1688
FEM
pelle iracundie, c'ert à dire félonie, ORESME, Eth.
427. || xvi" s. Jamais fiere tygresse, aux forests d'Ar-
ménie, Ne fit voir tant d'ardeur et tant de félonie,
Alors qu'ayant suivi la piste du chasseur, Elle at-
teint de ses fans le cruel ravisseur, Amours de
Tristan, p. 204, dans LACURNE.
— ÉTYM. Félon; provenç. fellonia, felnia, /mi-
lita ; espag. felonia ; ital. fellonia.
FELOUQUE (fe-lou-k'), s. f. Terme de marine.
Petit bâtiment étroit et long, à voiles et à rames.
Il vous sera facile de noliser à Zéa une felouque
pour Chio ou pour Smyme, CHATEAUBR. Ilin. i.
— ÉTYM. Portug. falua; ital. feluca; de l'arabe
faluka, navire, du verbe falaka, fendre les ondes.
FÊLURE (fè-lu-r'), s. f. Fente d'une chose fêlée.
Il serait très-ingrat s'il faisait la moindre fêlure à la
tormpette qui est embouchée pour lui, VOLT. Lett.
Mme de Si-Julien, 3 mars 4 769. Si de ce sein brisé la
douleur et l'extase S'épanchent comme l'eau des fê-
lures d'un vase,v.HtJGO, Crép. 39. f| Fig. et familière-
ment. Léger trouble de l'intelligence. Il a une fêlure.
— HIST. xvie s. Fracture du crâne en forme de
ligne, dite fente ou fêlure, PARÉ, VU, 4.
— ÉTYM. Fêler.
FEMELLE (fe-mè-1'), s. f. \\ i° Animal du sexe fé-
minin. La femelle du singe. La femelle des oiseaux
de rapine est plus grande, plus forte, plus hardie et
plus adroite que son mâle ; mais la femelle des oi-
seaux qui ne vivent point de rapine est plus petite
et n'est pas si belle que son mâle, TARDIF, Faucon-
nerie, i" partie, ch. 4, dans RICHELET. Il est, dans
les femelles, des temps marqués pour la généra-
tion ; les mâles les attaqueraient vainement en
d'autres temps, elles les repousseraient ou se sous-
trairaient à leurs recherches, BONNET, Contempl.
nat. xi' part. ch. 4. || 2° Il se dit des femmes en
termes de succession et de généalogie. Dans les
deux premiers degrés de succession, les avantages
des mâles et des femelles étaient les mêmes,
MONTESQ. Esp. xvm, 22. || 3° S'emploie familière-
ment lorsque l'on parle de femmes en mauvaise
part. C'est une adroite femelle. Le père mort, les
trois femelles Courent au testament, sans attendre
plus tard, LA FONT. Fabl. n, 20. Le galetas devint
l'antre de la sibylle ; L'autre femelle avait achalandé
ce lieu, m. ib. vu, 4 5. Cette passion Était crue
avec l'âge au coeur des deux femelles, ro. Matr.
|| Par plaisanterie. Nous la trouvâmes [Mme de
Chaulnes] accompagnée pour le moins de quarante
femmes ou filles de qualité; pas une qui n'eût un
beau nom ; la plupart étaient les femelles de ceux
qui étaient venus au-devant de nous, SÉV. 447.
|| 4" Adj. Un serin femelle. Une perdrix femelle.
|| Fig. C'est un démon femelle, se dit d'une femme
très-méchante. || Familièrement. Le peuple femelle,
les femmes. Cette opinion de la place qu'elle [Mme
de Saint-Simon] allait remplir se trouva répandue
parmi le peuple femelle de la cour, ST-SIM. 272,
477. Il 5° Terme de botanique. Il se dit de l'organe
destiné à donner le fruit. Le pistil est l'organe fe-
melle. H Fleur femelle, celle qui ne porte que des
pistils. Palmier femelle. Épi femelle. || 6" Duché
femelle, celui qui pouvait être possédé par les
femmes. Les duchés d'Albret et de Château-Thierry
ne sont point femelles dans leur première érection,
ST-SIM. 4 », 226. || 7° Dans le langage de différents
arts, se dit des parties qui en reçoivent d'autres.
