1556
EXC
EXC
EXC
de réflexion, de combinaison. On peut juger de la
rage de l'oncle [Vaudemont] et des nièces, d'une pa-
reille issue de tant d'habiles excogitations, ST-SIM.
178, 133. || Peu usité.
— ÉTYM. Lat. excogitationem, de excogitare, pen-
ser (voy. EXCOG1TÉ).
t EXCOGITÉ, ÉE (èk-sko-ji-té, tée), part, passé
d'un ancien verbe excogiter. Imaginé à grand
effort de combinaison et de réflexion. [Le duc de
Noailles avait] toutes sortes de ressources dans l'es-
prit, mais toutes pour le mal, pour les plus pro-
fondes horreurs et les noirceurs les plus longue-
ment excogitées, ST-SIM. 393, 74. || Inusité.
— HIST. xvie s. David n'a pu excogiter une plus
grieve malédiction sur ses ennemis, qu'en priant
qu'ils fussent effacez du livre de vie/cAiy. Inst. 336.
— ÉTYM Lat. excogitare, de ex, et cogitare,
penser (voy. CUIDEH). *
EXCOMMUNICATION (èk-sko-mu-ni-ka-sion; en
vers, de sept syllabes), s. f. Punition ecclésiasti-
que, séparant quelqu'un de la communion exté-
rieure d'une Église, c'est-à-dire du corps de ceux
qui la composent. Fulminer une excommunica-
tion, une sentence d'excommunication. Je ne pense
pas qu'on puisse rien imaginer de plus contradic-
toire d'un côté, que de dénier aux rots l'admi-
nistration de la parole et des sacrements, et de
l'autre de leur accorder l'excommunication, qui, en
effet, n'est autre chose que ia parole céleste armée
de la censure qui vient du ciel, BOSS. Var. vu,
g 48. Il y a deux choses dans l'excommunication :
une peine pour le coupable et une loi pour l'in-
nocent, BOURDAL. 6°dim. après l'Épiph. Dominic.
1.1, p. 236, dans POUGENS. Vous savez sans doute
la grande nouvelle de l'excommunication de l'in-
fant duc de Parme par notre saint-père le pape,
pour avoir attaqué l'immunité des biens ecclésias-
tiques, D'ALEMB Lett. à Voltaire, 18 fév. 1768.
|| Excommunication majeure, celle qui retranche
entièrement de la communion de l'Église. Excom-
munication mineure, celle qui est encourue pour
avoir participé avec ceux qui sont frappés de l'au-
tre. La mineure entraîne privation des sacrements.
Excommunication de droit, celle qui est ordon-
née par les conciles, sous le nom d'anathème. Ex-
communication de fait, ou ipso facto, celle que l'on
encourt immédiatement en faisant une chose défen-
due sous peine d'être excommunié. || Dans la reli-
gion protestante, c'est le consistoire qui prononce
l'excommunication. Cette excommunication ne pou-
vant non plus se faire que par le consistoire et à la
pluralité des-voix, J. J. KOUSS. Confess. xn.
— HIST. xvi" s. La vengeance extrême de l'Eglise
est l'excommunication, de laquelle elle n'use qu'en
grande nécessité, CALV. Inst. 976.
— ÉTYM. Prov. escumema/on; espagn. excommu-
nication ; ital. scommunicasione ; du lat. excommu-
nicationem, excommunication (voy. EXCOMMUNIER).
L'ancienne langue disait escomuniement, et même,
au féminin, escomunie.
EXCOMMUNIÉ, ÉE (èk-sko-mu-ni-é, ni-ée), port,
passé. Le roi Robert excommunié par le pape. Il
faut mettre ces faits, et les raisonnements qui en
sont la suite, à côté des relations de la légende
dorée, du corbeau excommunié pour avoir volé la
bague de l'abbé Conrad, et des extravagances que
l'imbécillité a débitées sur les prétendus hommages
que les animaux ont rendus à nos redoutables mys-
tères, D'ALEMB. Éloges, dullarsais. || -S. m. Il n'é-
tait pas permis aux excommuniés d'entrer dans les
églises. Des excommuniés qui ne peuvent paraître
en aucun lieu et dont tout le monde doit s'éloigner,
BOURDAL.' Exhort. charit. envers les prisonniers, t. i,
p. 87, dans POUGENS. || Fig. Il est fait comme un
excommunié, il est mal habillé, en désordre. Crotté
depuis la têtejusqu'aux pieds, botté jusqu'à la cein-
ture, fait enfin comme un excommunié, HAMILTON,
Gramm. 7. || Un visage d'excommunié, mauvaise
mine. Je voyais déjà la nécessité avec son visage d'ex-
communié, et elle me faisait peur, LESAGE, Guzm.
