ENC
. Je t'en donnay quelque goust quand tu estoys en-
core» petit, ID. ib. Il n'est point besoing que vous
prenez la peine de venir encores, pour les raisons
que je vous manderay, ^MARQUER. Lett. <63. Si
est-ce que encores [pourtant] en y a il qui.... MONT.
I, 26. La peiir est encores plus insupportable que
la mort, ID. I, 6t. Il n'est demeuré de luy que ce
discours, encores par rencontre, ID. I, 20e. Quand
vous voyez une riche demeure, encores que vous
ne sachez qui en est le maistre.... ID.H, 27t. Encor
qu'Homère est le premier compté, De s'arrester les
autres n'ont eu garde, LA BOÉT. 478. Or ceste ci,
or ceste là il treuve, Et puis encor une autre toute
neuve, ID. 479. Ce lieu s'appelle encores à présent
Theseia, AMYOT, Thés. 5. Si matin qu'il n'estoit pas
encores jour, ID. Public, ta. Si survint encores
une autre armée , laquelle gasta tout le ter-
ritoire de Rome, ID. ib. 32. Père, dit-il, nous avons
assez de pinte de vin pour vous et pour moi, en-
core [pourvu] que vous n'en buviez point, DESPER.
Contes, LU.
— ÉTYM. Génev. oncore ; picard, core, coiiere,
coir, ecouere (Breteuil), ouere; norm. co; environs
de Paris, core; bourguig. enco; bressan, oneor.;
anc. espag. encara; ital. ancora; du latin liane
horam, jusqu'à cette heure. La forme uncore vient
de unquam hora,
f ENCORNA1L (an-kor-nall, Il mouillées), s. m.
Terme de marine. Trou pratiqué dans l'épaisseur
du sommet d'un mât pour servir à mettre un rouet
de poulie.
— ÉTYM. En t, et corne.
ENCORNÉ, ÉE (an-kor-né, née), ad). || 1° Oui a
des cornes. Avec son ami bouc des plus haut en-
cornés, LA FONT. Fàbl. ni, 6. Il 2° Terme de vété-
rinaire. Javart encorné, celui qui; vient sous la
corne du cheval, par opposition à javart nerveux,
celui qui vient sur le nerf. || Atteinte encornée, bles-
sure que se fait un cheval à la partie interne du
boulet et qui pénètre au-dessous de la corne.
■f ENCORNER (an-kor-né), v. a. || 1° Frapper, per-
cer avec les cornes. Aurions-nous eu le loup, si ma
chèvre.héroïque N'avait encorné le bandit ? FR. DE
NEUFÇHATEAU , dans le Dict. de BESCHEHELLE. || 2° Fig.
Terme du langage libre. Donner des cornes, faire
cocu. Et par le moyen de Dédale,[II] Encorna la
maison royale, SCARRON, Yirg. trav. liv. vi. Et, cor-
nus du bon père [ivres du vin du bon père Bac-
cliusj, encorner le lapithe, RÉGNIER, Sut. x.
— ETYM. En '■, et corne.
f ENCORNET (an-kor-né), s. m. Un des noms
vulgaires d'une petite sèche dont la morue fait vo-
lontiers sa pâture. || Encornet gigantesque, sorte de
poulpe énorme dont l'existence avait été contestée,
mais qui a été vu récemment par des navigateurs,
et qui a <5 à 18 pieds (queue et tête) et huit bras
de 6 à 0 pieds de long chacun.
— ÉTYM. En i, et corner.
f ENCORNETER (an-kor-ne-té. Le t se double
quand la syllabe qui suit est muette : encornetle),
v. a. Coiffer d'une cornette, habiller en femme.
Il S'encorneter, v. réfl. Messire Bon se couvrit d'une
jupe, S'encorneta, LA FONT. COC.
— ÉTYM. En ^, et cornette.
t ENCOTILLONNÉ(an-ko-ti-llo-né, «mouillées),
adj. m. Soumis à la puissance d'une femme. Ah!
ah! nous sommes encotillonnés, dit-il, avec un
laisser-aller d'élocution qui sentait la caserne, CH.
DE BERNARD, la Femme de 40 ans, § 11.
—ÉTYM. En *, et cotillon.
t ENCOTONNER (an-ko-toné), v. a. Garnir de
coton, de duvet.
