Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 2 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5406698m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49511
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/12/2008
1466
EPI
ÉPI
ÉPI
pompe et sans épitaphe, LAPLACE, Expos, v, 4.
Venez tous, passants, venez lire L'épitaphe que je me
fais, BÉRANG. Épitaphe. || Fig. Faire l'épitaphe de
quelqu'un, dire après sa mort le bien ou le mal
qu"on en pense. [Le temps après la mort] où l'on
fait le recueil des bonnes et des mauvaises qualités de
"eux qui meurent, et où chacun, retraçant dans son
esprit les sujets qulil a de s'en louer ou de s'en plain-
dre selon ses passions, fait leur épitaphe à sa mode,
PLÉCH. Mme de Montausier. \\ Menteur comme une
épitaphe, se dit d'un louangeur exagéré. || 11 fera
l'épitaphe du genre humain, se dit d'un homme
robuste qui paraît devoir vivre longtemps. Les yeux
vifs, ie teint frais, la face rubiconde, Vous ferez,
j'nn suis sûr, l'épitaphe du monde , BOURSAULT ,
Ésope à la cour, iv, 2. || 2° Terme d'architecture.
Tablette ornée de sculpture? que l'on place sur le
mur d'une église ou contre un pilier avec une in-
scription sépulcrale.
— REM. Dans le xvne siècle, épitaphe était indif-
féremment des deux genres (Je n'ai plus qu'à mou-
rir, mon épitaphe est fait, CORN. Suite du Menteur,
1,0); aujourd'hui il est uniquement féminin.
— HIST. XIIIe s ont escrit une espitace Desoz
cel arbre en une place, Ren. 10121. || xve s. Le roy
fut mal content des epitaphes [placards] et libelles
diffamatoires qu'ainsi avoient esté mises et atta-
chées, à l'esclandre du dit monseigneur le connes-
table et d'aultres, Chr. scand. de Louis XI, an
t47i, p. (73, dans LACURNE. || xvi" s. Hz feirent en-
graver dessus sa sépulture un épitaphe de telle
substance, AMYOT, Arist. 60 Puis mourant dit
adieu  ses enfants qui sur lui ont posée Cette epi-
•taphe et la tombe arrosée, MAROT, dans MÉNAGE,
Hem.
— ÊTYM. 'EiuTâçio;, de lia, sur, etTapulture.
ÉPITASE (é-pi-ta-z'), s. f. || 1° Terme de rhy-
thmique ancienne. Appui de la voix sur la syllabe
accentuée, par exemple sur la syllabe ve dans
avéna. || 2° Terme de musique ancienne. Passage
du grave à l'aigu. || 3° Terme de critique littéraire,
partie du poème dramatique qui, venant après la
protase ou exposition, contient les incidents essen-
tiels et le noeud de la pièce. Quoi ! monsieur, la
protase, Vêpitase et la péripétie.... MOL. Crit. de
Vec. des femmes, 7.
— ETYM. 'EIUTOCSIÇ, de éVi, et xâau;, extension,
de TEÎVSIV, tendre (voy. ce mot).
f ËPITE (é-pi-f), s. f. Terme de mer. Petit coin
de bois qu'on insère dans une cheville pour la
grossir.
ÉPITHALAME (é-pi-ta-la-m') , s. m. || 1° Petit
poème pour célébrer un mariage ; genre qui nous
vient de l'antiquité, où il était particulièrement
usité. L'épithalame de Thétis et de Pelée, par Ca-
tulle. Quelque épithalame à la glace Dans un petit
monde bourgeois, GRESSET, Chai'reuse. Paris, dont
vous allez vous attirer le blâme, Fera votre épi-
taphe au lieu d'épithalame, DOISSY, Deh. tromp. v,
3. Alors le poète [Hilton], resté comme à la porte
du berceau [où sont Adam et Eve], entonne, à la
face du firmament et du pôle chargé d'étoiles, un
cantique à l'hymen; il commence ce magnifique
épithalame sans préparation, et par un mouvement
inspiré, CHATEAUB. Génie, il, n, 3. || Fig. Quand,
laissant ma voile Fuir au gré de l'air, Penché sur
la lame, J'écoute avec l'âme Cet épithalame Que
chante la mer, v. HUGO, Crép. 20. || 2° Se dit de
gravures allégoriques, composées par des dessina-
teurs hollandais, pour accompagner des vers sur la
célébration d'un mariage.
