DEC
t DÉCIMÉTRIQUE (dé-sï-mé-tri-k1), adj. Qui a
rapport au décimètre.
f DÉCIMO (dé-si-mo), adv. Dixièrnement. [| Il
s'écrit ordinairement (0°, dans un« série d'articles
qu'on note par ( ° ou primo, etc.
— ÉTYM. Lat. decimo, sous-entendu loco, au
dixième lieu, ablatif dé decimus.
f DÉCINTRAGE (dé-sin-tra-j'), s. m. Action de
décintrer. Le décintrage d'une voûte.
DÉCINTRÉ, ÉE (dé-sin-tré, trée), part, passé.
Dne voûte décintrée.
DÉCINTREMENT (dé-sin-tre-man), s. m. Terme
d'architecture. Action de décintrer. Le décintrement
d'une voûte.
— ÉTYM. Décintrer.
DÉCINTRER (dé-sin-tré), v. a. Terme d'architec-
ture. Ôter les cintres qu'on avait placés pour la
construction d'une voûte, d'une arche.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et cintre.
f. DÉCINTROIR (dé-sin-troir), s. m. Terme de
maçon. Sorte de marteau à deux taillants, pour
écarter les joints dans les démolitions et pour équar-
rir les trous ébauchés.
— ÉTYM. Décintrer.
f DÉCIRCONCIRE (dé-sir-kon-si-r'), v. a. Faire
renoncer à une religion qui consacre la circoncision
(judaïsme ou islamisme).
— REM. Comme la circoncision est quelque chose
de physique qui ne peut être défait, décirconcire
et décirconcision lie sont pas de bons mots, ne pou-
vant se prendre qu'en un sens figuré.
— HIST. xvie s. Les turcs acceptoient plus tost la
mort très aspre que de se descirconcire pour se bap-
tiser, MONT. I, 298.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et circoncire.
t DÉCIRCONCISION (dé-sir-kon-si-zion), s. f.
Action de renoncer à la religion qui prescrit la cir-
concision.
— ÉTYM. Décirconcire.
f DÉCIRER (dé-si-ré), v. a. Enlever la cire qui
couvre un objet.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et cire.
DÉCISIF, IVE (dé-si-zif, zi-v'), adj. ||l°Qui dé-
cide, qui fait cesser toute indécision. Il portait une
lettre du roi que j'ai vue, toute remplie de ce qui
fait obéir, et courir, et faire l'impossible; nous re-
connûmes le style et l'esprit décisif de M. de Lou-
vois, SÉV. lett. (7 août (689. Tout tombe en ruine
dans vos moeurs ; et vos sens trop décisifs emportent
facilement votre raison incertaine et irrésolue, BOSS.
Marie-Thér. Est-ce une raison décisive D'ôter un bon
mets d'un repas, Parce qu'il s'y trouve un convive
Qui par malheur ne l'aime pas? PERRAULT, dans
RICHELET. Titre décisif, PATRTJ, Plaidoyer 5, dans
RICHELET. Et l'épreuve la plus décisive de notre sin-
cérité, c'est l'éloignement des occasions, MASS.
Car. Lasare. Saisissant dans les affaires le point dé-
cisif, ROLLIN, Hist. anc. OEuvres, t. ni, p. 246,
dans POUGENS. |] 2° Qui résoud, qui donnela solution.
Cette expérience est décisive de la question, PASC.
Expêr. du Puy-de-Dôme, p. H 72. Consulté de toutes
parts, il donne des réponses courtes, mais décisives,
aussi pleines de sagesse que de dignité, BOSS. le
Tellier. Il coupait, par une équité décisive, sans
préoccupation et sans intérêt, les racines des haines
et des procès, et portait partout la modération et la
paix qui est le fruit de la justice, FLÊCH. DUC de
Monlausier. \\ 3°Qui termine une querelle, un débat,
une guerre. Un arrêt aussi favorable et aussi décisif
que celui - ci, BOURD. Myst. passion de J. C. t. i,
p. 247. Ce fut le (7 juillet (709 que se donna cette
bataille décisive de Pultawa entre les deux plus sin-
guliers monarques qui fussent alors dans le monde,
VOLT. Charles XII, rv. || Le moment décisif, le mo-
ment dans lequel les choses se décident, se ter-
minent. Le comte : Gardez-vous bien de lui parler de
la lettre. — Bartholo : Avant l'instant décisif? elle
perdrait tout son effet, BEAUMARCH. Barb. de Sév.
m, 2. || 4° Qui annonce la décision, la résolution.
