ENC
monstra le lict, et, l'ayant loué en toutes ses qua-
lités, dist qu'elle ne faisoit de l'encherie, si en de-
mandoit cinq sols, BAB. Pant. v, 46.
— ÉTYM. Enchère; Berry, encherdir, enchardir.
ENCHÉRISSEMENT (an-ché-ri-se-man), s. m.
Augmentation de prix. L'enchérissement des Mes.
— HIST. xm" s. Se aucuns a aucun marchié qui
soit à encherissement, et aucuns vienne à lui, si li
dit qu'il li enchereira son marchié, Liv. dejust.
408. 1|xiv* s. Firent mauveses montées et enchieris-
semens, DU CANGE, montare. X sis livres parisis
d'encheressement, n>. incarioramentum. ||xvie s.
Ces encherissements deshontez, que la chaleur pre-
mière nous suggère en ce jeu, MONT, I, 225.
— ÉTYM. Enchérir.
ENCHÉRISSEUR (an-ché-ri-seur), s. m. Celui qui
met une enchère. Vendre au plus offrant et dernier
enchérisseur. Le prompt déhit est la coupelle et la
plus sûre épreuve d'un livre ; j'ai en main des
enchérisseurs qui achèteront la copie du Diction-
naire universel [celui de Furetière] dix mille écus,
FURETIÈRE, Recueil desfactums, t. n, p. 85. || Fol
enchérisseur, celui qui a fait une folle enchère.
— HIST. xvi° s. Il avoit tous les ministres qui s'en
entremettoient pour suspects, comme les crieurs,
les enchérisseurs, jusques à ses propres amis; et
pourtant parloit il luy mesme à part aux achepteurs
qui mettoient l'enchère, AMYOT, Caton d'Ut. 48.
— ÉTYM. Enchérir.
IENCHEVALEMENT (an-che-va-le-man), s. m.
Terme de construction. Opération par laquelle on
étaye une maison pour y faire des reprises en sous-
oeuvre.
— ÉTYM. En 4, et chevalement.
fENCHEVAUCHER (an-che-vô-ché), 0. a. Pra-
tiquer une enchevauchure. Poutre enchevauchée.
— ÉTYM. En *, et chevaucher.
i ENCHEVAUCHURE (an-che-vô-chu-r'), s. f.
Terme de métier. Jonction de pièces de bois par
feuillure ou recouvrement. || Position des ardoises
qui se couvrent en partie les unes les autres.
— ÉTYM. Enchevaucher.
ENCHEVÊTRÉ, ÉE (an-che-vê-trê, trée), port.
passé. Muni d'un chevêtre. Cheval enchevêtré.
Il Fig. Qui est mal en ordre, difficile à débrouiller.
Affaires enchevêtrées. La prétention de l'électeur
de Brandebourg était plus éloignée, plus enchevê-
trée que celle de Mme de Mailly, ST-SIM. 484, 48).
Il Style enchevêtré, style dont l'obscurité vient de la
construction de la phrase.
-j- ENCHEVÊTREMENT (an-che-vê-tre-man), s.
m. 1° Action d'enchevêtrer; résultat de cette action.
Il 2° Fig. État de choses difficiles à débrouiller. || Vice
du style enchevêtré.
— HIST. Enchevestrement, COTGRAVE.
— ÊTYM. Enchevêtrer.
EMCHEVÊTRER (an-che-vê-tré), v. a. || i° Mettre
un chevêtre, un licou à un cheval. || Terme de char-
pentier. Joindre des solives par un chevêtre. || 2° Fig.
Embrouiller. Enchevêtrer des phrases, une affaire.
Il 3° S'enchevêtrer, v. rêfl. Se prendre la jambe
dans la longe de son licou, en parlant d'un cheval.
H Fig. S'embrouiller. Il s'enchevêtra dans^ un rai-
sonnement dont il eut peine à sortir. Chacun peut
voir, dans les chapitres 8 et 4 du premier livre de
Grotius, comment ce savant et son traducteur Bar-
beyrac s'enchevêtrent, s'embarrassent dans leurs so-
phismes, 1. J. ROUSS. Contrat, 11, 2. Comment con-
cevoir que les routes d'un royaume de vingt-sept mille
lieues carrées puissent ne pas s'enchevêtrer sans un
centre commun? MIRABEAU, Collection, t. iv, p. 297.