— ÉTYM. 'Eni8a>.â|uoç, de èni, sur, et 6âXa-
jioç, lit nuptial.
t ÉPITHËLIAL, ALE ( é-pi-té-li-al, a-1'), adj.
|| ^Terme d'anatomie. Quia rapport àl'épithélium.
il 2" Termede chirurgie. Tumeurépithéliale, tumeur
formée essentiellement des éléments de l'épithé-
lium. et qui, extirpée, est sujette à récidive.
f ÉPITHÉLIOMA (é-pi-té-li-o-ma), s. m. Terme
de chirurgie. Synonyme de tumeur épithèliale.
tËPrniELIÙM (é-pi-té-li-om'), s. m. Terme
d'anatomie. L'analogue, dans les membranes mu-
queuses, de ce qu'est l'épiderme à la peau.
— ÊTYM. 'Eiti, sur, et 6r,Xri, mamelon, parce
que Ruisch attribua d'abord ce nom à la pellicule
qui recouvre cette partie; 6ï)Xr), de 8donner, à teter (voy. TETER).
EPITHÈME (é-pi-tê-m'), s. m. || i« Terme de
pharmacie. Tcut médicament topique, autre que
l'onguent et l'emplâtre. || 2- Terme de zoologie. Ap-
pendice corné qui surmonte le bec de certains oi-
seaux.
— HIST. xvi« s. Appliquer emplastres, linimens,
cataplasmes, epithemes, fomentations, PAKÉ,I,Pre'f.
— ÉTYM. 'E7ti6£(j.a, de ènl, sur, et 6é[j.a, action
de poser (voy. THÈME).
ÉPITHÈTE (é-pi-tè-f), s. f. || i° Mot qualificatif.
Amas d'épithètes. Encor si, "pour rimer dans sa
verve indiscrète, Ma muse au moins souffrait une
froide épithète, BOIL. Sat. n. En général, il ne
faut pas multiplier les épithètes sans nécessité ;
car tout mot qui n'est pas nécessaire nuit à la liai-
son, CONDILLAC, Art d'écrire, i, 6. C'est en partie
de la liberté que nos pères prenaient de donner
des épithètes aux personnes qu'est venu l'usage des
noms propres de famille, BUMARSAIS, Mél. gramm.
t. v, p. 228. || Épithètes caractéristiques, celles qui
caractérisent immédiatement un objet, une situa-
tion; épithètes oiseuses, celles qui ne signifient
rien ou presque rien ; épithètes contradictoires,
celles qui disent le contraire de ce que l'auteur de-
vrait dire, y Se dit, dans les dictionnaires poé-
tiques ou gradus, des adjectifs qui peuvent être
donnés comme épithètes à un substantif, et qui,
réunis sous un même coup d'oeil, aident l'élève à
faire des vers latins. || 2° Qualification, presque tou-
jours en mauvaise part. L'épithète est un peu forte.
— REM. Ce mot a été longtemps masculin : épi-
thètes oisifs, BALZAC, dans MÉNAGE, Remarques;
épithète mal placé, VADGELAS, ib. Aujourd'hui il est
féminin.
— SYN. ÉPITHÈTE, ADJECTIF. Ces deux mots si-
gnifient étymologiquement la même chose. Mais,
chez nous, l'usage met entre eux une différence qui
est très-bien exprimée dans le passage suivant :
it En éloquence et en poésie, on appelle épithète
un adjectif sans lequel l'idée principale serait suf-
fisamment exprimée, mais qui lui donne ou plus
de force, ou plus de noblesse, ou plus d'élévation,
ou quelque chose déplus fin, *le plus délicat, de
plus touchant, ou quelque singularité piquante,
ou une couleur plus riante et plus vive, ou quel-
que trait de caractère plus sensible aux yeux
de l'esprit, » MARMONTEL, Élém. liltér. OEuv.t. vu,
p. 239, dans POUGENS.
— HIST. xvi" s. Quant aux épithètes qui sont en
nos poètes françois, la plus grand' part en sont
froids ou ocieux, nu BELLAY, dans MÉNAGE, Rem.