|| La branche femelle des forces, celle qui est
fixée à la table du tondeur. H se dit par opposition
à la branche mâle, qui est mobile. || Bout femelle
d'un tuyau de conduite, celui dans lequel entre le
bout mâle. || En chirurgie, branche femelle d'un
instrument à deux branches, celle qui reçoit l'autre
à coulisse ou de toute autre manière. || Terme de
marine. Mâles et femelles sont des noms que quel-
ques-uns donnent aux gonds et aux rosettes qui
servent de ferrure pour suspendre le gouvernail
à l'étambot, DESROCHES, 4687, dans JAL. || Substan-
tivement, une femelle, morceau de fer scellé dans
le mur et creusé pour recevoir le pivot d'un vantail
de porte cochère. || 8" Terme de commerce. Femelle
claire, plume d'autruche noire et Manche dans la-
quelle le blanc domine. Femelle obscure, la même
espèce de plumes, lorsqu'il y a plus de noir que
de blanc. || Proverbe. Les effets sont des mâles, et
les promesses sont des femelles, c'est-à-dire il n'y
a d'assuré et de ferme que les actes.
— HIST. xm* s. La femelle de l'oliphant Aproisme
[s'approche] à l'erbe maintenant, DU CANGE, appro-
«more. Et de ce droit descent jeointure de maie
et de fumele que nos apelons mariage, Liv. de Just.
2. || xvr s. Le masle n'a la fumelle en mespris,
j. MAROT, v, 287. Incontinent, desloyalle femelle, Que
FÉM
j'aurai faict et escrit ton libelle, Entre les mains le
mettray d'une femme Qui appellée est Renommée
ou Famé, MAROT, I, 3Q4.
— ÉTYM. "Wall, frumèle; riamur. fumele; Hai-
naut, fumele, feuméle; Berry et pic. fumelle; pro-
venç. femel; du lat. femella, diminutif de femina,
femme (voy. FEMME).
t FEMELOTS (fe-me-lo), s. m. pi. ou FEMELLES
(fe-mè-1'), s. f. pi. Terme de marine. Pentures à
deux branches et en fonte qui reçoivent les aiguil-
lots du gouvernail et qui le portent.
— ÉTYM. Femelle.
f FÉMINIE (fé-mi-nie^s./ 1. L'ensemble des fem-
mes, les habitudes desfemmes, le domaine des fem-
mes; motexcellent qui s'est malheureusement perdu.
— HIST. XII' s. Rois, ne croiez mie Gent de fe-
menie; Mais faites ceus apeler Qui armes sachent
porter, HUES DE LA FERTE, Romancero, p. 4 92.
|| xive s. Avec eux vinrent tant de suitte de dames
et damoiselles, qu'il sembloit que le royaume de
feminie y fut arrivé, Lett. de Louis XII, 1.1, p. 49,
dans LACURNE. Saincte Marie 1 Et tousjours femmes!
Femmes à dextre et à senestre; Je ne sçais se c'est
songe oufaintie; Sui-je aupaysdefemmenieîffisf. '
du th.fr. t. n, p. 427.
— ÉTYM. Femme.
fFÉMINIFLORE (fé-mi-ni-flo-r'), adj. Terme
de botanique. Qui porte des fleurs femelles.
— ÉTYM. Lat. femina, femme, et flos, fleur.
' f FÉMINIFORME (fé-mi-ni-for-m'), adj. Terme
didactique. Qui a la forme d'une femme. || Terme
de grammaire. Qui a la désinence du féminin.
— ÉTYM. Lat. femina, femme, et forme.
FÉMININ, INE (fé-mi-nin, ni-n'), adj. || Ie Qui
appartient au sexe caractérisé physiologiquement
par l'ovaire chez les animaux et chez les plantes.
Sexe féminin. || 2° Qui appartient aux femmes ou
leur est propre. Voyant les défauts du féminin ou-
vrage [de la femme], RÉGNIER, Sat. vu. Et ce sont
vrais Satans dont la gueule altérée De l'honneur
féminin cherche à faire curée, MOL. ÉC. des f. ni, 4.
La police féminine y triomphe, MAINTENON, Lett. à
d'Aubignê, 4 4 mai 4682. Abusé fut par le malin
esprit, Qu'il épousa sous féminin visage, LA FONT,
XIV. J'admire les ressorts de l'esprit féminin, Quand
il est agité de l'amoureux lutin, REGNARD, Fol.
amour, n, 4 0. Il est certain qu'en général votre
espèce féminine va plus loin que la nôtre, VOLT.
