Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 2 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5406698m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49511
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/12/2008
ÉPO
ÉPO
EPO
14G9
une teneur panique, et qui venait, dit-on, de ce
que des coureurs du-duc d'Albe, ayant aperçu de
loin une noce de paysans, la prirent pour une troupe,
et revinrent donner l'alarme; sur quoi le duc d'Albe
mit son armée en bataille [il s'agit du duc d'Albe
qui fit longtemps la guerre dans les Pays-Bas iïH
surgés contre Philippe II].
— HIST. xtiie s. Mais foi que je doi m'espousée
Herme, la franche, la loée, Ren. 3604. [Beauté]
Tendre ot la char comme rosée, Simple fu corne
une espouséë, Et blanche comme flor de lis, la
Hose, (004. || xv s. Et quoique ce roi Jacques fut
irere au bon roi Pierre de Chypre, il n'esloit pas
d'espousée, mais bastard, FROISS. m, iv, 68. Et il
la maine par dessoubz l'esselle comme une espouséë,
.et s'en vont disner, Les 45 joxjes demariage, p. 59.
— ÉTYM. Épousé; bourguig. épôsèe.
ÉPOUSER (é-pou-zé), v. a. || i° Prendre pour
époux ou pour épouse. Cette veuve a épousé un
jeune homme. Il épousera sa cousine. Près d'é-
pouser la soeur, il faut tuer le frère, CORN. Ilor. n,
3. Il [Claude] n'osait épouser la fille de son frère,
RAC. Brit. iv, 2. 11 était défendu à un homme qui
avait soixante ans d'épouser une femme qui en avait
cinquante, MONTESQ. Esp. xxui, 21. |] Absolument.
Je prends loi de Cassandre, épousons dès ce soir,
BOTKOU, Vencesl. m, 2. L'hymen détruit la ten-
dresse: Il rend l'amour sans attraits; Voulez-vous
aimer sans cesse, Amants, n'épousez jamais, QUI-
NAULT, Alcesle, v, 3. C'est, dans son caractère,
une espèce parfaite; Un ambigu nouveau de prude
et de coquette, Qui croit mettre les coeurs à contri-
bution, Et qui veut épouser, c'est là sa passion,
REGNARD, Joueur, i, 6. || 11 s'est laissé épouser, se
dit, avec quelque ironie, d'un homme à qui on a fait
les avances d'un mariage, et qui s'est laissé faire.
|| Epouser la mer, se disait, dans la république de
Venise, d'une cérémonie annuelle où figurait le doge,
et qui était la célébration d'un droit de souverai-
neté sur l'Adriatique conféré au doge en 4 277 par
le pape Alexandre.III. || 2° Il se dit des choses qu'on
reçoit en épousant une femme. Épouser une grosse
dot. || 11 épouse la misère, se dit en parlant d'une
personne qui se marie à une autre très-pauvre.
|| 3" Marier, rendre époux; sens archaïque, aujour-
d'hui inusité. Aucun des curés ne voulut les épou-
ser, SCARR. Rom. corn, m, 4 4. || 4° Fig. S'attacher
par choix à, prendre parti pour. Dieux seuls que je
réclame, épousez ma défense, MAIRET, Mort à'As-
drubal, m, 2. Il fallut épouser les passions du
frère, CORN. Penh, i, 4. On ne montera point au
rang dont je dévale, Qu'en épousant ma haine au
lieu de ma rivale, ». Rodog. n, 2. Le mien [mon
maître] me fait ici épouser ses inquiétudes, MOL.
Sicil. 4. Et sur les questions qu'on pourra proposer,
Faire entrer chaque secte et n'en point épouser,
ID. F. sav. m, 2. Dois-je épouser ses droits contre
un père irrité? RAC. Phèdre, I, 4. Tu épouseras
mes intérêts, LESAGE, Gil Mas, x, 41. Quelques
vengeurs pourtant, armés d'un noble zèle, Ont de
ces morts fameux épousé la querelle, GILBERT, Le
4 8" siècle. || 5° On dit quelquefois dans le langage
familier, épouser une étude, un instrument, s'y
appliquer. || 6° S'épouser, v. ré(l. S'unir par ma-
riage. Ils s'aimaient depuis longtemps , enfin ils
se sont épousés. Tu vois que c'en est fait,ils se vont
épouser, RAC Baj. ni, 3. On s'épouse de tout
temps, on s'épousera toujours; on n'a que cette
honnête ressource quand on aime, MARIVAUX, le
Legs, se. 2. || Proverbes. Tel fiance qui n'épouse pas,
se dit pour exprimer que les affaires manquent
qu'on tenait pour les plus assurées ; on n'achève pas
tout ce qu'on commence. || Qui épouse la femme
épouse les dettes.
