fêtes chômées, celles où le travail
est défendu et qui sont d'obligation, à la différence
de celles qui se célèbrent seulement dans l'église
et en quelques lieux particuliers, ou par quelques
communautés. Le mal est que.dans l'an s'entremê-
lent des jours Qu'il faut chômer ; on nous ruine en
fêtes; L'une fait tort à l'autre; et monsieur le curé
De quelque nouveau saint charge toujours son
prône, LA FONT. Fabl. vin, 2. || Familièrement.
Fêtes carillonnées, les plus grandes fêtes. || Popu-
lairement. Cela ne m'arrive qu'aux fêtes carillon-
nées, c'est-à-dire rarement. || Fête de palais, les
jours où les tribunaux sont fermés, quoiqu'il ne
soit point fête chômée. || Fig. Deviner les fêtes
quand elles sont venues, dire des choses que tout
le monde sait. || Souhaiter les bonnes fêtes, se
disait par compliment à l'approche des grandes
fêtes de l'Eglise. Je vais donc vous souhaiter les
bonnes fêtes [à Noël], SÉV. 240. Présentez les
bonnes fêtes de ma part au cardinal, BOS*. Lett.
FES
FES
FÊT
trouve la teste de l'os [le fémur luxé] prominente
entre les muscles fessiers, PARÉ, XIV, 46.
— ÉTYM. Fesse.
+ FESSOU (fè-sou) ouFESSOUET (fe-sou-è), s. m.
Houe triangulaire aiguë pour la culture des vigno-
bles du Berry.
— ÉTYM. Altération de l'anc. franc, fossouer, in-
strument pour fouir (voy. FOSSOYER) .
FESSU, UE (fè-su, sue), adj. Terme familier. Qui
a de grosses fesses.
— HIST. xve s. Son poys me fait estre bossu [c'est
un cheval qui parle], Et je ne sui pas si fessu Que
je fu anciennement ; Plus ne vueil servir tel pansu,
EDST. DESCH. Poésies mss. f° 270, dans LACURNE,
|| xvi" s. Quand l'homme est trop gras et fessu,
PARÉ, xvm, 44.
— ÉTYM. Fesse.
FESTIN (fè-stin), s. m. Repas somptueux. Dans
les festins que nous faisons ensemble, ou plutôt que
vous me faites, je ne dois parler que pour dire
grâces, VOIT. Lett. 90. Ce festin dura longtemps,
ayant continué pendant cent quatre-vingts jours,
SACI, Bible, Esther, i, 4. Les violons sont retenus,
le festin est commandé, MOL. Mar. f. a. Il faut que
je dîne chez M. de Rennes-; ce sont des festins con-
tinuels ; ah ! mon Dieu, quand pourrai-je mourir de
faim! SÉV. 447. Moi qui ne compte rien, ni le vin,
ni la chère, Si l'on n'est plus au large assis en un
festin Qu'aux sermons de Cassagne ou de l'abbé
Cotin, BOIL. Sat. ni. Tous mes sots à l'instant, chan-
geant de contenance, Ont loué du festin la superbe
ordonnance, m. ib. Il veut que d'un festin la
pompe et l'allégresse.... RAC. Brit. v, t. Bourreau
de votre fiEe, il ne vous reste enfin Que d'en faire
à sa mère un horrible festin, ID. Iphig. iv, 4. Les
fous font les festins, et les sages les mangent,
DANCOURT,Sancho Pança,u, i. || Festin royal, festin
qu'un roi donne en certaines occasions solennelles.
|| Familièrement. Il n'y avait que cela pour tout fes-
tin, il n'y avait que cela à manger. || Proverbe. Il
n'est festin que de gens chiches, les gens parcimo-
nieux sont magnifiques dans les occasions d'éclat.
— HIST. xve s. J'aime la compaignie Où sont mes
bons amis ; Mais le festin m'ennuie Où n'y a point
de ris, BASSELIN, xxn. || xvr s. Il a esté au festin
de Martin baston [il a été rossé], COTGRAVE.
— ÉTYM. Voy. FESTINER.
FESTINÉ, ÉE (fè-sti-né, née), part, passé. À" qui
l'on donne un festin. Alibech fut festinée en grand'
pompe, LA FONT. Diable.
FESTINER (fè-sti-né). || 1° V. n. Terme familier.
Faire festin. Mais peut-être qu'ils [les dieux] sont
bien loin maintenant, chez les Éthiopiens irrépré-
hensibles, où ils vont souvent festiner, D'ABLAN-
DOURT, Lucien, Jupiter le tragique. Il vient : l'on
festine, l'on mange, LA FONT. Fabl. i, (4. || 2° V. a.
