ÉVA
— ÉTYM. Provenç. espagn. et ital. evangelista,
du lat. evangelista (voy. ÉVANGILE).
' ÉVANGILE ,(é-van-ji-l'), s. m. || 1° La loi, la doc-
trine de Jésus-Christ. Saint Thomas porta l'Evangile
aux Indes, BOSS. Bist. n, 7. Saint Kilien prêcha l'É-
vangile dans la Franconie, ID. ib. I, 44. Les Juifs
qui avaient reçu l'Évangile, n>. ib. n, 9. Que ses
douleurs l'ont rendue savante dans la science de
l'Évangile, et qu'elle a bien connu la religion et la
vertu de la, croix, quand elle a uni le christianisme
et les malheurs I u>. Reine d'Anglet. L'Évangile
est proposé à l'homme comme sa seconde raison,
comme le supplément de sa conscience, MIRABEAU,
Collection, t. v, p. 274. || 2" Nom des livres qui
contiennent la vie et la doctrine de Jésus-Christ. Il
parut, dans les premiers siècles de l'Église, un
grand nombre d'Évangiles. L'Église n'a reconnu que
quatre Évangiles. Jurer sur les Évangiles ou sur
l'Évangile, jurer en touchant les Évangiles. || Évan-
giles apocryphes, ceux que l'Église n'a pas recon-
nus. L'Évangile de l'enfance, celui de ces livres où
est racontée l'enfance de Jésus-Christ. || 3° Abso-
lument. L'Évangile, le recueil des quatre Évangiles
reconnus par l'Église, à savoir l'Évangile selon
saint Matthieu, l'Évangile selon saint Marc, l'Évan-
gile selon saint Luc, et l'Évangile selon saint Jean.
Lire l'Évangile. || Croire une chose comme l'Évan-
gile , la croire sans réserve. 11 Familièrement. Ce n'est
pas mot d'Évangile, c'est une chose qui mérite peu
de foi. Les serments des gascons Passent peu pour
mots d'Évangile, LA FONT. Gasc. || En sens inverse,
parole d'Évangile, chose qui mérite toute confiance.
Tu as beau rire, c'est l'Évangile, HAMILT. Gramm.
3. Ses procès-verbaux [du maire] sont paroles d'É-
vangile pour MM. les juges de Tours, p. L. COUR, I,
4 50. || Gens de l'Évangile, bonnes jjens, faciles à
tromper. Ce diable était des gens de l'Évangile,
Simple, ignorant, & tromper très-facile, LA FONT.
Papef. || 4° La partie de l'Evangile qu'on lit à la
messe. || Le côté del'évangile,lecôtéga-uchede l'autel
en entrant dans le choeur, ainsi dit parce que c'est
le côté où l'on dit l'évangile. || C'est l'évangile du
jour, se dit d'une chose nouvelle dont tout le monde
s'entretient. Je ne sais comment je pourrai vous
parler d'autre chose aujourd'hui que de cet évan-
gile du jour, SÉV. 46 mars 4689. Vous savez que
Mme de Savoie ne souhaite au monde que l'ac-
complissement du mariage de son fils avec l'in-
fante du Portugal, c'est l'évangile du jour, SÉV.
t. vi, lett. 685, dans POUGENS. Il [Locke] prouve
que' la souveraineté appartient aux peuples, et
qu'ils ne font que la déposer entre les mains de
ceux qu'on appelle souverains.... vous savez que
c'est l'évangile du jour à présent parmi les protes-
tants, BATLE, Lett. à llinutoli, 24 sept. 4693.
|| 5° Commencement du premier chapitre de saint Jean
qu'un prêtre récite en mettant un pan de son étole
sur la tête de la personne à l'intention de qui il le
récite. Il n'est pas croyable ce qu'elle [Mme de
Saint-Herem] dépensait à se faire dire des évangiles
sur la tête, ST-SIMON, 97, 26. || Cette cérémonie se
nomme, dans le département des Côtes-du-Nord,
donner l'évangile. || 6° Evangile est le titre de quel-
ques anciens livres burlesques. L'Evangile des que-
nouilles. || 7° Évangile éternel, doctrine de Joachim
de Flore, moine calabrais du xn° siècle, et de Jean
de Parme, du xm* , suivant laquelle l'ancien
testament répondant au premier âge du monde,
le nouveau testament au deuxième âge, un troi-
sième testament inaugure le troisième âge (voy.
