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à l'immortalité, LÀMART. Soerate, 349. || Composi-
tion, conception littéraire. Cet ouvrage a été d'un
enfantement laborieux.
— MST. xiii' s. Pri-ge Lucina la déesse D'enfan-
tement, qu'el doint qu'il nesse Sans mal et sans en-
combrement, Si qu'il puist vivre longuement, la
Rose, 40660. Il xvi* s. Les douleurs de l'enfantement,
par les médecins et par Dieu mesme estimées gran-
des, et que nous passons avecques tant de cérémo-
nies, il y a des nations entières qui n'en font nu.
compte, MONT, i, 306. Montagnes, vous sentez dou-
leurs d'enfantemens ; Vous fuyez comme agneaux,
5 simples elemens, D'AUB. Trag. liv. vu.
— ÊTYM. Enfanter; provenç. enfantamen, efanta-
men; anc. cat. infantament.
ENFANTER (an-fan-té), v. a. || 1° Donner le jour
a un enfant. Heureuse la mère qui l'a enfanté. || Par
extension. Ce peuple que la terre enfantait tout ar-
mé, CORN, Médée, i, 4. Le mondé, de qui l'âge
avance les ruines, Ne peut plus enfanter de ces
limes divines, BOIL. Lv.tr. m. Cieux, répandez votre
rosée, Et que la terre enfante son sauveur, Rkc.Athal.
in, 7. Sitôt que le devoir l'ordonne, La France en-
fante des soldats, LAMOTTE, Odes, 1.1, p. et, dans
P0UGENS. || Absolument. Le chaos se féconde, et la
nature enfante, DELILLE, Farad, perdu, vu. || 2° Fig.
Créer, concevoir, produire. Tout ce qu'elles pour-
ront enfanter de tempêtes, Sans venir jusqu'à nous,
crèvera sur leurs têtes, CORN. Théod. i, t. On y
voit tour à tour la paix et les combats; On y voit
l'amertume enfanter les appas, ID. Mit. n, 9. Le
poète par bonheur n'ayant point enfanté de nouvel-
les stances, SCARRON, Rom. com. part, i, ch. 13.
Bienheureux Scudéri, dont la fextile plume Peut
tous les mois sans peine enfanter un volume, BOIL.
Sat. il. Que Racine, enfantant des miracles nou-
veaux, De ses héros sur lui [le roi] forme tous les
tableaux, ID. Art p. iv. Accourez, troupe savante;
Des sons que ma lyre enfante, Ces arbres sont ré-
jouis, ID. Ode sur Namur. Et quel affreux projet
avez-vous enfanté, Dontvotre coeur encor doive être
épouvanté? RAC. Phèd. i, 3. C'est au génie seul à
enfanter toutes les hardiesses qui contribuent si fort
au merveilleux de la poésie et au sublime de l'élo-
quence, D'OLIVET, Hist. de l'Acad. t. n, p. 59, dans
POUGENS. Je l'ai vu, ce n'est point une erreur passa-
gère Qu'enfante du sommeil la vapeur mensongère,
VOLT. Sém.i, 6. Son nom et son malheur enfantent
des soldats, ID. 2Viumv.ii, 2. De la ligue en cent lieux
les villes alarmées Contre moi dans la France enfan-
taient des armées, ID. Henr. ni, 443. Ses succès, sa
valeur, Bientôt à Spartacus enfantent une armée,
SAURIN, Spart, i, i. ij Absolument. Cet auteur enfante
difficilement, il ne produit des ouvrages qu'avec
peine. || 3° Dans le langage mystique, enfanter une
âme en ou à Jésus-Christ, la rendre digne de Jésus-
Christ et de la vie éternelle. Si Dieu a béni le travail
par lequel je tâche de vous enfanter en Jésus-Christ,
et que,trop indigne ministre de ses conseils, je n'y
&ie pas été moi-même un obstacle, BOSS. Anne de
Gong. Dieu ébranlera tout l'Etat pour l'affranchir
[Henriette] de ces lois; il met les âmes à ce prix; il
remue le ciel et la terre pour enfanter ses élus, ID.
Vuch. d'Orl. Tant de saints pasteurs qui offrent
leurs âmes et leurs travaux pour vous enfanter à
Jésus-Christ, MASS. Car. Mot. de conv. Il 4° S'enfan-
ter, v. réfl. Être enfanté, être produit. Une tragédie
ne s'enfante pas si facilement. || Proverbe. C'est la
montagne qui enfante une souris, ou la montagne
a enfanté une souris, se dit de grands projets qui
viennent à rien. Que produira l'auteur après tous
ces grands cris? La montagne en travail enfante
une souris, BOIL. Art p. m.
