i8S
ESC
que l'on goûte ici-bas ; En paradis allant au petit
pas, On y parvient, quoi qu'Arnauld nous en die ; La
volupté sans cause il a bannie ; Veut-on monter
sur les célestes tours? Chemin pierreux est grande
rêverie; Escobar sait un chemin de velours, LA
FONT. Ballade sur Escobar. || Ouvrage d'Escobar, sa
Théologie morale. J'ai toujours oublié à vous dire
qu'il y a des Esoobar de différentes impressions,
PASC. Prov. 8. || Familièrement. Adroit hypocrite,
qui sait résoudre, dans le sens convenable à ses
intérêts, les cas de conscience les plus subtils.
ESCOBARDÉ, EE (è-sko-bar-dé, dée), part, passé.
Enlevé, obtenu par tromperie. Un testament esco-
bardé.
ESCOBARDER (è-sko-bar-dé). || 1° Y. n. User
de réticences, de mots à double entente dans le
dessein de tromper. Nous n'escobarderons point sur
une des plus grandes questions qui nous aient été
jamais soumises, MIRABEAU, Collection, t. v, p. 4t5.
|| 2° Y. a. Obtenir, se procurer selon les décisions
d'Escobar. C'est ainsi qu'on escobardait les survi-
vances depuis que le roî n'eu voulait plus donner
que des charges de secrétaire d'Etat, ST-SIM. 353,
147.
— ÉTYM. Escobar, avec l'addition d'un d, comme
si le nom s'écrivait Escobard (voy. MARivAunAGE).
Ce verbe n'a pas été fait d'après le caractère de
l'homme, qui fut toujours d'une piété exemplaire,
mais parce que dans sa Théologie morale univer-
selle , discutant tous les cas possibles, il conclut en
autorisant les deux partis opposés en cette façon :
Les sujets sont obligés et ne le sont pas de payer
le tribut.... Un faux serment est un péché mortel et
n'en est pas un, etc.
ESCOBARDERIE (è-sko-bar-de-rie), s. f. Parole,
acte par lequel on escobarde. Celui [le mot] d'escor-
barderie pour signifier un adroit mensonge, D'A-
LEMB. Destr. des Jésuites, OEuvres, t. v, p. 69,
dans POUGENS.
— ÉTYM. Escobarder.
î ESCOBARTIN, INE (è-sko-bar-tin, ti-n'), adj.
Mot forgé par Pascal. Qui a le caractère de la ca-
suistique d'Escobar. Ridicule de dire qu'une récom-
pense éternelle est offerte à des moeurs escobartines,
PASC. Pensées, art. xxiv, 65, édit. HAVET.
f ESCOCHER (è-sko-ché), v. a. Battre la pâte du
biscuit avec la paume de la main, afin de la ramas-
ser en une seule masse. ;
t ESCOFFIER (è-sko-fi-é), v.a. Terme populaire.
Tuer.
— ÉTYM. Prov. escofir, tuer, défaire; ital. scon-
figgcre; du latin ex, et conficere, achever, tuer, de
eum, avec, et facere, faire (voy. CONFIRE).
IÏSCOFFION (è-sko-fion), s. m. Ancienne coiffure
à l'usage du peuple..D'abord leurs escoffions ont volé
par la place, MOL. l'Étour. v, <4.
— IHST. xvr s. Car les pendants et les bracelets
d'or, Les scoffions et leschaisnes encor, DUBELLAY,
vu, 6i, recto. Sa teste en ce beau mois sans plus
estoit couverte D'un riche escoffion ouvré de soie
verte, RONSARD, 181.
— ÉTYM. Ital. scuffa, cuffia (voy. COIFFE).
ESCOGRIFFE (è-sko-gri-P), s. m. || i» Celui qui
prend hardiment sans demander. Un tour d'esco-
griffe. || 2° Par ironie et familièrement, homme de
grande taille et mal fait. Quel grand escogriffe! Et
surtout ce grand escogriffe de maître d'armes qui
m'emplit de poudre tout mon ménage, MOL. Bourg,
gent.m, 3. Gil Blas, me dit-il, qui est ce grand
escogriffe que j'ai vu tantôt avec toi ? LESAGE , Gil
Blas, m, 3. Un certain escogriffe avec noire ja-
quette Se plantait devant moi droit comme un
échalas, DUCERCEAU , Le faux duc de Bourgogne,
v, t.
