ENG
— ÉTYM. Bas-Iat. incastellare, garnir de mu-
railles, la corne du cheval étant comparée à une
muraille, de in, en, et casteUum (voy. CHÂTEAU).
ENCASTELURE (an-ka-ste-lu-r'), s. f. Terme de
vétérinaire. Défectuosité du sabot des chevaux
qui consiste dans le resserrement des quartiers et
même des talons, et cause une compression dou-
loureuse.
— ÉTYM. Encasleler.
fENCASTER (an-ka-sté), v. a. Terme de po-
tier. Mauvaise prononciation d'encastrer.
■f ENCASTILLAGE (an-ka-sti-lla-j', Il mouillées),
s. m. Terme de marine. La partie d'un vaisseau qui
parait aux yeux depuis la surface de l'eau jusqu'au
haut du bois.
— ÉTYM. Encastilli.
■j-ENCASTILLÉ, ÉE (an-ka-sti-llé, liée, II mouil-
lées), adj. Terme de marine. Navire encastillé, na-
vire qui est fort élevé par ses hauts, c'est-à-dire par
les parties qui sont sur le pont.
— ÉTYM. En t, et castil ou castél, château.
ENCASTRÉ, ÉE (an-ka-stré, strée), part, passé.
Joint par encastrement. Pierres encastrées.
ENCASTREMENT (an-ka-stre-man), s. m. Action
d'encastrer. || Entaille dans le bois ou dans le fer
pour y introduire une autre pièce. Chaque tourillon
d'une bouche à feu est reçu dans l'encastrement du
flasque, LEGOARANT.
ENCASTRER (an-ka-stré), v. a. || 1° Joindre deux
choses par le moyen d'une entaille. On encastre une
pierre dans une autre par entaille, ou un crampon
dans deux pierres pour les joindre. || Terme de
potier. Lorsque les pièces [de poterie] sont tour-
nées, on les encastre, c'est-à-dire qu'on les arrange
dans des étuis semblables à ceux qui servent à cuire
la porcelaine, Dict. des arts et met. Amst. <767,
faïencier. || 2° S'encastrer, v. rèfl. Se joindre en
rentrant l'une dans l'autre, en parlant de deux
pièces entaillées.
— HIST. xme s. Et si avoit dedans chascune cis-
terne une cuve de marbre bien encastrée de fors
maisieres [cloisons], DUCANGE, incaslraturx. ||xvie
s. En quelque endroit que la roche eut esté cou-
pée, icelles se fussent trouvées incastrées au dedans
d'icelle roche, PARÉ, 280.
— ÉTYM. Provenç. encastrar et encaslonar; es-
pagn. et ital. incastrare. Le radical est le même que
dans chaton de bague (voy. CHATON).
f ENCASTREUR ( an-ka-streur ), s. m. Ouvrier
qui encastre les poteries.
fENCADME (an-kô-m'), s. m. Terme de chi-
rurgie. Ulcère profond et rongeant de la cornée.
— ÉTYM. "EYxavi|i.a, brûlure, de èv, en, et
xotieiv, brûler.
f ENCAISSEMENT (an-kô-se-man), s. m. Nom
que les bergers donnent à l'hydropisie des bêtes à
laine, dans certaines localités.
ENCAUSTIQUE (an-kô-sti-k'), s. f. || 1° Peinture
préparée avec de la cire fondue. Les Grecs pei-
gnaient à l'encaustique. || Adj. Peinture encaus-
tique. || 2° Préparation faite avec de l'essence de
térébenthine et de la cire pour rendre luisants les
meubles en bois et les parquets. || Enduit qu'on
donne aux plâtres pour leur faire prendre le luisant
du marbre, ou aux statues de marbre elles-mêmes
pour en adoucir la blancheur éclatante.
— ÉTYM. 'EYxavjcjTwJi, sous-entendu TÉ^WI , l'art
encaustique, de êyxawtov (voy. ENCRE).
| ENCAUSTIQUER (an-kô-sti-ké), v. a. Étendre
de l'encaustique et frotter pour rendre luisants les
objets encaustiqués.
