1522
ÉTÏ
i ÉTIQUE (é-ti-k'), adj. || 1° Ancien terme de mé-
decine. Qui est dans l'étisie. Devenir étique. Elle est
entièrement étique et desséchée, SÉV. < 4 9. Mon sang
est perdu, et je n'ai plus qu'à mourir étique, voilà
une de mes situations, VOLT. Lett. d'Ârgental,
8 nov. 1776. || Fièvre étique, fièvre habituelle qui
amaigrit le corps. On dit aujourd'hui fièvre hectique.
|| 2" Par extension, très-maigre. Corps, visage éti-
que. Une rosse étique. Avec son nez étique et sa
mourante mine, RÉGNIER, Sat. x. Les amants de ce
corps étique Disent qu'à son genou qui pique II faut
un bout comme aux fleurets, MAYNARD, dans MÉ-
NAGE. Je riais de le voir avec sa mine étique, Son
rabat jadis blanc et sa perruque antique, En lapins
de garenne ériger nos clapiers, BOIL. Sot. m. Sur
un lièvre flanqué de six poulets étiques Paraissaient
deux lapins, animaux domestiques,n>. tb.Voyez-vous
cette jeune femme étique? elle a entendu dire que,
lorsqu'on était maigre, on était obligé, en hon-
neur, d'avoir de l'esprit, VOISENON, Le sultan
Misapouf, OEuvres, t. v, p. 66, dans POUGENS.
|| Fig. Parmi tant de styles, il y en peut avoir
de trop enflés aussi bien que de trop bas; de trop
bouffis, comme de trop maigres et de trop étiques,
COSTAR, dans MÉNAGE, Rem.'
— HIST. XIII* s. Kle porroit faire Tourne devenir
etike et tesike [phtisique], ALEBRANT, f" 9. || xv" s.
Elle [l'eau] rend l'homme étique et pale et mor-
fondu, BASSEL. viil. || xvi« s. Les patiens ont une
fièvre lente, qui se tourne en étique, PARÉ, v, 21.
— ÉTYM. Le même que hectique, l'ancienne pro-
nonciation effaçant le c.
t ÉTIQUET (é-ti-kè), s. m. Petit bâton. Pressoir
à étiquet. || Terme de pêche. Espèce de filet.
— ÉTYM. Étiquet est le masculin d'étiquette et
signifie chose qu'on fixe; voy. ÉTIQUETTE à l'éty-
mologie.
ÉTIQUETÉ, ÊE (é-ti-ke-té, tée), part, passe'.
Des bocaux étiquetés. Il régnait tant dé bonne foi
que les sacs [d'argent], étiquetés et cachetés par
les banquiers, circulaient des années entières, sans
être ni comptés ni pesés, RAYNAL, Hist. phil. iv, 7.
|| Fig. Ce n'est pas un esprit inventeur, mais imita-
teur; il a toutes ses idées, toutes ses connaissances
classées, étiquetées.
ÉTIQUETER (è-ti-ke-té. La syllabe que prend un
accent grave, quand la syllabe qui suit est muette :
j'étiquete; j'étiqueterai), v. a. Marquer d'une éti-
quette. Étiqueter des papiers, des marchandises.
Les apothicaires étiquetent leurs fioles. [L'Escurial]
où les rois sont ensevelis dans des tombeaux pa-
reils, disposés en échelons, de sorte que toute
cette poussière est étiquetée et rangée en ordre
comme les curiosités d'un muséum, CHATEAUB. Ilin.
HI, 209.
— REM. C'est une anomalie regrettable d'écrire
f étiquete par un accent grave, et l'étiquette par deux
t, quand la prononciation est exactement la même.
— HIST. xvi* s. Etiqueter les témoins [donner
leurs noms par écrit], LAURIÈRE, Gloss. du droit fr.
— ÉTYM. Étiquette.
ÉTIQUETTE (é-ti-kè-f), s. f.\\ i° Petit écriteau
qu'on met sur des objets pour reconnaître ce qu'ils
sont. Ces flacons, ces paquets ont tous une étiquette.