JOACHIMITE). Il 8° Il se dit, dans le langage néo-
logique, des doctrines novatrices qui agitent la
société. Ses compagnons [de Byron allant en Grèce]
épars, groupés sur le navire, Ne parlent point entre
eux de foi ni de martyre, Ni des prodiges saints par
la croix opérés, Ni des péchés remis dans les lieux
consacrés ; D'un plus fier évangile apôtres plus fa-
rouches, Des mots retentissants résonnent sur leurs
bouches: Gloire, honneur, liberté, grandeur, droit
des humains.... LAMART. Éarold, xi.
— REM. 1. Evangile prend un É majuscule quand
il s'agit de la loi de Jésus-Christ, des livres qui
contiennent sa vie, et du recueil de ces livres. Il
prend un é minuscule quand il s'agit de la partie de
l'Évangile que le prêtre dit. || 2. Le genre d'évan-
gile a été longtemps féminin; Boileau l'a encore fait
féminin : L'Evangile au chrétien ne dit en aucun
lieu: Sois dévot; elle dit: Sois doux, simple,
équitable, Sat. xi. Monsieur Joli [évêque d'Agen]
prêcha à l'ouferture [de l'assemblée du clergé en
167BJ; mais comme il ne se servit que d'une vieille
évangile et qu'il ne dit que de vieilles vérités, son
sermon parut vieux, SÉV. Lett. 44 juin 4675. Au-
ÉVA
jourd'hui évangile est toujours masculin, jj 3. Evan-
gile, au sens de la partie qui se dit à la messe, a
été.fait féminin, par exception, pendant que le mot
était d'ailleurs masculin. Aujourd'hui aucune excep-
tion n'a plus lieu.
— HIST. xm« s. Sire, tout n'est" pas Evangile
Quanque l'en dit aval la vile, la Rose, 42484. Et
lors le seignor deit comander que on aporte une
Evangille, Ass. de Jér. 96. || xv" s. [Le chancelier de
France] dit en plein conseil royal au chancelier
d'Aquitaine, qu'il ne disoit pas Evangile [ne disait
pas la vérité], MONSTREL. t. i, f° 4 63, dans LA.-
CURNE. J| xvie s. Il est maudit en l'Evangile qui a le
choix et prend le pire [par allusion aux Juifs qui,
ayant le choix d'adopter la religion du Christ, la re-
jetèrent et sont maudits], LEROUXDE LINCY, Prov.
t. i, 25. Ainsi choisissiez vous le pire; c'est pour-
quoy estes mauldict en l'Evangile, RABEL. rv, 46.
Je ne me soucie pas plus de l'évangile que de l'e-
pistre [pas plus de l'un que des autres], Moyen de
parvenir, p. 440, dans LACURNE.
— ÉTYM. Provenç. evangeli, avangeli; espagn. et
ital. evangélio; portug. evangelho ; du lat. evange-
lium, du grec eùocyYéXiov, bonne nouvelle, de e3,
bien, et ayyélïuv, annoncer, d'où SYYEXOI;, mes-
sager, ange (voy. ce mot).
ÉVANOUI, IE (é-va-nou-i, ie), par*, passé d'éva-
nouir. || 1° Dissipé, disparu. Une ombre évanouie.
Projets évanouis aussitôt que formés, CAMPIST. An-
dronic, iv, 4. Et dans cette nuit funeste Je cher-
chais en vain le reste De mes jours évanouis, J. B.
ROUSS. Odes, i, 4 0. Les soleils aux soleils succèdent
à mes yeux, Les cieux évanouis se perdent dans
les cieux, DELÏLLE, lmag, m. || 2° Qui est en syn-
cope. Toujours évanouie, Madame, elle ne marque
aucun signe de vie, RAO. Baj. iv, 5. Je proteste
contre ceux qui prétendent que je suis tombé en
apoplexie; je n'ai été évanoui, qu'un quart d'heure
tout au plus, VOLT. Lett. d'Argental, 2 janv. 4767.