Des manières décisives Et vous me ravissez Par
ce ton décisif dont vous me l'annoncez, LANOUE,
Coquette COÏT, I, (. || 5° En parlant des hommes,
qui décide hardiment, avec autorité, avec un air
d'importance. Rien n'est si décisif que l'ignorance.
Muets et embarrassés avec les savants,.vifs, hardis
et décisifs avec ceux qui ne savent rien, LA BRUY.
IX. Quand la jeunesse saurait autant qu'elle peut,
elle ne serait pas plus décisive, ID. vin. Vous le
rendrez décisif et prompt à juger, j. j. ROÏÏSS.
Êro, iv.
— ETYM. Décider, par le supin decisum du verbe
latin decidere.
DÉCISION (dé-si-zion; en poésie, de quatre syl-
DIC.T. DE LA LANGUE FRANÇAISE.
DEC
labes), s. f. |I 1° Action de décider; résultat de cette
action; jugeaient prononcé; opinion exprimée. Une
décision judiciaire. Une décision administrative, mi-
nistérielle. Le temps pourra donner quelque décision
Si la pensée est belle ou si c'est vision,CORN. Nicom.
il, 3. Je ne vois aucune chose qui puisse être à cou-
vert de la souveraineté de tes décisions, MOL. Criti-
que , se. 7. Des chicanes sont alléguées comme faisant
la décision de l'affaire, BOSS. Hist. n, 13. Laissez-en
la décision aux Étruriens, FÉN. Tél. xxm.Yous verrez,
dans ce silence universel, dans cette attente terrible
où chacun sera de la décision de sa destinée, le fils
de l'homme s'avancer dans les airs, MASS. Avent,
Jug. Ne voulant d'autre règle de la foi que les dé-
cisions du concile de Nicèe, FLÉCH. Théodose, in,
50. N'est-ce pas le comble de l'orgueil et de la témé-
rité à un particulier de craindre que l'Eglise ne se
soit trompée dans sa décision, et de ne craindre pas
de se tromper soi-même en décidant contre elle ? FÉN.
Éduc. des filles, ch. 7. Cette présomption Qui prétend
tout ranger à sa décision, GRESSET, Méchant, iv, 4.
Daru, comme ses autres officiers, s'étonne de ne
point retrouver en lui [Napoléon] cette décision vive,
mobile et rapide comme les circonstances, SÉGUR,
Hist. de Napol. vm, (0. || Terme de droit romain.
Décisions de Justinien, les cinquante constitutions
rendues par cet empereur, après la publication du
premier code. || 2° Parti que l'on prend, réso-
lution. Prendre ou former une décision. Toutefois
ce n'était qu'entre soi qu'on s'épanchait ainsi ; car
on sentait que, la décision prise, tous devaient
concourir à son exécution, que plus la position de-
venait périlleuse, plus il y fallait de courage, SÉGUR ,
Hist. de Napol. vi, 2. || 3° Fermeté avec laquelle on
prend un parti. Il y a de la décision dans son esprit,
dans sa conduite, dans son langage. M. delà Ro-
chefoucauld était doux , complaisant, agréable ,
insinuant ; et il n'avait pas cet air de décision
et d'autorité qu'avait M. de Montausier, SEGRAIS,
Mémoires, t. n, p. 49.
—SYN. 1°DÊCISION, RÉSOLUTION. La décision,est un
acte de l'esprit et suppose l'examen. La résolution
est un acte de la volonté et suppose la délibération.
La première attaque le doute et fait qu'on se déclare.
