1470
EPO
— ÉTYM. Épouvanter; provenç. espaventalh; ca-
tal. espanlall; espagn. espantajo; portug. espan-
talho.
ÉPOUVANTE (é-pou-van-t'), s. f. Terreur pro-
fomie et soudaine.. Il a pris l'épouvante et la vou-
drait donner À ceux que les périls ne peuvent
étonner, TRISTAN, Panthée, iv, 2. Est-ce un si
grand sujet d'en prendre l'épouvante? KOTROU,
Vencesl. tv, 4. L'épouvante est au nid plus forte
que jamais, LA FONT. Fabl. m, 20. Autre qualité
assez naturelle aux conquérants, qui savent que l'é-
pouvante fait plus de la moitié des conquêtes,
BOSS'. Hist. m, 6. Tandis qu'on vous verra, d'une
voix suppliante, Semer ici la plainte et non pas
l'épouvante, RAC. Brit. i, 4. Ce cri glace d'épou-
vante les ennemis, FÉN. Tél. xx.
— HIST. xvi» s. Il suit l'espouvante des siens,
D'AUB. Hist. il, 4G7. Depuis que l'espavente se met
en un royaume, 600 hommes en feront fuir dix
mille, CARLOIX, i, 48.
— ÉTYM. Voy. ÉPOUVANTER; provenç. espaven,
s. m.; ital. spavento.
EPOUVANTE, ÉE (é-pou-van-té, tée), part,
passé. Frappé d'épouvante. Le flot qui l'apporta re-
cule épouvanté, RAC. Phèdre, v, 6. Je suis épou-
vanté de ce comble d'horreur, VOLT. Zaïre, iv, 5.
Voilà la source des reproches d'une conscience
épouvantée et des murmures secrets qui déchirent
mon coeur, i. J. ROOSS. Ilél. n, 6, Pourquoi mon
coeur bat-il si vite? Qu'ai-je donc en moi qui s'agite,
Dont je me sens épouvanté? A. DE MUSSET, Poésies
nouv. la Nuit de mai.
t ÉPOUVANTEMENT (é-pou-van-te-man), s. m.
Action d'épouvanter. Il se repose sur la parole de
celui qui a promis à ceux qui le servent d'envoyer
son épouvantement devant eux, BALZAC, le Prince,
8. L'Écriture appelle la mort le roi des épouvan-
tements CHATEAUB. Génie, n, vi, 4.
— HIST. xn* s. E li tuen espowentement contur-
berent mei. Liber psalm. p. 4 26. || xv" s. Et toutes
parolles semblables de grans espoventemens, COMM.
m, 2. || xvi« s. Ces mouvements guerriers qui nous
ravissent de leur horreur et espovantement, MONT.
H, -107. Lors ce front [de Dieu] qui ailleurs porte
contentement, Porte à ceux-ci la mort et l'espou-
vantement, D'AUB. Trag. vu.
— ÉTYM. épouvanter; provenç. espaventament ;
ital. spaventamento.
ÉPOUVANTER (é-pou-van-té), v. a. || i° Causer
de l'épouvantepCt comme ils font du vrai, du faux
ils m'épouvantent, RÉGNIER, Élég. i. La rigueur de
ses lois m'épouvante pour vous, RAC. Bérén. i, 6.
De noirs pressentiments viennent m'épouvanter, ID.
Phèdre, m, s. C'est par vos faibles mains Qu'il
[Dieu] veut épouvanter les profanes humains,VOLT.
Fanal, m, 6. Je cherchai la gloire dans les com-
bats, je plongeai ma main dans le sang des mal-
heureux; et mes fureurs m'épouvantèrent, BARTHÉ-
LÉMY, Ànach. ch. 78. || 2° Inspirer de l'horreur. Le
nom seul d'assassin l'épouvante et l'arrête, RAC.
Andr. v, 2. Je vais t'épouvanter par ce secret af-
freux, VOLT. M. de César, m, 2. Je vous dis que
vous m'épouvantez, DELÀ VIGNE, ÉC. des Vieillards,
iv, 3. || 3° S'épouvanter, v. réjl. Etre frappé d'épou-
vante. Théodore, parlez sans vous épouvanter,
CORN. Théod. n, 6. Le peuple s'épouvante et fuit
de toutes parts, RAC. Alhal. n, 2.
— HIST. xi* s. Home nel veit qui mult ne s'es-
paent, Ch. de Roi. cix. || xu* s. Paien frémissent,
f'ost est espoantée, Ronc. p. 60. Ne puet muer
[ne peut s'empêcher] qu'il ne s'est espaant, ib. p. 77.