— SYN. ENFANTER, ENGENDRER. Engendrer est re-
latif à la génération; enfanter, à l'enfant qui est
mis au monde. De là la différence de sens entre ces
deux mots : d'abord engendrer se dit également du
mâle et de la femelle, de l'homme et de la femme;
enfanter ne se dit que de la femme seule. Au figuré,
engendrer s'applique à ce qui peut être comparé à une
génération; et enfanter à ce qui peut être comparé
6 la mise au monde. Tant que l'idée de mise au
monde n'est pas nécessaire, on se sert indifférem-
ment d'engendrer ou d'enfanter : ce discours en-
gendra ou enfanta des discordes. Mais, quand cette
idée est nécessaire, c'est enfanter qu'il faut : on
enfante un projet, un ouvrage.
— HIST. xn* s. Grâces rendit al enfanter, e Sa-
muel le fist numer, Bots, p. 4. || xin' s. S'ele [la mère]
estoit franche quant ele conçut, et quant à l'anfan-
ter est serve, droit dit que li enfes est frans, Liv.
de just. 64. Mestre, fist le chevalier, je vous de-
mande si vous créez que la vierge Marie, qui Dieu
porta en ses flans et en ses bras, enfantast vierge,
JOINV. H 98. || xvi* s. Elle enfanta un enfant mort,
PARÉ, xxix, (6. Vous ne tuerez point L. Csesar, que
premièrement vous ne me tuez, moy quiay enfanté
vostre capitaine, AMYOT, Anton. 23.
— ÊTYM. Enfant; provenç. enfaniar, effantar,
efantar; ital. infantare.
ENFANTILLAGE (an-fan-ti-lla-j', II mouillées, et
non an-fan-ti-ya-j'), s. m. Actions, manières, paro-
les qui ne conviennent qu'à un enfant. Gamaches
n'avait pu se contraindre de reprendre en face et en
public les enfantillages qui échappaient à monsei-
gneur le duc de Bourgogne, ST-SIM. 2(4, (39. Voysin
porta ses deux charges, comme on vient de le dire,
et le roi eut l'enfantillage de s'amuser aie montrer,
m. 358, 230. Pourquoi n'allais-je point à Neuchâ-
tel? c'est un enfantillage qu'il ne faut pas taire,
I. J. Rouss. Confess. xu. Il mêlait des sentiments si
fiers et si nobles aux enfantillages de l'amour-propre,
que tout cela ensemble n'avait rien que d'intéres-
sant, MARMONTEL, Contes moraux, Scrup. Voyant
que votre entretien se prolongeait.... je ne sais
pourquoi.... c'est un enfantillage de ma part, .mais
j'ai craint.... PICARD et MAZÈRES, Trois quartiers,
1, to.
— HIST. xvi" s. Tout ainsi comme, lassez et tra-
vaillez de la longuecourse de nostrevie, nous retum-
bons en enfantillage, MONT, H, 3IO. Avec le corps
l'esprit s'use et s'empire, et vient enfin en enfantil-
lage, CHARRON, Sagesse, i, 36.
— ÉTYM. Provenç. enfantilhatje; de l'anc. adj.
enfantil, du latin infantilis, de infans, enfant, et
la finale âge.
ENFANTIN, INE (an-fan-tin, ti-n'), adj. Qui ap-
partient à l'enfance. Visage enfantin. On le voyait
toujours doux, paisible et taciturne, ne disant ja-
mais mot, et ne jouant jamais à tous ces petits jeux
que l'on nomme enfantins, MOL. Mal. im. n, 6. Cer-
tains traits enfantins, doux, mignons, délicats,
TH. CORN. Baron d'Albikrac, n, 9. Venez, pauvres
enfants qu'on veut rendre orphelins, Venez faire
parler vos esprits enfantins, RAC. Plaid, m, 3. Vous
me flattez, dit le président, avec une pudeur enfan-
tine et faisant semblant de rougir, MARMONTEL,
Contes moraux, Philos, soi-dis. Enfants, car votre
voix est enfantine ettendre, Vos discours sont pru-
dents plus qu'on n'eût dû l'attendre, A. CHÉN. Idylr-
les, l'Aveugle. Au bord de Seine errait le beau Lois;
Isis un jour vit sa grâce enfantine, MILLEV. Le beau
Lois.