La seconde attaque l'incertitude et fait qu'on se dé-
termine. Il semble que la résolution emporte la dé-
cision et que celle-ci puisse être abandonnée de
l'autre, GIRARD. || 2° DÉCISIONS DES CONCILES, CANONS,
DÉCRETS. Tous les articles déterminés par les con-
ciles, dans les matières qui sont de leur juridiction,
sont des décisions; et c'est un terme général qui
renferme sous soi deux espèces, les canons et les
décrets. Les canons sont les décisions qui concer-
nent le dogme et la foi; les décrets sont les déci-
sions qui règlent la discipline ecclésiastique, Encycl.
IV, 706.
— HIST. xvie s. La fortune voulut que Pompeius
eust encore part à la décision [achèvement] de ceste
guerre, AMYOT, Pomp. 30. L'incertitude de mon
jugement est si egualement balancée en la pluspart
des occurrences, que je compromettrais volontiers
à la décision du sort et des dez, MONT, m, 62.
— ÉTYM. Provenç. decisio; espagn. décision; ital.
decisione; du latin decisionem, de decidere, dé-
cider.
f DÉÇISIQNNAIRE (dé-si-zi-o-nê-r'), s. m. Celui
qui décide rapidement et avec assurance. Je me
trouvai l'autre jour dans une campagne où je vis un
homme bien content de lui.... dans un quart d'heure
il décida trois questions de morale, quatre problèmes
historiques, et cinq points de physique ; je n'ai ja-
mais vu un décisionnaire si universel, MONTESQ. Lett.
pers. 72. Mot hasardé par Montesquieu.
— ÉTYM. Décision.
DÉCISrVEMENT ( dé-si-zi-ve-man ), adv. D'une
manière décisive. Les Calixtins l'excusaient en ré-
pondant que ce qu'il avait dit contre ce dogme,
il ne l'avait pas dit décisivement, BOSS. Variât.
xi, § (7(. L'Eglise a parlé décisivement sur les
matières dont il s'agit, ID. Exp. Aven. Que l'auteur
[Malebranche] s'explique décisivement sur la liberté
de Dieu, FÉN. t. m, p. 262.
— ÉTYM. Décisive, et le suffixe ment.
DÉCISOIRE (dé-si-zoi-r'), adj. Terme de jurispru-
dence. Qui a la vertu de décider ; se dit d'un fait
qui seul amène la décision d'un procès. Serment
décisoire. On posa comme règle décisoire le témoi-
gnage sur lequel reposait l'autorité des textes sa-
crés, c'est-à-dire celui de la tradition de l'Église,
NEFFTZER, Travaux de Baur, Rev. germ. t. xm,
p. -H 9.
— ÉTYM. Lat. decisum, supin de decidere, dé-
cider.
. DEC 985
f DÉClSTËRE (dé-si-stê-r). s. m. La dixième par-
tie du stère ou du mètre cube.
— ËTY'M. Déci.... préfixe (voy. DËCI), et stère.
t DÉCIVILISER (dé-si-vi-li-zé), v. a. Néologisme.
Détruire la civilisation, y porter atteinte.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et civiliser.
DÉCLAMATEUR (dé-kla-ma-teur), s. m. || i" Celui
qui déclame. C'est un bon, c'est un mauvais décla-
mateur. Il fallut bien enfin dire un mot des acteurs
et des actrices, sujet éternel des entretiens de table
de Versailles et de Paris; on convint qu'un boii
déclamateur est aussi rare qu'un bon poëte, VOLT.
l'H. aux 40 écus, d'un bon souper. || 2° Ancienne-
ment, rhéteur qui faisait des exercices d'éloquence
dans une école. Quand on parcourt l'histoire de la
poésie, on a quelquefois le regret de trouver les plus
belles maximes en contradiction avec la vie de leur
déclamateur, GRESSET, Disc, de réception à l'Acad.
Les noms de déclamateurs et de sophistes n'avaient
point alors l'acception défavorable qu'on y attacha
depuis, DIDER. 7(èg?ie de Claude et Néron, i, g l.
|] 3° Orateur, écrivain boursouflé, emphatique,
faible de pensée et bruyant d'expression. Je ne
pense pas que personne m'accuse de vouloir fairi
le déclamateur et de vouloir agrandir de petites
choses, BALZ.. le Prince, 5. Ainsi parla le boeuf;
l'homme dit : faisons taire Cet ennuyeux déclama-
teur, LA FONT. Fabl. x, 2. St Paul n'outrait pas les
choses et n'était pas un déclamateur, BOSS. Avert. 6.
