992 DEC
mêmes] que misère et vanité; pour ne nous descon-
forter, nature a rejecté bien à propos l'action de
nostre veue au dehors, MONT, IV, 145.
—: ÉTYM. Déconfort; provenç. desconfortar, des-
cofortar; ital. disconfortare.
t DÉCONNAISSANCE (dé-ko-nè-san-s'), s. f. Ac-
tion de déconnaître
— HIST. xiu" s. Et la desconnoissance [le désa-'
veu que Berte a fait de son nom] n'i a pas obliée,
Berte, cxv. || XVe s. En recomptant le fait qu'ils
congnoissent, ilz demeurent en descongnoissance
de la cause, A. CHARTIER, dans RAYNOUARB.
— ÉTYM. Déconnaître; provenç. desconoissensa ;
anc. calai, desconexença; ital. disconoscenza.
f DÉCONNAÏTRE (dé-co-nê-tr'), v. a. Ne pas con-
naître, ne pas reconnaître.
— HIST. Poise lui [elle est fâchée] que du nom
ne s'est desconeûe, Berte, LU. || XVI* S. Ressemblant
plus à un mort qu'à un vif, en sorte qu'on le deco-
gnoist, PARÉ, Inlrod. 18.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et connaître; provenç.
desconoscer, desconoisser ; catal. desconexer; es-
pagn. desconocer; portug. desconhecer; ital. disco-
noscere.
t DÉCONNU, UE (dé-ko-nu, nue), part, passé
de déconnaître. Qui n'est pas connu. Jamais votre Es-
pagnol n'avait une personne de meilleure mine que
cette Urgande la déconnue, SCARR. Rom. corn. 9.
— HIST. xaie s. Si m'avésvous ramenteùe Une au-
tre amor descongneûe, la Rose, 4680. || xve s. Si fut
aucune renommée que le duc Louis d'Orléans avoit
esté à ceste journée en habit desconnu, MONSTREL.
I, 23. Et si serai en habit si desconnu que votre
vieille ne ame du monde n'aura de moi connois-
sance, LOUIS xi, Nouv. 37. || xvi* s. Quant à son
Urgande la desconue, il dit qu'elle s'est instruite
par les admirables préceptes du grand Apollidon
qu'il feint avoir esté comme un autre Zoroastes,
LAN0UE, 137.
t DÉCONSACRER (dé-kon-sa-kré), v. a. Ôter l'é-
tat de consécration d'une chose, d'une personne.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et consacrer.
DÉCONSEILLÉ, ÉE (dé-kon-sè-llé,liée, M mouil-
lées) , part, passé. Qui a été dissuadé. Déconseillé
d'agir ainsi. || Contre quoi on donne conseil. Une
entreprise déconseillée par la prudence.
| DÉCONSEILLER (dé-kon-sè-llé, II mouillées, et
non dé-kon-sè-yé), v. a. Détourner par conseil.
, Vous ferez ce que vous voudrez, je ne vous con-
: seille ni ne vous déconseille. |) Conseiller de ne pas
■' faire quelque chose. Je ne lui conseille ni ne lui
desconseille cette entreprise.
— HIST. XII" s. Ne m'i laissez ainsi desconseillé,
Coud, vu. De poi vus crut en hait [il vous éleva de
bas très-haut] et mult vus honura, Tut encontre sa
mère quili desconseilla, Th. le mart. 83. Jo e Salo-
mun tesfizserumschaitifsedescunseillez,JJoj's, 223.
|| xmc s. Nostre sires [Dieu], qui les desconseillés con-
seille, ne le voult mie ensi souffrir, VILLEH. XXXVII.
Por ce que desconseillie iere, Volt Raison faire sa
prière, la Rose, 2867. Tu es rosier qui porte rose
Blanche et vermeille; Tu as en ton saint cbief l'o-
reille 'Qui les desconseilliez conseille Et met à voie,
RDTEB. u, 5. Il xiv s. Mais li pluseur lui vont se fait
desconseillant, Guescl. 5804. ||xv 8 s. Si est aumône
et gloire à Dieu et au monde de adresser et re-
conforter les desconfortés et desconseillés, FROISS.