— msT. xvr s. Escogriffe, OUDIN, Dict.
— ÉTYM. Mot d'origine inconnue et qui semble
provenir de griffe ou griffon par quelque formation
burlesque, peut-être avec escot, bâton (comp. Éco-
PERCHE).
ESCOMPTE ( è-skon-t' ), s. m. [| 1° Prime payée
au banquier ou à toute autre personne qui fait
avance du montant d'un effet avant l'échéance.
|| Le taux de l'escompte, la quotité variable du prix
de l'escompte. La Banque de France abaisse ou
élève le taux de l'escompte || Escompte en dedans,
escompte qui se prend en calculant quelle est la
somme qu'il faudrait placei au jour de l'opération,
pour qu'elle produisit, à l'échéance, et déduction
faite de l'escompte, le total porté au billet qu'on es-
compte. Escompte en dehors, escompte qui se prend
en calculant les intérêts de la somme portée au bil-
let pendant le temps qui reste à courir et en les
retranchant de cette somme. || 2° Opération de
ESC
t banque qui consiste à payer par anticipation le
i montant d'un effet non échu, sous déduction d'une
r somme pour intérêt, change ou frais de recouvre-
2 ments. || Caisse d'escompte, comptoir établi à Paris
^ par Turgot en t~76, pour faciliter l'escompte des
a effets de commerce. On donne aujourd'hui à un
B établissement analogue le nom de comptoir d'es-
, compte, de banque d'escompte, de caisse d'es-
, compte.|| 3° Terme de bourse. Exercice de la faculté
s laissée a l'acheteur par marché ferme de se faire
livrer plusieurs jours après avoir prévenu le ven-
. deur.
— ÉTYM. Voy. ESCOMPTER.
ESCOMPTÉ, ÉE (è-skon-té, tée), part, passé. Un
r billet escompté.
3 ESCOMPTER (è-skon-té), v. a. \\ 1° Payer à quel-
r qu'un le montant d'un effet avant l'échéance, moyen-
5 nant un escompte. || Absolument. Faire l'escompte
. des billets, faire la banque. || Fig. Liberté, gloire,
s honneur, patrie, Sont des mots qu'on n'escompte
- point, BÉRANG. Poète de cour. || 2° Dépenser d'a-
r vance. Escompter le succès d'une affaire. || Dépenser,
, consommer rapidement et prématurément. Escom-
pter la vie. Escompter sa jeunesse. Passer ses jours
Î en liberté, C'est en termes de banque, escompter sa
. jeunesse, PANARD, dans le Dict. de DOCHEZ. || 3° S'es-
i compter, v. réjl. Être escompté. Ces billets ne s'es-
, comptent pas.
— ÉTYM. Es.... préfixe, et compte.
i f ESCOMPTEUR (è-skon-teur), s. m. Homme qui
; fait l'escompte. || Adj. Banquier escompteur, celui
• qui fait l'escompte.
t — ÉTYM. Escompter.
ESCOPE (è-sko-p'), s. f. Voy. ËCOPE.
— REM. Les bateliers de la Seine disent échope.
— ÉTYM. Du germanique : angl. scoop ; holland.
■ schoppen.
t ESCOPERCHE, s. f. Voy. ËCOPERCHE.
ESCOPETTE (è-sko-pè-f) , s. f. Arme à feu , es-
pèce de carabine que l'on portait ordinairement en
. bandoulière. Une espèce de soldat qui, sur deux bâ-
■ tons croisés , appuyait le bout d'une escopette qui
■ me parut plus longue qu'une pique, et avec laquelle il
me couchait enjoué, LESAGE, Gil Blas, I, 2. || Sorte
d'arquebuse dont la cavalerie française se servait
i sous Je règne de Henri IV et de Louis XIV, et qui,
■ dit-on, portait à cinq cents pas.
— HIST. xvie s. Tué d'ung coup d'escouppette par
un soldat, D'AUB. Hist. i, 94.
