Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 2 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5406698m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49511
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/12/2008
1378
ENG
& l'impression lithographique et à peu près sembla-
ble à l'encre d'imprimerie. || Encres autog'raphiques,
encres avec lesquelles on écrit sur un papier pré-
paré pour transporter les caractères sur les pierres
lithographiques. || Fig. Mille soupçons plus noirs
que i'encre s'emparèrent de son imagination,
HAMILT. Gramm. 8. || Suer de i'encre, être dans un
embarras extrême. M. de Béauvillier, dont le rang
d'opiner était le pénultième des ministres, suait de
l'encre d'entendre Torcy, ST-SIM. 305, 226. || Écrire
de ta. bonne encre ou de bonne encre à quelqu'un,
lui écrire sans ménagement, vertement. || C'est la
bouteille à l'encre, se dit d'une affaire compliquée
et rendue obscure; et, en parlant d'une personne,
se dit d'une personne qu'on ne comprend pas et qui
ne se comprend pas elle-même. |] Être dans la bou-
teille à l'encre, être dans le secret d'une affaire,
d'une intrigue. On dit plus ordinairement être dans
la bouteille. || 2° Encre de chine, composition .sèche
qu'on emploie en détrempe et surtout au pinceau;
elle nous est venue de Chine, où elle est en grand
usage. || 3° Encre sympathique, encre sans couleur,
qui se colore et devient visible quand on traite le
papier par la chaleur ou par quelque agent chi-
mique. || Proverbe. Il n'y a plus d'encre au cornet,
se dit d'un homme dont la vie est près de s'étein-
dre et aussi dont l'esprit est épuisé.
— REM. Encre a été longtemps d'un genre in-
décis; Chifflet, Gramm.' p. 248, dit qu'il est des
deux genres. Êtymologiquement, il devrait être mas-
culin; mais là terminaison, qui est féminine, l'a
emporté.
— HIST. xiir* s. De l'anel de son doit seela ceste
lettre; De son sang les escrist, autre enque n'i fîst
mètre, EUTEB. H, <05. || xive s. Et se ce ne velt
[veut] faire, je manderai mes hommes; Tant en
ferai venir par parchemin et aincre, Que mater le
porrons et en bataille vaincre, Girart de Ross. v.
<235. || xvie s. Le roi et la roine en escrivirent de
si bonne ancre qu'on le laissa poursuivre, D'AUB.
Hist. n, S). Le sang qui a signé la guerre n'est
pas encore sec par les champs; et aussi peu sèche
l'ancre qui vient de signer la paix, ID. ib. 262. En
descrivant pathétiquement la douloureuse tragédie
qui a pâli mon ancre de mes larmes, ID. ib. m,
637.
ÉTYM. Génew*encre, s. m.; wallon, enche;
provenç. encaut; espagn. encausto; ital. inchiostro ;
anc. vénitien, incostro; sicilien, inga; angl. ink. L'ori-
gine de ces mots est le latin encaustum, en grec S-yxav-
OTOV, encre rouge avec laquelle les empereurs grecs
signaient (de êv, et xauoric, brûlé, voy. ENCAUSTIQUE).
Le mot latin et le mot grec s'accentuaient différem-
ment; le latin avait l'accent sur la syllabe eau, et le
grec sur la syllabe ÉYX; et, comme dans tous les
mots tirés du grec où l'accentuation nationale était
en conflit avec l'accentuation étrangère, la pronon-
ciation de encaustum était tantôt latine : encaustum,
tantôt grecque : encaustum ; du moins c'est ce que
montrent les langues.romanes qui reproduisent les
unes encaustum (le français, ses patois et le sici-
lien) , les autres encaustum (le provençal, l'espa-
gnol et l'italien).
ENCRÉ, ÉE (an-krê, krée), part, passé. Balles
[d'imprimerie] encrées. Rouleaux [d'imprimerie]
encrés.
f ENCRËCHEMENT (an-krè-che-man), s. m. En-
ceinte formée de pieux pour préserver les fondations
d'un ouvrage hydraulique.
— ÊTYM. En t, et crèche.