Que li plus fier en sont espoenti, ib. p. 44) de
voz matiauïs ne sui espoenté; Del martire suffrir sui
del tut aprestez, Th. le marl.'MS. Les ovres Belial
me unt espovented, Rois, p. 205. || xme s. Quant sa
fille le voit, forment s'en espouvente, Berte, xcvi.
El bien appartient à office de bailli qu'il espoenté
et contraigne les mellix [querelleurs], si que les
paisibles vivent en paix, BEÀUM. 24. Et se li pères
6e plaint de son fils, il puet le fiz menacier et es-
poenter, s'il ne se contient en bone manière, Liv.
rie/ust. 72. || xvi* s Dont les ennemis s'espou-
vanterent si fort qu'ilz reculèrent arrière, AMYOT,
Cor. 40.11 n'y avoit que ce populace de Paris qui
s'espavante incontinent, CARLOIX, vm, 35.
— ÉTYM. Bourguig. eponter ; picard, epauter,
epavander, epanander, cpeuter ; wallon, spawlé ;
norm. épeuler; provenç. espaventar, espavantar;
espagn. et portug. espantar; ital. spaventare ; du
latin expavenietn, avec la finale er, faire trembler,
de ex, et parère, avoir crainte, pavor, peur (voy.
ÏEUR). La forme par a se trouve dans les plus an-
ciens textes (voy. l'historique) : espaenter, d'où es-
ËPR
poenler ; et puis, par l'intercalation d'un v, espoven-
ter (comme l'ancien pooir devenu poi'Oî'r).
ÉPOUX, OUSE (é-pou, pou-z'; l'a se lie : un
é-pou-z aimable), s. m. et f. || 1° Celui, celle qui a
épousé, qui est conjoint par mariage. Bien plus que
l'on ne croit le nom d'époux engage, Et l'amour est
souvent un fruit du mariage, MOL. Sganarelle, 4.
La perte d'un époux ne va pas sans soupir, LA FONT.
Fabl. VI, 2t. L'hymen déplaît toujours quand l'é-
poux ne plaît pas, QUINAULT, Astrale, n, 2. lime
semble déjà que ces murs, que ces voûtes Vont
prendre la parole, et, prêts à m'accuser, Attendent
mon époux pour le désabuser, RAC. Phèd. ui, 3.
Quoi! déjà de Titus épouse en espérance, ID. Bérén.
i, 4. Elle ne prendra pour époux qu'un homme qui
craigne les dieux, FÊN. Tél. XXH. Penses-tu que je
sois moins épouse que mère? VOLT. Orphel. iv, 6.
|| 2° Dans le langage mystique. Le céleste époux,
l'époux de l'Église, Jésus-Christ. Ô mort! quand
viendras-tu me donner le baiser de l'époux? FÉN.
t. xvin, p. 4 56. || L'épouse de Jésus-Christ, l'Église.
|| Les épouses de Jésus-Christ, les religieuses.
IJBelzunce, illustre par les prodiges qu'il fit dans
le temps de la peste, et après par le refus de l'é-
vêché de Laon pour ne pas quitter sa première
épouse [Marseille son premier diocèse], ST-SIM.224,
9. || 3° S. m. plur. Les époux, le mari et la femme,
les gens mariés. Deux jeunes époux.
— REM. C'est une faute contre le bon usage que
de dire, dans le langage familier, époux pour mari
et épouse pour femme. Dites ; ma femme est ma-
lade, et non mon épouse est malade. Cette nuance
est signalée dans Molière quand don Juan dit à
M. Dimanche : Comment se porte Mme Dimanche,
votre épouse?.... c'est une brave femme (Festin,
iv, 3); et, dans Lesage, quand Mme Jacob dit : Il
fait bien pis, le dénaturé qu'il est! il m'a défendu
l'entrée de sa maison, et il n'a pas le coeur d'em-
ployer mon époux (Turc. IV, 4 2).
