1542
ÉVA
il guérira l'empostume par évacuation, et par pren-
dre médecine, ORESME , Eth. 68. || xv" s. Le Fla-
mand dit qu'il vouloit mourir avec les autres, et par
l'évacuation du sang et des playes mourut, JUV.
Charles VI, 4382. || xw s. L'une et l'autre reple-
tion a besoin d'évacuation, PARÉ, XV, 66.
— ÊTYM. Provenç. evacuacio; espagn. évacua-
tion; ital. evacuazione; du latin evacuationem, de
evacuare, évacuer.
ÉVACUÉ, ÉE (é:va-ku-é, ée), port, passé.
|| i" Dont on est sorti. Le pays évacué par l'ennemi.
Un collège évacué à cause d'une épidémie de fièvre
typhoïde. [| 2° Terme de médecine. Qui a été rejeté
au dehors. Matières évacuées. Le liquide ayant été
évacué par la paracentèse.
ÉVACUER (é-va-ku-é), j'évacuais, nous éva-
cuions, vous évacuiez; que j'évacue, que nous éva-
cuions, que vous évacuiez,», o. ||l°Terméde guerre.
Cesser d'occuper un lieu, un pays. On évacua Man-
heim, on rasa la ville et la citadelle, en sorte qu'il n'y
resta pas une maison, et les ruines mêmes en furent
jetées dans le Rhin et dans le Necker, LAFAYETTE,
Uém. Cour Franc. ÛËui). compl. t. m, p. 34, dans
POUGENS. Le peu de ces républicains qui avaient
échappé au fer et à la famine évacua le Brésil par
une capitulation du 28 janvier 4 654, RAYNAL, Hist.
phil. îx, 40. || Absolument. La garnison fut obligée
d'évacuer. || On dit aussi évacuer des troupes, les
faire sortir du lieu qu'elles occupent. Évacuer de
l'artillerie, la faire sortir d'un lieu pour la diriger
sur un autre. || 2" Dans le langage ordinaire, sortir
d'un lieu quelconque. Le public a évacué la salle.
La gendarmerie fit évacuer les lieux. || 3° Terme de
médecine. Faire sortir du corps un liquide, une hu-
meur. Évacuer le pus d'un abcès. Évacuer les hu-
meurs. || Absolument. Évacuer, rendre beaucoup
d'humeurs par le haut ou par le bas. Il prit de l'é-
métique, et évacua beaucoup. || Fig. Et la médecine
me fit évacuer ces malheureux vers que je vous en-
voie, CHAULIEU, à Toustin et à Volt. || 4° Dans le
langage mystique, affaiblir. C'eût été affaiblir et
évacuer la vertu miraculeuse de la croix, que d'ap-
puyer la prédication de l'Évangile sur le secours de
la nature, FÉN. t. xxi, p. 89. || 5° S'évacuer, v. réfl.
Être évacué. La salle s'est évacuée peu à peu. || Être
chassé hors du corps. Il y a des humeurs qui s'éva-
cuent difficilement.
— HIST. xiv* s. La saigniée de la veine évacuante
la matière qui est conjointe à la plaie, H. DE MON-
DEVIIXE, f° 43, verso. || xvi" s. Que la foy est éva-
cuée et anéantie, si la justice regarde le mérite de
nos oeuvres, ou si elle dépend de l'observation de la
loy, CALV. Instit. 604. Du sang et pus qui peuvent
estre évacués parles urines, PARÉ, XV, 62.
— ËTYM. Provenç. et espagn. evacuar; ital. eva-
cuare; du latin evacuare, de e, et vacuus, vide
(voy. VACANT).
ÉVADÉ, ÉE (é-va-dé, dée), part, passé. Qui s'est
échappé de quelque lieu. Un forçat évadé du bagne.
|| Substantivement. On a repris les évadés.
ÉVADER (S') (ê-va-dé), v. réfl. || 1° S'échapper
furtivement d'un lieu où l'on était retenu. Les pri-
sonniers se sont évadés. Comme on ne le trouvait
point, on croyait qu'il [Arétin] se fût évadé [hors
de l'enfer], et on n'avait garde de s'imagicjr qu'il
était avec Auguste, FONTEN. Jug. de Plut. || Simple-
ment, quitter un lieu sans être vu. Nous nous éva-
dons sans être aperçus, et nous nous renfermons
dans notre chambre, j. J. ROUSS. Emile, m. || Fig.