■[•ENCRENÉ, ÉE (an-kre-né, née), adj. Terme de
métallurgie. Fer encrené, fer parvenu à l'état qu'il
prend sous le marteau après la seconde chaude.
fENCRËPÉ, ÉE (an-krê-pé, pée), part, passé.
Par ma foi, nous voiià plaisamment équipés, Noirs
du bas jusqu'en haut et des mieux encrêpés, HAU-
TEROCHE, le Deuil, se. <.
t ENCRÊPER (an-krê-pé), v. a. Garnir de crêpe
pour deuil. || S'encrêper, v. ré/l. Prendre un crêpe,
s'habiller de deuil. Allez vous encrêper sans perdre
un seul instant, REGNAHD, SIénechmes, n, i.
— ÉTYM. En.t, et crêpe.
ENCRER (an-kré), v. a. Terme d'imprimerie.
En/luire d'encre.
— ÉTYM. Encre.
t ENCREUR (an-kreur) , adj. Godet encreur,
ustensile employé dans le télégraphe électrique.
— ÉTYM.. Encrer.
ENCRIER (an-kri-é; l'r ne se lie jamais; au pluriel
l's se lie : des an-kri-ê-z élégants), s. m. || 1° Petit
vase où l'on met de l'encre pour la prendre avec la
plume. Encrier de verre, de porcelaine. Encrier de
corne, dit souvent cornet, || 2° Terme d'imprimé-
ENG
rie. Espèce de réservoir fixé à un des côtés d'une
table carrée, sur laquelle les balles et les rouleaux
prennentl'encrequ'ilsétendentsurlaforme. || 3°Nom
de plusieurs champignons. || Voy. ÉCRITOIRE, pour
la différence avec ENCRIER.
— HIST. xiv« s. Un encrier d'argent doré, DE
LABORDE, Émaux, p. 2G0. || xve s. Un encrier lon-
guet, de. cuivre argenté, à plusieurs ouvrages de la
façon de Damas, dedans lequel a un canivet, le
manche de bois, uns c-iseaulx d'argent doré, esquelz
a par dedans petiz ours et par dehors les armes de
monseigneur, ID. ib. p. 261.
— ÉTYM. Entre.
f ENCRINE (an-kri-n'), s. m. Sorte de zoophyte.
— ÉTYM. 'Ev, en, etxpïvov, lis; ainsi dit à cause
de sa forme.
fENCRINITE (an-kri-m-f), s. m. Encrine pé-
trifié.
— ÉTYM. Encrine, et la finale ite, qui, en miné-
ralogie , indique un fossile.
f ENCRINITIQUE (an-kri-ni-ti-k'), adj. Terme
de géologie. Terrain encrinitique, terrain qui ren-
ferme des encrinites.
— ÉTYM. Encrinite.
t ENCROISEMENT (an-kroi-ze-man), s. m. Ac-
tion d'encroiser, de faire une croix.
f ENCROISER (an-kroi-zé), v. a. Terme de tisse-
rand. Croiser les fils d'une partie ourdie.
— HIST. xvi" s. Il la mist et encroisa à sa cein-
ture du baudrier d'armes, Roman d'Alector, f° \ 23,
dans LACURNE.
— ÉTYM. En i, et croiser.
f ENCROIX (an-kroî), s. m. Terme de tisserand.
Division alterne entre les fils destinés à former la
chaîne d'une pièce d'étoffe. || Fil de coton que le
teinturier croise sur des chevilles, afin de pouvoir
le teindre sans le mêler.
— ÉTYM. En t, et croix.
ENCROUÉ, ÉE(an-kroué, ée), adj. Terme d'eaux
et forêts. Arbre encroué, celui qui étant tombé sur
un autre par une cause quelconque y demeure em-
barrassé. || Se dit, en Normandie, de tout ce qui
s'attache en tombant.
— HIST. xiii« s. À Montfaucon [gibet] [ils] le fi-
rent sus au vent encrouer, Berte, xcvn. Quant Ca-
det le vit entrepris Et en haut le vit encroé, Ren.
