FAI
nulle part, sinon où il estoit contrainct à ce faire,
pour prendre vivres ou faire eau, AMTOT, Pomp. ) 07.
Si bien Caton, disoit-il, n'a que faire de Rome, certai-
nement Rome a affaire de Caton, ID. Cat. d'iltiq.
44. Caton, onques puis ce jour là, ne feit ny ses
cheveux, ny sa barbe, m. ib. 68. Leur disant que la
perte n'estoit pas à l'adventure si grande comme
l'on la faisoit, ID. ib. 77. Sans y avoir esgard, ilz
avoient tousjours fait les choses qu'ilz voyoient estre
à faire par raison, ID. Vemosth. 27. Ctesiphon
l'escrimeur voulut faire [lutter] à coups de pied, et
regibber à rencontre de sa mule, ID. Corn, refréner
la colère, i 4. Les Abantes spnt les premiers qui se
sont ainsi faictz tondre, ID. Thésée, 6. Le peuple ne
s'en feit que rire [ne fit que s'en rire], ID. Pélop.
66. N'avez-vous fait qu'une maîtresse à Paris?
D'AUB. Foen. n, < o. Il se fait donner des cizeaux, com-
mence à s'en faire les ongles, ID. ib. lu, 6. Ceux-ci,
ayant faict 26000 hommes, assiégèrent Ulpian, ID.
Hist. i, 24. Je n'ai que faire à ceux à qui nature a
donné le ventre pour délices, l'esprit et le courage
pour fardeaux, eux aussi n'ont que faire de moi, ID.
ib. H, 489. Le patient au lieu d'urine fait du sang,
PARÉ, vm, 34. Il entra en matière et monstra que
ce décret faisoit pour lui [lui était favorable], SLEI-
DAN, f° 6. Les vents appaiseront leurs haleines ter-
ribles, La mer se fera douce, RONS. »3O.
— ÉTYM. Bourguig. fare; picard, fouère, foaire;
■wallon, fér; provenç. far, fair, faire; catal. fer;
espagn. hazer; portug. faner; ital. fare, du latin
facere. On est incertain pour la provenance de la
racine foc. Curtius, Étym. grecques, i, 62, 219, la
rattache, non sans vraisemblance, au sanscrit dhd,
faire, poser, qui a donné le grec T£6YI[II; dh sanscrit
se change quelquefois en f dans le latin, par
exemple dhûrna, fumus; le c serait une lettre eu-
phonique, comme en grec dans I6ri-xa; enfin l'a
bref de facio aurait son parallèle dans l'e bref du
grec 8é
2. FAIRE (fê-r'),s.m. || 1° L'action, la puissance de
faire. Dieu donne le vouloir et le faire selon son bon
plaisir, FËN. Exist. i, 65. Que je te hais, dit-elle, en
embrassant.le sire ! Contraste assez plaisant du faire
avec le dire, LAMOTTE, Fab. v, 20. || 2° Terme
d'art. Manière propre de chaque artiste. Les an-
ciens graveurs de la Grèce avaient un faire léger et
fin, MACIETE, Des pierres gravées, p. 84, dans RI-
CHELET. Donnez à Vien la verve de Doyen qui lui
manque, donnez à Doyen le faire de Vien qu'il n'a
pas, et vous aurez deux grands artistes, DIDEROT,
Salon de 4 767, OEuvres, t. xiv, p. 3)9, dans POU-
GENS. Il Ton général, caractère d'une oeuvre. Ce ta-
bleau est d'un beau faire; Le faire en est incompa-
rablement plus libre, plus fougueux, plus hardi,
plus chaud et plus beau, DIDEROT, Salon de H 767,
t. xv, p. 6). Il Diderot l'a écrit sans signe du plu-
riel : Il y a une infinité de faire différents, Peint,
en cire, OEuvres, t. xv, p. 390. Il vaut mieux lui
donner ce signe : Des faires différents. || Proverbe.
Il y a loin du dire au faire.
— ËTYM. Faire i.
FAIRE LE FAUT (fê-re-le-fô), s. m. Chose inévi-
table, qu'il faut faire, subir. La maréchale de Ro-
chefort, qui croyait honorer fort sa place de dame
d'honneur de Mme la duchesse d'Orléans, la déso-
lait de plaintes et de reproches ; et, puisque je
voyais la chose devenir un faire le faut.... ST-SIM.