— ETYM. 'EmÔETOç, ajouté, adjoint, de èirî, à, et
TIOÉVOCI, mettre, placer; formation à laquelle est pa-
rallèle le latin adjectivus, de ad, à, et jacere, je-
ter, mettre.
t ÉPITHÉTIQUE (é-pi-té-ti-k'), adj. Néologisme.
Chargé, rempli d'épithètes. Style épithétique.
f ÉPITHÉTISME (é-pi-té-ti-sm'), s. m. Terme de
rhétorique. Figure d'éîocution qui consiste à modi-
fier l'expression d'une idée principale par celle
d'une idée accessoire.
— ÉTYM. Épithète.
f ÉPITICIIISME (é-pi-ti-ki-sm'), s. m. Terme
d'antiquité. Construction plus récente faite sur
d'anciennes substructions. Cette légende, tirée
d'un vers d'Euripide , consiste en ces mots bases
cyclopéenncs ( KV/IIÔTKOV pcxOpa), signifiant que
la partie inférieure a été bâtie par les Cyclopes,
comme si le poète à qui nous l'empruntons avait
voulu montrer,qu'il avait déjà remarqué le fait con-
stant de l'êpitichisme des constructions helléniques
au-dessus des constructions cyclopéennes , PETIT-
RADEL, Monum. cycl. p. (t.
— REM. Il faut écrire épitichisme, et non épitei-
chisme, la diphthongue EI se rendant par i en
latin, et, par conséquent, dans les transcriptions
françaises qui se font suivant le système latin.
— ÉTYM. 'E-ittTEixii|j.èç,, construction sur, deèVi,
sur, et TEÎyoç, muraille.
ÉPITOGÈ (é-pi-to-j), s. f. || 1° Sorte de manteau
des anciens Romains, qui se portait par-dessus la
toge. || 2° Sorte de chaperon que les présidents à
mortier et le greffier en chef du parlement portaient
dans les grandes cérémonies. Il ne s'agissait [pour
les présidents] que de prendre leurs grandes robes
rouges avec leurs épiloges etleur mortier à la main,
ST-SIM. 343, 243. || 3° Sorte d'ornement que les
professeurs des lycées portent sur la robe, attaché
sur l'épaule, pendant devant et derrière, en soie
jaune pour les professeurs des lettres, en soie rouge
groseille pour les professeurs des sciences, et
garni de un. deux ou trois rangs d'hermine, sui-
vant les grades de bachelier, licencié ou docteur.
Cet ornement se nomme aussi chausse (voy. ce
mot).
— HIST. xvs s. Le greffier civil vestu d'un epi-
toge d'escariatte, GODEPHOY, Obs. sur Charles Vlll,
p. 433, dans LACURNE.
— ÉTYM. Lat. epitogium, de èVi, sur, et toga,
toge.
t ÉPITOÏR (é-pi-toir), s. m. Terme de marine.
Instrument de fer qui sert à faire entrer l'épite.
t EPITOMATEUR (é-pi-to-ma-teur), s. m. Celui
qui compose un épitome.
— ÉTYM. Lat. fictif epitomatorem, indiqué par
le verbe epitomare, abréger.
ÉPITOME (é-pi-to-m') ou, plus usité, ÉPITOMÉ
(é-pi:to-mé), s. m. || 1° Abrégé d'un livre. L'épitome
de Justin. Kepler dit, au quatrième livre de son
épitome.... VOLT. Newton , m, 5. || 2° S'écrit et se
prononce toujours épitomé, quand on parle d'un
abrégé de l'histoire sainte ou de l'histoire grecque
à l'usage des élèves qui commencent l'étude du la-
tin. Il en est encore à l'épitome.
— ÉTYM. Lat. cpitome, du grec iTttTopïri, abrégé,
de ITTÎ , sur, et topri, section, retranchement.