— ÉTYM. Encaustique.
ENCAVÉ, ÉE (an-ka-vé, vêe), part, passé. Mis
dans la cave. Barriques encavées. || Par plaisanterie.
Tombé dans la cave. Ils sont, sur ma parole, L'un et
l'autre encavés, RAC. Plaid, n, H.
ENCAVEMENT (an-ka-ve-man), s. m. Action
d'encaver.
— ÉTYM. Encaver.
ENCAVER (an-ka-vé), v. a. Mettre du vin en
cave. || S'encaver, v. rèfl. Être encavé. Ces barri-
ques sont fort grosses; elles ne s'encavent pas faci-
lement.
— HIST. xiv" s. C'est un chemin moult destravé,
Plein de boulions [bourbiers], tout encavé, BRUYANT,
dans Ménagier, t. n, p. ta. || xv" s. Chevalier,
congé avez D'aymer où il vous plaist; Gardez où
votre çoeurencavez, Chevalier qui congé avez, Per-
ceforest, t. vi, f° 95. ||xvr s. Aucuns, d'une façon
particulière, gouvernent ainsi leurs vins : dès les
avoir entonnés et encavés, persent généralement
tous leurs tonneaux, o. ne SERRES, 2<8.
— ÉTYM. En t, et cave.
MOT. DE LA LANGUE FRANÇAISE.
ENG
ENCAVEUR (an-ka-veur), s. m. Celui qui encavé
le vin.. |
— ÉTYM. Encaver. j
ENCEINDRE (an-sin-dr'), j'enceins, nous encei-
gnons; j'enceignais ; j'enceignis; j'enceindrai ; j'en-
ceindrais; enceinSj qu'il enceigne; que jfenceigne,
que nous enceignions; que j'enceignisse; encei-
gnant; enceint, v. a. \\ 1° Entourer d'une ceinture.
|| 2" Par extension. Enceindre de fossés, de palissa-
des. De grands arbres enceignent cette prairie.
Cet autre univers qui enceint tous les Jorbes pla-
nétaires et où l'être existant par soi donne aux hié-
rarchies célestes les signes les plus augustes de sa
présence adorable, BONNET, Palingén. 22e [part. ch. 4.
— HIST. xv* Marne l'ensaint; les haulz bois pro-
fitables Du noble parc puet l'en veoir branler,
E. DESCHAMPS, Le bois de Vincennes. ||xyie s. Afin
que les poinctes de leur bataille fussent! plus aisées
à se courber et estendre pour enceindre les Romains
par derrière, AMYOT, Sylla, 39.
— ÉTYM. Lat. incingere, de m, en, iet «rigère,
ceindre (voy. CEINDRE) ; provenç. encenh'er, engros-
ser; ital. incinghiere. i
ENCEINT, EINTE (an-sin, sin-t'), part, passé
d'enceindre. Une ville enceinte de murailles. Elle
[la ville] serait seulement enceinte de [l'armée et
plutôt investie qu'assiégée dans les formes, BOSS.
Hist. n, 9.
\. ENCEINTE (an-sin-f), s. /". || 1° Circuit de mu-
railles, de fossés. Une double, une triple enceinte.
L'enceinte des tranchées pouvait tenir dix mille
hommes, VAUGEL. Q. C. VI, 2, dans RICHELET. Il
envoya ses soldats faire l'enceinte du bois, n>.
ib., 5. Dans la première enceinte il arrête ses pas,
VOLT. Zaïre, 1, 3. || Terme de fortifications. En-
ceinte d'une place, les courtines, les bastions et
le fossé qui l'environnent. || Par extension. Quel-
ques chasseurs de la garde impériale venaient de
mettre pied à terre, suivant l'usage, pour former
une enceinte autour de lui [l'empereur], SÉGUR,
Hist. deNapol. iv, 8. || 2° Un espace qui est clos.