273,190.
— REM. L'Académie, qui a faire le faut à FAIRE,
l'écrit sans trait d'union.
— HIST. xv" s. X mon jugement, c'est un faire le
fault d'en sortir-à ce coup; la remise servirait de
ruine, Bibliolh. des chartes, 3» série,4. 1, p. 6)).
Il xvi" s. Et c'est à toi un faire il le faut; autre-
ment.... LA BOËTIE, 4 17.
— ÉTYM. Faire, le, et faut de falloir.
FAISABLE (fe-za-bl'), adj. Qui peut être fait.
Commandez-moi des choses faisables. La proposition
que vous croyez si faisable, BOSS. Lett. Corn. 44.
Il Cela est faisable, se dit aussi d'une chose qui ne
répugne point à la justice. || Au billard, une bille
faisable est-celle qu'on peut faire. La bille est fai-
sable. Placé ainsi, vous n'êtes pas faisable.
— HIST. xiv ,s. Election n'est pas par especial opi-
nion de choses faisables par nous, ORESME, Eth. 65.
— ÉTYM. Faire. On trouve aussi faisible.
FAISAN (fè-zan; quelques-uns prononcent fe-zan,
mais c'est par une mauvaise tendance à l'assimiler
au participe faisant, qui se prononce en effet fe-
*an), s. m. || i° Oiseau de la famille des gallinacés,
de la grosseur d'une poule. Il suffit de nommer cet
oiseau pour se rappeler le lieu de son origine ; le
faisan, c'est-à-dire l'oiseau du Phase, était, dit-
FAI
on, confiné dans la Colchide avant l'expédition des
Argonautes, BUFF. Ois. t. iv, p. 60, dans poo-
GENS. H 2° Faisan d'eau, le turbot, ainsi dit à cause
de la bonté de sa chair.
— HIST. xv" s. Le suppliant et Jehan Baudelot di-
rent qu'ilz iraient veoir dedens le -bois, se l'on y
trouverait aucuns qui chassaissentauxcocq-Limoges,
autrement nommez faisans, DELABORDE, Émaux, 223.
Il xvie s. Faisant bruant [coq de bruyère], vingt de-
niers, faisant non bruant ou gentil [le vrai faisan],
deux sols six deniers, Coustum. gén. t. 11, p. 467.
Faites que soyez secret, luy montrant bon visage ;
autrement la queue du faisant se gasteroit [la mèche
s'éventerait], Nuits de Straparole, 1.1, p. 86, dans
LACURNE.
— ËTYM. Provenç. faisan, faylian; catal. faysd;
espagn. faysan; portug. faisâo; ital. fagiano; du
latin phasianus, de Phasis, le Phase, fleuve de la
Colchide, d'où cet oiseau fut apporté en Occident.
FAISANCES (fe-zan-s'), s. f.pl.\\ 1° Tout ce qu'un
fermier s'oblige de fournir à son bailleur en sus du prix
du bail. Il 2° Terme rural. Faisance-valoir, action de
faire valoir une terre ; terre que l'on fait valoir.
— HIST. XIIe s. Que'vus puissiez as autres buens
essamples duner; Car à vostre faisance volent tuit
[tous] esguarder, Th. le mort: 78. || xine s. Pour
toutes rentes et pour tous services, pour toutes faisan-
ces et pour toutes autres choses, DU CANGE, fesancia.
— ËTYM. Faisant. Faisance dans l'ancienne lan-
gue signifie, comme cela doit être, action de faire;
d'où le sens très-particulier que ce mot a pris dans
le langage rural, de très-bonne heure du reste.
FAISANDE (fè-zan-d'), adj. Voy. FAISANE.
FAISANDÉ, ÉE (fè-zan-dé, déè), part, passé. De
la viande faisandée.
FAISANDEAU (fè-zan-dô), s. m. Jeune faisan. Un
faisandeau bien gras est un morceau exquis et en
même temps une nourriture très-saine, BUFF. Oiseaux,
t. iv, p. 92, dans POUGENS.
— HIST. xvie s. Faisanneau, COTGRAVET
— ËTYM. Diminutif de faisan, comme si on'écri-
vait faisand.
