Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 2 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5406698m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49511
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/12/2008
1492
ESP
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sans espérance, se dit d'un malade qu'on n'espère
plus conserver. Les médecins l'ont condamné, il
est sans espérance. || Être sans'espérance, se dit
aussi des personnes qui n'espèrent plus conserver
un malade. Notre ami ne passera pas la journée,
nous sommes sans espérance. || Au plur. Espérances
signifie ce que l'on attend au décès de quelque pa-
rent. Elle a dix mille écus de rente et des espé-
rances. || 2° Se dit pour la personne ou la chose sur
laquelle se fonde l'espérance. Voilà donc votre roi ,
votre unique espérance, RAC. Ath. iv, 3 Notre
écolier Qui, grimpant sans égard sur un arbre frui tier,
Gâtait jusqu'aux boutons, douce et frêle espérance,
LA FONT. Fabl. ix, 6. Je l'aurai fait passer [une
jeune fille] chez moi dès son enfance, Et j'en aurai
chéri la plus grande espérance, MOL. Éc.desfemm.
iv, \. || 3° Celle des trois vertus théologales par la-
quelle nous espérons posséder Dieu. || 4" Jeu de
l'espérance, espèce de jeu de dés.
— HIST. xi" s. Qui de morir nen orent espérance
[ne s'attendaient pas à mourir] , Ch. de Roi. cvm.
|| XII" s. Que tout [j'] i met mon cuer et m'esperance,
Cou-ci, xi. Mis Deus [mon Dieu], ma force, en lui
est ma speranche ; il est mis escudz e ma salveted,
Rois, p. 206. || xm"' s et n'avoisnt esperanche
que jamais fussent délivrés, Chr. de Rains, p. -100.
L espérance où tu m'as mis par la promesse de l'a-
venement ton fil, Psautier, f° -H8. ||xv« s. J'ai es-
pérance que ceux qui le liront.... COMM. Prol. Folle
espérance déçoit l'homme, LERODX DE LINCY, Prov.
t. il, p. 300. ]| xvi° s. L'espérance qu'ils concevoient,
que.... AMÏOT, Philop. 18.
— ÉTYM. Espérant, part, présent d'espérer ; pro-
venç. esperansa; espagn. esperansa; ital. speransa.
f ESPÉRANT, ANTE (è-spé-ran, ran-t'), adj. Qui
espère. On y verra [dans des articles sur Hernani]
le vrai degré de chaleur des esprits ; rien ne rend
mieux le surcroît et le tumulte de sentiment qu'é-
prouvait sincèrement alors toute une jeunesse espé-
rante et enthousiaste, STE-BEDVE, Revue des Deux-
Mondes, iS mai 4 863, p. 308.
ESPÉRÉ, ÉE(è-spé-ré, rée), part, passé. Un bon-
heur longtemps espéré. Des récompenses espérées.
ESPÉRER (è-spé-ré. L'accent aigu se change en
accent grave, quand la syllabe qui suit est muette :
j'espère, excepté au futur et au conditionnel: j'es-
pérerai, j'espérerais), v. a. || 1° Attendre un bien
qu'on désire et que l'on entrevoit comme probable.
On doit tout espérer d'un monarque si juste, BOIL.
Sat. i. J'avais espéré que Monseigneur achèverait la
campagne, ST SIM. 2, 38. Je lui fais espérer la grâce
de Séide, VOLT. Fanât, v, i. Lève-toi, cher appui
qu'espérait ma vieillesse, ID. Brut, v, 7. || Espérer
avec de, et un infinitif. J'espérais d'avoir de quoi te
satisfaire et répondre à tes dernières lettres, PASC.
Lett. Jacqueline, 26 janv. J64S. Il espéra de conten-
ter son ambition, BOSS. Hist. i, 8. Hélas ! puis-je es-
pérer de vous revoir encore? RAC. Brit. n, 6. J'es-
pérais de verser mon sang après mes larmes, m.
Bérén. i, 4. Que pouvez-vous offrir à l'Eglise dont
elle puisse espérer de faire quelque usage pour la
gloire de Jésus-Christ et le salut de ses enfants?
MASS. Conf. Vocat. i. Ils espèrent de jouir d'un pa-
radis où ils goûteront mille délices, MONTÈSQ. Lett.
pers. 36. || Espérer avec un infinitif, sans préposi-
tion. J'espérais y régner sans effroi; Moines, abbés,
prieurs, tout s'arme contre moi, BOIL. Lutr. n. Il
espère revivre en sa postérité, RAC. Esth. n, o.