— HIST. xi* s. Qui altri espouse purgist [prît],
Lois de Guill. 4 4. ||xn*s. Porquant [il] ne mist pas
en obli La grant amor qu'il out od lui [elle] ; S'es-
pose en fist; si fist mult bien, BENOÎT, II, 7964. E
li espos venoit, e si ami, e si frère, od tambors e
oz estrumenz, Machab. I, 9. Li reis Henris li vielz
les espuses preneit, E à lur dreiz espus del tut les
defendeit, Th. le mart. 93. Lai [laisse] saint iglise
aveir ses decrez e ses leis; Ele est espuse Deu, qui
est sire des reis, ib. 29. Et lur poesté prenent li rei
de saint iglise : Mais el n'a pas la sue de nul des
vostres prise, Fors de Deu sun espus.... ib. 79.
|| xiv* s. Nous ottroions à Ysabeau, notre famé et
nostre espouse, nostre chastel, DUCANGE, avenius.
— ÉTYM. Provenç. espos; espagn. et portug. es-
poso; ital. sposo; du lat. sponsus, de spondere, pro-
mettre, fiancer; grec, OTIÏVSEIV , au propre, verser
et, par suite, faire des libations, promeitre solen-
nellement, vu qu'en promettant on faisait des liba-
tions aux dieux.
fÉPRAULT (é-prô), s. m. Un des noms vulgaires
du céleri.
ÉPREINDRE (é-prin-dr'), j'épreins, nous éprei-
gnons; j'épreignais, nous épreignions; j'épreignis;
j'épreindrai ; j'épreindrais ; épreins , épreignons;
que j'épreigne, que nous épreignions; que j'éprei-
gnisse; épreignant; épreint, v. a. Presser entre
ses doigts quelque chose pour en exprimer le suc.
Ëpreindre du verjus, des herbes. Vénus était assise
dans une conque en l'état d'une personne qui vien-
drait de se baigner et qui ne ferait que sortir de
l'eau; une des Grâces lui épreignait les cheveux
encore tout mouillés, LA FONT. Psyché, u, p. 466.
]| Se dit aussi du liquide qu'on fait sortir en éprei-
gnant. Ils épreignaient du jus de sésame et s'en
frottaient le corps comme d'huile, VAUGEL. Q. C.
vu, 4. || S'épreindre, v. réjl. Être épreint. Le brou
de noix ne s'épreint pas facilement.
— HIST.' xiv* s. Mettez l'herbe en un sac, et l'es-
priignez pour avoir le jus, Ménagier, n, 6. || xvie s.
rar trop s'espreindre d'aller à la selle, PARÉ, VI,
4 9. Puis seront posées en ceste décoction, des com-
presses un peu espraintes, m. vi, 22. Et que la
mère se epreigne [s'efforce] tant que possible lui
sera, ID. n, 629. Us se baisèrent les uns les autres,
de manière que tout le camp se trouva plein de
caresses et de larmes très doulces et espraintes à
force de joye, AMYOT, Fab. 28.
— ÉTYM. Lat. exprimere, qui , ayant l'accent
sur pri, a donné régulièrement es-preindre (voy.
EXPRIMER). Entre épreindre el exprimer, qui sont un
même mot, on voit comment la prononciation la-
tine encore subsistante déterminait la forme du mot
français naissant.
EPR
ÉPREINT, EINTE (é-prin, prin-t'), part, passé
d'épreindre. Serré pour en exprimer un liquide. Les
cheveux mouillés, puis épreints. || Tiré hors par
expression. L'aliment commence à s'amoliir dans la
bouche par le moyen de certaines eaux épreintesdes
glandes qui y aboutissent, BOSS. Connaiss.n, 10.
ÉPREINTE (é-prin-f), s. f. || 1° Envies fréquen-
tes, inutiles et douloureuses .d'aller à la selle. Avoir,
sentir des épreintes. || Il ne se dit guère qu'au
pluriel. |j 2° Terme de vénerie. Se dit de la fiente
des lo'.tres et de quelques autres bêtes.
— HIST. xiv" s. En la vénerie des loutres, la
fiente est appelée espraintes, Modus, f° XLI, verso.
|| xvi* s. Les violens cris et espreintes d'un cruel
enfantement, PARÉ, VI, 4 4. Il jette de la boue par
le siège, ayant de grandes douleurs et espreintes,
m. IX, 4 8.
— ÉTYM. Épreint.
ÉPRENDRE (S') (é-pran-dr'), je m'éprends, nous
nous éprenons; je m'éprenais; je m'épris; je m'é-
prendrai; je m'éprendrais; éprends-toi; que je m'é-
prenne , que nous nous éprenions; que je m'éprisse ;
m'éprenant ; épris, v. réfl. \\ 1° Se mettre à, s'atta-
cher à, en parlant du feu. Si quelquefois le feu s'é-
prend en ces corps, DF.sc. Météor. 2. || 2°Fig. Se laisser
entraîner par quelque passion, quelque sentiment.