Elles ont jusque dans l'enceinte de l'autel des tri-
bunes et des oratoires, LA BRUT. 111. L'amour des
nouveautés, le faux zèle, la crainte, De la Mecque
alarmée ont désolé l'enceinte, VOLT. Fanât, I, i.
Il Fig. Je veux lui faire voir là dedans [dans un
ciron] un abîme nouveau : je lui veux peindre non-
seulement l'univers visible, mais l'immensité qu'on
peut concevoir de la nature, dans l'enceinte de ce
raccourci d'atome, PASC. Pensées, Disprop. de
l'homme, 1.1, p. 246, éd. Lahure. Là, parle moyen
de ses formules générales, rien ne lui échappe de
ce qui est dans l'enceinte de la matièrejqu'il traite,
FONTEN. Varignon.Ne pensez pas que, sejménageant,
comme tant d'autres, l'estime du public par les de-
hors de la modération et de la sagesse, il vint se dé-
mentir dans l'enceinte des devoirs dbmestiques,
MASS. Coniy. Ils se renfermèrent dans l'enceinte
d'une retraite austère, ID. Carême. Samar. || 3° Salle
plus ou moins vaste. L'enceinte du tribunal. Sa pa-
role remplissaitl'enceinte. || 4°Terme de'chasse. Par-
tie de bois dont on peut faire le tour par les che-
mins qui l'environnent. || Endroit qu'on entoure de
pieux, de toiles, de filets ou de chasseurs, pour
y prendre ou tuer du gibier, des loups, des san-
gliers. Il Le cercle marqué par des rameaux brisés
pour détourner le cerf et savoir le lieu où il s'est
retiré. Du cerf prêt à forcer l'enceinte 1, Chasseur,
tu fais le fanfaron, BÉRANG. Double chasse. || Double
enceinte. Piège pour prendre les loups.] || 5° Terme
de pêche. Espèce de parc rapidement formé, au
milieu de la mer, par des matelots qui, montés sur
des chaloupes, entourent les poissons voyageant par
troupes.
— HIST. xvi" s. Après tant de coureurs il me print
fantaisie De les devancer tous, et comme bon ve-
neur, Faire bien mon enceinte, .et en avoir l'hon-
neur, RONS. G70, 210.
— ÉTYM. Enceint. 0. de Serres a dit au masculin:
Dans cest enceint, 352.
2. ENCEINTE (an-sin-f), adj. fém. Femme en-
ceinte, femme qui porte un enfant dans son sein.
— HIST. xii" s. Quant la dame se sent enceinte,
Si est forment muée e teinte, Grégoire le Grand,.
p. 40. Il xiii 0. Enchainte [je] suis d'Ug3n, si qu'en
levé mes gris [ma robe de gris], AUDEFR. LE BAST.
Romancero, p. 32. Et il li dist que sa fille iert [était]
ençainte d'enfant, VILLEH. CLXXVII.
— ÉTYM. Lat. incincta, femme enceinte, propre-
ment qui ne porte pas de ceinture, db in, priva-
tif, et cingere (voy. CEINDRE) , d'après Isidore. On
trouve enceintée dans les Lois de Guilli 3B.
f ENCELXULEMENT (an-sè-lu-le-man), s. m-
ENC
4369
Action d'entelluler; état d'une personne encellulée.
On a prétendu prouver avec des chiffres que l'état
mental était plutôt protégé que compromis par l'en-
cellulement [des prisonniers], BOURDET, Cause-
ries, p. 379.
— ÉTYM. Encelluler.
fENCELLULER (an-sè-lu-lé), e. a. Mettre, en-
fermer dans une cellule, en parlant des religieuses,
des prisonniers.
— ÉTYM. En t, et cellule.
t ENCÉNIE (an-sé-nie), s. f. Fête que les Juifs cé-
lébraient le 26 de leur neuvième mois, en mémoire
de la purification du temple par Judas Macchabée,
après qu'il eut été pillé par Antiochus Epiphane.
