1490
ESP
espaces imaginaires, DESC. Monde, c. || Familiè-
rement. Se promener ou voyager dans les espaces
imaginaires, se créer des visions, des idées chi-
mériques. Bientôt je me crois transporté Aux es-
paces imaginaires D'une excentrique volupté, DES-
MARETS, Visionnaires, in, 4. || Se perdre dans les
espaces , divaguer. Quand elle moralisait, elle se
perdait un peu dans les espaces, J. J. ROUSS. Conf, ni.
|| Regard perdu dans l'espace, regard vague, qui ne
se fixe sur aucun objet. || 3° Étendue de temps. Le
fer qui les tua leur donna cette grâce, Que, si de
faire bien ils n'eurent pas l'espace, Ils n'eurent pas
le temps de faire mal aussi, MALH. I, 4. Et rose elle
a vécu ce que vivent les roses, L'espace d'un matin,
in. vi, 4 8. Et comme la douleur un assez long espace
M'a fait sans remuer demeurer sur la place, MOL.
École des f. v, 2. Quoi ! votre ambition serait-elle
bornée S régner tour à tour l'espace d'une année?
KAC Théb. iv, 3. Ce petit conciliabule [de M. du
Maine, Yilleroy et d'Effiat] dura quelque espace,
pendant lequel M. le duc vint me parler, ST-SIM.
tu 3, 43. L'espace entre la fin de la première
guerre punique et le commencement de. la seconde
fut de vingt-quatre ans, ROLLIN, Hist. anc. OEu-
vres, t. I, p. 38(, dans POUGENS. Après Cécrops
régnèrent, pendant l'espace d'environ 666 ans, dix-
sept princes dont Codrus fut le dernier, BARTHÉL.
Anach. Introduction, part. I. || 4° Terme de musi-
que. Intervalle blanc des lignes de la portée. || 5° Terme
de métallurgie. Espace nuisible, partie du soufflet
d'où l'air ne peut être chassé. || 6° S. f. Terme d'im-
primerie. Petite pièce de fonte qui sert à séparer
les mots. Il y a des espaces petites, fortes, minces,
moyennes, pour donner au compositeur la facilité
de justifier.
— REM. Espace a été anciennement fait quelque
fois du féminin ; c'est pour cela qu'il a gardé ce genre
dans l'imprimerie.
— HIST. xne s. Haï! deables, fel tiranz, Molt te
peines en tote guise De mètre nos en ton servise ;
Jamais de mei, se j'ai espace [temps], N'auras bai-
Jie, en nule place, Grégoire le Grand, p. 84 . || xme s.
Pour avoir plus d'espace [de temps] de leur chose
arreer, Berte, xvn. Et en ceste espasse de tans li
rois Jehans envoya à Rome, Chr. de Rains, p. 4 57.
Par l'espace de six ans que je fu en sa compaignie,
JOINV. 4 94. || xiv" s. C'est une mesme voye ou es-
pace, mais les deux manières de aller au courir sont
contraires, OEESME, Eth. v. ||xve s. Quand on l'eut
regardé une espace, on l'osta de là, et fut pendu à
un arbre, FROISS. il, H, 4 98. Et se pourmenerent
eulxdeuxung espace de temps, COMM. I, 4 3. ||xvrs.
Nul n'estoit fait sousdiacre, qu'il n'eust esté esprouvé
par longue espace de temps, CALV. Instit. 864. Pre-
nant leur visée grande espace au dessus de la bute,
MONT, iv, 46). Le petit espace delà place, AMYOT,
Eumène, 22. Il employa cette espace à la lecture des
bons livres, D'AUB. Hist. 1, 47.
—- ÉTYM. Provenç. espaci, espasi; espagn. espa-
cio; ital. spassio; du latin spatium.
ESPACE, ÉE (è-spa-sé, sée), part, passé. Mis à
distance. Des arbres espacés convenablement.
ESPACEMENT (è-spa-se-man), s. ». Action d'es-
pacer. || Terme d'imprimerie. Intervalle entre les
mots, entre les lignes. Espacement régulier.|| Terme
d'architecture. Les distances convenables entre plu-
sieurs corps.