— HIST. xn" s. Dune li unt un jument senz sele
fait luer [louer] ; Car ne porent nul autre à celé feiz
[fois] trover : Nis de fain [même de foin] l'aveit fait
sis maistre enchevestrer, Th. le mart. 60. ||xv" s.
Si tost que [les Hongres] virent nos gens encheves-
trés es pieux, adonc tournèrent les Hongres le dos,
Boucic. 1, ch. 24. Il xvr s. M. le lieutenant, tenant
en sa main des brides sans nombre, desquelles es-
toient enchevestrez des veaux aussi sans nombre,
Sut. Min. p. 26. On commencera à lui faire sentir [au
jeune cheval] la servitude, en l'enchevestrant d'un
licol de laine, 0. DE SERRRS, 807. De peur qu'il ne
se butte avec les autres, s'enchevestre, ou autrement
lui mesavienne, ID. SOS.
— ÉTYM. En 4, et chevêtre.
ENCHEVÊTRURE(an-che-vê-tru-r'), s. f. || l°Ter-
me de charpentier. Assemblage de solives qui, dans
un plancher, environnent et supportent le foyer de
la cheminée. || 2° Terme de vétérinaire. Excoriation
ou plaie qu'un cheval se fait au pli du paturon, ou
même plus haut, avec sa longe.
— ÊTYM. Enchevêtrer.
ENC
f ENCHEV1LLÉ, ÉE(an-che-vi-llé, liée, «mouil-
lées), adj. Maintenu au moyen de chevilles. || Terme
de chirurgie. Suture enchevillée (voy. SUTURE).
— ÉTYM. En 4, et cheville.
ENCHIFRENÉ, ÉE (an-chi-fre-né, née), part.
passé. Je suis enrhumée du cerveau, dit-elle, je suis
enchifrenée, M™" DE GENLIS, Thédt. de l'éduc. la
Lingère, 1, 6.
ENCHIFRÈNEMENT (an-chi-frè-ne-man), s. m.
Embarras dans le nez résultant d'un rhume de cer-
veau.
— HIST. xvie s. Enchifrenure, OUDIN, Dict.
— ÉTYM. Enchifrener.
ENCHIFRENER (an-chi-fre-né. La syllabe fre
prend un accent grave, quand la syllabe qui suit
est muette; enchifrené, enchifrènera), v. al Cau-
ser un enchifrènement. Cet air froid m'a tout enchi-
frené. Il S'enchifrener, v. rêfl. Je me suis subitement
enchifrené.
— REM. On trouve au xvne siècle enchiferner :
Le rhume lui avait tellement embarrassé le nez, il
était si fort enchiferné, qu'il ne pouvait prononcer
les n, DANGEAU, Disc. 11, des consonnes (32). Mais
c'est une faute; car l'Académie de 4 696 a correcte-
ment enchifrené.
— HIST. xnr s. Nus n'i gardast condition [ Foi,
ne veu, ne religion, Se ne fust aucuns forceriés Qui
fust d'amors enchifrenés Etloyalment s'amie amast,
la Rose, 4 4340.
— ÉTYM. En 4, et chanfrein, par l'intermédiaire
de chinfreneau; le sens, qui était général, comme
on voit à l'historique, s'étant particularisé au|rhume
assimilé à un chanfrein. •
f ENCHIRIDION (an-ki-ri-di-on), s. m. Manuel,
petit livre portatif. L'Enchiridion d'Épictète. Usité
seulement quand on cite un manuel d'un auteur
ancien.
— ÉTYM. 'EYXE'P'SIOV, manuel, de iv, en, etx&ip,
main ; ce mot est fait de yz\p, comme manuel du
latin manus.
f ENCHONDROME (an-kon-dro-m'), s. m. I Terme
de chirurgie. Tumeur composée de substance carti-
lagineuse.
— ÉTYM. °Ev, en, et xôvSpo;, cartilage; mot fait
avec xôvSpoç sur le modèle desance charnue.
t ENCHORIAL, ALE (an-ko-ri-al,a-l') ou EN-
CHORIQUE (an-ko-ri-k'), adj. Voy. DÉMOTIQIIE.