d'Âlf. il, <• || Cet homme est pis qu'excommunié, il
est dans le mépris et la haine de chacun. || On dit
aussi : jurer, sacrer, comme un excommunié.
EXCOMMUNIER (èk-sko-mu-ni-é), j'excommuniais,
nous excommuniions, vous excommuniiez; que j'ex-
communie, que nous excommuniions, que vous ex-
communiiez, v. a. || ic Retrancher quelqu'un de la
communion de l'Église. Les papes ont excommunié les
religieux qui quittent leur habit, PASC. Prov. 6. Si
quelqu'un se révolte contre l'Église et qu'il la scan-
dalise par ses crimes ou par ses erreurs, on doit,
en l'excommuniant, le retrancher du corps de l'Église
en général, BOSS. Var. xv, § 65. || Absolument. le
consistoire [chez les protestants] seul a droit d'ex-
communier. || 2" S'excommunier, v. réfl. Se retran-
cher de la communion des fidèles. Il s'excommunie
lui-même du christianisme, BOSS. i,Pent. 2. Des âmes
adonnées à la pratique de toutes les bonnes oeuvres
ont passé des années entières sans paraître une fois
à la sainte table; elles se sont excommuniées elles-
mêmes, intimidées par les discours qu'elles enten-
daient, BOÏÏRD. Pens. t. m, p. 315. || S'excommunier
l'un l'autre. Les antipapes s'excommuniaient.
— HIST. xn" s. L'apostolies [pape] les leis [les lois]
idunc escumenia, E celui, qui qu'il seit, qui ja-
mais les tendra [tiendra], Th. le mart. 58. || sai 1 s.
Si maùdi et escomenie Tous ceus qui aiment vilonnie,
la Rose, 2091. Et aussi li moustiers est 'communs à
toz por fere ses orisons, en tans et en lieu convena-
bel, exceptés les esqueminciés, BEAUM. XXIV, 14. En
[on] prise si pou [peu] les excommuniemens hui et
tous les jours que avant se lessent les gens mourir
escommeniés que il se facent absodre, JOINV. 200.
|| xv" s. Escommunié mange bien pain, LE ROUX DE
LINCY, Prov. t. i, p. 28. || xvi» s. Les moines du
temps présent, en se dressant un autel à part, ont
rompu le lien d'unité; car ils se sont excommuniez
du corps de l'Eglise, CALV. Inst. -1020. César, ayant
en horreur celuy qui la luy presentoit [la tête de
Pompée] comme un meurtrier excommunié, se prist
àplorer, AMYOT, Pompée, H2.
— ÉTYM. Provenç. escomeniar, escomengar, escu-
menjar, escumergar; catal. escomunicar; espagn.
excomulgar ; portug. escommunyar ; ital. scomuni-
care; du lat. excommunicare, de ex, hors, et com-
municare, communiquer.
EXCORIATION (èk-sko-ri-a-sion), s. f. Légère
plaie qui n'intéresse que la peau.
— HIST. xvi* s. Quelque excoriation qui aura
esté faite en réduisant les intestins, PARÉ, VI, 14.
— ÉTYM. Excorier; provenç. excoriacio; espagn.
excoriation; ital. escoriasione.
EXCORIÉ, ÉE (èk-sko-ri-é, ée), part, passé. La
peau excoriée par les ongles du malade.
EXCORIER (èk-sko-ri-é), j'excoriais, nous exco-
riions, vous excoriiez ; que j'excorie, que nous exco-
riions, que vous excoriiez), v. a. Terme de chirur-
gie. Écorcher légèrement. Le coup lui a excorié la
peau. || S'excorier, v. réfl. Se faire une excoriation
à soi-même. Il s'est excorié en tombant. || Être ex-
corié. Les parties comprimées s'excorient souvent.