Il 2° Espérer quelqu'un, espérer sa venue, sa pré-
sence. Je lis, je me promène, je vous espère; gardez-
vous de me plaindre, SÉV. 306. || 3° Absolument. Es-
pérez et prenez courage. Il n'y a point d'homme
plus aisé à mener qu'un homme qui espère ; il aide
à la tromperie, BOSS. Pensées chrét. 24. Après cinq
ans d'amour et d'espoir superflus Je pars fidèle en-
cor, quand je n'espère plus, RAC. Bérén. i. 2.' Il
n'y a guère de personnes à qui il n'en coûte cher
pour avoir trop espéré, FÉN. Éduc. filles, <2. S'il
pouvait se montrer, j'espérerais encore, VOLT.
Tancr. i, 6. || Espérer en, avoir confiance. Espère
en ton courage, espère en ma promesse, CORN.
Cid, v, 8 Dieu veut qu'on espère en son soin
paternel, RAC. Ath. i, 2. Souvenez-vous d'un fils
qui n'espère qu'en vous, ID. Phèd. il, 6. En l'appui
de Jéhu pourriez-vous espérer? ID. ni, 6. || Espérer
à. N'espérons plus, mon âme, aux promesses du
inonde, MALH: I, 3. Mais espérez au ciel qui vous
a fait si belle, ROTSOU, St Genest, i, i. Mais j'es-
père aux bontés qu'une autre aura pour moi, MOL.
Tart. il, 4. 11 faut espérer à sa grande jeunesse,
SÉV. -H4. J'espère au changement de climat, ID.
662. Pour moi j'espère à M. de Grignau, ID. Lett.
a nov, <670, On espère à ce bienheureux héritage,
BOSS. T'ar. 3. || Espérer de , avec une personne pour
régime. Ceux de qui j'espérais sont tous mes enne-
mis, VOLT. Irène, iv, 5. [j Espérer bien de, avec un
nom de chose pour régime, avoir bonne espérance
qu'une chose se fera. Saint Ambroise, que le jeune
empereur avait mandé pour recevoir de lui le bap-
tême, déplora sa perte [il avait été tué avant d'être
baptisé] et espéra bien de son salut, BOSS. Hist. i, a.
— REM. 1. Après espérer, le que régit le futur
quand la phrase est affirmative, et le subjonctif
quand elle est négative ou interrogative : J'espère
que vous le ferez; je n'espère pas que vous le fas-
siez; espériez-vous que je le fisse? Cependant, dans
la phrase interrogative, on peut mettre aussi U;
futur : Espérez-vous que je le fasse ou que je le fe-
rai? || 2. Quand espérer est à l'imparfait ou au
plus-que-parfait, c'est non du futur, mais du condi-
tionnel, que l'on se sert : J'espérais qu'il viendrait;
j'avais espéré qu'il serait venu. || 3. Des grammai-
riens ont condamné espérer avec le présent. Ce-
pendant ce verbe, présentant seulement l'idée d'une
chose douteuse, peut être suivi d'un verbe au pré-
sent ou au passé : J'espère qu'il travaille; j'avais
espéré qu'il travaillait. J'espère que Pauline se porte
bien, SÉV. dans GIRAULT-DUVIVIER. J'espère Que le
vin opère; Oui tout est bien même en prison, BÉ-
RAKG. Guérison. || 4. Espérer, en Picardie et dans
tout l'Ouest, a simplement le sens d'attendre : J'es-
père la diligence.
— HIST. xi" s. Danz Alexis entrât en une nef,
Ourent [ils eurent] lur vent, laisent curre par mer;
An dreit Taison espeirent arriver, St Alexis, xxxix.
|| xiic s. Tu es escuz à tous ces qui espeirent eu tei,
Bois, 208. Et s'il vous plaist à oïr ma prière, Ainsi com
je l'espoir, Coud, xvm. || xm" s. La teue [ta] misé-
ricorde soit faite seur nos, si corne nos espérâmes
en toi, Psautier, f° ist. || xv" s. Ceux dont il es-
peroit à avoir profit, FROISS. I, I, 75. J'espoire bien
que demain nous aurons besogne [paroles de Phi-
lippe d'Artevelle aux capitaines flamands], ID. II,
il,-181. Pour la joie qu'elle eut que son mari n'es-
toit point si mal ne si dévoyé qu'elle esperoit [crai-
gnait], LOUIS xi, Nouv. LIX. H xvi" s. Celuy qui se
treuve en ce danger ne doibt pas beaucoup espérer
ny de s* force ny de sa vigilance, MONT, I, 33. J'es-
père que nous en quitterons l'usage, ID. I, 362.