Je vois notre maison, et ma frayeur s'évade [s'en
va], MOL. Amphit. i, 4. || Absolument et avec ellipse
du pronom personnel. Ce n'est pas mon dessein
qu'on me fasse évader, CORN. Polyeucte, iv, 4. Si je
rentre chez moi, je ferai évader le drôle; et quel-
que chose que je puisse voir, moi-même, de mon
déshonneur, je n'en serai point cru à mon ser-
ment et l'on me dira que je rêve, MOL. Georg.Dand.
n, 8. || 2° Fig. Se tirer d'embarras par une échap-
patoire. Fourbe, tu crois par là peut-être t'évader,
MOL. AmpK m, 6. || 3° Il s'est employé comme
verbe neutre, sans pronom personnel. Nous nous
amusons trop, il est temps d'évader, CORN. Illus.
com. iv, 8. Comme après le coup fait vous étiez
évadé, TH. CORN. Galant doublé, i, 4. De quelque
côté que vous vous tourniez, il ne vous reste plus
aucune défaite, aucun subterfuge, ni aucun moyen
d'évader, vous êtes pris et convaincu, BOSS. i'serm.
pour le f'dim. de l'avent, n.
— SYN. S'ÉVADER, S'ÉCHAPPER. S'échapper, c'est
sortir de ce qui retient : le mercure s'échappe des
doigts. S'évader ne se dit que de l'homme, ou de ce
que l'on assimile à l'homme : Ce prisonnier s'est éva-
dé; mon moineau s'est évadé ou échappé de laçage.
ÉVA
— HIST. xiv" s. Ilz seront hors de foy, d'espé-
rance et d'amour pour évader aux biens qui puent
[peuvent] ensuire de la grâce du Père, du Fils-et
du Saint Esprit, Jfodus, f° LXUI, verso. Ainsi appert
par ceste exemple que l'enfant, qui estoit jeune, sceut
celer et taire et évada [trouva une évasion], Ména-
gier,i, 8. I| xv" s. Lors suis-je esjoy de ton aise,
et prens plaisir en ce que tu évades les misères que
je seuffre chacun jour, ALAIN CHART. le Curial.
|| xvi" s. Il ordonna à son frère, qu'il allast environ-
ner le palais du roy, pour garder que personne
des serviteurs n'evadast, AMYOT, Public. 7. Les
subterfuges que cerchent ici les sorbonistes pour
évader ne les depeschent point, CALV. Instit. 642.
— ËTYM. Provenç. evagir; du latin evadere, aller
dehors, s'échapper, de e,etvadere,aller (voy.ra VAIS).
ÉVAGATION (é-va-ga-sion; en vers, de cinq
syllabes), s. f. Terme ascétique. Disposition qui fait
que l'esprit se détache de l'objet auquel il devrait se
fixer. Mon indifférence ne se fait que trop con-
naître dans toute ma conduite à l'égard du sacre-
ment de ce Dieu d'amour, dans les évagations de
mon esprit, dans mes tiédeurs, mes lâchetés, mes
ennuis en la présence de ce sacrement, BOURD.
Pensées, t. m, p. 261.
— SYN. ÉVAGATION, DIVAGATION. La divagation est
la disposition qui empêche l'esprit de se fixer à un ob-
jet quelconque; l'évagation, celle qui l'empêche de
se fixer à l'objet qui devrait l'arrêter.
— HIST. xvi" s. Evagation [action d'aller çà et là],
COTGRAVE.
— ÉTYM. Lat. evagationem, de evagari, de e, et
vagari, vaguer.
t ÉVALTONNER (S') (é-val-to-né), v. réfl. Prendre
un ton dégagé, s'émanciper. Un jeune homme éval-
tonné. M. de Breteuil a commencé à s'évaltonner;
il a parlé au roi devant le cardinal pour rétablir
l'ordre du tableau dans la promotion, G'ARGENS. Mttm.
t. m, p. 36. || Terme vieilli, ou du moins provincial.
— ËTYM. E pour es.... préfixe, et l'ancien franc.
valeton, jeune garçon, diminutif de valet, qui si-
gnifiait jeune homme (voy. VALET). Évaltomé, très-
usité en Lorraine, signifie évaporé, étourdi, et
quelquefois égaré, hagard.
t ÉVALUABLE (é-va-lu-a-bl'), adj. Qui peut être
évalué.