ÉVANOUIR (S') (é-va-nou-ir), v. réfl. || 1° Dispa-
raître sans laisser de traces. Là périssent et s'éva-
nouissent toutes les idoles, et celles qu'on adorait
sur des autels, et celles que chacun servait dans
son coeur, BOSS. Hist. n, 41. Dans les pays de com-
merce, l'argent qui s'est tout à fait évanoui revient,
parce que les Etats qui l'ont reçu le doivent, MON-
TESQ. Èsp. xx, 23. Le lendemain on cherchait les
pieux voyageurs, mais ils s'étaient évanouis comme
ces saintes apparitions qui visitent quelquefois
l'homme de bien dans sa demeure, CHATEAUBR. Gé-
nie, iv, in, 6. || Par extension. C'est le dernier éclat
d'un feu prêt à s'éteindre, Sur le point d'expirer il
tâche d'éblouir, Et ne frappe les yeux que pour s'é-
vanouir, CORN. AU roi sur Cinna, Pbmp. etc. Qui
croit les posséder [ces douceurs] les sent s'évanouir,
m. Jléracl. I, 4. Et ma haine, qu'en vain tu
crois s'évanouir, ID. Rodog. iv, 6. Vains fantômes
d'État, évanouissez-vous, ID. ib.n, 4. Mais sa haine
sur vous autrefois attachée Ou s'est évanouie ou
s'est bien relâchée, RAC. Phèd. i, 4. Nos bonnes ré-
solutions s'évanouissaient, FÉN. Tél. iv. Mais au
moindre revers funeste, Le masque tombe, l'homme
reste, Et le héros s'évanouit, i. B. ROUSS. Ode à la
fortune. || Avec suppression du pronom personnel,
quand certains verbes, voir, sentir, faire, etc.
précèdent. X des paroles si consolantes, Don Garcie
sentit évanouir toute sa crainte, LESAGE, Diab. boit.
ch. 9. || Faire évanouir, dissiper, détruire. Cette
nouvelle a fait évanouir toutes nos espérances. On
en [des maux] a vu qui ont sapé, par les fonde-
ments , de grands empires et qui les ont fait éva-
nouir de dessus la terre, LA BRUT. X. Le spectacle
de la mort de Virginia, immolée par son père à
la pudeur et à la liberté, fit évanouir la puis-
sance des décemvirs, MONTESQ. Esp. xi, 45. La
prude loua cette résolution d'un air bien capable de
la faire évanouir, MARMONTEL, Cont. mor. Alcib.
|| Terme d'algèbre. Faire évanouir une inconnue,
la supprimer à l'aide d'une opération dans une
équation. Ainsi «+Î/=O, X—y=6; en ajoutant ces
deux équations, il vient 2a;=a-f-6; y s'est évanoui.
|| 2° Perdre connaissance, tomber en faiblesse. A
cette nouvelle elle s'est évanouie. || Faire évanouir,
causer une faiblesse, une perte de connaissance.
L'hémorragie l'a fait évanouir.
— REM. On trouve évanouir employé neutrale-
ment : Harlay, à ce qu'il a dit depuis à Valincourt,
pensa évanouir, ST.-SIM. t. i, p. 396, édit. CHÉRUEL.
C'est un archaïsme aujourd'hui inusité.
— HIST. xii" s. E, ço dit, [les deux anges] s'es-
vanoïrent, Machab. n, s. Li duz esvanoïz del sanc
Qui li isseit parmi le flanc... Grégoire le Grand, p.
63. || xine s. Ensinc ont bien entendu li message ce
ÉVA
1545
jue Merlins leur a dit, et il se tornent &utre part
por parler ansamble, et cil s'esvanoist, et, qaandcil
se retornent por parler à lui, si l'qFent perdu, tler-
lin, f° ii, verso. Quand il urent fini lurdiz, De mes
)iz [yeux] suntil evaniz, Edouard ie eonf. v. 3777.
3uant jel vi, tant m'en esioï, Qu'àjpoi ne m'en es-
panoï, la Roje, 44966. ||xive s. Celle delettacion est
iussi comme evanuie et absorbée, et ne la sent l'en
pas, ORESME, Eth. 89. Le pacient s'esvanoist et
3st descoulouré, HENRI DE MONDEVILLE , f*. 59.
|| xv* s. Ne demoura guère que la rougeur s'éva-
nouit, et printassurance, LOUIS ix, Nouv. c. ||xvies.
Il se mit sur un lit, où il évanouit plusieurs fois,
MARG. Kouv. xxvi. Advenant le soleil, esvanouissent
es ténèbres, RAB. Pant. in, 47. X ces motz Pa-
nurge esvanouyt de la compagnie, et se mussà en.
bas dedans lasoutte, ID. ib. iv, 66. Appeler à nostre
secours un contentement esvanoui, pour l'opposer
i ce qufnouspresse, MONT.II, 247. Comme onvoid
l'un esclair s'esvanouir le trait, RONS. 926.