— ÉTYM. 'Ev, en, etxwpEov, lieu.
ENCHYMOSE (an-ki-mô-z'), s. f. Terme de méde-
cine. Afflux de sang dans les vaisseaux cutanés, par
exemple sous l'influence de la joie, de la colère.
— ÉTYM. 'EYXÛM-WH'Ç, deèv, en, et yyy-ot;, suc.
fENCIREMENT(an-si-re-man), s. m. Action d'en-
cirer; effet de cette action.
•j-ENCIRER (an-si-ré), v: a. Enduire, imbiber de cire.
— ÉTYM. En 4, et cire. ;
ï ENCLANCHEMENT ( an-klan-che-man ), s. m.
Voy. ENCLENCHEMENT.
t ENCLASSË, ÉE (an-klâ-sé, sée), part, passé. Il
s'en trouve bientôt [de matelots] soixante mille
d'enclassés, VOLT. LOUIS XIV, 29.
f ENCLASSEMENT (an-klâ-se-man), s. m. Action
d'enclasser. |
f ENCLASSER (an-klâ-sé), v. a. Mettre dans des
classes. On enrôle, onenclasse les matelots nui doi-
vent servir tantôt sur les vaisseaux marchands,
tantôt sur les flottes royales, VOLT. Louis XIV, 29.
— ÉTYM. En 4, et classer.
f ENCLAVATION (an-kla-va-sion), s. f. Terme
de marine. Fosse disposée dans des bassins d'eau de
mer pour retenir des bois de mâture ou de con-
struction qu'on y veut conserver.
— ÉTYM. Enclaver.
ENCLAVE (an-kla-v'), s.f.\\ i° Terrain entouré par
d'autres terrains. |) Pays renfermé dans un ahtre. Le
comtat Venaissin était une des enclaves de la France.
Il Terme de jurisprudence. Etat d'un fonds entouré
de tous côtés par des fonds appartenant à | autrui.
Il 2° Portion de terrain ou d'espace qui, s'avançant
sur un autre, en diminue l'étendue. || 3° Territoire
ressortissant à une juridiction. || 4° Terme de con-
struction. La partie avancée d'un escalier, d'un ca-
binet, d'une soupente, etc. qui empiète sur un
appartement. Cet escalier fait enclave dans l'appar-
tement. Il Terme d'architecture. Engagement d'un
corps dans un autre. || 5e Terme de construction hy-
draulique. Partie d'un bajoyer destinée à loger la
porte d'une écluse quand elle est ouverte.
— HIST. xiv" s. Et est assavoir que aveeques les
héritages dessus dits il y a une encleve qui est tenant
aus dites maisons, DU CANGE, inclausura. || xvr" s.
Nous vous mandons que faciez assembler les sujets
ENG
1373
de vostre dit bailliage, enclaves et anciens ressors
d'iceluy, Coust. génér. t. I, p. 64 6.
— ÉTYM. Voy. ENCLAVER.
ENCLAVÉ, ÉÉ (an-kla-vé, vée), port.'paMif.'Qui
a la situation d'une enclave. Deux diocèses en-
clavés l'un dans l'autre. La Bastille et le cou-
vent des Célestins paraissaient enclavés dans son
enceinte [de l'hôtel du roi Charles V], SAINT-FOIX,
Ess. Paris, OEuvres, t. ni, p. 70, dans POUGENS.
|| Terme de blason. Enclave se dit d'un écu parti,
dont les parties entrent carrément l'une dans l'autre.
|| Terme de diplomatie. Lettres enclavées, lettres ren-
fermées dans d'autres lettres plus grandes. || Terme
d'obstétrique. Foetus enclavé, foetus qui est en en-
clavement.
— REM. Boileau a pris enclavé au sens propre
d'encloué : Mais déjà sur son banc la machine [le
lutrin] enclavée, Lutr. m.