ÉPÎTRE (è-pi-tr'), s. f. || i° Lettre missive chez
les anciens. Les épîtres de Cicéron. Épître de saint
Paul aux Corinthiens. || Cet homme est familier
comme les épîtres de Cicéron, il a une familiarité
excessive; se dit parce qu'on a appelé les lettres de
Cicéron à ses amis, lettres familières (epistolâe ad
[amiliares). || Familièrement. J'ai reçu de lui une
longue épître. || 2° Lettre en vers sur un sujet philo-
sophique ou satirique. Les épttres d'Horace, de Boi-
leau, de Pope. La faveur que l'ode semble avoir
perdue, l'épître paraît l'avoir gagnée, D'ALEMB. Jîe-
flex. sur la poésie, OEuvres, t. iv, p. 126, dans
POUGENS. On attache aujourd'hui à l'épître l'idée de
la réflexion .et du travail, et on ne lui permet pas
les négligences de la lettre, MARMONTEL, Éléments
litt. OEuvres, t. vu, p. 250, dans POUGENS. || 3 Ëpttre
dédicatoire, dédicace mise en tête d'un livre. 11 faut
croire que l'estime et l'amitié ont inventé l'épître
dédicatoire, mais la bassesse et l'intérêt en ont
bien avili l'usage, MARMONTEL, ib. p. 26:s. || 4" Terme
de liturgie. Leçon qui se dit un peu avant l'évan-
gile. La messe en est à l'épître. Le côté de l'épître,
la partie du choeur qui est à la droite du prêtre
quand il est tourné vers l'autel.
— SYN. ÉPITRE, LETTRE. Missive qu'on envoie à
quelqu'un: lettre est le terme général; épître, au
contraire, est plus particulièrement appliqué aux
lettres des anciens auteurs (les épîtres de Ci-
céron) ou aux lettres en vers qu'on adresse \ quel-
qu'un. Au cas de missives modernes et non en vers,
épître ne se dit qu'ironiquement.
— HIST. XII" s. Voldrai vus les epistles e dire e
reconter, Qu'ai rei et as evesques enveiad li bon
ber [homme, voy. BARON], Th. le mart. 7). || xm* s.
Après, li viesti on le [la] tunique qui doit iestre
vers [verte], en la quele on list l'epistole qui se-
nefie soufrance, Chr. de Rains, p. t04. Une mer-
veilleuse parole Que moult de gens tindrent à foie,
Qui est escrite en ses epistres [d'Héloïse], la Rose,
885t.
— ÉTYM. Lat. epistola, du grec immoy-ri, lettre,
de èVt, vers, etSTOLE). Palsgrave, p. 23, remarque qu'on écrit epis-
tre et qu'on prononce epitre.
f ÉPITRITE (é-pi-tri-f), adj. || 1° Dans l'arith-
métique des anciens, nombre épilrite, nombre com-
posé d'un autre nombre, plus le tiers de celui-ci.
4 est épitrite relativement à 3. || 2° S. m. Terme de
prosodie. L'épitrite, pied grec ou latin composé de
quatre syllabes, dont trois longues et une brève.
|| Terme de musique ancienne, ou plutôt d'an-
cienne rhythmique. Rhythme correspondant au pied
qui porte le même nom.
— ÉTYM. 'ETOTptiro;, de êitl, sur, et TpiTo;, troi-
sième, tiers.
t ÉPITROCHLÉE (é-pi-tro-klée), s. f. Terme d'a-
natomie. Ëminence située à la partie interne de
l'extrémité cubitale de l'humérus, au-dessus de la
trochlée.
— ÊTYM. 'Eut, sur, et trochlée.
t.ÉPITROPE.(é-pi-tro-p'), s. f. Figure de rhé-
torique, qui consiste à accorder quelque chose qu'on
pourrait contester, afin de donner plus d'autorité à
ce qu'on veut persuader.
— ÉTYM. 'EmTpoTri], concession, de ènl, sur, et
TDÉITEIV, tourner.
' f 2. ÉPITROPK (é-pi-tro-p'), s. m. Nom person-
nel d'office, en Turquie, parmi les chrétiens grecs.
— ÉTYM. 'Emvpoito;, surveillant, de èiti, sur, et
TpéiTuv, tourner.
f ÉPIXYLE (é-pi-ksi-f), adj. Terme de botani-
que. Qui croît sur le bois.
