FER
— HIST. xrye s. Désirer fervemment, Ordonn.
des rois de Fr. t. ij'p. 467. j|xvi? s. ....Quand une
personne ame [aime] Ferventement, et voit souffrir
la mort Au sien ami....cRETiNj p. 258, dans LACBRNE.
— ÉTYM. Fervent, et le suffixe ment; provenç.
fervemmens; ital. ferventemente.
FERVENT, ENTE (fèr-van, van-t'), adj. || 1° Qui
a beaucoup de ferveur. Vous dormez trop pour un
jeune novice qui doit être fervent, FÉNEL. Dial. des
morts mod. xi. || Par extension. Un amoureux, un
adorateur fervent. || 2° Où il y a de la ferveur, qu'on
fait avec ferveur. Je crains même que vous ne
m'appreniez cette prière fervente que vous faites
les matins et qui vous donne sujet de ne plus penser
à Dieu tout le reste de la journée, SÉV. Lett. à Bussy,
<9 mai J677.-Cet amour prompt, fervent, constant,
que rien n'arrête et que rien ne lasse, BOUHDAL.
Èxhort. sur l'obs. des règles, t. i, p. 2(0. Fervente
contrition, ID. Ouvert, du jub. Myst. t. n, p. 647.
—: HIST. xm* s. Tant-ert fil était] fervenz en sun
désir, Ne l'en puet li priurs partir, MARIE, Purga-
toire, 673. Nule dolor n'est plus fervant, RUTEB. I 94.
|| xive s. Uns homs mit en escript ses pecchiés, ce
lisons, Puis les mist sur l'autel en fervens orisons,
Girart de Ross. v. 4489. La grant et copieuse mul-
titude de livres de diverses sciences que vous
[Charles V] avez assemblez chacun jour par vostre
fervent diligence, Hist. litt. delaFr. tvxxiv, p. (84.
|| xvie s. On y doit appliquer de l'huile toute fer-
vente, PARÉ, vin, 39.
— ÉTYM. Provenç. fervent, ferven; espagn. fer-
viente; ital. fervente; du latin ferventem, de ferverej
être chaud (voy. FERVEUR).
FERVEUR (fèr-Veur), s. f. || i° Sentiment vif qui
porte aux choses de piété; de charité. Saint-François
entre tous les autres lui parut [à Luther] un homme
admirable, animé d'une merveilleuse ferveur d'es-
prit, BOSS. Var. m, § 60* L'ardeur de leurs oraisons
vous servit souvent de motif pour renouveler la fer-
veur des vôtres, FLÉCH. Marie-Thér. II. ne laissa
passer aucune semaine sans rallumer sa ferveur
par l'usage des sacrements, ID. Lùmoignon. Le som-
meil n'est point incompatible avec la ferveur, FÉNEL.
Dial. des morts mod. xi. || Il se dit au pluriel. Mais
redoublons plutôt nos ferveurs dans ce trouble Pour
offrir à Dieu nos combats, CORN. Mit. i, 4 3. C'est
ce qui dans leurs coeurs verse un amour si tendre,
C'est ce qui les élève aux plus hautes ferveurs, in.
ib. iv, \. Se livrant aux ferveurs de la charité la plus
consommée, BOURDAL. Oraisi fun. de Condé, m.
Il consacre ce saint lieu par des ferveurs et même
des excès de pénitence qui l'égalèrent aux Êlie et
aux Jean-Baptistej n>i Panég. de S. Fr. de Paule, i.
Je vous parle de ses erreurs aussi bien que de ses
lumières; de ses faiblesses aussi bien que de ses
ferveurs -, ID. Panég. de St Pierre, t. Des Eglises
dont les ferveurs ne le cèdent en rien à celles du
christianisme naissant, n>; Panég. de S. Fr. Xavier,
i. || Proverbe. Ferveur de novice ne dure pas long-
temps; || 2° Il se dit de l'amour. Entre tous ces
amants dont la jeune ferveur Adore votre fille»..
CORN. Cid, in scène (supprimée). Tant ce trompeur
espoir redouble ses ferveurs I ID. la Suiv. m, 6. Ce
mot de ferveur est plus propre pour la dévotion que
pour l'amour; mais, supposé qu'il fût aussi bon en
cet endroit qu'ardeur ou désir, jeune s'y accommo-
derait fort bien contre l'avis de l'observateur [Scu-
déry], Sent, de l'Acad. sur li Cid. || Ardeur d'un
goût, d'une passion. Je lé trouvai dans la ferveur
des hautes connaissances, I. i. RODSS. Confess. vu.