ENCLAVEMENT (an-kla-ve-man), s. m. \\ i° Ac-
tion d'enclaver; état de ce qui est enclavé. L'en-
clavement du comtat Venaissin dans le royaume de
France. M. de Lorraine [dans le partage de l'Es-
pagne] , d'esclave de la France par l'enclavement de
la Lorraine, gagnait de devenir un prince puissant
et libre en Italie, ST-SIMON, 77, 262. || 2° Terme
d'obstétrique. Accident de l'accouchement où la tête
de l'enfant, engagée dans la cavité pelvienne, s'y
trouve serrée au point de ne pouvoir plus être
poussée au delà par les efforts de la nature.
— HIST. xv" s. Les enclavemens et appartenances
de la duché de Bourgogne, MONSTRELET, cité par
LAURIERE, Gloss. du droit fr. au mot enclavements
et ressorts.
— ÉTYM. Enclaver.
ENCLAVER (an-kla-vé), v. a. || 1° Enclore une
chose dans une autre. Enclaver une terre dans un
parc. Il 2° Terme de construction. Enclaver une
pierre, la lier avec d'autres pierres qui sont déjà
placées. Enclaver une solive, l'encastrer ou la pla-
cer dans l'entaille d'une poutre. || Arrêter une
pièce de bois avec une clef ou un boulon. || 3°Terme
de marine. Loger une pièce de bois dans une en-
clavation. || On dit que les glaces enclavent un na-
vire quand elles l'enferment. || 4" S'enclaver, v.
réfl. Etre enclavé. Une pièce de terre qui s'enclave
dans une autre.
— HIST. xine s. Les justices de plusors segneurs
sunt entremellées et enclavées les unes dedans les
autres, BEAUM. LVIII, 4 3. || xve s. Et estoient ceux de
Gand et toutes leurs teneurs expressément nommés
et enclavés dedans [dans le traité des Anglais et des
Français], FROISS. H, 11, 2)6. N'osoient les barons
et les chevaliers de Poitou, qui Anglois se tenoient,
chevaucher parmi le pays, fors en grans routes
[troupes] pour la doute des François qui estoient en-
clavés enleur pays, ID. liv. 1, p. 440, dansLACURNE.
Il xvie s. Hélène en fit enclaver un [clou de la
croix] au heaume de son fils, CALV. 4 47. Les ci-
toyens ont fait enclaver ceste pierre en une grosse
chaisne de fer, au milieu de leur temple, PARÉ,
Monst. app. 4 Hz s'esmerveillerent comment la
fortune conduit une menée par le moyen d'une
autre, et rassemble toutes choses quelque loing
qu'elles soient l'une de l'autre, et les enclave et en-
chaîne ensemble, AMYOT, Timol. xxiv.
— ÉTYM. Provenç. enclavar; du latin in, en, et
clavus, clou (voy. ce mot).
t ENCLENCHEMENT (an-klan-che-man), s. m.
Mise d'un certain mécanisme en état de se débander,
de faire son effet quand on voudra.
— ÉTYM. En 4, et clenche.
ENCLIN, INE (an-klin, kli-n'), adj. Qui a un
penchant pour quelque chose. Voilà l'un des péchés
où mon âme est encline, RÉGMER, Sat. xn. Et mon
âme est encline ou le péril est grand, TRIST. M. de
Chrispe, n, 4 Xjouerondit qu'il est enclin, MOL.
Tart. 11, 2. Plus enclin à blâmer que savant à bien
faire, BOIL. Art p. ni. Toujours pour un autre enclin
vers la douceur, ID. Sot. iv. [Ils] Les poussent au
penchant où leur coeur est enclin, RAC. Phèd. iv, 3.
Il avait trop de candeur pour être enclin à la dé-
fiance, FÉN. Tél. xx.
— REM. On dit enclin à avec un verbe ; et, avec
un substantif, enclin à ou enclin vers.
— HIST. xie s. Li empereres en tint son chef [sa
tête] enclin [baissé], Ch.de Roi. x. || xn* s. Nostre
emperere se jut [fut gisant] vers terre enclin, Ronc.
p. 4 66. Il xm" s. Se ele le seust, moût fust à lui en-
cline, Berte, LVI. Se tu trueves chaste moillier, Va-
t'en au temple agenoillier, Et Jupiter enclin aore,
la Rose, 8764. || xiv" s. L'appétit qui ad ce est enclin
et poursuit la chose, ORESME, Eih. 62. Il sont enclins
à faire l'un à l'autre choses aimables, ID. I'6. 237.
monstra le lict, et, l'ayant loué en toutes ses qua-
lités, dist qu'elle ne faisoit de l'encherie, si en de-
mandoit cinq sols, BAB. Pant. v, 46.