I, i, 17. || xvi= s. Mithridates luy desconseilloit fort
de bazarder la bataille, AMYOT, Lucull. 48. Qui des-
conseille aux dames la pudeur, il les trahit, MONT.
m, 5. Antoine de Levé, voyant l'empereur [Charles-
Quint] résolu de ce voyage [l'expédition en Pro-
vence] , opinoit toutes fois le contraire et le descon-
seilloit, ID.I, 321.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et conseiller; provenç.
descqsselhar; anc. espagn. desconsejar ; ital. sconsi-
gliare.
t DÉCONSIDÉRATION (dé-kon-si-dé-ra-sion), s. f.
Néologisme. Perte de l'estime et. de la considération
publique. Déconsidération générale, publique.
— ÉTYM. Déconsidérer.
DÉCONSIDÉRÉ, ÉE (dê-kon-si-dé-rê, rée), adj.
Qui a perdu considération et estime. Un homme dé-
considéré. Un corps déconsidéré.
t DÉCONSIDÉRER (dé-kon-si-dé-ré. La syllabe
-dé prend un accent grave quand la syllabe qui suit
est muette : je déconsidère, excepté au futur et au
conditionnel : je déconsidérerai), v. a. Ôter la consi-
dération, l'estime. Cette action l'a déconsidéré. |] Ab-
solument. Puis il s'écrie qu'en politique il ne faut
jamais reculer, ne jamais revenir sur ses pas ; se
bien garder de convenir d'une erreur; que cela dé-
considère j que. lorsqv/on s'est trompé, il faut perse-
DEC
vérer; que cela donne raison, SÉGTJR, Hist. de Napol.
vin, 10. || Se déconsidérer, perdre la considération.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et considérer.
+DÉCONSOLÉ, ÉE (dé-kon-so-lé, lée), adj. Qui
est sans consolation.
— HIST. xvi' s. Las! la pauvrette Toute seulette,
Sans parler longtemps sera Echevelée, déconsolée,
L'étrange cas pensera, MARG. NOUV. xix. Une con-
solation commune me desconsole et m'attendrit,
MONT. III, 304.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et consoler.
| DÉCONSTRUCTION (dé-kon-stru-ksion)fs.f. Ac-
tion de déconstruire. || Terme de grammaire. Dé-
rangement de la construction des mots dans une
phrase. De la dêconstruction, vulgairement dite
construction, LEMARE, De la man. d'appr. les lan-
gues, ch. 17, dans Cours delangue lat.
— ÉTYM. Déconstruire.
t DÉCONSTRUIRE (dé-kon-strui-r'), v. a. || 1° Dés-
assembler les parties d'un tout. Déconstruire une
machine pour la transporter ailleurs. || 2° Terme de
grammaire. Faire la déconstruction. Déconstruire
des vers, les rendre, par la suppression de la me-
sure, semblables à la prose. || Absolument. Dans la
méthode des phrases prénotionnelles, on commence
aussi par la traduction, et l'un de ses avantages,
c'est de n'avoir jamais besoin de déconstruire, LE-
MARE, De la man. d'appr. les langues, ch. t7.
|| 3° Se déconstruire, v. réfl. Perdre sa construction.
L'érudition moderne nous atteste que, dans une
contrée de l'immobile Orient, une langue parvenue
à sa perfection s'est déconstruite et altérée d'elle-
même, par la seule loi de changement, naturelle
à l'esprit humain, VILLEMAIN, Préf. du Dict. de
l'Acad.
— REM. Déconstruire, qui n'est pas dans la der-
nière édition du Dictionnaire de l'Académie, était
dans la 6"; et, comme on voit, M. Villemain, dans
la préface de la 6e, s'est servi, avec toute raison,
d'un mot qui n'est pas dans cette édition.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et construire.
t DÉCONSTRUIT, ITE (dé-kon-strui, strui-t'), part,
passé de déconstruire. Dont la forme, la construc-
tion est changée. Une machine déconstruite. || Terme
de grammaire. Vers déconstruits.
t DÉCONTENANCE (dé-kon-te-nan-s'), s. f. Dé-
faut ou perte de contenance.