FAISANDER (fè-zan-dé), v. a. || i" Donner au gi-
bier, en le gardant quelque temps, un certain fumet
que le faisan prend en se mortifiant. || Se dit aussi de
toute viande qu'il est à propos de garder avant de
l'apprêter. || 2° Se faisander, v, réfl. Devenir faisandé.
Il Avec ellipse du pronom se. Vous avez trop laissé
faisander ce lapin.
— HIST. xrve s. Chapons faisandés de deux ou
trois jours, Ménagier, n, 6. Pour les faisander, il les
convient saigner, et incontinent les mettre et faire
morir en un seel d'eaue froide, et tantost remettre
en un aultre seel d'eau très froide, et cil sera fai-
sandé ce matin mesmes comme de deux jours tué, t'6.
— ÉTYM. Faisan, comme si on écrivait faisand,
parce que le faisan a besoin d'être gardé avant
d'être mangé.
FAISANDERIE (fè-zan-de-rie), s. f. Lieu où l'on
élève des faisans. Quelques économistes ne donnent
que deux femelles à chaque mâle, et j'avoue que
c'est la méthode qui a le mieux réussi dans la con-
duite d'une petite faisanderie, que j'ai eue quelque
temps sous les yeux, BUFF. Ois. t. rv, p. 76, dans
POUGËNS.
— ÉTYM. Faisan, comme si on écrivait faisand.
t. FAISAND1ER (fè-zan-dié; IV ne se lie jamais;
au pluriel, l's.se lie : des fè-zan-dié-zhabiles), s.
m. Celui qui tient une faisanderie. La quantité de
la nourriture, l'étendue et l'exposition de là faisande-
rie, les soins du faisandier, comme serait celui de
retirer chaque poule aussitôt qu'elle est fécondée
par le coq, BUFF. Ois. t. iv, p. 76, dans POUGENS
— HIST. xvie s. Faisannier, COTGRAVE.
— ÉTYM. Faisan, comme si on écrivait faisand.
f 2. FAISANDIER (fè-zan-dié), s. m. Nom donné,
dans les Landes, à des métayers de passage.
— ËTYM. Bas-lat. facienda, ferme, exploitation;
du latin facere, faire; espagn. haciendero.
FAISANE (fè-za-n'), s. f. La femelle du faisan.
Il Adj. Poule faisane. Il On dit aussi faisande.
— HIST. xve s. Faisandes deviennent bécasses [les
belles femmes deviennent vieilles et laides], COQUIL-
LART, p. i 3, dans LACURNE.
— ÉTYM. Faisan.
f FAISANT, ANTE (fe-zan, zan-f), adj. Qui fait,
qui agit. Je puis dire que mon père fut l'homme le
plus obligeant, le mieux faisant et le plus généreux
qui ait paru à la cour, ST-SIM. 6, 84.
FAISCEAU (fè-sôj, s.m. Il 1° Assemblage de choses
longues, liées ensemble. Un faisceau de piques, de
flèches. Voyez si vous romprez ces dards liés en-
semble.... Tous perdirent leur temps, le faisceau ré-
FAI
160?
sista, LA FONT. Fabl. iv, ) 8. || Fig. Les immolant tous
trois à ses voeux politiques De faire un seul faisceau
des tiges monarchiques, LEMERC. Frédègonde et Br.
iv, i. y En parlant de personnes bien unies. Former
un faisceau. || 2° Au plur. Verges liées avec une
hache qui les surmontait ; c'était chez les Romains
le symbole de la puissance; les faisceaux étaient
portés par les licteurs : les verges servaient à frapper
les condamnés, et la hache à leur couper la tête.
Les consuls avaient douze faisceaux ; le dictateur
en avait vingt-quatre, le proconsul et le préteur
n'en avaient que six. Néron devant sa mère a
permis le premier Qu'on portât des faisceaux cou-
ronnés de laurier, RAC. Brit. 1, i.\\ Prendre les fais-
ceaux, être élevé à la dignité consulaire. || Déposer,
rendre les faisceaux, se démettre de l'autorité con-
sulaire ou dictatoriale. Sylla marche en public sans
faisceaux etsanshaches, CORN. Sertor.v,2. || 3°Toute
espèce d'assemblage que l'on compare à un fais-
ceau. L'Islande est peut-être la contrée de l'univers
où il y en a le plus [de sources chaudes], parce que
cette île n'est,-pour ainsi dire, qu'un faisceau de
volcans, BUFF. Min. t. ni, p. <87, dans POUGENS.