Mettez une étiquette à chacun de ces paquets. || Note
qu'on met au bord d'un sac de pièces de monnaie,
pour marquer ce qu'il contient. || 2° Autrefois, petit
écriteau qu'on fixait sur un sac de procès, avec les
noms du demandeur, du défendeur, du procu-
reur, etc. || Fig. Juger, condamner sur l'étiquette
du sac, ou, simplement, sur l'étiquette, prononcer
à simple vue et sans examen. Sur l'étiquette du
sac, on peut fort bien juger que c'est un homme
de bon sens et de bon esprit, SÉV. Lett. à Bussy,
20 oct. <676. Sur l'étiquette hier je l'ai refusé net,
BOISSY, Impatient, m, 3. || 3° Terme d'ancienne
pratique. Placet qu'on remettait à l'huissier au com-
mencement de l'i >dience pour faire appeler une
affaire. j| Affiche que le sergent des criées apposait
à la porte des maisons saisies réellement. || 4" Céré-
monial de cour, Il n'y a point dans les couvents
d'austérités pareilles à celles auxquelles l'étiquette
de la cour assujettit les grands, MAINTENON, Lett.
à Mme de Brinon, t. n, p. 242, dans POUGENS.
Charles-Quint est occupé à régler les rangs et à for-
mer l'étiquette, VOLT. Moeurs, <24. Là du moins la
magnificence, l'abondance, les étiquettes qui com-
posent la fausse grandeur du trône, justifient en
quelque sorte la dissipation, RAYNAL, Hist. phil.
xn, H. Le code de l'étiquette a été jusqu'ici le feu
sacré des gens de cour et des ordres privilégiés; là
nation n'y doit pas mettre la même importance,
HIRÀBBAU, Collection, t. i, p. ieo. Le ministre,
ËTI
absorbé tout entier dans la contemplation de l'éti-
quette, des présentations, des tabourets, des pré-
séances, ne nous méprise pas, à proprement parler,
il nous ignore, p. L. COUR. Lett. vm. Il y eut [au
xvii* siècle] une tentative involontaire de répandre
[en écrivant l'histoire] sur tous les temps l'uniforme
étiquette de cette époque, VILLEMAIN, Littér. franc,
i8e siècle, 2* part. 4= leçon. || 5° Formes cérémo-
nieuses dont les particuliers usent entre eux. Tenir
à l'étiquette. Moquons-nous de l'étiquette Et du sot
qui l'inventa, MARMONTEL, Lue. se. 4. Il environne sa
femme d'étiquettes, et se gouverne ainsi que toute
sa maison par l'autorité de la coutume, BERN. DE
ST-PIERRE, Harm. liv. vi. L'amour, l'amitié, le vin
Vont égayer ce festin; Nargue de toute étiquette,
BÉRANG. B. vin et fillette. || Dtner d'étiquette, dîner
de cérémonie.|| Il se ditaussi des différentes formules
dont on se sert dans les lettres et dans les placets,
suivant les personnes auxquelles on s'adresse.
|| 6° Terme de pêche. Nom d'un" filet carré qu'on
attache au bout d'une longue perche, parce que,
proprement, l'étiquette est une perche.
— HIST. xiv* s. Comme le suppliant et plusieurs
autres eussent pris jeu aux grans billes à ferir en
l'estiquete [marque fixée à un pieu],-DU CANGE,
estaqua. || xv* s. Que nuls ne preignent logis sans
avoir l'etiquet [billet] de monseigneur le mareschal,
Ord. des ducs de Bourg, à la suite du journal de
Paris, an (468, p. 283, dans LACURNE. Vérité ne
quiert tardement ne demeure, mais veult qu'on
vienne tost à droit à l'estiquete, sans circumlocu-
tions, Hist. de la toison d'or, t. n, f" 2t4, dans
LACURNE. Le temps est vostre maintenant, pour bien
ou mal en faire ; mes il est si près de l'estiquette
que, se vous ne le tournez à bien, jamès n'y re-
couvrerez, G. CHASTEL. Chr. des d. de Bourg, m,
69. || xvi* s. Aux lieux où les monstres [revues] se
feroyent, où chacun serait logé par estiquettes [bil-
lets] et payerait la taxe qui serait faite, on sé-
journerait seulement huit ou dix jours, LANOUE, 280.
Les armes des bourgeois estoient envoiées à l'hostel
de ville, sur lesquelles estoit mise une estiquette et
marque, pour les rendre à ceux à qui elles appar-
tenoient, CONDÉ, Mémoires, p. 706.