— HIST. xive s. Et que [je] vous ramenteûsse les
descontenances ou simplesses de la journée passée
et vous chastiasse [fisse la leçon], Èénagier, Pro-
logue.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et contenance.
DÉCONTENANCÉ, ÉE (dé-kon-te-nan-sé, sêe),
part, passé. Qui a perdu contenance. Je suis toute
décontenancée d'être à Paris dans cette saison, SÉV.
463. Comme je n'ai point reçu de vos lettres cet or-
dinaire , je n'ai point laissé d'être toute triste et toute
décontenancée ; car le moyen de se passer de cette
chère consolation?,m. Lett. 14 févr. 1685. Le roi La-
tin, pensif et morne, Comme à qui survient une
corne, Demeura décontenancé, SCARRON, Virg. trav.
vu. Si l'on me regarde, je suis décontenancé, J. j.
ROUSS. Conf. i.
+ DÉCONTENANCEMENT (dé-kon-te-nan-se-
man), s. m. Action de décontenancer. || Etat d'une
personne décontenancée. Son décontenancement me
fait suer, et lui aussi, j'en suis assurée, SÉV. 55
— ÉTYM. Décontenancer.
DÉCONTENANCER (dé-kon-te-nan-sé. Le c
prend une cédille devant a et o : je décontenan-
çais, nous décontenançons). v. a. \\i° Faire perdre
contenance à quelqu'un. S'il n'eût eu de l'esprit, il
se fût mis en colère, et l'ignorance eût déconte-
nancé la philosophie, BALZ. Défense de la poésie.
Cette créature décontenance la D*", SÉV. 216. || Par
extension. Il devait lui dire [à l'empereur] que, dès
Malo-Iaroslavetz, le premier mouvement de retraite,
pour des soldats qui n'avaient jamais reculé, avait
décontenancé l'armée, SÊGUR, Hist. de Napol. ix,
i 2. || 2° Se décontenancer, 1). réfl. Perdre contenance.
Parmi ces valets il y en avait quelques-uns qui ré-
citaient déjà sans se décontenancer, SCARRON, Rom.
com. ch. 8. Elle se décontenança si fort qu'elle ne
put soutenir cette attaque, SÉV. 44.
— HIST. xvi' s. Ce qui les rend ainsi desbauchées
et descontenancées, tant pour ce que leur sang est
corrompu par suppression, que pour ce qu'elles se
nourrissent mal, PARÉ, XVIII, 74
— ÉTYM. Décontenance.
DÉCONVENUE (dé-kon-ve-nue), s. f. Mauvais
succès qu!. fait que notre attente ne s'accomplit pas.
....Sans me plaindre en ma déconvenue, RÉGNIER,
Sat. il. Il mourait d'envie de me conter sa déconve-
DEC
nue, SÉV. 37. Voyez, s'il vous plaît, quelle est ma
déconvenue (car ce terme est très-bon), VOLT.-Prc'f.
de Cath. Vadé. Oubliez-vous votre déconvenue? Dans
notre lutte au pied du mont Ida Je vous vainquis,
et pourtant j'étais nue, MILLEV. la Défaite.
— HIST. xiie s. Kar grevus lui semblad à mus-
trer à la pulcelenuledescuvenue. Bois, tû2. || xurs,
Diex! font-il, corne a [il y] ci laide disconvenue,
Berte, en. Sa garison [provisions] a despendue, Ce
fu mortel desconvenue, Ren. 752, Puis dist en bas
tôt coiement : Â droit ai-je desconvenue; Trop vos ai
loiauté tenue, Ren. 3823. Sire, or poez vos savoir
que madame est sage et leiaus, quant de si grant
desconvenue ne vous osa mentir, Merlin- i" 67,
recto. || xvie s.. Quand Son Altesse en sceut la des-
convenue, elle en cuyda mourir de raige et de des-
pit, CARL. v, 16. Sans attendre qu'il lepriast ne qu'il
luy parlast de sa desconvenue, il le recueillit en sa
navire, AMYOT, Pomp. 104.
— ÉTYM. .De'.... préfixe, et convenir : ce qui ne
convient pas, mauvaise aventure.