Il Terme de physique. Faisceau aimanté, réunion
méthodique d'aimants naturels ou artificiels, ac-
colés de manière que les pôles semblables soient réu-
nis et puissent se renforcer mutuellement. || Faisceau
lumineux, assemblage de rayons de lumière partant
du même point, se dirigeant dans l'espace en di-
vergeant, et formant un cône lumineux. Plusieurs
pinceaux constituent un faisceau. || Terme d'anato-
mie. Groupe régulier de fibres. Faisceau fibreux. Fais-
ceau musculaire. Faisceau nerveux. || Terme d'ar-
chitecture. Colonne en faisceau, colonne formée d'un
assemblage de petites colonnes. || 4° Terme militaire.
Piquet dans un camp, où sont maintenus les dra-
peaux et les étendards. || Assemblage de fusils qu'on
forme en engageant les baïonnettes les unes dans
les autres. Mettre les fusils en faisceaux. Rompre les
faisceaux. j| Il se dit aussi d'une espèce de piquet
autour duquel on range les fusils. Courir au faisceau
dans une alerte. || 5° Terme des ardoisières. Ardoi-
ses irrégulières par leur forme et leur épaisseur.
— HIST. xm' s. Quatre vingt milliers de reime
[branches] et soixante neuf milliers de faisseaux,
DU CANGE, Constaniinople, Chartes, p. 26. || xve s.
Comme le suppliant eust marchandé de coupper et
abattre certaine quantité de bois et en faire des fa-
gos et faschiel, DU CANGE, fascia. \\ Longueur de
faisceaux, c'est trois pieds et demy, Coust. gén. 1.1,
p. 814.
— ÉTYM. Bas-lat. fascellus, diminutif du lat.
fascis, faix.
f FAISELEUX (fè-ze-leû), s. m. Ouvrier qui en-
lève, dans les ardoisières, les faisceaux, les dé-
combres.
— ËTYM. Faisceau.
' FAISEUR, EUSE (fe-zeur, zeû-z'), s. m. et f.
Il 1° Celui, celle qui fait quelque chose. Ce n'est
plus le marchand au port.... qui se propose des
gains sans danger.... c'est un faiseur de voeux au
milieu de la tempête, qui se repent d'être parti du
logis, BALZ. De la cour, 4e discours. Je n'aime
pas les faiseurs de remontrances, MOL. le Fest. 1, 2.
Mais quoi ! rien ne remplit Les vastes appétits d'un
faiseur de conquêtes, LA FONT. Fabl. vin, 27. Puis,
comme on sait, dévots et pauvres gens, Pour ho-
norer l'état du mariage, Sont la plupart de grands
faiseurs d'enfants, SÉNECÉ , Serpent mangeur de
Kaîmac. Tous les faiseurs de projets sont trompés
eux-mêmes les premiers, comme Law le fut dans
son système, VOLT. Dict. phil. (force physique).
Warwick chassa enfin d'Angleterre le roi qu'il avait
fait, et alla à la tour de Londres tirer de prison ce
même Henri VI qu'il avait détrôné, et le replaça
sur le trône ; on le nommait le faiseur de rois, ID.
Moeurs, H6. Il faut savoir que les faiseurs de tra-
gédies, c'est-à-dire les rois et moi, nous sommes
siffles quelquefois par un parterre qui n'est pas trop
bon juge, ID. Lett. Thiriot, s oct. (742. Une dou-
zaine de faiseurs et faiseuses de cabrioles queV. M.
fait venir de France dans ses États, m. Lett. roi de
Prusse, 49. Ces erreurs sont de peu d'importance,
en comparaison de celles où les faiseurs de collec-
tions, qui n'ont pour tout mérite que le faste des
cabinets, entraînent les naturalistes qui suivent ces
mauvais guides, BUFF. OIS. t. xi, p. 71, dans POU-
GENS. Il Faiseur de tours, escamoteur. || Faiseur d'af-
faires, homme qui a un cabinet et qui, moyennant
un bénéfice, traite pour autrui toute sorte d'affaires
d'argent. || Par extension et familièrement. Faiseur
d'embarras, celui quiàffecte des airs, des prétentions.