— ÉTYM. Espacer.
ESPACER (è-spa-sé. Le e prend une' cédille de-
vant a ou 0; espaçant, espaçons), v. a. || i° Ranger
plusieurs choses, de manière à laisser entre elles
l'espace nécessaire. || Terme d'imprimerie. Etablir un
intervalle régulier entre les mots et les lignes. Bien
espacer les mots. || Terme de maçonnerie. Espacer
tant plein que vide, laisser les intervalles égaux
aux poteaux, aux solives, etc. || 2" S'espacer, v. réfl.
Prendre de l'espace, s'étendre. Louis de Bade avait
jeté un pont de bateaux sur le Rhin à Hagenbach,
et de là s'était espacé en Alsace par corps séparés,
ST-SIM. 23, 6. || Fig. Parler en détail. Au sortir du
salut, Brissac lui conta [au roi] ce qu'il avait fait,
non sans s'espacer sur la piété des dames de la
cour, m. 4 94, 90.
— HIST. xvie s Observant la loy de traduire,
irai est, n'espacier point hors des limites de l'au-
teur, nu BELLAT, 1, 8, verso.
— ÉTYM. Espace.
i-ESP ADAGE (e-spa-da-j'), s. m. Action d'es-
pader.
fESPADE (è-spa-d'), s. f. Sabre de bois pour
Dattre le chanvre. || Façon que l'on donne au chanvre
après qu'il a été broyé.
— ÉTYM. Provenç. espada, épée (voy. ËPÉE).
ESP
f ESPADER (è-spa-dé), v. a. Battis le chanvre
sur le chevalet avec l'espade,
— ÉTYM. Espade.
•f-ESPADEUR (è-spa-deur), s. m. Ouvrier qui
nettoie et pare la filasse.
— ÉTYM. Espader.
t ESPADOLE (è-spa-do-1'), s. f. Instrument pour
battre la filasse avant de la passer au peigne.
— ÉTYM. Diminutif à'espade.
ESPADON (è-spa-don), s. m. || 1" Grande et large
épée qu'on tenait à deux mains. Les Suisses quit-
tèrent les piques pour l'espadon à deux mains,
VOLT. Moeurs, 4 24. Il 2° Terme d'escrime. Sabre. Se
battre à l'espadon. D'être mort avec Sarpédon, Ce
maître joueur d'espadon, SCARRON, Virg. 1. ||.Demi-
espadon, épée à lame plate et droite. || 3° Terme
d'histoire naturelle. Squale dont la mâchoire supé-
rieure est armée d'un os plat et allongé comme un
glaive (xiphias gladius). L'espadon fait une guerre
éternelle à la baleine et la poursuit avec acharne-
ment; le combat de ces deux cétacés offre un grand
spectacle, BONNET, Contempl. nat. xn, 27, note.
— ÉTYM. Génev. espadron; de l'italien spadone,
augmentatif de spada, épée (voy. ËPÉE).
ESPADONNER (è-spa-do-né), v. n. Se servir de
l'espadon. || Il se conjugue avec l'auxiliaire" avoir.
— ÉTYM. Espadon; genév. espadronner.
f ESPADONNEDR (è-spa-do-neur), s. m. Tireur
d'espadon.
t ESPADOT (è-spa-do) ou ESPARDOT (è-spar-do),
s. m. Terme de pêche. Sorte de crochet de fer fixé
solidement à un bâton, et avec lequel on prend les
poissons restés au fond des écluses.
f ESPADRILLE (è-spa-dri-U', Il mouillées, et
non è-spa-dri-ye), s. f. Nom donné, dans les Py-
rénées, à une espèce de chaussure appelée aussi
spartille et spardègne. L'empeigne est faite de grosse
toile et la semelle consiste en un tissu très-serré de
la stipe très-tenace d'une graminée dite vulgaire-
ment spart ou sparte, LEGOARANT.
— HIST. xvie s. Les Romains usoient de souliers
tirants la façon des espartignes et souliers de cor-
des dont l'on use en Espagne, PAV. Th. d'honn. 1.1,
p. 37, dans LACDRNE.