— ÉTYM. Provenç. esvanuir; ital. svanire; de es....
préfixe, et le lat. vanescere, disparaître, de vanus,
pain (voy. ce mot), avec intercalation de la voyelle
ii, ou (comme dans épanouir),voyelle dont la na-
ture est douteuse ; on trouve dans du Cange eva-
nuare en un texte du xm" siècle. L'ancien français
ivait aussi envanir :xiie s. E me volent vers vus mes-
Ler' et mal tenir, E l'amur et la pais défaire e en-
ranir, Th. le rnart. 429; xm" s. Li sainz s'en va
Î s'envani, Edouard le Conf. v. 3573.
t ÉVANOUISSANT, ANTE (é-va-nou-i-san, san-t'),
idj. Qui devient nul, en parlant de quantités ma-
ihématiques. Il me montrait mille fois plus d'espace
m-dessus de ma tête que je n'en avais soirs mes
lieds, et il m'humiliait par le rapport évanouissant
lu point que j'occupais à l'étendue prodigieuse qui
l'offrait à ma vue, DIDER. la Promenade du sceptique.
ÉVANOUISSEMENT (é-va-nou-i-se-man), s. m.
| i° Action de disparaître sans laisser de trace. L'é-
vanouissement d'une vision. || 2° Terme d'algèbre.
Disparition d'une quantité, d'un dénominateur.
| 3° Syncope, perte de sentiment. Il est revenu da
ion évanouissement.
— HIST. xiie s. Le duel [deuil], l'esvahuiscement,
Tout ferai savoir à la gent, CHRESTIEN DE TROYES,
Percerai, v. 335, dans POTVIN. || xiy" s. Soit le cy-
•urgien garni de toutes les choses qui li appartie-
îent, avant que il face incision, quant à flus de
ang, à esvanissement et à oster dolour, H. DE MON«
>EVILLE, f° 403. || xve s. Après l'évanouissement de
;ette vision, notre jaloux se reveille, LOUIS XI,
\TOU«. xi. || xvie s. Soudain il luy prit au milieu de
ion parler un esvanouissement, AMYOT, Flam. 40.
— ÉTYM. Évanouir.
t ÊVAPORABLE ( é-va-po-ra-bl'), adj. Qui est
;usceptible.de s'évaporer. Quoique l'eau soit évapora»
>le, BERN. DEST-PIERRE, Liv. n, Harm. 29, de l'eau.
— ÉTYM. Évaporer; provenç. et espagn. evapo-
■able ; portug. evaporavel.
t ÉVAPORATIF, IVE (é-va-po-ra-tif, ti-v'), adj.
3ui tient à l'évaporation, qui en dépend ou la produit.
— HIST. xvie s. Les eaux congelatives sont aussi
ivaporatives et exalatives, PALISSY, 247.
— ÉTYM. Évaporer; provenç. evaporàtiu; espagn.
;t ital. evaporativo.
ÉVAPORATION (é-va-po-ra-sion ; en vers, do
six syllabes), s. f. || 1° Passage d'un liquide à Pé-
at de gaz au moyen de la dilatation de ses molé-
;ules par le calorique ou par la diminution de pres-
sion. || Ascension lente et graduelle, dans l'air, d'un
iquide qui s'y répand sous la forme de fluide aéri-
brme. || Évaporation spontanée, transformation des
iquides en vapeurs à la température et à la pression
)rdinaires. || Terme de salines. Opération par la-
ruelle, on sépare le sel de l'eau qui le contient.
| 2° Fig. Légèreté d'esprit. H y a un peu d'éyapo-
•ation dans son fait. N'y ayant rien dont Dieu se
lerva plus souvent pour retirer les âmes d'une cer-
aine évaporation que leur insensibilité produit, et
lour les faire rentrer en elles-mêmes, que de la
me de ces terribles objets [idées de la mort], NI-
:OLE, Ess. mor. 8e traité, ch. 4.
— HIST. xvie s. Et faut garder que rien ne s'en»
ùye par dessus, pour l'évaporation et la deperdi«
ion qui se feroit de sa vertu, PARÉ, XVJ, 8.,
— ÉTYM. Provenç. evaporacio; espagn. evapora-
ion; ital. evaporasione; du latin evaporationem,
le evaporare, évaporer.
t ËVAPORATOIRE (é-va-po-ra-toi-r'), adj. Terme
le physique. Appareil évaporatoire, appareil propre
i favoriser l'évaporation.
— ÉTYM. Évaporer.
ÉVAPORÉ, ÉE (é-va-po-ré, rée), part, passé.