— ÉTYM. Estiquete, signifiant proprement chose
fixée, est de même origine que l'italien stecco, pi-
quant, et d'un même radical que le Hainaut stique,
épée, le champenois sliquer, piquer dans, le wal-
lon stichi, piquer, et provient du germanique : fla-
mand, slikke, tige pointue, mot qui est celtique
aussi : gaélique, stic, un bâton. La série des
sens est marque, écriteau, et, par suite, ordre,
arrangement, d'où cérémonial. L'étymologie, pro-
posée par quelques-uns, est hic quasstio, c'est là
la question (mots inscrits sur les sacs à procès), ne
tient pas devant l'historique.
f ÉTIRABLE (é-ti-ra-bf), adj. Qui peut être étiré.
Les produits fondus étirables, aciers et fers plus ou
moins carbures, à l'état liquide, contiennent tou-
jours en dissolution des gaz saturés de carbone, CIZAN-
COURT, Âcad.dessc. Comptes rendus, t. LVII, p. 3t7.
f ÉTIRAGE (é-ti-ra-j'), s. m. Action d'étirer un
fil métallique. || Allongement des barres d'un métal.
|| Terme de filature. L'étirage du coton, action de
le faire passer sous les cylindres cannelés.
f ÉTIRE (é-ti-r), s. f. Terme de corroyeur. Cou-
teau à manche double employé dans les ateliers du
planage des peaux.
ÉTIRÉ, ÉE (é-ti-ré, rée)', part.passé. Dufer étiré.
ÉTIRER (é-ti-ré), v. a. || i°Terme de métallurgie.
Etendre, allonger. Etirer du fer. || Faire passer le
colon sous les cylindres cannelés. || Rendre les peaux
d'une épaisseur plus uniforme. || 2° S'étirer, v. réfl.
être étiré. Le fer s'étire au moyen d'un cylindre.
|| Populairement, s'étirer, étendre les membres
pour en ré.tablir la souplesse, quand on se repose ou
qu'on se réveille.
— HIST. xvi" s. Estirons, eslevons et grossissons
les qualitez humaines tant qu'il nous plaira; enfle
toy, pauvre homme, etencores, et encores, et en-
côres, MONT, II, 272. Estirant la peau avec des cor-
dons, CHARRON, Sagesse, p. 240, dans LACURNE.
— ÉTYM. t pour es.... préfixe, et tirer.
f ÉTIREUR (é-ti-reur), s. m. Celui qui pratique
l'étirage de l'or, de l'argent. Étireur d'or. On dit
aussi tireur d'or. Il Cylindre étireur ou, substanti-
vement, l'étireur, cylindre qui traite le fer devenu
malléable par le recuit.
— ÉTYM. Étirer.
ÉTISIE (é-ti-zie), s. f. Maladie qui amaigrit et
fait fondre le corps. Il est tombé en étisie. || État
d'émaciation extrême résultant de quelque maladie
chronique. Il Étisie n'est plus un terme de médecine.
ËTO
— ÉTYM. Voy. ÉTIQUE. La finale, qui est irrégulière,
provient sans doute d'une assimilation à phthisie.
fETNETTE (è-tnè-f), s. f. Pince qui sert à ar-
ranger le creuset dans le fourneau du fabricant de
laiton.
tde roches voisines des côtes et dangereuses pour 1;,
navigation. (| On dit aussi estoc.
f 2I ÉTOC (é-tok). Terme d'eaux et forêts. Abatagc
à blanc étoc, Revue des Deux-Mondes, t. xxv (1860),
p. 46B (voy. ESTOC).
t ÉTOCAGE (é-to-ka-j'), s. m. Terme de marine,
Sorte de cordage placé sur les étoqueresses.
ÉTOFFE (é-to-f), s./'.||i° Nom général des,tis-
sus de soie, de laine et d'autres matières dont on
fait des habits et des ameublements. Il était fort
obligeant, fort officieux; et, comme il se connais-
sait fort en étoffes, il en allait choisir de tous côtés,
les faisait apporter chez lui et en donnait à ses amis
pour de l'argent, MOL. Bourg, gent. iv, 6. L'étoffe
me sembla si belle que j'en ai voulu lever un habit
pour moi, n>. ib. n, 8. Je tâte votre habit ; l'étoffe en
est moelleuse, ID. Tart.w, 3. Ils [les Spartiates]
ne pouvaient s'imaginer que ce même homme [Alci-
biade] eût jamais eu chez lui de cuisinier, qu'il eut
porté de fines étoffes de Milet, ROLLIN, Hist. anc.