— ËTYM. Évaluer.
ÉVALUATION (é-va-lu-a-sion; en vers, de six
syllabes), s. f. Action d'évaluer. Le peu d'unifor-
mité dans les mesures met continuellement dans la
nécessité de faire des évaluations, CONDIL. Lang.
cale, i, 4 3.
— HIST. xvi" s. Escheant arpentement public,
gens experts sont députés pour faire l'évaluation
des propriétés, o. DE SERRES, 42.
— ÉTYM. Évaluer.
ÉVALUÉ, ÉE (é-va-lu-é, ée), part, passé. Dont
le prix est fixé à. Un cheval évalué à mille francs.
|| Dont la quantité est déterminée approximative-
ment. Attroupement évalué à dix mille personnes.
ÉVALUER (é-va-lu-é), j'évaluais, nous évaluions,
vous évaluiez; que j'évalue, que nous évaluions,
que vous évaluiez, v. a. || i" Estimer la valeur, le
prix d'une chose. C'est un calcul très-fautif que
d'évaluer toujours en argent les gains ou les pertes
des souverains; le degré de puissance qu'ils ont en
vue ne se compte point par les millions qu'on pos-
sède, i. J. ROUSS. Paix perpét. || 2° Fixer approxi-
mativement une quantité. La durée du phénomène
fut évaluée à cinq minutes. || 3° S'évaluer, v. réfl.
Être évalué. Cela ne se peut évaluer.
— ÊTYM. É pour es... préfixe, et value. L'ancienne
langue disait o»aiuer(BEAUM. xm, 24). On ne trouve
pas évaluer dans les anciens textes.
fÉVALVE (é-val-v'), adj. Terme de botanique.
Qui n'a point de valves. Péricarpe évalve.
— ÉTYM. É.... sans, et valve.
f ÉVANESCENT, ENTE (é-va-nè-ssan, ssan-t'),
adj. Terme didactique. Qui s'évanouit, s'efface,
disparaît. || Terme de botanique. Nectaire évanes-
cent, celui qui s'amoindrit à mesure que le fruit
se développe et qui finit par disparaître.
— ÉTYM. Lat. evanescere, de e, et vanus, vain,
t ÉVANGÉLIAIRE (é-van-jé-li-ê-r'), s. m. Livre
qui contient les évangiles lus ou chantés à chaque
messe et qu'on dit avoir été composé par saint Jé-
rôme. Parmi les livres que léguait aux frères mi-
neurs et aux frères prêcheurs le testament de saint
Louis, se trouvait un évangéliaire grec, envoyé au
roi, en 4 269, par l'empereur Michel Paléologue,
LE CLERC, Hist. litt. de la France, t. xxiv, p. 92.
— HIST. xrve s. Un evangelier et un epistolier de
grans volumes ou CANGE, evangeliarium.
EVA
— ÉTYM. Bas-lat. evangeliarium, de evangelitim,
évangile.
ÉVANGÉLIQUE (é-van-jé-li-k'), adj. || i" Qui ap-
partient, qui est conforme à l'Évangile. Mener une
vie évangélique. La loi évangélique, qui est une loi
de grâce, une loi d'amour et de liberté, BOURDAL.
Purif.de UYierge, Myst. t.' n, p. 4 77. Saint Justin
fut un des premiers philosophes qui embrassèrent
la doctrine évangélique, DIDER. Opin. des anc. phil.
(Jésus-Christ). || Il se dit aussi des personnes. Nous
ne voyons point de riches contents de leurs riches-
ses; et nous voyons des pauvres évangéliques con-
tents de leur pauvreté, BOURDAL'. Sur la récom-
pense des saints, Premier avent. Unissant sous les
lois d'une même profession ce qu'il avait assemblé
d'ouvriers évangéliques, FLÉCH. Panég. t. n, p. 2)2.
|| 2° Particulièrement. Qui est de la religion protes-
tante. Ministre évangélique. Les cantons évangé-
liques et les cantons catholiques de la Suisse.
|| Substantivement. Les évangéliques. Rien de plus
licencieux, rien de, plus séditieux tout ensemble,
rien enfin de moins évangélique que ces évangé-
liques prétendus, BOSS. Var. v, § 4 3.