— HIST. xvi" s. D'un visage enfantin, mais de se-
nile prudence, MONT, I, 45. Mes jeux enfantins [de
mon enfance], m. i, 408. Cette molle douceur et
cette pudeur enfantine, ID. m, 5.
—ÉTYM.En/aîi£,-provenç. effanti. Dans l'ancienne
langue on trouve enfantin ou enfanlif, et plus tard
enfanlile.
ENFARINÉ, ÉE (an-fa-ri-né, née), part, passé.
|| 1° Blanchi de farine. Ce bloc enfariné ne me dit
rien qui vaille, S'écria-t-il de loin au général des
chats, LA FONT. Fabl. m, 4 8. || 2° Fig. Les gens de
grec enfarinés Connaîtront Thèlême et Macare, VOLT.
Th. et Mac. || Être enfariné d'une science, en avoir
quelque teinture. || Etre enfariné d'une doctrine,
en être infatué. || Venir la gueule enfarinée, ve-
nir avec une folle confiance. C'est un air de gueule
enfarinée qui n'appartient qu'à qui vous savez,
SÉV. 238. || Dans cette locution, gueule est proba-
blement pris pour le visage entier : la gueule en-
farinée, c'est le visage enfariné, comme faisaient
les acteurs au xvie siècle qui s'enfarinaient le visage
et se présentaient ainsi aux spectateurs.
ËNFARINER (an-fa-ri-né), v. a.\\l" Poudrer de
farine. Tous ceux qui l'entendront parler sans le
connaître, au lieu de croire qu'il ait la barbe blan-
che, s'imagineront qu'il se sera enfariné le visage,
BALZ. liv. m, lett. 4 4. || 2° S'enfariner, ». réfl. Se
couvrir de farine. [Le chat] Blanchit sa robe, s'en-
farine; Et de la sorte déguisé, Se niche et se blottit
dans une huche ouverte, LA FONT. Fabl. m, 48. Le
lendemain notre amant se déguise Et s'enfarine en
vrai garçon meunier, ID. Mandrag. || Fig. et fami-
lièrement. Prendre une légère teinture de quelque
science.
— HIST. xvi" s. Les aprentifs [comédiens] et qui
ne sont pas de si haulte leçon, s'enfarinent le vi-
sage, MONT, II, 404. Nous ne sçavons pas distinguer
la peau, de la chemise ; c'est assez de s'enfariner le
visage, sans s'enfariner la poictrine, ID. IV, 4 68.
.... Quand la neige enfariné X gros flocons les bords
de la marine, AM.JAMIN, Poésies, f°29, dansLACURNE.
Aux champs où les filles ne sont encore enfarinées
de ces belle: furtives amourettes et beaux miroirs
des villes, NOEL DUFAÏL, Contes d'Eutrap. chap. 20,
— ÉTYM. En 4, et farine.
ENFER (an-fèr), s. m. ||1° Terme des anciennes
religions polythéistiques. Lieu souterrain qu'habi-
taient les âmes des morts. Les enfers comprenaient
le Tartare pour les méchants, et les Champs-Elysées
pour les justes. Je saurai le braver jusque dans les
enfers, CORN. Cinna, u, 2. L'enfer s'émeut au bruit
de Neptune en furie; Pluton sort de son trône, il
pâlit, il s'écrie, BOIL. Longin, sublime, vu. Il pré-
cipite dans les enfers une foule de combattants,
FËN. Tél. xx. Monstre que dans nos bras les enfers
ont jeté, RAC. Iph.y, 4. Tu peux faire trembler la
terre sous tes pas, Des enfers déchaînés allumer la
colère, J. B. ROUSS. Cantate, Circé. Devant le ves-
tibule, aux portes des enfers, Habitent les soucis et
les regrets amers, Et des remords rongeurs l'escorte
vengeresse.... DELILLE, Enéide, vi. || Les trois juges
des enfers, Minos, Éaque et Rhadamanthe. || Les filles
d'enfer, lesfuries. Eh bien, filles d'enfer, vos mains
sont-elles prêtes? Pour qui sont ces serpents...., RAC.