— ÉTYM. Forme diminutive, tirée de l'espagnol
sparto, spart (voy. ce mot).
f ESPAGNOL (è-spa-gnol), s. m. Langue parlée
en Espagne, dite aussi castillan, et qui, dérivant du
latin, est soeur de l'italien, du provençal et du
français.
f ESPAGNOLE (è-spa-gno-1'), s. f. Jus ou coulis
très-concentré que les cuisiniers préparent à l'a-
vance pour mettre dans les sauces.
ESPAGNOLETTE (è-spa-gno-lè-t'), s. f. || 1° Sorte
de ratine fine qu'on fabriquait en Espagne, et qui,
depuis, a été imitée en France. || 2° Ferrure servant
à fermer une fenêtre. || 3° Faire espagnolette, s'est
dit, au jeu de revêrsis, quand le joueur a trois as et
le quinola, ou simplement quatre as. || 4° Il s'est dit
quelquefois pour jeune fille espagnole. Ce n'était
que pour donner une preuve.de tendresse à certaine
petite Espagnolette qui avait les yeux sur lui, HAM.
Gramm. a.
— ÉTYM. Espagnol. .
f ESPAGNOLISER (è-spa-gno-li-zé), t). o. Rendre
espagnol, mettre du parti de l'espagnol; s'est dit
beaucoup du temps de la Ligue et sous Henri IV, alors
que le roi d'Espagne avait un fort parti en France.
La reine de Suède, qu'on dit être toute espagnolisée,
GUY PATIN, Lelt. t. 1, p. 245.
t ESPALE (è-spa-F), s. f. Terme de marine.
Distance de la poupe au banc de rameurs le plus en
arrière.
— ÉTYM. Autre forme à'épaule (voy. ce mot), dans
le sens d'appui.
f ESPALET (è-spa-lè), s. m. Terme d'armurier.
La partie d'un chien de fusil qui lui sert d'appui
quand il se débande.
ESPALIER (è-spa-lié; IV ne se lie jamais; au
pluriel, Ys se lie: des è-spa-lié-z exposés au midi), s.
m. Il i° Rangée d'arbres fruitiers dont les branches
sont dressées et appliquées contre un mur ou sur
un treillage. Des murs tapissés d'espaliers. || Con-
tre-espalier, treillage qui, placé à quelque distance
d'un mur garni d'espaliers, sert lui-même à atta-
cher les branches des arbres fruitiers d'une moins
haute taille. || 2° Par extension, nom du mur qui
soutient l'espalier. S'il a un espalier bien exposé,
bien crépi, qui réfléchisse bien les rayons de lu-
mière, Dût. des arts et m. Jardinier. || 3° Terme
d'ancienne marine. Nom donné aux deux premiers
forçats d'une galère qui réglaient le mouvement des
autres. Les deux premiers [forçats] qui manient le
ESP
giron des rames joignantes l'espale s'appellent espa-
liers, qui sont ceux qui donnent la vogue au reste,
1. HOBIER, De la construction d'une galère et de son
équipage, Paris, 4622, p. 6. Quoi! vous montrez,
monsieur, un tel art [de tricher au jeu] dans Paris,
Et l'on ne vous a pas fait présent en galère D'un
brevet d'espalier?.... REGNARB, Joueur, 1, 40.
— HIST. xvi" s. Telle ordonnance de fruitiers est
appellée espalier et palissade, par laquelle les ar-
bres plantés en haie s'entre-embrassent et s'entre-
lient les uns les autres, o. BE SERRES, 649. Il fut
fort fasché qu'un si petit poisson avoit le pouvoir
de s'opposer à l'effort de quatre cents espaliers et
galliots qui estoient en sa gallere, PARÉ, Monstres,
app. 1.
— ÉTYM. Ital. spalliere, appui pour les épaules,
de spolia, épaule (voy. ce mot); l'espalier, forçat,
était ainsi dit parce qu'il était placé sur l'espale
(voy. ce mot).