— HIST. xv" s. Les estats de l'Empire qui sont
sous la confession d'Ausbourg, appeliez autrement
évangéliques, VILLEROY, Uém. t. vi, p. 7, dans
LACURNE.
— ÉTYM. Provenç. evangelic; espagn. et ital.
evangelico ; du latin evangelicus, de evangelium,
Évangile.
ÉVANGÉLIQCEMENT (é-van-jé-li-ke-man), adv.
D'une manière évangélique. Prêcher évangélique-
ment. C'est en cela même qu'on serait véritable-
ment, qu'on serait évangéliquement, qu'on serait
héroïquement sévère, BOURDAL. 3" ditn. après la
Pentecôte, Dominic. t. u, p. 369.
— ÉTYM. Évangélique, et le suffixe ment.
t ÉVANGÉLISATION (é-van-jé-li-za-sion), s. f.
La prédication de l'Évangile; ses effets.
— ÉTYM. Provenç. evangelisation, du lat. evan-
geliiare, évangéliser.
ÉVANGÉLISÉ, ÉE (é-van-jé-li-zé, zée), part, passé.
On jette les fondements d'un édifice sacré où les
pauvres sont évangélisés, où les petits trouvent le
pain qui nourrit l'âme, MASS. Villeroy.
ÉVANGÉLISER (é-van-jé-li-zé), v. a. Prêcher l'é-
vangile. Fonde-t-elle des hôpitaux? elle y joint des
missions, afin que les pauvres soient nourris et
évangélisés tout ensemble, FLÉCH. Aiguil. Ceux qui
évangélisent vos terres et vos vassaux, MASS. Car.
Parole de Dieu. || Absolument. Saint François Xavier
a évangélisé dans le Japon.
— HIST. XIII" s. Nostre sires donra la seue paroi»
[donnera sa parole] as evangelizanz, Psautier,
f°78.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. evangelifar ; ital.
evangelùzare ; du lat. evangelitare, de evange-
lium, Évangile.
fÉVANGÉLISME (é-van-jé-li-sm'), s. m. Néolo-
gisme. Caractère des enseignements évangéliques.
— ÉTYM.Voy. ÉVANGILE.
ËVANGÉLISTE (é-van-jé-li-sf), s. m. || i» Chacun
des quatre saints qui ont écrit les Évangiles. Les
quatre évangélistes. Qui a appris aux évangélisves
les qualités d'une âme véritablement héroïque, pour
la peindre si parfaitement en Jésus-Christ ? PASC.
Pensées, part, n, art. 40. Ut lorsqu'il est mort pour
nous sur le Calvaire, victime de l'univers, il a voulu
que le plus chéri de ses évangélistes remarquât qu'il
mourait spécialement pour sa nation, BOSS. le TeU
lier. || Évangélistes synoptiques, voy. SYNOPTIQUE.
|| 2° Prédicateur en général. Voici vos libérateurs,
et je donnerai à Jérusalem un évangéliste,sACi,i?iWe,
Isaïe, XLI, 27. || Fig. Je me contentais de connaître
l'erreur sans la réfuter, et la vérité sans m'en ren-
dre l'évangéliste, SCUDÉRI, Sur le Cid. || 3° Chez les
protestants, celui qui assiste le pasteur. || 4° Se di-
sait autrefois, au palais, du conseiller, qui tenait
l'inventaire d'un procès pendant que le rapporteur
lisait les pièces. Noailles ouvrit son sac, de colère,
en prit les pièces qu'il mit devant lui, et, tandis
qu'il rapportait, me voilà %à les feuilleter et à me
faire son évangéliste, ST-SIM. 440, 429. || Se di-
sait autrefois de celui qui, dans une compagnie,
était nommé pour être témoin et inspecteur d'un
scrutin. || Ces deux acceptions viennent sans doute
de ce que ce surveillant voyait si l'on disait vrai, si
l'on parlait en mots d'Évangile.
— HIST. XII" s. Et ceste chose fust li encomen-
cemenz de ses miracles, si cum dist li evvange-
listes, ST BERNARD, p. 653. || xiir* s. Evangelistre(
apostre, martyr et confesseur Por Jhesu Crit soffri-
rent de la mort la presseur, RDTEB. 4 36.