Tous ces pompeux amas d'expressions frivoles Sont
d'un déclamateur amoureux de paroles, BOIL. Art p,
m. Un clerc mondain ou irréligieux, s'il monte en
chaire, est déclamateur, LA BRUY. XV. Un style de
déclamateur qui arrête l'action et la fait languir,
ID. I. Il Adjectivement. Un style déclamateur. Un
ton déclamateur. Leurs sermons sont moins compas-
sés , moins affectés, moins déclamateurs qu'en
France,VOLT. Louis X1Y, 34.
— REM. Excepté au sens de celui qui déclame,
déclamateur, soit substantif, soit adjectif, a tou-
jours une acception défavorable.
— ÉTYM. Lat. declamator, de declamare, dé-
clamer.
DÉCLAMATION (dé-kla-ma-sion;enpoêsie: de cinq
syllabes), s. f. || i° L'art de la prononciation dans les
discours publics, avec les accompagnements delà
contenance et des gestes. || La déclamation des ac-
teurs sur le théâtre [chez les anciens] était composée
et écrite en notes qui déterminaient, ie ton qu'il fallait
prendre, ROLLIN, Hist. anc. OEuvres, t. xi, ("part,
p. 263, dans POUGENS (Cette assertion de Rollin re-
pose sur une erreur; il ne paraît pas que les anciens
aient pu jamais noter les paroles comme nous no-
tons un récitatif). || L'art de la déclamation. Il a du
talent pour la déclamation. || 2° Chez les Romains,
exercice qu'on faisait faire aux jeunes gens, pour
les disposer à .l'éloquence du barreau. Déclama-
tion est un mot connu dans Horace et encore plus
dans Juvénal ; il ne le fut point à Rome avant Cicé-
ron et Calvus; on appelait ainsi des compositions
par lesquelles on s'exerçait à l'éloquence, ROLLIN,
Hist. anc. OEuvres, t. xi, 2e part. p. 692, dans POU-
GENS. Le grand Pompée s'appliqua très-sérieusement
à la déclamation peu avant les guerres civiles, pour se
mettre en état de répondre à Curion, m. ib. p. 694.
|| Dans l'ancienne université, composition dont le
régent était auteur et qu'il faisait réciter, à un cer-
tain jour, à ses écoliers en présence des camarades
et des parents. || 3° Emploi vicieux d'expressions et
de phrases pompeuses. Tomber dans la déclamation.
Vous trouverez, à la fin de l'article Goût, des ré-
flexions sur l'application de l'esprit philosophique
aux matières de goût, où j'ai tâché de mettre de la
vérité sans déclamation; car je déteste la déclama-
tion, D'ALEMB. Lett. à Volt. 28 janv. (757. || Dis-
cours, écrit plein de recherche-et d'affectation et
vide de choses. Ce discours n'est qu'une ennuyeuse
déclamation. Il faudrait remplir l'action [d'une tra-
gédie] d'une infinité de déclamations où l'on ferait
dire aux acteurs tout le contraire de ce qu'ils de-
vraient dire, RAC. Brit. i" préface. || Discours in-
jurieux, violent. Son plaidoyer ne contient que des
déclamations contre sa partie. Les déclamations de
la place publique. || 4° Terme de musique. Art de ren-
dre, par les inflexions de la voix et le nombre de la
mélodie, l'accent grammatical et l'accent oratoire
convenables aux paroles.
— SYN. DÉCLAMATION, DÉBIT, RÉCITATIF. Le mot
déclamation pris dans un sens restreint, signifie le
ton et les inflexions de voix de celui qui déclame.