— ÉTYM. 'Em, sur, et |6AOV, bois.
t ÉPLÎOAIRE (é-pi-zo-ê-r1), s. m. Animal qui vit
en parasite à la surface du corps d'autres animaux
EPI
ÉPI
ÉPI
pompe et sans épitaphe, LAPLACE, Expos, v, 4.
Venez tous, passants, venez lire L'épitaphe que je me
fais, BÉRANG. Épitaphe. || Fig. Faire l'épitaphe de
quelqu'un, dire après sa mort le bien ou le mal
qu"on en pense. [Le temps après la mort] où l'on
fait le recueil des bonnes et des mauvaises qualités de
"eux qui meurent, et où chacun, retraçant dans son
esprit les sujets qulil a de s'en louer ou de s'en plain-
dre selon ses passions, fait leur épitaphe à sa mode,
PLÉCH. Mme de Montausier. \\ Menteur comme une
épitaphe, se dit d'un louangeur exagéré. || 11 fera
l'épitaphe du genre humain, se dit d'un homme
robuste qui paraît devoir vivre longtemps. Les yeux
vifs, ie teint frais, la face rubiconde, Vous ferez,
j'nn suis sûr, l'épitaphe du monde , BOURSAULT ,
Ésope à la cour, iv, 2. || 2° Terme d'architecture.
Tablette ornée de sculpture? que l'on place sur le
mur d'une église ou contre un pilier avec une in-
scription sépulcrale.
— REM. Dans le xvne siècle, épitaphe était indif-
féremment des deux genres (Je n'ai plus qu'à mou-
rir, mon épitaphe est fait, CORN. Suite du Menteur,
1,0); aujourd'hui il est uniquement féminin.
— HIST. XIIIe s ont escrit une espitace Desoz
cel arbre en une place, Ren. 10121. || xve s. Le roy
fut mal content des epitaphes [placards] et libelles
diffamatoires qu'ainsi avoient esté mises et atta-
chées, à l'esclandre du dit monseigneur le connes-
table et d'aultres, Chr. scand. de Louis XI, an
t47i, p. (73, dans LACURNE. || xvi" s. Hz feirent en-
graver dessus sa sépulture un épitaphe de telle
substance, AMYOT, Arist. 60 Puis mourant dit
adieu  ses enfants qui sur lui ont posée Cette epi-
•taphe et la tombe arrosée, MAROT, dans MÉNAGE,
Hem.
— ÊTYM. 'EiuTâçio;, de lia, sur, etTapulture.
ÉPITASE (é-pi-ta-z'), s. f. || 1° Terme de rhy-
thmique ancienne. Appui de la voix sur la syllabe
accentuée, par exemple sur la syllabe ve dans
avéna. || 2° Terme de musique ancienne. Passage
du grave à l'aigu. || 3° Terme de critique littéraire,
partie du poème dramatique qui, venant après la
protase ou exposition, contient les incidents essen-
tiels et le noeud de la pièce. Quoi ! monsieur, la
protase, Vêpitase et la péripétie.... MOL. Crit. de
Vec. des femmes, 7.
— ETYM. 'EIUTOCSIÇ, de éVi, et xâau;, extension,
de TEÎVSIV, tendre (voy. ce mot).
f ËPITE (é-pi-f), s. f. Terme de mer. Petit coin
de bois qu'on insère dans une cheville pour la
grossir.
ÉPITHALAME (é-pi-ta-la-m') , s. m. || 1° Petit
poème pour célébrer un mariage ; genre qui nous
vient de l'antiquité, où il était particulièrement
usité. L'épithalame de Thétis et de Pelée, par Ca-
tulle. Quelque épithalame à la glace Dans un petit
monde bourgeois, GRESSET, Chai'reuse. Paris, dont
vous allez vous attirer le blâme, Fera votre épi-
taphe au lieu d'épithalame, DOISSY, Deh. tromp. v,
3. Alors le poète [Hilton], resté comme à la porte
du berceau [où sont Adam et Eve], entonne, à la
face du firmament et du pôle chargé d'étoiles, un
cantique à l'hymen; il commence ce magnifique
épithalame sans préparation, et par un mouvement
inspiré, CHATEAUB. Génie, il, n, 3. || Fig. Quand,
laissant ma voile Fuir au gré de l'air, Penché sur
la lame, J'écoute avec l'âme Cet épithalame Que
chante la mer, v. HUGO, Crép. 20. || 2° Se dit de
gravures allégoriques, composées par des dessina-
teurs hollandais, pour accompagner des vers sur la
célébration d'un mariage.