ÉVA
il guérira l'empostume par évacuation, et par pren-
dre médecine, ORESME , Eth. 68. || xv" s. Le Fla-
mand dit qu'il vouloit mourir avec les autres, et par
l'évacuation du sang et des playes mourut, JUV.
Charles VI, 4382. || xw s. L'une et l'autre reple-
tion a besoin d'évacuation, PARÉ, XV, 66.
— ÊTYM. Provenç. evacuacio; espagn. évacua-
tion; ital. evacuazione; du latin evacuationem, de
evacuare, évacuer.
ÉVACUÉ, ÉE (é:va-ku-é, ée), port, passé.
|| i" Dont on est sorti. Le pays évacué par l'ennemi.
Un collège évacué à cause d'une épidémie de fièvre
typhoïde. [| 2° Terme de médecine. Qui a été rejeté
au dehors. Matières évacuées. Le liquide ayant été
évacué par la paracentèse.
ÉVACUER (é-va-ku-é), j'évacuais, nous éva-
cuions, vous évacuiez; que j'évacue, que nous éva-
cuions, que vous évacuiez,», o. ||l°Terméde guerre.
Cesser d'occuper un lieu, un pays. On évacua Man-
heim, on rasa la ville et la citadelle, en sorte qu'il n'y
resta pas une maison, et les ruines mêmes en furent
jetées dans le Rhin et dans le Necker, LAFAYETTE,
Uém. Cour Franc. ÛËui). compl. t. m, p. 34, dans
POUGENS. Le peu de ces républicains qui avaient
échappé au fer et à la famine évacua le Brésil par
une capitulation du 28 janvier 4 654, RAYNAL, Hist.
phil. îx, 40. || Absolument. La garnison fut obligée
d'évacuer. || On dit aussi évacuer des troupes, les
faire sortir du lieu qu'elles occupent. Évacuer de
l'artillerie, la faire sortir d'un lieu pour la diriger
sur un autre. || 2" Dans le langage ordinaire, sortir
d'un lieu quelconque. Le public a évacué la salle.
La gendarmerie fit évacuer les lieux. || 3° Terme de
médecine. Faire sortir du corps un liquide, une hu-
meur. Évacuer le pus d'un abcès. Évacuer les hu-
meurs. || Absolument. Évacuer, rendre beaucoup
d'humeurs par le haut ou par le bas. Il prit de l'é-
métique, et évacua beaucoup. || Fig. Et la médecine
me fit évacuer ces malheureux vers que je vous en-
voie, CHAULIEU, à Toustin et à Volt. || 4° Dans le
langage mystique, affaiblir. C'eût été affaiblir et
évacuer la vertu miraculeuse de la croix, que d'ap-
puyer la prédication de l'Évangile sur le secours de
la nature, FÉN. t. xxi, p. 89. || 5° S'évacuer, v. réfl.
Être évacué. La salle s'est évacuée peu à peu. || Être
chassé hors du corps. Il y a des humeurs qui s'éva-
cuent difficilement.
— HIST. xiv* s. La saigniée de la veine évacuante
la matière qui est conjointe à la plaie, H. DE MON-
DEVIIXE, f° 43, verso. || xvi" s. Que la foy est éva-
cuée et anéantie, si la justice regarde le mérite de
nos oeuvres, ou si elle dépend de l'observation de la
loy, CALV. Instit. 604. Du sang et pus qui peuvent
estre évacués parles urines, PARÉ, XV, 62.
— ËTYM. Provenç. et espagn. evacuar; ital. eva-
cuare; du latin evacuare, de e, et vacuus, vide
(voy. VACANT).
ÉVADÉ, ÉE (é-va-dé, dée), part, passé. Qui s'est
échappé de quelque lieu. Un forçat évadé du bagne.
|| Substantivement. On a repris les évadés.
ÉVADER (S') (ê-va-dé), v. réfl. || 1° S'échapper
furtivement d'un lieu où l'on était retenu. Les pri-
sonniers se sont évadés. Comme on ne le trouvait
point, on croyait qu'il [Arétin] se fût évadé [hors
de l'enfer], et on n'avait garde de s'imagicjr qu'il
était avec Auguste, FONTEN. Jug. de Plut. || Simple-
ment, quitter un lieu sans être vu. Nous nous éva-
dons sans être aperçus, et nous nous renfermons
dans notre chambre, j. J. ROUSS. Emile, m. || Fig.
