1620
FAR
humaines, Est-ce donc là mourir? LAMART. Médit.
I, 27. || Poétiquement. Le fardeau des ans. || 5° Ce
qui exige beaucoup de soin et engage la responsabi-
lité. Le fardeau était trop pesant pour une seule tête,
VAUGEL. Q. C. livr. x, dans RICHELET. Le fardeau
[l'empire] que sa main est lasse de porter, CORN.
Cinna, n, 4. Mais je sais peu louer ; et ma muse
tremblante Fuit d'un si grand fardeau la charge trop
pesante, BOIL. Disc, au roi. Mais à peine le ciel eut
rappelé mon père.... Je sentis le fardeau qui m'était
imposé; Je connus.... que le choix des dieux, con-
traire à mes amours, Livrait à l'univers le reste de
mes jours, HAC. Bérén. n, 2. Mon coeur peut-il por-
ter, seul et privé d'appui, Le fardeau des devoirs
qu'on m'impose aujourd'hui? VOLT. Zaïre, ni, 4.
|| 6" Il se dit de ce que coûtent les guerres en
hommes et en argent. Ils soutinrent le fardeau de
tant de guerres, BOSS. Hist. i, 40. Ce qu'il y eut de
plus étrange, c'est qu'étant entré dans Dresde le 48,
il y fit la paix le 25 avec l'Autriche et la Saxe, et
laissa tout le fardeau au roi de France, VOLT.
Louis XV, 4 7. Il 7° Terme de mines. Terres, roches
qui menacent d'ébouler. || 8° Terme de brasserie.
L'eau et la farine que contient une cuve à faire de
la bière.
— HIST. xme s. Lors se sont andui [tous deux]
esveillié ; Si ont moult bien apareillié, Comme mar-
cheanz, lor fardel ; Et Primaut a pris un hardel, Et si
l'a à son col pendu, Ren. 3694. Cil qui metent far-
diaus en l'iaue en Grève pour aler à Corbuel à la
foyre.... sine doivent noient, Liv. des met. 285.
|| xves. Dont St Christophe et son fardel p. Christ
qu'il porta].... EUST. DESCH. Poésies mss. î" 393,
dan3 LACURNE. Adonc luy rendit' ses lettres toutes
telles que elles estaient, liées en un fardeau, Bou-
ciq. n, 26. Il xvi 0 s. Fardeau de robes ou trosseau
ftrousseau des nouvelles mariées], Nouv. coust.
gêner, t. n, p. 4 237.
— ÉTYM. Bourguig./oded; provenç. fardel; cat.
fardell ; espagn. fardo, fardillo ; ital. fardello. Ori-
gine incertaine. Du Cange le tire de çôpToç, far-
deau, faix ; mais le changement de voyelles (0 en a)
dans toutes les langues romanes fait difficulté.
Génin pense que fardel est dit pour liardel, de
hart, lien ; mais, ici aussi, le changement de h en f
dans toutes les langues est un obstacle qu'on ne
peut laisser de côté. Le simple fardo se trouve dans
le portugais, et les étymologistes portugais le tirent
de l'arabe fard, qui signifie vêtement, drap. Dans
le fait, il y a aussi dans le portugais farda, habit;
dans l'espagnol et le portugais, fardar, et, dans le
vieux français, fardes, habillement (De poures far-
des se vesti, Rou, ms. p. 4 82, dans LACURNE). Diez
admet, comme la vraie origine, que du sens de vê^
tement on ait passé à celui de bagage, et de celui de
bagage à celui de fardeau; c'est ainsi que, inverse-
ment, robe, qui signifiait butin, a passé au sens de
vêtement. Cependant toute incertitude n'est pas
écartée, vu qu'on ne trouve pas le passage du sens
d'habillement à fardeau.
i FARDEMENT (far-de-man), s. m. L'action de
farder.
— HIST. xvie s. Fardement de vieilles choses pour
les mieux vendre, BOB. ESTIENNE, Dict.
— ÉTYM. Farder 4.