— ÉTYM. Provenç. espagn. et ital. evangelista,
du lat. evangelista (voy. ÉVANGILE).
' ÉVANGILE ,(é-van-ji-l'), s. m. || 1° La loi, la doc-
trine de Jésus-Christ. Saint Thomas porta l'Evangile
aux Indes, BOSS. Bist. n, 7. Saint Kilien prêcha l'É-
vangile dans la Franconie, ID. ib. I, 44. Les Juifs
qui avaient reçu l'Évangile, n>. ib. n, 9. Que ses
douleurs l'ont rendue savante dans la science de
l'Évangile, et qu'elle a bien connu la religion et la
vertu de la, croix, quand elle a uni le christianisme
et les malheurs I u>. Reine d'Anglet. L'Évangile
est proposé à l'homme comme sa seconde raison,
comme le supplément de sa conscience, MIRABEAU,
Collection, t. v, p. 274. || 2" Nom des livres qui
contiennent la vie et la doctrine de Jésus-Christ. Il
parut, dans les premiers siècles de l'Église, un
grand nombre d'Évangiles. L'Église n'a reconnu que
quatre Évangiles. Jurer sur les Évangiles ou sur
l'Évangile, jurer en touchant les Évangiles. || Évan-
giles apocryphes, ceux que l'Église n'a pas recon-
nus. L'Évangile de l'enfance, celui de ces livres où
est racontée l'enfance de Jésus-Christ. || 3° Abso-
lument. L'Évangile, le recueil des quatre Évangiles
reconnus par l'Église, à savoir l'Évangile selon
saint Matthieu, l'Évangile selon saint Marc, l'Évan-
gile selon saint Luc, et l'Évangile selon saint Jean.
Lire l'Évangile. || Croire une chose comme l'Évan-
gile , la croire sans réserve. 11 Familièrement. Ce n'est
pas mot d'Évangile, c'est une chose qui mérite peu
de foi. Les serments des gascons Passent peu pour
mots d'Évangile, LA FONT. Gasc. || En sens inverse,
parole d'Évangile, chose qui mérite toute confiance.
Tu as beau rire, c'est l'Évangile, HAMILT. Gramm.
3. Ses procès-verbaux [du maire] sont paroles d'É-
vangile pour MM. les juges de Tours, p. L. COUR, I,
4 50. || Gens de l'Évangile, bonnes jjens, faciles à
tromper. Ce diable était des gens de l'Évangile,
Simple, ignorant, & tromper très-facile, LA FONT.
Papef. || 4° La partie de l'Evangile qu'on lit à la
messe. || Le côté del'évangile,lecôtéga-uchede l'autel
en entrant dans le choeur, ainsi dit parce que c'est
le côté où l'on dit l'évangile. || C'est l'évangile du
jour, se dit d'une chose nouvelle dont tout le monde
s'entretient. Je ne sais comment je pourrai vous
parler d'autre chose aujourd'hui que de cet évan-
gile du jour, SÉV. 46 mars 4689. Vous savez que
Mme de Savoie ne souhaite au monde que l'ac-
complissement du mariage de son fils avec l'in-
fante du Portugal, c'est l'évangile du jour, SÉV.
t. vi, lett. 685, dans POUGENS. Il [Locke] prouve
que' la souveraineté appartient aux peuples, et
qu'ils ne font que la déposer entre les mains de
ceux qu'on appelle souverains.... vous savez que
c'est l'évangile du jour à présent parmi les protes-
tants, BATLE, Lett. à llinutoli, 24 sept. 4693.
|| 5° Commencement du premier chapitre de saint Jean
qu'un prêtre récite en mettant un pan de son étole
sur la tête de la personne à l'intention de qui il le
récite. Il n'est pas croyable ce qu'elle [Mme de
Saint-Herem] dépensait à se faire dire des évangiles
sur la tête, ST-SIMON, 97, 26. || Cette cérémonie se
nomme, dans le département des Côtes-du-Nord,
donner l'évangile. || 6° Evangile est le titre de quel-
ques anciens livres burlesques. L'Evangile des que-
nouilles. || 7° Évangile éternel, doctrine de Joachim
de Flore, moine calabrais du xn° siècle, et de Jean
de Parme, du xm* , suivant laquelle l'ancien
testament répondant au premier âge du monde,
le nouveau testament au deuxième âge, un troi-
sième testament inaugure le troisième âge (voy.