Je vois notre maison, et ma frayeur s'évade [s'en
va], MOL. Amphit. i, 4. || Absolument et avec ellipse
du pronom personnel. Ce n'est pas mon dessein
qu'on me fasse évader, CORN. Polyeucte, iv, 4. Si je
rentre chez moi, je ferai évader le drôle; et quel-
que chose que je puisse voir, moi-même, de mon
déshonneur, je n'en serai point cru à mon ser-
ment et l'on me dira que je rêve, MOL. Georg.Dand.
n, 8. || 2° Fig. Se tirer d'embarras par une échap-
patoire. Fourbe, tu crois par là peut-être t'évader,
MOL. AmpK m, 6. || 3° Il s'est employé comme
verbe neutre, sans pronom personnel. Nous nous
amusons trop, il est temps d'évader, CORN. Illus.
com. iv, 8. Comme après le coup fait vous étiez
évadé, TH. CORN. Galant doublé, i, 4. De quelque
côté que vous vous tourniez, il ne vous reste plus
aucune défaite, aucun subterfuge, ni aucun moyen
d'évader, vous êtes pris et convaincu, BOSS. i'serm.
pour le f'dim. de l'avent, n.
— SYN. S'ÉVADER, S'ÉCHAPPER. S'échapper, c'est
sortir de ce qui retient : le mercure s'échappe des
doigts. S'évader ne se dit que de l'homme, ou de ce
que l'on assimile à l'homme : Ce prisonnier s'est éva-
dé; mon moineau s'est évadé ou échappé de laçage.
ÉVA
— HIST. xiv" s. Ilz seront hors de foy, d'espé-
rance et d'amour pour évader aux biens qui puent
[peuvent] ensuire de la grâce du Père, du Fils-et
du Saint Esprit, Jfodus, f° LXUI, verso. Ainsi appert
par ceste exemple que l'enfant, qui estoit jeune, sceut
celer et taire et évada [trouva une évasion], Ména-
gier,i, 8. I| xv" s. Lors suis-je esjoy de ton aise,
et prens plaisir en ce que tu évades les misères que
je seuffre chacun jour, ALAIN CHART. le Curial.
|| xvi" s. Il ordonna à son frère, qu'il allast environ-
ner le palais du roy, pour garder que personne
des serviteurs n'evadast, AMYOT, Public. 7. Les
subterfuges que cerchent ici les sorbonistes pour
évader ne les depeschent point, CALV. Instit. 642.
— ËTYM. Provenç. evagir; du latin evadere, aller
dehors, s'échapper, de e,etvadere,aller (voy.ra VAIS).
ÉVAGATION (é-va-ga-sion; en vers, de cinq
syllabes), s. f. Terme ascétique. Disposition qui fait
que l'esprit se détache de l'objet auquel il devrait se
fixer. Mon indifférence ne se fait que trop con-
naître dans toute ma conduite à l'égard du sacre-
ment de ce Dieu d'amour, dans les évagations de
mon esprit, dans mes tiédeurs, mes lâchetés, mes
ennuis en la présence de ce sacrement, BOURD.
Pensées, t. m, p. 261.
— SYN. ÉVAGATION, DIVAGATION. La divagation est
la disposition qui empêche l'esprit de se fixer à un ob-
jet quelconque; l'évagation, celle qui l'empêche de
se fixer à l'objet qui devrait l'arrêter.
— HIST. xvi" s. Evagation [action d'aller çà et là],
COTGRAVE.
— ÉTYM. Lat. evagationem, de evagari, de e, et
vagari, vaguer.
t ÉVALTONNER (S') (é-val-to-né), v. réfl. Prendre
un ton dégagé, s'émanciper. Un jeune homme éval-
tonné. M. de Breteuil a commencé à s'évaltonner;
il a parlé au roi devant le cardinal pour rétablir
l'ordre du tableau dans la promotion, G'ARGENS. Mttm.
t. m, p. 36. || Terme vieilli, ou du moins provincial.
— ËTYM. E pour es.... préfixe, et l'ancien franc.
valeton, jeune garçon, diminutif de valet, qui si-
gnifiait jeune homme (voy. VALET). Évaltomé, très-
usité en Lorraine, signifie évaporé, étourdi, et
quelquefois égaré, hagard.
t ÉVALUABLE (é-va-lu-a-bl'), adj. Qui peut être
évalué.