■f ESPALME (è-spal-m'), s. m. Terme de marine.
Matière qu'on mêle au goudron employé à calfater
la carène des vaisseaux.
—ÉTYM. Voy. ESPALMER.
ESPALMÉ, ÉE (è-spal-mé, mée), part, passé.
Une chaloupe bien espalmée. Ce Sergestus donc sus-
nommé Eut un vaisseau bien espalmé, SCARRON,
Virg. v.
ESPALMER (è-spal-mé), v. a. Terme de marine.
Nettoyer la carène d'un bâtiment et l'enduire de
suif. Espalmer un navire. Les uns poussaient les
nefs dans l'onde Et les autres les espalmaient,scAR.
Virg. iv. || Absolument. L'échouage donna une mer-
veilleuse facilité pour espalmer, FONTEN. Cha-
melles.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. espalmar ; ital.
spalmare ; du lat. expalmare, frapper avec la main,
de ex, et palma, la paume de la main (voy. PAUME) ,
à cause que cet enduit s'applique avec la main.
fESPALMEUR (è-spal-meur), s. m. Celui qui
espalme, qui étend de l'espalme sur le bois ou sur
la pierre.
•f ESPAR (è-spar), s. m. || 1° Levier qui sert pour
la grosse artillerie. 11 2" Terme de pêche. Forte per-
che plus menue qu'un mâtereau. || 3° Terme de ma-
rine. Longues pièces de sapin dont on fait de petits
mâts, des bouts-dehors de vergue, etc. Prenez un
espar pour faire un bout-dehors de bonnette.
— ÉTYM. Allem. Sparren, chevron ; gaél. spàr,
poutre.
f ESPARCET (è-spar-sè), s. m. Voy. ESPAR-
CETTE.
ESPARCETTE (è-spar-sè-t'), s. f. Nom vulgaire
du sainfoin.
— HIST. xvie s. Le païs où l'esparcet est aujour-
d'hui le plus en usage est le Dauphiné, vers les
quartiers de Die; c'est une herbe fort valeureuse,
non de beaucoup inférieure à la luzerne, 0. DE SER-
RES, 275.
— ÉTYM. Espagn. esparcilla, qui paraît dans
cette langue se rapporter au verbe esparcir,
épandre.
f ESPARCIER (è-spar-sié), s. m. Écluse mobile
en bois ou en tôle, souvent munie d'un manche
dont on se sert pour fermer un rigolet d'irriga-
tion.
t ESPARER (è-spa-ré), v. a. Frotter les peaux
avec du jonc.
t, f ESPARGOUTE (è-spar-gou-tf), s. f. Nom vul-
gaire de la spergule des champs (caryophyllées).
— HIST. xvia s. Et estoient les personnes con-
traintes par la famine de manger l'herbe de l'espar-
goutte (ratpôéviov) qui croissoit à l'entour du enas-
teau, AMYOT, Sytta, 30. (Cette espargoute d'Amyot
n'a rien de commun avec la spergule.)
ESPARS, s. m. plur. Voy. ESPAR. L'Académie ne
donne que le pluriel de ce mot.
t ESPART (è-spar), s. m. || 1° Morceau de bois
tourné, terminé par une boule, et servant à tordre
les écheveaux de soie au sortir de la teinture.
Il 2" Terme de construction. Chacun des six mor-
ceaux de bois qui composent la civière à tirer le
moellon.
— ÉTYM. Le même qu'espar. .
f ESPARTILLE (è-spar-ti-11', Il mouillées), s. f.
Se dit quelquefois pour espadrille (voy. ce mot).
t ESPATAGE (è-spa-ta-j'), s. m. Nom donné à la
seconde opération par laquelle on réduit l'épaisseur
du fer destiné à la tôle et déjà mis en plaque par
le dégrossissage, LEGOARANT.