JOACHIMITE). Il 8° Il se dit, dans le langage néo-
logique, des doctrines novatrices qui agitent la
société. Ses compagnons [de Byron allant en Grèce]
épars, groupés sur le navire, Ne parlent point entre
eux de foi ni de martyre, Ni des prodiges saints par
la croix opérés, Ni des péchés remis dans les lieux
consacrés ; D'un plus fier évangile apôtres plus fa-
rouches, Des mots retentissants résonnent sur leurs
bouches: Gloire, honneur, liberté, grandeur, droit
des humains.... LAMART. Éarold, xi.
— REM. 1. Evangile prend un É majuscule quand
il s'agit de la loi de Jésus-Christ, des livres qui
contiennent sa vie, et du recueil de ces livres. Il
prend un é minuscule quand il s'agit de la partie de
l'Évangile que le prêtre dit. || 2. Le genre d'évan-
gile a été longtemps féminin; Boileau l'a encore fait
féminin : L'Evangile au chrétien ne dit en aucun
lieu: Sois dévot; elle dit: Sois doux, simple,
équitable, Sat. xi. Monsieur Joli [évêque d'Agen]
prêcha à l'ouferture [de l'assemblée du clergé en
167BJ; mais comme il ne se servit que d'une vieille
évangile et qu'il ne dit que de vieilles vérités, son
sermon parut vieux, SÉV. Lett. 44 juin 4675. Au-
ÉVA
jourd'hui évangile est toujours masculin, jj 3. Evan-
gile, au sens de la partie qui se dit à la messe, a
été.fait féminin, par exception, pendant que le mot
était d'ailleurs masculin. Aujourd'hui aucune excep-
tion n'a plus lieu.
— HIST. xm« s. Sire, tout n'est" pas Evangile
Quanque l'en dit aval la vile, la Rose, 42484. Et
lors le seignor deit comander que on aporte une
Evangille, Ass. de Jér. 96. || xv" s. [Le chancelier de
France] dit en plein conseil royal au chancelier
d'Aquitaine, qu'il ne disoit pas Evangile [ne disait
pas la vérité], MONSTREL. t. i, f° 4 63, dans LA.-
CURNE. J| xvie s. Il est maudit en l'Evangile qui a le
choix et prend le pire [par allusion aux Juifs qui,
ayant le choix d'adopter la religion du Christ, la re-
jetèrent et sont maudits], LEROUXDE LINCY, Prov.
t. i, 25. Ainsi choisissiez vous le pire; c'est pour-
quoy estes mauldict en l'Evangile, RABEL. rv, 46.
Je ne me soucie pas plus de l'évangile que de l'e-
pistre [pas plus de l'un que des autres], Moyen de
parvenir, p. 440, dans LACURNE.
— ÉTYM. Provenç. evangeli, avangeli; espagn. et
ital. evangélio; portug. evangelho ; du lat. evange-
lium, du grec eùocyYéXiov, bonne nouvelle, de e3,
bien, et ayyélïuv, annoncer, d'où SYYEXOI;, mes-
sager, ange (voy. ce mot).
ÉVANOUI, IE (é-va-nou-i, ie), par*, passé d'éva-
nouir. || 1° Dissipé, disparu. Une ombre évanouie.
Projets évanouis aussitôt que formés, CAMPIST. An-
dronic, iv, 4. Et dans cette nuit funeste Je cher-
chais en vain le reste De mes jours évanouis, J. B.
ROUSS. Odes, i, 4 0. Les soleils aux soleils succèdent
à mes yeux, Les cieux évanouis se perdent dans
les cieux, DELÏLLE, lmag, m. || 2° Qui est en syn-
cope. Toujours évanouie, Madame, elle ne marque
aucun signe de vie, RAO. Baj. iv, 5. Je proteste
contre ceux qui prétendent que je suis tombé en
apoplexie; je n'ai été évanoui, qu'un quart d'heure
tout au plus, VOLT. Lett. d'Argental, 2 janv. 4767.