Andr. M, 6. || En ce sens, enfer se dit le plus sou-
vent au pluriel. || 9' Lieu destiné au supplice des
damnés, dans la religion chrétf snne; on dit dans le
même sens, au pluriel, les enfers..!? feu de l'enfer. La
bouche de l'enfer est toujours ouverte, et les grands et
les petits, les forts et les faibles,les richec nies pau-
vres y entrent pêle-mêle à tous moments, HICOLE, ESS.
mor. 3etraité, ch. 6. L'enfer est le centre des dam-
nés comme les ténèbres sont le centre de ceux qui
fuient le jour, ID. ib. 2° traité, ch. 4 0. Ne trouvant
donc point de lieu qui lui soit plus propre et qui lui
soit moins pénible que l'enfer, elle [l'âme pécheresse]
s'y précipite comme dans son centre et dans le lieu
seul qui lui est convenable, m.ib. 2e traité, ch. 40.
Mais il est aux enfers des chaudières bouillantes Où
l'on plonge à jamais les femmes mal vivantes, MOL.
Éc. des fem. m, 2. Qui a le plus de sujet de craindre
l'enfer, ou celui qui est dans l'ignorance s'il y a
un enfer, et dans la certitude de damnation, s'il y en
a; ou celui qui est dans une persuasion certaine
qu'il y a un enfer et dans l'espérance d'être sauvé,
s'il est? PASC. Pensées, part, n, art. 3. [Alexandre]
tourmenté par son ambition durant sa vie, et tour-
menté maintenant dans les enfers, où il porte la
peine éternelle d'avoir voulu se faire adorer comme
un dieu soit par orgueil, soit par politique, BOSS. la
Vallière. Mais lorsqu'en sa malice un pécheur obs-
tiné , Des horreurs de l'enfer vainement" étonné,
BOIL. .Ëp.xn. Je reviendrai bientôt par un heureux bap-
tême T'arracher aux enfers et te rendre à toi-même,
VOLT. Zaire,m, i. || L'Enfer, titre d'une des parties
de la Divine comédie, poème de Dante. || Il se dit
aussi d'un des enfers ou lieux du supplice décrits
dans ce poème. On eût dit qu'on entrait dans l'enfer
de glace si bien décrit par le Dante, STAEL, Corinne,
m, 5. || 3° Fig. Chose excessivement déplaisante, pé-
nible. Hél monsieur, si vous le pouvez, sauvez-vous
de cet enfer-là [les procès], MOL. Fourb. de Se.
II , 8. Ils lui montrèrent [ au duc du Maine] les
enfers ouverts sous ses pieds par le mariage de
Mlle de Bourbon [avec le duc de Berry] , ST-SIM.
267, 404. Au moment où cet enfer [la Bastille]
créé par la tyrannie pour le tourment de ses vic-
times s'est ouvert sous les yeux de la capitale....
MIRABEAU, Collection, t. i, p. 346. ||4° Par exten-
sion, les démons, les puissances de l'enfer. C'est
l'enfer qui l'a créé. Les enfers ont jeté ce monstre
parmi nous. Mes amis, J'ai soumis L'enfer à ma
puissance; De son obéissance J'ai pour gage certain
Un lutin, BÉRANG. Colibri. || 5° Un enfer, lieu, réu-
nion, vie commune où régnent la discorde, la con-
fusion. Et j'abhorre des noeuds Qui deviendraient sans
doute un enfer pour tous deux, MOL. D. Gare, i, 4.
On a raison d'appeler ces salles [les assemblées de
jeu] un enfer, MERCIER, Tableau de Paris, t. II,
p. 328 (éd. d'Amst. 4 782). || Se dit, à Londres, des
maisons de jeu et des lieux de débauche. || 6° Dés-
ordre, trouble. Combien n'a-t-on point vu de belles
aux doux yeux, Avant le mariage anges si gracieux,
Tout à coup se changeant en bourgeoises sauvages,
Vrais démons, apporter l'enfer dans leurs ménages,
BOIL. Sat. x. Je pense qu'avec eux tout l'enfer est
chez moi, ID. ib. vi. Mettre le scandale et l'en-
fer dans sa maison, 3. i. ROUSS. Conf. Vi. || 7° Violente
peine qu'inspire la passion ou le remords. Avoir l'en-
fer dans le coeur. Porter son enfer avec soi. Et si
l'enfer est fable au centre de la terre, Il est vrai
dans mon sein, MALH. V, 24. Ils commencent leur
enfer sur la terre, BOSS. Conv. i. Q'est-il besoin
d'aller chercher l'enfer dans l'autre vie? il est dès
celle-ci dans le coeur des méchants, J". i. ROUSS. Ém.