DÉCOR (dé-kor),s. m. ||1° Ce qui décore, en par-
lant du papier, de la peinture, des glaces des ap-
partements. Un joli décor. Peintre en décor. )| 2" Dé-
coration d'une pièce de théâtre. Le décor n'est pas
encore prêt. || Au plur. L'ensemble des décorations
d'un théâtre. Les décors de cet opéra sont splen-
dides.
— HIST. xvie s. Francs et loyaux autour d'elle vac-
quons, C'est son décore [il s'agit de Renée de
France].... MAROT, u, 318.
— ÉTYM. Voy. DÉCORER.
fDÉCORABLE (dé-ko-ra-bl'), adj. Qui peut être
décoré.
— ËTYM. Décorer.
DÉCORATEUR (dé-ko-ra-teur), s. m. Celui dont
la profession est d'orner l'intérieur des apparte-
ments, ou celui qui fait des décorations pour les
théâtres, pour les fêtes. Un habile décorateur. Grand
machiniste, grand architecte, bon peintre, sublime
décorateur, il n'y a aucun de ces talents qui ne lui
ait valu [à Servandoni] des sommes immenses, DI-
DEROT , Salon de 1765, OEuvres, t. xm, p. 128, dans
POUGENS. || Adj. Peintre décorateur. )| S. f. Décora-
trice, celle qui décore. La folie est la décoratrice,
l'enchanteresse et la reine du monde, DE SÊGUR,
dans LEGOARANT.
— ÉTYM. Lat. decorator, de decorare, décorer.
t DÉCORATIF, IVE (dé-ko-ra-tif, ti-v'), adj. Qui
sert à décorer; qui décore bien. Les fontaines déco-
ratives d'une place publique. La frise de Phigalie
me parait avoir, à un haut degré, le caractère dé-
coratif, RONCHAUD, Phidias, p. 364. || Les arts dé-
coratifs; sous ce nom on comprend, là sculpture
d'ornementation, les tapisseries, l'ébénisterie de
luxe, etc.
— ÉTYM. Décorer; provenç. decoratiu.
DÉCORATION (dé-ko-ra-sion ; en poésie, de cinq
syllabes), s. f. || 1° Action de décorer ; résultat de cette
action. Les rois doivent, pour le repos, autant que
pour la décoration de l'univers, soutenir une ma-
jesté qui n'est qu'un rayon de celle de Dieu, BOSS.
Marie-Thérèse. Et maintenant, devenue, malgré ses
souhaits, la principale décoration d'une cour dont
un si grand roi fait le soutien, elle est la consola-
tion de tout» la France, m. ib. L'ordre, la décora-
tion, les effets de la nature sont populaires; les
causes, les principes ne le sont point, LABRUY.XVI.
La philosophie n'était point en lui une teinture légère
ni une décoration superficielle; c'était un sentiment
profond et une seconde nature difficile à distinguer
d'avec la première, FONTEN. Carré. || Fig.L'affreuse
décoration d'incrédulité dont ils se parent, MASS.
■Carême, Doutes. \\ 2° Ornements d'architecture, de
peinture, de sculpture, ou autres ornements qu'on
emploie dans les appartements et les jardins. Déco-
ration extérieure, intérieure. La décoration d'un
salon, d'un édifice. La tragédie qu'Aristote estime
plus que le poème épique, en ce qu'elle a de plus la
décoration extérieure et Ja musique qui délectent
puissamment, CORN. Ier dise, dupoëmedramat. p. 4.
Je fus hier à un service de M. le chancelier [Séguier]
à l'Oratoire; ce sont les peintres, les sculpteurs,
les musiciens et les orateurs qui en ont fait la dé-
pense, en un mot les quatre arts libéraux; c'était la
plus belle décoration qu'on puisse imaginer.... Ma-
dame de Verneuil voulait acheter toute cette dé-
coration un prix excessif, SÉV. 137. On changeait
[chez le roi Crésus] la décoration des jardins comme
on change une décoration de scène, FÉN. t. xix, p.
32. || Fig. Les ténèbres et la lumière, les saisons,
la marche des astres.... varient les décorations du
monde, CHATEAUB. Génie, i, v, 2. || 3e Terme de
mêmes] que misère et vanité; pour ne nous descon-
forter, nature a rejecté bien à propos l'action de
nostre veue au dehors, MONT, IV, 145.