— HIST. xne s. Du meillor homme serez vous es-
posée, Ronc. p. 464. || an 1 s. Espousa rois Pépins
Berte la belle et gente, Berte, x. Dont vont entre
els no barons devisant là où on espouseroit [marie-
rait] la demoiselle, et quant, H. DE VALENC. XI. Il
me mena à un prestre en secrè liu qui in'espousa,
et je ne l'ozai veer [refuser], [de peur] qu'il ne m'o-
cesist, BEAUM. xxx, 98. || xve s. [Leur fille] ayant
depuis peu de jours esté. espouséë avec le roy de
Portugal, COMM. vm, 47. || xvie s. Les filles n'osent
espouser [se marier] qu'elles n'ayent.... MONT, I,
413. Il ne fault pas seulement.loger la science chez
soy, il la fault espouser, ID. i, 4 99. Il fault [pour la
vérité d'un récit] un homme qui n'ayt rien espousé
[sans parti pris], ID. I, 233. C'est trahison de se
marier sans s'espouser, ID. ni, 323. Qui espouse le
corps espouse les dettes, LOYSEL, 4 10. Il permit à
qui voudrait de prendre et espouser la querelle de
celuy que l'on aurait oultragé, AMYOT, Solon, 32.
Il avoit tousjours continué à espouser leurs affaires,
ne plus ne moins que si c'eussent esté ses alliez,
ID. P. Mm. 62. Le fit prendre prisonnier avec mon-
sieur de Montmorency au bois de Vincennes, et
puis espouser [confiner] à la bastille pour seize ou
dix sept mois, BRANT. Cap. fr. t. u, p. 346, dans
LACBRNE.
— ÉTYM. "Wallon, sipogé; provenç. espozar; ca-
tal. esposar; ital. sposare; du latin sponsare, de
sponsum (voy. ÉPOUX). Dans l'ancienne langue, es-
pouser voulait dire aussi marier.
ÉPOUSEUR (é-pou-zeur), s. m. Celui qui re-
cherche une fille en mariage. Théramène était riche
et avait du mérite; il a hérité, il est donc très-
riche et d'un très-grand mérite; voilà toutes les
filles en campagne pour l'avoir pour épouseur, LA
BRUT, vu. Je te dirai sur les deux épouseurs, que je
n'aime point ce mot, même par plaisanterie, J. i.
ROUSS. Ilél. il, 49. Une maison où il y a quatre de-
moiselles à marier est bonne à fréquenter; les épou-
seurs y abondent, PICARD, Filles à marier, i, '4.
|| Familièrement et ironiquement. Un épouseur à
toutes mains, l'épouseur du genre humain, c'est-
à-dire un trompeur qui promet aux femmes de les
épouser. Un épouseur à toutes mains, MOL. le Fest.
i, 4. Il en a bien abusé d'autres, c'est l'épouseur du
genre humain, ID. ib. n, 7.
— ÉTYM. Époxiser.
t ÉPOUSSETAGE (é-pou-se-ta-j'), s. m. Action
d'épousseter. || Dernière façon que l'on donne à la
poudre de guerre ou de chasse.
ÉPOUSSETÉ, ÉE (é-pou-se-té, tée), part, passé.
Nettoyé avec l'époussetle. Meubles époussetés.|| Fig.
Battu. Sans cela, vous n'auriez de nous Reçu la
moitié tant de coups ; Je m'offrirais de les repren-
dre, Si tant de coups se pouvaient rendre, Sans
qu'aucun de votre côté En demeurât épousseté,
SCARRON, Virg. i.