23206. Mes s'il ont en eus engrestiés [méchance-
tés], Orguel ou quelques mauvestiés, Li grant estât
où ii s'encroent, Plus tost le moslrent et descloent,
Que se petit estât eussent, Par quoi si nuire ne
pettssent, la Rose, 6287. || xive s. Vous avez de ma
ville receu or et argent, Comme faulx traïteur qui
ne valez noient; Si en serez pendus et encroez au
vent, Guescl. 8377. Pour ce que moult de fois at on
veu, que auxeuns coustumiers ou acheteurs, qui un
arbre ou plusavoient à prendre en noz forez, le fai-
soient abbatre tellement qu'il se encrooit sur autre,
DU CANGE, incrocare.
— ÉTYM. Basrlat incrocare; de in, en, et croc.
f ENCROÛTANT, ANTE (an-krou-tan, tan-t'),
adj. Terme de zoologie. Qui enveloppe les corps et
y forme une sorte de croûte.
ENCROÛTÉ, ÉE (an-kreu-té, tée), part, passé.
[| i° Couvert d'une sorte de croûte. || 2° Fig. et fami-
lièrement. Encroûté de préjugés, qui en a l'esprit
imbu. Un pédant encroûté, un homme d'une ex-
trême pédanterie. || Absolument. Il est encroûté.
f ENCROÛTEMENT (an-krou-te-man), s. m. Dans
le cartésianisme, formation, à l'extérieur des tour-
billons, de pelotons de matière, qui étaient suppo-
sés constituer plus tard les planètes.
— ÉTYM. Encroûter.
ENCROÛTER (an-krou-té), v. a.\\l° Terme de
maçonnerie. Enduire un mur de mortier. || 2° S'en-
croûter, v. réfl. Se couvrir d'une sorte de croûte.
|| Terme du cartésianisme. Se garnir d'une espèce
de croûte, en parlant des tourbillons. || Fig. et fa-
milièrement. Devenu routinier, stupide. Et aussi
avec un régime : s'eucroûter de préjugés.
— HIST. xvie s. S'oindre pour encrouster les pores
contre les coups de l'air, MONT, I, 26<. Ces grands
amphithéâtres encroustez de marbre au dehors,
ID. 4, 12.
— ÉTYM. Lat. incrustare, de in, en, et crusta,
croûte.
ENCUIRASSÉ, ÉE (an-kui-ra-sé, sée), part,
passé. Couvert d'une cuirasse.
ENCUIRASSER (an-kui-ra-sé), v. a. ||'1° Couvrir
d'une cuirasse, d'une couche de poussière, etc.
|| Fig. Je vis qu'Argenson ne se dépouillerait pas de
cette vieille peau jésuitique que ses fonctions de la
police avaient collée et encuirassée en lui, ST-SIM.
482, 257. Il 2" S'encuirasser, v. réfl. Se couvrir
END
d'une couche épaisse de poussière, de crasse, en
parlant de la peau, du linge. || Par extension, se
couvrir d'un corset, comparé à une cuirasse. Les
raisons sur lesquelles les femmes s'obstinent à s'en-
cuirasser ainsi, s. J. ROUSS. Ém. v.
— ÉTYM. En 4, et cuirasse.
t ENCULASSER (an-ku-la-sé), v. a. Terme mili-
taire. Mettre la culasse au canon d'une arme'à feu.
■f ENCUVAGE (an-ku-va-j'), s. m. Action d'encu-
ver le linge ou la vendange. || Terme de tannerie.
Certaine quantité de cuirs que le hongroyeur met en-
semble dans la cuve.
ENCUVÉ, ÉE (an-ku-vé, vée), part, passé. Mis
dans la cuve.
t ENCUVEMENT (an-ku-ve-man), s. m. Action
d'encuver.
— ÉTYM. Encuver.
ENCUVER (an-ku-vé), v. a. Mettre dans une cuve
ce qui doit y recevoir sa préparation. Encuver la
vendange. Encuver du linge à blanchir. || Terme de
tannerie. Encuver les peaux.