Lorsqu'aprez une longue queste la beste vient à se
présenter où nous l'espérions le moins, ID. II, 127.
On ne doibt point défendre aux gens de bien d'es-
pérer honneur de leurs vertueux faicts, AMYOT,
Préf. vi, 32. Joyeux de ceste prospérité non espérée,
ID. Timol. \t Ne jamais l'homme heureux n'es-
père De se voir tomber en meschef, Sinon alors que
la misère Desjà lui pend dessus le chef, RONS. 409.
— ÉTYM. "Wallon, espérer, attendre; Berry et
normand, espérer, attendre: il espère à chaque in-
stant la fièvre; provenç. et espagn. esperar; ital.
sperare; du latin sperare.
ESPIÈGLE (è-spiè-gl'), adj. || i" Vif et malicieux
sans méchanceté. Un enfant espiègle. Bon plaisant,
d'un sel fin dans son sérieux ironique, et plus es-
piègle que malin, MARMONTEL, Mém. iv. |] 2° Substan-
tivement. Un espiègle. Agathe, la plus jolie petite
espiègle que l'amour eût formée, ne perdit pas un
mot de cet entretien, m. Contes moraux, Connaiss.
Eh bien, espiègle, vous n'applaudissez pas? BEAU-
MARCHAIS, Mar. de Fig. i, 10.
— ETYM. Wallon, spièk; de l'allemand Eulen-
spiegel, proprement miroir de chouette, de Eule,
chouette, et Spiegel, miroir. Ménage a dit : a Un Al-
lemand du pays de Saxe, nommé Till Ulespiegle, qui
vivait vers 1480, était un homme célèbre en petites
fourberies ingénieuses. Sa vie ayant été composée
en allemand, on,a appelé de son nom un fourbe in-
génieux. Ce mot a passé ensuite en France, dans la
même signification; cette vie ayant été traduite et
imprimée avec ce titre: Histoire joyeuse et récréa-
tive de Till Ulespiegle, lequel par aucunes fallaces
ne se laissa surprendre ne tromper. » On remar-
quera que l'allemand Spiegel, miroir, est le latin
spéculum, d'où le provençal espelh; espagn. es-
pejo; ital. specchio.
ESPIÈGLERIE ( è-spiè-gle-rie), s. f. Tour d'es-
piègle. Mme des Ursins, embarrassée de l'éclat de
la retraite des deux cardinaux, fit une vraie espiè-
glerie; ce fut une nouvelle feinte, ST-SIM. 126, 139.
Mes tours ne me semblaient que des espiègleries et
n'étaient pas autre chose, J. J. ROOSS. Confess. I.
— ETYM. Espiègle; wallon, spiekreie.
fESPIGNETTE (è-spi-gnè-t'), s, f. Un des noms
vulgaires de la clavaire coralloïde (champignon),
nommée vulgairement aussi petite clavaire, barbe
de bouc.
t ESPINÇOIR (è-spin-soir), s. m. Marteau de pa-
veur.
ESPINGOLE (è-spin-go-1'), s.f. Espèce de fusil
court, à canon évasé en trompe, qu'on charge de
plusieurs balles; quelquefois le canon est en cuivre.
Elle se charge plus facilement que les autres armes
à feu, à cause de la forme du canon, mais elle re-
pousse beaucoup, ce qu'on attribue à l'évaseinent
de la bouche, LEGOARANT.
— ÉTYM. Le même que espringale.
ESPION, ONNE (è-spion, spio-n' ; en vers, de trois
syllabes), s. m. et f. || i" Celui qui se .glisse dans le
camp ennemi pour surprendre les desseins des chefs.