ÉVANOUIR (S') (é-va-nou-ir), v. réfl. || 1° Dispa-
raître sans laisser de traces. Là périssent et s'éva-
nouissent toutes les idoles, et celles qu'on adorait
sur des autels, et celles que chacun servait dans
son coeur, BOSS. Hist. n, 41. Dans les pays de com-
merce, l'argent qui s'est tout à fait évanoui revient,
parce que les Etats qui l'ont reçu le doivent, MON-
TESQ. Èsp. xx, 23. Le lendemain on cherchait les
pieux voyageurs, mais ils s'étaient évanouis comme
ces saintes apparitions qui visitent quelquefois
l'homme de bien dans sa demeure, CHATEAUBR. Gé-
nie, iv, in, 6. || Par extension. C'est le dernier éclat
d'un feu prêt à s'éteindre, Sur le point d'expirer il
tâche d'éblouir, Et ne frappe les yeux que pour s'é-
vanouir, CORN. AU roi sur Cinna, Pbmp. etc. Qui
croit les posséder [ces douceurs] les sent s'évanouir,
m. Jléracl. I, 4. Et ma haine, qu'en vain tu
crois s'évanouir, ID. Rodog. iv, 6. Vains fantômes
d'État, évanouissez-vous, ID. ib.n, 4. Mais sa haine
sur vous autrefois attachée Ou s'est évanouie ou
s'est bien relâchée, RAC. Phèd. i, 4. Nos bonnes ré-
solutions s'évanouissaient, FÉN. Tél. iv. Mais au
moindre revers funeste, Le masque tombe, l'homme
reste, Et le héros s'évanouit, i. B. ROUSS. Ode à la
fortune. || Avec suppression du pronom personnel,
quand certains verbes, voir, sentir, faire, etc.
précèdent. X des paroles si consolantes, Don Garcie
sentit évanouir toute sa crainte, LESAGE, Diab. boit.
ch. 9. || Faire évanouir, dissiper, détruire. Cette
nouvelle a fait évanouir toutes nos espérances. On
en [des maux] a vu qui ont sapé, par les fonde-
ments , de grands empires et qui les ont fait éva-
nouir de dessus la terre, LA BRUT. X. Le spectacle
de la mort de Virginia, immolée par son père à
la pudeur et à la liberté, fit évanouir la puis-
sance des décemvirs, MONTESQ. Esp. xi, 45. La
prude loua cette résolution d'un air bien capable de
la faire évanouir, MARMONTEL, Cont. mor. Alcib.
|| Terme d'algèbre. Faire évanouir une inconnue,
la supprimer à l'aide d'une opération dans une
équation. Ainsi «+Î/=O, X—y=6; en ajoutant ces
deux équations, il vient 2a;=a-f-6; y s'est évanoui.
|| 2° Perdre connaissance, tomber en faiblesse. A
cette nouvelle elle s'est évanouie. || Faire évanouir,
causer une faiblesse, une perte de connaissance.
L'hémorragie l'a fait évanouir.
— REM. On trouve évanouir employé neutrale-
ment : Harlay, à ce qu'il a dit depuis à Valincourt,
pensa évanouir, ST.-SIM. t. i, p. 396, édit. CHÉRUEL.
C'est un archaïsme aujourd'hui inusité.
— HIST. xii" s. E, ço dit, [les deux anges] s'es-
vanoïrent, Machab. n, s. Li duz esvanoïz del sanc
Qui li isseit parmi le flanc... Grégoire le Grand, p.
63. || xine s. Ensinc ont bien entendu li message ce
ÉVA
1545
jue Merlins leur a dit, et il se tornent &utre part
por parler ansamble, et cil s'esvanoist, et, qaandcil
se retornent por parler à lui, si l'qFent perdu, tler-
lin, f° ii, verso. Quand il urent fini lurdiz, De mes
)iz [yeux] suntil evaniz, Edouard ie eonf. v. 3777.
3uant jel vi, tant m'en esioï, Qu'àjpoi ne m'en es-
panoï, la Roje, 44966. ||xive s. Celle delettacion est
iussi comme evanuie et absorbée, et ne la sent l'en
pas, ORESME, Eth. 89. Le pacient s'esvanoist et
3st descoulouré, HENRI DE MONDEVILLE , f*. 59.
|| xv* s. Ne demoura guère que la rougeur s'éva-
nouit, et printassurance, LOUIS ix, Nouv. c. ||xvies.
Il se mit sur un lit, où il évanouit plusieurs fois,
MARG. Kouv. xxvi. Advenant le soleil, esvanouissent
es ténèbres, RAB. Pant. in, 47. X ces motz Pa-
nurge esvanouyt de la compagnie, et se mussà en.
bas dedans lasoutte, ID. ib. iv, 66. Appeler à nostre
secours un contentement esvanoui, pour l'opposer
i ce qufnouspresse, MONT.II, 247. Comme onvoid
l'un esclair s'esvanouir le trait, RONS. 926.