— ÉTYM. 'Eni8a>.â|uoç, de èni, sur, et 6âXa-
jioç, lit nuptial.
t ÉPITHËLIAL, ALE ( é-pi-té-li-al, a-1'), adj.
|| ^Terme d'anatomie. Quia rapport àl'épithélium.
il 2" Termede chirurgie. Tumeurépithéliale, tumeur
formée essentiellement des éléments de l'épithé-
lium. et qui, extirpée, est sujette à récidive.
f ÉPITHÉLIOMA (é-pi-té-li-o-ma), s. m. Terme
de chirurgie. Synonyme de tumeur épithèliale.
tËPrniELIÙM (é-pi-té-li-om'), s. m. Terme
d'anatomie. L'analogue, dans les membranes mu-
queuses, de ce qu'est l'épiderme à la peau.
— ÊTYM. 'Eiti, sur, et 6r,Xri, mamelon, parce
que Ruisch attribua d'abord ce nom à la pellicule
qui recouvre cette partie; 6ï)Xr), de 8
EPITHÈME (é-pi-tê-m'), s. m. || i« Terme de
pharmacie. Tcut médicament topique, autre que
l'onguent et l'emplâtre. || 2- Terme de zoologie. Ap-
pendice corné qui surmonte le bec de certains oi-
seaux.
— HIST. xvi« s. Appliquer emplastres, linimens,
cataplasmes, epithemes, fomentations, PAKÉ,I,Pre'f.
— ÉTYM. 'E7ti6£(j.a, de ènl, sur, et 6é[j.a, action
de poser (voy. THÈME).
ÉPITHÈTE (é-pi-tè-f), s. f. || i° Mot qualificatif.
Amas d'épithètes. Encor si, "pour rimer dans sa
verve indiscrète, Ma muse au moins souffrait une
froide épithète, BOIL. Sat. n. En général, il ne
faut pas multiplier les épithètes sans nécessité ;
car tout mot qui n'est pas nécessaire nuit à la liai-
son, CONDILLAC, Art d'écrire, i, 6. C'est en partie
de la liberté que nos pères prenaient de donner
des épithètes aux personnes qu'est venu l'usage des
noms propres de famille, BUMARSAIS, Mél. gramm.
t. v, p. 228. || Épithètes caractéristiques, celles qui
caractérisent immédiatement un objet, une situa-
tion; épithètes oiseuses, celles qui ne signifient
rien ou presque rien ; épithètes contradictoires,
celles qui disent le contraire de ce que l'auteur de-
vrait dire, y Se dit, dans les dictionnaires poé-
tiques ou gradus, des adjectifs qui peuvent être
donnés comme épithètes à un substantif, et qui,
réunis sous un même coup d'oeil, aident l'élève à
faire des vers latins. || 2° Qualification, presque tou-
jours en mauvaise part. L'épithète est un peu forte.
— REM. Ce mot a été longtemps masculin : épi-
thètes oisifs, BALZAC, dans MÉNAGE, Remarques;
épithète mal placé, VADGELAS, ib. Aujourd'hui il est
féminin.
— SYN. ÉPITHÈTE, ADJECTIF. Ces deux mots si-
gnifient étymologiquement la même chose. Mais,
chez nous, l'usage met entre eux une différence qui
est très-bien exprimée dans le passage suivant :
it En éloquence et en poésie, on appelle épithète
un adjectif sans lequel l'idée principale serait suf-
fisamment exprimée, mais qui lui donne ou plus
de force, ou plus de noblesse, ou plus d'élévation,
ou quelque chose déplus fin, *le plus délicat, de
plus touchant, ou quelque singularité piquante,
ou une couleur plus riante et plus vive, ou quel-
que trait de caractère plus sensible aux yeux
de l'esprit, » MARMONTEL, Élém. liltér. OEuv.t. vu,
p. 239, dans POUGENS.
— HIST. xvi" s. Quant aux épithètes qui sont en
nos poètes françois, la plus grand' part en sont
froids ou ocieux, nu BELLAY, dans MÉNAGE, Rem.