— ÉTYM. Enchère; Berry, encherdir, enchardir.
ENCHÉRISSEMENT (an-ché-ri-se-man), s. m.
Augmentation de prix. L'enchérissement des Mes.
— HIST. xm" s. Se aucuns a aucun marchié qui
soit à encherissement, et aucuns vienne à lui, si li
dit qu'il li enchereira son marchié, Liv. dejust.
408. 1|xiv* s. Firent mauveses montées et enchieris-
semens, DU CANGE, montare. X sis livres parisis
d'encheressement, n>. incarioramentum. ||xvie s.
Ces encherissements deshontez, que la chaleur pre-
mière nous suggère en ce jeu, MONT, I, 225.
— ÉTYM. Enchérir.
ENCHÉRISSEUR (an-ché-ri-seur), s. m. Celui qui
met une enchère. Vendre au plus offrant et dernier
enchérisseur. Le prompt déhit est la coupelle et la
plus sûre épreuve d'un livre ; j'ai en main des
enchérisseurs qui achèteront la copie du Diction-
naire universel [celui de Furetière] dix mille écus,
FURETIÈRE, Recueil desfactums, t. n, p. 85. || Fol
enchérisseur, celui qui a fait une folle enchère.
— HIST. xvi° s. Il avoit tous les ministres qui s'en
entremettoient pour suspects, comme les crieurs,
les enchérisseurs, jusques à ses propres amis; et
pourtant parloit il luy mesme à part aux achepteurs
qui mettoient l'enchère, AMYOT, Caton d'Ut. 48.
— ÉTYM. Enchérir.
IENCHEVALEMENT (an-che-va-le-man), s. m.
Terme de construction. Opération par laquelle on
étaye une maison pour y faire des reprises en sous-
oeuvre.
— ÉTYM. En 4, et chevalement.
fENCHEVAUCHER (an-che-vô-ché), 0. a. Pra-
tiquer une enchevauchure. Poutre enchevauchée.
— ÉTYM. En *, et chevaucher.
i ENCHEVAUCHURE (an-che-vô-chu-r'), s. f.
Terme de métier. Jonction de pièces de bois par
feuillure ou recouvrement. || Position des ardoises
qui se couvrent en partie les unes les autres.
— ÉTYM. Enchevaucher.
ENCHEVÊTRÉ, ÉE (an-che-vê-trê, trée), port.
passé. Muni d'un chevêtre. Cheval enchevêtré.
Il Fig. Qui est mal en ordre, difficile à débrouiller.
Affaires enchevêtrées. La prétention de l'électeur
de Brandebourg était plus éloignée, plus enchevê-
trée que celle de Mme de Mailly, ST-SIM. 484, 48).
Il Style enchevêtré, style dont l'obscurité vient de la
construction de la phrase.
-j- ENCHEVÊTREMENT (an-che-vê-tre-man), s.
m. 1° Action d'enchevêtrer; résultat de cette action.
Il 2° Fig. État de choses difficiles à débrouiller. || Vice
du style enchevêtré.
— HIST. Enchevestrement, COTGRAVE.
— ÊTYM. Enchevêtrer.
EMCHEVÊTRER (an-che-vê-tré), v. a. || i° Mettre
un chevêtre, un licou à un cheval. || Terme de char-
pentier. Joindre des solives par un chevêtre. || 2° Fig.
Embrouiller. Enchevêtrer des phrases, une affaire.
Il 3° S'enchevêtrer, v. rêfl. Se prendre la jambe
dans la longe de son licou, en parlant d'un cheval.
H Fig. S'embrouiller. Il s'enchevêtra dans^ un rai-
sonnement dont il eut peine à sortir. Chacun peut
voir, dans les chapitres 8 et 4 du premier livre de
Grotius, comment ce savant et son traducteur Bar-
beyrac s'enchevêtrent, s'embarrassent dans leurs so-
phismes, 1. J. ROUSS. Contrat, 11, 2. Comment con-
cevoir que les routes d'un royaume de vingt-sept mille
lieues carrées puissent ne pas s'enchevêtrer sans un
centre commun? MIRABEAU, Collection, t. iv, p. 297.