Quand on prend un espion, on le fusillepresque tou-
jours. || Un espion double, un espion qui sert les
deux partis. || Fig. Il ne dépensé guère en espions,
se dit d'un homme fort mal informé des affaires du
monde. || Fig. et familièrement. Tromper l'espion,
tenir un langage, une conduite propre à abuser sur
nos desseins ceux qui surveillent nos démarches.
|| 2° Personne de la police, chargée d'épier la con-
duite et les projets des personnes en état de suspi-
cion. J'exerce en cette occasion Un plus noble mé-
tier que celui d'espion, MAIRET, Solim. i, 2. Mme
d'Ëpinette, concubine en titre d'Ondedei et es-
pionne avérée de Mazarin, RETZ, t. n, liv. m, p. 94,
danspouGENS. || 3" Celui, celle qui surveille par in-
térêt ou par curiosité les actions d'autrui. Infidèle
espionne et mauvaise interprète , TRISTAN , Ma-
rianne, v, l. Et de tous les emplois le plus lâche
aujourd'hui Est d'être l'espion des paroles d'autrui,
BOURSAULT, Ésope à la cour, i, 6. Tous les esclaves
des rois et des reines sont autant d'espions de leurs
coeurs, VOLT. Zadig, 8. || En bonne part. Aussitôt
M. Colbert, qui avait des espions pour découvrir le
mérite caché ou naissant, déterra M. Rolle dans
l'extrême obscurité où il vivait, FONTEN. Rolle.
11 4° Merle d'Afrique très-rusé.
— HIST. XVIe s. Ses espions luy avoyent dénoncé
que Quaresmeprenant, leur anticque ennemy, estoyt
en terre descendu, RAB. Pant. iv, 42. La roine-
mere entretenant à sa suitte 26 espions, D'AUB.
Hist. n, 177. Il sçeut bien les rendre espions dou-
bles, et se servir de ses ennemis, in. ib. n, 1S4.
Cette espionne avertit et pressa son mari et ses
compagnons, ID. Hist. n, 60. Ce que yoyans, les
espions de Nicoclès furent abusez, AMYOT, Arat. 7,
— ÉTYM. Épier; génev. èpion; espagn. espion;
ital. spione. L'ancienne langue disait espie.
ESPIONNAGE (è-spio-na-j'; en vers, de quatre
syllabes), s.m. Action d'espionner; métier d'espion.
L'espionnage serait peut-être tolérable s'il pouvait être
exercé par d'honnêtes gens, MONTESQ! Esp. xn, 23.
— HIST. xvie s. Nonobstant toutes les rigueurs,
aguets et espionnaiges des deux frères, CARLOIX,
vm, 16.
— ÉTYM. Espionner.
ESPIONNÉ, ÉE (è-spio-né,i née),' part, passé.
Espionné par la police.
f ESPIONNEMENT (è-spio-ne-man; en vers, de
cinq syllabes), s. m. Action d'espionner.
— HIST. xvi° s. Espionnement, COTGRAVE.
— ÉTYM. Espionner.
ESPIONNER (è-spio-né; en vers, de quatre syl-
labes), v. a. Observer quelqu'un, ses actions, ses
discours en espion. Ses ennemis l'espionnaient.
|| Absolument. C'est un vilain métier que d espion-
ner. || S'espionner, v.réfl. S'observer l'un l'autre en
espions. Us se sont espionnés longtemps.
— SYN. ÉPIER, ESPIONNER. Ces deux mots ont
même radical, espionner n'étant qu'un allongement
de espier. Espionner c'est proprement faire l'espion,
tandis que épier ne contient que l'idée de l'observa-
tion secrète. Espionner les démarches de quelqu'un,
c'est les observer secrètement pour en user en es-
pion; les épier, c'est aussi les observer secrètement,
mais dans des intentions qui peuvent ne pas avoir
le caractère de l'espionnage.
— HIST. xvi" s. Ouy certainement, luy respon-
dit-il, je suis espie voirement, qui suis venu pour
espionner ton imprudence et ta folie, AMYOT, Com-
ment discerner le fiait, de l'ami, 62.
— ÉTYM. Espion; génev. épionner.