Il Faiseur de.... celui qui fait semblant de faire, ou
nulle part, sinon où il estoit contrainct à ce faire,
pour prendre vivres ou faire eau, AMTOT, Pomp. ) 07.
Si bien Caton, disoit-il, n'a que faire de Rome, certai-
nement Rome a affaire de Caton, ID. Cat. d'iltiq.
44. Caton, onques puis ce jour là, ne feit ny ses
cheveux, ny sa barbe, m. ib. 68. Leur disant que la
perte n'estoit pas à l'adventure si grande comme
l'on la faisoit, ID. ib. 77. Sans y avoir esgard, ilz
avoient tousjours fait les choses qu'ilz voyoient estre
à faire par raison, ID. Vemosth. 27. Ctesiphon
l'escrimeur voulut faire [lutter] à coups de pied, et
regibber à rencontre de sa mule, ID. Corn, refréner
la colère, i 4. Les Abantes spnt les premiers qui se
sont ainsi faictz tondre, ID. Thésée, 6. Le peuple ne
s'en feit que rire [ne fit que s'en rire], ID. Pélop.
66. N'avez-vous fait qu'une maîtresse à Paris?
D'AUB. Foen. n, < o. Il se fait donner des cizeaux, com-
mence à s'en faire les ongles, ID. ib. lu, 6. Ceux-ci,
ayant faict 26000 hommes, assiégèrent Ulpian, ID.
Hist. i, 24. Je n'ai que faire à ceux à qui nature a
donné le ventre pour délices, l'esprit et le courage
pour fardeaux, eux aussi n'ont que faire de moi, ID.
ib. H, 489. Le patient au lieu d'urine fait du sang,
PARÉ, vm, 34. Il entra en matière et monstra que
ce décret faisoit pour lui [lui était favorable], SLEI-
DAN, f° 6. Les vents appaiseront leurs haleines ter-
ribles, La mer se fera douce, RONS. »3O.
— ÉTYM. Bourguig. fare; picard, fouère, foaire;
■wallon, fér; provenç. far, fair, faire; catal. fer;
espagn. hazer; portug. faner; ital. fare, du latin
facere. On est incertain pour la provenance de la
racine foc. Curtius, Étym. grecques, i, 62, 219, la
rattache, non sans vraisemblance, au sanscrit dhd,
faire, poser, qui a donné le grec T£6YI[II; dh sanscrit
se change quelquefois en f dans le latin, par
exemple dhûrna, fumus; le c serait une lettre eu-
phonique, comme en grec dans I6ri-xa; enfin l'a
bref de facio aurait son parallèle dans l'e bref du
grec 8é
2. FAIRE (fê-r'),s.m. || 1° L'action, la puissance de
faire. Dieu donne le vouloir et le faire selon son bon
plaisir, FËN. Exist. i, 65. Que je te hais, dit-elle, en
embrassant.le sire ! Contraste assez plaisant du faire
avec le dire, LAMOTTE, Fab. v, 20. || 2° Terme
d'art. Manière propre de chaque artiste. Les an-
ciens graveurs de la Grèce avaient un faire léger et
fin, MACIETE, Des pierres gravées, p. 84, dans RI-
CHELET. Donnez à Vien la verve de Doyen qui lui
manque, donnez à Doyen le faire de Vien qu'il n'a
pas, et vous aurez deux grands artistes, DIDEROT,
Salon de 4 767, OEuvres, t. xiv, p. 3)9, dans POU-
GENS. Il Ton général, caractère d'une oeuvre. Ce ta-
bleau est d'un beau faire; Le faire en est incompa-
rablement plus libre, plus fougueux, plus hardi,
plus chaud et plus beau, DIDEROT, Salon de H 767,
t. xv, p. 6). Il Diderot l'a écrit sans signe du plu-
riel : Il y a une infinité de faire différents, Peint,
en cire, OEuvres, t. xv, p. 390. Il vaut mieux lui
donner ce signe : Des faires différents. || Proverbe.
Il y a loin du dire au faire.
— ËTYM. Faire i.
FAIRE LE FAUT (fê-re-le-fô), s. m. Chose inévi-
table, qu'il faut faire, subir. La maréchale de Ro-
chefort, qui croyait honorer fort sa place de dame
d'honneur de Mme la duchesse d'Orléans, la déso-
lait de plaintes et de reproches ; et, puisque je
voyais la chose devenir un faire le faut.... ST-SIM.