4. FARDER (far-dé), v. a. || 1° Mettre du fard. On
lui a fardé le visage. || Se farder, farder à soi. Se
farder le visage. || 2° Donner à une chose du lustre,
une apparence qui en cache les défauts. Farder une
étoffe. Farder sa marchandise. Et moi, saris compli-
ment qui vous farde mon coeur, Je vous offre et de-
mande une amitié de soeur, CORN, la Yeuve, v, 8. Â
la gymnastique où a fait succéder l'art de farder les
corps et de leur iouner une beauté factice, FEN.
t. xxi, p. 33. Les couleurs les plus vives pour farder des
vices et des crimes [chez les dieux du paganisme],
qui seraient tombés dans le décri sans la parure
qu'ils [les poètes] leur prêtaient pour en couvrir la
difformité, l'absurdité et l'infamie, ROLLIN, Traité
des Et. Il, 1, 2. Non, de tous les amants les regards,
les soupirs Nesontpoint des pièges perfides..., Tou-
jours la feinte mensongère Ne farde point de pleurs,
vains enfants des désirs, Une insidieuse prière, A.
CHÉN. Ode VI. H Fig. Farder sa marchandise, trom-
per, faire illusion. Vous ne fardez point votre mar-
chandise, vous êtes honnête homme, VOLT. Dict.
phil. Maladie. \\ 3° Déguiser ce qui peut déplaire et
choquer. Je vous estime trop pour vouloir rjen far-
der, CORN. Nicom. 1, 2. Je répondrai, madame, avec
la liberté D'un soldat qui sait mal farder la vérité,
BAC. Brit. L, 2. H 4° En termes de littérature, parer
d'ornements de mauvais goût. Farder un discours.
Farder son langage. || Il s'est dit aussi en parlant de
FAR
la peinture. [Amours] Vous avez fardé la peinture,
Vous affadissez l'opéra, BÉRANG. Pauv. amours. || 5°I1
se dit quelquefois simplement pour déguiser, avec un
nom de chose pour sujet. Affreuse image du trépas,
Qu'un triste honneur m'avait fardée, Surprenantes
horreurs, épouvantable idée, Qui tantôt ne m'é-
branliez pas, CORN. Androm. m, 4.1| 6°Se farder, v.
réfl. S'enduire de fard. Cettefemme se farde. ||Fig.
On a beau se farder aux yeux de l'univers, BOIL.
Sat. xi. H Être fardé. Tout se farde à la cour, jus-
qu'à la vérité, BOURSAULT, Ésope à la cour, 1, 3.
— HIST. xme s. Toutes font à Venus hommage,
Sans regarder preu ne dommage, Et se cointoient
[se parent] et se fardent Pour ceus bouler [tromper]
qui les regardent, la Rose, 9064. || xiv s. Dire ses
pechiés sans rien polir ne farder, Ménagier, 1, 3.
Il XVe s. En regardant ces belles fleurs Que le temps
nouveau d'amours prie, Chascune d'elles s'ajolie Et
farde de plaisans couleurs, CH. D'ORL. Rondeau.
Il xvie s. Eloquent à inventer des raisons fardées de
paroles honestes, AMYOT, Dion, 47. C'estoient belles
paroles et bien fardées pour couvrir la mauvaise in-
tention qu'il avoit en son cueur, m. Timol. 12.
D'ami fardé, flatteur et papelart. Nous garde Dieu....
LEROUX DE LiNCY,Proi). t. n, p. 283. La sagesse hu-
maine.... faict favorablement et industrieusement
d'employer ses artifices à nous peigner et farder les
maulx, et en alléger le sentiment, MONT, I, 227.
Vostre extrême volupté a quelque air de gémisse-
ment etdeplainçte.... voire quand nous en forgeons
l'image en son excellence, nous la fardons d'epithe-
tes et qualitez maladifves et douloureuses, langueur,
mollesse, foiblesse, défaillance, m. m, 85.
— ÊTYM. Fard. On trouve, au xne siècle, un dé-
rivé, fardoillié, barbouiller : Fardoillié furent d'alun
et d'arrement [encre], la Prise d'Orenge, v. 460.
2. FARDER (far-dé), v. n. S'affaisser sous son
propre poids en parlant de murs et de construc-
tions. Ce mur farde. || Termede marine. Se ditd'une
voile qui prend sous le vent une forme arrondie et
régulière. Cette voile farde bien. || Terme de navi-
gation fluviale. On dit qu'un bateau farde sur un
autre, quand il le serre de trop près.