Il s'est épris d'une belle passion pour cette lemme.
On a touché mon âme, et mon coeur s'est épris,
CORN. Cinna, i, 2. Ah! lorsqu'elle m'a vu, si son
âme surprise, D'une ombre de pitié du moins s'était
éprise, VOLT. Scythes, m, 4. Je m'épris pour elle
de l'inclination la plus tendre, MARIVAUX, Marianne,
7" part. Qu'il étudie les plus grands maîtres, qu'il
s'éprenne davantage de la simplicité, DIDER. Salon
de 4767, OEuvres, t. xiv, p. 348, dans POUGENS.
|| 3° V. a. Eprendre, inspirer amour, amitié. Et l'a-
mour qui pour lui m'éprit si follement, CORN. Mél.
m, 5. Beauté, le cher souci de tant de beaux es-
prits. Qui d'une douce flamme avez mon coeur épris,
RACAN, Berg. il, 5. Sa vertu, sa douceur, sa poli-
tesse, tout m'avait épris de lui, ST-SIM. dans GODE-
FROY, Gloss. de Corn.
— REM. Eprendre, v. actif, qui n'est pas dans l'A-
cadémie, ne se trouve qu'au figuré, et est très-bon.
— HIST. xi* s. Saut en li fus [l'étincelle], que l'erba
en fait esprendre, Ch. de Roi. CCLXXXVII. || XU* S. OU
cierge espris ou lanterne embrasée, Ronc. p. 4 67.
Ses blanches mains, ses doigts Ions et tretis, Qui
font l'amour enfiamer et esprendre, Coud, v. Ce
est la riens dont je sui plus espris, ib. xvn. Et se je
sui de vostre amour espris, Douce dame, ne m'en
doit estre pis, ib. D'ire et de mautalent [il] esprent
tous [tout entier] et atise, Sax. xxm. Maintenant
li esprist [rougit] la chiere, Lai d'ignaurès. || xmas.
Si commença li feus si grant à esprendre que....
VILLEH. LXXX. Et la vile [Constantinople] commença
à esprendre et alumer moût durement, et ardi toute
celé nuit et l'en demain jusques à la vesprée, ID.
CVI. Tant sont espris de joie que nuls d'eus ne parla,
Berte, cxxn. Toz reverdis et esprendans, [elle] Li a
geté ses iex [yeux] es suens [siens], Lai de l'ombre.
De son lit saut toz estordiz ; Si a une chandoile prise;
Au feu en vient, si l'a esprise, Ren. 34)2. Tant est
graindre la covoitise Qui esprent mon cuer et atise,
te Rose, 3798. || xiv* s. Je me double forment qu'au
jour d'ui ne perdez; Trop voi vos em.emis espris et
alumez, Guescl. 44778. ||xv* s. Le clocher s'espre-
noit à ardoir, FROISS. H, II, 95. La bonne femme
esprinse de joie, LOUIS XI, Nouv. XIV. Avoit ung
chevalier au dehors du tourhoy, esgardant et es-
prenant l'alaine de son pis, Perceforest, 1.1, f" 4 44.
|| xvi* s. Esprins d'une extrême passion de honte,
MONT. I, 44. Il faut tenir, tirer et pousser la partie
qui est ici esprise de douleur, PARÉ, lnlrod. 2. La
fureur, qui esprent ceulx qui sont inspirez d"esprit
prophétique, AMYOT, Rom. 33. Toute la ville se
trouva esprise d'une superstitieuse crainte, ID. SO-
Ion, 4 9. Tous espris de sommeil et de vin, ID. Cam.
42. Il fut incontinent espris par un regard et un
parler affëtté, comme si c'eust esté quelque jeune
garson, ID. Sylla, 72.
— ÉTYM. E pour es.... préfixe, et prendre ; wal-
lon, esprende, allumer; provenç. esprendre.
ÉPREUVE (é-preu-v'), s. f. || 1" Action d'éprou-
ver, opération à l'aide de laquelle on juge si une
chose a la qualité que nous lui croyons. Paire l'é-
preuve d'une machine nouvelle. || Fig. Faire l'é-
preuve d'une chose, en essayer. Assurer par là [par
des dévotions à Marie] son salut avec tant de certi-
tude que ceux qui en font l'épreuve n'y ont jamais
été trompés, de quelque manière qu'ils aient vécu,
quoique nous conseillions de ne laisser pas de bien
vivre, PASC. Prov. 9. Il Faire l'épreuve, signifie
EPO
— ÉTYM. Épouvanter; provenç. espaventalh; ca-
tal. espanlall; espagn. espantajo; portug. espan-
talho.