ÉPOUSSETER (é-pou-se-té. Régulièrement, la
syllabe sset prend, deux ( quand la syllabe qui suit
est muette: j'époussette, j'époussetterai; cependant
l'Académie, qui ne dit rien sur le présent, écrit,
au futur, épousseterai, qu'elle laisse prononcer
comme on voudra. La prononciation vulgaire et
fautive est j'épouste, et j'épousterai; cela se trouve
aussi dans quelques auteurs : Oui-da , très-volon-
tiers, je l'épousterai bien, MOL. l'Ètour. iv, 7; Il
épouste parfois aussi mon justaucorps, LEGRAND,
Famille extravagante, se. 4 4), v. a. || 1° Ôter la
poussière avec une vergette, une brosse. Ëpousseter
son habit. Tu rencontres un homme qui, pour
épousseter ses habits et faire sa chambre le matin,
donne six réaux par jour, avec la liberté de te pro-
mener et de te divertir comme un écolier dans les
vacances, LESAGE, Gil Blas, ni, 4. || Absolument.
On n'en finit pas de brosser, d'épousseter, de la-
ver, etc. H' Ëpousseter un cheval, le brosser après
l'avoir étrillé. || £° Fig. Ëpousseter quelqu'un, le
battre. Je l'épousseterai comme il faut. Au reste,
pour se venger un peu du poète qui avait médit
de lui, il lui fit épousseter le dos à coups de bâ-
ton, Francion, vi, p. 231. L'impératrice de Russie
époussette le vicaire de Mahomet, VOLT. Roi de
Prusse, 4 72. || Critiquer sans ménagement. La pre-
mière fois, mon ami, nous épousseterons Michel
Vanloo, DIDER. Salon de 4767, OEuvres, t. xiv,
p. 30. dans POUGENS. || 3° Faire l'époussetage de la
poudre de guerre ou de chasse. || 4° S'épousseter,
v. réjl. Se brosser. Allez vous épousseter.
— HIST. xvi* s. Le cheval sera estrillé, espous-
seté, bouchonné, o. DE SERRES, 307. 11 s'associa
avec Louis XII pour faire la guerre aux Vénitiens,
que nostre roy espoussetta bien à bon escient,
BRANT. Haximilian, 2.
— ÉTYM. Époussette; wallon, èpoûseler.
4 ÉPOUSSETOIR (é-pou-se-toir), s. m. Petit pin-
ceau à l'usage du diamantaire.
ÉPOUSSETTE (é-pou-sè-f), s. f. || 1° Réunion de
plusieurs-brins de bruyère, de poil ou de crin liés
ensemble, dont on se sert pour faire tomber la
poussière de dessus les meubles. Ses cheveux étaient
de coton, Et gros comme poils d'époussette, SCAR-
RON, Virg. vu. || On l'emploie très-souvent au pluriel,
quoiqu'il ne s'agisse que d'une époussette : Voilà
des époussettes trop rudes. || 2" Abusivement. Brosse
ou vergette. || 3° Morceau d'étoffe avec lequel on
nettoie un cheval après l'avoir étrillé.
— HIST. XV s. Auquel chemin le suppliant trouva
une espoussete [vieux linge] en laquelle il bouta les
tasses et autres utensiles par lui prinses, DU CANGE,
espoussorium. || xvr s. Il faut lui passer doucement
l'estrille, le peigne, l'espoussete et le bouchon sur
le dos, o. DK SERRES, 306,
— ÉTYM. E pour es.... préfixe, et pousse, radical
de poussière (voy. POUSSE,2). Cette étymologie,
donnée par Scheler, est meilleure que celle de
pousser.
t ÉPOUTI (é-pou-ti), s. m. Petite ordure qui se
trouve dans les draps et autres ouvrages en laine.
— ÉTYM. Part, passé d'époutir.
fÉPOUTIER(é-pou-tié), v. a. Voy. ÉPOUTIR.
t ÉPOUTIEUSE (é-pou-tieû-z'), s. f. Synonyme
d'épincheuse.
t ÉPOUTIR (é-pou-tir), v. a. Synonyme~d'énouer.
— ÉTYM. É.... pour es préfixe, et poulie ou polie
qui, dans l'ancienne langue, signifiait petite ordure :
Se poulie poés veoir Sor li [sur edej de quelque
part cheoir, Ostez li tantost la poutie, la Rose,
7821. Poutie avait donné poutieux, qui fait le diffi-
cile, le minutieux. Origine inconnue.
t ÉPOUT1SSAGE (é-pou-ti-sa-j'), s. m. Action
d'époutir.
ÉPOUVANTABLE (é-pou-van-ta-W), adj. || i» Ca-
pable de causer une épouvante. Vision épouvantable.