— ÉTYM. Lat. excoriare, de ex, et corium, cuir,
peau.
t EXCORTICATION (èk-skor-ti-ka-sion), s. f. Syno-
nyme de décortication.
■j- EXCORTIQUER (èk-skor-ti-ké), v. a. Synonyme
de décortiquer.
— ÉTYM. Lat. ex, et cortex, écorce.
EXCRÉMENT (èk-skré-man), s. m. || 1° Tout ce
qui est évacué du corps de l'animal par les émonc-
toires naturels, comme les matières fécales, l'urine,
la sueur, etc. || En particulier, les matières fécales.
|| 2° Fig. Terme de mépris et d'injure. Va-t'en à la
maie heure, excrément de la terre, MALH. IV, 14.
Va-t'en, chétif insecte, excrément de la terre,
LA FONT. Fabl. n, 9. Le duc d'Estrées et M'azarin
étaient des excréments de la nature humaine, à qui
le reste des hommes n'osait parler, ST-SIM. 465,
166. A peine les deux philosophes daignèrent-ils
jeter les yeux sur ces excréments de la littérature,
VOLT. Ingénu, 11. De par tous les diables! parle fran-
çais, si tu veux ou si tu le peux, excrément de col-
lège! BRDEYS, Grondeur, i,
— HIST. xvi* s. Le sang ne pourrait nourrir s'il
n'estoit purgé de deux sortes d'excremens, PARÉ,
lntrod. 6. Un lopin d'excrément de fer, PALISSY, 22.
— ÉTYM. Lat. excrementum, de excernere, séparer,
de ex, hors, et cernere, séparer, le même que le
grec xpîvsiv (voy. CRISE).
EXCRÉMENTEUX, EUSE (èk-skré-man-teû, teû-
z'), adj. Terme de médecine. Qui est de la nature
de l'excrément. || Peu usité.
— HIST. xvr s. Si l'art [métier] est de petit tra-
vail comme des petits cousturiers, elle rendra le
corps plus mol et excrementeux, PARÉ, lntrod. "41.
— ÉTYM. Excrément.
EXCRÉMENTIEL, ELLE (èk-skré-man-siel, siè-I')
ou EXCRÉMENTITIEL, ELLE ( èk-skré-man-ti-siel,
siè-1'), adj. Terme de médecine. Qui appartient à
l'excrément. || Humeurs excrémentitielles, celles qui,
impropres à la nutrition , sont destinées à être
évacuées. || Excrémentiel n'est plus guère usité.
— HIST. XYI 8 s. Ce que j'entends de la cholere
[bile] exerementitielle, comme aussi l'alimentaire,
PARÉ, lntrod. 6.
— ÉTYM. Excrément.
t EXCRESCENCE (èk-skrè-ssan-s'), s. /'.Le même
que excroissance. Au lieu de s'unir comme frères
au pied du trône contre les excrescences qui n'ont
et ne prétendent que contre notre ordre, ST-SIM.
465, 97. Ce territoire [Metz, Toul et Verdun] pou-
vait être regardé comme une excrescence de l'em-
pire germanique, VOLT. Moeurs, 4 78.
— ÉTYM. Voy. EXCROISSANCE.
t EXCRETA (èk-skré-ta), s. m. plur. Terme d'hy-
giène. Choses qui som rejetées du corps.
— ÉTYM. Lat. excréta, choses excrétées, i'excre-
tus, part, passé de excernere (voy. EXCRÉMENT).
f EXCRÉTER (èk-skré-té), v, a. Ternie de phy-
siologie. Opérer l'excrétion. Les matières excrétées.
— ÉTYM. Voy. EXCRÉTION.
EXCRÉTEUR, ICE (èk-skré-teur, tri-s'), adj. Qui
sert aux excrétions. || Conduit excréteur, conduit
qui porte le liquide sécrété, de la glande qui le
fournit, à un réservoir ou directement au dehors.
|| Poils excréteurs des plantes, ceux qui sont ter-
minés par une extrémité glanduleuse.
— HIST. xvi" s. Par évacuation de la matière
qui de qualité maligne irritoit la faculté excrétrice
à excrétion par en haut, PARÉ, XVIII, 7 6.