— HIST. xn" s. Dune li unt un jument senz sele
fait luer [louer] ; Car ne porent nul autre à celé feiz
[fois] trover : Nis de fain [même de foin] l'aveit fait
sis maistre enchevestrer, Th. le mart. 60. ||xv" s.
Si tost que [les Hongres] virent nos gens encheves-
trés es pieux, adonc tournèrent les Hongres le dos,
Boucic. 1, ch. 24. Il xvr s. M. le lieutenant, tenant
en sa main des brides sans nombre, desquelles es-
toient enchevestrez des veaux aussi sans nombre,
Sut. Min. p. 26. On commencera à lui faire sentir [au
jeune cheval] la servitude, en l'enchevestrant d'un
licol de laine, 0. DE SERRRS, 807. De peur qu'il ne
se butte avec les autres, s'enchevestre, ou autrement
lui mesavienne, ID. SOS.
— ÉTYM. En 4, et chevêtre.
ENCHEVÊTRURE(an-che-vê-tru-r'), s. f. || l°Ter-
me de charpentier. Assemblage de solives qui, dans
un plancher, environnent et supportent le foyer de
la cheminée. || 2° Terme de vétérinaire. Excoriation
ou plaie qu'un cheval se fait au pli du paturon, ou
même plus haut, avec sa longe.
— ÊTYM. Enchevêtrer.
ENC
f ENCHEV1LLÉ, ÉE(an-che-vi-llé, liée, «mouil-
lées), adj. Maintenu au moyen de chevilles. || Terme
de chirurgie. Suture enchevillée (voy. SUTURE).
— ÉTYM. En 4, et cheville.
ENCHIFRENÉ, ÉE (an-chi-fre-né, née), part.
passé. Je suis enrhumée du cerveau, dit-elle, je suis
enchifrenée, M™" DE GENLIS, Thédt. de l'éduc. la
Lingère, 1, 6.
ENCHIFRÈNEMENT (an-chi-frè-ne-man), s. m.
Embarras dans le nez résultant d'un rhume de cer-
veau.
— HIST. xvie s. Enchifrenure, OUDIN, Dict.
— ÉTYM. Enchifrener.
ENCHIFRENER (an-chi-fre-né. La syllabe fre
prend un accent grave, quand la syllabe qui suit
est muette; enchifrené, enchifrènera), v. al Cau-
ser un enchifrènement. Cet air froid m'a tout enchi-
frené. Il S'enchifrener, v. rêfl. Je me suis subitement
enchifrené.
— REM. On trouve au xvne siècle enchiferner :
Le rhume lui avait tellement embarrassé le nez, il
était si fort enchiferné, qu'il ne pouvait prononcer
les n, DANGEAU, Disc. 11, des consonnes (32). Mais
c'est une faute; car l'Académie de 4 696 a correcte-
ment enchifrené.
— HIST. xnr s. Nus n'i gardast condition [ Foi,
ne veu, ne religion, Se ne fust aucuns forceriés Qui
fust d'amors enchifrenés Etloyalment s'amie amast,
la Rose, 4 4340.
— ÉTYM. En 4, et chanfrein, par l'intermédiaire
de chinfreneau; le sens, qui était général, comme
on voit à l'historique, s'étant particularisé au|rhume
assimilé à un chanfrein. •
f ENCHIRIDION (an-ki-ri-di-on), s. m. Manuel,
petit livre portatif. L'Enchiridion d'Épictète. Usité
seulement quand on cite un manuel d'un auteur
ancien.
— ÉTYM. 'EYXE'P'SIOV, manuel, de iv, en, etx&ip,
main ; ce mot est fait de yz\p, comme manuel du
latin manus.
f ENCHONDROME (an-kon-dro-m'), s. m. I Terme
de chirurgie. Tumeur composée de substance carti-
lagineuse.
— ÉTYM. °Ev, en, et xôvSpo;, cartilage; mot fait
avec xôvSpoç sur le modèle de
t ENCHORIAL, ALE (an-ko-ri-al,a-l') ou EN-
CHORIQUE (an-ko-ri-k'), adj. Voy. DÉMOTIQIIE.