Des cris épouvantables. Que Cambrai, des Français
l'épouvantable écueil, A vu tomber enfin ses murs
et son orgueil, BOIL. Épft. vi. Des plus puissants
Ëtats la chute épouvantable, Quand il veut, n'est
qu'un jeu de sa main redoutable, RAC. Esth.iu, i.
En achevant ces mots épouvantables, Son ombre
vers mon lit a paru se baisser, ID. Ath. n, 6.
|| 2° Par exagération et en mauvaise part, excessif,
monstrueux. Action épouvantable. Laideur épou-
vantable. C'est épouvantable de se comporter ainsi.
— HIST. xne s. Tu espowentables ies [es] ; e li
quels contrestera à tei? Liber psalm. p. 4 02. || xiw s.
Enfer et trestous les deables Moult laiz et moult
espoentables, la Rose, 20608. La noise que il me-
noieut de leur nacaires [timballes] et de leur cors
sarrazinois estoit espoventable à escouter, JOINV.
213. || xv° s. Une pestilence de mortalité très grande
et très espoentable se bouta en l'ost, FROISS. H,
m, 30. || xvie s. L'espovantable [merveilleuse] ma-
gnificence des villes de Cusco et de Mexico, MONT,
IV, 4 7. Ceux dont la puissance leur est espouvan-
table [les épouvante], LANOUE, 379.
— ÉTYM. Épouvanter; Berry, épouvantible; pro-
venç. espaventable; espagn. espantable; ital. spo-
ventevole.
ÉPOUVANTABLEMENT (é-pou-van-ta-ble-man),
adv. D'une manière épouvantable, excessive. Cet
homme est épouvantablement laid. Cet homme-là
vous aime épouvantablement, REGNARD, le Joueur,
II, 6.
— HIST xvie s. Hz avoient mis au devant les cha-
riots de guerre armez et esquipez fort espouvanta-
blement, AMYOT, Timol. 3c.
— ÉTYM. Épouvantable, et le suffixe ment; pro-
venç. espaventablament; ital. spaventevolmente.
ÉPOUVANTAIL (é-pou-van-tall, Il mouillées),
s. m. || i" Objet quelconque propre à effrayer les oi-
seaux et placé dans un champ, un jardin, pour les
empêcher de venir manger les semences déposées
dans la terre, les fruits, etc. Mettre des épouvan-
tais sur les cerisiers. Comme on met auprès des
concombres un épouvantail qui ne peut les garder,
ainsi sont leurs dieux de bois, d'argent et d'or,
SACI, Bible, Baruch, VI, 09. || Fig. C'est un épou-
vantail de chènevière, à chènevière, ou, simple-
ment, c'est un épouvantail, se dit d'une personne
ou d'une chose beaucoup moins redoutable qu'elle
ne le paraît. || Personne très-laide. Un vrai monstre
amphibie, un triste épouvantail, FAVART, Soli-
man II, i, 4 0. || Paj plaisanterie, dans le style de la
galanterie, adorateur vieux et laid qu'on met en
avant pour effrayer les autres ou dérouter les soup-
çons. Au milieu de cette foule d'adorateurs, on en
choisit un, le plus insignifiant, mais d'une patience
à toute épreuve, qui est toujours là, prêt à profiter
en apparence du plus léger refroidissement de ses
rivaux; sa vue seule entretient les craintes, irrite
les amours-propres, empêche les défections; c'est
ce que j'appelle l'épouvantail; MÉLESVILLE et DUYEY-
RIER, la Marquise de Senneterre, i, 7. || 2e Fig. Ce
qui cause l'épouvante. Ce grand mot dont il fait un
épouvantail à son parti, BOSS. Var. 4 5. Que tout ce
qu'on leur prêche d'un avenir n'est qu'un épou-
vantail pour alarmer les enfants, MASS. Carême,
Doutes. || 3° Un des noms vulgaires de la sterne
noire, sorte d'hirondelle de mer, appelée aussi
goélette et Pierre Garin. \\Au pi. Des épouvantails.