Lett. Mme du Deffant, 4 mai 4772. || 3° Qui tient
de la femme. Cet homme a un visage féminin.
|| 4e Terme de grammaire. Noms féminins, noms
qui représentent les êtrss femelles, ou ceux qui
sont considérés comme tels. Genre féminin, genre
attribué à ces noms. || Adjectif féminin, pronom
féminin, celui qui a la forme affectée à ce genre.
|| Terminaison féminine, celle que forme l'e muet.
|| Dans le même sens, vers féminin, rime fémi-
nine: || S. m. Le féminin, le genre féminin. Bon
fait bonne au féminin. || Le féminin réel, le fémi-
nin attribué à ce qui est véritablement femelle ;
le féminin de convention, le féminin attribué à
des objets qui, par eux-mêmes, n'ont aucun genre.
—HIST. xn" s. E à la pense [pensée] féminine
[elle] avoit mis coraige de masle, Machàb. u, 7.
|| xm" s. Et si li hom a esténouris en liu de feme,
il sera en aucune cose féminins, Hist. litt. de la Fr.
t. XXIII, p. 720. || xiv' s. Fuir choses pénibles et la-
borieuses, ce est une molesce et vient de féminin
et de chetif courage, ORESME, Eth. 83. || xve s. Port
femenin en corps bien fait et gent.... De ces grands
biens est ma dame garnie, CH. D'ORL. Bal. 9. Qui
les meut à ce? j'imagine (Sans l'honneur des da-
mes, blasmer), Que c'est nature féminine Que tous
vivans veulent aymer, VILLON, La belle Beaul-
mière, l'auteur. ||xvie s. Cueur femenin se mue et
prent secours, Comme la lune estant en son des-
cours, J. MAROT, p. 229. En rimes toutes fémi-
nines, TVER, p. 627. Ainsi despitant le féminin
genre, notre Claribel chevauche l'espace de trois
journées, ID. p. 644.
— ÉTYM. Bourguign.' femignin; génev. fémélin,
frêle, délicat; provenç. femenin, féminin; catal. fe-
meni; espagn. femenino; ital. femminino; du lat.
femininus, de femina, femme. Dans l'ancien fran-
çais on disait aussi femelin.
f FÉMININITÉ (fé-mi-ni-ni-té), s. f. || i° Terme
de physiologie. Ensemble des attributs qui carac-
térisent le sexe femelle, et qui expriment au de-
dans et au dehors les différences du féminin et du
masculin. || 2" Terme de grammaire. Qualité de ce
qui est féminin. La fémininité d'un mot.
— HIST. xm" s. La femele, qui est froide por la
féminité qui en li est, BRUN, LATINI, Trésor, p, 4 98.
FEM
— ÉTYM. Féminin.
FÉMINISÉ, ÉE (fé-mi-ni-zé, zée), part, patsé.
Huile, éty'mologiquement masculin, est un mot fé-
minisé par l'usage.
FÉMINISER (fé-mi-ni-zé), e. a. || i» Terme de
grammaire. Donner à un mot le genre féminin.
[Dans la langue huronne] En disant d'une femme
qu'elle est un homme, on féminise le mot homme,.
CHATEAUBR. Amer. Langues indiennes. || 2" Rendre
efféminé. Féminiser les manières. || 3° Se féminiser,
v. réfl. Devenir efféminé. Ses manières se fémini-
sent tous les jours.
— ÉTYM. Féminin.
FEMME (fa-m'),«. f. ||-1° L'être qui dans l'espèce
humaine appartient au sexe féminin; la compagne
de l'homme. Et perdez-vous encor le temps avec
des femmes? CORN. Hor. H, 7. Que la vengeance est
douce à l'esprit d'une femme! ID. Cinna, v, 2. Mon
père, je suis femme et je sais ma faiblesse, ID. Poly.
i, 4. Quoi que veuille exiger une femme adorée, ID.
Othon, II, 4. Vous aimez, vous plaisez, c'est tout
auprès des femmes, ID. Pulch. ni, 3. Toute femme
est puissante avecque la beauté, ROTROU, Bélis. i, 2.