— HIST. XVI" s Et quand le second âge Nous
vient encotonner de barbe le visage, RONS. 9)6.
— ÉTYM. En i, et coton.
t ENCOUBERT (an-kou-ber), s. m. Espèce de ta-
tou à cuirasse rayée, dit aussi cirquinçon.
f ENCOULOIR (an-kou-loir), s. m. Pièce de bois
entaillée d'une fente où passe l'étoffe à mesure qu'on
la tisse.
— ÉTYM. En i, et coûter.
ENCOURAGEANT, ANTE (an-kou-ra-jan, jan-t'),
adj. Qui encourage. Un début encourageant. D'en-
courageantes paroles. Les nobles vertus que tu pa-
res [ô éloquence], Peut-être deviendraient plus ra-
res Sans ces tributs encourageants, LAMOTTE, dans
DESFONTAINES.
ENCOURAGÉ, ÉE (an-kou-ra-jé, jée), part, passé.
 qui du courage a été inspiré. Encouragé par ces
paroles. La troupe encouragée par l'exemple du chef
marcha en avant.
ENCOURAGEMENT (an-kou-ra-je-man), s. m.
H i" Action d'encourager. L'encouragement au tra-
DICT. DE LA LANGUE FRANÇAISE. "
ENC
vail, à bien faire. || 2° Ce qui encourage. Les élo-
ges et les récompenses sont des encouragements.
Il 3* Dans le langage administratif, toute protection
qui facilite la vente ou l'échange des produits ^ toute
mesure qui sollicite le développement du travail et
le perfectionnement des produits par des récom-
penses. Le ministère, s'apercevant que l'exemp-
tion d'impôts n'était pas suffisante pour réveiller l'é-
mulation anglaise, eut recours aux encouragements,
RAYNAL, Bist. phil. xvii, 22. Il Société d'en'coura-
gement, nom donné à diverses sociétés scientifi-
ques, agricoles ou industrielles.
— HIST. xvi" s. Encouragement, OUDIN, Dict.
— ÉTYM. Encourager.
ENCOURAGER (an-kou-ra-jé. Le g prend un e
devant o et 0 : j'encourageais, nous encourageons),
v. a, y 1° Inspirer du courage, exciter, animer. Et
pratiquez mieux l'art de les encourager, I CORN.
Tois. d'or, v, 6. J'aurai soin De vous encourager,
s'il en est de besoin, MOL. F. sav. v, 2. Vous voyez
par quelles paroles Dieu lui fait sentir l'état d'où il
l'a tirée ; mais écoutez comme il l'encourage parmi
les dures épreuves où ilmet sa patience, BOSS Anne
de Gonz. Allons de tous les Grecs encourager le
zèle, RAC. Andr. ni, t. Faible et fier ennemi, ma
bonté t'encourage, VOLT. Mérope, v, 2. Ton aspect
m'encourage et ne m'étonne pas, ID. Sérnir. m, 6.
Encourager les bons, étonner les timides, ID. Bru-
tus, iv, 7. Je cours à vous servir encourager son
âme, ID. Mahom. m. 3. || 2° Favoriser par une
protection spéciale. Encourager les sciences, les
lettres, les arts, l'agriculture. || Il se dit aussi des
choses mauvaises que l'on favorise. Encourager le
vice, le crime, i de nouveaux mépris l'encourager
encore, RAC. Andr. 11, 6. || 3° S'encourager, v. réfl.
Se donner réciproquement du courage. Ils s'encoura-
geaient l'un l'autre. || S'encourager soi-mèmp. J'ai
beau me raisonner, m'encourager, je ne puis m'y
décider.
— HIST. xnr» s. Renart voit Ysengrin irié Et de
maufere encoragié, Uen. 20072. Glorieuse vierge
Marie, Puisque vos services m'est biaus, Et je vous
ai encouragie [eue en mon courage, en mon coeur],
Poésies mss. t. îv, p. <424, dans LACURNE. ||kive s.
Il vit que les siens estaient bien ardans et encoura-
giez d'aller à la.besongne, BERCUEURE, f° se,\verso.