— ÉTYM. Lat. excernere (voy. EXCRÉMENT).
EXCRÉTION (èk-skré-sion), s. f. Terme de phy-
siologie. Action par laquelle certains organes creux
rejettent au dehors les matières liquides ou solides
qu'ils contiennent. L'excrétion des matières fécales
L'excrétion de l'urine. L'excrétion de la salive, du
mucus nasal, etc. || Les excrétions, les matières
excrémentitielles elles-mêmes. L'urine, les exhala-
tions cutanées et pulmonaires, les déjections alvi-
nes, etc. sont des excrétions.
—HlST.'Xvie s. L'excrétion et rétention, PARÉ,xx, 15.
— ÉTYM. Lat. excretionem, de excrelum, supin
de excernere (voy. EXCRÉMENT).
EXCRÉTOIRE (èk-skré-toi-r'), adj. Terme d'ana-
tomie. Qui procure l'excrétion. || Glandes excrétoires
des plantes, celles dont la surface laisse suinter un
liquide.
— ÉTYM. Lat. excretum, supin de excernere (voy.
EXCRÉMENT).
EXCROISSANCE (èk-skroi-san-s'), s. f. \\ i° Terme
de pathologie. Tumeur, de quelque nature qu'elle
soit, qui fait saillie sur une surface, par exemple
la peau, une membrane muqueuse, l'écorce d'un
arbre, etc. ]| Fig. Celui [le parlement] de Dombes,
qui n'était qu'une excroissance inutile, est suppri-
mé, VOLT. Lett. Rochefort, 9 nov. 1771. || 2° Par
extension, espèce de tubérosité. Ce globe dont nous
décrivons si pompeusement la superficie et sur le-
quel s'élèvent çà et là de petites excroissances que
nous nommons des montagnes, dont à force de
trigonométrie nous avons la gloire de mesurer l'élé-
vation, BONNET, Palingén. xn, 6.
— HIST. xive s. Excressances, poireaus, verrues,
H. DE MONDEVILLE, f° 101, verso. || xvi" s. Ampuiei
les excroissances, comme loupes, verrues, polypes,
chancres et autres chairs superflues, PARÉ, Inlr. 2.
— ÉTYM. Lat. excrescens, part, présent de excres-
cere, se développer, de ex, et crescere, croître (voy.
CROÎTRE) .
EXCURSION (èk-skur-sion; en vers, ' de quatre
syllabes), s. f. [| 1° Course au dehors. Des excur-
sions botaniques.; Ce fut de là qu'elle vint faire à
l'hermitage une nouvelle excursion, j. j. ROUSS.
Confess. ix. |) Fig. Digression. Faire une excursion
hors de son sujet. || 2" Particulièrement. Irruption
sur le territoire ennemi. Ils revinrent de leur excur-
sion avec des prisonniers et du butin. || 3° Terme
d'astronomie. Cercles d'excursion, se dit des cercles
parallèles à l'écliptique, qui limitent les excursions
des planètes des deux côtés de ce grand cercle.
|| 4° Terme de critique philologique. Xongue disser-
tation sur un point d'antiquité peu connu, à l'occa-
sion d'un mot, d'une pensée d'un auteur. On dit
aussi excursus.
— ÉTYM. Lat. excursionem, de excursum, supin
de excurrere, de ex, hors, et currere, courir.
f EXCURSIONNISTE (èk-skur-sio-ni-st'), s. m. Ce-
lui qui fait une excursion scientifique ou de plaisir.
f EXCURSUS (èk-skur-sus'), s. m. Mot latin (de
excurrere, voy. EXCURSION), qui se dit souvent pour
excursion n° 4 (voy. EXCURSION)
f EXCURVÉ, ÉE (èk-skur-vé, vée), adj. Terme di-
dactique. Qui est courbé de dedans en dehors, op-
posé" à incurvé.
— ÉTYM. Lat. ex, en dehors, et curvatus, courié.
EXCUSARLE (èk-sku-za-bl'), adj. Qui est digne
d'excuse, en parlant des personnes. Madame, croyez-
moi, vous serez excusable D'avoir moins de cha-
leur contre un objet aimable, CORN. Cid, m, 3. Un
EXC
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de réflexion, de combinaison. On peut juger de la
rage de l'oncle [Vaudemont] et des nièces, d'une pa-
reille issue de tant d'habiles excogitations, ST-SIM.