— HIST. xve s. Prince qui veut vivre en temps et
saison, Pour son hostel fasse sa garnison, De gens
d'honneur et prodommes se farde [se charge], E.
DESCHAMPS, Admn. de l'hostel du prince.
— ÉTYM. Même radical que dans fardeau. X
Rouen, le peuple dit farder pour porter des far-
deaux : Les déchargeurs des navires portent très-
lourd, parce qu'ils sont accoutumés à farder.
■(■ FARDEUR (far-deur), s. m. Celui qui déguise,
qui farde quelque marchandise.
— HIST. xvr s. Fardeur de chevaux [celui qui les
maquignonne], COTORAVE.
— ÉTYM. Farder 4.
FARDIER (far-dié), s. m. Chariot à roues basses
pour transporter des blocs de pierre, des statues, etc.
— ÉTYM. Voy. FARDEAU.
f FARE (fa-r'), s. f. Nom d'une pêche solennelle
que les pêcheurs faisaient pour leur fête, vers le
mois de mai, et qui fut défendue en 4870, parce
qu'elle dépeuplait les rivières.
FARFADET (far-fa-dè; le t ne se lie pas dans le
parler ordinaire; au pluriel, Y s se lie: les far-fa-
dè-z et les fées; farfadets rime avec traits, succès,
faix, etc.), s. m. || 1°.Esprit follet, lutin. Ulysse
voit, à i'entrée des enfers, des farfadets, des ombres
qui viennent lécher du sang et boire du lait dans
une fosse, VOLT. DM. 29. Comme je n'ai jamais vu
de génies, de démons, de péris, de farfadets, soit
bienfaisants, soit malfaisants, je n'en puis parler en
connaissance de cause, et je m'en rapporte aux
gens qui en ont vu, m. Dict. phil. Génie. || 2° Fig.
et familièrement. Homme vif en ses mouvements,
frivole en ses goûts et en ses discours. C'est un
farfadet, un véritable farfadet.
— HIST. xvie a. Petits démons et farfadets qui
ont la charge de faire sentinelle au ciel, Printemps
d'Tver, f° 63, dans LACORNE. Avec la faveur de son
petit esprit farfadet ou astarot, BRANT. Cap. fr.
t. m, p. 383, dans LACURNE, au mot favorisât.
— ÉTYM. Origine inconnue. Ménage le tire du
bas-latin fadus, sorte de démon; mais d'où vien-
drait la syllabe far? Il y a dans l'italien farfalla,
papillon, homme volage; pays de Corne, farfâtola,
homme volage. Il serait possible que farfadet eût
des analogies avec ces mots.
FARFOUILLÉ, ÉE (far-fou-llé, liée. Il mouillées),
part, passé. Ce qui était dans ce tiroir a été far-
fouillé.
FARFOUILLER (far-fou-llé, Il mouillées, et non
far-fou-yé). || 1" V. n. Fouiller dans une chose et la
FAR
mettre en désordre. Farfouiller dans une armoire.
Il 2° V. a. Déranger, bouleverser. On a farfouillé
mes papiers. || Il est familier.
— ÉTYM. Ce mot semble formé de far ou fra
(comme dans fracasser), et fouiller. Cependant
comme il est sans historique, on ne sait quelle en
est l'origine. De plus, le wallon farfoulier signifie
bredouiller; le napolitain farfogliare a le même
sens ; et l'espagnol farfullar signifie bégayer et agir
à la hâte; ces mots ont-ils de l'analogie avec notre
farfouiller ? c'est ce qu'on ne peut dire.
t FARFOUUXEUR (far-fou-lleur, Il mouillées),
s. m. Celui qui farfouille.
t FARGUE (far-gh'), s. f. Voy. FARDE 2.
FARIROLE (fa-ri-bo-1'), s.f. Chose vaine et fri-
vole. Là jamais on n'entend de pieuses paroles; Ce
sont propos oisifs, chansons et fariboles, MOL. Tart.
1, 4. Diantre, où veux-tu que mon esprit T'aille
chercher des fariboles? Quinze ans de mariage
épuisent les paroles, ID. Amph. 1, 4. Ilest homme....