— ÉTYM. En \, et cwe.
f ENCYCLIE (an-si-klie), s. f.\\ 1» Terme de phy-
sique. Nom donné aux cercles qui se forment à la
surface de l'eau lorsqu'on y laisse tomber un corps.
|| 2" Terme de botanique. Genre d'orchidacées.
— ÉTYM. Voy. ENCYCLIQUE.
ENCYCLIQUE (an-si-kli-k'), s. f. Lettre circu-
laire du pape sur quelque point de dogme ou de
doctrine. Une encyclique. || Adj. Lettre encycli-
que.
— ÉTYM. "EYXUXXOÇ, circulaire, de èv, en, et
xOxXoç, cercle (voy. CYCLE).
t ENCYCLOGRAPHIE (an-si-klo-gra-fie), ;, f.
Réunion de traités sur toutes les branches des con-
naissances humaines.
— ÉTYM. Encyclo.... (voy. ENCYCLIQUE), et yp&-
çetv, décrire.
ENCYCLOPÉDIE (an-si-klo-pé-die), s. /. Enchaî-
nement, ensemble de toutes les .sciences réunies
dans un même ouvrage ou dans une même tête
S'acquérir la connaissance de toute. l'encyclopédie,
G. NAUDÉ, Apologie, p. 6). || Encyclopédie métho-
dique, ouvrage traitant méthodiquement de toutes
les sciences et de tous les arts. || Abusivement, en-
cyclopédie d'une science, d'une connaissance, l'en-
semble de cette science, de cette connaissance. En-
cyclopédie de droit, des sciences mathématiques.
De sorte qu'au lieu d'amplifier l'idée de son ou-
vrage, l'auteur l'a rétrécie, quand il a dit, en
dédiant ses essais au roi, qu'il avait entrepris l'en-
cyclopédie de la langue française , Préface du
Dictionnaire de Furetière. || Absolument. L'En-
cyclopédie, ouvrage fait par Diderot, d'Alembert
et ceux qu'on nommait au ÏVIII' siècie les philo-
sophes. || Fig. Une encyclopédie vivante, un homme
qui embrasse toutes les connaissances, ou du moins
le plus grand nombre et les principales. Sa tête
est une véritable encyclopédie.
— ÉTYM. 'EvxuxXoTOuSeïa, de ÏYW^O? (voy. EN-
CYCLIQUE) , et itaiSeCoe, instruction, de jtaîç, en-
fant.
ENCYCLOPÉDIQUE (an-si-klo-pé-di-k'), adj. Qui
appartient à l'encyclopédie. || Qui embrasse toutes
les sciences. Avoir un esprit encyclopédique. Revue
encyclopédique. Ce sont les générations des idées
que les dictionnaires encyclopédiques devraient
mettre sous nos yeux et qu'ils n'y mettent guère,
BONNET, Lett. div. OEuvres, t. xn, p. 64, dans
POUGENS.
— ÉTYM. Encyclopédie.
t ENCYCLOPÉDISME (an-si-klo-pé-di-sm'), s. m.
Système des encyclopédistes.
ENCYCLOPÉDISTE (an-si-klo-pé-di-sf), s. m.
|| 1° Écrivain, auteur d'une'encylopédie. || 2° Abso-
lument. Les encyclopédistes, ceux qui ont travaillé
à l'Encyclopédie, composée dans le xvuie siècle
sous la direction de Diderot et d'Alembert.
— ÉTYM. Encyclopédie.
+ ENCYPROTYPE (an-si-pro-ti-p'), adj. Terme
didactique. Qui est gravé sur cuivre. Planche ency-
protype.
— ÉTYM. 'Ev, en, xOrcpo;, cuivre, ettype.
t ENDANCUÉ, ÉE (an-dan-ché, chée), adj.
Terme de blason. Voy. ENDENTÉ.