—: ÉTYM. Déconfort; provenç. desconfortar, des-
cofortar; ital. disconfortare.
t DÉCONNAISSANCE (dé-ko-nè-san-s'), s. f. Ac-
tion de déconnaître
— HIST. xiu" s. Et la desconnoissance [le désa-'
veu que Berte a fait de son nom] n'i a pas obliée,
Berte, cxv. || XVe s. En recomptant le fait qu'ils
congnoissent, ilz demeurent en descongnoissance
de la cause, A. CHARTIER, dans RAYNOUARB.
— ÉTYM. Déconnaître; provenç. desconoissensa ;
anc. calai, desconexença; ital. disconoscenza.
f DÉCONNAÏTRE (dé-co-nê-tr'), v. a. Ne pas con-
naître, ne pas reconnaître.
— HIST. Poise lui [elle est fâchée] que du nom
ne s'est desconeûe, Berte, LU. || XVI* S. Ressemblant
plus à un mort qu'à un vif, en sorte qu'on le deco-
gnoist, PARÉ, Inlrod. 18.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et connaître; provenç.
desconoscer, desconoisser ; catal. desconexer; es-
pagn. desconocer; portug. desconhecer; ital. disco-
noscere.
t DÉCONNU, UE (dé-ko-nu, nue), part, passé
de déconnaître. Qui n'est pas connu. Jamais votre Es-
pagnol n'avait une personne de meilleure mine que
cette Urgande la déconnue, SCARR. Rom. corn. 9.
— HIST. xaie s. Si m'avésvous ramenteùe Une au-
tre amor descongneûe, la Rose, 4680. || xve s. Si fut
aucune renommée que le duc Louis d'Orléans avoit
esté à ceste journée en habit desconnu, MONSTREL.
I, 23. Et si serai en habit si desconnu que votre
vieille ne ame du monde n'aura de moi connois-
sance, LOUIS xi, Nouv. 37. || xvi* s. Quant à son
Urgande la desconue, il dit qu'elle s'est instruite
par les admirables préceptes du grand Apollidon
qu'il feint avoir esté comme un autre Zoroastes,
LAN0UE, 137.
t DÉCONSACRER (dé-kon-sa-kré), v. a. Ôter l'é-
tat de consécration d'une chose, d'une personne.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et consacrer.
DÉCONSEILLÉ, ÉE (dé-kon-sè-llé,liée, M mouil-
lées) , part, passé. Qui a été dissuadé. Déconseillé
d'agir ainsi. || Contre quoi on donne conseil. Une
entreprise déconseillée par la prudence.
| DÉCONSEILLER (dé-kon-sè-llé, II mouillées, et
non dé-kon-sè-yé), v. a. Détourner par conseil.
, Vous ferez ce que vous voudrez, je ne vous con-
: seille ni ne vous déconseille. |) Conseiller de ne pas
■' faire quelque chose. Je ne lui conseille ni ne lui
desconseille cette entreprise.
— HIST. XII" s. Ne m'i laissez ainsi desconseillé,
Coud, vu. De poi vus crut en hait [il vous éleva de
bas très-haut] et mult vus honura, Tut encontre sa
mère quili desconseilla, Th. le mart. 83. Jo e Salo-
mun tesfizserumschaitifsedescunseillez,JJoj's, 223.
|| xmc s. Nostre sires [Dieu], qui les desconseillés con-
seille, ne le voult mie ensi souffrir, VILLEH. XXXVII.
Por ce que desconseillie iere, Volt Raison faire sa
prière, la Rose, 2867. Tu es rosier qui porte rose
Blanche et vermeille; Tu as en ton saint cbief l'o-
reille 'Qui les desconseilliez conseille Et met à voie,
RDTEB. u, 5. Il xiv s. Mais li pluseur lui vont se fait
desconseillant, Guescl. 5804. ||xv 8 s. Si est aumône
et gloire à Dieu et au monde de adresser et re-
conforter les desconfortés et desconseillés, FROISS.