En ce sens il ne s'applique guère qu'aux passages
élevés et passionnés en prose et en vers. On dit plutôt
le débit quand il s'agit de morceaux d'un caractère
t. — 124
t DÉCIMÉTRIQUE (dé-sï-mé-tri-k1), adj. Qui a
rapport au décimètre.
f DÉCIMO (dé-si-mo), adv. Dixièrnement. [| Il
s'écrit ordinairement (0°, dans un« série d'articles
qu'on note par ( ° ou primo, etc.
— ÉTYM. Lat. decimo, sous-entendu loco, au
dixième lieu, ablatif dé decimus.
f DÉCINTRAGE (dé-sin-tra-j'), s. m. Action de
décintrer. Le décintrage d'une voûte.
DÉCINTRÉ, ÉE (dé-sin-tré, trée), part, passé.
Dne voûte décintrée.
DÉCINTREMENT (dé-sin-tre-man), s. m. Terme
d'architecture. Action de décintrer. Le décintrement
d'une voûte.
— ÉTYM. Décintrer.
DÉCINTRER (dé-sin-tré), v. a. Terme d'architec-
ture. Ôter les cintres qu'on avait placés pour la
construction d'une voûte, d'une arche.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et cintre.
f. DÉCINTROIR (dé-sin-troir), s. m. Terme de
maçon. Sorte de marteau à deux taillants, pour
écarter les joints dans les démolitions et pour équar-
rir les trous ébauchés.
— ÉTYM. Décintrer.
f DÉCIRCONCIRE (dé-sir-kon-si-r'), v. a. Faire
renoncer à une religion qui consacre la circoncision
(judaïsme ou islamisme).
— REM. Comme la circoncision est quelque chose
de physique qui ne peut être défait, décirconcire
et décirconcision lie sont pas de bons mots, ne pou-
vant se prendre qu'en un sens figuré.
— HIST. xvie s. Les turcs acceptoient plus tost la
mort très aspre que de se descirconcire pour se bap-
tiser, MONT. I, 298.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et circoncire.
t DÉCIRCONCISION (dé-sir-kon-si-zion), s. f.
Action de renoncer à la religion qui prescrit la cir-
concision.
— ÉTYM. Décirconcire.
f DÉCIRER (dé-si-ré), v. a. Enlever la cire qui
couvre un objet.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et cire.
DÉCISIF, IVE (dé-si-zif, zi-v'), adj. ||l°Qui dé-
cide, qui fait cesser toute indécision. Il portait une
lettre du roi que j'ai vue, toute remplie de ce qui
fait obéir, et courir, et faire l'impossible; nous re-
connûmes le style et l'esprit décisif de M. de Lou-
vois, SÉV. lett. (7 août (689. Tout tombe en ruine
dans vos moeurs ; et vos sens trop décisifs emportent
facilement votre raison incertaine et irrésolue, BOSS.
Marie-Thér. Est-ce une raison décisive D'ôter un bon
mets d'un repas, Parce qu'il s'y trouve un convive
Qui par malheur ne l'aime pas? PERRAULT, dans
RICHELET. Titre décisif, PATRTJ, Plaidoyer 5, dans
RICHELET. Et l'épreuve la plus décisive de notre sin-
cérité, c'est l'éloignement des occasions, MASS.
Car. Lasare. Saisissant dans les affaires le point dé-
cisif, ROLLIN, Hist. anc. OEuvres, t. ni, p. 246,
dans POUGENS. |] 2° Qui résoud, qui donnela solution.
Cette expérience est décisive de la question, PASC.
Expêr. du Puy-de-Dôme, p. H 72. Consulté de toutes
parts, il donne des réponses courtes, mais décisives,
aussi pleines de sagesse que de dignité, BOSS. le
Tellier. Il coupait, par une équité décisive, sans
préoccupation et sans intérêt, les racines des haines
et des procès, et portait partout la modération et la
paix qui est le fruit de la justice, FLÊCH. DUC de
Monlausier. \\ 3°Qui termine une querelle, un débat,
une guerre. Un arrêt aussi favorable et aussi décisif
que celui - ci, BOURD. Myst. passion de J. C. t. i,
p. 247. Ce fut le (7 juillet (709 que se donna cette
bataille décisive de Pultawa entre les deux plus sin-
guliers monarques qui fussent alors dans le monde,
VOLT. Charles XII, rv. || Le moment décisif, le mo-
ment dans lequel les choses se décident, se ter-
minent. Le comte : Gardez-vous bien de lui parler de
la lettre. — Bartholo : Avant l'instant décisif? elle
perdrait tout son effet, BEAUMARCH. Barb. de Sév.
m, 2. || 4° Qui annonce la décision, la résolution.