— ÉTYM. Autre forme de endenté.
f ENDAUBAGE (an-dô-ba-j'), s. m. Terme de
cuisine. Manière de mettre en daube une volaille,
une pièce de viande. Endaubage bien fait. \\ Au
plur. Terme de marine. Comestibles préparés pour
être conservés en mer, et consistant en cuisses
d'oie, saucisses et autres provisions embarillées
avec du saindoux dont ils sont entièrement cou-
ENG
& l'impression lithographique et à peu près sembla-
ble à l'encre d'imprimerie. || Encres autog'raphiques,
encres avec lesquelles on écrit sur un papier pré-
paré pour transporter les caractères sur les pierres
lithographiques. || Fig. Mille soupçons plus noirs
que i'encre s'emparèrent de son imagination,
HAMILT. Gramm. 8. || Suer de i'encre, être dans un
embarras extrême. M. de Béauvillier, dont le rang
d'opiner était le pénultième des ministres, suait de
l'encre d'entendre Torcy, ST-SIM. 305, 226. || Écrire
de ta. bonne encre ou de bonne encre à quelqu'un,
lui écrire sans ménagement, vertement. || C'est la
bouteille à l'encre, se dit d'une affaire compliquée
et rendue obscure; et, en parlant d'une personne,
se dit d'une personne qu'on ne comprend pas et qui
ne se comprend pas elle-même. |] Être dans la bou-
teille à l'encre, être dans le secret d'une affaire,
d'une intrigue. On dit plus ordinairement être dans
la bouteille. || 2° Encre de chine, composition .sèche
qu'on emploie en détrempe et surtout au pinceau;
elle nous est venue de Chine, où elle est en grand
usage. || 3° Encre sympathique, encre sans couleur,
qui se colore et devient visible quand on traite le
papier par la chaleur ou par quelque agent chi-
mique. || Proverbe. Il n'y a plus d'encre au cornet,
se dit d'un homme dont la vie est près de s'étein-
dre et aussi dont l'esprit est épuisé.
— REM. Encre a été longtemps d'un genre in-
décis; Chifflet, Gramm.' p. 248, dit qu'il est des
deux genres. Êtymologiquement, il devrait être mas-
culin; mais là terminaison, qui est féminine, l'a
emporté.
— HIST. xiir* s. De l'anel de son doit seela ceste
lettre; De son sang les escrist, autre enque n'i fîst
mètre, EUTEB. H, <05. || xive s. Et se ce ne velt
[veut] faire, je manderai mes hommes; Tant en
ferai venir par parchemin et aincre, Que mater le
porrons et en bataille vaincre, Girart de Ross. v.
<235. || xvie s. Le roi et la roine en escrivirent de
si bonne ancre qu'on le laissa poursuivre, D'AUB.
Hist. n, S). Le sang qui a signé la guerre n'est
pas encore sec par les champs; et aussi peu sèche
l'ancre qui vient de signer la paix, ID. ib. 262. En
descrivant pathétiquement la douloureuse tragédie
qui a pâli mon ancre de mes larmes, ID. ib. m,
637.
ÉTYM. Génew*encre, s. m.; wallon, enche;
provenç. encaut; espagn. encausto; ital. inchiostro ;
anc. vénitien, incostro; sicilien, inga; angl. ink. L'ori-
gine de ces mots est le latin encaustum, en grec S-yxav-
OTOV, encre rouge avec laquelle les empereurs grecs
signaient (de êv, et xauoric, brûlé, voy. ENCAUSTIQUE).
Le mot latin et le mot grec s'accentuaient différem-
ment; le latin avait l'accent sur la syllabe eau, et le
grec sur la syllabe ÉYX; et, comme dans tous les
mots tirés du grec où l'accentuation nationale était
en conflit avec l'accentuation étrangère, la pronon-
ciation de encaustum était tantôt latine : encaustum,
tantôt grecque : encaustum ; du moins c'est ce que
montrent les langues.romanes qui reproduisent les
unes encaustum (le français, ses patois et le sici-
lien) , les autres encaustum (le provençal, l'espa-
gnol et l'italien).
ENCRÉ, ÉE (an-krê, krée), part, passé. Balles
[d'imprimerie] encrées. Rouleaux [d'imprimerie]
encrés.
f ENCRËCHEMENT (an-krè-che-man), s. m. En-
ceinte formée de pieux pour préserver les fondations
d'un ouvrage hydraulique.
— ÊTYM. En t, et crèche.