OEuvres, t. m, p. 644, dans POUGENS. || Fig. Ne
pas épargner, ne pas plaindre l'étoffe, employer
une 7lus grande quantité de matière qu'il ne fallait.
|| Eif un sens contraire , rogner sur l'étoffe.
il Tailler en pleine étoffe, se donner ses coudées
franeies, prendre autant qu'on veut, faire ce
qu'on veut. Vous taillerez en pleine étoffe; Vite
un cmgrès.... BÉRANG. Christophe. || Terme de
peint ire. Se dit des vêtements d'un portrait et
de ceux des figures d'un tableau de genre. Draperie
se dit pour les tableaux d'histoire. || 2" Se dit de
toutes les matières qui entrent dans la fabrication
des chapeaux. || Terme de mégissier. Solution de
sel marin et d'alun, dans laquelle on fait chauffer
les peaux jusqu'à ce qu'elles eh soient bien impré-
gnées.]! ^° Morceau d'acier commun dont lés coute-
liers forment les parties non tranchantes de leurs
ouvrages. |[Mélange d'étain et de plomb dont les
facteirs d'orgues font des tuyaux. || Composition à
l'usage des potiers d'étain. || 4° Fig. Matière, maté-
riaux, sujet. L'étoffe më manque quelquefois pour
remp ir mes lettres, SÉV. 446. Ce que vous me man-
dez est l'étoffe de dix épigrammes, m. 320. Je re-
touche la première édition [du Dictionnaire], j'y
fais des additions qu'il faut enchâsser le mieux
qu'on peut et lier avec la vieille étoffe, BAYLE, Lett.
à Marais, 27 sept. 4 700. || 5° Valeur et qualités des
perso mes et des choses. J'ai bien un avis d'autre
étoffe, RÉGNIER , Épit. 111. Le barbon rapporte
quantités d'histoires de pareille étoffe sur la foi de
Callis.hène, BALZ. le Barbon. Bourgeois, artisans
et autres gens de telle étoffe, D'ABLANCOURT, Lu-
cien, 1.1, dans RICHELET. Un sot n'a pas assez d'é-
toffe iour être bon, LAROCHEF. Réflex, 387. Nous
avons commencé la.Morale [les Essais de morale
de M. Nicole], c'est de la même étoffe que Pascal,
SÉV. 66. Il y a des gens d'une certaine étoffe ou d'un
certain caractère, avec qui il. ne faut jamais se
commettre, LA BRUY. V. Une femme qui fuit le
mondî en enrageant, Parce qu'on n'en veut plus,
et se croit philosophe, Qui veut être méchante et
n'en a pas l'étoffe, GRESSET, Méchant, iv, 9. || Il y
a en lui l'étoffe d'un grand écrivain, il est capable
de derenir grand écrivain, || Absolument. Ce qu'il
faut pour atteindre à un certain point. Il y a bien
des gms à qui l'étoffe manque, SÉV. 432. La gour-
mand se est le vice des coeurs qui n'ont, point d'é-
toffe, J. J. ROUSS. Ém. n. Il se chargea, s'il me
trouvîit de l'étoffe, de chercher à me placer, ID.
Conf. m. Leurs subtiles pensées , marquent. des
esprits sans étoffe, ID. Emile, iv. ||.Sé dit de la con-
dition, de la naissance. La maréchale de Rochefort
était d'une autre étoffe [que Mme de Vill.àrs] et de
la maison de Montmorency., ST-SIM.,3, 6j. || Être
de miice étoffe, être d'une condition ou d'une valeur
fort nédiocre. Ton oeil ne peut se. détacher, Philo-
sophe De mince étoffe, Du. vieux coq de .ton.vieux
cloche r, BÉRANG. Bohémiens. \\ 6° Au plur. .Terme
d'imprimerie. Proprement, le matériel d'une impri-
merie, et, par une extension naturelle,,l'intérêt que
l'impr meur en doit tirer et qu'il calcule en dehors
des p -ix de composition, de mise en, pages et de
tirage, etc.