ESPLANADE (è-spla-na-d'), s. f. || 1° Terme de
fortification. Espace uni ou terre-plein, qui s'étend
depuis le glacis d'une citadelle jusqu'aux premières
maisons de la ville. || Zone de servitude qui s'étend
à 260 mètres d'une place ou d'un poste militaire.
|| Le parquet même, corridor ou chemin couvert,
où s'établissent les assiégés pour inquiéter les tra-
vailleurs ennemis, protéger les sorties, etc. || 2"Es-
pace uni et découvert devant un grand édifice. L'es
planade des Invalides. |j 3° Lieu plus ou moins élevé
ESP
ESP
ESP
sans espérance, se dit d'un malade qu'on n'espère
plus conserver. Les médecins l'ont condamné, il
est sans espérance. || Être sans'espérance, se dit
aussi des personnes qui n'espèrent plus conserver
un malade. Notre ami ne passera pas la journée,
nous sommes sans espérance. || Au plur. Espérances
signifie ce que l'on attend au décès de quelque pa-
rent. Elle a dix mille écus de rente et des espé-
rances. || 2° Se dit pour la personne ou la chose sur
laquelle se fonde l'espérance. Voilà donc votre roi ,
votre unique espérance, RAC. Ath. iv, 3 Notre
écolier Qui, grimpant sans égard sur un arbre frui tier,
Gâtait jusqu'aux boutons, douce et frêle espérance,
LA FONT. Fabl. ix, 6. Je l'aurai fait passer [une
jeune fille] chez moi dès son enfance, Et j'en aurai
chéri la plus grande espérance, MOL. Éc.desfemm.
iv, \. || 3° Celle des trois vertus théologales par la-
quelle nous espérons posséder Dieu. || 4" Jeu de
l'espérance, espèce de jeu de dés.
— HIST. xi" s. Qui de morir nen orent espérance
[ne s'attendaient pas à mourir] , Ch. de Roi. cvm.
|| XII" s. Que tout [j'] i met mon cuer et m'esperance,
Cou-ci, xi. Mis Deus [mon Dieu], ma force, en lui
est ma speranche ; il est mis escudz e ma salveted,
Rois, p. 206. || xm"' s et n'avoisnt esperanche
que jamais fussent délivrés, Chr. de Rains, p. -100.
L espérance où tu m'as mis par la promesse de l'a-
venement ton fil, Psautier, f° -H8. ||xv« s. J'ai es-
pérance que ceux qui le liront.... COMM. Prol. Folle
espérance déçoit l'homme, LERODX DE LINCY, Prov.
t. il, p. 300. ]| xvi° s. L'espérance qu'ils concevoient,
que.... AMÏOT, Philop. 18.
— ÉTYM. Espérant, part, présent d'espérer ; pro-
venç. esperansa; espagn. esperansa; ital. speransa.
f ESPÉRANT, ANTE (è-spé-ran, ran-t'), adj. Qui
espère. On y verra [dans des articles sur Hernani]
le vrai degré de chaleur des esprits ; rien ne rend
mieux le surcroît et le tumulte de sentiment qu'é-
prouvait sincèrement alors toute une jeunesse espé-
rante et enthousiaste, STE-BEDVE, Revue des Deux-
Mondes, iS mai 4 863, p. 308.
ESPÉRÉ, ÉE(è-spé-ré, rée), part, passé. Un bon-
heur longtemps espéré. Des récompenses espérées.
ESPÉRER (è-spé-ré. L'accent aigu se change en
accent grave, quand la syllabe qui suit est muette :
j'espère, excepté au futur et au conditionnel: j'es-
pérerai, j'espérerais), v. a. || 1° Attendre un bien
qu'on désire et que l'on entrevoit comme probable.
On doit tout espérer d'un monarque si juste, BOIL.
Sat. i. J'avais espéré que Monseigneur achèverait la
campagne, ST SIM. 2, 38. Je lui fais espérer la grâce
de Séide, VOLT. Fanât, v, i. Lève-toi, cher appui
qu'espérait ma vieillesse, ID. Brut, v, 7. || Espérer
avec de, et un infinitif. J'espérais d'avoir de quoi te
satisfaire et répondre à tes dernières lettres, PASC.
Lett. Jacqueline, 26 janv. J64S. Il espéra de conten-
ter son ambition, BOSS. Hist. i, 8. Hélas ! puis-je es-
pérer de vous revoir encore? RAC. Brit. n, 6. J'es-
pérais de verser mon sang après mes larmes, m.
Bérén. i, 4. Que pouvez-vous offrir à l'Eglise dont
elle puisse espérer de faire quelque usage pour la
gloire de Jésus-Christ et le salut de ses enfants?
MASS. Conf. Vocat. i. Ils espèrent de jouir d'un pa-
radis où ils goûteront mille délices, MONTÈSQ. Lett.
pers. 36. || Espérer avec un infinitif, sans préposi-
tion. J'espérais y régner sans effroi; Moines, abbés,
prieurs, tout s'arme contre moi, BOIL. Lutr. n. Il
espère revivre en sa postérité, RAC. Esth. n, o.