■[•ENCRENÉ, ÉE (an-kre-né, née), adj. Terme de
métallurgie. Fer encrené, fer parvenu à l'état qu'il
prend sous le marteau après la seconde chaude.
fENCRËPÉ, ÉE (an-krê-pé, pée), part, passé.
Par ma foi, nous voiià plaisamment équipés, Noirs
du bas jusqu'en haut et des mieux encrêpés, HAU-
TEROCHE, le Deuil, se. <.
t ENCRÊPER (an-krê-pé), v. a. Garnir de crêpe
pour deuil. || S'encrêper, v. ré/l. Prendre un crêpe,
s'habiller de deuil. Allez vous encrêper sans perdre
un seul instant, REGNAHD, SIénechmes, n, i.
— ÉTYM. En.t, et crêpe.
ENCRER (an-kré), v. a. Terme d'imprimerie.
En/luire d'encre.
— ÉTYM. Encre.
t ENCREUR (an-kreur) , adj. Godet encreur,
ustensile employé dans le télégraphe électrique.
— ÉTYM.. Encrer.
ENCRIER (an-kri-é; l'r ne se lie jamais; au pluriel
l's se lie : des an-kri-ê-z élégants), s. m. || 1° Petit
vase où l'on met de l'encre pour la prendre avec la
plume. Encrier de verre, de porcelaine. Encrier de
corne, dit souvent cornet, || 2° Terme d'imprimé-
ENG
rie. Espèce de réservoir fixé à un des côtés d'une
table carrée, sur laquelle les balles et les rouleaux
prennentl'encrequ'ilsétendentsurlaforme. || 3°Nom
de plusieurs champignons. || Voy. ÉCRITOIRE, pour
la différence avec ENCRIER.
— HIST. xiv« s. Un encrier d'argent doré, DE
LABORDE, Émaux, p. 2G0. || xve s. Un encrier lon-
guet, de. cuivre argenté, à plusieurs ouvrages de la
façon de Damas, dedans lequel a un canivet, le
manche de bois, uns c-iseaulx d'argent doré, esquelz
a par dedans petiz ours et par dehors les armes de
monseigneur, ID. ib. p. 261.
— ÉTYM. Entre.
f ENCRINE (an-kri-n'), s. m. Sorte de zoophyte.
— ÉTYM. 'Ev, en, etxpïvov, lis; ainsi dit à cause
de sa forme.
fENCRINITE (an-kri-m-f), s. m. Encrine pé-
trifié.
— ÉTYM. Encrine, et la finale ite, qui, en miné-
ralogie , indique un fossile.
f ENCRINITIQUE (an-kri-ni-ti-k'), adj. Terme
de géologie. Terrain encrinitique, terrain qui ren-
ferme des encrinites.
— ÉTYM. Encrinite.
t ENCROISEMENT (an-kroi-ze-man), s. m. Ac-
tion d'encroiser, de faire une croix.
f ENCROISER (an-kroi-zé), v. a. Terme de tisse-
rand. Croiser les fils d'une partie ourdie.
— HIST. xvi" s. Il la mist et encroisa à sa cein-
ture du baudrier d'armes, Roman d'Alector, f° \ 23,
dans LACURNE.
— ÉTYM. En i, et croiser.
f ENCROIX (an-kroî), s. m. Terme de tisserand.
Division alterne entre les fils destinés à former la
chaîne d'une pièce d'étoffe. || Fil de coton que le
teinturier croise sur des chevilles, afin de pouvoir
le teindre sans le mêler.
— ÉTYM. En t, et croix.
ENCROUÉ, ÉE(an-kroué, ée), adj. Terme d'eaux
et forêts. Arbre encroué, celui qui étant tombé sur
un autre par une cause quelconque y demeure em-
barrassé. || Se dit, en Normandie, de tout ce qui
s'attache en tombant.
— HIST. xiii« s. À Montfaucon [gibet] [ils] le fi-
rent sus au vent encrouer, Berte, xcvn. Quant Ca-
det le vit entrepris Et en haut le vit encroé, Ren.