— ÉTYM. 'Eyxoetvta, de h, et xaivè;, nouveau.
ENCENS (an-san; l'sse lie : un an-san-z agréa-
ble) , s. m. Il 1° Nom vulgaire de la résine appelée,
en matière médicale, oliban. L'encens croit dans
l'Arabie et dans l'Inde. Les lieux où croît l'encens,
où murmure l'abeille, DUCIS, Abufar, 1, 6. || 2° Com-
position que l'on brûle comme parfum, particuliè-
rement dans les cérémonies religieuses, mélange
d'oliban et de gommes-résines communes. Que je
vous dois d'encens, grands dieux qui m'exaucez !
CORN. Hor. m, 2 Mais depuis qu'en ces lieux Sa
voix rend aux mortels les réponses des dieux, Et
qu'il envoie au ciel les encens de nos temples,
ROTR. Antig. v, 6. Grands dieux.... Je YOUS promets
pourvu qu'il [un sanglier] ne m'attrape pas, Quatre
livres d'encens.... MOL. Prince d'Él. 1, 2. Il n'a pas
daigné brûler de l'encens sur mes autels, FÊN. Tél.
vin. Puissent jusques au ciel vos soupirs innocents
Monter comme l'odeur d'un agréable encens I RAC.
Esth. 1, 2. Qu'il est doux de voir sa pensée, Avant
de chercher ses accents, En mètres divins caden-
cée , Monter soudain comme l'encens 1 LAMART.
Harm. 1, 1.1|Donner de l'encens, brûler de l'en-
cens devant quelqu'un ou devant quelque chose,
pour accomplir une cérémonie religieuse. Choisis
de leur donner ton sang ou de l'encens [aux dieux
du paganisme], CORN. Poly.v, 2. || 3°Fig.Hommage,
louange, flatterie. Mais vous avez cent fois notre
encens refusé, LA FONT. Fabl. x, I. Les flatteurs,
par exemple, cherchent à profiter de l'amour que
les hommes ont pour les louanges, en leur don-
nant tout le vain encens qu'ils souhaitent, MOL.
l'Am. méd. m, (.Et dont, à tout propos, les molles
complaisances Donneraient de l'encens à mes ex-
travagances, ID. JHïî. 11, 6. Il allait porter son encens
avec peine sur les autels de la fortune, FLÉCH. if. de
Mont. L'on jette sans y penser quelques grains
de l'encens qu'on doit à Dieu sur le monde, ID.
Mar; Th. Vendre au plus offrant son encens et ses
vers, BOIL. Sat. 1. Qui d'un indigne encens profa-
nent tes autels, m. Disc, au roi. Je ne puis, en es-
clave à la suite des grands, S des dieux sans vertus
prodiguer mon encens, ID. ib. Les femmes adorées
Reçoiventcet encens que l'on doit à vos yeux, VOLT.
Zaïre, 1, i. Alamon, c'est le nom de ce prince im-
bécile, Avalait cet encens, ID. Éd. d'un prince. Je
viens à vos genoux en soupirs caressants D'un vers
adulateur vous prodiguer l'encens, A. CHÉN. Élég.
38. Brûlons-nous pour une coquette Un encens d'a-
bord accueilli ? BÉRANG. Vieillesse. || Un grain
d'encens, un peu de flatterie. || Au plur. Ce que
tu vaux est en toi-même; Tu fais ton prix par tes
vertus; Tous les encens d'autrui sont encens super-
flus, CORN. Imit. 11, 6. Et ces hautes vertus que de
vous il hérite Vous donnent votre part aux encens
qu'il mérite, ID. Vict. du roi. Aux encens qu'elle
donne à son héros d'esprit, MOL. F. sav. 1, i. Pour
moi je ne vois rien de plus sot à mon sens Qu'un
auteur qui partout va gueuser des encens, ID. ib.
ni, 6. Cet empire que tient la raison sur les sens Ne
fait pas renoncer aux douceurs des encens, m. ib.