— ÉTYM. Espagn. escopeta ; ital. schioppetto,
scoppietto,de l'italien schioppo, scoppio, bruit, ex-
i plosion, arme à feu; du latin stlopus ou sclopus,
bruit que produit un coup sur les joues gonflées.
ESCOPETTERIE (è-sko-pè-te-rie), s. f. Décharge
i de plusieurs escopettes. L'armée ne fut point trou-
blée par cette escopetterie, et passa la nuit auprès
i de_nos deux brigades, ST-SIM. 47, 62. || Fig. Cou-
Ion avait dit à l'oreille de Monsieur que l'escopet-
; terie des enquêtes ne serait pas moins forte, RETZ,
! m, 202.
— HIST. XYI" s. X la faveur d'une escoupetterie à
travers la rivière, il fit passer les meilleurs soldats
dedans l'eau, D'AUB. Hist. i, 296. L'escopetterie du
canon et d'arquebuserie, n>. ib. i, 3t7.
— ÉTYM. Escopette.
j- ESCOPETTEER (è-sko-pè-tié), s. m. Soldat qui
. était armé d'une escopette.
— ÉTYM. Escopette.
ESCORTE (è-skor-f), s. f.\\ 1° Troupe armée qui
. est commandée pour suivre quelqu'un, ou quelque
chose, et veiller à sa sûreté, dans une route. Mar-
cher sous bonne escorte. Une vaillante escorte. Le
malheureux Araspe avec sa faible escorte , CORN.
JVicom. v, 8. La princesse partit pour Garbe en
grande escorte, LA FONT. Fiancée. Pour marcher sans
i escorte on doit se faire aimer, c. DELAV. Yêpr. sicil.
. n, 2. || Escorte de convoi, détachement mis, en
vertu d'un ordre de route, sous un chef spécial,
accompagné du nombre nécessaire d'officiers. ||Es-
i corte d'honneur, troupe de soldats ou de citoyens
; armés qui accompagne un souverain, un prince ou
tout autre grand personnage, à l'entrée ou à la sortie
; d'une ville. || Terme de marine. Vaisseaux de guerre
. qui accompagnent des bâtiments de transport, des
navires marchands , etc. || 2° Cortège. Des millions
. d'anges y descendent avec lui pour lui faire escorte,
BODRD. Carême, m, 2t8. Errant dans le palais sans
suite et sans escorte, La mère de César veille seule
à sa porte, BAC. Brit. i, 1.1| 3° Il se dit aussi d'une
. seule personne. Je vous servirai d'escorte, je vous
ferai escorte jusque chez vous. Sous mon escorte
vous n'avez rien à craindre dans ce trajet. || Fig.
Bientôt l'ambition et toute son escorte Dans le sein
ESC
e du repos vient le prendre à main forte, BOIL. Sot.
e vin.
— HIST. xvi" s. Les mérites, rencontrant une no-
s ble extraction, sont plus forts et se font meilleure
s escorte l'un à l'autre, BRANT. Pescayre. Les rivières,
n les passages , à sa dévotion , luy conduiroient et
- vivres et deniers en toute seureté et sans besoing
- d'escorte, MONT, I, 368.
é —ÉTYM. Ital. scorta, escorte, àescorgere, mon-
e trer le chemin, du latin ex-corrigere, diriger (voy.
.- CORRIGER).
ESCORTÉ, ÉE (è-skor-té, tée), part, passé. Es-
corté d'une troupe nombreuse. Escorté jusque chez
i lui par ses amis.
ESCORTER (è-skor-té), v. a. Accompagner pour
- protéger, défendre ou surveiller pendant la marche.
- On détacha cent hommes pour escorter le convoi.
a Mais ce ne sera pas sans vous faire escorter De dix
, mille des miens, TRISTAN, Panthée, v, 6. || Il se dit
s de même d'une seule personne qui accompagne.
- Damis : Ne me quitte pas au moins. — Lavigne :
, Je n'ai garde, j'escorte l'escorte, moi, DANCOURT,
- la Parisienne, se. t7. || Fig. Le mérite est un sot si
s l'argent ne l'escorte, MONTFLEDRY, Femme juge et
i partie, n, i.