IV. Le supplice d'attendre est l'enfer des »manU
ENF
ENF
ENF
à l'immortalité, LÀMART. Soerate, 349. || Composi-
tion, conception littéraire. Cet ouvrage a été d'un
enfantement laborieux.
— MST. xiii' s. Pri-ge Lucina la déesse D'enfan-
tement, qu'el doint qu'il nesse Sans mal et sans en-
combrement, Si qu'il puist vivre longuement, la
Rose, 40660. Il xvi* s. Les douleurs de l'enfantement,
par les médecins et par Dieu mesme estimées gran-
des, et que nous passons avecques tant de cérémo-
nies, il y a des nations entières qui n'en font nu.
compte, MONT, i, 306. Montagnes, vous sentez dou-
leurs d'enfantemens ; Vous fuyez comme agneaux,
5 simples elemens, D'AUB. Trag. liv. vu.
— ÊTYM. Enfanter; provenç. enfantamen, efanta-
men; anc. cat. infantament.
ENFANTER (an-fan-té), v. a. || 1° Donner le jour
a un enfant. Heureuse la mère qui l'a enfanté. || Par
extension. Ce peuple que la terre enfantait tout ar-
mé, CORN, Médée, i, 4. Le mondé, de qui l'âge
avance les ruines, Ne peut plus enfanter de ces
limes divines, BOIL. Lv.tr. m. Cieux, répandez votre
rosée, Et que la terre enfante son sauveur, Rkc.Athal.
in, 7. Sitôt que le devoir l'ordonne, La France en-
fante des soldats, LAMOTTE, Odes, 1.1, p. et, dans
P0UGENS. || Absolument. Le chaos se féconde, et la
nature enfante, DELILLE, Farad, perdu, vu. || 2° Fig.
Créer, concevoir, produire. Tout ce qu'elles pour-
ront enfanter de tempêtes, Sans venir jusqu'à nous,
crèvera sur leurs têtes, CORN. Théod. i, t. On y
voit tour à tour la paix et les combats; On y voit
l'amertume enfanter les appas, ID. Mit. n, 9. Le
poète par bonheur n'ayant point enfanté de nouvel-
les stances, SCARRON, Rom. com. part, i, ch. 13.
Bienheureux Scudéri, dont la fextile plume Peut
tous les mois sans peine enfanter un volume, BOIL.
Sat. il. Que Racine, enfantant des miracles nou-
veaux, De ses héros sur lui [le roi] forme tous les
tableaux, ID. Art p. iv. Accourez, troupe savante;
Des sons que ma lyre enfante, Ces arbres sont ré-
jouis, ID. Ode sur Namur. Et quel affreux projet
avez-vous enfanté, Dontvotre coeur encor doive être
épouvanté? RAC. Phèd. i, 3. C'est au génie seul à
enfanter toutes les hardiesses qui contribuent si fort
au merveilleux de la poésie et au sublime de l'élo-
quence, D'OLIVET, Hist. de l'Acad. t. n, p. 59, dans
POUGENS. Je l'ai vu, ce n'est point une erreur passa-
gère Qu'enfante du sommeil la vapeur mensongère,
VOLT. Sém.i, 6. Son nom et son malheur enfantent
des soldats, ID. 2Viumv.ii, 2. De la ligue en cent lieux
les villes alarmées Contre moi dans la France enfan-
taient des armées, ID. Henr. ni, 443. Ses succès, sa
valeur, Bientôt à Spartacus enfantent une armée,
SAURIN, Spart, i, i. ij Absolument. Cet auteur enfante
difficilement, il ne produit des ouvrages qu'avec
peine. || 3° Dans le langage mystique, enfanter une
âme en ou à Jésus-Christ, la rendre digne de Jésus-
Christ et de la vie éternelle. Si Dieu a béni le travail
par lequel je tâche de vous enfanter en Jésus-Christ,
et que,trop indigne ministre de ses conseils, je n'y
&ie pas été moi-même un obstacle, BOSS. Anne de
Gong. Dieu ébranlera tout l'Etat pour l'affranchir
[Henriette] de ces lois; il met les âmes à ce prix; il
remue le ciel et la terre pour enfanter ses élus, ID.
Vuch. d'Orl. Tant de saints pasteurs qui offrent
leurs âmes et leurs travaux pour vous enfanter à
Jésus-Christ, MASS. Car. Mot. de conv. Il 4° S'enfan-
ter, v. réfl. Être enfanté, être produit. Une tragédie
ne s'enfante pas si facilement. || Proverbe. C'est la
montagne qui enfante une souris, ou la montagne
a enfanté une souris, se dit de grands projets qui
viennent à rien. Que produira l'auteur après tous
ces grands cris? La montagne en travail enfante
une souris, BOIL. Art p. m.