1, i. Ce soin que vous vouliez bien prendre de fairt
valoir nos bonnes intentions et nos services, dépor-
ter nos voeux et nos encens aux pieds du trône....
FLÊCH. Compl. à M. de Chdteauneuf. || 4° Terme de
botanique. Nom vulgaire du romarin officinal (fa-
mille des labiées), dit encore encensier. || Proverbe.
Selon les gens, l'encens.
— REM. Sur ces vers de Corneille : Mais quoique
vos encens le traitent d'immortel, Cette grande vic-
time est trop pour ton autel, Mort de P.i,*, Vol-
taire a prétendu qu'on ne pouvait pas dire encens
au pluriel. La raison est qu'on ne compte pas l'en-
cens, qu'on ne dit ni un ni deux encens, à moins
qu'on ne veuille désigner des espèces différentes.
JDans le sens général, ce mot n'a donc point de plu-
riel. Cependant il est certain aussi qu'au xvrf siècle
on ne faisait pas cette distinction, et qu'encens se di-
sait très-bien au pluriel pour louanges, flatteries.
I. — 172 '
— ÉTYM. Bas-Iat. incastellare, garnir de mu-
railles, la corne du cheval étant comparée à une
muraille, de in, en, et casteUum (voy. CHÂTEAU).
ENCASTELURE (an-ka-ste-lu-r'), s. f. Terme de
vétérinaire. Défectuosité du sabot des chevaux
qui consiste dans le resserrement des quartiers et
même des talons, et cause une compression dou-
loureuse.
— ÉTYM. Encasleler.
fENCASTER (an-ka-sté), v. a. Terme de po-
tier. Mauvaise prononciation d'encastrer.
■f ENCASTILLAGE (an-ka-sti-lla-j', Il mouillées),
s. m. Terme de marine. La partie d'un vaisseau qui
parait aux yeux depuis la surface de l'eau jusqu'au
haut du bois.
— ÉTYM. Encastilli.
■j-ENCASTILLÉ, ÉE (an-ka-sti-llé, liée, II mouil-
lées), adj. Terme de marine. Navire encastillé, na-
vire qui est fort élevé par ses hauts, c'est-à-dire par
les parties qui sont sur le pont.
— ÉTYM. En t, et castil ou castél, château.
ENCASTRÉ, ÉE (an-ka-stré, strée), part, passé.
Joint par encastrement. Pierres encastrées.
ENCASTREMENT (an-ka-stre-man), s. m. Action
d'encastrer. || Entaille dans le bois ou dans le fer
pour y introduire une autre pièce. Chaque tourillon
d'une bouche à feu est reçu dans l'encastrement du
flasque, LEGOARANT.
ENCASTRER (an-ka-stré), v. a. || 1° Joindre deux
choses par le moyen d'une entaille. On encastre une
pierre dans une autre par entaille, ou un crampon
dans deux pierres pour les joindre. || Terme de
potier. Lorsque les pièces [de poterie] sont tour-
nées, on les encastre, c'est-à-dire qu'on les arrange
dans des étuis semblables à ceux qui servent à cuire
la porcelaine, Dict. des arts et met. Amst. <767,
faïencier. || 2° S'encastrer, v. rèfl. Se joindre en
rentrant l'une dans l'autre, en parlant de deux
pièces entaillées.
— HIST. xme s. Et si avoit dedans chascune cis-
terne une cuve de marbre bien encastrée de fors
maisieres [cloisons], DUCANGE, incaslraturx. ||xvie
s. En quelque endroit que la roche eut esté cou-
pée, icelles se fussent trouvées incastrées au dedans
d'icelle roche, PARÉ, 280.