Il XVe s. Tous encouragés de mal faire, si la chose
n'alloit à leur volonté, FROISS. H, II, 20. On est par
nature plus fort et mieux encouragé en assaillant
que on ne soit en défendant,ID. II, m, )9. Or, sus!
afin de vous encouraigier, Je vay le mien [verre]
vider premièrement, BASSELIN, XL. ||xvie s. Epami-
nondas encouragé par sa victoire, AMYOT, Agésil.
48. Ayant presché et encouragé ses soudards, ID.
Timol. 35.
— ÉTYM. En i, et courage. On trouve aussi acou-
rager dans le xvi 0 siècle.
i. ENCOURIR (an-kou-rir),v. a. Il se conjugue
comme courir. || i" Tomber, par quelque méfai^, sous
le coup d'une pénalité. Encourir les peines portées par
la loi. Encourir une amende. Ils ne doivent point en-
courir la peine de cette bulle, PASCAL, Prov\ fl. Le
bon roi Robert encourut les censures de l'Eglise
pour avoir épousé sa cousine, SAINT-FOIX, ESS. Paris,
OEuvres, t. iv, p. 96, dans POUG-ENS. || 2° Par exten-
sion, s'exposer à. Je ne puis encourir de honte ni
de blâme, TRISTAN, PantMe, 11, i. Et je n'encour-
rais point.... Le reprocht éternei de les avoir trahis,
MAIR. Mort d'Asdrub. 11, t. Et si pour encourir votre
indignation, ROTROU, Vencest. 1, \. ',
— HIST. xnc s. S li armer encorent li plusor,
Ronc. p. 63. || xiue s. A ce que il craignent a en-
courra le vice de parjure, non pas tant seullement
pour la paour de Dieu et de nous, mez pour la
honte du monde, JOINV. 296.||XIV* s. La publique
honte que il encouraient, BERCHEURE, f° 43, recto.
Encourir la doubte d'estre en souspeçon de convoi-
tier le royaume, ID. f° 30, recto. j| xv" s. Nous som-
mes obligés, par foi et serment et sur deu): mil-
lions de florins à la chambre du pape, que nous ne
pouvons émouvoir guerre au roi de France, sans
estre encourus en cette somme, FROISS. I, I, 96. Je
n'ai veu nulle occasion pourquoyplus tost il deust
avoir encouru l'yre de Dieu, que de ce que... COMM.
v, 9. Il xvie s. D'où le roy encourut sa dernière
ruine, MONT, I, 23 [Que] celuy qui s'en venge en-
coure une peine capitale, ID. I, \ 19. Demetrius ilonc,
après avoir'esté trois ans confiné en ceste Cherso-
nese, encourut d'oisiveté, dégraisse et d'y vrongne-
rie, une maladie dont il mourut, AMYOT, Dé\nétr.
74. Il se faut bien donner garde de tirer trop fort,
de peur d'encourir es accidents susdits, PARÉ,
XIII, 4.
ENC
137?
— ÉTYM. Provenç. eneorre, encorrer; espagu,
incurrir; ital. incorrere; du latin incurrere, de in,
en, et currere, courir.
f 2. ENCOURIR (S') (an-kou-rir), ». réfl. qui
n'est plus usité, mais qui l'a été durant tout le
xvrr* siècle. Se mettre à courir. Afin de la trouver,
il s'encourt au trépas, RÉGNIER, Plainte. Et dans la
galerie, encor que tu.lui parles, Il te laisse au roi
Jean et s'encourt au roi Charles, ib. Sat. x. Il s'en-
court tout transporté frapper à la porte de la cham-
bre, SCARRON, Roman corn. 1, 6. Ce discours fut à
peine proféré, Que l'écoutant s'encourt et tout ou-
tré...., LA FONT, les Aveux indiscrets. || On écrit
aussi s'en courir, en-trois mots (voy. COURIR).
— HIST. xme s. Par là, soit esté, soit ivers, S'en-
corent dui flueves [fleuves] divers, la Rose, 8004.
Il xvi" s. Brutus s'encourut incontinent sur la
place, criant que son compagnon estoit traistre,
AMYOT, Public. 4.
— ÉTYM. Berry, «'encourir, se mettre à courir;
de courir, non avec en, représentant le latin in, mais
avec en, représentant inde, de là (voy. EN 2).
t ENCOURTINER (an-kour-ti-né), v. a. Garnir
de courtines, de tapisseries, de rideaux.