I, i, 17. || xvi= s. Mithridates luy desconseilloit fort
de bazarder la bataille, AMYOT, Lucull. 48. Qui des-
conseille aux dames la pudeur, il les trahit, MONT.
m, 5. Antoine de Levé, voyant l'empereur [Charles-
Quint] résolu de ce voyage [l'expédition en Pro-
vence] , opinoit toutes fois le contraire et le descon-
seilloit, ID.I, 321.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et conseiller; provenç.
descqsselhar; anc. espagn. desconsejar ; ital. sconsi-
gliare.
t DÉCONSIDÉRATION (dé-kon-si-dé-ra-sion), s. f.
Néologisme. Perte de l'estime et. de la considération
publique. Déconsidération générale, publique.
— ÉTYM. Déconsidérer.
DÉCONSIDÉRÉ, ÉE (dê-kon-si-dé-rê, rée), adj.
Qui a perdu considération et estime. Un homme dé-
considéré. Un corps déconsidéré.
t DÉCONSIDÉRER (dé-kon-si-dé-ré. La syllabe
-dé prend un accent grave quand la syllabe qui suit
est muette : je déconsidère, excepté au futur et au
conditionnel : je déconsidérerai), v. a. Ôter la consi-
dération, l'estime. Cette action l'a déconsidéré. |] Ab-
solument. Puis il s'écrie qu'en politique il ne faut
jamais reculer, ne jamais revenir sur ses pas ; se
bien garder de convenir d'une erreur; que cela dé-
considère j que. lorsqv/on s'est trompé, il faut perse-
DEC
vérer; que cela donne raison, SÉGTJR, Hist. de Napol.
vin, 10. || Se déconsidérer, perdre la considération.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et considérer.
+DÉCONSOLÉ, ÉE (dé-kon-so-lé, lée), adj. Qui
est sans consolation.
— HIST. xvi' s. Las! la pauvrette Toute seulette,
Sans parler longtemps sera Echevelée, déconsolée,
L'étrange cas pensera, MARG. NOUV. xix. Une con-
solation commune me desconsole et m'attendrit,
MONT. III, 304.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et consoler.
| DÉCONSTRUCTION (dé-kon-stru-ksion)fs.f. Ac-
tion de déconstruire. || Terme de grammaire. Dé-
rangement de la construction des mots dans une
phrase. De la dêconstruction, vulgairement dite
construction, LEMARE, De la man. d'appr. les lan-
gues, ch. 17, dans Cours delangue lat.
— ÉTYM. Déconstruire.
t DÉCONSTRUIRE (dé-kon-strui-r'), v. a. || 1° Dés-
assembler les parties d'un tout. Déconstruire une
machine pour la transporter ailleurs. || 2° Terme de
grammaire. Faire la déconstruction. Déconstruire
des vers, les rendre, par la suppression de la me-
sure, semblables à la prose. || Absolument. Dans la
méthode des phrases prénotionnelles, on commence
aussi par la traduction, et l'un de ses avantages,
c'est de n'avoir jamais besoin de déconstruire, LE-
MARE, De la man. d'appr. les langues, ch. t7.
|| 3° Se déconstruire, v. réfl. Perdre sa construction.
L'érudition moderne nous atteste que, dans une
contrée de l'immobile Orient, une langue parvenue
à sa perfection s'est déconstruite et altérée d'elle-
même, par la seule loi de changement, naturelle
à l'esprit humain, VILLEMAIN, Préf. du Dict. de
l'Acad.
— REM. Déconstruire, qui n'est pas dans la der-
nière édition du Dictionnaire de l'Académie, était
dans la 6"; et, comme on voit, M. Villemain, dans
la préface de la 6e, s'est servi, avec toute raison,
d'un mot qui n'est pas dans cette édition.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et construire.
t DÉCONSTRUIT, ITE (dé-kon-strui, strui-t'), part,
passé de déconstruire. Dont la forme, la construc-
tion est changée. Une machine déconstruite. || Terme
de grammaire. Vers déconstruits.
t DÉCONTENANCE (dé-kon-te-nan-s'), s. f. Dé-
faut ou perte de contenance.