— HIST. xra* s. Nus [nul] du mestier. devant dit na
puet ne ne doit ouvrer ymage ne cr.ucefiz, ne nula
autre ;hose appartenant à sainte Yglise, se il ne le
fait de sa propre estoffe, ou il ne le font li.un pu-
ÉTÏ
i ÉTIQUE (é-ti-k'), adj. || 1° Ancien terme de mé-
decine. Qui est dans l'étisie. Devenir étique. Elle est
entièrement étique et desséchée, SÉV. < 4 9. Mon sang
est perdu, et je n'ai plus qu'à mourir étique, voilà
une de mes situations, VOLT. Lett. d'Ârgental,
8 nov. 1776. || Fièvre étique, fièvre habituelle qui
amaigrit le corps. On dit aujourd'hui fièvre hectique.
|| 2" Par extension, très-maigre. Corps, visage éti-
que. Une rosse étique. Avec son nez étique et sa
mourante mine, RÉGNIER, Sat. x. Les amants de ce
corps étique Disent qu'à son genou qui pique II faut
un bout comme aux fleurets, MAYNARD, dans MÉ-
NAGE. Je riais de le voir avec sa mine étique, Son
rabat jadis blanc et sa perruque antique, En lapins
de garenne ériger nos clapiers, BOIL. Sot. m. Sur
un lièvre flanqué de six poulets étiques Paraissaient
deux lapins, animaux domestiques,n>. tb.Voyez-vous
cette jeune femme étique? elle a entendu dire que,
lorsqu'on était maigre, on était obligé, en hon-
neur, d'avoir de l'esprit, VOISENON, Le sultan
Misapouf, OEuvres, t. v, p. 66, dans POUGENS.
|| Fig. Parmi tant de styles, il y en peut avoir
de trop enflés aussi bien que de trop bas; de trop
bouffis, comme de trop maigres et de trop étiques,
COSTAR, dans MÉNAGE, Rem.'
— HIST. XIII* s. Kle porroit faire Tourne devenir
etike et tesike [phtisique], ALEBRANT, f" 9. || xv" s.
Elle [l'eau] rend l'homme étique et pale et mor-
fondu, BASSEL. viil. || xvi« s. Les patiens ont une
fièvre lente, qui se tourne en étique, PARÉ, v, 21.
— ÉTYM. Le même que hectique, l'ancienne pro-
nonciation effaçant le c.
t ÉTIQUET (é-ti-kè), s. m. Petit bâton. Pressoir
à étiquet. || Terme de pêche. Espèce de filet.
— ÉTYM. Étiquet est le masculin d'étiquette et
signifie chose qu'on fixe; voy. ÉTIQUETTE à l'éty-
mologie.
ÉTIQUETÉ, ÊE (é-ti-ke-té, tée), part, passe'.
Des bocaux étiquetés. Il régnait tant dé bonne foi
que les sacs [d'argent], étiquetés et cachetés par
les banquiers, circulaient des années entières, sans
être ni comptés ni pesés, RAYNAL, Hist. phil. iv, 7.
|| Fig. Ce n'est pas un esprit inventeur, mais imita-
teur; il a toutes ses idées, toutes ses connaissances
classées, étiquetées.
ÉTIQUETER (è-ti-ke-té. La syllabe que prend un
accent grave, quand la syllabe qui suit est muette :
j'étiquete; j'étiqueterai), v. a. Marquer d'une éti-
quette. Étiqueter des papiers, des marchandises.
Les apothicaires étiquetent leurs fioles. [L'Escurial]
où les rois sont ensevelis dans des tombeaux pa-
reils, disposés en échelons, de sorte que toute
cette poussière est étiquetée et rangée en ordre
comme les curiosités d'un muséum, CHATEAUB. Ilin.
HI, 209.
— REM. C'est une anomalie regrettable d'écrire
f étiquete par un accent grave, et l'étiquette par deux
t, quand la prononciation est exactement la même.
— HIST. xvi* s. Etiqueter les témoins [donner
leurs noms par écrit], LAURIÈRE, Gloss. du droit fr.
— ÉTYM. Étiquette.
ÉTIQUETTE (é-ti-kè-f), s. f.\\ i° Petit écriteau
qu'on met sur des objets pour reconnaître ce qu'ils
sont. Ces flacons, ces paquets ont tous une étiquette.