— ETYM. 'EmÔETOç, ajouté, adjoint, de èirî, à, et
TIOÉVOCI, mettre, placer; formation à laquelle est pa-
rallèle le latin adjectivus, de ad, à, et jacere, je-
ter, mettre.
t ÉPITHÉTIQUE (é-pi-té-ti-k'), adj. Néologisme.
Chargé, rempli d'épithètes. Style épithétique.
f ÉPITHÉTISME (é-pi-té-ti-sm'), s. m. Terme de
rhétorique. Figure d'éîocution qui consiste à modi-
fier l'expression d'une idée principale par celle
d'une idée accessoire.
— ÉTYM. Épithète.
f ÉPITICIIISME (é-pi-ti-ki-sm'), s. m. Terme
d'antiquité. Construction plus récente faite sur
d'anciennes substructions. Cette légende, tirée
d'un vers d'Euripide , consiste en ces mots bases
cyclopéenncs ( KV/IIÔTKOV pcxOpa), signifiant que
la partie inférieure a été bâtie par les Cyclopes,
comme si le poète à qui nous l'empruntons avait
voulu montrer,qu'il avait déjà remarqué le fait con-
stant de l'êpitichisme des constructions helléniques
au-dessus des constructions cyclopéennes , PETIT-
RADEL, Monum. cycl. p. (t.
— REM. Il faut écrire épitichisme, et non épitei-
chisme, la diphthongue EI se rendant par i en
latin, et, par conséquent, dans les transcriptions
françaises qui se font suivant le système latin.
— ÉTYM. 'E-ittTEixii|j.èç,, construction sur, deèVi,
sur, et TEÎyoç, muraille.
ÉPITOGÈ (é-pi-to-j), s. f. || 1° Sorte de manteau
des anciens Romains, qui se portait par-dessus la
toge. || 2° Sorte de chaperon que les présidents à
mortier et le greffier en chef du parlement portaient
dans les grandes cérémonies. Il ne s'agissait [pour
les présidents] que de prendre leurs grandes robes
rouges avec leurs épiloges etleur mortier à la main,
ST-SIM. 343, 243. || 3° Sorte d'ornement que les
professeurs des lycées portent sur la robe, attaché
sur l'épaule, pendant devant et derrière, en soie
jaune pour les professeurs des lettres, en soie rouge
groseille pour les professeurs des sciences, et
garni de un. deux ou trois rangs d'hermine, sui-
vant les grades de bachelier, licencié ou docteur.
Cet ornement se nomme aussi chausse (voy. ce
mot).
— HIST. xvs s. Le greffier civil vestu d'un epi-
toge d'escariatte, GODEPHOY, Obs. sur Charles Vlll,
p. 433, dans LACURNE.
— ÉTYM. Lat. epitogium, de èVi, sur, et toga,
toge.
t ÉPITOÏR (é-pi-toir), s. m. Terme de marine.
Instrument de fer qui sert à faire entrer l'épite.
t EPITOMATEUR (é-pi-to-ma-teur), s. m. Celui
qui compose un épitome.
— ÉTYM. Lat. fictif epitomatorem, indiqué par
le verbe epitomare, abréger.
ÉPITOME (é-pi-to-m') ou, plus usité, ÉPITOMÉ
(é-pi:to-mé), s. m. || 1° Abrégé d'un livre. L'épitome
de Justin. Kepler dit, au quatrième livre de son
épitome.... VOLT. Newton , m, 5. || 2° S'écrit et se
prononce toujours épitomé, quand on parle d'un
abrégé de l'histoire sainte ou de l'histoire grecque
à l'usage des élèves qui commencent l'étude du la-
tin. Il en est encore à l'épitome.
— ÉTYM. Lat. cpitome, du grec iTttTopïri, abrégé,
de ITTÎ , sur, et topri, section, retranchement.