273,190.
— REM. L'Académie, qui a faire le faut à FAIRE,
l'écrit sans trait d'union.
— HIST. xv" s. X mon jugement, c'est un faire le
fault d'en sortir-à ce coup; la remise servirait de
ruine, Bibliolh. des chartes, 3» série,4. 1, p. 6)).
Il xvi" s. Et c'est à toi un faire il le faut; autre-
ment.... LA BOËTIE, 4 17.
— ÉTYM. Faire, le, et faut de falloir.
FAISABLE (fe-za-bl'), adj. Qui peut être fait.
Commandez-moi des choses faisables. La proposition
que vous croyez si faisable, BOSS. Lett. Corn. 44.
Il Cela est faisable, se dit aussi d'une chose qui ne
répugne point à la justice. || Au billard, une bille
faisable est-celle qu'on peut faire. La bille est fai-
sable. Placé ainsi, vous n'êtes pas faisable.
— HIST. xiv ,s. Election n'est pas par especial opi-
nion de choses faisables par nous, ORESME, Eth. 65.
— ÉTYM. Faire. On trouve aussi faisible.
FAISAN (fè-zan; quelques-uns prononcent fe-zan,
mais c'est par une mauvaise tendance à l'assimiler
au participe faisant, qui se prononce en effet fe-
*an), s. m. || i° Oiseau de la famille des gallinacés,
de la grosseur d'une poule. Il suffit de nommer cet
oiseau pour se rappeler le lieu de son origine ; le
faisan, c'est-à-dire l'oiseau du Phase, était, dit-
FAI
on, confiné dans la Colchide avant l'expédition des
Argonautes, BUFF. Ois. t. iv, p. 60, dans poo-
GENS. H 2° Faisan d'eau, le turbot, ainsi dit à cause
de la bonté de sa chair.
— HIST. xv" s. Le suppliant et Jehan Baudelot di-
rent qu'ilz iraient veoir dedens le -bois, se l'on y
trouverait aucuns qui chassaissentauxcocq-Limoges,
autrement nommez faisans, DELABORDE, Émaux, 223.
Il xvie s. Faisant bruant [coq de bruyère], vingt de-
niers, faisant non bruant ou gentil [le vrai faisan],
deux sols six deniers, Coustum. gén. t. 11, p. 467.
Faites que soyez secret, luy montrant bon visage ;
autrement la queue du faisant se gasteroit [la mèche
s'éventerait], Nuits de Straparole, 1.1, p. 86, dans
LACURNE.
— ËTYM. Provenç. faisan, faylian; catal. faysd;
espagn. faysan; portug. faisâo; ital. fagiano; du
latin phasianus, de Phasis, le Phase, fleuve de la
Colchide, d'où cet oiseau fut apporté en Occident.
FAISANCES (fe-zan-s'), s. f.pl.\\ 1° Tout ce qu'un
fermier s'oblige de fournir à son bailleur en sus du prix
du bail. Il 2° Terme rural. Faisance-valoir, action de
faire valoir une terre ; terre que l'on fait valoir.
— HIST. XIIe s. Que'vus puissiez as autres buens
essamples duner; Car à vostre faisance volent tuit
[tous] esguarder, Th. le mort: 78. || xine s. Pour
toutes rentes et pour tous services, pour toutes faisan-
ces et pour toutes autres choses, DU CANGE, fesancia.
— ËTYM. Faisant. Faisance dans l'ancienne lan-
gue signifie, comme cela doit être, action de faire;
d'où le sens très-particulier que ce mot a pris dans
le langage rural, de très-bonne heure du reste.
FAISANDE (fè-zan-d'), adj. Voy. FAISANE.
FAISANDÉ, ÉE (fè-zan-dé, déè), part, passé. De
la viande faisandée.
FAISANDEAU (fè-zan-dô), s. m. Jeune faisan. Un
faisandeau bien gras est un morceau exquis et en
même temps une nourriture très-saine, BUFF. Oiseaux,
t. iv, p. 92, dans POUGENS.
— HIST. xvie s. Faisanneau, COTGRAVET
— ËTYM. Diminutif de faisan, comme si on'écri-
vait faisand.