— HIST. xin" s. Trestoute la grant rue estoit en>
courtinée, Berte, LXXXII. || xv" s. Le dit eschafaul
couvert de drap de haute lice, et encourtiné à ma-
nière d'une chambre, FROISS. LU, IV, i. || xvi" s,
Nous' tirons un prince du berceau encourtiné d'es-
pines, d'elles armé et picqué tout ensemble, D'AUB.
Hist. préf. vi.
— ÉTYM. En i, et courtine; provenc. encortinar ;
espagn. incortinar; ital/ incortinare.
ENCOURU, UE (an-kou-ru , rue), part, passé
d'encourir. Les peines encourues.
fENCOUTURE ( an-kou-tu-r'), s. f. Terme de
marine. Disposition des madriers encouturés.
t ENCOUTURER (an-kou-tu-ré), v. a. Terme de
marine. Disposer des madriers à recouvrement,
suivant l'arrangement que l'on appelle clin.
— ÉTYM. En *, et couture.
t ENCRAGE (an-kra-j'), s. m. Terme de typogra-
phie. Action d'encrer, de noircir avec l'encre.
— ÉTYM. Encrer.
UNCRASSÉ , ÉE (an-kra-sé, sée), part, passé.
Plein de crasse. Les mains encrassées.
t ENCRASSEMENT (an-kra-se-man), s. m. Action
d'encrasser; résultat de ce.tte action. On comprend
que l'impureté de l'air doit être, dans la pratique,
une cause d'encrassement rapide [d'une machine],
Acad. des se. Comptes rendus, t. LVI, p. 6i2.
ENCRASSER (an-kra-sé), v. a. || 1° Rendre cras-
seux. Lapoudre qu'on mettait sur la tête encrassait
les habits. || 2° S'encrasser, v. réfl. Se couvrir de
crasse. Il y a des étoffes qui s'encrassent aisément.
Un fusil qui s'encrasse. ||Fjg. Se mésallier, s'avilir
par la fréquentation de gens de mauvaise com-
pagnie._Cette expression est du style familier.
— HIST. xvi" s. En la vieillesse nous apportons le
palais encrassé de rhume, MONT, II, i».
— ÉTYM. En t, et crasse.
t ENCRATITE (an-kra-ti-f), s. m. Sectaire chré-
tien des premiers siècles qui, faisant profession d'une
rigide continence, rejetait le mariage comme im-
moral, et s'abstenait de l'usage de la viande.
— ÉTYM. Encratila, dérivé du grec éYy-PaTite>
continent, de èv, en, et xpa-retv, commander: qui
commande à soi-même.
t ENCRAVATEMENT (an-kra-va-te-man), s. m.
Terme très-familier et de moquerie. L'art ou l'action
de mettre sa cravate. Depuis qu'elle me distin-
gue, Mme Javerval préside d'elle-même à l'encra-
vatement de son époux, qui se trouve ainsi l'agent
de notre correspondance, en. DE BERNARD, la Peine
du talion, §1.
— ÉTYM. En i, et cravate.
ENCRE (an-kr'), s. f. || 1° Liqueur ordinairement
noire dont on se sert pour écrire, pour imprimer.
L'encre pour écrire la plus employée est un tanno-
gallate de protoxyde de fer mêlé de gomme, d'in-
digo ou de sucre pour lui donner du brillant. En-
cre indélébile. Aussi bien de penser rendre cet
homme-là plus coupable qu'il ne s'est fait lui-même,
ce serait jeter de l'encre sur le vist-ge d'un More,
BALZ. liv. LU, lett. 7. Je soutiendrai mon opinion
jusqu'à la dernière goutte de mon encre, MOL. ifor.
forcé, 6. Mais je vois venir sur le soir Notre astrono-
mique Emilie, Avec un vieux tablier noir, Et la main
d'encre encor salie, VOLT. Ép. ÏLV. |) Encre rouge,
bleue, etc. liquides colorés dont on se sert quelquefois
pour écrire. Il Encre d'imprimerie, pâte liquide qui
consiste en un mélange de noir de fumée et d'huile
de lin cuite. || Encre lithographique, encre servant
1. — 173
. Je t'en donnay quelque goust quand tu estoys en-
core» petit, ID. ib. Il n'est point besoing que vous
prenez la peine de venir encores, pour les raisons
que je vous manderay, ^MARQUER. Lett. <63. Si
est-ce que encores [pourtant] en y a il qui.... MONT.