Il 2° Espérer quelqu'un, espérer sa venue, sa pré-
sence. Je lis, je me promène, je vous espère; gardez-
vous de me plaindre, SÉV. 306. || 3° Absolument. Es-
pérez et prenez courage. Il n'y a point d'homme
plus aisé à mener qu'un homme qui espère ; il aide
à la tromperie, BOSS. Pensées chrét. 24. Après cinq
ans d'amour et d'espoir superflus Je pars fidèle en-
cor, quand je n'espère plus, RAC. Bérén. i. 2.' Il
n'y a guère de personnes à qui il n'en coûte cher
pour avoir trop espéré, FÉN. Éduc. filles, <2. S'il
pouvait se montrer, j'espérerais encore, VOLT.
Tancr. i, 6. || Espérer en, avoir confiance. Espère
en ton courage, espère en ma promesse, CORN.
Cid, v, 8 Dieu veut qu'on espère en son soin
paternel, RAC. Ath. i, 2. Souvenez-vous d'un fils
qui n'espère qu'en vous, ID. Phèd. il, 6. En l'appui
de Jéhu pourriez-vous espérer? ID. ni, 6. || Espérer
à. N'espérons plus, mon âme, aux promesses du
inonde, MALH: I, 3. Mais espérez au ciel qui vous
a fait si belle, ROTSOU, St Genest, i, i. Mais j'es-
père aux bontés qu'une autre aura pour moi, MOL.
Tart. il, 4. 11 faut espérer à sa grande jeunesse,
SÉV. -H4. J'espère au changement de climat, ID.
662. Pour moi j'espère à M. de Grignau, ID. Lett.
a nov, <670, On espère à ce bienheureux héritage,
BOSS. T'ar. 3. || Espérer de , avec une personne pour
régime. Ceux de qui j'espérais sont tous mes enne-
mis, VOLT. Irène, iv, 5. [j Espérer bien de, avec un
nom de chose pour régime, avoir bonne espérance
qu'une chose se fera. Saint Ambroise, que le jeune
empereur avait mandé pour recevoir de lui le bap-
tême, déplora sa perte [il avait été tué avant d'être
baptisé] et espéra bien de son salut, BOSS. Hist. i, a.
— REM. 1. Après espérer, le que régit le futur
quand la phrase est affirmative, et le subjonctif
quand elle est négative ou interrogative : J'espère
que vous le ferez; je n'espère pas que vous le fas-
siez; espériez-vous que je le fisse? Cependant, dans
la phrase interrogative, on peut mettre aussi U;
futur : Espérez-vous que je le fasse ou que je le fe-
rai? || 2. Quand espérer est à l'imparfait ou au
plus-que-parfait, c'est non du futur, mais du condi-
tionnel, que l'on se sert : J'espérais qu'il viendrait;
j'avais espéré qu'il serait venu. || 3. Des grammai-
riens ont condamné espérer avec le présent. Ce-
pendant ce verbe, présentant seulement l'idée d'une
chose douteuse, peut être suivi d'un verbe au pré-
sent ou au passé : J'espère qu'il travaille; j'avais
espéré qu'il travaillait. J'espère que Pauline se porte
bien, SÉV. dans GIRAULT-DUVIVIER. J'espère Que le
vin opère; Oui tout est bien même en prison, BÉ-
RAKG. Guérison. || 4. Espérer, en Picardie et dans
tout l'Ouest, a simplement le sens d'attendre : J'es-
père la diligence.
— HIST. xi" s. Danz Alexis entrât en une nef,
Ourent [ils eurent] lur vent, laisent curre par mer;
An dreit Taison espeirent arriver, St Alexis, xxxix.
|| xiic s. Tu es escuz à tous ces qui espeirent eu tei,
Bois, 208. Et s'il vous plaist à oïr ma prière, Ainsi com
je l'espoir, Coud, xvm. || xm" s. La teue [ta] misé-
ricorde soit faite seur nos, si corne nos espérâmes
en toi, Psautier, f° ist. || xv" s. Ceux dont il es-
peroit à avoir profit, FROISS. I, I, 75. J'espoire bien
que demain nous aurons besogne [paroles de Phi-
lippe d'Artevelle aux capitaines flamands], ID. II,
il,-181. Pour la joie qu'elle eut que son mari n'es-
toit point si mal ne si dévoyé qu'elle esperoit [crai-
gnait], LOUIS xi, Nouv. LIX. H xvi" s. Celuy qui se
treuve en ce danger ne doibt pas beaucoup espérer
ny de s* force ny de sa vigilance, MONT, I, 33. J'es-
père que nous en quitterons l'usage, ID. I, 362.