178, 133. || Peu usité.
— ÉTYM. Lat. excogitationem, de excogitare, pen-
ser (voy. EXCOG1TÉ).
t EXCOGITÉ, ÉE (èk-sko-ji-té, tée), part, passé
d'un ancien verbe excogiter. Imaginé à grand
effort de combinaison et de réflexion. [Le duc de
Noailles avait] toutes sortes de ressources dans l'es-
prit, mais toutes pour le mal, pour les plus pro-
fondes horreurs et les noirceurs les plus longue-
ment excogitées, ST-SIM. 393, 74. || Inusité.
— HIST. xvie s. David n'a pu excogiter une plus
grieve malédiction sur ses ennemis, qu'en priant
qu'ils fussent effacez du livre de vie/cAiy. Inst. 336.
— ÉTYM Lat. excogitare, de ex, et cogitare,
penser (voy. CUIDEH). *
EXCOMMUNICATION (èk-sko-mu-ni-ka-sion; en
vers, de sept syllabes), s. f. Punition ecclésiasti-
que, séparant quelqu'un de la communion exté-
rieure d'une Église, c'est-à-dire du corps de ceux
qui la composent. Fulminer une excommunica-
tion, une sentence d'excommunication. Je ne pense
pas qu'on puisse rien imaginer de plus contradic-
toire d'un côté, que de dénier aux rots l'admi-
nistration de la parole et des sacrements, et de
l'autre de leur accorder l'excommunication, qui, en
effet, n'est autre chose que ia parole céleste armée
de la censure qui vient du ciel, BOSS. Var. vu,
g 48. Il y a deux choses dans l'excommunication :
une peine pour le coupable et une loi pour l'in-
nocent, BOURDAL. 6°dim. après l'Épiph. Dominic.
1.1, p. 236, dans POUGENS. Vous savez sans doute
la grande nouvelle de l'excommunication de l'in-
fant duc de Parme par notre saint-père le pape,
pour avoir attaqué l'immunité des biens ecclésias-
tiques, D'ALEMB Lett. à Voltaire, 18 fév. 1768.
|| Excommunication majeure, celle qui retranche
entièrement de la communion de l'Église. Excom-
munication mineure, celle qui est encourue pour
avoir participé avec ceux qui sont frappés de l'au-
tre. La mineure entraîne privation des sacrements.
Excommunication de droit, celle qui est ordon-
née par les conciles, sous le nom d'anathème. Ex-
communication de fait, ou ipso facto, celle que l'on
encourt immédiatement en faisant une chose défen-
due sous peine d'être excommunié. || Dans la reli-
gion protestante, c'est le consistoire qui prononce
l'excommunication. Cette excommunication ne pou-
vant non plus se faire que par le consistoire et à la
pluralité des-voix, J. J. KOUSS. Confess. xn.
— HIST. xvi" s. La vengeance extrême de l'Eglise
est l'excommunication, de laquelle elle n'use qu'en
grande nécessité, CALV. Inst. 976.
— ÉTYM. Prov. escumema/on; espagn. excommu-
nication ; ital. scommunicasione ; du lat. excommu-
nicationem, excommunication (voy. EXCOMMUNIER).
L'ancienne langue disait escomuniement, et même,
au féminin, escomunie.
EXCOMMUNIÉ, ÉE (èk-sko-mu-ni-é, ni-ée), port,
passé. Le roi Robert excommunié par le pape. Il
faut mettre ces faits, et les raisonnements qui en
sont la suite, à côté des relations de la légende
dorée, du corbeau excommunié pour avoir volé la
bague de l'abbé Conrad, et des extravagances que
l'imbécillité a débitées sur les prétendus hommages
que les animaux ont rendus à nos redoutables mys-
tères, D'ALEMB. Éloges, dullarsais. || -S. m. Il n'é-
tait pas permis aux excommuniés d'entrer dans les
églises. Des excommuniés qui ne peuvent paraître
en aucun lieu et dont tout le monde doit s'éloigner,
BOURDAL.' Exhort. charit. envers les prisonniers, t. i,
p. 87, dans POUGENS. || Fig. Il est fait comme un
excommunié, il est mal habillé, en désordre. Crotté
depuis la têtejusqu'aux pieds, botté jusqu'à la cein-
ture, fait enfin comme un excommunié, HAMILTON,
Gramm. 7. || Un visage d'excommunié, mauvaise
mine. Je voyais déjà la nécessité avec son visage d'ex-
communié, et elle me faisait peur, LESAGE, Guzm.