ÉPOUVANTE (é-pou-van-t'), s. f. Terreur pro-
fomie et soudaine.. Il a pris l'épouvante et la vou-
drait donner À ceux que les périls ne peuvent
étonner, TRISTAN, Panthée, iv, 2. Est-ce un si
grand sujet d'en prendre l'épouvante? KOTROU,
Vencesl. tv, 4. L'épouvante est au nid plus forte
que jamais, LA FONT. Fabl. m, 20. Autre qualité
assez naturelle aux conquérants, qui savent que l'é-
pouvante fait plus de la moitié des conquêtes,
BOSS'. Hist. m, 6. Tandis qu'on vous verra, d'une
voix suppliante, Semer ici la plainte et non pas
l'épouvante, RAC. Brit. i, 4. Ce cri glace d'épou-
vante les ennemis, FÉN. Tél. xx.
— HIST. xvi» s. Il suit l'espouvante des siens,
D'AUB. Hist. il, 4G7. Depuis que l'espavente se met
en un royaume, 600 hommes en feront fuir dix
mille, CARLOIX, i, 48.
— ÉTYM. Voy. ÉPOUVANTER; provenç. espaven,
s. m.; ital. spavento.
EPOUVANTE, ÉE (é-pou-van-té, tée), part,
passé. Frappé d'épouvante. Le flot qui l'apporta re-
cule épouvanté, RAC. Phèdre, v, 6. Je suis épou-
vanté de ce comble d'horreur, VOLT. Zaïre, iv, 5.
Voilà la source des reproches d'une conscience
épouvantée et des murmures secrets qui déchirent
mon coeur, i. J. ROOSS. Ilél. n, 6, Pourquoi mon
coeur bat-il si vite? Qu'ai-je donc en moi qui s'agite,
Dont je me sens épouvanté? A. DE MUSSET, Poésies
nouv. la Nuit de mai.
t ÉPOUVANTEMENT (é-pou-van-te-man), s. m.
Action d'épouvanter. Il se repose sur la parole de
celui qui a promis à ceux qui le servent d'envoyer
son épouvantement devant eux, BALZAC, le Prince,
8. L'Écriture appelle la mort le roi des épouvan-
tements CHATEAUB. Génie, n, vi, 4.
— HIST. xn* s. E li tuen espowentement contur-
berent mei. Liber psalm. p. 4 26. || xv" s. Et toutes
parolles semblables de grans espoventemens, COMM.
m, 2. || xvi« s. Ces mouvements guerriers qui nous
ravissent de leur horreur et espovantement, MONT.
H, -107. Lors ce front [de Dieu] qui ailleurs porte
contentement, Porte à ceux-ci la mort et l'espou-
vantement, D'AUB. Trag. vu.
— ÉTYM. épouvanter; provenç. espaventament ;
ital. spaventamento.
ÉPOUVANTER (é-pou-van-té), v. a. || i° Causer
de l'épouvantepCt comme ils font du vrai, du faux
ils m'épouvantent, RÉGNIER, Élég. i. La rigueur de
ses lois m'épouvante pour vous, RAC. Bérén. i, 6.
De noirs pressentiments viennent m'épouvanter, ID.
Phèdre, m, s. C'est par vos faibles mains Qu'il
[Dieu] veut épouvanter les profanes humains,VOLT.
Fanal, m, 6. Je cherchai la gloire dans les com-
bats, je plongeai ma main dans le sang des mal-
heureux; et mes fureurs m'épouvantèrent, BARTHÉ-
LÉMY, Ànach. ch. 78. || 2° Inspirer de l'horreur. Le
nom seul d'assassin l'épouvante et l'arrête, RAC.
Andr. v, 2. Je vais t'épouvanter par ce secret af-
freux, VOLT. M. de César, m, 2. Je vous dis que
vous m'épouvantez, DELÀ VIGNE, ÉC. des Vieillards,
iv, 3. || 3° S'épouvanter, v. réjl. Etre frappé d'épou-
vante. Théodore, parlez sans vous épouvanter,
CORN. Théod. n, 6. Le peuple s'épouvante et fuit
de toutes parts, RAC. Alhal. n, 2.
— HIST. xi* s. Home nel veit qui mult ne s'es-
paent, Ch. de Roi. cix. || xu* s. Paien frémissent,
f'ost est espoantée, Ronc. p. 60. Ne puet muer
[ne peut s'empêcher] qu'il ne s'est espaant, ib. p. 77.