— ÉTYM. Épater (voy. ce mot), au sens de ren-
dre plat; le Hainaut dit du fer espaté, réduit en tôle.
f ESPATARD (è-spa-tar), s. m. Enclume et mar-
teau de fonte qui arment un gros martinet dans
ESP
espaces imaginaires, DESC. Monde, c. || Familiè-
rement. Se promener ou voyager dans les espaces
imaginaires, se créer des visions, des idées chi-
mériques. Bientôt je me crois transporté Aux es-
paces imaginaires D'une excentrique volupté, DES-
MARETS, Visionnaires, in, 4. || Se perdre dans les
espaces , divaguer. Quand elle moralisait, elle se
perdait un peu dans les espaces, J. J. ROUSS. Conf, ni.
|| Regard perdu dans l'espace, regard vague, qui ne
se fixe sur aucun objet. || 3° Étendue de temps. Le
fer qui les tua leur donna cette grâce, Que, si de
faire bien ils n'eurent pas l'espace, Ils n'eurent pas
le temps de faire mal aussi, MALH. I, 4. Et rose elle
a vécu ce que vivent les roses, L'espace d'un matin,
in. vi, 4 8. Et comme la douleur un assez long espace
M'a fait sans remuer demeurer sur la place, MOL.
École des f. v, 2. Quoi ! votre ambition serait-elle
bornée S régner tour à tour l'espace d'une année?
KAC Théb. iv, 3. Ce petit conciliabule [de M. du
Maine, Yilleroy et d'Effiat] dura quelque espace,
pendant lequel M. le duc vint me parler, ST-SIM.
tu 3, 43. L'espace entre la fin de la première
guerre punique et le commencement de. la seconde
fut de vingt-quatre ans, ROLLIN, Hist. anc. OEu-
vres, t. I, p. 38(, dans POUGENS. Après Cécrops
régnèrent, pendant l'espace d'environ 666 ans, dix-
sept princes dont Codrus fut le dernier, BARTHÉL.
Anach. Introduction, part. I. || 4° Terme de musi-
que. Intervalle blanc des lignes de la portée. || 5° Terme
de métallurgie. Espace nuisible, partie du soufflet
d'où l'air ne peut être chassé. || 6° S. f. Terme d'im-
primerie. Petite pièce de fonte qui sert à séparer
les mots. Il y a des espaces petites, fortes, minces,
moyennes, pour donner au compositeur la facilité
de justifier.
— REM. Espace a été anciennement fait quelque
fois du féminin ; c'est pour cela qu'il a gardé ce genre
dans l'imprimerie.
— HIST. xne s. Haï! deables, fel tiranz, Molt te
peines en tote guise De mètre nos en ton servise ;
Jamais de mei, se j'ai espace [temps], N'auras bai-
Jie, en nule place, Grégoire le Grand, p. 84 . || xme s.
Pour avoir plus d'espace [de temps] de leur chose
arreer, Berte, xvn. Et en ceste espasse de tans li
rois Jehans envoya à Rome, Chr. de Rains, p. 4 57.
Par l'espace de six ans que je fu en sa compaignie,
JOINV. 4 94. || xiv" s. C'est une mesme voye ou es-
pace, mais les deux manières de aller au courir sont
contraires, OEESME, Eth. v. ||xve s. Quand on l'eut
regardé une espace, on l'osta de là, et fut pendu à
un arbre, FROISS. il, H, 4 98. Et se pourmenerent
eulxdeuxung espace de temps, COMM. I, 4 3. ||xvrs.
Nul n'estoit fait sousdiacre, qu'il n'eust esté esprouvé
par longue espace de temps, CALV. Instit. 864. Pre-
nant leur visée grande espace au dessus de la bute,
MONT, iv, 46). Le petit espace delà place, AMYOT,
Eumène, 22. Il employa cette espace à la lecture des
bons livres, D'AUB. Hist. 1, 47.
—- ÉTYM. Provenç. espaci, espasi; espagn. espa-
cio; ital. spassio; du latin spatium.
ESPACE, ÉE (è-spa-sé, sée), part, passé. Mis à
distance. Des arbres espacés convenablement.
ESPACEMENT (è-spa-se-man), s. ». Action d'es-
pacer. || Terme d'imprimerie. Intervalle entre les
mots, entre les lignes. Espacement régulier.|| Terme
d'architecture. Les distances convenables entre plu-
sieurs corps.