— ÉTYM. 'Ev, en, etxwpEov, lieu.
ENCHYMOSE (an-ki-mô-z'), s. f. Terme de méde-
cine. Afflux de sang dans les vaisseaux cutanés, par
exemple sous l'influence de la joie, de la colère.
— ÉTYM. 'EYXÛM-WH'Ç, deèv, en, et yyy-ot;, suc.
fENCIREMENT(an-si-re-man), s. m. Action d'en-
cirer; effet de cette action.
•j-ENCIRER (an-si-ré), v: a. Enduire, imbiber de cire.
— ÉTYM. En 4, et cire. ;
ï ENCLANCHEMENT ( an-klan-che-man ), s. m.
Voy. ENCLENCHEMENT.
t ENCLASSË, ÉE (an-klâ-sé, sée), part, passé. Il
s'en trouve bientôt [de matelots] soixante mille
d'enclassés, VOLT. LOUIS XIV, 29.
f ENCLASSEMENT (an-klâ-se-man), s. m. Action
d'enclasser. |
f ENCLASSER (an-klâ-sé), v. a. Mettre dans des
classes. On enrôle, onenclasse les matelots nui doi-
vent servir tantôt sur les vaisseaux marchands,
tantôt sur les flottes royales, VOLT. Louis XIV, 29.
— ÉTYM. En 4, et classer.
f ENCLAVATION (an-kla-va-sion), s. f. Terme
de marine. Fosse disposée dans des bassins d'eau de
mer pour retenir des bois de mâture ou de con-
struction qu'on y veut conserver.
— ÉTYM. Enclaver.
ENCLAVE (an-kla-v'), s.f.\\ i° Terrain entouré par
d'autres terrains. |) Pays renfermé dans un ahtre. Le
comtat Venaissin était une des enclaves de la France.
Il Terme de jurisprudence. Etat d'un fonds entouré
de tous côtés par des fonds appartenant à | autrui.
Il 2° Portion de terrain ou d'espace qui, s'avançant
sur un autre, en diminue l'étendue. || 3° Territoire
ressortissant à une juridiction. || 4° Terme de con-
struction. La partie avancée d'un escalier, d'un ca-
binet, d'une soupente, etc. qui empiète sur un
appartement. Cet escalier fait enclave dans l'appar-
tement. Il Terme d'architecture. Engagement d'un
corps dans un autre. || 5e Terme de construction hy-
draulique. Partie d'un bajoyer destinée à loger la
porte d'une écluse quand elle est ouverte.
— HIST. xiv" s. Et est assavoir que aveeques les
héritages dessus dits il y a une encleve qui est tenant
aus dites maisons, DU CANGE, inclausura. || xvr" s.
Nous vous mandons que faciez assembler les sujets
ENG
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de vostre dit bailliage, enclaves et anciens ressors
d'iceluy, Coust. génér. t. I, p. 64 6.
— ÉTYM. Voy. ENCLAVER.
ENCLAVÉ, ÉÉ (an-kla-vé, vée), port.'paMif.'Qui
a la situation d'une enclave. Deux diocèses en-
clavés l'un dans l'autre. La Bastille et le cou-
vent des Célestins paraissaient enclavés dans son
enceinte [de l'hôtel du roi Charles V], SAINT-FOIX,
Ess. Paris, OEuvres, t. ni, p. 70, dans POUGENS.
|| Terme de blason. Enclave se dit d'un écu parti,
dont les parties entrent carrément l'une dans l'autre.
|| Terme de diplomatie. Lettres enclavées, lettres ren-
fermées dans d'autres lettres plus grandes. || Terme
d'obstétrique. Foetus enclavé, foetus qui est en en-
clavement.
— REM. Boileau a pris enclavé au sens propre
d'encloué : Mais déjà sur son banc la machine [le
lutrin] enclavée, Lutr. m.