- — ÉTYM. Escorte; ital. scortare.
t '• ESCOT (è-sko), s. m. Terme de commerce.
Sorte d'étoffe de laine à tissu croisé, dont on fait
des robes de deuil, des vêtements pour religieuses
i et des tabliers communs.
i —ÉTYM. Escot est peut-être ici pour écossais;
du moins on trouve dans le Tarif du ts avril <667 :
Serge d'Escosse demy-étroite.... serge de seigneur
et d'Ascot, L'Isle, Cipre, Angleterre, et autres païs
estrangers.
f 2. ESCOT (è-sko), s. m. Terme de marine.
Angle le plus bas de la voile latine qui est triangu-
laire.
— ÉTYM. Le même que écoute,
i f ESCOTARD (è-ske-tar), s. m. Terme de marine.
- Palier de l'écoutille.
i ESCOUADE (è-skou-a-d'), s. f. Terme militaire.
1 Fraction d'une compagnie sous les ordres d'un ca-
3 poral ou d'un brigadier. Une escouade d'infante-
t rie. Une escouade de cavalerie. || Escouade brisée,
, escouade formée des soldats de plusieurs régiments.
|| Contrôle d'escouade, feuille dont les fourrics
r font usage en route pour délivrer par escouades les
billets de logement des compagnies.
, — HIST. xvi" s. Et fut faict commandement à tous
- les capitaines de gens de pied, d'envoyer une es-
, couade de leurs compaignies, CARLOIX, V, 26. Le
sergent-major est tenu d'assister à toutes les execu-
> tions de justice avec une scouadre de soldats, que
- chaque capitaine doit fournir à son tour, ID. VI, to.
s La nuict que ledit soldat devoit livrer sa marchan-
- dise, escheut à son esquadre son rang de faire la
- garde au dit boullevert, M. DU BELLAY, 461. Douze
, vaisseaux espagnols, Ton ne me mande point si ce
sont les dunkerquois ou ceux de l'escouade de dom
i Frédéric de Tollede, BASSOMPIERRE, Ambass. t. î,
3 p. 302, dans LACURNE. Il y avoit [dans l'armée de
i Gustave-Adolphe] un lieutenant qui avoit la con-
duite de trois régiments, un colonel et un lieute-
nant dans chaque régiment; et un capitaine, un
i lieutenant, un enseigne, un sergent et plusieurs
chefs d'esquadre dans chaque compagnie, l'His-
toire de Gustave-Adolphe, par R. DE PRADE, <686.
i — ÉTYM. Ital. squadra (voy. ESCADRE). On a dit,
3 ce qui prouve l'identité des deux mots, comme on
- voit à l'historique, escouade pour flotte, et esquadre
; pour troupe.
t ESCOUPE (è-skou-p'), s. f. Pelle de fer dont on
i se sert dans les fours à chaux.
s — ÉTYM. Le même que escope.
ESCOURGÉE (è-skour-jée), s. f. || i" Fouet fait de
i plusieurs lanières de cuir. En les faisant [les Juifs
, qui refusaient de manger de la chair de porc] dé-
- chirer avec des fouets et des escourgées de cuir de
s taureau, SACI, Bible, Machab. il, vu, <.||2° Coups
i donnés avec ce fouet. Choeur et héros s'en allant
> chargés d'escourgées, BOIL. Héros de roman.
i — HIST. XIII" s. Dont fu Renaus Porquès de main-
3 tes pars saisis, De corgies noées fu batus et làîdis,
s Ch. d'Antioch. v, 3U. || xiv* s. Et s'avoit cascun
jor batu d'une escorgie La blanche char de lui que
s toute l'ot sillie [marquée], Baud. de Seb. vi, 96.
3 || xv* s. Avoit l'un de ses bras couvert duquel elle
> tenoit unes très singlans escourgiées, ALAIN CHART,
Î l'Espérance.