— ÉTYM. Provenç. encastrar et encaslonar; es-
pagn. et ital. incastrare. Le radical est le même que
dans chaton de bague (voy. CHATON).
f ENCASTREUR ( an-ka-streur ), s. m. Ouvrier
qui encastre les poteries.
fENCADME (an-kô-m'), s. m. Terme de chi-
rurgie. Ulcère profond et rongeant de la cornée.
— ÉTYM. "EYxavi|i.a, brûlure, de èv, en, et
xotieiv, brûler.
f ENCAISSEMENT (an-kô-se-man), s. m. Nom
que les bergers donnent à l'hydropisie des bêtes à
laine, dans certaines localités.
ENCAUSTIQUE (an-kô-sti-k'), s. f. || 1° Peinture
préparée avec de la cire fondue. Les Grecs pei-
gnaient à l'encaustique. || Adj. Peinture encaus-
tique. || 2° Préparation faite avec de l'essence de
térébenthine et de la cire pour rendre luisants les
meubles en bois et les parquets. || Enduit qu'on
donne aux plâtres pour leur faire prendre le luisant
du marbre, ou aux statues de marbre elles-mêmes
pour en adoucir la blancheur éclatante.
— ÉTYM. 'EYxavjcjTwJi, sous-entendu TÉ^WI , l'art
encaustique, de êyxawtov (voy. ENCRE).
| ENCAUSTIQUER (an-kô-sti-ké), v. a. Étendre
de l'encaustique et frotter pour rendre luisants les
objets encaustiqués.
— ÉTYM. Encaustique.
ENCAVÉ, ÉE (an-ka-vé, vêe), part, passé. Mis
dans la cave. Barriques encavées. || Par plaisanterie.
Tombé dans la cave. Ils sont, sur ma parole, L'un et
l'autre encavés, RAC. Plaid, n, H.
ENCAVEMENT (an-ka-ve-man), s. m. Action
d'encaver.
— ÉTYM. Encaver.
ENCAVER (an-ka-vé), v. a. Mettre du vin en
cave. || S'encaver, v. rèfl. Être encavé. Ces barri-
ques sont fort grosses; elles ne s'encavent pas faci-
lement.
— HIST. xiv" s. C'est un chemin moult destravé,
Plein de boulions [bourbiers], tout encavé, BRUYANT,
dans Ménagier, t. n, p. ta. || xv" s. Chevalier,
congé avez D'aymer où il vous plaist; Gardez où
votre çoeurencavez, Chevalier qui congé avez, Per-
ceforest, t. vi, f° 95. ||xvr s. Aucuns, d'une façon
particulière, gouvernent ainsi leurs vins : dès les
avoir entonnés et encavés, persent généralement
tous leurs tonneaux, o. ne SERRES, 2<8.
— ÉTYM. En t, et cave.
MOT. DE LA LANGUE FRANÇAISE.
ENG
ENCAVEUR (an-ka-veur), s. m. Celui qui encavé
le vin.. |
— ÉTYM. Encaver. j
ENCEINDRE (an-sin-dr'), j'enceins, nous encei-
gnons; j'enceignais ; j'enceignis; j'enceindrai ; j'en-
ceindrais; enceinSj qu'il enceigne; que jfenceigne,
que nous enceignions; que j'enceignisse; encei-
gnant; enceint, v. a. \\ 1° Entourer d'une ceinture.
|| 2" Par extension. Enceindre de fossés, de palissa-
des. De grands arbres enceignent cette prairie.
Cet autre univers qui enceint tous les Jorbes pla-
nétaires et où l'être existant par soi donne aux hié-
rarchies célestes les signes les plus augustes de sa
présence adorable, BONNET, Palingén. 22e [part. ch. 4.
— HIST. xv* Marne l'ensaint; les haulz bois pro-
fitables Du noble parc puet l'en veoir branler,
E. DESCHAMPS, Le bois de Vincennes. ||xyie s. Afin
que les poinctes de leur bataille fussent! plus aisées
à se courber et estendre pour enceindre les Romains
par derrière, AMYOT, Sylla, 39.