I, 26. La peiir est encores plus insupportable que
la mort, ID. I, 6t. Il n'est demeuré de luy que ce
discours, encores par rencontre, ID. I, 20e. Quand
vous voyez une riche demeure, encores que vous
ne sachez qui en est le maistre.... ID.H, 27t. Encor
qu'Homère est le premier compté, De s'arrester les
autres n'ont eu garde, LA BOÉT. 478. Or ceste ci,
or ceste là il treuve, Et puis encor une autre toute
neuve, ID. 479. Ce lieu s'appelle encores à présent
Theseia, AMYOT, Thés. 5. Si matin qu'il n'estoit pas
encores jour, ID. Public, ta. Si survint encores
une autre armée , laquelle gasta tout le ter-
ritoire de Rome, ID. ib. 32. Père, dit-il, nous avons
assez de pinte de vin pour vous et pour moi, en-
core [pourvu] que vous n'en buviez point, DESPER.
Contes, LU.
— ÉTYM. Génev. oncore ; picard, core, coiiere,
coir, ecouere (Breteuil), ouere; norm. co; environs
de Paris, core; bourguig. enco; bressan, oneor.;
anc. espag. encara; ital. ancora; du latin liane
horam, jusqu'à cette heure. La forme uncore vient
de unquam hora,
f ENCORNA1L (an-kor-nall, Il mouillées), s. m.
Terme de marine. Trou pratiqué dans l'épaisseur
du sommet d'un mât pour servir à mettre un rouet
de poulie.
— ÉTYM. En t, et corne.
ENCORNÉ, ÉE (an-kor-né, née), ad). || 1° Oui a
des cornes. Avec son ami bouc des plus haut en-
cornés, LA FONT. Fàbl. ni, 6. Il 2° Terme de vété-
rinaire. Javart encorné, celui qui; vient sous la
corne du cheval, par opposition à javart nerveux,
celui qui vient sur le nerf. || Atteinte encornée, bles-
sure que se fait un cheval à la partie interne du
boulet et qui pénètre au-dessous de la corne.
■f ENCORNER (an-kor-né), v. a. || 1° Frapper, per-
cer avec les cornes. Aurions-nous eu le loup, si ma
chèvre.héroïque N'avait encorné le bandit ? FR. DE
NEUFÇHATEAU , dans le Dict. de BESCHEHELLE. || 2° Fig.
Terme du langage libre. Donner des cornes, faire
cocu. Et par le moyen de Dédale,[II] Encorna la
maison royale, SCARRON, Yirg. trav. liv. vi. Et, cor-
nus du bon père [ivres du vin du bon père Bac-
cliusj, encorner le lapithe, RÉGNIER, Sut. x.
— ETYM. En '■, et corne.
f ENCORNET (an-kor-né), s. m. Un des noms
vulgaires d'une petite sèche dont la morue fait vo-
lontiers sa pâture. || Encornet gigantesque, sorte de
poulpe énorme dont l'existence avait été contestée,
mais qui a été vu récemment par des navigateurs,
et qui a <5 à 18 pieds (queue et tête) et huit bras
de 6 à 0 pieds de long chacun.
— ÉTYM. En i, et corner.
f ENCORNETER (an-kor-ne-té. Le t se double
quand la syllabe qui suit est muette : encornetle),
v. a. Coiffer d'une cornette, habiller en femme.
Il S'encorneter, v. réfl. Messire Bon se couvrit d'une
jupe, S'encorneta, LA FONT. COC.
— ÉTYM. En ^, et cornette.
t ENCOTILLONNÉ(an-ko-ti-llo-né, «mouillées),
adj. m. Soumis à la puissance d'une femme. Ah!
ah! nous sommes encotillonnés, dit-il, avec un
laisser-aller d'élocution qui sentait la caserne, CH.
DE BERNARD, la Femme de 40 ans, § 11.
—ÉTYM. En *, et cotillon.
t ENCOTONNER (an-ko-toné), v. a. Garnir de
coton, de duvet.