— ÉTYM. Espacer.
ESPACER (è-spa-sé. Le e prend une' cédille de-
vant a ou 0; espaçant, espaçons), v. a. || i° Ranger
plusieurs choses, de manière à laisser entre elles
l'espace nécessaire. || Terme d'imprimerie. Etablir un
intervalle régulier entre les mots et les lignes. Bien
espacer les mots. || Terme de maçonnerie. Espacer
tant plein que vide, laisser les intervalles égaux
aux poteaux, aux solives, etc. || 2" S'espacer, v. réfl.
Prendre de l'espace, s'étendre. Louis de Bade avait
jeté un pont de bateaux sur le Rhin à Hagenbach,
et de là s'était espacé en Alsace par corps séparés,
ST-SIM. 23, 6. || Fig. Parler en détail. Au sortir du
salut, Brissac lui conta [au roi] ce qu'il avait fait,
non sans s'espacer sur la piété des dames de la
cour, m. 4 94, 90.
— HIST. xvie s Observant la loy de traduire,
irai est, n'espacier point hors des limites de l'au-
teur, nu BELLAT, 1, 8, verso.
— ÉTYM. Espace.
i-ESP ADAGE (e-spa-da-j'), s. m. Action d'es-
pader.
fESPADE (è-spa-d'), s. f. Sabre de bois pour
Dattre le chanvre. || Façon que l'on donne au chanvre
après qu'il a été broyé.
— ÉTYM. Provenç. espada, épée (voy. ËPÉE).
ESP
f ESPADER (è-spa-dé), v. a. Battis le chanvre
sur le chevalet avec l'espade,
— ÉTYM. Espade.
•f-ESPADEUR (è-spa-deur), s. m. Ouvrier qui
nettoie et pare la filasse.
— ÉTYM. Espader.
t ESPADOLE (è-spa-do-1'), s. f. Instrument pour
battre la filasse avant de la passer au peigne.
— ÉTYM. Diminutif à'espade.
ESPADON (è-spa-don), s. m. || 1" Grande et large
épée qu'on tenait à deux mains. Les Suisses quit-
tèrent les piques pour l'espadon à deux mains,
VOLT. Moeurs, 4 24. Il 2° Terme d'escrime. Sabre. Se
battre à l'espadon. D'être mort avec Sarpédon, Ce
maître joueur d'espadon, SCARRON, Virg. 1. ||.Demi-
espadon, épée à lame plate et droite. || 3° Terme
d'histoire naturelle. Squale dont la mâchoire supé-
rieure est armée d'un os plat et allongé comme un
glaive (xiphias gladius). L'espadon fait une guerre
éternelle à la baleine et la poursuit avec acharne-
ment; le combat de ces deux cétacés offre un grand
spectacle, BONNET, Contempl. nat. xn, 27, note.
— ÉTYM. Génev. espadron; de l'italien spadone,
augmentatif de spada, épée (voy. ËPÉE).
ESPADONNER (è-spa-do-né), v. n. Se servir de
l'espadon. || Il se conjugue avec l'auxiliaire" avoir.
— ÉTYM. Espadon; genév. espadronner.
f ESPADONNEDR (è-spa-do-neur), s. m. Tireur
d'espadon.
t ESPADOT (è-spa-do) ou ESPARDOT (è-spar-do),
s. m. Terme de pêche. Sorte de crochet de fer fixé
solidement à un bâton, et avec lequel on prend les
poissons restés au fond des écluses.
f ESPADRILLE (è-spa-dri-U', Il mouillées, et
non è-spa-dri-ye), s. f. Nom donné, dans les Py-
rénées, à une espèce de chaussure appelée aussi
spartille et spardègne. L'empeigne est faite de grosse
toile et la semelle consiste en un tissu très-serré de
la stipe très-tenace d'une graminée dite vulgaire-
ment spart ou sparte, LEGOARANT.
— HIST. xvie s. Les Romains usoient de souliers
tirants la façon des espartignes et souliers de cor-
des dont l'on use en Espagne, PAV. Th. d'honn. 1.1,
p. 37, dans LACDRNE.