Des manières décisives Et vous me ravissez Par
ce ton décisif dont vous me l'annoncez, LANOUE,
Coquette COÏT, I, (. || 5° En parlant des hommes,
qui décide hardiment, avec autorité, avec un air
d'importance. Rien n'est si décisif que l'ignorance.
Muets et embarrassés avec les savants,.vifs, hardis
et décisifs avec ceux qui ne savent rien, LA BRUY.
IX. Quand la jeunesse saurait autant qu'elle peut,
elle ne serait pas plus décisive, ID. vin. Vous le
rendrez décisif et prompt à juger, j. j. ROÏÏSS.
Êro, iv.
— ETYM. Décider, par le supin decisum du verbe
latin decidere.
DÉCISION (dé-si-zion; en poésie, de quatre syl-
DIC.T. DE LA LANGUE FRANÇAISE.
DEC
labes), s. f. |I 1° Action de décider; résultat de cette
action; jugeaient prononcé; opinion exprimée. Une
décision judiciaire. Une décision administrative, mi-
nistérielle. Le temps pourra donner quelque décision
Si la pensée est belle ou si c'est vision,CORN. Nicom.
il, 3. Je ne vois aucune chose qui puisse être à cou-
vert de la souveraineté de tes décisions, MOL. Criti-
que , se. 7. Des chicanes sont alléguées comme faisant
la décision de l'affaire, BOSS. Hist. n, 13. Laissez-en
la décision aux Étruriens, FÉN. Tél. xxm.Yous verrez,
dans ce silence universel, dans cette attente terrible
où chacun sera de la décision de sa destinée, le fils
de l'homme s'avancer dans les airs, MASS. Avent,
Jug. Ne voulant d'autre règle de la foi que les dé-
cisions du concile de Nicèe, FLÉCH. Théodose, in,
50. N'est-ce pas le comble de l'orgueil et de la témé-
rité à un particulier de craindre que l'Eglise ne se
soit trompée dans sa décision, et de ne craindre pas
de se tromper soi-même en décidant contre elle ? FÉN.
Éduc. des filles, ch. 7. Cette présomption Qui prétend
tout ranger à sa décision, GRESSET, Méchant, iv, 4.
Daru, comme ses autres officiers, s'étonne de ne
point retrouver en lui [Napoléon] cette décision vive,
mobile et rapide comme les circonstances, SÉGUR,
Hist. de Napol. vm, (0. || Terme de droit romain.
Décisions de Justinien, les cinquante constitutions
rendues par cet empereur, après la publication du
premier code. || 2° Parti que l'on prend, réso-
lution. Prendre ou former une décision. Toutefois
ce n'était qu'entre soi qu'on s'épanchait ainsi ; car
on sentait que, la décision prise, tous devaient
concourir à son exécution, que plus la position de-
venait périlleuse, plus il y fallait de courage, SÉGUR ,
Hist. de Napol. vi, 2. || 3° Fermeté avec laquelle on
prend un parti. Il y a de la décision dans son esprit,
dans sa conduite, dans son langage. M. delà Ro-
chefoucauld était doux , complaisant, agréable ,
insinuant ; et il n'avait pas cet air de décision
et d'autorité qu'avait M. de Montausier, SEGRAIS,
Mémoires, t. n, p. 49.
—SYN. 1°DÊCISION, RÉSOLUTION. La décision,est un
acte de l'esprit et suppose l'examen. La résolution
est un acte de la volonté et suppose la délibération.
La première attaque le doute et fait qu'on se déclare.