à donner aisément dans toutes les fariboles qu'on
s'avisera de lui dire, ID. Bourg, gent.m, 44. Hé!
ventrebleu ! madame, quittons la faribole, m. Comt.
d'Esc. 24. Que l'on cesse de s'inquiéter sur le temps
qui sera fixé pour l'entrée du roi mineur au conseil;
que l'on ne fixe pas plutôt quatorze ans que quinze,
à moins que l'on ne décide aussi qu'il ne s'y agitera
que des fariboles, MIRABEAU, Collection, t. v, p. 479.
— HIST. xvie s. Touchant du purgatoire, de l'in-
tercession des saincts, de la confession secrette, et
de toutes telles fariboles, on n'en trouvera point une
seule syllabe en l'Escriture, CALV. Instit. 943. Que
ce n'estoit que favorible de ce qui se dit, que....
BOTICHET, Serees, p. 4 92, dans LACURNE. Toutes vos
falibourdes astrologiques sont sottes, inutiles et-in-
commodes, Conte de CHOLIÈRES, f" 4 94, dans LACURNE.
— ÉTYM. Origine inconnue. Scheler croit à un
radical fal (falibole pour faribole) qui se trouve
aussi dans falibourde, faligoterie, etc. Quelques-
uns ont pensé au latin fari buttas, dire des bulles.
En considérant les trois formes du mot citées dans
l'historique, faribole, favorible et falibourde, on
peut croire que ce mot est de création individuelle,
sans racine réelle, comme faridondaine.
t FARIDONDAINE (fa-ri-don-dè-ne), s. f. Mot
qui entre dans le refrain de certaines chansons, et
qui paraît avoir été fabriqué sans racine réelle. Des
goguettes à peu de frais On échauffe la veine ; Aux
Apollons des cabarets Paye un broc de Surène ; Un
aveugle y chante en faussant La faridondaine D'un
ton menaçant, BÉRANG. la Faridondaine ou là con-
spiration des chansons. || On dit de même la fari-
dondon, quand il faut rimer en on.
f FARILLON (fa-ri-llon, Il mouillées), s. m. Terme
de pêche. Réchaud dans lequel les pêcheurs allu-
ment du feu pendant la nuit, pour attirer certains
poissons.
— ÉTYM. -Probablement un diminutif de phare.
t FARINACÉ, ÉE (fa-ri-na-sé, sée), adj. || 1° Qui
est de la nature de la farine ; qui en a l'apparence.
Il 2° Friable et susceptible d'être réduit en pous-
sière par la trituration, l'écrasement; tel est le
périsperme du fruit des graminées.
— ÉTYM. Lat. farinaceus, de farina, farine.
f FARINAGE (fa-ri-na-j'), s. m. Ancien terme de
coutume. Droit payé au meunier pour le blé moulu.
— ÉTYM. Farine.
FARINE (fa-ri-n'), s. f. || 1° Poudre blanche que
l'on obtient par la trituration des graines des céréa-
les. Ce bloc enfariné ne me dit rien qui vaille, S'é-
cria-t-il de loin au général des chats ; Je soupçonne
dessous encor quelque machine; Rien ne te sert
d'être farine ; Car, quand tu serais sac, je n'appro-
cherais pas, LA FONT. Fabl. ni, 4 8. L'exemple qui
a été donné par la mort d'un meunier qui avait
fourni de méchante farine et qui a été pendu
depuis dix jours à Rochefort, empêchera que pa-
reil désordre n'arrive à l'avenir, Lettres de COLBERT,
t. m, 11, p. 384. y Fleur de farine, la plus belle
farine de froment. || Farine de première mar-
que, voy. MARQUE. Il Folle farine, celle qui est si
fine, que, l'air l'enlevant, elle s'attache aux murs
des moulins. || Reprocher à quelqu'un la farine,
lui reprocher qu'il est de famille de meunier, de
basse' extraction. On ne la verrait point, vantant
son origine, A son triste mari veprôcher la farine,
BOIL. Sat. x. Il Journée des farines, tentative faite par
Henri IV pour surprendre Paris (en 4591). || Terme
de peinture. Donner dans la farine, peindre avec
des couleurs claires et fades. || Couleur blanc de
farine. || 2° Par extension, poudre que l'on obtient
par la trituration de diverses semences. || Terme de
pharmacie. Farines émollientes, celles de lin, de
FAR
humaines, Est-ce donc là mourir? LAMART. Médit.