— ÉTYM. Forme diminutive, tirée de l'espagnol
sparto, spart (voy. ce mot).
f ESPAGNOL (è-spa-gnol), s. m. Langue parlée
en Espagne, dite aussi castillan, et qui, dérivant du
latin, est soeur de l'italien, du provençal et du
français.
f ESPAGNOLE (è-spa-gno-1'), s. f. Jus ou coulis
très-concentré que les cuisiniers préparent à l'a-
vance pour mettre dans les sauces.
ESPAGNOLETTE (è-spa-gno-lè-t'), s. f. || 1° Sorte
de ratine fine qu'on fabriquait en Espagne, et qui,
depuis, a été imitée en France. || 2° Ferrure servant
à fermer une fenêtre. || 3° Faire espagnolette, s'est
dit, au jeu de revêrsis, quand le joueur a trois as et
le quinola, ou simplement quatre as. || 4° Il s'est dit
quelquefois pour jeune fille espagnole. Ce n'était
que pour donner une preuve.de tendresse à certaine
petite Espagnolette qui avait les yeux sur lui, HAM.
Gramm. a.
— ÉTYM. Espagnol. .
f ESPAGNOLISER (è-spa-gno-li-zé), t). o. Rendre
espagnol, mettre du parti de l'espagnol; s'est dit
beaucoup du temps de la Ligue et sous Henri IV, alors
que le roi d'Espagne avait un fort parti en France.
La reine de Suède, qu'on dit être toute espagnolisée,
GUY PATIN, Lelt. t. 1, p. 245.
t ESPALE (è-spa-F), s. f. Terme de marine.
Distance de la poupe au banc de rameurs le plus en
arrière.
— ÉTYM. Autre forme à'épaule (voy. ce mot), dans
le sens d'appui.
f ESPALET (è-spa-lè), s. m. Terme d'armurier.
La partie d'un chien de fusil qui lui sert d'appui
quand il se débande.
ESPALIER (è-spa-lié; IV ne se lie jamais; au
pluriel, Ys se lie: des è-spa-lié-z exposés au midi), s.
m. Il i° Rangée d'arbres fruitiers dont les branches
sont dressées et appliquées contre un mur ou sur
un treillage. Des murs tapissés d'espaliers. || Con-
tre-espalier, treillage qui, placé à quelque distance
d'un mur garni d'espaliers, sert lui-même à atta-
cher les branches des arbres fruitiers d'une moins
haute taille. || 2° Par extension, nom du mur qui
soutient l'espalier. S'il a un espalier bien exposé,
bien crépi, qui réfléchisse bien les rayons de lu-
mière, Dût. des arts et m. Jardinier. || 3° Terme
d'ancienne marine. Nom donné aux deux premiers
forçats d'une galère qui réglaient le mouvement des
autres. Les deux premiers [forçats] qui manient le
ESP
giron des rames joignantes l'espale s'appellent espa-
liers, qui sont ceux qui donnent la vogue au reste,
1. HOBIER, De la construction d'une galère et de son
équipage, Paris, 4622, p. 6. Quoi! vous montrez,
monsieur, un tel art [de tricher au jeu] dans Paris,
Et l'on ne vous a pas fait présent en galère D'un
brevet d'espalier?.... REGNARB, Joueur, 1, 40.
— HIST. xvi" s. Telle ordonnance de fruitiers est
appellée espalier et palissade, par laquelle les ar-
bres plantés en haie s'entre-embrassent et s'entre-
lient les uns les autres, o. BE SERRES, 649. Il fut
fort fasché qu'un si petit poisson avoit le pouvoir
de s'opposer à l'effort de quatre cents espaliers et
galliots qui estoient en sa gallere, PARÉ, Monstres,
app. 1.
— ÉTYM. Ital. spalliere, appui pour les épaules,
de spolia, épaule (voy. ce mot); l'espalier, forçat,
était ainsi dit parce qu'il était placé sur l'espale
(voy. ce mot).