Mettez une étiquette à chacun de ces paquets. || Note
qu'on met au bord d'un sac de pièces de monnaie,
pour marquer ce qu'il contient. || 2° Autrefois, petit
écriteau qu'on fixait sur un sac de procès, avec les
noms du demandeur, du défendeur, du procu-
reur, etc. || Fig. Juger, condamner sur l'étiquette
du sac, ou, simplement, sur l'étiquette, prononcer
à simple vue et sans examen. Sur l'étiquette du
sac, on peut fort bien juger que c'est un homme
de bon sens et de bon esprit, SÉV. Lett. à Bussy,
20 oct. <676. Sur l'étiquette hier je l'ai refusé net,
BOISSY, Impatient, m, 3. || 3° Terme d'ancienne
pratique. Placet qu'on remettait à l'huissier au com-
mencement de l'i >dience pour faire appeler une
affaire. j| Affiche que le sergent des criées apposait
à la porte des maisons saisies réellement. || 4" Céré-
monial de cour, Il n'y a point dans les couvents
d'austérités pareilles à celles auxquelles l'étiquette
de la cour assujettit les grands, MAINTENON, Lett.
à Mme de Brinon, t. n, p. 242, dans POUGENS.
Charles-Quint est occupé à régler les rangs et à for-
mer l'étiquette, VOLT. Moeurs, <24. Là du moins la
magnificence, l'abondance, les étiquettes qui com-
posent la fausse grandeur du trône, justifient en
quelque sorte la dissipation, RAYNAL, Hist. phil.
xn, H. Le code de l'étiquette a été jusqu'ici le feu
sacré des gens de cour et des ordres privilégiés; là
nation n'y doit pas mettre la même importance,
HIRÀBBAU, Collection, t. i, p. ieo. Le ministre,
ËTI
absorbé tout entier dans la contemplation de l'éti-
quette, des présentations, des tabourets, des pré-
séances, ne nous méprise pas, à proprement parler,
il nous ignore, p. L. COUR. Lett. vm. Il y eut [au
xvii* siècle] une tentative involontaire de répandre
[en écrivant l'histoire] sur tous les temps l'uniforme
étiquette de cette époque, VILLEMAIN, Littér. franc,
i8e siècle, 2* part. 4= leçon. || 5° Formes cérémo-
nieuses dont les particuliers usent entre eux. Tenir
à l'étiquette. Moquons-nous de l'étiquette Et du sot
qui l'inventa, MARMONTEL, Lue. se. 4. Il environne sa
femme d'étiquettes, et se gouverne ainsi que toute
sa maison par l'autorité de la coutume, BERN. DE
ST-PIERRE, Harm. liv. vi. L'amour, l'amitié, le vin
Vont égayer ce festin; Nargue de toute étiquette,
BÉRANG. B. vin et fillette. || Dtner d'étiquette, dîner
de cérémonie.|| Il se ditaussi des différentes formules
dont on se sert dans les lettres et dans les placets,
suivant les personnes auxquelles on s'adresse.
|| 6° Terme de pêche. Nom d'un" filet carré qu'on
attache au bout d'une longue perche, parce que,
proprement, l'étiquette est une perche.
— HIST. xiv* s. Comme le suppliant et plusieurs
autres eussent pris jeu aux grans billes à ferir en
l'estiquete [marque fixée à un pieu],-DU CANGE,
estaqua. || xv* s. Que nuls ne preignent logis sans
avoir l'etiquet [billet] de monseigneur le mareschal,
Ord. des ducs de Bourg, à la suite du journal de
Paris, an (468, p. 283, dans LACURNE. Vérité ne
quiert tardement ne demeure, mais veult qu'on
vienne tost à droit à l'estiquete, sans circumlocu-
tions, Hist. de la toison d'or, t. n, f" 2t4, dans
LACURNE. Le temps est vostre maintenant, pour bien
ou mal en faire ; mes il est si près de l'estiquette
que, se vous ne le tournez à bien, jamès n'y re-
couvrerez, G. CHASTEL. Chr. des d. de Bourg, m,
69. || xvi* s. Aux lieux où les monstres [revues] se
feroyent, où chacun serait logé par estiquettes [bil-
lets] et payerait la taxe qui serait faite, on sé-
journerait seulement huit ou dix jours, LANOUE, 280.
Les armes des bourgeois estoient envoiées à l'hostel
de ville, sur lesquelles estoit mise une estiquette et
marque, pour les rendre à ceux à qui elles appar-
tenoient, CONDÉ, Mémoires, p. 706.