— SYN. ENFANTER, ENGENDRER. Engendrer est re-
latif à la génération; enfanter, à l'enfant qui est
mis au monde. De là la différence de sens entre ces
deux mots : d'abord engendrer se dit également du
mâle et de la femelle, de l'homme et de la femme;
enfanter ne se dit que de la femme seule. Au figuré,
engendrer s'applique à ce qui peut être comparé à une
génération; et enfanter à ce qui peut être comparé
6 la mise au monde. Tant que l'idée de mise au
monde n'est pas nécessaire, on se sert indifférem-
ment d'engendrer ou d'enfanter : ce discours en-
gendra ou enfanta des discordes. Mais, quand cette
idée est nécessaire, c'est enfanter qu'il faut : on
enfante un projet, un ouvrage.
— HIST. xn* s. Grâces rendit al enfanter, e Sa-
muel le fist numer, Bots, p. 4. || xin' s. S'ele [la mère]
estoit franche quant ele conçut, et quant à l'anfan-
ter est serve, droit dit que li enfes est frans, Liv.
de just. 64. Mestre, fist le chevalier, je vous de-
mande si vous créez que la vierge Marie, qui Dieu
porta en ses flans et en ses bras, enfantast vierge,
JOINV. H 98. || xvi* s. Elle enfanta un enfant mort,
PARÉ, xxix, (6. Vous ne tuerez point L. Csesar, que
premièrement vous ne me tuez, moy quiay enfanté
vostre capitaine, AMYOT, Anton. 23.
— ÊTYM. Enfant; provenç. enfaniar, effantar,
efantar; ital. infantare.
ENFANTILLAGE (an-fan-ti-lla-j', II mouillées, et
non an-fan-ti-ya-j'), s. m. Actions, manières, paro-
les qui ne conviennent qu'à un enfant. Gamaches
n'avait pu se contraindre de reprendre en face et en
public les enfantillages qui échappaient à monsei-
gneur le duc de Bourgogne, ST-SIM. 2(4, (39. Voysin
porta ses deux charges, comme on vient de le dire,
et le roi eut l'enfantillage de s'amuser aie montrer,
m. 358, 230. Pourquoi n'allais-je point à Neuchâ-
tel? c'est un enfantillage qu'il ne faut pas taire,
I. J. Rouss. Confess. xu. Il mêlait des sentiments si
fiers et si nobles aux enfantillages de l'amour-propre,
que tout cela ensemble n'avait rien que d'intéres-
sant, MARMONTEL, Contes moraux, Scrup. Voyant
que votre entretien se prolongeait.... je ne sais
pourquoi.... c'est un enfantillage de ma part, .mais
j'ai craint.... PICARD et MAZÈRES, Trois quartiers,
1, to.
— HIST. xvi" s. Tout ainsi comme, lassez et tra-
vaillez de la longuecourse de nostrevie, nous retum-
bons en enfantillage, MONT, H, 3IO. Avec le corps
l'esprit s'use et s'empire, et vient enfin en enfantil-
lage, CHARRON, Sagesse, i, 36.
— ÉTYM. Provenç. enfantilhatje; de l'anc. adj.
enfantil, du latin infantilis, de infans, enfant, et
la finale âge.
ENFANTIN, INE (an-fan-tin, ti-n'), adj. Qui ap-
partient à l'enfance. Visage enfantin. On le voyait
toujours doux, paisible et taciturne, ne disant ja-
mais mot, et ne jouant jamais à tous ces petits jeux
que l'on nomme enfantins, MOL. Mal. im. n, 6. Cer-
tains traits enfantins, doux, mignons, délicats,
TH. CORN. Baron d'Albikrac, n, 9. Venez, pauvres
enfants qu'on veut rendre orphelins, Venez faire
parler vos esprits enfantins, RAC. Plaid, m, 3. Vous
me flattez, dit le président, avec une pudeur enfan-
tine et faisant semblant de rougir, MARMONTEL,
Contes moraux, Philos, soi-dis. Enfants, car votre
voix est enfantine ettendre, Vos discours sont pru-
dents plus qu'on n'eût dû l'attendre, A. CHÉN. Idylr-
les, l'Aveugle. Au bord de Seine errait le beau Lois;
Isis un jour vit sa grâce enfantine, MILLEV. Le beau
Lois.