— HIST. xii" s. L'ire ki est de vice avoglet l'oelh,
mais celé ki est de fervor de droiture, lo turbet,
Job, p. 616. || xive s. Assoùagir [adoucir] la douloui-
et la fervour [chaleur], se elé i est [dans une plaie],
H. DE MONDEVIIAE, f° 90, verso. Pour la ferveur et
chaleur de leur eagé il vivent où sont enclins à vi-
vre selon leur passions et desirers, ORESME, Elh.
i 38. || xVi" s. De quel ferVeur il [le chien] le tient
[un os à moelle], de quelle prudence il l'entomme,
RAB. Garg. i, prol. La ferveur dé tes estudes re-
queroyt que de long temps ne te revoçasse, p. ib. i,
29. Et telles ferveurs [fureurs provenant de zèle]
sont louées es Escritures, LANOUE, 68.
— ÉTYM. Provenç. et espagn, fervor; ital. fer-
vore; du lat. fervqremj coinp, le grec Bepp-ôç,
chaud, l'ancien latin formas, chaud, et lé sanscrit
gharma, chaleur. On trouve fervëte' dans une or-
donnance de mai (492.
î FERVOtE (fèr-voî), s. f. Chemin dé fer, terme
qui, proppsg par un journal dit l'Australien, méri-
terait d'être adopté.
^ ÈtYli, Fer, et epi'e; itsl. ferrovia.
t FERZÀIE (fer-zêj, s. f. Voy. FREZAIK.
FES
FESCENNIN, INE ( fè-ssè-nnin, nni-n'), ad].
Terme d'antiquité latine. Se dit d'une sorte de
poésie grossière et licencieuse, qui, usitée à Fes-
ceûnie en Ëtrurie, passa de là. à Rome et fut em-
ployée dans les divertissements dramatiques. Vers
fescennins. Poésie fescennine
— HIST. xvie s. J'eusse voluntiers retrenché mes
fescennines libertez de cet aage-là, DES • ACCORDS,
Bigarr. Avant-propos.
f FESÈ (fè-z'), s. f. Maladie observée dans les
groupes d'îles au sud de l'océan Pacifique, et rap-
portée par les médecins qui l'ont décrite, à l'éléphan-
tiasis des Arabes.
f FESEUR (fe-zeur), s. m. Orthographe que quel-
ques auteurs suivent pour faiseur.
j- FESÔUR (fe-zour), s. m. Espèce de pelle ou de
bêche à l'usage des sauniers.
f FESSADÈ (fè-sa-d'), s. f. Action de fesser. La
fessade et le carcan de l'abbé de Prades sont des
contes; mais il est triste qu'on les fasse, VOLT. Lett.
d'Alcmbert, (3 févr. 1768.
— ÉTYM. Fesser.
FESSE (fè-s'), s. f. || 1° Chacune des deux parties
charnues du derrière de l'homme et du singe.
Mais, ne se fiant pas tout à fait à la prière, il [le
père Canaye] s'éloignait insensiblement du maré-
chal [qui tenait un couteau levé sur lui] par un
mouvement de fesse imperceptible, ST-ÉVREMOND,
Conversation du maréchal d'Hoquincourt avec le
P. Canaye. Les fesses, qui sont les parties les plus
inférieures du tronc, n'appartiennent qu'à l'espèce
humaine j aucun des animaux quadrupèdes n'a de
fesses, ce que l'on prend pour cette partie sont
leurs cuisses^ BÏÏFF. Hist. nat. hom. OEuvres, t.
v, p. 3(9, dans POUGENS. || Donner sur les fesses,
donner le fouet. || Fig. et populairement. Il n'y va
que d'une fesse, il y va mollement. || Avoir chaud
aux fesses, avoir une chaude alarme, || Il en a eu
dans les fesses, il a fait quelque grosse perte. || Il
s'en bat les fesses, il s'en moque. ]| Terme d'hippia-
trique. Fesse lavée, se dit d'une certaine décolora-
tion de la robe du cheval. || 2e t< s'est dit pour
tournure, objet de toilette. Ne me dis-tu pas l'autre
jour que madame t'avait querellée, parce que, dans
le retroussis de son manteau, on avait oublié de
mettre une de ses fesses ? DANCOURT, Sec. ckap. du
Diable boit, i, 2. [| 8° Terme de marine. Partie de
la poupe du navire sur laquelle il s'assied, comme
par l'avant il s'appuie sur ses épauW Sur quoi
Legoarant remarque : Ce mot ne peut s'employer
que dans des cas très-particuliers ; ainsi on dirait :
Nous avons reçu un boulet dans la fesse, pour expri-
mer qu'il est entré dans une partie située à l'ar-
rière, comme là sont les bossoirs vers l'avant.