— ÉTYM. Estiquete, signifiant proprement chose
fixée, est de même origine que l'italien stecco, pi-
quant, et d'un même radical que le Hainaut stique,
épée, le champenois sliquer, piquer dans, le wal-
lon stichi, piquer, et provient du germanique : fla-
mand, slikke, tige pointue, mot qui est celtique
aussi : gaélique, stic, un bâton. La série des
sens est marque, écriteau, et, par suite, ordre,
arrangement, d'où cérémonial. L'étymologie, pro-
posée par quelques-uns, est hic quasstio, c'est là
la question (mots inscrits sur les sacs à procès), ne
tient pas devant l'historique.
f ÉTIRABLE (é-ti-ra-bf), adj. Qui peut être étiré.
Les produits fondus étirables, aciers et fers plus ou
moins carbures, à l'état liquide, contiennent tou-
jours en dissolution des gaz saturés de carbone, CIZAN-
COURT, Âcad.dessc. Comptes rendus, t. LVII, p. 3t7.
f ÉTIRAGE (é-ti-ra-j'), s. m. Action d'étirer un
fil métallique. || Allongement des barres d'un métal.
|| Terme de filature. L'étirage du coton, action de
le faire passer sous les cylindres cannelés.
f ÉTIRE (é-ti-r), s. f. Terme de corroyeur. Cou-
teau à manche double employé dans les ateliers du
planage des peaux.
ÉTIRÉ, ÉE (é-ti-ré, rée)', part.passé. Dufer étiré.
ÉTIRER (é-ti-ré), v. a. || i°Terme de métallurgie.
Etendre, allonger. Etirer du fer. || Faire passer le
colon sous les cylindres cannelés. || Rendre les peaux
d'une épaisseur plus uniforme. || 2° S'étirer, v. réfl.
être étiré. Le fer s'étire au moyen d'un cylindre.
|| Populairement, s'étirer, étendre les membres
pour en ré.tablir la souplesse, quand on se repose ou
qu'on se réveille.
— HIST. xvi" s. Estirons, eslevons et grossissons
les qualitez humaines tant qu'il nous plaira; enfle
toy, pauvre homme, etencores, et encores, et en-
côres, MONT, II, 272. Estirant la peau avec des cor-
dons, CHARRON, Sagesse, p. 240, dans LACURNE.
— ÉTYM. t pour es.... préfixe, et tirer.
f ÉTIREUR (é-ti-reur), s. m. Celui qui pratique
l'étirage de l'or, de l'argent. Étireur d'or. On dit
aussi tireur d'or. Il Cylindre étireur ou, substanti-
vement, l'étireur, cylindre qui traite le fer devenu
malléable par le recuit.
— ÉTYM. Étirer.
ÉTISIE (é-ti-zie), s. f. Maladie qui amaigrit et
fait fondre le corps. Il est tombé en étisie. || État
d'émaciation extrême résultant de quelque maladie
chronique. Il Étisie n'est plus un terme de médecine.
ËTO
— ÉTYM. Voy. ÉTIQUE. La finale, qui est irrégulière,
provient sans doute d'une assimilation à phthisie.
fETNETTE (è-tnè-f), s. f. Pince qui sert à ar-
ranger le creuset dans le fourneau du fabricant de
laiton.
t
navigation. (| On dit aussi estoc.
f 2I ÉTOC (é-tok). Terme d'eaux et forêts. Abatagc
à blanc étoc, Revue des Deux-Mondes, t. xxv (1860),
p. 46B (voy. ESTOC).
t ÉTOCAGE (é-to-ka-j'), s. m. Terme de marine,
Sorte de cordage placé sur les étoqueresses.
ÉTOFFE (é-to-f), s./'.||i° Nom général des,tis-
sus de soie, de laine et d'autres matières dont on
fait des habits et des ameublements. Il était fort
obligeant, fort officieux; et, comme il se connais-
sait fort en étoffes, il en allait choisir de tous côtés,
les faisait apporter chez lui et en donnait à ses amis
pour de l'argent, MOL. Bourg, gent. iv, 6. L'étoffe
me sembla si belle que j'en ai voulu lever un habit
pour moi, n>. ib. n, 8. Je tâte votre habit ; l'étoffe en
est moelleuse, ID. Tart.w, 3. Ils [les Spartiates]
ne pouvaient s'imaginer que ce même homme [Alci-
biade] eût jamais eu chez lui de cuisinier, qu'il eut
porté de fines étoffes de Milet, ROLLIN, Hist. anc.