Et femme qui compose en sait plus qu'il ne faut,
MOL. ÉC. des f. i, 4. Ces femmes qui donnent tou-
jours le petit coup de langue en passant, ID. Impr.
4. Que le coeur d'une femme est mal connu de vous,
Et que vous savez peu ce qu'il veut faire entendre,
Lorsque si faiblement on le voit se défendre! ID.
Tart. iv, 6. Je ne suis pas de ceux qui disent, ce
n'est rien, C'est une femme qui se noie ; Je dis que
c'est beaucoup ; et ce sexe vaut bien Que nous le
regrettions, puisqu'il fait notre joie, LA FONT. Fabl.
in, 4 6. C'étaient principalement des femmes qui
dogmatisaient sous le voile de la sainteté.... on ne
les épargna pas sous prétexte qu'elles étaient fem-
mes et qu'elles étaient ignorantes, BOSS. États d'o-
raison, i, 4 4. Elle ne voit que des femmes; mais les
femmes sont aussi dangereuses que les hommes
MAINTENON, Lett. ou card. de Noailles, B oct. 4 708.
Je sais mes perfidies, Énone, et ne suis point de
ces femmes hardies Qui, goûtant dans le crime une
tranquille paix, Ont su se faire un front qui ne
rougit jamais, RAC. Phèd. m, 3. Les hommes et
les femmes conviennent rarement sur le mérite
d'une femme; leurs intérêts sont trop différente,
LA BRUY. m. Il y a dans quelques femmes une gran-
deur artificielle attachée au mouvement des yeux,
à un air de tête, aux façons de marcher, et qui ne
va pas plus loin, ID. ib. La plupart des femmes
n'ont guère de principes, elles se conduisent par
le coeur, ID. ib. Un homme qui serait en peine de
connaître s'il change, s'il commence à vieillir,
peut consulter les yeux d'une jeune femme qu'il
aborde et le ton dont elle lui parle, m. ib. Il
arrive quelquefois qu'une femme cache à un homme
toute la passion qu'elle sent pour lui, pendant que
de son côté il feint pour elle toute celle qu'il ne
sent pas, ID. ib. Ce qui prouve bien que les femmes
n'ont point de si cher intérêt que celui de leur
beauté, LESAGE, Diable boit. ch. 9. Si une femme
[dans les temps féodaux] appelait quelqu'un sans
nommer son champion [dans les duels judiciaires],
on ne recevait point les gages de bataille ; il fal-
lait encore qu'une femme fût autorisée par son ba-
ron, c'est-à-dire son mari, pour appeler; mais sans
cette autorité, elle pouvait être appelée, MONTESQ.
Esp. xxv, 26. Elle parait bien ferme dans la réso-
lution de supporter ma solitude; les femmes on*
plus de courage qu'on ne croit, VOLT. Lett. Riche-
lieu, 6 janv. 4 7BB. Les femmes, qui sont partou»
en pareil nombre que les hommes, à un quinzième
ou seizième près, selon les observations de ceux qui
ont calculé avec plus d'exactitude ce qui concerne
le genre humain, ID. Moeurs, 4. Les femmes, ayant
les os plus ductiles que les hommes, arrivent en
général à une plus grande vieillesse, BUFF. Prob.
de la vie, t. x, p. 546, dans POUGENS. Je vois, dans
le moment actuel, plusieurs femmes en France qui
cultivent les lettres avec gloire et dans différents
genres, GENLIS, Veillées du chat. t. m, p. 207, dans
POUGENS Telle femme est charmante, enti'e
nous, Dont on serait fâché de devenir l'époux,
COLLIN D'HARLEV. Vieux çélib. i] 8. Tous les soins
d'une femme ont un charme si doux, DUCIS, Abufar,
i, 3. Et lorsqu'elle a péri sous les coups des bour-
reaux, La femme a disparu pour n'offrir qu'un
héros, LEGOUVÊ, Épichar. et Nér. v, 6. Cest la pure
amitié; tendre sans jalousie, Des hommes qu'elle
unit elle enchatne la vie ; Mais auprès d'une femme
elle a plus de douceur; C'est alors que d'Amour
elle est vraiment la soeur.... On a moins qu'une
amante, on a plus qu'un ami, ID. Mérite des femmes.