— HIST. xive Si Le cerf doit avoir les nages [fes-
sés] grosses et bien rebrassées [retroussées], les
costez bauls et plains, les fesses blanches, la queue
courte, Nodus, f° xiv, recto. C'est uns chevaux qui
chascun blesse; Guillemin mordi en la fesse; Et
s'a Garnier en bras si mors, Qu'à po qu'il n'en a
esté mors, MACHAUT, p. si.
— ÉTYM. Lat. fissus, fendu, de findere, fendre.
Le mot plus ancien était naches ou nages, du bas-
latin naticee, qui vient du latin nates, fesse. Modus
distingue les nages, masses charnues, des fesses qui
paraissent être la fente entre les deux nages.
FESSÉ, ÉE (fè-sé, sée), part, passé Qui a reçu
des coups sur les fesses. Candide fut fessé en ca-
dence pendant qu'on chantait, VOLT. Cand. 6.
FESSE-CAHIER (fè-se-ka-ié), s. m. terme de dé-
nigrement. Copiste qui gagne sa vie à faire des écri-
tures. || Au plur. Des fesse-cahier ou fesse-cahiers.
— ÉTYM. Fesser, dans le sens de faire vite, et
cahier.
FESSÉE (fè-sée), s. f. Terme familier. Coups de
main ou de verges donnés sur les fesses. Il a eu la
fessée.
— ÉTYM. Fessé.
f FESSE^MAILLE (fè-se-mâ-ll', Il mouillées),
s. m. Terme populaire. Un avare, un vilain, un
ladre. || On dit mieux pince-maille.
— ÉTYM. Fesser, dans le sens d'avaler vite, et
maille, sorte de petite monnaie.
FESSE-MATHIEU (rè-se-ma-tieu), s, m. Terme
familier, Usurier sordide; homme qui prête sur
gage. .,..X votre père il ferait des leçons; Tête-
bleu, qu'il en sait et qu'il fait de façons ! C'est le
fesse-mathieu lé plus franc que je sache, BOISRO-
BERT, la Belle plaideuse. Ma foi, monsieur, ceux
qui empruntent sont bien malheureux; et il faut es-
suyer d'étranges choses lorsqu'on est réduit à passer,
comme vous,- par lés mains des fesse-mathieux,
MOL. l'Avare, n, \. Vous êtes la fable et la risée de
FES
1651
. tout le monde, et jamais on ne parle de vous que
i sous les noms d'avare, de ladre, de vilain et de fesae-
•. mathieu, m. ib. m, 6. Adieu, tison d'enfer, fesse-
■ mathieu femelle, REGNARD, le Joueur, v, (0. || Au
; phtr. Des fesse-mathieux, d'après l'orthographe de
l'Académie,
i — HIST. XYIC s. X Rennes on l'eust appelle fesse-
, matthieu, comme qui diroit batteur de saint Mat-
thieu, qu'on croit avoir esté changeur, NOËL DU FAIL,
I Contes d'Eulrapel, ch. 48.
— ÉTYM. L'interprétation que donne Noël Dufail
■ de cette locution paraît probable : fesser Mathieu
(saint Mathieu passait pour avoir été, avant sa con-
version, changeur), c'est battre'saint Mathieu, lui
tirer de l'argent. D'autres on dit que fesse était ici
une altération soit de fait : il fait saint Mathieu, soit
de feste : il feste saint Mathieu, soit de face : une
face de saint Mathieu.
t FESSE-PINTE (fè-se-ph>t!), s. m. Terme po-
pulaire. Un ivrogne, un intrépide buveur.
— HIST. xvie s. Par ce dénotant qu'il serait un
bon fesse pinte, RABEL. cité dans LERODX, Dict. co-
mique.
— ÉTYM. Fesser, dans le sens d'aller vite, et pinte.