I, 27. || Poétiquement. Le fardeau des ans. || 5° Ce
qui exige beaucoup de soin et engage la responsabi-
lité. Le fardeau était trop pesant pour une seule tête,
VAUGEL. Q. C. livr. x, dans RICHELET. Le fardeau
[l'empire] que sa main est lasse de porter, CORN.
Cinna, n, 4. Mais je sais peu louer ; et ma muse
tremblante Fuit d'un si grand fardeau la charge trop
pesante, BOIL. Disc, au roi. Mais à peine le ciel eut
rappelé mon père.... Je sentis le fardeau qui m'était
imposé; Je connus.... que le choix des dieux, con-
traire à mes amours, Livrait à l'univers le reste de
mes jours, HAC. Bérén. n, 2. Mon coeur peut-il por-
ter, seul et privé d'appui, Le fardeau des devoirs
qu'on m'impose aujourd'hui? VOLT. Zaïre, ni, 4.
|| 6" Il se dit de ce que coûtent les guerres en
hommes et en argent. Ils soutinrent le fardeau de
tant de guerres, BOSS. Hist. i, 40. Ce qu'il y eut de
plus étrange, c'est qu'étant entré dans Dresde le 48,
il y fit la paix le 25 avec l'Autriche et la Saxe, et
laissa tout le fardeau au roi de France, VOLT.
Louis XV, 4 7. Il 7° Terme de mines. Terres, roches
qui menacent d'ébouler. || 8° Terme de brasserie.
L'eau et la farine que contient une cuve à faire de
la bière.
— HIST. xme s. Lors se sont andui [tous deux]
esveillié ; Si ont moult bien apareillié, Comme mar-
cheanz, lor fardel ; Et Primaut a pris un hardel, Et si
l'a à son col pendu, Ren. 3694. Cil qui metent far-
diaus en l'iaue en Grève pour aler à Corbuel à la
foyre.... sine doivent noient, Liv. des met. 285.
|| xves. Dont St Christophe et son fardel p. Christ
qu'il porta].... EUST. DESCH. Poésies mss. î" 393,
dan3 LACURNE. Adonc luy rendit' ses lettres toutes
telles que elles estaient, liées en un fardeau, Bou-
ciq. n, 26. Il xvi 0 s. Fardeau de robes ou trosseau
ftrousseau des nouvelles mariées], Nouv. coust.
gêner, t. n, p. 4 237.
— ÉTYM. Bourguig./oded; provenç. fardel; cat.
fardell ; espagn. fardo, fardillo ; ital. fardello. Ori-
gine incertaine. Du Cange le tire de çôpToç, far-
deau, faix ; mais le changement de voyelles (0 en a)
dans toutes les langues romanes fait difficulté.
Génin pense que fardel est dit pour liardel, de
hart, lien ; mais, ici aussi, le changement de h en f
dans toutes les langues est un obstacle qu'on ne
peut laisser de côté. Le simple fardo se trouve dans
le portugais, et les étymologistes portugais le tirent
de l'arabe fard, qui signifie vêtement, drap. Dans
le fait, il y a aussi dans le portugais farda, habit;
dans l'espagnol et le portugais, fardar, et, dans le
vieux français, fardes, habillement (De poures far-
des se vesti, Rou, ms. p. 4 82, dans LACURNE). Diez
admet, comme la vraie origine, que du sens de vê^
tement on ait passé à celui de bagage, et de celui de
bagage à celui de fardeau; c'est ainsi que, inverse-
ment, robe, qui signifiait butin, a passé au sens de
vêtement. Cependant toute incertitude n'est pas
écartée, vu qu'on ne trouve pas le passage du sens
d'habillement à fardeau.
i FARDEMENT (far-de-man), s. m. L'action de
farder.
— HIST. xvie s. Fardement de vieilles choses pour
les mieux vendre, BOB. ESTIENNE, Dict.
— ÉTYM. Farder 4.