23206. Mes s'il ont en eus engrestiés [méchance-
tés], Orguel ou quelques mauvestiés, Li grant estât
où ii s'encroent, Plus tost le moslrent et descloent,
Que se petit estât eussent, Par quoi si nuire ne
pettssent, la Rose, 6287. || xive s. Vous avez de ma
ville receu or et argent, Comme faulx traïteur qui
ne valez noient; Si en serez pendus et encroez au
vent, Guescl. 8377. Pour ce que moult de fois at on
veu, que auxeuns coustumiers ou acheteurs, qui un
arbre ou plusavoient à prendre en noz forez, le fai-
soient abbatre tellement qu'il se encrooit sur autre,
DU CANGE, incrocare.
— ÉTYM. Basrlat incrocare; de in, en, et croc.
f ENCROÛTANT, ANTE (an-krou-tan, tan-t'),
adj. Terme de zoologie. Qui enveloppe les corps et
y forme une sorte de croûte.
ENCROÛTÉ, ÉE (an-kreu-té, tée), part, passé.
[| i° Couvert d'une sorte de croûte. || 2° Fig. et fami-
lièrement. Encroûté de préjugés, qui en a l'esprit
imbu. Un pédant encroûté, un homme d'une ex-
trême pédanterie. || Absolument. Il est encroûté.
f ENCROÛTEMENT (an-krou-te-man), s. m. Dans
le cartésianisme, formation, à l'extérieur des tour-
billons, de pelotons de matière, qui étaient suppo-
sés constituer plus tard les planètes.
— ÉTYM. Encroûter.
ENCROÛTER (an-krou-té), v. a.\\l° Terme de
maçonnerie. Enduire un mur de mortier. || 2° S'en-
croûter, v. réfl. Se couvrir d'une sorte de croûte.
|| Terme du cartésianisme. Se garnir d'une espèce
de croûte, en parlant des tourbillons. || Fig. et fa-
milièrement. Devenu routinier, stupide. Et aussi
avec un régime : s'eucroûter de préjugés.
— HIST. xvie s. S'oindre pour encrouster les pores
contre les coups de l'air, MONT, I, 26<. Ces grands
amphithéâtres encroustez de marbre au dehors,
ID. 4, 12.
— ÉTYM. Lat. incrustare, de in, en, et crusta,
croûte.
ENCUIRASSÉ, ÉE (an-kui-ra-sé, sée), part,
passé. Couvert d'une cuirasse.
ENCUIRASSER (an-kui-ra-sé), v. a. ||'1° Couvrir
d'une cuirasse, d'une couche de poussière, etc.
|| Fig. Je vis qu'Argenson ne se dépouillerait pas de
cette vieille peau jésuitique que ses fonctions de la
police avaient collée et encuirassée en lui, ST-SIM.
482, 257. Il 2" S'encuirasser, v. réfl. Se couvrir
END
d'une couche épaisse de poussière, de crasse, en
parlant de la peau, du linge. || Par extension, se
couvrir d'un corset, comparé à une cuirasse. Les
raisons sur lesquelles les femmes s'obstinent à s'en-
cuirasser ainsi, s. J. ROUSS. Ém. v.
— ÉTYM. En 4, et cuirasse.
t ENCULASSER (an-ku-la-sé), v. a. Terme mili-
taire. Mettre la culasse au canon d'une arme'à feu.
■f ENCUVAGE (an-ku-va-j'), s. m. Action d'encu-
ver le linge ou la vendange. || Terme de tannerie.
Certaine quantité de cuirs que le hongroyeur met en-
semble dans la cuve.
ENCUVÉ, ÉE (an-ku-vé, vée), part, passé. Mis
dans la cuve.
t ENCUVEMENT (an-ku-ve-man), s. m. Action
d'encuver.
— ÉTYM. Encuver.
ENCUVER (an-ku-vé), v. a. Mettre dans une cuve
ce qui doit y recevoir sa préparation. Encuver la
vendange. Encuver du linge à blanchir. || Terme de
tannerie. Encuver les peaux.
— ÉTYM. En \, et cwe.
f ENCYCLIE (an-si-klie), s. f.\\ 1» Terme de phy-
sique. Nom donné aux cercles qui se forment à la
surface de l'eau lorsqu'on y laisse tomber un corps.
|| 2" Terme de botanique. Genre d'orchidacées.