d'Âlf. il, <• || Cet homme est pis qu'excommunié, il
est dans le mépris et la haine de chacun. || On dit
aussi : jurer, sacrer, comme un excommunié.
EXCOMMUNIER (èk-sko-mu-ni-é), j'excommuniais,
nous excommuniions, vous excommuniiez; que j'ex-
communie, que nous excommuniions, que vous ex-
communiiez, v. a. || ic Retrancher quelqu'un de la
communion de l'Église. Les papes ont excommunié les
religieux qui quittent leur habit, PASC. Prov. 6. Si
quelqu'un se révolte contre l'Église et qu'il la scan-
dalise par ses crimes ou par ses erreurs, on doit,
en l'excommuniant, le retrancher du corps de l'Église
en général, BOSS. Var. xv, § 65. || Absolument. le
consistoire [chez les protestants] seul a droit d'ex-
communier. || 2" S'excommunier, v. réfl. Se retran-
cher de la communion des fidèles. Il s'excommunie
lui-même du christianisme, BOSS. i,Pent. 2. Des âmes
adonnées à la pratique de toutes les bonnes oeuvres
ont passé des années entières sans paraître une fois
à la sainte table; elles se sont excommuniées elles-
mêmes, intimidées par les discours qu'elles enten-
daient, BOÏÏRD. Pens. t. m, p. 315. || S'excommunier
l'un l'autre. Les antipapes s'excommuniaient.
— HIST. xn" s. L'apostolies [pape] les leis [les lois]
idunc escumenia, E celui, qui qu'il seit, qui ja-
mais les tendra [tiendra], Th. le mart. 58. || sai 1 s.
Si maùdi et escomenie Tous ceus qui aiment vilonnie,
la Rose, 2091. Et aussi li moustiers est 'communs à
toz por fere ses orisons, en tans et en lieu convena-
bel, exceptés les esqueminciés, BEAUM. XXIV, 14. En
[on] prise si pou [peu] les excommuniemens hui et
tous les jours que avant se lessent les gens mourir
escommeniés que il se facent absodre, JOINV. 200.
|| xv" s. Escommunié mange bien pain, LE ROUX DE
LINCY, Prov. t. i, p. 28. || xvi» s. Les moines du
temps présent, en se dressant un autel à part, ont
rompu le lien d'unité; car ils se sont excommuniez
du corps de l'Eglise, CALV. Inst. -1020. César, ayant
en horreur celuy qui la luy presentoit [la tête de
Pompée] comme un meurtrier excommunié, se prist
àplorer, AMYOT, Pompée, H2.
— ÉTYM. Provenç. escomeniar, escomengar, escu-
menjar, escumergar; catal. escomunicar; espagn.
excomulgar ; portug. escommunyar ; ital. scomuni-
care; du lat. excommunicare, de ex, hors, et com-
municare, communiquer.
EXCORIATION (èk-sko-ri-a-sion), s. f. Légère
plaie qui n'intéresse que la peau.
— HIST. xvi* s. Quelque excoriation qui aura
esté faite en réduisant les intestins, PARÉ, VI, 14.
— ÉTYM. Excorier; provenç. excoriacio; espagn.
excoriation; ital. escoriasione.
EXCORIÉ, ÉE (èk-sko-ri-é, ée), part, passé. La
peau excoriée par les ongles du malade.
EXCORIER (èk-sko-ri-é), j'excoriais, nous exco-
riions, vous excoriiez ; que j'excorie, que nous exco-
riions, que vous excoriiez), v. a. Terme de chirur-
gie. Écorcher légèrement. Le coup lui a excorié la
peau. || S'excorier, v. réfl. Se faire une excoriation
à soi-même. Il s'est excorié en tombant. || Être ex-
corié. Les parties comprimées s'excorient souvent.