! — ÉTYM. Wallon, cqrthe; namur. scorie; rouchi;
écorie, écourie; ital. scoreg'gia, scorregiata; es-
î courgie est un renforcement par es prosthétique de
ESC
que l'on goûte ici-bas ; En paradis allant au petit
pas, On y parvient, quoi qu'Arnauld nous en die ; La
volupté sans cause il a bannie ; Veut-on monter
sur les célestes tours? Chemin pierreux est grande
rêverie; Escobar sait un chemin de velours, LA
FONT. Ballade sur Escobar. || Ouvrage d'Escobar, sa
Théologie morale. J'ai toujours oublié à vous dire
qu'il y a des Esoobar de différentes impressions,
PASC. Prov. 8. || Familièrement. Adroit hypocrite,
qui sait résoudre, dans le sens convenable à ses
intérêts, les cas de conscience les plus subtils.
ESCOBARDÉ, EE (è-sko-bar-dé, dée), part, passé.
Enlevé, obtenu par tromperie. Un testament esco-
bardé.
ESCOBARDER (è-sko-bar-dé). || 1° Y. n. User
de réticences, de mots à double entente dans le
dessein de tromper. Nous n'escobarderons point sur
une des plus grandes questions qui nous aient été
jamais soumises, MIRABEAU, Collection, t. v, p. 4t5.
|| 2° Y. a. Obtenir, se procurer selon les décisions
d'Escobar. C'est ainsi qu'on escobardait les survi-
vances depuis que le roî n'eu voulait plus donner
que des charges de secrétaire d'Etat, ST-SIM. 353,
147.
— ÉTYM. Escobar, avec l'addition d'un d, comme
si le nom s'écrivait Escobard (voy. MARivAunAGE).
Ce verbe n'a pas été fait d'après le caractère de
l'homme, qui fut toujours d'une piété exemplaire,
mais parce que dans sa Théologie morale univer-
selle , discutant tous les cas possibles, il conclut en
autorisant les deux partis opposés en cette façon :
Les sujets sont obligés et ne le sont pas de payer
le tribut.... Un faux serment est un péché mortel et
n'en est pas un, etc.
ESCOBARDERIE (è-sko-bar-de-rie), s. f. Parole,
acte par lequel on escobarde. Celui [le mot] d'escor-
barderie pour signifier un adroit mensonge, D'A-
LEMB. Destr. des Jésuites, OEuvres, t. v, p. 69,
dans POUGENS.
— ÉTYM. Escobarder.
î ESCOBARTIN, INE (è-sko-bar-tin, ti-n'), adj.
Mot forgé par Pascal. Qui a le caractère de la ca-
suistique d'Escobar. Ridicule de dire qu'une récom-
pense éternelle est offerte à des moeurs escobartines,
PASC. Pensées, art. xxiv, 65, édit. HAVET.
f ESCOCHER (è-sko-ché), v. a. Battre la pâte du
biscuit avec la paume de la main, afin de la ramas-
ser en une seule masse. ;
t ESCOFFIER (è-sko-fi-é), v.a. Terme populaire.
Tuer.
— ÉTYM. Prov. escofir, tuer, défaire; ital. scon-
figgcre; du latin ex, et conficere, achever, tuer, de
eum, avec, et facere, faire (voy. CONFIRE).
IÏSCOFFION (è-sko-fion), s. m. Ancienne coiffure
à l'usage du peuple..D'abord leurs escoffions ont volé
par la place, MOL. l'Étour. v, <4.
— IHST. xvr s. Car les pendants et les bracelets
d'or, Les scoffions et leschaisnes encor, DUBELLAY,
vu, 6i, recto. Sa teste en ce beau mois sans plus
estoit couverte D'un riche escoffion ouvré de soie
verte, RONSARD, 181.
— ÉTYM. Ital. scuffa, cuffia (voy. COIFFE).
ESCOGRIFFE (è-sko-gri-P), s. m. || i» Celui qui
prend hardiment sans demander. Un tour d'esco-
griffe. || 2° Par ironie et familièrement, homme de
grande taille et mal fait. Quel grand escogriffe! Et
surtout ce grand escogriffe de maître d'armes qui
m'emplit de poudre tout mon ménage, MOL. Bourg,
gent.m, 3. Gil Blas, me dit-il, qui est ce grand
escogriffe que j'ai vu tantôt avec toi ? LESAGE , Gil
Blas, m, 3. Un certain escogriffe avec noire ja-
quette Se plantait devant moi droit comme un
échalas, DUCERCEAU , Le faux duc de Bourgogne,
v, t.