La seconde attaque l'incertitude et fait qu'on se dé-
termine. Il semble que la résolution emporte la dé-
cision et que celle-ci puisse être abandonnée de
l'autre, GIRARD. || 2° DÉCISIONS DES CONCILES, CANONS,
DÉCRETS. Tous les articles déterminés par les con-
ciles, dans les matières qui sont de leur juridiction,
sont des décisions; et c'est un terme général qui
renferme sous soi deux espèces, les canons et les
décrets. Les canons sont les décisions qui concer-
nent le dogme et la foi; les décrets sont les déci-
sions qui règlent la discipline ecclésiastique, Encycl.
IV, 706.
— HIST. xvie s. La fortune voulut que Pompeius
eust encore part à la décision [achèvement] de ceste
guerre, AMYOT, Pomp. 30. L'incertitude de mon
jugement est si egualement balancée en la pluspart
des occurrences, que je compromettrais volontiers
à la décision du sort et des dez, MONT, m, 62.
— ÉTYM. Provenç. decisio; espagn. décision; ital.
decisione; du latin decisionem, de decidere, dé-
cider.
f DÉÇISIQNNAIRE (dé-si-zi-o-nê-r'), s. m. Celui
qui décide rapidement et avec assurance. Je me
trouvai l'autre jour dans une campagne où je vis un
homme bien content de lui.... dans un quart d'heure
il décida trois questions de morale, quatre problèmes
historiques, et cinq points de physique ; je n'ai ja-
mais vu un décisionnaire si universel, MONTESQ. Lett.
pers. 72. Mot hasardé par Montesquieu.
— ÉTYM. Décision.
DÉCISrVEMENT ( dé-si-zi-ve-man ), adv. D'une
manière décisive. Les Calixtins l'excusaient en ré-
pondant que ce qu'il avait dit contre ce dogme,
il ne l'avait pas dit décisivement, BOSS. Variât.
xi, § (7(. L'Eglise a parlé décisivement sur les
matières dont il s'agit, ID. Exp. Aven. Que l'auteur
[Malebranche] s'explique décisivement sur la liberté
de Dieu, FÉN. t. m, p. 262.
— ÉTYM. Décisive, et le suffixe ment.
DÉCISOIRE (dé-si-zoi-r'), adj. Terme de jurispru-
dence. Qui a la vertu de décider ; se dit d'un fait
qui seul amène la décision d'un procès. Serment
décisoire. On posa comme règle décisoire le témoi-
gnage sur lequel reposait l'autorité des textes sa-
crés, c'est-à-dire celui de la tradition de l'Église,
NEFFTZER, Travaux de Baur, Rev. germ. t. xm,
p. -H 9.
— ÉTYM. Lat. decisum, supin de decidere, dé-
cider.
. DEC 985
f DÉClSTËRE (dé-si-stê-r). s. m. La dixième par-
tie du stère ou du mètre cube.
— ËTY'M. Déci.... préfixe (voy. DËCI), et stère.
t DÉCIVILISER (dé-si-vi-li-zé), v. a. Néologisme.
Détruire la civilisation, y porter atteinte.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et civiliser.
DÉCLAMATEUR (dé-kla-ma-teur), s. m. || i" Celui
qui déclame. C'est un bon, c'est un mauvais décla-
mateur. Il fallut bien enfin dire un mot des acteurs
et des actrices, sujet éternel des entretiens de table
de Versailles et de Paris; on convint qu'un boii
déclamateur est aussi rare qu'un bon poëte, VOLT.
l'H. aux 40 écus, d'un bon souper. || 2° Ancienne-
ment, rhéteur qui faisait des exercices d'éloquence
dans une école. Quand on parcourt l'histoire de la
poésie, on a quelquefois le regret de trouver les plus
belles maximes en contradiction avec la vie de leur
déclamateur, GRESSET, Disc, de réception à l'Acad.
Les noms de déclamateurs et de sophistes n'avaient
point alors l'acception défavorable qu'on y attacha
depuis, DIDER. 7(èg?ie de Claude et Néron, i, g l.
|] 3° Orateur, écrivain boursouflé, emphatique,
faible de pensée et bruyant d'expression. Je ne
pense pas que personne m'accuse de vouloir fairi
le déclamateur et de vouloir agrandir de petites
choses, BALZ.. le Prince, 5. Ainsi parla le boeuf;
l'homme dit : faisons taire Cet ennuyeux déclama-
teur, LA FONT. Fabl. x, 2. St Paul n'outrait pas les
choses et n'était pas un déclamateur, BOSS. Avert. 6.