— ÉTYM. Lat. excoriare, de ex, et corium, cuir,
peau.
t EXCORTICATION (èk-skor-ti-ka-sion), s. f. Syno-
nyme de décortication.
■j- EXCORTIQUER (èk-skor-ti-ké), v. a. Synonyme
de décortiquer.
— ÉTYM. Lat. ex, et cortex, écorce.
EXCRÉMENT (èk-skré-man), s. m. || 1° Tout ce
qui est évacué du corps de l'animal par les émonc-
toires naturels, comme les matières fécales, l'urine,
la sueur, etc. || En particulier, les matières fécales.
|| 2° Fig. Terme de mépris et d'injure. Va-t'en à la
maie heure, excrément de la terre, MALH. IV, 14.
Va-t'en, chétif insecte, excrément de la terre,
LA FONT. Fabl. n, 9. Le duc d'Estrées et M'azarin
étaient des excréments de la nature humaine, à qui
le reste des hommes n'osait parler, ST-SIM. 465,
166. A peine les deux philosophes daignèrent-ils
jeter les yeux sur ces excréments de la littérature,
VOLT. Ingénu, 11. De par tous les diables! parle fran-
çais, si tu veux ou si tu le peux, excrément de col-
lège! BRDEYS, Grondeur, i,
— HIST. xvi* s. Le sang ne pourrait nourrir s'il
n'estoit purgé de deux sortes d'excremens, PARÉ,
lntrod. 6. Un lopin d'excrément de fer, PALISSY, 22.
— ÉTYM. Lat. excrementum, de excernere, séparer,
de ex, hors, et cernere, séparer, le même que le
grec xpîvsiv (voy. CRISE).
EXCRÉMENTEUX, EUSE (èk-skré-man-teû, teû-
z'), adj. Terme de médecine. Qui est de la nature
de l'excrément. || Peu usité.
— HIST. xvr s. Si l'art [métier] est de petit tra-
vail comme des petits cousturiers, elle rendra le
corps plus mol et excrementeux, PARÉ, lntrod. "41.
— ÉTYM. Excrément.
EXCRÉMENTIEL, ELLE (èk-skré-man-siel, siè-I')
ou EXCRÉMENTITIEL, ELLE ( èk-skré-man-ti-siel,
siè-1'), adj. Terme de médecine. Qui appartient à
l'excrément. || Humeurs excrémentitielles, celles qui,
impropres à la nutrition , sont destinées à être
évacuées. || Excrémentiel n'est plus guère usité.
— HIST. XYI 8 s. Ce que j'entends de la cholere
[bile] exerementitielle, comme aussi l'alimentaire,
PARÉ, lntrod. 6.
— ÉTYM. Excrément.
t EXCRESCENCE (èk-skrè-ssan-s'), s. /'.Le même
que excroissance. Au lieu de s'unir comme frères
au pied du trône contre les excrescences qui n'ont
et ne prétendent que contre notre ordre, ST-SIM.
465, 97. Ce territoire [Metz, Toul et Verdun] pou-
vait être regardé comme une excrescence de l'em-
pire germanique, VOLT. Moeurs, 4 78.
— ÉTYM. Voy. EXCROISSANCE.
t EXCRETA (èk-skré-ta), s. m. plur. Terme d'hy-
giène. Choses qui som rejetées du corps.
— ÉTYM. Lat. excréta, choses excrétées, i'excre-
tus, part, passé de excernere (voy. EXCRÉMENT).
f EXCRÉTER (èk-skré-té), v, a. Ternie de phy-
siologie. Opérer l'excrétion. Les matières excrétées.
— ÉTYM. Voy. EXCRÉTION.
EXCRÉTEUR, ICE (èk-skré-teur, tri-s'), adj. Qui
sert aux excrétions. || Conduit excréteur, conduit
qui porte le liquide sécrété, de la glande qui le
fournit, à un réservoir ou directement au dehors.
|| Poils excréteurs des plantes, ceux qui sont ter-
minés par une extrémité glanduleuse.
— HIST. xvi" s. Par évacuation de la matière
qui de qualité maligne irritoit la faculté excrétrice
à excrétion par en haut, PARÉ, XVIII, 7 6.