— msT. xvr s. Escogriffe, OUDIN, Dict.
— ÉTYM. Mot d'origine inconnue et qui semble
provenir de griffe ou griffon par quelque formation
burlesque, peut-être avec escot, bâton (comp. Éco-
PERCHE).
ESCOMPTE ( è-skon-t' ), s. m. [| 1° Prime payée
au banquier ou à toute autre personne qui fait
avance du montant d'un effet avant l'échéance.
|| Le taux de l'escompte, la quotité variable du prix
de l'escompte. La Banque de France abaisse ou
élève le taux de l'escompte || Escompte en dedans,
escompte qui se prend en calculant quelle est la
somme qu'il faudrait placei au jour de l'opération,
pour qu'elle produisit, à l'échéance, et déduction
faite de l'escompte, le total porté au billet qu'on es-
compte. Escompte en dehors, escompte qui se prend
en calculant les intérêts de la somme portée au bil-
let pendant le temps qui reste à courir et en les
retranchant de cette somme. || 2° Opération de
ESC
t banque qui consiste à payer par anticipation le
i montant d'un effet non échu, sous déduction d'une
r somme pour intérêt, change ou frais de recouvre-
2 ments. || Caisse d'escompte, comptoir établi à Paris
^ par Turgot en t~76, pour faciliter l'escompte des
a effets de commerce. On donne aujourd'hui à un
B établissement analogue le nom de comptoir d'es-
, compte, de banque d'escompte, de caisse d'es-
, compte.|| 3° Terme de bourse. Exercice de la faculté
s laissée a l'acheteur par marché ferme de se faire
livrer plusieurs jours après avoir prévenu le ven-
. deur.
— ÉTYM. Voy. ESCOMPTER.
ESCOMPTÉ, ÉE (è-skon-té, tée), part, passé. Un
r billet escompté.
3 ESCOMPTER (è-skon-té), v. a. \\ 1° Payer à quel-
r qu'un le montant d'un effet avant l'échéance, moyen-
5 nant un escompte. || Absolument. Faire l'escompte
. des billets, faire la banque. || Fig. Liberté, gloire,
s honneur, patrie, Sont des mots qu'on n'escompte
- point, BÉRANG. Poète de cour. || 2° Dépenser d'a-
r vance. Escompter le succès d'une affaire. || Dépenser,
, consommer rapidement et prématurément. Escom-
pter la vie. Escompter sa jeunesse. Passer ses jours
Î en liberté, C'est en termes de banque, escompter sa
. jeunesse, PANARD, dans le Dict. de DOCHEZ. || 3° S'es-
i compter, v. réjl. Être escompté. Ces billets ne s'es-
, comptent pas.
— ÉTYM. Es.... préfixe, et compte.
i f ESCOMPTEUR (è-skon-teur), s. m. Homme qui
; fait l'escompte. || Adj. Banquier escompteur, celui
• qui fait l'escompte.
t — ÉTYM. Escompter.
ESCOPE (è-sko-p'), s. f. Voy. ËCOPE.
— REM. Les bateliers de la Seine disent échope.
— ÉTYM. Du germanique : angl. scoop ; holland.
■ schoppen.
t ESCOPERCHE, s. f. Voy. ËCOPERCHE.
ESCOPETTE (è-sko-pè-f) , s. f. Arme à feu , es-
pèce de carabine que l'on portait ordinairement en
. bandoulière. Une espèce de soldat qui, sur deux bâ-
■ tons croisés , appuyait le bout d'une escopette qui
■ me parut plus longue qu'une pique, et avec laquelle il
me couchait enjoué, LESAGE, Gil Blas, I, 2. || Sorte
d'arquebuse dont la cavalerie française se servait
i sous Je règne de Henri IV et de Louis XIV, et qui,
■ dit-on, portait à cinq cents pas.
— HIST. xvie s. Tué d'ung coup d'escouppette par
un soldat, D'AUB. Hist. i, 94.