— HIST. xine s. Li vilains a la face bise, Qui res-
sembloit espoentail, Fabl. mss. de St-Germain,
dans LACURNE. || xvie s. Ils dévoient avoir pour tiltre
espouvantaux des hostes et jouets de nos ennemis,
D'AUB. Ilist. n, 4B6. •
ÉPO
EPO
14G9
une teneur panique, et qui venait, dit-on, de ce
que des coureurs du-duc d'Albe, ayant aperçu de
loin une noce de paysans, la prirent pour une troupe,
et revinrent donner l'alarme; sur quoi le duc d'Albe
mit son armée en bataille [il s'agit du duc d'Albe
qui fit longtemps la guerre dans les Pays-Bas iïH
surgés contre Philippe II].
— HIST. xtiie s. Mais foi que je doi m'espousée
Herme, la franche, la loée, Ren. 3604. [Beauté]
Tendre ot la char comme rosée, Simple fu corne
une espouséë, Et blanche comme flor de lis, la
Hose, (004. || xv s. Et quoique ce roi Jacques fut
irere au bon roi Pierre de Chypre, il n'esloit pas
d'espousée, mais bastard, FROISS. m, iv, 68. Et il
la maine par dessoubz l'esselle comme une espouséë,
.et s'en vont disner, Les 45 joxjes demariage, p. 59.
— ÉTYM. Épousé; bourguig. épôsèe.
ÉPOUSER (é-pou-zé), v. a. || i° Prendre pour
époux ou pour épouse. Cette veuve a épousé un
jeune homme. Il épousera sa cousine. Près d'é-
pouser la soeur, il faut tuer le frère, CORN. Ilor. n,
3. Il [Claude] n'osait épouser la fille de son frère,
RAC. Brit. iv, 2. 11 était défendu à un homme qui
avait soixante ans d'épouser une femme qui en avait
cinquante, MONTESQ. Esp. xxui, 21. |] Absolument.
Je prends loi de Cassandre, épousons dès ce soir,
BOTKOU, Vencesl. m, 2. L'hymen détruit la ten-
dresse: Il rend l'amour sans attraits; Voulez-vous
aimer sans cesse, Amants, n'épousez jamais, QUI-
NAULT, Alcesle, v, 3. C'est, dans son caractère,
une espèce parfaite; Un ambigu nouveau de prude
et de coquette, Qui croit mettre les coeurs à contri-
bution, Et qui veut épouser, c'est là sa passion,
REGNARD, Joueur, i, 6. || 11 s'est laissé épouser, se
dit, avec quelque ironie, d'un homme à qui on a fait
les avances d'un mariage, et qui s'est laissé faire.
|| Epouser la mer, se disait, dans la république de
Venise, d'une cérémonie annuelle où figurait le doge,
et qui était la célébration d'un droit de souverai-
neté sur l'Adriatique conféré au doge en 4 277 par
le pape Alexandre.III. || 2° Il se dit des choses qu'on
reçoit en épousant une femme. Épouser une grosse
dot. || 11 épouse la misère, se dit en parlant d'une
personne qui se marie à une autre très-pauvre.
|| 3" Marier, rendre époux; sens archaïque, aujour-
d'hui inusité. Aucun des curés ne voulut les épou-
ser, SCARR. Rom. corn, m, 4 4. || 4° Fig. S'attacher
par choix à, prendre parti pour. Dieux seuls que je
réclame, épousez ma défense, MAIRET, Mort à'As-
drubal, m, 2. Il fallut épouser les passions du
frère, CORN. Penh, i, 4. On ne montera point au
rang dont je dévale, Qu'en épousant ma haine au
lieu de ma rivale, ». Rodog. n, 2. Le mien [mon
maître] me fait ici épouser ses inquiétudes, MOL.
Sicil. 4. Et sur les questions qu'on pourra proposer,
Faire entrer chaque secte et n'en point épouser,
ID. F. sav. m, 2. Dois-je épouser ses droits contre
un père irrité? RAC. Phèdre, I, 4. Tu épouseras
mes intérêts, LESAGE, Gil Mas, x, 41. Quelques
vengeurs pourtant, armés d'un noble zèle, Ont de
ces morts fameux épousé la querelle, GILBERT, Le
4 8" siècle. || 5° On dit quelquefois dans le langage
familier, épouser une étude, un instrument, s'y
appliquer. || 6° S'épouser, v. ré(l. S'unir par ma-
riage. Ils s'aimaient depuis longtemps , enfin ils
se sont épousés. Tu vois que c'en est fait,ils se vont
épouser, RAC Baj. ni, 3. On s'épouse de tout
temps, on s'épousera toujours; on n'a que cette
honnête ressource quand on aime, MARIVAUX, le
Legs, se. 2. || Proverbes. Tel fiance qui n'épouse pas,
se dit pour exprimer que les affaires manquent
qu'on tenait pour les plus assurées ; on n'achève pas
tout ce qu'on commence. || Qui épouse la femme
épouse les dettes.