FEM
pelle iracundie, c'ert à dire félonie, ORESME, Eth.
427. || xvi" s. Jamais fiere tygresse, aux forests d'Ar-
ménie, Ne fit voir tant d'ardeur et tant de félonie,
Alors qu'ayant suivi la piste du chasseur, Elle at-
teint de ses fans le cruel ravisseur, Amours de
Tristan, p. 204, dans LACURNE.
— ÉTYM. Félon; provenç. fellonia, felnia, /mi-
lita ; espag. felonia ; ital. fellonia.
FELOUQUE (fe-lou-k'), s. f. Terme de marine.
Petit bâtiment étroit et long, à voiles et à rames.
Il vous sera facile de noliser à Zéa une felouque
pour Chio ou pour Smyme, CHATEAUBR. Ilin. i.
— ÉTYM. Portug. falua; ital. feluca; de l'arabe
faluka, navire, du verbe falaka, fendre les ondes.
FÊLURE (fè-lu-r'), s. f. Fente d'une chose fêlée.
Il serait très-ingrat s'il faisait la moindre fêlure à la
tormpette qui est embouchée pour lui, VOLT. Lett.
Mme de Si-Julien, 3 mars 4 769. Si de ce sein brisé la
douleur et l'extase S'épanchent comme l'eau des fê-
lures d'un vase,v.HtJGO, Crép. 39. f| Fig. et familière-
ment. Léger trouble de l'intelligence. Il a une fêlure.
— HIST. xvie s. Fracture du crâne en forme de
ligne, dite fente ou fêlure, PARÉ, VU, 4.
— ÉTYM. Fêler.
FEMELLE (fe-mè-1'), s. f. \\ i° Animal du sexe fé-
minin. La femelle du singe. La femelle des oiseaux
de rapine est plus grande, plus forte, plus hardie et
plus adroite que son mâle ; mais la femelle des oi-
seaux qui ne vivent point de rapine est plus petite
et n'est pas si belle que son mâle, TARDIF, Faucon-
nerie, i" partie, ch. 4, dans RICHELET. Il est, dans
les femelles, des temps marqués pour la généra-
tion ; les mâles les attaqueraient vainement en
d'autres temps, elles les repousseraient ou se sous-
trairaient à leurs recherches, BONNET, Contempl.
nat. xi' part. ch. 4. || 2° Il se dit des femmes en
termes de succession et de généalogie. Dans les
deux premiers degrés de succession, les avantages
des mâles et des femelles étaient les mêmes,
MONTESQ. Esp. xvm, 22. || 3° S'emploie familière-
ment lorsque l'on parle de femmes en mauvaise
part. C'est une adroite femelle. Le père mort, les
trois femelles Courent au testament, sans attendre
plus tard, LA FONT. Fabl. n, 20. Le galetas devint
l'antre de la sibylle ; L'autre femelle avait achalandé
ce lieu, m. ib. vu, 4 5. Cette passion Était crue
avec l'âge au coeur des deux femelles, ro. Matr.
|| Par plaisanterie. Nous la trouvâmes [Mme de
Chaulnes] accompagnée pour le moins de quarante
femmes ou filles de qualité; pas une qui n'eût un
beau nom ; la plupart étaient les femelles de ceux
qui étaient venus au-devant de nous, SÉV. 447.
|| 4" Adj. Un serin femelle. Une perdrix femelle.
|| Fig. C'est un démon femelle, se dit d'une femme
très-méchante. || Familièrement. Le peuple femelle,
les femmes. Cette opinion de la place qu'elle [Mme
de Saint-Simon] allait remplir se trouva répandue
parmi le peuple femelle de la cour, ST-SIM. 272,
477. Il 5° Terme de botanique. Il se dit de l'organe
destiné à donner le fruit. Le pistil est l'organe fe-
melle. H Fleur femelle, celle qui ne porte que des
pistils. Palmier femelle. Épi femelle. || 6" Duché
femelle, celui qui pouvait être possédé par les
femmes. Les duchés d'Albret et de Château-Thierry
ne sont point femelles dans leur première érection,
ST-SIM. 4 », 226. || 7° Dans le langage de différents
arts, se dit des parties qui en reçoivent d'autres.