— ÉTYM. Espagn. escopeta ; ital. schioppetto,
scoppietto,de l'italien schioppo, scoppio, bruit, ex-
i plosion, arme à feu; du latin stlopus ou sclopus,
bruit que produit un coup sur les joues gonflées.
ESCOPETTERIE (è-sko-pè-te-rie), s. f. Décharge
i de plusieurs escopettes. L'armée ne fut point trou-
blée par cette escopetterie, et passa la nuit auprès
i de_nos deux brigades, ST-SIM. 47, 62. || Fig. Cou-
Ion avait dit à l'oreille de Monsieur que l'escopet-
; terie des enquêtes ne serait pas moins forte, RETZ,
! m, 202.
— HIST. XYI" s. X la faveur d'une escoupetterie à
travers la rivière, il fit passer les meilleurs soldats
dedans l'eau, D'AUB. Hist. i, 296. L'escopetterie du
canon et d'arquebuserie, n>. ib. i, 3t7.
— ÉTYM. Escopette.
j- ESCOPETTEER (è-sko-pè-tié), s. m. Soldat qui
. était armé d'une escopette.
— ÉTYM. Escopette.
ESCORTE (è-skor-f), s. f.\\ 1° Troupe armée qui
. est commandée pour suivre quelqu'un, ou quelque
chose, et veiller à sa sûreté, dans une route. Mar-
cher sous bonne escorte. Une vaillante escorte. Le
malheureux Araspe avec sa faible escorte , CORN.
JVicom. v, 8. La princesse partit pour Garbe en
grande escorte, LA FONT. Fiancée. Pour marcher sans
i escorte on doit se faire aimer, c. DELAV. Yêpr. sicil.
. n, 2. || Escorte de convoi, détachement mis, en
vertu d'un ordre de route, sous un chef spécial,
accompagné du nombre nécessaire d'officiers. ||Es-
i corte d'honneur, troupe de soldats ou de citoyens
; armés qui accompagne un souverain, un prince ou
tout autre grand personnage, à l'entrée ou à la sortie
; d'une ville. || Terme de marine. Vaisseaux de guerre
. qui accompagnent des bâtiments de transport, des
navires marchands , etc. || 2° Cortège. Des millions
. d'anges y descendent avec lui pour lui faire escorte,
BODRD. Carême, m, 2t8. Errant dans le palais sans
suite et sans escorte, La mère de César veille seule
à sa porte, BAC. Brit. i, 1.1| 3° Il se dit aussi d'une
. seule personne. Je vous servirai d'escorte, je vous
ferai escorte jusque chez vous. Sous mon escorte
vous n'avez rien à craindre dans ce trajet. || Fig.
Bientôt l'ambition et toute son escorte Dans le sein
ESC
e du repos vient le prendre à main forte, BOIL. Sot.
e vin.
— HIST. xvi" s. Les mérites, rencontrant une no-
s ble extraction, sont plus forts et se font meilleure
s escorte l'un à l'autre, BRANT. Pescayre. Les rivières,
n les passages , à sa dévotion , luy conduiroient et
- vivres et deniers en toute seureté et sans besoing
- d'escorte, MONT, I, 368.
é —ÉTYM. Ital. scorta, escorte, àescorgere, mon-
e trer le chemin, du latin ex-corrigere, diriger (voy.
.- CORRIGER).
ESCORTÉ, ÉE (è-skor-té, tée), part, passé. Es-
corté d'une troupe nombreuse. Escorté jusque chez
i lui par ses amis.
ESCORTER (è-skor-té), v. a. Accompagner pour
- protéger, défendre ou surveiller pendant la marche.
- On détacha cent hommes pour escorter le convoi.
a Mais ce ne sera pas sans vous faire escorter De dix
, mille des miens, TRISTAN, Panthée, v, 6. || Il se dit
s de même d'une seule personne qui accompagne.
- Damis : Ne me quitte pas au moins. — Lavigne :
, Je n'ai garde, j'escorte l'escorte, moi, DANCOURT,
- la Parisienne, se. t7. || Fig. Le mérite est un sot si
s l'argent ne l'escorte, MONTFLEDRY, Femme juge et
i partie, n, i.