— ÉTYM. Lat. incingere, de m, en, iet «rigère,
ceindre (voy. CEINDRE) ; provenç. encenh'er, engros-
ser; ital. incinghiere. i
ENCEINT, EINTE (an-sin, sin-t'), part, passé
d'enceindre. Une ville enceinte de murailles. Elle
[la ville] serait seulement enceinte de [l'armée et
plutôt investie qu'assiégée dans les formes, BOSS.
Hist. n, 9.
\. ENCEINTE (an-sin-f), s. /". || 1° Circuit de mu-
railles, de fossés. Une double, une triple enceinte.
L'enceinte des tranchées pouvait tenir dix mille
hommes, VAUGEL. Q. C. VI, 2, dans RICHELET. Il
envoya ses soldats faire l'enceinte du bois, n>.
ib., 5. Dans la première enceinte il arrête ses pas,
VOLT. Zaïre, 1, 3. || Terme de fortifications. En-
ceinte d'une place, les courtines, les bastions et
le fossé qui l'environnent. || Par extension. Quel-
ques chasseurs de la garde impériale venaient de
mettre pied à terre, suivant l'usage, pour former
une enceinte autour de lui [l'empereur], SÉGUR,
Hist. deNapol. iv, 8. || 2° Un espace qui est clos.
Elles ont jusque dans l'enceinte de l'autel des tri-
bunes et des oratoires, LA BRUT. 111. L'amour des
nouveautés, le faux zèle, la crainte, De la Mecque
alarmée ont désolé l'enceinte, VOLT. Fanât, I, i.
Il Fig. Je veux lui faire voir là dedans [dans un
ciron] un abîme nouveau : je lui veux peindre non-
seulement l'univers visible, mais l'immensité qu'on
peut concevoir de la nature, dans l'enceinte de ce
raccourci d'atome, PASC. Pensées, Disprop. de
l'homme, 1.1, p. 246, éd. Lahure. Là, parle moyen
de ses formules générales, rien ne lui échappe de
ce qui est dans l'enceinte de la matièrejqu'il traite,
FONTEN. Varignon.Ne pensez pas que, sejménageant,
comme tant d'autres, l'estime du public par les de-
hors de la modération et de la sagesse, il vint se dé-
mentir dans l'enceinte des devoirs dbmestiques,
MASS. Coniy. Ils se renfermèrent dans l'enceinte
d'une retraite austère, ID. Carême. Samar. || 3° Salle
plus ou moins vaste. L'enceinte du tribunal. Sa pa-
role remplissaitl'enceinte. || 4°Terme de'chasse. Par-
tie de bois dont on peut faire le tour par les che-
mins qui l'environnent. || Endroit qu'on entoure de
pieux, de toiles, de filets ou de chasseurs, pour
y prendre ou tuer du gibier, des loups, des san-
gliers. Il Le cercle marqué par des rameaux brisés
pour détourner le cerf et savoir le lieu où il s'est
retiré. Du cerf prêt à forcer l'enceinte 1, Chasseur,
tu fais le fanfaron, BÉRANG. Double chasse. || Double
enceinte. Piège pour prendre les loups.] || 5° Terme
de pêche. Espèce de parc rapidement formé, au
milieu de la mer, par des matelots qui, montés sur
des chaloupes, entourent les poissons voyageant par
troupes.
— HIST. xvi" s. Après tant de coureurs il me print
fantaisie De les devancer tous, et comme bon ve-
neur, Faire bien mon enceinte, .et en avoir l'hon-
neur, RONS. G70, 210.
— ÉTYM. Enceint. 0. de Serres a dit au masculin:
Dans cest enceint, 352.
2. ENCEINTE (an-sin-f), adj. fém. Femme en-
ceinte, femme qui porte un enfant dans son sein.