— HIST. XVI" s Et quand le second âge Nous
vient encotonner de barbe le visage, RONS. 9)6.
— ÉTYM. En i, et coton.
t ENCOUBERT (an-kou-ber), s. m. Espèce de ta-
tou à cuirasse rayée, dit aussi cirquinçon.
f ENCOULOIR (an-kou-loir), s. m. Pièce de bois
entaillée d'une fente où passe l'étoffe à mesure qu'on
la tisse.
— ÉTYM. En i, et coûter.
ENCOURAGEANT, ANTE (an-kou-ra-jan, jan-t'),
adj. Qui encourage. Un début encourageant. D'en-
courageantes paroles. Les nobles vertus que tu pa-
res [ô éloquence], Peut-être deviendraient plus ra-
res Sans ces tributs encourageants, LAMOTTE, dans
DESFONTAINES.
ENCOURAGÉ, ÉE (an-kou-ra-jé, jée), part, passé.
 qui du courage a été inspiré. Encouragé par ces
paroles. La troupe encouragée par l'exemple du chef
marcha en avant.
ENCOURAGEMENT (an-kou-ra-je-man), s. m.
H i" Action d'encourager. L'encouragement au tra-
DICT. DE LA LANGUE FRANÇAISE. "
ENC
vail, à bien faire. || 2° Ce qui encourage. Les élo-
ges et les récompenses sont des encouragements.
Il 3* Dans le langage administratif, toute protection
qui facilite la vente ou l'échange des produits ^ toute
mesure qui sollicite le développement du travail et
le perfectionnement des produits par des récom-
penses. Le ministère, s'apercevant que l'exemp-
tion d'impôts n'était pas suffisante pour réveiller l'é-
mulation anglaise, eut recours aux encouragements,
RAYNAL, Bist. phil. xvii, 22. Il Société d'en'coura-
gement, nom donné à diverses sociétés scientifi-
ques, agricoles ou industrielles.
— HIST. xvi" s. Encouragement, OUDIN, Dict.
— ÉTYM. Encourager.
ENCOURAGER (an-kou-ra-jé. Le g prend un e
devant o et 0 : j'encourageais, nous encourageons),
v. a, y 1° Inspirer du courage, exciter, animer. Et
pratiquez mieux l'art de les encourager, I CORN.
Tois. d'or, v, 6. J'aurai soin De vous encourager,
s'il en est de besoin, MOL. F. sav. v, 2. Vous voyez
par quelles paroles Dieu lui fait sentir l'état d'où il
l'a tirée ; mais écoutez comme il l'encourage parmi
les dures épreuves où ilmet sa patience, BOSS Anne
de Gonz. Allons de tous les Grecs encourager le
zèle, RAC. Andr. ni, t. Faible et fier ennemi, ma
bonté t'encourage, VOLT. Mérope, v, 2. Ton aspect
m'encourage et ne m'étonne pas, ID. Sérnir. m, 6.
Encourager les bons, étonner les timides, ID. Bru-
tus, iv, 7. Je cours à vous servir encourager son
âme, ID. Mahom. m. 3. || 2° Favoriser par une
protection spéciale. Encourager les sciences, les
lettres, les arts, l'agriculture. || Il se dit aussi des
choses mauvaises que l'on favorise. Encourager le
vice, le crime, i de nouveaux mépris l'encourager
encore, RAC. Andr. 11, 6. || 3° S'encourager, v. réfl.
Se donner réciproquement du courage. Ils s'encoura-
geaient l'un l'autre. || S'encourager soi-mèmp. J'ai
beau me raisonner, m'encourager, je ne puis m'y
décider.
— HIST. xnr» s. Renart voit Ysengrin irié Et de
maufere encoragié, Uen. 20072. Glorieuse vierge
Marie, Puisque vos services m'est biaus, Et je vous
ai encouragie [eue en mon courage, en mon coeur],
Poésies mss. t. îv, p. <424, dans LACURNE. ||kive s.
Il vit que les siens estaient bien ardans et encoura-
giez d'aller à la.besongne, BERCUEURE, f° se,\verso.