|| La branche femelle des forces, celle qui est
fixée à la table du tondeur. H se dit par opposition
à la branche mâle, qui est mobile. || Bout femelle
d'un tuyau de conduite, celui dans lequel entre le
bout mâle. || En chirurgie, branche femelle d'un
instrument à deux branches, celle qui reçoit l'autre
à coulisse ou de toute autre manière. || Terme de
marine. Mâles et femelles sont des noms que quel-
ques-uns donnent aux gonds et aux rosettes qui
servent de ferrure pour suspendre le gouvernail
à l'étambot, DESROCHES, 4687, dans JAL. || Substan-
tivement, une femelle, morceau de fer scellé dans
le mur et creusé pour recevoir le pivot d'un vantail
de porte cochère. || 8" Terme de commerce. Femelle
claire, plume d'autruche noire et Manche dans la-
quelle le blanc domine. Femelle obscure, la même
espèce de plumes, lorsqu'il y a plus de noir que
de blanc. || Proverbe. Les effets sont des mâles, et
les promesses sont des femelles, c'est-à-dire il n'y
a d'assuré et de ferme que les actes.
— HIST. xm* s. La femelle de l'oliphant Aproisme
[s'approche] à l'erbe maintenant, DU CANGE, appro-
«more. Et de ce droit descent jeointure de maie
et de fumele que nos apelons mariage, Liv. de Just.
2. || xvr s. Le masle n'a la fumelle en mespris,
j. MAROT, v, 287. Incontinent, desloyalle femelle, Que
FÉM
j'aurai faict et escrit ton libelle, Entre les mains le
mettray d'une femme Qui appellée est Renommée
ou Famé, MAROT, I, 3Q4.
— ÉTYM. "Wall, frumèle; riamur. fumele; Hai-
naut, fumele, feuméle; Berry et pic. fumelle; pro-
venç. femel; du lat. femella, diminutif de femina,
femme (voy. FEMME).
t FEMELOTS (fe-me-lo), s. m. pi. ou FEMELLES
(fe-mè-1'), s. f. pi. Terme de marine. Pentures à
deux branches et en fonte qui reçoivent les aiguil-
lots du gouvernail et qui le portent.
— ÉTYM. Femelle.
f FÉMINIE (fé-mi-nie^s./ 1. L'ensemble des fem-
mes, les habitudes desfemmes, le domaine des fem-
mes; motexcellent qui s'est malheureusement perdu.
— HIST. XII' s. Rois, ne croiez mie Gent de fe-
menie; Mais faites ceus apeler Qui armes sachent
porter, HUES DE LA FERTE, Romancero, p. 4 92.
|| xive s. Avec eux vinrent tant de suitte de dames
et damoiselles, qu'il sembloit que le royaume de
feminie y fut arrivé, Lett. de Louis XII, 1.1, p. 49,
dans LACURNE. Saincte Marie 1 Et tousjours femmes!
Femmes à dextre et à senestre; Je ne sçais se c'est
songe oufaintie; Sui-je aupaysdefemmenieîffisf. '
du th.fr. t. n, p. 427.
— ÉTYM. Femme.
fFÉMINIFLORE (fé-mi-ni-flo-r'), adj. Terme
de botanique. Qui porte des fleurs femelles.
— ÉTYM. Lat. femina, femme, et flos, fleur.
' f FÉMINIFORME (fé-mi-ni-for-m'), adj. Terme
didactique. Qui a la forme d'une femme. || Terme
de grammaire. Qui a la désinence du féminin.
— ÉTYM. Lat. femina, femme, et forme.
FÉMININ, INE (fé-mi-nin, ni-n'), adj. || Ie Qui
appartient au sexe caractérisé physiologiquement
par l'ovaire chez les animaux et chez les plantes.
Sexe féminin. || 2° Qui appartient aux femmes ou
leur est propre. Voyant les défauts du féminin ou-
vrage [de la femme], RÉGNIER, Sat. vu. Et ce sont
vrais Satans dont la gueule altérée De l'honneur
féminin cherche à faire curée, MOL. ÉC. des f. ni, 4.
La police féminine y triomphe, MAINTENON, Lett. à
d'Aubignê, 4 4 mai 4682. Abusé fut par le malin
esprit, Qu'il épousa sous féminin visage, LA FONT,
XIV. J'admire les ressorts de l'esprit féminin, Quand
il est agité de l'amoureux lutin, REGNARD, Fol.
amour, n, 4 0. Il est certain qu'en général votre
espèce féminine va plus loin que la nôtre, VOLT.