— HIST. xive s. Et que [je] vous ramenteûsse les
descontenances ou simplesses de la journée passée
et vous chastiasse [fisse la leçon], Èénagier, Pro-
logue.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et contenance.
DÉCONTENANCÉ, ÉE (dé-kon-te-nan-sé, sêe),
part, passé. Qui a perdu contenance. Je suis toute
décontenancée d'être à Paris dans cette saison, SÉV.
463. Comme je n'ai point reçu de vos lettres cet or-
dinaire , je n'ai point laissé d'être toute triste et toute
décontenancée ; car le moyen de se passer de cette
chère consolation?,m. Lett. 14 févr. 1685. Le roi La-
tin, pensif et morne, Comme à qui survient une
corne, Demeura décontenancé, SCARRON, Virg. trav.
vu. Si l'on me regarde, je suis décontenancé, J. j.
ROUSS. Conf. i.
+ DÉCONTENANCEMENT (dé-kon-te-nan-se-
man), s. m. Action de décontenancer. || Etat d'une
personne décontenancée. Son décontenancement me
fait suer, et lui aussi, j'en suis assurée, SÉV. 55
— ÉTYM. Décontenancer.
DÉCONTENANCER (dé-kon-te-nan-sé. Le c
prend une cédille devant a et o : je décontenan-
çais, nous décontenançons). v. a. \\i° Faire perdre
contenance à quelqu'un. S'il n'eût eu de l'esprit, il
se fût mis en colère, et l'ignorance eût déconte-
nancé la philosophie, BALZ. Défense de la poésie.
Cette créature décontenance la D*", SÉV. 216. || Par
extension. Il devait lui dire [à l'empereur] que, dès
Malo-Iaroslavetz, le premier mouvement de retraite,
pour des soldats qui n'avaient jamais reculé, avait
décontenancé l'armée, SÊGUR, Hist. de Napol. ix,
i 2. || 2° Se décontenancer, 1). réfl. Perdre contenance.
Parmi ces valets il y en avait quelques-uns qui ré-
citaient déjà sans se décontenancer, SCARRON, Rom.
com. ch. 8. Elle se décontenança si fort qu'elle ne
put soutenir cette attaque, SÉV. 44.
— HIST. xvi' s. Ce qui les rend ainsi desbauchées
et descontenancées, tant pour ce que leur sang est
corrompu par suppression, que pour ce qu'elles se
nourrissent mal, PARÉ, XVIII, 74
— ÉTYM. Décontenance.
DÉCONVENUE (dé-kon-ve-nue), s. f. Mauvais
succès qu!. fait que notre attente ne s'accomplit pas.
....Sans me plaindre en ma déconvenue, RÉGNIER,
Sat. il. Il mourait d'envie de me conter sa déconve-
DEC
nue, SÉV. 37. Voyez, s'il vous plaît, quelle est ma
déconvenue (car ce terme est très-bon), VOLT.-Prc'f.
de Cath. Vadé. Oubliez-vous votre déconvenue? Dans
notre lutte au pied du mont Ida Je vous vainquis,
et pourtant j'étais nue, MILLEV. la Défaite.
— HIST. xiie s. Kar grevus lui semblad à mus-
trer à la pulcelenuledescuvenue. Bois, tû2. || xurs,
Diex! font-il, corne a [il y] ci laide disconvenue,
Berte, en. Sa garison [provisions] a despendue, Ce
fu mortel desconvenue, Ren. 752, Puis dist en bas
tôt coiement : Â droit ai-je desconvenue; Trop vos ai
loiauté tenue, Ren. 3823. Sire, or poez vos savoir
que madame est sage et leiaus, quant de si grant
desconvenue ne vous osa mentir, Merlin- i" 67,
recto. || xvie s.. Quand Son Altesse en sceut la des-
convenue, elle en cuyda mourir de raige et de des-
pit, CARL. v, 16. Sans attendre qu'il lepriast ne qu'il
luy parlast de sa desconvenue, il le recueillit en sa
navire, AMYOT, Pomp. 104.
— ÉTYM. .De'.... préfixe, et convenir : ce qui ne
convient pas, mauvaise aventure.