Servir un festin à quelqu'un. C'est ainsi que vous
festinez les dames en mon absence, MOL. Bourg,
gent. iv, 2. || On lit dans Malherbe : [Alexandre le
Grand] festia [édit. 1630; l'édit. de 4 660 donne fes-
tin-a] les ambassadeurs, et leur fit toutes les dé-
monstrations de bonne volonté dont il se put aviser,
• Traité des bienf. de Sénèque, i, 4 3. La leçon festia
est sans doute la bonne ; c'est une ancienne forme
pour festoyer.
— HIST. xvie s. Avec terme plus propre nous ne
pouvons nommer celui qui fait le banquet que fes-
tinant, PASQUIER, Recherches, liv. vin, p. 674, dans
LACORNB. Le curé annonçant les festes qu'il falloit
festiner [célébrer], Moyen de parvenir, p. 306, dans
LACORNB.
— ÉTYM. Festiner paraît être une altération pour
(estiver, du lat. festivum, fête.
t FESTIVAL (fè-sti-val), s. m. Nom de grandes
fêtes musicales allemandes et de celles qui ont lieu
dans quelques provinces de France et en Angleterre,
à l'imitation de l'Allemagne. On annonce plusieurs
festivals pour cet hiver.
— ÉTYM. Lat. festivalis, de festum, fête. Festival
était aussi un adjectif de l'ancienne langue, et si-
gnifiait de fête ■ Uns festivals sacrefices, Rois, p. 78.
, f FESTOIEMENT (fè-stoi-man), s. m. Action de
lestoyer. ;
— HIST. xve s. Et du festoiement et réception
feurent bien contents le roy, l'empereur et les sei-
gneurs, JUV. DES' URSINS, Charles VI, 4 415.
— ÉTYM. Festoyer.
FESTON (fè-ston), s. m. || 1° Mélange de fleurs,
de feuilles et de petites branches liées en cordon
qu'on emploie dans les fêtes et les occasions de ga-
lanterie pour parer des appartements, des temples,
des façades. Il fit joncher les chemins de fleurs et
de festons, VAUGEL, Q. C. IX, 2. De festons odieux
ma fille couronnée, RAC. Iph. v, 4. Le pampre
vert qui pendait en festons, FÉN. Tél. i. Quand la
feuille en festons a couronné les bois, L'amoureux
rossignol n'étouffe point sa voix, A. CHÉN. Élég. x.
|| Par extension. Les vieux arbres ont disparu; la
hache éclaircit tous les jours ces belles forêts qui
décoraient d'un long feston mobile le sommet de
ces coteaux, CAP, Audubon, p. 12. || 2° Terme d'ar-
chitecture. Ornement en forme de festons. Ce ne
sont que festons, ce ne sont qu'astragales, BOIL.
Art p. i. ||Fig. et populairement. Faire ou décrire
ou dessiner des festons, aller en zigzag. Un ivrogne
qui fait des festons. || 3° Il se dit de découpures
en forme de festons. Découper en festons les bords
d'une collerette. Ruban à festons. Ses doigts [d'un
oiseau] sont à demi palmés, largement frangés des
deux côtés d'une membrane découpée en festons,
BUFF. Ois. t. xv, p. 338, dans POUGENS. || 4° Fes-
ton ou point de feston, point de broderie qui se
fait ainsi : on met le fil sous le pouce gauche, on
prend un peu de l'étoffe par-dessus ce fil qui est sous
le doigt et on tire, puis on recommence ; le point
se trouve comme noué en faisant un léger rebord.
|| Broderie que compose ce point. Un col au feston.
|| Feston de rose, espèce de feston dont le point,
au lieu de représenter le contour d'une dent, fait
la dent pleine. || 5° Terme de tapissier. La partie
de draperie retroussée en petits flots croisés, que
l'on met par le haut d'une tenture, d'une croisée,
pour cacher la tête des rideaux.
— HIST. xvie s. Les armoiries estaient entour-
noyées d'ung joyeux feston de myrtes, lauriers et
orangiers, RABELAIS, SciomacMe. La caressant [la
divinité] par l'odeur des encens et sons de la mu-
sique, festons et bouquets, MONT, II, 2BG.
— ÉTYM. Ital. festone. L'étymologie paraît être le
latin festum, fête, à cause de l'emploi des festons
dans les fêtes. Cependant Grandgagnage, citant le
wallon fêsi, entrelacer de l'osier, tire feston du
germanique : Aix-la-Chapelle, fits, baguette, verge.