- — ÉTYM. Escorte; ital. scortare.
t '• ESCOT (è-sko), s. m. Terme de commerce.
Sorte d'étoffe de laine à tissu croisé, dont on fait
des robes de deuil, des vêtements pour religieuses
i et des tabliers communs.
i —ÉTYM. Escot est peut-être ici pour écossais;
du moins on trouve dans le Tarif du ts avril <667 :
Serge d'Escosse demy-étroite.... serge de seigneur
et d'Ascot, L'Isle, Cipre, Angleterre, et autres païs
estrangers.
f 2. ESCOT (è-sko), s. m. Terme de marine.
Angle le plus bas de la voile latine qui est triangu-
laire.
— ÉTYM. Le même que écoute,
i f ESCOTARD (è-ske-tar), s. m. Terme de marine.
- Palier de l'écoutille.
i ESCOUADE (è-skou-a-d'), s. f. Terme militaire.
1 Fraction d'une compagnie sous les ordres d'un ca-
3 poral ou d'un brigadier. Une escouade d'infante-
t rie. Une escouade de cavalerie. || Escouade brisée,
, escouade formée des soldats de plusieurs régiments.
|| Contrôle d'escouade, feuille dont les fourrics
r font usage en route pour délivrer par escouades les
billets de logement des compagnies.
, — HIST. xvi" s. Et fut faict commandement à tous
- les capitaines de gens de pied, d'envoyer une es-
, couade de leurs compaignies, CARLOIX, V, 26. Le
sergent-major est tenu d'assister à toutes les execu-
> tions de justice avec une scouadre de soldats, que
- chaque capitaine doit fournir à son tour, ID. VI, to.
s La nuict que ledit soldat devoit livrer sa marchan-
- dise, escheut à son esquadre son rang de faire la
- garde au dit boullevert, M. DU BELLAY, 461. Douze
, vaisseaux espagnols, Ton ne me mande point si ce
sont les dunkerquois ou ceux de l'escouade de dom
i Frédéric de Tollede, BASSOMPIERRE, Ambass. t. î,
3 p. 302, dans LACURNE. Il y avoit [dans l'armée de
i Gustave-Adolphe] un lieutenant qui avoit la con-
duite de trois régiments, un colonel et un lieute-
nant dans chaque régiment; et un capitaine, un
i lieutenant, un enseigne, un sergent et plusieurs
chefs d'esquadre dans chaque compagnie, l'His-
toire de Gustave-Adolphe, par R. DE PRADE, <686.
i — ÉTYM. Ital. squadra (voy. ESCADRE). On a dit,
3 ce qui prouve l'identité des deux mots, comme on
- voit à l'historique, escouade pour flotte, et esquadre
; pour troupe.
t ESCOUPE (è-skou-p'), s. f. Pelle de fer dont on
i se sert dans les fours à chaux.
s — ÉTYM. Le même que escope.
ESCOURGÉE (è-skour-jée), s. f. || i" Fouet fait de
i plusieurs lanières de cuir. En les faisant [les Juifs
, qui refusaient de manger de la chair de porc] dé-
- chirer avec des fouets et des escourgées de cuir de
s taureau, SACI, Bible, Machab. il, vu, <.||2° Coups
i donnés avec ce fouet. Choeur et héros s'en allant
> chargés d'escourgées, BOIL. Héros de roman.
i — HIST. XIII" s. Dont fu Renaus Porquès de main-
3 tes pars saisis, De corgies noées fu batus et làîdis,
s Ch. d'Antioch. v, 3U. || xiv* s. Et s'avoit cascun
jor batu d'une escorgie La blanche char de lui que
s toute l'ot sillie [marquée], Baud. de Seb. vi, 96.
3 || xv* s. Avoit l'un de ses bras couvert duquel elle
> tenoit unes très singlans escourgiées, ALAIN CHART,
Î l'Espérance.
! — ÉTYM. Wallon, cqrthe; namur. scorie; rouchi;
écorie, écourie; ital. scoreg'gia, scorregiata; es-
î courgie est un renforcement par es prosthétique de
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