ENCLAVEMENT (an-kla-ve-man), s. m. \\ i° Ac-
tion d'enclaver; état de ce qui est enclavé. L'en-
clavement du comtat Venaissin dans le royaume de
France. M. de Lorraine [dans le partage de l'Es-
pagne] , d'esclave de la France par l'enclavement de
la Lorraine, gagnait de devenir un prince puissant
et libre en Italie, ST-SIMON, 77, 262. || 2° Terme
d'obstétrique. Accident de l'accouchement où la tête
de l'enfant, engagée dans la cavité pelvienne, s'y
trouve serrée au point de ne pouvoir plus être
poussée au delà par les efforts de la nature.
— HIST. xv" s. Les enclavemens et appartenances
de la duché de Bourgogne, MONSTRELET, cité par
LAURIERE, Gloss. du droit fr. au mot enclavements
et ressorts.
— ÉTYM. Enclaver.
ENCLAVER (an-kla-vé), v. a. || 1° Enclore une
chose dans une autre. Enclaver une terre dans un
parc. Il 2° Terme de construction. Enclaver une
pierre, la lier avec d'autres pierres qui sont déjà
placées. Enclaver une solive, l'encastrer ou la pla-
cer dans l'entaille d'une poutre. || Arrêter une
pièce de bois avec une clef ou un boulon. || 3°Terme
de marine. Loger une pièce de bois dans une en-
clavation. || On dit que les glaces enclavent un na-
vire quand elles l'enferment. || 4" S'enclaver, v.
réfl. Etre enclavé. Une pièce de terre qui s'enclave
dans une autre.
— HIST. xine s. Les justices de plusors segneurs
sunt entremellées et enclavées les unes dedans les
autres, BEAUM. LVIII, 4 3. || xve s. Et estoient ceux de
Gand et toutes leurs teneurs expressément nommés
et enclavés dedans [dans le traité des Anglais et des
Français], FROISS. H, 11, 2)6. N'osoient les barons
et les chevaliers de Poitou, qui Anglois se tenoient,
chevaucher parmi le pays, fors en grans routes
[troupes] pour la doute des François qui estoient en-
clavés enleur pays, ID. liv. 1, p. 440, dansLACURNE.
Il xvie s. Hélène en fit enclaver un [clou de la
croix] au heaume de son fils, CALV. 4 47. Les ci-
toyens ont fait enclaver ceste pierre en une grosse
chaisne de fer, au milieu de leur temple, PARÉ,
Monst. app. 4 Hz s'esmerveillerent comment la
fortune conduit une menée par le moyen d'une
autre, et rassemble toutes choses quelque loing
qu'elles soient l'une de l'autre, et les enclave et en-
chaîne ensemble, AMYOT, Timol. xxiv.
— ÉTYM. Provenç. enclavar; du latin in, en, et
clavus, clou (voy. ce mot).
t ENCLENCHEMENT (an-klan-che-man), s. m.
Mise d'un certain mécanisme en état de se débander,
de faire son effet quand on voudra.
— ÉTYM. En 4, et clenche.
ENCLIN, INE (an-klin, kli-n'), adj. Qui a un
penchant pour quelque chose. Voilà l'un des péchés
où mon âme est encline, RÉGMER, Sat. xn. Et mon
âme est encline ou le péril est grand, TRIST. M. de
Chrispe, n, 4 Xjouerondit qu'il est enclin, MOL.
Tart. 11, 2. Plus enclin à blâmer que savant à bien
faire, BOIL. Art p. ni. Toujours pour un autre enclin
vers la douceur, ID. Sot. iv. [Ils] Les poussent au
penchant où leur coeur est enclin, RAC. Phèd. iv, 3.
Il avait trop de candeur pour être enclin à la dé-
fiance, FÉN. Tél. xx.
— REM. On dit enclin à avec un verbe ; et, avec
un substantif, enclin à ou enclin vers.
— HIST. xie s. Li empereres en tint son chef [sa
tête] enclin [baissé], Ch.de Roi. x. || xn* s. Nostre
emperere se jut [fut gisant] vers terre enclin, Ronc.
p. 4 66. Il xm" s. Se ele le seust, moût fust à lui en-
cline, Berte, LVI. Se tu trueves chaste moillier, Va-
t'en au temple agenoillier, Et Jupiter enclin aore,
la Rose, 8764. || xiv" s. L'appétit qui ad ce est enclin
et poursuit la chose, ORESME, Eih. 62. Il sont enclins
à faire l'un à l'autre choses aimables, ID. I'6. 237.
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