Que li plus fier en sont espoenti, ib. p. 44) de
voz matiauïs ne sui espoenté; Del martire suffrir sui
del tut aprestez, Th. le marl.'MS. Les ovres Belial
me unt espovented, Rois, p. 205. || xme s. Quant sa
fille le voit, forment s'en espouvente, Berte, xcvi.
El bien appartient à office de bailli qu'il espoenté
et contraigne les mellix [querelleurs], si que les
paisibles vivent en paix, BEÀUM. 24. Et se li pères
6e plaint de son fils, il puet le fiz menacier et es-
poenter, s'il ne se contient en bone manière, Liv.
rie/ust. 72. || xvi* s Dont les ennemis s'espou-
vanterent si fort qu'ilz reculèrent arrière, AMYOT,
Cor. 40.11 n'y avoit que ce populace de Paris qui
s'espavante incontinent, CARLOIX, vm, 35.
— ÉTYM. Bourguig. eponter ; picard, epauter,
epavander, epanander, cpeuter ; wallon, spawlé ;
norm. épeuler; provenç. espaventar, espavantar;
espagn. et portug. espantar; ital. spaventare ; du
latin expavenietn, avec la finale er, faire trembler,
de ex, et parère, avoir crainte, pavor, peur (voy.
ÏEUR). La forme par a se trouve dans les plus an-
ciens textes (voy. l'historique) : espaenter, d'où es-
ËPR
poenler ; et puis, par l'intercalation d'un v, espoven-
ter (comme l'ancien pooir devenu poi'Oî'r).
ÉPOUX, OUSE (é-pou, pou-z'; l'a se lie : un
é-pou-z aimable), s. m. et f. || 1° Celui, celle qui a
épousé, qui est conjoint par mariage. Bien plus que
l'on ne croit le nom d'époux engage, Et l'amour est
souvent un fruit du mariage, MOL. Sganarelle, 4.
La perte d'un époux ne va pas sans soupir, LA FONT.
Fabl. VI, 2t. L'hymen déplaît toujours quand l'é-
poux ne plaît pas, QUINAULT, Astrale, n, 2. lime
semble déjà que ces murs, que ces voûtes Vont
prendre la parole, et, prêts à m'accuser, Attendent
mon époux pour le désabuser, RAC. Phèd. ui, 3.
Quoi! déjà de Titus épouse en espérance, ID. Bérén.
i, 4. Elle ne prendra pour époux qu'un homme qui
craigne les dieux, FÊN. Tél. XXH. Penses-tu que je
sois moins épouse que mère? VOLT. Orphel. iv, 6.
|| 2° Dans le langage mystique. Le céleste époux,
l'époux de l'Église, Jésus-Christ. Ô mort! quand
viendras-tu me donner le baiser de l'époux? FÉN.
t. xvin, p. 4 56. || L'épouse de Jésus-Christ, l'Église.
|| Les épouses de Jésus-Christ, les religieuses.
IJBelzunce, illustre par les prodiges qu'il fit dans
le temps de la peste, et après par le refus de l'é-
vêché de Laon pour ne pas quitter sa première
épouse [Marseille son premier diocèse], ST-SIM.224,
9. || 3° S. m. plur. Les époux, le mari et la femme,
les gens mariés. Deux jeunes époux.
— REM. C'est une faute contre le bon usage que
de dire, dans le langage familier, époux pour mari
et épouse pour femme. Dites ; ma femme est ma-
lade, et non mon épouse est malade. Cette nuance
est signalée dans Molière quand don Juan dit à
M. Dimanche : Comment se porte Mme Dimanche,
votre épouse?.... c'est une brave femme (Festin,
iv, 3); et, dans Lesage, quand Mme Jacob dit : Il
fait bien pis, le dénaturé qu'il est! il m'a défendu
l'entrée de sa maison, et il n'a pas le coeur d'em-
ployer mon époux (Turc. IV, 4 2).