OEuvres, t. m, p. 644, dans POUGENS. || Fig. Ne
pas épargner, ne pas plaindre l'étoffe, employer
une 7lus grande quantité de matière qu'il ne fallait.
|| Eif un sens contraire , rogner sur l'étoffe.
il Tailler en pleine étoffe, se donner ses coudées
franeies, prendre autant qu'on veut, faire ce
qu'on veut. Vous taillerez en pleine étoffe; Vite
un cmgrès.... BÉRANG. Christophe. || Terme de
peint ire. Se dit des vêtements d'un portrait et
de ceux des figures d'un tableau de genre. Draperie
se dit pour les tableaux d'histoire. || 2" Se dit de
toutes les matières qui entrent dans la fabrication
des chapeaux. || Terme de mégissier. Solution de
sel marin et d'alun, dans laquelle on fait chauffer
les peaux jusqu'à ce qu'elles eh soient bien impré-
gnées.]! ^° Morceau d'acier commun dont lés coute-
liers forment les parties non tranchantes de leurs
ouvrages. |[Mélange d'étain et de plomb dont les
facteirs d'orgues font des tuyaux. || Composition à
l'usage des potiers d'étain. || 4° Fig. Matière, maté-
riaux, sujet. L'étoffe më manque quelquefois pour
remp ir mes lettres, SÉV. 446. Ce que vous me man-
dez est l'étoffe de dix épigrammes, m. 320. Je re-
touche la première édition [du Dictionnaire], j'y
fais des additions qu'il faut enchâsser le mieux
qu'on peut et lier avec la vieille étoffe, BAYLE, Lett.
à Marais, 27 sept. 4 700. || 5° Valeur et qualités des
perso mes et des choses. J'ai bien un avis d'autre
étoffe, RÉGNIER , Épit. 111. Le barbon rapporte
quantités d'histoires de pareille étoffe sur la foi de
Callis.hène, BALZ. le Barbon. Bourgeois, artisans
et autres gens de telle étoffe, D'ABLANCOURT, Lu-
cien, 1.1, dans RICHELET. Un sot n'a pas assez d'é-
toffe iour être bon, LAROCHEF. Réflex, 387. Nous
avons commencé la.Morale [les Essais de morale
de M. Nicole], c'est de la même étoffe que Pascal,
SÉV. 66. Il y a des gens d'une certaine étoffe ou d'un
certain caractère, avec qui il. ne faut jamais se
commettre, LA BRUY. V. Une femme qui fuit le
mondî en enrageant, Parce qu'on n'en veut plus,
et se croit philosophe, Qui veut être méchante et
n'en a pas l'étoffe, GRESSET, Méchant, iv, 9. || Il y
a en lui l'étoffe d'un grand écrivain, il est capable
de derenir grand écrivain, || Absolument. Ce qu'il
faut pour atteindre à un certain point. Il y a bien
des gms à qui l'étoffe manque, SÉV. 432. La gour-
mand se est le vice des coeurs qui n'ont, point d'é-
toffe, J. J. ROUSS. Ém. n. Il se chargea, s'il me
trouvîit de l'étoffe, de chercher à me placer, ID.
Conf. m. Leurs subtiles pensées , marquent. des
esprits sans étoffe, ID. Emile, iv. ||.Sé dit de la con-
dition, de la naissance. La maréchale de Rochefort
était d'une autre étoffe [que Mme de Vill.àrs] et de
la maison de Montmorency., ST-SIM.,3, 6j. || Être
de miice étoffe, être d'une condition ou d'une valeur
fort nédiocre. Ton oeil ne peut se. détacher, Philo-
sophe De mince étoffe, Du. vieux coq de .ton.vieux
cloche r, BÉRANG. Bohémiens. \\ 6° Au plur. .Terme
d'imprimerie. Proprement, le matériel d'une impri-
merie, et, par une extension naturelle,,l'intérêt que
l'impr meur en doit tirer et qu'il calcule en dehors
des p -ix de composition, de mise en, pages et de
tirage, etc.
— HIST. xra* s. Nus [nul] du mestier. devant dit na
puet ne ne doit ouvrer ymage ne cr.ucefiz, ne nula
autre ;hose appartenant à sainte Yglise, se il ne le
fait de sa propre estoffe, ou il ne le font li.un pu-
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