— ËTYM. Évaluer.
ÉVALUATION (é-va-lu-a-sion; en vers, de six
syllabes), s. f. Action d'évaluer. Le peu d'unifor-
mité dans les mesures met continuellement dans la
nécessité de faire des évaluations, CONDIL. Lang.
cale, i, 4 3.
— HIST. xvi" s. Escheant arpentement public,
gens experts sont députés pour faire l'évaluation
des propriétés, o. DE SERRES, 42.
— ÉTYM. Évaluer.
ÉVALUÉ, ÉE (é-va-lu-é, ée), part, passé. Dont
le prix est fixé à. Un cheval évalué à mille francs.
|| Dont la quantité est déterminée approximative-
ment. Attroupement évalué à dix mille personnes.
ÉVALUER (é-va-lu-é), j'évaluais, nous évaluions,
vous évaluiez; que j'évalue, que nous évaluions,
que vous évaluiez, v. a. || i" Estimer la valeur, le
prix d'une chose. C'est un calcul très-fautif que
d'évaluer toujours en argent les gains ou les pertes
des souverains; le degré de puissance qu'ils ont en
vue ne se compte point par les millions qu'on pos-
sède, i. J. ROUSS. Paix perpét. || 2° Fixer approxi-
mativement une quantité. La durée du phénomène
fut évaluée à cinq minutes. || 3° S'évaluer, v. réfl.
Être évalué. Cela ne se peut évaluer.
— ÊTYM. É pour es... préfixe, et value. L'ancienne
langue disait o»aiuer(BEAUM. xm, 24). On ne trouve
pas évaluer dans les anciens textes.
fÉVALVE (é-val-v'), adj. Terme de botanique.
Qui n'a point de valves. Péricarpe évalve.
— ÉTYM. É.... sans, et valve.
f ÉVANESCENT, ENTE (é-va-nè-ssan, ssan-t'),
adj. Terme didactique. Qui s'évanouit, s'efface,
disparaît. || Terme de botanique. Nectaire évanes-
cent, celui qui s'amoindrit à mesure que le fruit
se développe et qui finit par disparaître.
— ÉTYM. Lat. evanescere, de e, et vanus, vain,
t ÉVANGÉLIAIRE (é-van-jé-li-ê-r'), s. m. Livre
qui contient les évangiles lus ou chantés à chaque
messe et qu'on dit avoir été composé par saint Jé-
rôme. Parmi les livres que léguait aux frères mi-
neurs et aux frères prêcheurs le testament de saint
Louis, se trouvait un évangéliaire grec, envoyé au
roi, en 4 269, par l'empereur Michel Paléologue,
LE CLERC, Hist. litt. de la France, t. xxiv, p. 92.
— HIST. xrve s. Un evangelier et un epistolier de
grans volumes ou CANGE, evangeliarium.
EVA
— ÉTYM. Bas-lat. evangeliarium, de evangelitim,
évangile.
ÉVANGÉLIQUE (é-van-jé-li-k'), adj. || i" Qui ap-
partient, qui est conforme à l'Évangile. Mener une
vie évangélique. La loi évangélique, qui est une loi
de grâce, une loi d'amour et de liberté, BOURDAL.
Purif.de UYierge, Myst. t.' n, p. 4 77. Saint Justin
fut un des premiers philosophes qui embrassèrent
la doctrine évangélique, DIDER. Opin. des anc. phil.
(Jésus-Christ). || Il se dit aussi des personnes. Nous
ne voyons point de riches contents de leurs riches-
ses; et nous voyons des pauvres évangéliques con-
tents de leur pauvreté, BOURDAL'. Sur la récom-
pense des saints, Premier avent. Unissant sous les
lois d'une même profession ce qu'il avait assemblé
d'ouvriers évangéliques, FLÉCH. Panég. t. n, p. 2)2.
|| 2° Particulièrement. Qui est de la religion protes-
tante. Ministre évangélique. Les cantons évangé-
liques et les cantons catholiques de la Suisse.
|| Substantivement. Les évangéliques. Rien de plus
licencieux, rien de, plus séditieux tout ensemble,
rien enfin de moins évangélique que ces évangé-
liques prétendus, BOSS. Var. v, § 4 3.