Tous ces pompeux amas d'expressions frivoles Sont
d'un déclamateur amoureux de paroles, BOIL. Art p,
m. Un clerc mondain ou irréligieux, s'il monte en
chaire, est déclamateur, LA BRUY. XV. Un style de
déclamateur qui arrête l'action et la fait languir,
ID. I. Il Adjectivement. Un style déclamateur. Un
ton déclamateur. Leurs sermons sont moins compas-
sés , moins affectés, moins déclamateurs qu'en
France,VOLT. Louis X1Y, 34.
— REM. Excepté au sens de celui qui déclame,
déclamateur, soit substantif, soit adjectif, a tou-
jours une acception défavorable.
— ÉTYM. Lat. declamator, de declamare, dé-
clamer.
DÉCLAMATION (dé-kla-ma-sion;enpoêsie: de cinq
syllabes), s. f. || i° L'art de la prononciation dans les
discours publics, avec les accompagnements delà
contenance et des gestes. || La déclamation des ac-
teurs sur le théâtre [chez les anciens] était composée
et écrite en notes qui déterminaient, ie ton qu'il fallait
prendre, ROLLIN, Hist. anc. OEuvres, t. xi, ("part,
p. 263, dans POUGENS (Cette assertion de Rollin re-
pose sur une erreur; il ne paraît pas que les anciens
aient pu jamais noter les paroles comme nous no-
tons un récitatif). || L'art de la déclamation. Il a du
talent pour la déclamation. || 2° Chez les Romains,
exercice qu'on faisait faire aux jeunes gens, pour
les disposer à .l'éloquence du barreau. Déclama-
tion est un mot connu dans Horace et encore plus
dans Juvénal ; il ne le fut point à Rome avant Cicé-
ron et Calvus; on appelait ainsi des compositions
par lesquelles on s'exerçait à l'éloquence, ROLLIN,
Hist. anc. OEuvres, t. xi, 2e part. p. 692, dans POU-
GENS. Le grand Pompée s'appliqua très-sérieusement
à la déclamation peu avant les guerres civiles, pour se
mettre en état de répondre à Curion, m. ib. p. 694.
|| Dans l'ancienne université, composition dont le
régent était auteur et qu'il faisait réciter, à un cer-
tain jour, à ses écoliers en présence des camarades
et des parents. || 3° Emploi vicieux d'expressions et
de phrases pompeuses. Tomber dans la déclamation.
Vous trouverez, à la fin de l'article Goût, des ré-
flexions sur l'application de l'esprit philosophique
aux matières de goût, où j'ai tâché de mettre de la
vérité sans déclamation; car je déteste la déclama-
tion, D'ALEMB. Lett. à Volt. 28 janv. (757. || Dis-
cours, écrit plein de recherche-et d'affectation et
vide de choses. Ce discours n'est qu'une ennuyeuse
déclamation. Il faudrait remplir l'action [d'une tra-
gédie] d'une infinité de déclamations où l'on ferait
dire aux acteurs tout le contraire de ce qu'ils de-
vraient dire, RAC. Brit. i" préface. || Discours in-
jurieux, violent. Son plaidoyer ne contient que des
déclamations contre sa partie. Les déclamations de
la place publique. || 4° Terme de musique. Art de ren-
dre, par les inflexions de la voix et le nombre de la
mélodie, l'accent grammatical et l'accent oratoire
convenables aux paroles.
— SYN. DÉCLAMATION, DÉBIT, RÉCITATIF. Le mot
déclamation pris dans un sens restreint, signifie le
ton et les inflexions de voix de celui qui déclame.
En ce sens il ne s'applique guère qu'aux passages
élevés et passionnés en prose et en vers. On dit plutôt
le débit quand il s'agit de morceaux d'un caractère
t. — 124
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