FAISANDER (fè-zan-dé), v. a. || i" Donner au gi-
bier, en le gardant quelque temps, un certain fumet
que le faisan prend en se mortifiant. || Se dit aussi de
toute viande qu'il est à propos de garder avant de
l'apprêter. || 2° Se faisander, v, réfl. Devenir faisandé.
Il Avec ellipse du pronom se. Vous avez trop laissé
faisander ce lapin.
— HIST. xrve s. Chapons faisandés de deux ou
trois jours, Ménagier, n, 6. Pour les faisander, il les
convient saigner, et incontinent les mettre et faire
morir en un seel d'eaue froide, et tantost remettre
en un aultre seel d'eau très froide, et cil sera fai-
sandé ce matin mesmes comme de deux jours tué, t'6.
— ÉTYM. Faisan, comme si on écrivait faisand,
parce que le faisan a besoin d'être gardé avant
d'être mangé.
FAISANDERIE (fè-zan-de-rie), s. f. Lieu où l'on
élève des faisans. Quelques économistes ne donnent
que deux femelles à chaque mâle, et j'avoue que
c'est la méthode qui a le mieux réussi dans la con-
duite d'une petite faisanderie, que j'ai eue quelque
temps sous les yeux, BUFF. Ois. t. rv, p. 76, dans
POUGËNS.
— ÉTYM. Faisan, comme si on écrivait faisand.
t. FAISAND1ER (fè-zan-dié; IV ne se lie jamais;
au pluriel, l's.se lie : des fè-zan-dié-zhabiles), s.
m. Celui qui tient une faisanderie. La quantité de
la nourriture, l'étendue et l'exposition de là faisande-
rie, les soins du faisandier, comme serait celui de
retirer chaque poule aussitôt qu'elle est fécondée
par le coq, BUFF. Ois. t. iv, p. 76, dans POUGENS
— HIST. xvie s. Faisannier, COTGRAVE.
— ÉTYM. Faisan, comme si on écrivait faisand.
f 2. FAISANDIER (fè-zan-dié), s. m. Nom donné,
dans les Landes, à des métayers de passage.
— ËTYM. Bas-lat. facienda, ferme, exploitation;
du latin facere, faire; espagn. haciendero.
FAISANE (fè-za-n'), s. f. La femelle du faisan.
Il Adj. Poule faisane. Il On dit aussi faisande.
— HIST. xve s. Faisandes deviennent bécasses [les
belles femmes deviennent vieilles et laides], COQUIL-
LART, p. i 3, dans LACURNE.
— ÉTYM. Faisan.
f FAISANT, ANTE (fe-zan, zan-f), adj. Qui fait,
qui agit. Je puis dire que mon père fut l'homme le
plus obligeant, le mieux faisant et le plus généreux
qui ait paru à la cour, ST-SIM. 6, 84.
FAISCEAU (fè-sôj, s.m. Il 1° Assemblage de choses
longues, liées ensemble. Un faisceau de piques, de
flèches. Voyez si vous romprez ces dards liés en-
semble.... Tous perdirent leur temps, le faisceau ré-
FAI
160?
sista, LA FONT. Fabl. iv, ) 8. || Fig. Les immolant tous
trois à ses voeux politiques De faire un seul faisceau
des tiges monarchiques, LEMERC. Frédègonde et Br.
iv, i. y En parlant de personnes bien unies. Former
un faisceau. || 2° Au plur. Verges liées avec une
hache qui les surmontait ; c'était chez les Romains
le symbole de la puissance; les faisceaux étaient
portés par les licteurs : les verges servaient à frapper
les condamnés, et la hache à leur couper la tête.
Les consuls avaient douze faisceaux ; le dictateur
en avait vingt-quatre, le proconsul et le préteur
n'en avaient que six. Néron devant sa mère a
permis le premier Qu'on portât des faisceaux cou-
ronnés de laurier, RAC. Brit. 1, i.\\ Prendre les fais-
ceaux, être élevé à la dignité consulaire. || Déposer,
rendre les faisceaux, se démettre de l'autorité con-
sulaire ou dictatoriale. Sylla marche en public sans
faisceaux etsanshaches, CORN. Sertor.v,2. || 3°Toute
espèce d'assemblage que l'on compare à un fais-
ceau. L'Islande est peut-être la contrée de l'univers
où il y en a le plus [de sources chaudes], parce que
cette île n'est,-pour ainsi dire, qu'un faisceau de
volcans, BUFF. Min. t. ni, p. <87, dans POUGENS.