— HIST. xv" s. Les estats de l'Empire qui sont
sous la confession d'Ausbourg, appeliez autrement
évangéliques, VILLEROY, Uém. t. vi, p. 7, dans
LACURNE.
— ÉTYM. Provenç. evangelic; espagn. et ital.
evangelico ; du latin evangelicus, de evangelium,
Évangile.
ÉVANGÉLIQCEMENT (é-van-jé-li-ke-man), adv.
D'une manière évangélique. Prêcher évangélique-
ment. C'est en cela même qu'on serait véritable-
ment, qu'on serait évangéliquement, qu'on serait
héroïquement sévère, BOURDAL. 3" ditn. après la
Pentecôte, Dominic. t. u, p. 369.
— ÉTYM. Évangélique, et le suffixe ment.
t ÉVANGÉLISATION (é-van-jé-li-za-sion), s. f.
La prédication de l'Évangile; ses effets.
— ÉTYM. Provenç. evangelisation, du lat. evan-
geliiare, évangéliser.
ÉVANGÉLISÉ, ÉE (é-van-jé-li-zé, zée), part, passé.
On jette les fondements d'un édifice sacré où les
pauvres sont évangélisés, où les petits trouvent le
pain qui nourrit l'âme, MASS. Villeroy.
ÉVANGÉLISER (é-van-jé-li-zé), v. a. Prêcher l'é-
vangile. Fonde-t-elle des hôpitaux? elle y joint des
missions, afin que les pauvres soient nourris et
évangélisés tout ensemble, FLÉCH. Aiguil. Ceux qui
évangélisent vos terres et vos vassaux, MASS. Car.
Parole de Dieu. || Absolument. Saint François Xavier
a évangélisé dans le Japon.
— HIST. XIII" s. Nostre sires donra la seue paroi»
[donnera sa parole] as evangelizanz, Psautier,
f°78.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. evangelifar ; ital.
evangelùzare ; du lat. evangelitare, de evange-
lium, Évangile.
fÉVANGÉLISME (é-van-jé-li-sm'), s. m. Néolo-
gisme. Caractère des enseignements évangéliques.
— ÉTYM.Voy. ÉVANGILE.
ËVANGÉLISTE (é-van-jé-li-sf), s. m. || i» Chacun
des quatre saints qui ont écrit les Évangiles. Les
quatre évangélistes. Qui a appris aux évangélisves
les qualités d'une âme véritablement héroïque, pour
la peindre si parfaitement en Jésus-Christ ? PASC.
Pensées, part, n, art. 40. Ut lorsqu'il est mort pour
nous sur le Calvaire, victime de l'univers, il a voulu
que le plus chéri de ses évangélistes remarquât qu'il
mourait spécialement pour sa nation, BOSS. le TeU
lier. || Évangélistes synoptiques, voy. SYNOPTIQUE.
|| 2° Prédicateur en général. Voici vos libérateurs,
et je donnerai à Jérusalem un évangéliste,sACi,i?iWe,
Isaïe, XLI, 27. || Fig. Je me contentais de connaître
l'erreur sans la réfuter, et la vérité sans m'en ren-
dre l'évangéliste, SCUDÉRI, Sur le Cid. || 3° Chez les
protestants, celui qui assiste le pasteur. || 4° Se di-
sait autrefois, au palais, du conseiller, qui tenait
l'inventaire d'un procès pendant que le rapporteur
lisait les pièces. Noailles ouvrit son sac, de colère,
en prit les pièces qu'il mit devant lui, et, tandis
qu'il rapportait, me voilà %à les feuilleter et à me
faire son évangéliste, ST-SIM. 440, 429. || Se di-
sait autrefois de celui qui, dans une compagnie,
était nommé pour être témoin et inspecteur d'un
scrutin. || Ces deux acceptions viennent sans doute
de ce que ce surveillant voyait si l'on disait vrai, si
l'on parlait en mots d'Évangile.
— HIST. XII" s. Et ceste chose fust li encomen-
cemenz de ses miracles, si cum dist li evvange-
listes, ST BERNARD, p. 653. || xiir* s. Evangelistre(
apostre, martyr et confesseur Por Jhesu Crit soffri-
rent de la mort la presseur, RDTEB. 4 36.
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