— HIST. xne s. Du meillor homme serez vous es-
posée, Ronc. p. 464. || an 1 s. Espousa rois Pépins
Berte la belle et gente, Berte, x. Dont vont entre
els no barons devisant là où on espouseroit [marie-
rait] la demoiselle, et quant, H. DE VALENC. XI. Il
me mena à un prestre en secrè liu qui in'espousa,
et je ne l'ozai veer [refuser], [de peur] qu'il ne m'o-
cesist, BEAUM. xxx, 98. || xve s. [Leur fille] ayant
depuis peu de jours esté. espouséë avec le roy de
Portugal, COMM. vm, 47. || xvie s. Les filles n'osent
espouser [se marier] qu'elles n'ayent.... MONT, I,
413. Il ne fault pas seulement.loger la science chez
soy, il la fault espouser, ID. i, 4 99. Il fault [pour la
vérité d'un récit] un homme qui n'ayt rien espousé
[sans parti pris], ID. I, 233. C'est trahison de se
marier sans s'espouser, ID. ni, 323. Qui espouse le
corps espouse les dettes, LOYSEL, 4 10. Il permit à
qui voudrait de prendre et espouser la querelle de
celuy que l'on aurait oultragé, AMYOT, Solon, 32.
Il avoit tousjours continué à espouser leurs affaires,
ne plus ne moins que si c'eussent esté ses alliez,
ID. P. Mm. 62. Le fit prendre prisonnier avec mon-
sieur de Montmorency au bois de Vincennes, et
puis espouser [confiner] à la bastille pour seize ou
dix sept mois, BRANT. Cap. fr. t. u, p. 346, dans
LACBRNE.
— ÉTYM. "Wallon, sipogé; provenç. espozar; ca-
tal. esposar; ital. sposare; du latin sponsare, de
sponsum (voy. ÉPOUX). Dans l'ancienne langue, es-
pouser voulait dire aussi marier.
ÉPOUSEUR (é-pou-zeur), s. m. Celui qui re-
cherche une fille en mariage. Théramène était riche
et avait du mérite; il a hérité, il est donc très-
riche et d'un très-grand mérite; voilà toutes les
filles en campagne pour l'avoir pour épouseur, LA
BRUT, vu. Je te dirai sur les deux épouseurs, que je
n'aime point ce mot, même par plaisanterie, J. i.
ROUSS. Ilél. il, 49. Une maison où il y a quatre de-
moiselles à marier est bonne à fréquenter; les épou-
seurs y abondent, PICARD, Filles à marier, i, '4.
|| Familièrement et ironiquement. Un épouseur à
toutes mains, l'épouseur du genre humain, c'est-
à-dire un trompeur qui promet aux femmes de les
épouser. Un épouseur à toutes mains, MOL. le Fest.
i, 4. Il en a bien abusé d'autres, c'est l'épouseur du
genre humain, ID. ib. n, 7.
— ÉTYM. Époxiser.
t ÉPOUSSETAGE (é-pou-se-ta-j'), s. m. Action
d'épousseter. || Dernière façon que l'on donne à la
poudre de guerre ou de chasse.
ÉPOUSSETÉ, ÉE (é-pou-se-té, tée), part, passé.
Nettoyé avec l'époussetle. Meubles époussetés.|| Fig.
Battu. Sans cela, vous n'auriez de nous Reçu la
moitié tant de coups ; Je m'offrirais de les repren-
dre, Si tant de coups se pouvaient rendre, Sans
qu'aucun de votre côté En demeurât épousseté,
SCARRON, Virg. i.