FESSER (fè-sé), ». a. || 1° Frapper sur les fesses
avec des verges ou avec la main. Fesser un petit-
garçon.Fessez, fessez, ce dit la mère, La peau du cul
revient toujours, Chansons de Gautier Garguiîle, xi
(édit. JANET). || En général et dans le langage plai-
sant, châtier. Messieurs les sots, je dois, en bon
chrétien, Vous fesser tous, car c'est pour votre
bien, VOLT. Chevaux et ânes. Nos Zoïles honteux....
Des serpents d'Alecton nous les Verrons fesser,
ID. Ép. 95. || Fig. Se faire fesser, s'exposer aux
choses les plus humiliantes. Il se ferait fesser pour
moins d'un quart d'écu, MOL. l'Ét. ij 2. Je sais que
pour un sol, d'une ardeur héroïque, Vous vous feriez
fesser sur la place publique, REGNARD, le Léyaï.
m, 2. || 2e Fig. Faire vite, locution qui vient de
ce qu'on traite la chose qu'on fait ainsi comme le
petit garçon qu'on fouette. Fesser son vin, boire
beaucoup. Elle fesse son vin de Champagne à
merveille, et sur la fin du repas elle devient fort
tendre, REGNARD, Sérén. i f. Nous les aidâmes à fes-
ser les meilleurs vins, LESAGE, Gil BlaSj vu, 14.
Pour divertir la veuve et la consoler de la perte du
défunt, ils fessent son vin de Champagne à la santé
du mort, DANCOURT, Sec. chap. du Diable boit-, i, I.
|| Fesser le cahie^ l'aire des rôles à la hâte. || 3" Dans
les fabriques d'épingles, battre un paquet de fils de
laiton à foree dé bras sur un billot; || 4° Se fesser,
v. réfl. Se donner le fouet à soi-même. Aujour-
d'hui ce vieux fou se frappe la poitrine et se fesse
devant Dieu de tous les mots plaisants qu'il a dits,
DIDËR. Salon de (766, QEuvr. t. xiu, p. aes, dans
POUGENS; Il Se donner le fouet l'un à l'autre. Us se
fessaient à tour de rôle.
— HIST. xvie s. La procession des Lydiens, en la^
quelle les jeunes garçons sont fessez et fouettez à
l'entour de l'autel; AMYÔT, Arist. i\. Rien ne le fit
partir [le cardinal de Lorraine] de la cour que la
poltronnerie, ayant eu pourtant Un grand creve-
coeur et dépit, quandj sortant de la ville, il oyoit '
crier parmi les rues, les boutiques et les fenestres :
adieu, monsieur le cardinal, la messe est fessée,
BRANT. Cap. ft. t. m, p. 80j dans LACURNÈ. Fesser
le bréviaire [le dire promptemèht], ÔÙDIN, Dict.
— ÉTYM. Fesse. Cependant Grandgagnâge (citant,
dans le wallon, fesî, entrelacer de l'osier, I'anc.
wallon fesse, latte) et Diez inclinent à penser que
ce mot vient non' de fesse, mais du germanique :
Aix-la-Chapelle, fitse, baguette ; bavarois, fitzen,
frapper avec une verge.
FESSEUR, EUSE (fè-séur, seû-z'); s. m> et' f.
|| 1° Celui, celle qui fouette. Témoin Montinaur, ce
professeur Qui passerait pour un fesseUr, S'il n'a-
vait pas les trois Estiennés Avec les glosés ancien-
nes, MÉNAGE, Requête du dict. à l'Acàd. || 2° Ouvrier
qui tourne les têtes d'épingles, qui les rogne et qui
les coupe.
. — HIST. xvi" s. Mangeurs de Çrucëfix, fésséurs
de reqûiêm, cafars, H. EST. Àpol. d'Hérod. p. 673,
dans LACURNE.
— ÊTYM. Fesser,
f. FESSIER (fè-sié; 1Y ne se lie jamais; au plii*
riel, l's se lie : des fé-sié-z énormes), s. m. Terme
très-familier. Les fesses. Le ne£ sjlr* les carreaux
et le fessier au Vent,'RËGNiEB, Sût. xi.
— ÉTYM. Fessé.
2. FESSIER, 1ERE (fè-sié, sié-r*), adj, Terme d'a-
natomie. Qui appartient ^.ui fesses. Muscles fessiers.
|| Substantivement. Les fessiers. Le grand fessier,
'— KIST. svie s. Quand on presse sur la fesse, oti
— HIST. xrye s. Désirer fervemment, Ordonn.
des rois de Fr. t. ij'p. 467. j|xvi? s. ....Quand une
personne ame [aime] Ferventement, et voit souffrir
la mort Au sien ami....cRETiNj p. 258, dans LACBRNE.