ÉPÎTRE (è-pi-tr'), s. f. || i° Lettre missive chez
les anciens. Les épîtres de Cicéron. Épître de saint
Paul aux Corinthiens. || Cet homme est familier
comme les épîtres de Cicéron, il a une familiarité
excessive; se dit parce qu'on a appelé les lettres de
Cicéron à ses amis, lettres familières (epistolâe ad
[amiliares). || Familièrement. J'ai reçu de lui une
longue épître. || 2° Lettre en vers sur un sujet philo-
sophique ou satirique. Les épttres d'Horace, de Boi-
leau, de Pope. La faveur que l'ode semble avoir
perdue, l'épître paraît l'avoir gagnée, D'ALEMB. Jîe-
flex. sur la poésie, OEuvres, t. iv, p. 126, dans
POUGENS. On attache aujourd'hui à l'épître l'idée de
la réflexion .et du travail, et on ne lui permet pas
les négligences de la lettre, MARMONTEL, Éléments
litt. OEuvres, t. vu, p. 250, dans POUGENS. || 3 Ëpttre
dédicatoire, dédicace mise en tête d'un livre. 11 faut
croire que l'estime et l'amitié ont inventé l'épître
dédicatoire, mais la bassesse et l'intérêt en ont
bien avili l'usage, MARMONTEL, ib. p. 26:s. || 4" Terme
de liturgie. Leçon qui se dit un peu avant l'évan-
gile. La messe en est à l'épître. Le côté de l'épître,
la partie du choeur qui est à la droite du prêtre
quand il est tourné vers l'autel.
— SYN. ÉPITRE, LETTRE. Missive qu'on envoie à
quelqu'un: lettre est le terme général; épître, au
contraire, est plus particulièrement appliqué aux
lettres des anciens auteurs (les épîtres de Ci-
céron) ou aux lettres en vers qu'on adresse \ quel-
qu'un. Au cas de missives modernes et non en vers,
épître ne se dit qu'ironiquement.
— HIST. XII" s. Voldrai vus les epistles e dire e
reconter, Qu'ai rei et as evesques enveiad li bon
ber [homme, voy. BARON], Th. le mart. 7). || xm* s.
Après, li viesti on le [la] tunique qui doit iestre
vers [verte], en la quele on list l'epistole qui se-
nefie soufrance, Chr. de Rains, p. t04. Une mer-
veilleuse parole Que moult de gens tindrent à foie,
Qui est escrite en ses epistres [d'Héloïse], la Rose,
885t.
— ÉTYM. Lat. epistola, du grec immoy-ri, lettre,
de èVt, vers, et
tre et qu'on prononce epitre.
f ÉPITRITE (é-pi-tri-f), adj. || 1° Dans l'arith-
métique des anciens, nombre épilrite, nombre com-
posé d'un autre nombre, plus le tiers de celui-ci.
4 est épitrite relativement à 3. || 2° S. m. Terme de
prosodie. L'épitrite, pied grec ou latin composé de
quatre syllabes, dont trois longues et une brève.
|| Terme de musique ancienne, ou plutôt d'an-
cienne rhythmique. Rhythme correspondant au pied
qui porte le même nom.
— ÉTYM. 'ETOTptiro;, de êitl, sur, et TpiTo;, troi-
sième, tiers.
t ÉPITROCHLÉE (é-pi-tro-klée), s. f. Terme d'a-
natomie. Ëminence située à la partie interne de
l'extrémité cubitale de l'humérus, au-dessus de la
trochlée.
— ÊTYM. 'Eut, sur, et trochlée.
t.ÉPITROPE.(é-pi-tro-p'), s. f. Figure de rhé-
torique, qui consiste à accorder quelque chose qu'on
pourrait contester, afin de donner plus d'autorité à
ce qu'on veut persuader.
— ÉTYM. 'EmTpoTri], concession, de ènl, sur, et
TDÉITEIV, tourner.
' f 2. ÉPITROPK (é-pi-tro-p'), s. m. Nom person-
nel d'office, en Turquie, parmi les chrétiens grecs.
— ÉTYM. 'Emvpoito;, surveillant, de èiti, sur, et
TpéiTuv, tourner.
f ÉPIXYLE (é-pi-ksi-f), adj. Terme de botani-
que. Qui croît sur le bois.
— ÉTYM. 'Em, sur, et |6AOV, bois.
t ÉPLÎOAIRE (é-pi-zo-ê-r1), s. m. Animal qui vit
en parasite à la surface du corps d'autres animaux
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