ÉPOUSSETER (é-pou-se-té. Régulièrement, la
syllabe sset prend, deux ( quand la syllabe qui suit
est muette: j'époussette, j'époussetterai; cependant
l'Académie, qui ne dit rien sur le présent, écrit,
au futur, épousseterai, qu'elle laisse prononcer
comme on voudra. La prononciation vulgaire et
fautive est j'épouste, et j'épousterai; cela se trouve
aussi dans quelques auteurs : Oui-da , très-volon-
tiers, je l'épousterai bien, MOL. l'Ètour. iv, 7; Il
épouste parfois aussi mon justaucorps, LEGRAND,
Famille extravagante, se. 4 4), v. a. || 1° Ôter la
poussière avec une vergette, une brosse. Ëpousseter
son habit. Tu rencontres un homme qui, pour
épousseter ses habits et faire sa chambre le matin,
donne six réaux par jour, avec la liberté de te pro-
mener et de te divertir comme un écolier dans les
vacances, LESAGE, Gil Blas, ni, 4. || Absolument.
On n'en finit pas de brosser, d'épousseter, de la-
ver, etc. H' Ëpousseter un cheval, le brosser après
l'avoir étrillé. || £° Fig. Ëpousseter quelqu'un, le
battre. Je l'épousseterai comme il faut. Au reste,
pour se venger un peu du poète qui avait médit
de lui, il lui fit épousseter le dos à coups de bâ-
ton, Francion, vi, p. 231. L'impératrice de Russie
époussette le vicaire de Mahomet, VOLT. Roi de
Prusse, 4 72. || Critiquer sans ménagement. La pre-
mière fois, mon ami, nous épousseterons Michel
Vanloo, DIDER. Salon de 4767, OEuvres, t. xiv,
p. 30. dans POUGENS. || 3° Faire l'époussetage de la
poudre de guerre ou de chasse. || 4° S'épousseter,
v. réjl. Se brosser. Allez vous épousseter.
— HIST. xvi* s. Le cheval sera estrillé, espous-
seté, bouchonné, o. DE SERRES, 307. 11 s'associa
avec Louis XII pour faire la guerre aux Vénitiens,
que nostre roy espoussetta bien à bon escient,
BRANT. Haximilian, 2.
— ÉTYM. Époussette; wallon, èpoûseler.
4 ÉPOUSSETOIR (é-pou-se-toir), s. m. Petit pin-
ceau à l'usage du diamantaire.
ÉPOUSSETTE (é-pou-sè-f), s. f. || 1° Réunion de
plusieurs-brins de bruyère, de poil ou de crin liés
ensemble, dont on se sert pour faire tomber la
poussière de dessus les meubles. Ses cheveux étaient
de coton, Et gros comme poils d'époussette, SCAR-
RON, Virg. vu. || On l'emploie très-souvent au pluriel,
quoiqu'il ne s'agisse que d'une époussette : Voilà
des époussettes trop rudes. || 2" Abusivement. Brosse
ou vergette. || 3° Morceau d'étoffe avec lequel on
nettoie un cheval après l'avoir étrillé.
— HIST. XV s. Auquel chemin le suppliant trouva
une espoussete [vieux linge] en laquelle il bouta les
tasses et autres utensiles par lui prinses, DU CANGE,
espoussorium. || xvr s. Il faut lui passer doucement
l'estrille, le peigne, l'espoussete et le bouchon sur
le dos, o. DK SERRES, 306,
— ÉTYM. E pour es.... préfixe, et pousse, radical
de poussière (voy. POUSSE,2). Cette étymologie,
donnée par Scheler, est meilleure que celle de
pousser.
t ÉPOUTI (é-pou-ti), s. m. Petite ordure qui se
trouve dans les draps et autres ouvrages en laine.
— ÉTYM. Part, passé d'époutir.
fÉPOUTIER(é-pou-tié), v. a. Voy. ÉPOUTIR.
t ÉPOUTIEUSE (é-pou-tieû-z'), s. f. Synonyme
d'épincheuse.
t ÉPOUTIR (é-pou-tir), v. a. Synonyme~d'énouer.
— ÉTYM. É.... pour es préfixe, et poulie ou polie
qui, dans l'ancienne langue, signifiait petite ordure :
Se poulie poés veoir Sor li [sur edej de quelque
part cheoir, Ostez li tantost la poutie, la Rose,
7821. Poutie avait donné poutieux, qui fait le diffi-
cile, le minutieux. Origine inconnue.
t ÉPOUT1SSAGE (é-pou-ti-sa-j'), s. m. Action
d'époutir.
ÉPOUVANTABLE (é-pou-van-ta-W), adj. || i» Ca-
pable de causer une épouvante. Vision épouvantable.