4. FARDER (far-dé), v. a. || 1° Mettre du fard. On
lui a fardé le visage. || Se farder, farder à soi. Se
farder le visage. || 2° Donner à une chose du lustre,
une apparence qui en cache les défauts. Farder une
étoffe. Farder sa marchandise. Et moi, saris compli-
ment qui vous farde mon coeur, Je vous offre et de-
mande une amitié de soeur, CORN, la Yeuve, v, 8. Â
la gymnastique où a fait succéder l'art de farder les
corps et de leur iouner une beauté factice, FEN.
t. xxi, p. 33. Les couleurs les plus vives pour farder des
vices et des crimes [chez les dieux du paganisme],
qui seraient tombés dans le décri sans la parure
qu'ils [les poètes] leur prêtaient pour en couvrir la
difformité, l'absurdité et l'infamie, ROLLIN, Traité
des Et. Il, 1, 2. Non, de tous les amants les regards,
les soupirs Nesontpoint des pièges perfides..., Tou-
jours la feinte mensongère Ne farde point de pleurs,
vains enfants des désirs, Une insidieuse prière, A.
CHÉN. Ode VI. H Fig. Farder sa marchandise, trom-
per, faire illusion. Vous ne fardez point votre mar-
chandise, vous êtes honnête homme, VOLT. Dict.
phil. Maladie. \\ 3° Déguiser ce qui peut déplaire et
choquer. Je vous estime trop pour vouloir rjen far-
der, CORN. Nicom. 1, 2. Je répondrai, madame, avec
la liberté D'un soldat qui sait mal farder la vérité,
BAC. Brit. L, 2. H 4° En termes de littérature, parer
d'ornements de mauvais goût. Farder un discours.
Farder son langage. || Il s'est dit aussi en parlant de
FAR
la peinture. [Amours] Vous avez fardé la peinture,
Vous affadissez l'opéra, BÉRANG. Pauv. amours. || 5°I1
se dit quelquefois simplement pour déguiser, avec un
nom de chose pour sujet. Affreuse image du trépas,
Qu'un triste honneur m'avait fardée, Surprenantes
horreurs, épouvantable idée, Qui tantôt ne m'é-
branliez pas, CORN. Androm. m, 4.1| 6°Se farder, v.
réfl. S'enduire de fard. Cettefemme se farde. ||Fig.
On a beau se farder aux yeux de l'univers, BOIL.
Sat. xi. H Être fardé. Tout se farde à la cour, jus-
qu'à la vérité, BOURSAULT, Ésope à la cour, 1, 3.
— HIST. xme s. Toutes font à Venus hommage,
Sans regarder preu ne dommage, Et se cointoient
[se parent] et se fardent Pour ceus bouler [tromper]
qui les regardent, la Rose, 9064. || xiv s. Dire ses
pechiés sans rien polir ne farder, Ménagier, 1, 3.
Il XVe s. En regardant ces belles fleurs Que le temps
nouveau d'amours prie, Chascune d'elles s'ajolie Et
farde de plaisans couleurs, CH. D'ORL. Rondeau.
Il xvie s. Eloquent à inventer des raisons fardées de
paroles honestes, AMYOT, Dion, 47. C'estoient belles
paroles et bien fardées pour couvrir la mauvaise in-
tention qu'il avoit en son cueur, m. Timol. 12.
D'ami fardé, flatteur et papelart. Nous garde Dieu....
LEROUX DE LiNCY,Proi). t. n, p. 283. La sagesse hu-
maine.... faict favorablement et industrieusement
d'employer ses artifices à nous peigner et farder les
maulx, et en alléger le sentiment, MONT, I, 227.
Vostre extrême volupté a quelque air de gémisse-
ment etdeplainçte.... voire quand nous en forgeons
l'image en son excellence, nous la fardons d'epithe-
tes et qualitez maladifves et douloureuses, langueur,
mollesse, foiblesse, défaillance, m. m, 85.
— ÊTYM. Fard. On trouve, au xne siècle, un dé-
rivé, fardoillié, barbouiller : Fardoillié furent d'alun
et d'arrement [encre], la Prise d'Orenge, v. 460.
2. FARDER (far-dé), v. n. S'affaisser sous son
propre poids en parlant de murs et de construc-
tions. Ce mur farde. || Termede marine. Se ditd'une
voile qui prend sous le vent une forme arrondie et
régulière. Cette voile farde bien. || Terme de navi-
gation fluviale. On dit qu'un bateau farde sur un
autre, quand il le serre de trop près.