— HIST. xvi" s. D'un visage enfantin, mais de se-
nile prudence, MONT, I, 45. Mes jeux enfantins [de
mon enfance], m. i, 408. Cette molle douceur et
cette pudeur enfantine, ID. m, 5.
—ÉTYM.En/aîi£,-provenç. effanti. Dans l'ancienne
langue on trouve enfantin ou enfanlif, et plus tard
enfanlile.
ENFARINÉ, ÉE (an-fa-ri-né, née), part, passé.
|| 1° Blanchi de farine. Ce bloc enfariné ne me dit
rien qui vaille, S'écria-t-il de loin au général des
chats, LA FONT. Fabl. m, 4 8. || 2° Fig. Les gens de
grec enfarinés Connaîtront Thèlême et Macare, VOLT.
Th. et Mac. || Être enfariné d'une science, en avoir
quelque teinture. || Etre enfariné d'une doctrine,
en être infatué. || Venir la gueule enfarinée, ve-
nir avec une folle confiance. C'est un air de gueule
enfarinée qui n'appartient qu'à qui vous savez,
SÉV. 238. || Dans cette locution, gueule est proba-
blement pris pour le visage entier : la gueule en-
farinée, c'est le visage enfariné, comme faisaient
les acteurs au xvie siècle qui s'enfarinaient le visage
et se présentaient ainsi aux spectateurs.
ËNFARINER (an-fa-ri-né), v. a.\\l" Poudrer de
farine. Tous ceux qui l'entendront parler sans le
connaître, au lieu de croire qu'il ait la barbe blan-
che, s'imagineront qu'il se sera enfariné le visage,
BALZ. liv. m, lett. 4 4. || 2° S'enfariner, ». réfl. Se
couvrir de farine. [Le chat] Blanchit sa robe, s'en-
farine; Et de la sorte déguisé, Se niche et se blottit
dans une huche ouverte, LA FONT. Fabl. m, 48. Le
lendemain notre amant se déguise Et s'enfarine en
vrai garçon meunier, ID. Mandrag. || Fig. et fami-
lièrement. Prendre une légère teinture de quelque
science.
— HIST. xvi" s. Les aprentifs [comédiens] et qui
ne sont pas de si haulte leçon, s'enfarinent le vi-
sage, MONT, II, 404. Nous ne sçavons pas distinguer
la peau, de la chemise ; c'est assez de s'enfariner le
visage, sans s'enfariner la poictrine, ID. IV, 4 68.
.... Quand la neige enfariné X gros flocons les bords
de la marine, AM.JAMIN, Poésies, f°29, dansLACURNE.
Aux champs où les filles ne sont encore enfarinées
de ces belle: furtives amourettes et beaux miroirs
des villes, NOEL DUFAÏL, Contes d'Eutrap. chap. 20,
— ÉTYM. En 4, et farine.
ENFER (an-fèr), s. m. ||1° Terme des anciennes
religions polythéistiques. Lieu souterrain qu'habi-
taient les âmes des morts. Les enfers comprenaient
le Tartare pour les méchants, et les Champs-Elysées
pour les justes. Je saurai le braver jusque dans les
enfers, CORN. Cinna, u, 2. L'enfer s'émeut au bruit
de Neptune en furie; Pluton sort de son trône, il
pâlit, il s'écrie, BOIL. Longin, sublime, vu. Il pré-
cipite dans les enfers une foule de combattants,
FËN. Tél. xx. Monstre que dans nos bras les enfers
ont jeté, RAC. Iph.y, 4. Tu peux faire trembler la
terre sous tes pas, Des enfers déchaînés allumer la
colère, J. B. ROUSS. Cantate, Circé. Devant le ves-
tibule, aux portes des enfers, Habitent les soucis et
les regrets amers, Et des remords rongeurs l'escorte
vengeresse.... DELILLE, Enéide, vi. || Les trois juges
des enfers, Minos, Éaque et Rhadamanthe. || Les filles
d'enfer, lesfuries. Eh bien, filles d'enfer, vos mains
sont-elles prêtes? Pour qui sont ces serpents...., RAC.