Lett. Mme du Deffant, 4 mai 4772. || 3° Qui tient
de la femme. Cet homme a un visage féminin.
|| 4e Terme de grammaire. Noms féminins, noms
qui représentent les êtrss femelles, ou ceux qui
sont considérés comme tels. Genre féminin, genre
attribué à ces noms. || Adjectif féminin, pronom
féminin, celui qui a la forme affectée à ce genre.
|| Terminaison féminine, celle que forme l'e muet.
|| Dans le même sens, vers féminin, rime fémi-
nine: || S. m. Le féminin, le genre féminin. Bon
fait bonne au féminin. || Le féminin réel, le fémi-
nin attribué à ce qui est véritablement femelle ;
le féminin de convention, le féminin attribué à
des objets qui, par eux-mêmes, n'ont aucun genre.
—HIST. xn" s. E à la pense [pensée] féminine
[elle] avoit mis coraige de masle, Machàb. u, 7.
|| xm" s. Et si li hom a esténouris en liu de feme,
il sera en aucune cose féminins, Hist. litt. de la Fr.
t. XXIII, p. 720. || xiv' s. Fuir choses pénibles et la-
borieuses, ce est une molesce et vient de féminin
et de chetif courage, ORESME, Eth. 83. || xve s. Port
femenin en corps bien fait et gent.... De ces grands
biens est ma dame garnie, CH. D'ORL. Bal. 9. Qui
les meut à ce? j'imagine (Sans l'honneur des da-
mes, blasmer), Que c'est nature féminine Que tous
vivans veulent aymer, VILLON, La belle Beaul-
mière, l'auteur. ||xvie s. Cueur femenin se mue et
prent secours, Comme la lune estant en son des-
cours, J. MAROT, p. 229. En rimes toutes fémi-
nines, TVER, p. 627. Ainsi despitant le féminin
genre, notre Claribel chevauche l'espace de trois
journées, ID. p. 644.
— ÉTYM. Bourguign.' femignin; génev. fémélin,
frêle, délicat; provenç. femenin, féminin; catal. fe-
meni; espagn. femenino; ital. femminino; du lat.
femininus, de femina, femme. Dans l'ancien fran-
çais on disait aussi femelin.
f FÉMININITÉ (fé-mi-ni-ni-té), s. f. || i° Terme
de physiologie. Ensemble des attributs qui carac-
térisent le sexe femelle, et qui expriment au de-
dans et au dehors les différences du féminin et du
masculin. || 2" Terme de grammaire. Qualité de ce
qui est féminin. La fémininité d'un mot.
— HIST. xm" s. La femele, qui est froide por la
féminité qui en li est, BRUN, LATINI, Trésor, p, 4 98.
FEM
— ÉTYM. Féminin.
FÉMINISÉ, ÉE (fé-mi-ni-zé, zée), part, patsé.
Huile, éty'mologiquement masculin, est un mot fé-
minisé par l'usage.
FÉMINISER (fé-mi-ni-zé), e. a. || i» Terme de
grammaire. Donner à un mot le genre féminin.
[Dans la langue huronne] En disant d'une femme
qu'elle est un homme, on féminise le mot homme,.
CHATEAUBR. Amer. Langues indiennes. || 2" Rendre
efféminé. Féminiser les manières. || 3° Se féminiser,
v. réfl. Devenir efféminé. Ses manières se fémini-
sent tous les jours.
— ÉTYM. Féminin.
FEMME (fa-m'),«. f. ||-1° L'être qui dans l'espèce
humaine appartient au sexe féminin; la compagne
de l'homme. Et perdez-vous encor le temps avec
des femmes? CORN. Hor. H, 7. Que la vengeance est
douce à l'esprit d'une femme! ID. Cinna, v, 2. Mon
père, je suis femme et je sais ma faiblesse, ID. Poly.
i, 4. Quoi que veuille exiger une femme adorée, ID.
Othon, II, 4. Vous aimez, vous plaisez, c'est tout
auprès des femmes, ID. Pulch. ni, 3. Toute femme
est puissante avecque la beauté, ROTROU, Bélis. i, 2.