■f ESPALME (è-spal-m'), s. m. Terme de marine.
Matière qu'on mêle au goudron employé à calfater
la carène des vaisseaux.
—ÉTYM. Voy. ESPALMER.
ESPALMÉ, ÉE (è-spal-mé, mée), part, passé.
Une chaloupe bien espalmée. Ce Sergestus donc sus-
nommé Eut un vaisseau bien espalmé, SCARRON,
Virg. v.
ESPALMER (è-spal-mé), v. a. Terme de marine.
Nettoyer la carène d'un bâtiment et l'enduire de
suif. Espalmer un navire. Les uns poussaient les
nefs dans l'onde Et les autres les espalmaient,scAR.
Virg. iv. || Absolument. L'échouage donna une mer-
veilleuse facilité pour espalmer, FONTEN. Cha-
melles.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. espalmar ; ital.
spalmare ; du lat. expalmare, frapper avec la main,
de ex, et palma, la paume de la main (voy. PAUME) ,
à cause que cet enduit s'applique avec la main.
fESPALMEUR (è-spal-meur), s. m. Celui qui
espalme, qui étend de l'espalme sur le bois ou sur
la pierre.
•f ESPAR (è-spar), s. m. || 1° Levier qui sert pour
la grosse artillerie. 11 2" Terme de pêche. Forte per-
che plus menue qu'un mâtereau. || 3° Terme de ma-
rine. Longues pièces de sapin dont on fait de petits
mâts, des bouts-dehors de vergue, etc. Prenez un
espar pour faire un bout-dehors de bonnette.
— ÉTYM. Allem. Sparren, chevron ; gaél. spàr,
poutre.
f ESPARCET (è-spar-sè), s. m. Voy. ESPAR-
CETTE.
ESPARCETTE (è-spar-sè-t'), s. f. Nom vulgaire
du sainfoin.
— HIST. xvie s. Le païs où l'esparcet est aujour-
d'hui le plus en usage est le Dauphiné, vers les
quartiers de Die; c'est une herbe fort valeureuse,
non de beaucoup inférieure à la luzerne, 0. DE SER-
RES, 275.
— ÉTYM. Espagn. esparcilla, qui paraît dans
cette langue se rapporter au verbe esparcir,
épandre.
f ESPARCIER (è-spar-sié), s. m. Écluse mobile
en bois ou en tôle, souvent munie d'un manche
dont on se sert pour fermer un rigolet d'irriga-
tion.
t ESPARER (è-spa-ré), v. a. Frotter les peaux
avec du jonc.
t, f ESPARGOUTE (è-spar-gou-tf), s. f. Nom vul-
gaire de la spergule des champs (caryophyllées).
— HIST. xvia s. Et estoient les personnes con-
traintes par la famine de manger l'herbe de l'espar-
goutte (ratpôéviov) qui croissoit à l'entour du enas-
teau, AMYOT, Sytta, 30. (Cette espargoute d'Amyot
n'a rien de commun avec la spergule.)
ESPARS, s. m. plur. Voy. ESPAR. L'Académie ne
donne que le pluriel de ce mot.
t ESPART (è-spar), s. m. || 1° Morceau de bois
tourné, terminé par une boule, et servant à tordre
les écheveaux de soie au sortir de la teinture.
Il 2" Terme de construction. Chacun des six mor-
ceaux de bois qui composent la civière à tirer le
moellon.
— ÉTYM. Le même qu'espar. .
f ESPARTILLE (è-spar-ti-11', Il mouillées), s. f.
Se dit quelquefois pour espadrille (voy. ce mot).
t ESPATAGE (è-spa-ta-j'), s. m. Nom donné à la
seconde opération par laquelle on réduit l'épaisseur
du fer destiné à la tôle et déjà mis en plaque par
le dégrossissage, LEGOARANT.
— ÉTYM. Épater (voy. ce mot), au sens de ren-
dre plat; le Hainaut dit du fer espaté, réduit en tôle.
f ESPATARD (è-spa-tar), s. m. Enclume et mar-
teau de fonte qui arment un gros martinet dans
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