Lorsqu'aprez une longue queste la beste vient à se
présenter où nous l'espérions le moins, ID. II, 127.
On ne doibt point défendre aux gens de bien d'es-
pérer honneur de leurs vertueux faicts, AMYOT,
Préf. vi, 32. Joyeux de ceste prospérité non espérée,
ID. Timol. \t Ne jamais l'homme heureux n'es-
père De se voir tomber en meschef, Sinon alors que
la misère Desjà lui pend dessus le chef, RONS. 409.
— ÉTYM. "Wallon, espérer, attendre; Berry et
normand, espérer, attendre: il espère à chaque in-
stant la fièvre; provenç. et espagn. esperar; ital.
sperare; du latin sperare.
ESPIÈGLE (è-spiè-gl'), adj. || i" Vif et malicieux
sans méchanceté. Un enfant espiègle. Bon plaisant,
d'un sel fin dans son sérieux ironique, et plus es-
piègle que malin, MARMONTEL, Mém. iv. |] 2° Substan-
tivement. Un espiègle. Agathe, la plus jolie petite
espiègle que l'amour eût formée, ne perdit pas un
mot de cet entretien, m. Contes moraux, Connaiss.
Eh bien, espiègle, vous n'applaudissez pas? BEAU-
MARCHAIS, Mar. de Fig. i, 10.
— ETYM. Wallon, spièk; de l'allemand Eulen-
spiegel, proprement miroir de chouette, de Eule,
chouette, et Spiegel, miroir. Ménage a dit : a Un Al-
lemand du pays de Saxe, nommé Till Ulespiegle, qui
vivait vers 1480, était un homme célèbre en petites
fourberies ingénieuses. Sa vie ayant été composée
en allemand, on,a appelé de son nom un fourbe in-
génieux. Ce mot a passé ensuite en France, dans la
même signification; cette vie ayant été traduite et
imprimée avec ce titre: Histoire joyeuse et récréa-
tive de Till Ulespiegle, lequel par aucunes fallaces
ne se laissa surprendre ne tromper. » On remar-
quera que l'allemand Spiegel, miroir, est le latin
spéculum, d'où le provençal espelh; espagn. es-
pejo; ital. specchio.
ESPIÈGLERIE ( è-spiè-gle-rie), s. f. Tour d'es-
piègle. Mme des Ursins, embarrassée de l'éclat de
la retraite des deux cardinaux, fit une vraie espiè-
glerie; ce fut une nouvelle feinte, ST-SIM. 126, 139.
Mes tours ne me semblaient que des espiègleries et
n'étaient pas autre chose, J. J. ROOSS. Confess. I.
— ETYM. Espiègle; wallon, spiekreie.
fESPIGNETTE (è-spi-gnè-t'), s, f. Un des noms
vulgaires de la clavaire coralloïde (champignon),
nommée vulgairement aussi petite clavaire, barbe
de bouc.
t ESPINÇOIR (è-spin-soir), s. m. Marteau de pa-
veur.
ESPINGOLE (è-spin-go-1'), s.f. Espèce de fusil
court, à canon évasé en trompe, qu'on charge de
plusieurs balles; quelquefois le canon est en cuivre.
Elle se charge plus facilement que les autres armes
à feu, à cause de la forme du canon, mais elle re-
pousse beaucoup, ce qu'on attribue à l'évaseinent
de la bouche, LEGOARANT.
— ÉTYM. Le même que espringale.
ESPION, ONNE (è-spion, spio-n' ; en vers, de trois
syllabes), s. m. et f. || i" Celui qui se .glisse dans le
camp ennemi pour surprendre les desseins des chefs.