— ÉTYM. Fervent, et le suffixe ment; provenç.
fervemmens; ital. ferventemente.
FERVENT, ENTE (fèr-van, van-t'), adj. || 1° Qui
a beaucoup de ferveur. Vous dormez trop pour un
jeune novice qui doit être fervent, FÉNEL. Dial. des
morts mod. xi. || Par extension. Un amoureux, un
adorateur fervent. || 2° Où il y a de la ferveur, qu'on
fait avec ferveur. Je crains même que vous ne
m'appreniez cette prière fervente que vous faites
les matins et qui vous donne sujet de ne plus penser
à Dieu tout le reste de la journée, SÉV. Lett. à Bussy,
<9 mai J677.-Cet amour prompt, fervent, constant,
que rien n'arrête et que rien ne lasse, BOUHDAL.
Èxhort. sur l'obs. des règles, t. i, p. 2(0. Fervente
contrition, ID. Ouvert, du jub. Myst. t. n, p. 647.
—: HIST. xm* s. Tant-ert fil était] fervenz en sun
désir, Ne l'en puet li priurs partir, MARIE, Purga-
toire, 673. Nule dolor n'est plus fervant, RUTEB. I 94.
|| xive s. Uns homs mit en escript ses pecchiés, ce
lisons, Puis les mist sur l'autel en fervens orisons,
Girart de Ross. v. 4489. La grant et copieuse mul-
titude de livres de diverses sciences que vous
[Charles V] avez assemblez chacun jour par vostre
fervent diligence, Hist. litt. delaFr. tvxxiv, p. (84.
|| xvie s. On y doit appliquer de l'huile toute fer-
vente, PARÉ, vin, 39.
— ÉTYM. Provenç. fervent, ferven; espagn. fer-
viente; ital. fervente; du latin ferventem, de ferverej
être chaud (voy. FERVEUR).
FERVEUR (fèr-Veur), s. f. || i° Sentiment vif qui
porte aux choses de piété; de charité. Saint-François
entre tous les autres lui parut [à Luther] un homme
admirable, animé d'une merveilleuse ferveur d'es-
prit, BOSS. Var. m, § 60* L'ardeur de leurs oraisons
vous servit souvent de motif pour renouveler la fer-
veur des vôtres, FLÉCH. Marie-Thér. II. ne laissa
passer aucune semaine sans rallumer sa ferveur
par l'usage des sacrements, ID. Lùmoignon. Le som-
meil n'est point incompatible avec la ferveur, FÉNEL.
Dial. des morts mod. xi. || Il se dit au pluriel. Mais
redoublons plutôt nos ferveurs dans ce trouble Pour
offrir à Dieu nos combats, CORN. Mit. i, 4 3. C'est
ce qui dans leurs coeurs verse un amour si tendre,
C'est ce qui les élève aux plus hautes ferveurs, in.
ib. iv, \. Se livrant aux ferveurs de la charité la plus
consommée, BOURDAL. Oraisi fun. de Condé, m.
Il consacre ce saint lieu par des ferveurs et même
des excès de pénitence qui l'égalèrent aux Êlie et
aux Jean-Baptistej n>i Panég. de S. Fr. de Paule, i.
Je vous parle de ses erreurs aussi bien que de ses
lumières; de ses faiblesses aussi bien que de ses
ferveurs -, ID. Panég. de St Pierre, t. Des Eglises
dont les ferveurs ne le cèdent en rien à celles du
christianisme naissant, n>; Panég. de S. Fr. Xavier,
i. || Proverbe. Ferveur de novice ne dure pas long-
temps; || 2° Il se dit de l'amour. Entre tous ces
amants dont la jeune ferveur Adore votre fille»..
CORN. Cid, in scène (supprimée). Tant ce trompeur
espoir redouble ses ferveurs I ID. la Suiv. m, 6. Ce
mot de ferveur est plus propre pour la dévotion que
pour l'amour; mais, supposé qu'il fût aussi bon en
cet endroit qu'ardeur ou désir, jeune s'y accommo-
derait fort bien contre l'avis de l'observateur [Scu-
déry], Sent, de l'Acad. sur li Cid. || Ardeur d'un
goût, d'une passion. Je lé trouvai dans la ferveur
des hautes connaissances, I. i. RODSS. Confess. vu.