Et femme qui compose en sait plus qu'il ne faut,
MOL. ÉC. des f. i, 4. Ces femmes qui donnent tou-
jours le petit coup de langue en passant, ID. Impr.
4. Que le coeur d'une femme est mal connu de vous,
Et que vous savez peu ce qu'il veut faire entendre,
Lorsque si faiblement on le voit se défendre! ID.
Tart. iv, 6. Je ne suis pas de ceux qui disent, ce
n'est rien, C'est une femme qui se noie ; Je dis que
c'est beaucoup ; et ce sexe vaut bien Que nous le
regrettions, puisqu'il fait notre joie, LA FONT. Fabl.
in, 4 6. C'étaient principalement des femmes qui
dogmatisaient sous le voile de la sainteté.... on ne
les épargna pas sous prétexte qu'elles étaient fem-
mes et qu'elles étaient ignorantes, BOSS. États d'o-
raison, i, 4 4. Elle ne voit que des femmes; mais les
femmes sont aussi dangereuses que les hommes
MAINTENON, Lett. ou card. de Noailles, B oct. 4 708.
Je sais mes perfidies, Énone, et ne suis point de
ces femmes hardies Qui, goûtant dans le crime une
tranquille paix, Ont su se faire un front qui ne
rougit jamais, RAC. Phèd. m, 3. Les hommes et
les femmes conviennent rarement sur le mérite
d'une femme; leurs intérêts sont trop différente,
LA BRUY. m. Il y a dans quelques femmes une gran-
deur artificielle attachée au mouvement des yeux,
à un air de tête, aux façons de marcher, et qui ne
va pas plus loin, ID. ib. La plupart des femmes
n'ont guère de principes, elles se conduisent par
le coeur, ID. ib. Un homme qui serait en peine de
connaître s'il change, s'il commence à vieillir,
peut consulter les yeux d'une jeune femme qu'il
aborde et le ton dont elle lui parle, m. ib. Il
arrive quelquefois qu'une femme cache à un homme
toute la passion qu'elle sent pour lui, pendant que
de son côté il feint pour elle toute celle qu'il ne
sent pas, ID. ib. Ce qui prouve bien que les femmes
n'ont point de si cher intérêt que celui de leur
beauté, LESAGE, Diable boit. ch. 9. Si une femme
[dans les temps féodaux] appelait quelqu'un sans
nommer son champion [dans les duels judiciaires],
on ne recevait point les gages de bataille ; il fal-
lait encore qu'une femme fût autorisée par son ba-
ron, c'est-à-dire son mari, pour appeler; mais sans
cette autorité, elle pouvait être appelée, MONTESQ.
Esp. xxv, 26. Elle parait bien ferme dans la réso-
lution de supporter ma solitude; les femmes on*
plus de courage qu'on ne croit, VOLT. Lett. Riche-
lieu, 6 janv. 4 7BB. Les femmes, qui sont partou»
en pareil nombre que les hommes, à un quinzième
ou seizième près, selon les observations de ceux qui
ont calculé avec plus d'exactitude ce qui concerne
le genre humain, ID. Moeurs, 4. Les femmes, ayant
les os plus ductiles que les hommes, arrivent en
général à une plus grande vieillesse, BUFF. Prob.
de la vie, t. x, p. 546, dans POUGENS. Je vois, dans
le moment actuel, plusieurs femmes en France qui
cultivent les lettres avec gloire et dans différents
genres, GENLIS, Veillées du chat. t. m, p. 207, dans
POUGENS Telle femme est charmante, enti'e
nous, Dont on serait fâché de devenir l'époux,
COLLIN D'HARLEV. Vieux çélib. i] 8. Tous les soins
d'une femme ont un charme si doux, DUCIS, Abufar,
i, 3. Et lorsqu'elle a péri sous les coups des bour-
reaux, La femme a disparu pour n'offrir qu'un
héros, LEGOUVÊ, Épichar. et Nér. v, 6. Cest la pure
amitié; tendre sans jalousie, Des hommes qu'elle
unit elle enchatne la vie ; Mais auprès d'une femme
elle a plus de douceur; C'est alors que d'Amour
elle est vraiment la soeur.... On a moins qu'une
amante, on a plus qu'un ami, ID. Mérite des femmes.
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