DÉCOR (dé-kor),s. m. ||1° Ce qui décore, en par-
lant du papier, de la peinture, des glaces des ap-
partements. Un joli décor. Peintre en décor. )| 2" Dé-
coration d'une pièce de théâtre. Le décor n'est pas
encore prêt. || Au plur. L'ensemble des décorations
d'un théâtre. Les décors de cet opéra sont splen-
dides.
— HIST. xvie s. Francs et loyaux autour d'elle vac-
quons, C'est son décore [il s'agit de Renée de
France].... MAROT, u, 318.
— ÉTYM. Voy. DÉCORER.
fDÉCORABLE (dé-ko-ra-bl'), adj. Qui peut être
décoré.
— ËTYM. Décorer.
DÉCORATEUR (dé-ko-ra-teur), s. m. Celui dont
la profession est d'orner l'intérieur des apparte-
ments, ou celui qui fait des décorations pour les
théâtres, pour les fêtes. Un habile décorateur. Grand
machiniste, grand architecte, bon peintre, sublime
décorateur, il n'y a aucun de ces talents qui ne lui
ait valu [à Servandoni] des sommes immenses, DI-
DEROT , Salon de 1765, OEuvres, t. xm, p. 128, dans
POUGENS. || Adj. Peintre décorateur. )| S. f. Décora-
trice, celle qui décore. La folie est la décoratrice,
l'enchanteresse et la reine du monde, DE SÊGUR,
dans LEGOARANT.
— ÉTYM. Lat. decorator, de decorare, décorer.
t DÉCORATIF, IVE (dé-ko-ra-tif, ti-v'), adj. Qui
sert à décorer; qui décore bien. Les fontaines déco-
ratives d'une place publique. La frise de Phigalie
me parait avoir, à un haut degré, le caractère dé-
coratif, RONCHAUD, Phidias, p. 364. || Les arts dé-
coratifs; sous ce nom on comprend, là sculpture
d'ornementation, les tapisseries, l'ébénisterie de
luxe, etc.
— ÉTYM. Décorer; provenç. decoratiu.
DÉCORATION (dé-ko-ra-sion ; en poésie, de cinq
syllabes), s. f. || 1° Action de décorer ; résultat de cette
action. Les rois doivent, pour le repos, autant que
pour la décoration de l'univers, soutenir une ma-
jesté qui n'est qu'un rayon de celle de Dieu, BOSS.
Marie-Thérèse. Et maintenant, devenue, malgré ses
souhaits, la principale décoration d'une cour dont
un si grand roi fait le soutien, elle est la consola-
tion de tout» la France, m. ib. L'ordre, la décora-
tion, les effets de la nature sont populaires; les
causes, les principes ne le sont point, LABRUY.XVI.
La philosophie n'était point en lui une teinture légère
ni une décoration superficielle; c'était un sentiment
profond et une seconde nature difficile à distinguer
d'avec la première, FONTEN. Carré. || Fig.L'affreuse
décoration d'incrédulité dont ils se parent, MASS.
■Carême, Doutes. \\ 2° Ornements d'architecture, de
peinture, de sculpture, ou autres ornements qu'on
emploie dans les appartements et les jardins. Déco-
ration extérieure, intérieure. La décoration d'un
salon, d'un édifice. La tragédie qu'Aristote estime
plus que le poème épique, en ce qu'elle a de plus la
décoration extérieure et Ja musique qui délectent
puissamment, CORN. Ier dise, dupoëmedramat. p. 4.
Je fus hier à un service de M. le chancelier [Séguier]
à l'Oratoire; ce sont les peintres, les sculpteurs,
les musiciens et les orateurs qui en ont fait la dé-
pense, en un mot les quatre arts libéraux; c'était la
plus belle décoration qu'on puisse imaginer.... Ma-
dame de Verneuil voulait acheter toute cette dé-
coration un prix excessif, SÉV. 137. On changeait
[chez le roi Crésus] la décoration des jardins comme
on change une décoration de scène, FÉN. t. xix, p.
32. || Fig. Les ténèbres et la lumière, les saisons,
la marche des astres.... varient les décorations du
monde, CHATEAUB. Génie, i, v, 2. || 3e Terme de
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