— HIST. xii" s. L'ire ki est de vice avoglet l'oelh,
mais celé ki est de fervor de droiture, lo turbet,
Job, p. 616. || xive s. Assoùagir [adoucir] la douloui-
et la fervour [chaleur], se elé i est [dans une plaie],
H. DE MONDEVIIAE, f° 90, verso. Pour la ferveur et
chaleur de leur eagé il vivent où sont enclins à vi-
vre selon leur passions et desirers, ORESME, Elh.
i 38. || xVi" s. De quel ferVeur il [le chien] le tient
[un os à moelle], de quelle prudence il l'entomme,
RAB. Garg. i, prol. La ferveur dé tes estudes re-
queroyt que de long temps ne te revoçasse, p. ib. i,
29. Et telles ferveurs [fureurs provenant de zèle]
sont louées es Escritures, LANOUE, 68.
— ÉTYM. Provenç. et espagn, fervor; ital. fer-
vore; du lat. fervqremj coinp, le grec Bepp-ôç,
chaud, l'ancien latin formas, chaud, et lé sanscrit
gharma, chaleur. On trouve fervëte' dans une or-
donnance de mai (492.
î FERVOtE (fèr-voî), s. f. Chemin dé fer, terme
qui, proppsg par un journal dit l'Australien, méri-
terait d'être adopté.
^ ÈtYli, Fer, et epi'e; itsl. ferrovia.
t FERZÀIE (fer-zêj, s. f. Voy. FREZAIK.
FES
FESCENNIN, INE ( fè-ssè-nnin, nni-n'), ad].
Terme d'antiquité latine. Se dit d'une sorte de
poésie grossière et licencieuse, qui, usitée à Fes-
ceûnie en Ëtrurie, passa de là. à Rome et fut em-
ployée dans les divertissements dramatiques. Vers
fescennins. Poésie fescennine
— HIST. xvie s. J'eusse voluntiers retrenché mes
fescennines libertez de cet aage-là, DES • ACCORDS,
Bigarr. Avant-propos.
f FESÈ (fè-z'), s. f. Maladie observée dans les
groupes d'îles au sud de l'océan Pacifique, et rap-
portée par les médecins qui l'ont décrite, à l'éléphan-
tiasis des Arabes.
f FESEUR (fe-zeur), s. m. Orthographe que quel-
ques auteurs suivent pour faiseur.
j- FESÔUR (fe-zour), s. m. Espèce de pelle ou de
bêche à l'usage des sauniers.
f FESSADÈ (fè-sa-d'), s. f. Action de fesser. La
fessade et le carcan de l'abbé de Prades sont des
contes; mais il est triste qu'on les fasse, VOLT. Lett.
d'Alcmbert, (3 févr. 1768.
— ÉTYM. Fesser.
FESSE (fè-s'), s. f. || 1° Chacune des deux parties
charnues du derrière de l'homme et du singe.
Mais, ne se fiant pas tout à fait à la prière, il [le
père Canaye] s'éloignait insensiblement du maré-
chal [qui tenait un couteau levé sur lui] par un
mouvement de fesse imperceptible, ST-ÉVREMOND,
Conversation du maréchal d'Hoquincourt avec le
P. Canaye. Les fesses, qui sont les parties les plus
inférieures du tronc, n'appartiennent qu'à l'espèce
humaine j aucun des animaux quadrupèdes n'a de
fesses, ce que l'on prend pour cette partie sont
leurs cuisses^ BÏÏFF. Hist. nat. hom. OEuvres, t.
v, p. 3(9, dans POUGENS. || Donner sur les fesses,
donner le fouet. || Fig. et populairement. Il n'y va
que d'une fesse, il y va mollement. || Avoir chaud
aux fesses, avoir une chaude alarme, || Il en a eu
dans les fesses, il a fait quelque grosse perte. || Il
s'en bat les fesses, il s'en moque. ]| Terme d'hippia-
trique. Fesse lavée, se dit d'une certaine décolora-
tion de la robe du cheval. || 2e t< s'est dit pour
tournure, objet de toilette. Ne me dis-tu pas l'autre
jour que madame t'avait querellée, parce que, dans
le retroussis de son manteau, on avait oublié de
mettre une de ses fesses ? DANCOURT, Sec. ckap. du
Diable boit, i, 2. [| 8° Terme de marine. Partie de
la poupe du navire sur laquelle il s'assied, comme
par l'avant il s'appuie sur ses épauW Sur quoi
Legoarant remarque : Ce mot ne peut s'employer
que dans des cas très-particuliers ; ainsi on dirait :
Nous avons reçu un boulet dans la fesse, pour expri-
mer qu'il est entré dans une partie située à l'ar-
rière, comme là sont les bossoirs vers l'avant.