Quand on prend un espion, on le fusillepresque tou-
jours. || Un espion double, un espion qui sert les
deux partis. || Fig. Il ne dépensé guère en espions,
se dit d'un homme fort mal informé des affaires du
monde. || Fig. et familièrement. Tromper l'espion,
tenir un langage, une conduite propre à abuser sur
nos desseins ceux qui surveillent nos démarches.
|| 2° Personne de la police, chargée d'épier la con-
duite et les projets des personnes en état de suspi-
cion. J'exerce en cette occasion Un plus noble mé-
tier que celui d'espion, MAIRET, Solim. i, 2. Mme
d'Ëpinette, concubine en titre d'Ondedei et es-
pionne avérée de Mazarin, RETZ, t. n, liv. m, p. 94,
danspouGENS. || 3" Celui, celle qui surveille par in-
térêt ou par curiosité les actions d'autrui. Infidèle
espionne et mauvaise interprète , TRISTAN , Ma-
rianne, v, l. Et de tous les emplois le plus lâche
aujourd'hui Est d'être l'espion des paroles d'autrui,
BOURSAULT, Ésope à la cour, i, 6. Tous les esclaves
des rois et des reines sont autant d'espions de leurs
coeurs, VOLT. Zadig, 8. || En bonne part. Aussitôt
M. Colbert, qui avait des espions pour découvrir le
mérite caché ou naissant, déterra M. Rolle dans
l'extrême obscurité où il vivait, FONTEN. Rolle.
11 4° Merle d'Afrique très-rusé.
— HIST. XVIe s. Ses espions luy avoyent dénoncé
que Quaresmeprenant, leur anticque ennemy, estoyt
en terre descendu, RAB. Pant. iv, 42. La roine-
mere entretenant à sa suitte 26 espions, D'AUB.
Hist. n, 177. Il sçeut bien les rendre espions dou-
bles, et se servir de ses ennemis, in. ib. n, 1S4.
Cette espionne avertit et pressa son mari et ses
compagnons, ID. Hist. n, 60. Ce que yoyans, les
espions de Nicoclès furent abusez, AMYOT, Arat. 7,
— ÉTYM. Épier; génev. èpion; espagn. espion;
ital. spione. L'ancienne langue disait espie.
ESPIONNAGE (è-spio-na-j'; en vers, de quatre
syllabes), s.m. Action d'espionner; métier d'espion.
L'espionnage serait peut-être tolérable s'il pouvait être
exercé par d'honnêtes gens, MONTESQ! Esp. xn, 23.
— HIST. xvie s. Nonobstant toutes les rigueurs,
aguets et espionnaiges des deux frères, CARLOIX,
vm, 16.
— ÉTYM. Espionner.
ESPIONNÉ, ÉE (è-spio-né,i née),' part, passé.
Espionné par la police.
f ESPIONNEMENT (è-spio-ne-man; en vers, de
cinq syllabes), s. m. Action d'espionner.
— HIST. xvi° s. Espionnement, COTGRAVE.
— ÉTYM. Espionner.
ESPIONNER (è-spio-né; en vers, de quatre syl-
labes), v. a. Observer quelqu'un, ses actions, ses
discours en espion. Ses ennemis l'espionnaient.
|| Absolument. C'est un vilain métier que d espion-
ner. || S'espionner, v.réfl. S'observer l'un l'autre en
espions. Us se sont espionnés longtemps.
— SYN. ÉPIER, ESPIONNER. Ces deux mots ont
même radical, espionner n'étant qu'un allongement
de espier. Espionner c'est proprement faire l'espion,
tandis que épier ne contient que l'idée de l'observa-
tion secrète. Espionner les démarches de quelqu'un,
c'est les observer secrètement pour en user en es-
pion; les épier, c'est aussi les observer secrètement,
mais dans des intentions qui peuvent ne pas avoir
le caractère de l'espionnage.
— HIST. xvi" s. Ouy certainement, luy respon-
dit-il, je suis espie voirement, qui suis venu pour
espionner ton imprudence et ta folie, AMYOT, Com-
ment discerner le fiait, de l'ami, 62.
— ÉTYM. Espion; génev. épionner.
ESPLANADE (è-spla-na-d'), s. f. || 1° Terme de
fortification. Espace uni ou terre-plein, qui s'étend
depuis le glacis d'une citadelle jusqu'aux premières
maisons de la ville. || Zone de servitude qui s'étend
à 260 mètres d'une place ou d'un poste militaire.
|| Le parquet même, corridor ou chemin couvert,
où s'établissent les assiégés pour inquiéter les tra-
vailleurs ennemis, protéger les sorties, etc. || 2"Es-
pace uni et découvert devant un grand édifice. L'es
planade des Invalides. |j 3° Lieu plus ou moins élevé
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