Il Terme de physique. Faisceau aimanté, réunion
méthodique d'aimants naturels ou artificiels, ac-
colés de manière que les pôles semblables soient réu-
nis et puissent se renforcer mutuellement. || Faisceau
lumineux, assemblage de rayons de lumière partant
du même point, se dirigeant dans l'espace en di-
vergeant, et formant un cône lumineux. Plusieurs
pinceaux constituent un faisceau. || Terme d'anato-
mie. Groupe régulier de fibres. Faisceau fibreux. Fais-
ceau musculaire. Faisceau nerveux. || Terme d'ar-
chitecture. Colonne en faisceau, colonne formée d'un
assemblage de petites colonnes. || 4° Terme militaire.
Piquet dans un camp, où sont maintenus les dra-
peaux et les étendards. || Assemblage de fusils qu'on
forme en engageant les baïonnettes les unes dans
les autres. Mettre les fusils en faisceaux. Rompre les
faisceaux. j| Il se dit aussi d'une espèce de piquet
autour duquel on range les fusils. Courir au faisceau
dans une alerte. || 5° Terme des ardoisières. Ardoi-
ses irrégulières par leur forme et leur épaisseur.
— HIST. xm' s. Quatre vingt milliers de reime
[branches] et soixante neuf milliers de faisseaux,
DU CANGE, Constaniinople, Chartes, p. 26. || xve s.
Comme le suppliant eust marchandé de coupper et
abattre certaine quantité de bois et en faire des fa-
gos et faschiel, DU CANGE, fascia. \\ Longueur de
faisceaux, c'est trois pieds et demy, Coust. gén. 1.1,
p. 814.
— ÉTYM. Bas-lat. fascellus, diminutif du lat.
fascis, faix.
f FAISELEUX (fè-ze-leû), s. m. Ouvrier qui en-
lève, dans les ardoisières, les faisceaux, les dé-
combres.
— ËTYM. Faisceau.
' FAISEUR, EUSE (fe-zeur, zeû-z'), s. m. et f.
Il 1° Celui, celle qui fait quelque chose. Ce n'est
plus le marchand au port.... qui se propose des
gains sans danger.... c'est un faiseur de voeux au
milieu de la tempête, qui se repent d'être parti du
logis, BALZ. De la cour, 4e discours. Je n'aime
pas les faiseurs de remontrances, MOL. le Fest. 1, 2.
Mais quoi ! rien ne remplit Les vastes appétits d'un
faiseur de conquêtes, LA FONT. Fabl. vin, 27. Puis,
comme on sait, dévots et pauvres gens, Pour ho-
norer l'état du mariage, Sont la plupart de grands
faiseurs d'enfants, SÉNECÉ , Serpent mangeur de
Kaîmac. Tous les faiseurs de projets sont trompés
eux-mêmes les premiers, comme Law le fut dans
son système, VOLT. Dict. phil. (force physique).
Warwick chassa enfin d'Angleterre le roi qu'il avait
fait, et alla à la tour de Londres tirer de prison ce
même Henri VI qu'il avait détrôné, et le replaça
sur le trône ; on le nommait le faiseur de rois, ID.
Moeurs, H6. Il faut savoir que les faiseurs de tra-
gédies, c'est-à-dire les rois et moi, nous sommes
siffles quelquefois par un parterre qui n'est pas trop
bon juge, ID. Lett. Thiriot, s oct. (742. Une dou-
zaine de faiseurs et faiseuses de cabrioles queV. M.
fait venir de France dans ses États, m. Lett. roi de
Prusse, 49. Ces erreurs sont de peu d'importance,
en comparaison de celles où les faiseurs de collec-
tions, qui n'ont pour tout mérite que le faste des
cabinets, entraînent les naturalistes qui suivent ces
mauvais guides, BUFF. OIS. t. xi, p. 71, dans POU-
GENS. Il Faiseur de tours, escamoteur. || Faiseur d'af-
faires, homme qui a un cabinet et qui, moyennant
un bénéfice, traite pour autrui toute sorte d'affaires
d'argent. || Par extension et familièrement. Faiseur
d'embarras, celui quiàffecte des airs, des prétentions.
Il Faiseur de.... celui qui fait semblant de faire, ou
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