— HIST. xive Si Le cerf doit avoir les nages [fes-
sés] grosses et bien rebrassées [retroussées], les
costez bauls et plains, les fesses blanches, la queue
courte, Nodus, f° xiv, recto. C'est uns chevaux qui
chascun blesse; Guillemin mordi en la fesse; Et
s'a Garnier en bras si mors, Qu'à po qu'il n'en a
esté mors, MACHAUT, p. si.
— ÉTYM. Lat. fissus, fendu, de findere, fendre.
Le mot plus ancien était naches ou nages, du bas-
latin naticee, qui vient du latin nates, fesse. Modus
distingue les nages, masses charnues, des fesses qui
paraissent être la fente entre les deux nages.
FESSÉ, ÉE (fè-sé, sée), part, passé Qui a reçu
des coups sur les fesses. Candide fut fessé en ca-
dence pendant qu'on chantait, VOLT. Cand. 6.
FESSE-CAHIER (fè-se-ka-ié), s. m. terme de dé-
nigrement. Copiste qui gagne sa vie à faire des écri-
tures. || Au plur. Des fesse-cahier ou fesse-cahiers.
— ÉTYM. Fesser, dans le sens de faire vite, et
cahier.
FESSÉE (fè-sée), s. f. Terme familier. Coups de
main ou de verges donnés sur les fesses. Il a eu la
fessée.
— ÉTYM. Fessé.
f FESSE^MAILLE (fè-se-mâ-ll', Il mouillées),
s. m. Terme populaire. Un avare, un vilain, un
ladre. || On dit mieux pince-maille.
— ÉTYM. Fesser, dans le sens d'avaler vite, et
maille, sorte de petite monnaie.
FESSE-MATHIEU (rè-se-ma-tieu), s, m. Terme
familier, Usurier sordide; homme qui prête sur
gage. .,..X votre père il ferait des leçons; Tête-
bleu, qu'il en sait et qu'il fait de façons ! C'est le
fesse-mathieu lé plus franc que je sache, BOISRO-
BERT, la Belle plaideuse. Ma foi, monsieur, ceux
qui empruntent sont bien malheureux; et il faut es-
suyer d'étranges choses lorsqu'on est réduit à passer,
comme vous,- par lés mains des fesse-mathieux,
MOL. l'Avare, n, \. Vous êtes la fable et la risée de
FES
1651
. tout le monde, et jamais on ne parle de vous que
i sous les noms d'avare, de ladre, de vilain et de fesae-
•. mathieu, m. ib. m, 6. Adieu, tison d'enfer, fesse-
■ mathieu femelle, REGNARD, le Joueur, v, (0. || Au
; phtr. Des fesse-mathieux, d'après l'orthographe de
l'Académie,
i — HIST. XYIC s. X Rennes on l'eust appelle fesse-
, matthieu, comme qui diroit batteur de saint Mat-
thieu, qu'on croit avoir esté changeur, NOËL DU FAIL,
I Contes d'Eulrapel, ch. 48.
— ÉTYM. L'interprétation que donne Noël Dufail
■ de cette locution paraît probable : fesser Mathieu
(saint Mathieu passait pour avoir été, avant sa con-
version, changeur), c'est battre'saint Mathieu, lui
tirer de l'argent. D'autres on dit que fesse était ici
une altération soit de fait : il fait saint Mathieu, soit
de feste : il feste saint Mathieu, soit de face : une
face de saint Mathieu.
t FESSE-PINTE (fè-se-ph>t!), s. m. Terme po-
pulaire. Un ivrogne, un intrépide buveur.
— HIST. xvie s. Par ce dénotant qu'il serait un
bon fesse pinte, RABEL. cité dans LERODX, Dict. co-
mique.
— ÉTYM. Fesser, dans le sens d'aller vite, et pinte.