Des cris épouvantables. Que Cambrai, des Français
l'épouvantable écueil, A vu tomber enfin ses murs
et son orgueil, BOIL. Épft. vi. Des plus puissants
Ëtats la chute épouvantable, Quand il veut, n'est
qu'un jeu de sa main redoutable, RAC. Esth.iu, i.
En achevant ces mots épouvantables, Son ombre
vers mon lit a paru se baisser, ID. Ath. n, 6.
|| 2° Par exagération et en mauvaise part, excessif,
monstrueux. Action épouvantable. Laideur épou-
vantable. C'est épouvantable de se comporter ainsi.
— HIST. xne s. Tu espowentables ies [es] ; e li
quels contrestera à tei? Liber psalm. p. 4 02. || xiw s.
Enfer et trestous les deables Moult laiz et moult
espoentables, la Rose, 20608. La noise que il me-
noieut de leur nacaires [timballes] et de leur cors
sarrazinois estoit espoventable à escouter, JOINV.
213. || xv° s. Une pestilence de mortalité très grande
et très espoentable se bouta en l'ost, FROISS. H,
m, 30. || xvie s. L'espovantable [merveilleuse] ma-
gnificence des villes de Cusco et de Mexico, MONT,
IV, 4 7. Ceux dont la puissance leur est espouvan-
table [les épouvante], LANOUE, 379.
— ÉTYM. Épouvanter; Berry, épouvantible; pro-
venç. espaventable; espagn. espantable; ital. spo-
ventevole.
ÉPOUVANTABLEMENT (é-pou-van-ta-ble-man),
adv. D'une manière épouvantable, excessive. Cet
homme est épouvantablement laid. Cet homme-là
vous aime épouvantablement, REGNARD, le Joueur,
II, 6.
— HIST xvie s. Hz avoient mis au devant les cha-
riots de guerre armez et esquipez fort espouvanta-
blement, AMYOT, Timol. 3c.
— ÉTYM. Épouvantable, et le suffixe ment; pro-
venç. espaventablament; ital. spaventevolmente.
ÉPOUVANTAIL (é-pou-van-tall, Il mouillées),
s. m. || i" Objet quelconque propre à effrayer les oi-
seaux et placé dans un champ, un jardin, pour les
empêcher de venir manger les semences déposées
dans la terre, les fruits, etc. Mettre des épouvan-
tais sur les cerisiers. Comme on met auprès des
concombres un épouvantail qui ne peut les garder,
ainsi sont leurs dieux de bois, d'argent et d'or,
SACI, Bible, Baruch, VI, 09. || Fig. C'est un épou-
vantail de chènevière, à chènevière, ou, simple-
ment, c'est un épouvantail, se dit d'une personne
ou d'une chose beaucoup moins redoutable qu'elle
ne le paraît. || Personne très-laide. Un vrai monstre
amphibie, un triste épouvantail, FAVART, Soli-
man II, i, 4 0. || Paj plaisanterie, dans le style de la
galanterie, adorateur vieux et laid qu'on met en
avant pour effrayer les autres ou dérouter les soup-
çons. Au milieu de cette foule d'adorateurs, on en
choisit un, le plus insignifiant, mais d'une patience
à toute épreuve, qui est toujours là, prêt à profiter
en apparence du plus léger refroidissement de ses
rivaux; sa vue seule entretient les craintes, irrite
les amours-propres, empêche les défections; c'est
ce que j'appelle l'épouvantail; MÉLESVILLE et DUYEY-
RIER, la Marquise de Senneterre, i, 7. || 2e Fig. Ce
qui cause l'épouvante. Ce grand mot dont il fait un
épouvantail à son parti, BOSS. Var. 4 5. Que tout ce
qu'on leur prêche d'un avenir n'est qu'un épou-
vantail pour alarmer les enfants, MASS. Carême,
Doutes. || 3° Un des noms vulgaires de la sterne
noire, sorte d'hirondelle de mer, appelée aussi
goélette et Pierre Garin. \\Au pi. Des épouvantails.
— HIST. xine s. Li vilains a la face bise, Qui res-
sembloit espoentail, Fabl. mss. de St-Germain,
dans LACURNE. || xvie s. Ils dévoient avoir pour tiltre
espouvantaux des hostes et jouets de nos ennemis,
D'AUB. Ilist. n, 4B6. •
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