— HIST. xi* s. Qui altri espouse purgist [prît],
Lois de Guill. 4 4. ||xn*s. Porquant [il] ne mist pas
en obli La grant amor qu'il out od lui [elle] ; S'es-
pose en fist; si fist mult bien, BENOÎT, II, 7964. E
li espos venoit, e si ami, e si frère, od tambors e
oz estrumenz, Machab. I, 9. Li reis Henris li vielz
les espuses preneit, E à lur dreiz espus del tut les
defendeit, Th. le mart. 93. Lai [laisse] saint iglise
aveir ses decrez e ses leis; Ele est espuse Deu, qui
est sire des reis, ib. 29. Et lur poesté prenent li rei
de saint iglise : Mais el n'a pas la sue de nul des
vostres prise, Fors de Deu sun espus.... ib. 79.
|| xiv* s. Nous ottroions à Ysabeau, notre famé et
nostre espouse, nostre chastel, DUCANGE, avenius.
— ÉTYM. Provenç. espos; espagn. et portug. es-
poso; ital. sposo; du lat. sponsus, de spondere, pro-
mettre, fiancer; grec, OTIÏVSEIV , au propre, verser
et, par suite, faire des libations, promeitre solen-
nellement, vu qu'en promettant on faisait des liba-
tions aux dieux.
fÉPRAULT (é-prô), s. m. Un des noms vulgaires
du céleri.
ÉPREINDRE (é-prin-dr'), j'épreins, nous éprei-
gnons; j'épreignais, nous épreignions; j'épreignis;
j'épreindrai ; j'épreindrais ; épreins , épreignons;
que j'épreigne, que nous épreignions; que j'éprei-
gnisse; épreignant; épreint, v. a. Presser entre
ses doigts quelque chose pour en exprimer le suc.
Ëpreindre du verjus, des herbes. Vénus était assise
dans une conque en l'état d'une personne qui vien-
drait de se baigner et qui ne ferait que sortir de
l'eau; une des Grâces lui épreignait les cheveux
encore tout mouillés, LA FONT. Psyché, u, p. 466.
]| Se dit aussi du liquide qu'on fait sortir en éprei-
gnant. Ils épreignaient du jus de sésame et s'en
frottaient le corps comme d'huile, VAUGEL. Q. C.
vu, 4. || S'épreindre, v. réjl. Être épreint. Le brou
de noix ne s'épreint pas facilement.
— HIST.' xiv* s. Mettez l'herbe en un sac, et l'es-
priignez pour avoir le jus, Ménagier, n, 6. || xvie s.
rar trop s'espreindre d'aller à la selle, PARÉ, VI,
4 9. Puis seront posées en ceste décoction, des com-
presses un peu espraintes, m. vi, 22. Et que la
mère se epreigne [s'efforce] tant que possible lui
sera, ID. n, 629. Us se baisèrent les uns les autres,
de manière que tout le camp se trouva plein de
caresses et de larmes très doulces et espraintes à
force de joye, AMYOT, Fab. 28.
— ÉTYM. Lat. exprimere, qui , ayant l'accent
sur pri, a donné régulièrement es-preindre (voy.
EXPRIMER). Entre épreindre el exprimer, qui sont un
même mot, on voit comment la prononciation la-
tine encore subsistante déterminait la forme du mot
français naissant.
EPR
ÉPREINT, EINTE (é-prin, prin-t'), part, passé
d'épreindre. Serré pour en exprimer un liquide. Les
cheveux mouillés, puis épreints. || Tiré hors par
expression. L'aliment commence à s'amoliir dans la
bouche par le moyen de certaines eaux épreintesdes
glandes qui y aboutissent, BOSS. Connaiss.n, 10.
ÉPREINTE (é-prin-f), s. f. || 1° Envies fréquen-
tes, inutiles et douloureuses .d'aller à la selle. Avoir,
sentir des épreintes. || Il ne se dit guère qu'au
pluriel. |j 2° Terme de vénerie. Se dit de la fiente
des lo'.tres et de quelques autres bêtes.
— HIST. xiv" s. En la vénerie des loutres, la
fiente est appelée espraintes, Modus, f° XLI, verso.
|| xvi* s. Les violens cris et espreintes d'un cruel
enfantement, PARÉ, VI, 4 4. Il jette de la boue par
le siège, ayant de grandes douleurs et espreintes,
m. IX, 4 8.
— ÉTYM. Épreint.
ÉPRENDRE (S') (é-pran-dr'), je m'éprends, nous
nous éprenons; je m'éprenais; je m'épris; je m'é-
prendrai; je m'éprendrais; éprends-toi; que je m'é-
prenne , que nous nous éprenions; que je m'éprisse ;
m'éprenant ; épris, v. réfl. \\ 1° Se mettre à, s'atta-
cher à, en parlant du feu. Si quelquefois le feu s'é-
prend en ces corps, DF.sc. Météor. 2. || 2°Fig. Se laisser
entraîner par quelque passion, quelque sentiment.