Andr. M, 6. || En ce sens, enfer se dit le plus sou-
vent au pluriel. || 9' Lieu destiné au supplice des
damnés, dans la religion chrétf snne; on dit dans le
même sens, au pluriel, les enfers..!? feu de l'enfer. La
bouche de l'enfer est toujours ouverte, et les grands et
les petits, les forts et les faibles,les richec nies pau-
vres y entrent pêle-mêle à tous moments, HICOLE, ESS.
mor. 3etraité, ch. 6. L'enfer est le centre des dam-
nés comme les ténèbres sont le centre de ceux qui
fuient le jour, ID. ib. 2° traité, ch. 4 0. Ne trouvant
donc point de lieu qui lui soit plus propre et qui lui
soit moins pénible que l'enfer, elle [l'âme pécheresse]
s'y précipite comme dans son centre et dans le lieu
seul qui lui est convenable, m.ib. 2e traité, ch. 40.
Mais il est aux enfers des chaudières bouillantes Où
l'on plonge à jamais les femmes mal vivantes, MOL.
Éc. des fem. m, 2. Qui a le plus de sujet de craindre
l'enfer, ou celui qui est dans l'ignorance s'il y a
un enfer, et dans la certitude de damnation, s'il y en
a; ou celui qui est dans une persuasion certaine
qu'il y a un enfer et dans l'espérance d'être sauvé,
s'il est? PASC. Pensées, part, n, art. 3. [Alexandre]
tourmenté par son ambition durant sa vie, et tour-
menté maintenant dans les enfers, où il porte la
peine éternelle d'avoir voulu se faire adorer comme
un dieu soit par orgueil, soit par politique, BOSS. la
Vallière. Mais lorsqu'en sa malice un pécheur obs-
tiné , Des horreurs de l'enfer vainement" étonné,
BOIL. .Ëp.xn. Je reviendrai bientôt par un heureux bap-
tême T'arracher aux enfers et te rendre à toi-même,
VOLT. Zaire,m, i. || L'Enfer, titre d'une des parties
de la Divine comédie, poème de Dante. || Il se dit
aussi d'un des enfers ou lieux du supplice décrits
dans ce poème. On eût dit qu'on entrait dans l'enfer
de glace si bien décrit par le Dante, STAEL, Corinne,
m, 5. || 3° Fig. Chose excessivement déplaisante, pé-
nible. Hél monsieur, si vous le pouvez, sauvez-vous
de cet enfer-là [les procès], MOL. Fourb. de Se.
II , 8. Ils lui montrèrent [ au duc du Maine] les
enfers ouverts sous ses pieds par le mariage de
Mlle de Bourbon [avec le duc de Berry] , ST-SIM.
267, 404. Au moment où cet enfer [la Bastille]
créé par la tyrannie pour le tourment de ses vic-
times s'est ouvert sous les yeux de la capitale....
MIRABEAU, Collection, t. i, p. 346. ||4° Par exten-
sion, les démons, les puissances de l'enfer. C'est
l'enfer qui l'a créé. Les enfers ont jeté ce monstre
parmi nous. Mes amis, J'ai soumis L'enfer à ma
puissance; De son obéissance J'ai pour gage certain
Un lutin, BÉRANG. Colibri. || 5° Un enfer, lieu, réu-
nion, vie commune où régnent la discorde, la con-
fusion. Et j'abhorre des noeuds Qui deviendraient sans
doute un enfer pour tous deux, MOL. D. Gare, i, 4.
On a raison d'appeler ces salles [les assemblées de
jeu] un enfer, MERCIER, Tableau de Paris, t. II,
p. 328 (éd. d'Amst. 4 782). || Se dit, à Londres, des
maisons de jeu et des lieux de débauche. || 6° Dés-
ordre, trouble. Combien n'a-t-on point vu de belles
aux doux yeux, Avant le mariage anges si gracieux,
Tout à coup se changeant en bourgeoises sauvages,
Vrais démons, apporter l'enfer dans leurs ménages,
BOIL. Sat. x. Je pense qu'avec eux tout l'enfer est
chez moi, ID. ib. vi. Mettre le scandale et l'en-
fer dans sa maison, 3. i. ROUSS. Conf. Vi. || 7° Violente
peine qu'inspire la passion ou le remords. Avoir l'en-
fer dans le coeur. Porter son enfer avec soi. Et si
l'enfer est fable au centre de la terre, Il est vrai
dans mon sein, MALH. V, 24. Ils commencent leur
enfer sur la terre, BOSS. Conv. i. Q'est-il besoin
d'aller chercher l'enfer dans l'autre vie? il est dès
celle-ci dans le coeur des méchants, J". i. ROUSS. Ém.
IV. Le supplice d'attendre est l'enfer des »manU
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