— ÉTYM. Lat. excernere (voy. EXCRÉMENT).
EXCRÉTION (èk-skré-sion), s. f. Terme de phy-
siologie. Action par laquelle certains organes creux
rejettent au dehors les matières liquides ou solides
qu'ils contiennent. L'excrétion des matières fécales
L'excrétion de l'urine. L'excrétion de la salive, du
mucus nasal, etc. || Les excrétions, les matières
excrémentitielles elles-mêmes. L'urine, les exhala-
tions cutanées et pulmonaires, les déjections alvi-
nes, etc. sont des excrétions.
—HlST.'Xvie s. L'excrétion et rétention, PARÉ,xx, 15.
— ÉTYM. Lat. excretionem, de excrelum, supin
de excernere (voy. EXCRÉMENT).
EXCRÉTOIRE (èk-skré-toi-r'), adj. Terme d'ana-
tomie. Qui procure l'excrétion. || Glandes excrétoires
des plantes, celles dont la surface laisse suinter un
liquide.
— ÉTYM. Lat. excretum, supin de excernere (voy.
EXCRÉMENT).
EXCROISSANCE (èk-skroi-san-s'), s. f. \\ i° Terme
de pathologie. Tumeur, de quelque nature qu'elle
soit, qui fait saillie sur une surface, par exemple
la peau, une membrane muqueuse, l'écorce d'un
arbre, etc. ]| Fig. Celui [le parlement] de Dombes,
qui n'était qu'une excroissance inutile, est suppri-
mé, VOLT. Lett. Rochefort, 9 nov. 1771. || 2° Par
extension, espèce de tubérosité. Ce globe dont nous
décrivons si pompeusement la superficie et sur le-
quel s'élèvent çà et là de petites excroissances que
nous nommons des montagnes, dont à force de
trigonométrie nous avons la gloire de mesurer l'élé-
vation, BONNET, Palingén. xn, 6.
— HIST. xive s. Excressances, poireaus, verrues,
H. DE MONDEVILLE, f° 101, verso. || xvi" s. Ampuiei
les excroissances, comme loupes, verrues, polypes,
chancres et autres chairs superflues, PARÉ, Inlr. 2.
— ÉTYM. Lat. excrescens, part, présent de excres-
cere, se développer, de ex, et crescere, croître (voy.
CROÎTRE) .
EXCURSION (èk-skur-sion; en vers, ' de quatre
syllabes), s. f. [| 1° Course au dehors. Des excur-
sions botaniques.; Ce fut de là qu'elle vint faire à
l'hermitage une nouvelle excursion, j. j. ROUSS.
Confess. ix. |) Fig. Digression. Faire une excursion
hors de son sujet. || 2" Particulièrement. Irruption
sur le territoire ennemi. Ils revinrent de leur excur-
sion avec des prisonniers et du butin. || 3° Terme
d'astronomie. Cercles d'excursion, se dit des cercles
parallèles à l'écliptique, qui limitent les excursions
des planètes des deux côtés de ce grand cercle.
|| 4° Terme de critique philologique. Xongue disser-
tation sur un point d'antiquité peu connu, à l'occa-
sion d'un mot, d'une pensée d'un auteur. On dit
aussi excursus.
— ÉTYM. Lat. excursionem, de excursum, supin
de excurrere, de ex, hors, et currere, courir.
f EXCURSIONNISTE (èk-skur-sio-ni-st'), s. m. Ce-
lui qui fait une excursion scientifique ou de plaisir.
f EXCURSUS (èk-skur-sus'), s. m. Mot latin (de
excurrere, voy. EXCURSION), qui se dit souvent pour
excursion n° 4 (voy. EXCURSION)
f EXCURVÉ, ÉE (èk-skur-vé, vée), adj. Terme di-
dactique. Qui est courbé de dedans en dehors, op-
posé" à incurvé.
— ÉTYM. Lat. ex, en dehors, et curvatus, courié.
EXCUSARLE (èk-sku-za-bl'), adj. Qui est digne
d'excuse, en parlant des personnes. Madame, croyez-
moi, vous serez excusable D'avoir moins de cha-
leur contre un objet aimable, CORN. Cid, m, 3. Un
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