Il XVe s. Tous encouragés de mal faire, si la chose
n'alloit à leur volonté, FROISS. H, II, 20. On est par
nature plus fort et mieux encouragé en assaillant
que on ne soit en défendant,ID. II, m, )9. Or, sus!
afin de vous encouraigier, Je vay le mien [verre]
vider premièrement, BASSELIN, XL. ||xvie s. Epami-
nondas encouragé par sa victoire, AMYOT, Agésil.
48. Ayant presché et encouragé ses soudards, ID.
Timol. 35.
— ÉTYM. En i, et courage. On trouve aussi acou-
rager dans le xvi 0 siècle.
i. ENCOURIR (an-kou-rir),v. a. Il se conjugue
comme courir. || i" Tomber, par quelque méfai^, sous
le coup d'une pénalité. Encourir les peines portées par
la loi. Encourir une amende. Ils ne doivent point en-
courir la peine de cette bulle, PASCAL, Prov\ fl. Le
bon roi Robert encourut les censures de l'Eglise
pour avoir épousé sa cousine, SAINT-FOIX, ESS. Paris,
OEuvres, t. iv, p. 96, dans POUG-ENS. || 2° Par exten-
sion, s'exposer à. Je ne puis encourir de honte ni
de blâme, TRISTAN, PantMe, 11, i. Et je n'encour-
rais point.... Le reprocht éternei de les avoir trahis,
MAIR. Mort d'Asdrub. 11, t. Et si pour encourir votre
indignation, ROTROU, Vencest. 1, \. ',
— HIST. xnc s. S li armer encorent li plusor,
Ronc. p. 63. || xiue s. A ce que il craignent a en-
courra le vice de parjure, non pas tant seullement
pour la paour de Dieu et de nous, mez pour la
honte du monde, JOINV. 296.||XIV* s. La publique
honte que il encouraient, BERCHEURE, f° 43, recto.
Encourir la doubte d'estre en souspeçon de convoi-
tier le royaume, ID. f° 30, recto. j| xv" s. Nous som-
mes obligés, par foi et serment et sur deu): mil-
lions de florins à la chambre du pape, que nous ne
pouvons émouvoir guerre au roi de France, sans
estre encourus en cette somme, FROISS. I, I, 96. Je
n'ai veu nulle occasion pourquoyplus tost il deust
avoir encouru l'yre de Dieu, que de ce que... COMM.
v, 9. Il xvie s. D'où le roy encourut sa dernière
ruine, MONT, I, 23 [Que] celuy qui s'en venge en-
coure une peine capitale, ID. I, \ 19. Demetrius ilonc,
après avoir'esté trois ans confiné en ceste Cherso-
nese, encourut d'oisiveté, dégraisse et d'y vrongne-
rie, une maladie dont il mourut, AMYOT, Dé\nétr.
74. Il se faut bien donner garde de tirer trop fort,
de peur d'encourir es accidents susdits, PARÉ,
XIII, 4.
ENC
137?
— ÉTYM. Provenç. eneorre, encorrer; espagu,
incurrir; ital. incorrere; du latin incurrere, de in,
en, et currere, courir.
f 2. ENCOURIR (S') (an-kou-rir), ». réfl. qui
n'est plus usité, mais qui l'a été durant tout le
xvrr* siècle. Se mettre à courir. Afin de la trouver,
il s'encourt au trépas, RÉGNIER, Plainte. Et dans la
galerie, encor que tu.lui parles, Il te laisse au roi
Jean et s'encourt au roi Charles, ib. Sat. x. Il s'en-
court tout transporté frapper à la porte de la cham-
bre, SCARRON, Roman corn. 1, 6. Ce discours fut à
peine proféré, Que l'écoutant s'encourt et tout ou-
tré...., LA FONT, les Aveux indiscrets. || On écrit
aussi s'en courir, en-trois mots (voy. COURIR).
— HIST. xme s. Par là, soit esté, soit ivers, S'en-
corent dui flueves [fleuves] divers, la Rose, 8004.
Il xvi" s. Brutus s'encourut incontinent sur la
place, criant que son compagnon estoit traistre,
AMYOT, Public. 4.
— ÉTYM. Berry, «'encourir, se mettre à courir;
de courir, non avec en, représentant le latin in, mais
avec en, représentant inde, de là (voy. EN 2).
t ENCOURTINER (an-kour-ti-né), v. a. Garnir
de courtines, de tapisseries, de rideaux.