— HIST. xve s. Prince qui veut vivre en temps et
saison, Pour son hostel fasse sa garnison, De gens
d'honneur et prodommes se farde [se charge], E.
DESCHAMPS, Admn. de l'hostel du prince.
— ÉTYM. Même radical que dans fardeau. X
Rouen, le peuple dit farder pour porter des far-
deaux : Les déchargeurs des navires portent très-
lourd, parce qu'ils sont accoutumés à farder.
■(■ FARDEUR (far-deur), s. m. Celui qui déguise,
qui farde quelque marchandise.
— HIST. xvr s. Fardeur de chevaux [celui qui les
maquignonne], COTORAVE.
— ÉTYM. Farder 4.
FARDIER (far-dié), s. m. Chariot à roues basses
pour transporter des blocs de pierre, des statues, etc.
— ÉTYM. Voy. FARDEAU.
f FARE (fa-r'), s. f. Nom d'une pêche solennelle
que les pêcheurs faisaient pour leur fête, vers le
mois de mai, et qui fut défendue en 4870, parce
qu'elle dépeuplait les rivières.
FARFADET (far-fa-dè; le t ne se lie pas dans le
parler ordinaire; au pluriel, Y s se lie: les far-fa-
dè-z et les fées; farfadets rime avec traits, succès,
faix, etc.), s. m. || 1°.Esprit follet, lutin. Ulysse
voit, à i'entrée des enfers, des farfadets, des ombres
qui viennent lécher du sang et boire du lait dans
une fosse, VOLT. DM. 29. Comme je n'ai jamais vu
de génies, de démons, de péris, de farfadets, soit
bienfaisants, soit malfaisants, je n'en puis parler en
connaissance de cause, et je m'en rapporte aux
gens qui en ont vu, m. Dict. phil. Génie. || 2° Fig.
et familièrement. Homme vif en ses mouvements,
frivole en ses goûts et en ses discours. C'est un
farfadet, un véritable farfadet.
— HIST. xvie a. Petits démons et farfadets qui
ont la charge de faire sentinelle au ciel, Printemps
d'Tver, f° 63, dans LACORNE. Avec la faveur de son
petit esprit farfadet ou astarot, BRANT. Cap. fr.
t. m, p. 383, dans LACURNE, au mot favorisât.
— ÉTYM. Origine inconnue. Ménage le tire du
bas-latin fadus, sorte de démon; mais d'où vien-
drait la syllabe far? Il y a dans l'italien farfalla,
papillon, homme volage; pays de Corne, farfâtola,
homme volage. Il serait possible que farfadet eût
des analogies avec ces mots.
FARFOUILLÉ, ÉE (far-fou-llé, liée. Il mouillées),
part, passé. Ce qui était dans ce tiroir a été far-
fouillé.
FARFOUILLER (far-fou-llé, Il mouillées, et non
far-fou-yé). || 1" V. n. Fouiller dans une chose et la
FAR
mettre en désordre. Farfouiller dans une armoire.
Il 2° V. a. Déranger, bouleverser. On a farfouillé
mes papiers. || Il est familier.
— ÉTYM. Ce mot semble formé de far ou fra
(comme dans fracasser), et fouiller. Cependant
comme il est sans historique, on ne sait quelle en
est l'origine. De plus, le wallon farfoulier signifie
bredouiller; le napolitain farfogliare a le même
sens ; et l'espagnol farfullar signifie bégayer et agir
à la hâte; ces mots ont-ils de l'analogie avec notre
farfouiller ? c'est ce qu'on ne peut dire.
t FARFOUUXEUR (far-fou-lleur, Il mouillées),
s. m. Celui qui farfouille.
t FARGUE (far-gh'), s. f. Voy. FARDE 2.
FARIROLE (fa-ri-bo-1'), s.f. Chose vaine et fri-
vole. Là jamais on n'entend de pieuses paroles; Ce
sont propos oisifs, chansons et fariboles, MOL. Tart.
1, 4. Diantre, où veux-tu que mon esprit T'aille
chercher des fariboles? Quinze ans de mariage
épuisent les paroles, ID. Amph. 1, 4. Ilest homme....