— ÉTYM. Voy. ENCYCLIQUE.
ENCYCLIQUE (an-si-kli-k'), s. f. Lettre circu-
laire du pape sur quelque point de dogme ou de
doctrine. Une encyclique. || Adj. Lettre encycli-
que.
— ÉTYM. "EYXUXXOÇ, circulaire, de èv, en, et
xOxXoç, cercle (voy. CYCLE).
t ENCYCLOGRAPHIE (an-si-klo-gra-fie), ;, f.
Réunion de traités sur toutes les branches des con-
naissances humaines.
— ÉTYM. Encyclo.... (voy. ENCYCLIQUE), et yp&-
çetv, décrire.
ENCYCLOPÉDIE (an-si-klo-pé-die), s. /. Enchaî-
nement, ensemble de toutes les .sciences réunies
dans un même ouvrage ou dans une même tête
S'acquérir la connaissance de toute. l'encyclopédie,
G. NAUDÉ, Apologie, p. 6). || Encyclopédie métho-
dique, ouvrage traitant méthodiquement de toutes
les sciences et de tous les arts. || Abusivement, en-
cyclopédie d'une science, d'une connaissance, l'en-
semble de cette science, de cette connaissance. En-
cyclopédie de droit, des sciences mathématiques.
De sorte qu'au lieu d'amplifier l'idée de son ou-
vrage, l'auteur l'a rétrécie, quand il a dit, en
dédiant ses essais au roi, qu'il avait entrepris l'en-
cyclopédie de la langue française , Préface du
Dictionnaire de Furetière. || Absolument. L'En-
cyclopédie, ouvrage fait par Diderot, d'Alembert
et ceux qu'on nommait au ÏVIII' siècie les philo-
sophes. || Fig. Une encyclopédie vivante, un homme
qui embrasse toutes les connaissances, ou du moins
le plus grand nombre et les principales. Sa tête
est une véritable encyclopédie.
— ÉTYM. 'EvxuxXoTOuSeïa, de ÏYW^O? (voy. EN-
CYCLIQUE) , et itaiSeCoe, instruction, de jtaîç, en-
fant.
ENCYCLOPÉDIQUE (an-si-klo-pé-di-k'), adj. Qui
appartient à l'encyclopédie. || Qui embrasse toutes
les sciences. Avoir un esprit encyclopédique. Revue
encyclopédique. Ce sont les générations des idées
que les dictionnaires encyclopédiques devraient
mettre sous nos yeux et qu'ils n'y mettent guère,
BONNET, Lett. div. OEuvres, t. xn, p. 64, dans
POUGENS.
— ÉTYM. Encyclopédie.
t ENCYCLOPÉDISME (an-si-klo-pé-di-sm'), s. m.
Système des encyclopédistes.
ENCYCLOPÉDISTE (an-si-klo-pé-di-sf), s. m.
|| 1° Écrivain, auteur d'une'encylopédie. || 2° Abso-
lument. Les encyclopédistes, ceux qui ont travaillé
à l'Encyclopédie, composée dans le xvuie siècle
sous la direction de Diderot et d'Alembert.
— ÉTYM. Encyclopédie.
+ ENCYPROTYPE (an-si-pro-ti-p'), adj. Terme
didactique. Qui est gravé sur cuivre. Planche ency-
protype.
— ÉTYM. 'Ev, en, xOrcpo;, cuivre, ettype.
t ENDANCUÉ, ÉE (an-dan-ché, chée), adj.
Terme de blason. Voy. ENDENTÉ.
— ÉTYM. Autre forme de endenté.
f ENDAUBAGE (an-dô-ba-j'), s. m. Terme de
cuisine. Manière de mettre en daube une volaille,
une pièce de viande. Endaubage bien fait. \\ Au
plur. Terme de marine. Comestibles préparés pour
être conservés en mer, et consistant en cuisses
d'oie, saucisses et autres provisions embarillées
avec du saindoux dont ils sont entièrement cou-
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