Il s'est épris d'une belle passion pour cette lemme.
On a touché mon âme, et mon coeur s'est épris,
CORN. Cinna, i, 2. Ah! lorsqu'elle m'a vu, si son
âme surprise, D'une ombre de pitié du moins s'était
éprise, VOLT. Scythes, m, 4. Je m'épris pour elle
de l'inclination la plus tendre, MARIVAUX, Marianne,
7" part. Qu'il étudie les plus grands maîtres, qu'il
s'éprenne davantage de la simplicité, DIDER. Salon
de 4767, OEuvres, t. xiv, p. 348, dans POUGENS.
|| 3° V. a. Eprendre, inspirer amour, amitié. Et l'a-
mour qui pour lui m'éprit si follement, CORN. Mél.
m, 5. Beauté, le cher souci de tant de beaux es-
prits. Qui d'une douce flamme avez mon coeur épris,
RACAN, Berg. il, 5. Sa vertu, sa douceur, sa poli-
tesse, tout m'avait épris de lui, ST-SIM. dans GODE-
FROY, Gloss. de Corn.
— REM. Eprendre, v. actif, qui n'est pas dans l'A-
cadémie, ne se trouve qu'au figuré, et est très-bon.
— HIST. xi* s. Saut en li fus [l'étincelle], que l'erba
en fait esprendre, Ch. de Roi. CCLXXXVII. || XU* S. OU
cierge espris ou lanterne embrasée, Ronc. p. 4 67.
Ses blanches mains, ses doigts Ions et tretis, Qui
font l'amour enfiamer et esprendre, Coud, v. Ce
est la riens dont je sui plus espris, ib. xvn. Et se je
sui de vostre amour espris, Douce dame, ne m'en
doit estre pis, ib. D'ire et de mautalent [il] esprent
tous [tout entier] et atise, Sax. xxm. Maintenant
li esprist [rougit] la chiere, Lai d'ignaurès. || xmas.
Si commença li feus si grant à esprendre que....
VILLEH. LXXX. Et la vile [Constantinople] commença
à esprendre et alumer moût durement, et ardi toute
celé nuit et l'en demain jusques à la vesprée, ID.
CVI. Tant sont espris de joie que nuls d'eus ne parla,
Berte, cxxn. Toz reverdis et esprendans, [elle] Li a
geté ses iex [yeux] es suens [siens], Lai de l'ombre.
De son lit saut toz estordiz ; Si a une chandoile prise;
Au feu en vient, si l'a esprise, Ren. 34)2. Tant est
graindre la covoitise Qui esprent mon cuer et atise,
te Rose, 3798. || xiv* s. Je me double forment qu'au
jour d'ui ne perdez; Trop voi vos em.emis espris et
alumez, Guescl. 44778. ||xv* s. Le clocher s'espre-
noit à ardoir, FROISS. H, II, 95. La bonne femme
esprinse de joie, LOUIS XI, Nouv. XIV. Avoit ung
chevalier au dehors du tourhoy, esgardant et es-
prenant l'alaine de son pis, Perceforest, 1.1, f" 4 44.
|| xvi* s. Esprins d'une extrême passion de honte,
MONT. I, 44. Il faut tenir, tirer et pousser la partie
qui est ici esprise de douleur, PARÉ, lnlrod. 2. La
fureur, qui esprent ceulx qui sont inspirez d"esprit
prophétique, AMYOT, Rom. 33. Toute la ville se
trouva esprise d'une superstitieuse crainte, ID. SO-
Ion, 4 9. Tous espris de sommeil et de vin, ID. Cam.
42. Il fut incontinent espris par un regard et un
parler affëtté, comme si c'eust esté quelque jeune
garson, ID. Sylla, 72.
— ÉTYM. E pour es.... préfixe, et prendre ; wal-
lon, esprende, allumer; provenç. esprendre.
ÉPREUVE (é-preu-v'), s. f. || 1" Action d'éprou-
ver, opération à l'aide de laquelle on juge si une
chose a la qualité que nous lui croyons. Paire l'é-
preuve d'une machine nouvelle. || Fig. Faire l'é-
preuve d'une chose, en essayer. Assurer par là [par
des dévotions à Marie] son salut avec tant de certi-
tude que ceux qui en font l'épreuve n'y ont jamais
été trompés, de quelque manière qu'ils aient vécu,
quoique nous conseillions de ne laisser pas de bien
vivre, PASC. Prov. 9. Il Faire l'épreuve, signifie
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