— HIST. xin" s. Trestoute la grant rue estoit en>
courtinée, Berte, LXXXII. || xv" s. Le dit eschafaul
couvert de drap de haute lice, et encourtiné à ma-
nière d'une chambre, FROISS. LU, IV, i. || xvi" s,
Nous' tirons un prince du berceau encourtiné d'es-
pines, d'elles armé et picqué tout ensemble, D'AUB.
Hist. préf. vi.
— ÉTYM. En i, et courtine; provenc. encortinar ;
espagn. incortinar; ital/ incortinare.
ENCOURU, UE (an-kou-ru , rue), part, passé
d'encourir. Les peines encourues.
fENCOUTURE ( an-kou-tu-r'), s. f. Terme de
marine. Disposition des madriers encouturés.
t ENCOUTURER (an-kou-tu-ré), v. a. Terme de
marine. Disposer des madriers à recouvrement,
suivant l'arrangement que l'on appelle clin.
— ÉTYM. En *, et couture.
t ENCRAGE (an-kra-j'), s. m. Terme de typogra-
phie. Action d'encrer, de noircir avec l'encre.
— ÉTYM. Encrer.
UNCRASSÉ , ÉE (an-kra-sé, sée), part, passé.
Plein de crasse. Les mains encrassées.
t ENCRASSEMENT (an-kra-se-man), s. m. Action
d'encrasser; résultat de ce.tte action. On comprend
que l'impureté de l'air doit être, dans la pratique,
une cause d'encrassement rapide [d'une machine],
Acad. des se. Comptes rendus, t. LVI, p. 6i2.
ENCRASSER (an-kra-sé), v. a. || 1° Rendre cras-
seux. Lapoudre qu'on mettait sur la tête encrassait
les habits. || 2° S'encrasser, v. réfl. Se couvrir de
crasse. Il y a des étoffes qui s'encrassent aisément.
Un fusil qui s'encrasse. ||Fjg. Se mésallier, s'avilir
par la fréquentation de gens de mauvaise com-
pagnie._Cette expression est du style familier.
— HIST. xvi" s. En la vieillesse nous apportons le
palais encrassé de rhume, MONT, II, i».
— ÉTYM. En t, et crasse.
t ENCRATITE (an-kra-ti-f), s. m. Sectaire chré-
tien des premiers siècles qui, faisant profession d'une
rigide continence, rejetait le mariage comme im-
moral, et s'abstenait de l'usage de la viande.
— ÉTYM. Encratila, dérivé du grec éYy-PaTite>
continent, de èv, en, et xpa-retv, commander: qui
commande à soi-même.
t ENCRAVATEMENT (an-kra-va-te-man), s. m.
Terme très-familier et de moquerie. L'art ou l'action
de mettre sa cravate. Depuis qu'elle me distin-
gue, Mme Javerval préside d'elle-même à l'encra-
vatement de son époux, qui se trouve ainsi l'agent
de notre correspondance, en. DE BERNARD, la Peine
du talion, §1.
— ÉTYM. En i, et cravate.
ENCRE (an-kr'), s. f. || 1° Liqueur ordinairement
noire dont on se sert pour écrire, pour imprimer.
L'encre pour écrire la plus employée est un tanno-
gallate de protoxyde de fer mêlé de gomme, d'in-
digo ou de sucre pour lui donner du brillant. En-
cre indélébile. Aussi bien de penser rendre cet
homme-là plus coupable qu'il ne s'est fait lui-même,
ce serait jeter de l'encre sur le vist-ge d'un More,
BALZ. liv. LU, lett. 7. Je soutiendrai mon opinion
jusqu'à la dernière goutte de mon encre, MOL. ifor.
forcé, 6. Mais je vois venir sur le soir Notre astrono-
mique Emilie, Avec un vieux tablier noir, Et la main
d'encre encor salie, VOLT. Ép. ÏLV. |) Encre rouge,
bleue, etc. liquides colorés dont on se sert quelquefois
pour écrire. Il Encre d'imprimerie, pâte liquide qui
consiste en un mélange de noir de fumée et d'huile
de lin cuite. || Encre lithographique, encre servant
1. — 173
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