FESTONNÉ, ÉE (fè-sto-né, née), part, passé.
|| 1" Orné de festons. La mère choisit un érable à
fleurs rouges, festonné de guirlandes d'apios, CHA-
TEAUB. Atala, Épilogue. || 2" Bordé par des décou-
pures arrondies. || Terme de botanique. Se dit des
feuilles, quand elles sont munies de découpures peu
profondes. || 3° Un col festonné, un col brodé au
point de feston. || Par extension. La gorge, qui est
un peu festonnée de roux dans ce martin-pêcheur
venu de Saint-Domingue, est simplement grise dans
l'autre, BDFF. Ois. t. xni, p. 312, dans POUGEKS.
FESTONNER (fè-sto-né), v. a. || 1" Orner de fes-
tons. La nature en ce lieu plus amie et plus douce
Festonne les rochers d'arbustes et de mousse, LA-
MART. Joe. H, 76. || 2° Dessiner, broder, ou décou-
per en festons. 11 [le colibri] a le dessus du dos et
de la tête de couleur d'or, sur un fond gris qui fes-
tonne le bord de chaque plume et rend le dos comme
onde de gris sous or, BUFF. Ois. t. xi, p. 68, dans
POUGENS. || Absolument. Festonner, faire une brode-
rie en point i<; feston. || 3° V. n. Fig. et populaire-
ment. Aller en zigzag, étant ivre. |j 4° Se festonner,
v. réfl. Se garnir de festons. Ou ce beau peuplier
de qui l'énorme tronc, Lorsque de cent hivers il a
bravé l'affront, Se festonnant de noeuds d'où sort
un vert feuillage, Semble orné par le temps et ra-
jeuni par l'âge, DELILLE, Jard. i. Les sombres sa-
pins même se festonnent alors du vert le plus ten-
dre, BERN. DE ST. P. Étude V.
— ÉTYM. Feston.
f FESTOYANT (fè-sto-ian ou fè-stoi-ian) ou
FÊTOYANT (fé-to-ian), s. m. Celui qui festoie. Ce
repas [de l'ours] dure huit ou dix heures ; les fes-
toyants en sortent dans un état affreux, CHATEAUBR.
Amer. Chasse.
FESTOYÉ, ÉE (fè-sto-ié, iée, ou fè-stoi-ié, iée)
ou FÉTOYÉ, ÉE (fé-to-ié, iée, ou fé-toi-ié, iée),
part, passé. La belle enfin chaque jour fétoyée- Fut
tellement de sa gloire ennuyée, Que.... VOLT. Bé-
gueule.
FESTOYER (fè-sto-ié ou fè-toi-ié ; plusieurs disent
fes-toi-ié) ou FÉTOYER (fé-to-ié), v. a. Il se con-
jugue comme employer. Terme familier. Faire fête
à quelqu'un, le bien recevoir. Il semblait que la
terre et le ciel, à l'envi de Mme du Vigean, vou-
laient festoyer la plus belle princesse du monde,
VOITURE, lett. -IO. || Se festoyer, v. réfl. Se faire fête
l'un à l'autre. Ils se sont festoyés joyeusement.
— HIST. XII° s. Jà n'est pas ui [aujourd'hui] sa-
bat ne tens de festeer, Bois, p. 358. || sur s. [Les
dames] Carolent [dansent] et festoient et chantent
hautement, Berte, rx. || xve s. Les seigneurs qui ai-
loi ent voir le rof et la roine et leur conseil, pour fes-
tier et pour apprendre des nouvelles, FROISS. I, I,
32. Ordonnèrent les seigneurs à approcher canons,
veugleres et bombardes devant la dicte ville [dont
ils commençaient le siège], pour festoyer ceux de
dedans, MONSTREL. t. ni, p. 67, dans LACURNE.
|| xvic s. Que l'on adjousteroit un jour d'avantage
aux feries latines, et que désormais on en festoye-
roit et chommeroit quatre, AMYOT, Cam. 73. Est-ce
afin que ton héritier Ayt mieux de quoy se festier,
Jouissant de tes abstinences? ST-GELAIS, 86.
— ÉTYM. Fête, anciennement feste; provenç.
festejar, festegar; espagn. festejar; ital. festeggiare.
Festoier, festeer, festier, ne sont que des pronon-
ciations différentes du même mot.
f FESTCCAIRE (fè-stu-kê-r'), s. m. Terme de
zoologie. Genre de vers intestinaux parenchyma-
teux de la famille des trématodes, de l'ordre des
monos tomes.
— ÉTYM. Lat. festuca, fétu.