à donner aisément dans toutes les fariboles qu'on
s'avisera de lui dire, ID. Bourg, gent.m, 44. Hé!
ventrebleu ! madame, quittons la faribole, m. Comt.
d'Esc. 24. Que l'on cesse de s'inquiéter sur le temps
qui sera fixé pour l'entrée du roi mineur au conseil;
que l'on ne fixe pas plutôt quatorze ans que quinze,
à moins que l'on ne décide aussi qu'il ne s'y agitera
que des fariboles, MIRABEAU, Collection, t. v, p. 479.
— HIST. xvie s. Touchant du purgatoire, de l'in-
tercession des saincts, de la confession secrette, et
de toutes telles fariboles, on n'en trouvera point une
seule syllabe en l'Escriture, CALV. Instit. 943. Que
ce n'estoit que favorible de ce qui se dit, que....
BOTICHET, Serees, p. 4 92, dans LACURNE. Toutes vos
falibourdes astrologiques sont sottes, inutiles et-in-
commodes, Conte de CHOLIÈRES, f" 4 94, dans LACURNE.
— ÉTYM. Origine inconnue. Scheler croit à un
radical fal (falibole pour faribole) qui se trouve
aussi dans falibourde, faligoterie, etc. Quelques-
uns ont pensé au latin fari buttas, dire des bulles.
En considérant les trois formes du mot citées dans
l'historique, faribole, favorible et falibourde, on
peut croire que ce mot est de création individuelle,
sans racine réelle, comme faridondaine.
t FARIDONDAINE (fa-ri-don-dè-ne), s. f. Mot
qui entre dans le refrain de certaines chansons, et
qui paraît avoir été fabriqué sans racine réelle. Des
goguettes à peu de frais On échauffe la veine ; Aux
Apollons des cabarets Paye un broc de Surène ; Un
aveugle y chante en faussant La faridondaine D'un
ton menaçant, BÉRANG. la Faridondaine ou là con-
spiration des chansons. || On dit de même la fari-
dondon, quand il faut rimer en on.
f FARILLON (fa-ri-llon, Il mouillées), s. m. Terme
de pêche. Réchaud dans lequel les pêcheurs allu-
ment du feu pendant la nuit, pour attirer certains
poissons.
— ÉTYM. -Probablement un diminutif de phare.
t FARINACÉ, ÉE (fa-ri-na-sé, sée), adj. || 1° Qui
est de la nature de la farine ; qui en a l'apparence.
Il 2° Friable et susceptible d'être réduit en pous-
sière par la trituration, l'écrasement; tel est le
périsperme du fruit des graminées.
— ÉTYM. Lat. farinaceus, de farina, farine.
f FARINAGE (fa-ri-na-j'), s. m. Ancien terme de
coutume. Droit payé au meunier pour le blé moulu.
— ÉTYM. Farine.
FARINE (fa-ri-n'), s. f. || 1° Poudre blanche que
l'on obtient par la trituration des graines des céréa-
les. Ce bloc enfariné ne me dit rien qui vaille, S'é-
cria-t-il de loin au général des chats ; Je soupçonne
dessous encor quelque machine; Rien ne te sert
d'être farine ; Car, quand tu serais sac, je n'appro-
cherais pas, LA FONT. Fabl. ni, 4 8. L'exemple qui
a été donné par la mort d'un meunier qui avait
fourni de méchante farine et qui a été pendu
depuis dix jours à Rochefort, empêchera que pa-
reil désordre n'arrive à l'avenir, Lettres de COLBERT,
t. m, 11, p. 384. y Fleur de farine, la plus belle
farine de froment. || Farine de première mar-
que, voy. MARQUE. Il Folle farine, celle qui est si
fine, que, l'air l'enlevant, elle s'attache aux murs
des moulins. || Reprocher à quelqu'un la farine,
lui reprocher qu'il est de famille de meunier, de
basse' extraction. On ne la verrait point, vantant
son origine, A son triste mari veprôcher la farine,
BOIL. Sat. x. Il Journée des farines, tentative faite par
Henri IV pour surprendre Paris (en 4591). || Terme
de peinture. Donner dans la farine, peindre avec
des couleurs claires et fades. || Couleur blanc de
farine. || 2° Par extension, poudre que l'on obtient
par la trituration de diverses semences. || Terme de
pharmacie. Farines émollientes, celles de lin, de
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