— ÉTYM. Provenç. esvanuir; ital. svanire; de es....
préfixe, et le lat. vanescere, disparaître, de vanus,
pain (voy. ce mot), avec intercalation de la voyelle
ii, ou (comme dans épanouir),voyelle dont la na-
ture est douteuse ; on trouve dans du Cange eva-
nuare en un texte du xm" siècle. L'ancien français
ivait aussi envanir :xiie s. E me volent vers vus mes-
Ler' et mal tenir, E l'amur et la pais défaire e en-
ranir, Th. le rnart. 429; xm" s. Li sainz s'en va
Î s'envani, Edouard le Conf. v. 3573.
t ÉVANOUISSANT, ANTE (é-va-nou-i-san, san-t'),
idj. Qui devient nul, en parlant de quantités ma-
ihématiques. Il me montrait mille fois plus d'espace
m-dessus de ma tête que je n'en avais soirs mes
lieds, et il m'humiliait par le rapport évanouissant
lu point que j'occupais à l'étendue prodigieuse qui
l'offrait à ma vue, DIDER. la Promenade du sceptique.
ÉVANOUISSEMENT (é-va-nou-i-se-man), s. m.
| i° Action de disparaître sans laisser de trace. L'é-
vanouissement d'une vision. || 2° Terme d'algèbre.
Disparition d'une quantité, d'un dénominateur.
| 3° Syncope, perte de sentiment. Il est revenu da
ion évanouissement.
— HIST. xiie s. Le duel [deuil], l'esvahuiscement,
Tout ferai savoir à la gent, CHRESTIEN DE TROYES,
Percerai, v. 335, dans POTVIN. || xiy" s. Soit le cy-
•urgien garni de toutes les choses qui li appartie-
îent, avant que il face incision, quant à flus de
ang, à esvanissement et à oster dolour, H. DE MON«
>EVILLE, f° 403. || xve s. Après l'évanouissement de
;ette vision, notre jaloux se reveille, LOUIS XI,
\TOU«. xi. || xvie s. Soudain il luy prit au milieu de
ion parler un esvanouissement, AMYOT, Flam. 40.
— ÉTYM. Évanouir.
t ÊVAPORABLE ( é-va-po-ra-bl'), adj. Qui est
;usceptible.de s'évaporer. Quoique l'eau soit évapora»
>le, BERN. DEST-PIERRE, Liv. n, Harm. 29, de l'eau.
— ÉTYM. Évaporer; provenç. et espagn. evapo-
■able ; portug. evaporavel.
t ÉVAPORATIF, IVE (é-va-po-ra-tif, ti-v'), adj.
3ui tient à l'évaporation, qui en dépend ou la produit.
— HIST. xvie s. Les eaux congelatives sont aussi
ivaporatives et exalatives, PALISSY, 247.
— ÉTYM. Évaporer; provenç. evaporàtiu; espagn.
;t ital. evaporativo.
ÉVAPORATION (é-va-po-ra-sion ; en vers, do
six syllabes), s. f. || 1° Passage d'un liquide à Pé-
at de gaz au moyen de la dilatation de ses molé-
;ules par le calorique ou par la diminution de pres-
sion. || Ascension lente et graduelle, dans l'air, d'un
iquide qui s'y répand sous la forme de fluide aéri-
brme. || Évaporation spontanée, transformation des
iquides en vapeurs à la température et à la pression
)rdinaires. || Terme de salines. Opération par la-
ruelle, on sépare le sel de l'eau qui le contient.
| 2° Fig. Légèreté d'esprit. H y a un peu d'éyapo-
•ation dans son fait. N'y ayant rien dont Dieu se
lerva plus souvent pour retirer les âmes d'une cer-
aine évaporation que leur insensibilité produit, et
lour les faire rentrer en elles-mêmes, que de la
me de ces terribles objets [idées de la mort], NI-
:OLE, Ess. mor. 8e traité, ch. 4.
— HIST. xvie s. Et faut garder que rien ne s'en»
ùye par dessus, pour l'évaporation et la deperdi«
ion qui se feroit de sa vertu, PARÉ, XVJ, 8.,
— ÉTYM. Provenç. evaporacio; espagn. evapora-
ion; ital. evaporasione; du latin evaporationem,
le evaporare, évaporer.
t ËVAPORATOIRE (é-va-po-ra-toi-r'), adj. Terme
le physique. Appareil évaporatoire, appareil propre
i favoriser l'évaporation.
— ÉTYM. Évaporer.
ÉVAPORÉ, ÉE (é-va-po-ré, rée), part, passé.
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