FÊTE (fê-f), s. f. || 1° Jour consacré à des actes
de religion; cérémonies par lesquelles on célèbre ce
jour. Les trois grandes fêtes de l'année, savoir celle
des Azymes, celle des Semaines et celle des Taberna-
cles, SACI, Bible, Paralip. n, vm, 4 3. Sion, repaire
affreux de reptiles impurs, Voit de son temple saint
les pierres dispersées, Et du Dieu d'Israël les fêtes
sont cessées, RAC. Esth. i, l. Quand verrai-je, ô Sion,
relever tes remparts Et de tes tours les magnifiques
faîtes? Quand verrai-je de toutes parts Tes peuples
en chantant accourir à tes fêtes? ID. ib. i, 2. Vivez,
solennisez vos fêtes sans ombrage, m. Athal. m, 4.
11 se célébrait,.dans les différentes villes de la Grèce,
et surtout à Athènes, un nombre infini de fêtes : je
n'en rapporterai ici que trois, qui son.t les plus cé-
lèbres, savoir les Panathénées, les fêtes de Bacchus,
et les fêtes Éleusiennes, ROLLIN, Hist. anc. OEuv.
t. v, p. 7, dans POUGENS. On recherche l'origine
des fêtes ; la plus ancienne et la plus belle est celle
des empereurs de la Chine, qui labourent et qui sè-
ment avec les premiers mandarins, VOLT. Dict.
phil. Antiquité. || Chez les anciens païens, la fête
de la Jeunesse, la fête des Marchands, la fête des
Esclaves, etc. le jour où l'on faisait des cérémonies re-
ligieuses à l'intention de la jeunesse, des marchands,
des esclaves, etc. || 2° Dans la religion catholique,
célébration du service divin en commémoration de
quelque mystère ou en l'honneur de quelque saint.
Une grande fête. Une petite fête. Les dimanches et
fêtes. Fêtes mobiles. Fêtes annuelles. Garder les
jours de fête. Il est fête. A chaque grande fête aug-
mente et renouvelle Et le bon exerÊice et ta prière
aux saints, Et tiens, en l'attendant, ton âme entre
tes mains, Comme prête à passer à la fête éter-
nelle, CORN. Imit. i, 19. Toutes ces pieuses obser-
vances avaient dans la reine l'effet bienheureux
que l'Eglise même demande : elle se renouvelait
dans toutes les fêtes, BOSS. Mar.-Thér. || Jour de
fête, jour férié. || Par extension. Le jour où l'on
s'égare est un vrai jour de fête [il s'agit d'un voya-
geur égaré qui trouve bon gîte], COLLIN D'HARLEV.
Chat, en Esp. i, 9. || La fête des Morts, le 2 no-
vembre, jour que l'Église consacre à la commé-
moration des morts. || Fête double, celle où l'on
double les antiennes. || Fête-Dieu ou Fête du saint
sacrement, la fête que l'on célèbre en l'honneur du
saint sacrement (on met une majuscule à Fête).
Nos maréchaux de France, nos ducs et autres per-
sonnes considérables qui demeurent sur une pa-
roisse, n'assistent pas personnellement à la proces-
sion de la Fête-Dieu, mais y envoient leurs laquais
en livrée et avec un flambeau où est attaché l'écus-
son de leurs armoiries, SAINT-FOIX , Ess. Paris,
OEuv. t. rv, S76, dans POUGENS. || Fêtes fêtées, ou,
pius souvent, fêtes chômées, celles où le travail
est défendu et qui sont d'obligation, à la différence
de celles qui se célèbrent seulement dans l'église
et en quelques lieux particuliers, ou par quelques
communautés. Le mal est que.dans l'an s'entremê-
lent des jours Qu'il faut chômer ; on nous ruine en
fêtes; L'une fait tort à l'autre; et monsieur le curé
De quelque nouveau saint charge toujours son
prône, LA FONT. Fabl. vin, 2. || Familièrement.
Fêtes carillonnées, les plus grandes fêtes. || Popu-
lairement. Cela ne m'arrive qu'aux fêtes carillon-
nées, c'est-à-dire rarement. || Fête de palais, les
jours où les tribunaux sont fermés, quoiqu'il ne
soit point fête chômée. || Fig. Deviner les fêtes
quand elles sont venues, dire des choses que tout
le monde sait. || Souhaiter les bonnes fêtes, se
disait par compliment à l'approche des grandes
fêtes de l'Eglise. Je vais donc vous souhaiter les
bonnes fêtes [à Noël], SÉV. 240. Présentez les
bonnes fêtes de ma part au cardinal, BOS*. Lett.
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