FESSER (fè-sé), ». a. || 1° Frapper sur les fesses
avec des verges ou avec la main. Fesser un petit-
garçon.Fessez, fessez, ce dit la mère, La peau du cul
revient toujours, Chansons de Gautier Garguiîle, xi
(édit. JANET). || En général et dans le langage plai-
sant, châtier. Messieurs les sots, je dois, en bon
chrétien, Vous fesser tous, car c'est pour votre
bien, VOLT. Chevaux et ânes. Nos Zoïles honteux....
Des serpents d'Alecton nous les Verrons fesser,
ID. Ép. 95. || Fig. Se faire fesser, s'exposer aux
choses les plus humiliantes. Il se ferait fesser pour
moins d'un quart d'écu, MOL. l'Ét. ij 2. Je sais que
pour un sol, d'une ardeur héroïque, Vous vous feriez
fesser sur la place publique, REGNARD, le Léyaï.
m, 2. || 2e Fig. Faire vite, locution qui vient de
ce qu'on traite la chose qu'on fait ainsi comme le
petit garçon qu'on fouette. Fesser son vin, boire
beaucoup. Elle fesse son vin de Champagne à
merveille, et sur la fin du repas elle devient fort
tendre, REGNARD, Sérén. i f. Nous les aidâmes à fes-
ser les meilleurs vins, LESAGE, Gil BlaSj vu, 14.
Pour divertir la veuve et la consoler de la perte du
défunt, ils fessent son vin de Champagne à la santé
du mort, DANCOURT, Sec. chap. du Diable boit-, i, I.
|| Fesser le cahie^ l'aire des rôles à la hâte. || 3" Dans
les fabriques d'épingles, battre un paquet de fils de
laiton à foree dé bras sur un billot; || 4° Se fesser,
v. réfl. Se donner le fouet à soi-même. Aujour-
d'hui ce vieux fou se frappe la poitrine et se fesse
devant Dieu de tous les mots plaisants qu'il a dits,
DIDËR. Salon de (766, QEuvr. t. xiu, p. aes, dans
POUGENS; Il Se donner le fouet l'un à l'autre. Us se
fessaient à tour de rôle.
— HIST. xvie s. La procession des Lydiens, en la^
quelle les jeunes garçons sont fessez et fouettez à
l'entour de l'autel; AMYÔT, Arist. i\. Rien ne le fit
partir [le cardinal de Lorraine] de la cour que la
poltronnerie, ayant eu pourtant Un grand creve-
coeur et dépit, quandj sortant de la ville, il oyoit '
crier parmi les rues, les boutiques et les fenestres :
adieu, monsieur le cardinal, la messe est fessée,
BRANT. Cap. ft. t. m, p. 80j dans LACURNÈ. Fesser
le bréviaire [le dire promptemèht], ÔÙDIN, Dict.
— ÉTYM. Fesse. Cependant Grandgagnâge (citant,
dans le wallon, fesî, entrelacer de l'osier, I'anc.
wallon fesse, latte) et Diez inclinent à penser que
ce mot vient non' de fesse, mais du germanique :
Aix-la-Chapelle, fitse, baguette ; bavarois, fitzen,
frapper avec une verge.
FESSEUR, EUSE (fè-séur, seû-z'); s. m> et' f.
|| 1° Celui, celle qui fouette. Témoin Montinaur, ce
professeur Qui passerait pour un fesseUr, S'il n'a-
vait pas les trois Estiennés Avec les glosés ancien-
nes, MÉNAGE, Requête du dict. à l'Acàd. || 2° Ouvrier
qui tourne les têtes d'épingles, qui les rogne et qui
les coupe.
. — HIST. xvi" s. Mangeurs de Çrucëfix, fésséurs
de reqûiêm, cafars, H. EST. Àpol. d'Hérod. p. 673,
dans LACURNE.
— ÊTYM. Fesser,
f. FESSIER (fè-sié; 1Y ne se lie jamais; au plii*
riel, l's se lie : des fé-sié-z énormes), s. m. Terme
très-familier. Les fesses. Le ne£ sjlr* les carreaux
et le fessier au Vent,'RËGNiEB, Sût. xi.
— ÉTYM. Fessé.
2. FESSIER, 1ERE (fè-sié, sié-r*), adj, Terme d'a-
natomie. Qui appartient ^.ui fesses. Muscles fessiers.
|| Substantivement. Les fessiers. Le grand fessier,
'— KIST. svie s. Quand on presse sur la fesse, oti
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