— HIST. xii" s. Quant la dame se sent enceinte,
Si est forment muée e teinte, Grégoire le Grand,.
p. 40. Il xiii 0. Enchainte [je] suis d'Ug3n, si qu'en
levé mes gris [ma robe de gris], AUDEFR. LE BAST.
Romancero, p. 32. Et il li dist que sa fille iert [était]
ençainte d'enfant, VILLEH. CLXXVII.
— ÉTYM. Lat. incincta, femme enceinte, propre-
ment qui ne porte pas de ceinture, db in, priva-
tif, et cingere (voy. CEINDRE) , d'après Isidore. On
trouve enceintée dans les Lois de Guilli 3B.
f ENCELXULEMENT (an-sè-lu-le-man), s. m-
ENC
4369
Action d'entelluler; état d'une personne encellulée.
On a prétendu prouver avec des chiffres que l'état
mental était plutôt protégé que compromis par l'en-
cellulement [des prisonniers], BOURDET, Cause-
ries, p. 379.
— ÉTYM. Encelluler.
fENCELLULER (an-sè-lu-lé), e. a. Mettre, en-
fermer dans une cellule, en parlant des religieuses,
des prisonniers.
— ÉTYM. En t, et cellule.
t ENCÉNIE (an-sé-nie), s. f. Fête que les Juifs cé-
lébraient le 26 de leur neuvième mois, en mémoire
de la purification du temple par Judas Macchabée,
après qu'il eut été pillé par Antiochus Epiphane.
— ÉTYM. 'Eyxoetvta, de h, et xaivè;, nouveau.
ENCENS (an-san; l'sse lie : un an-san-z agréa-
ble) , s. m. Il 1° Nom vulgaire de la résine appelée,
en matière médicale, oliban. L'encens croit dans
l'Arabie et dans l'Inde. Les lieux où croît l'encens,
où murmure l'abeille, DUCIS, Abufar, 1, 6. || 2° Com-
position que l'on brûle comme parfum, particuliè-
rement dans les cérémonies religieuses, mélange
d'oliban et de gommes-résines communes. Que je
vous dois d'encens, grands dieux qui m'exaucez !
CORN. Hor. m, 2 Mais depuis qu'en ces lieux Sa
voix rend aux mortels les réponses des dieux, Et
qu'il envoie au ciel les encens de nos temples,
ROTR. Antig. v, 6. Grands dieux.... Je YOUS promets
pourvu qu'il [un sanglier] ne m'attrape pas, Quatre
livres d'encens.... MOL. Prince d'Él. 1, 2. Il n'a pas
daigné brûler de l'encens sur mes autels, FÊN. Tél.
vin. Puissent jusques au ciel vos soupirs innocents
Monter comme l'odeur d'un agréable encens I RAC.
Esth. 1, 2. Qu'il est doux de voir sa pensée, Avant
de chercher ses accents, En mètres divins caden-
cée , Monter soudain comme l'encens 1 LAMART.
Harm. 1, 1.1|Donner de l'encens, brûler de l'en-
cens devant quelqu'un ou devant quelque chose,
pour accomplir une cérémonie religieuse. Choisis
de leur donner ton sang ou de l'encens [aux dieux
du paganisme], CORN. Poly.v, 2. || 3°Fig.Hommage,
louange, flatterie. Mais vous avez cent fois notre
encens refusé, LA FONT. Fabl. x, I. Les flatteurs,
par exemple, cherchent à profiter de l'amour que
les hommes ont pour les louanges, en leur don-
nant tout le vain encens qu'ils souhaitent, MOL.
l'Am. méd. m, (.Et dont, à tout propos, les molles
complaisances Donneraient de l'encens à mes ex-
travagances, ID. JHïî. 11, 6. Il allait porter son encens
avec peine sur les autels de la fortune, FLÉCH. if. de
Mont. L'on jette sans y penser quelques grains
de l'encens qu'on doit à Dieu sur le monde, ID.
Mar; Th. Vendre au plus offrant son encens et ses
vers, BOIL. Sat. 1. Qui d'un indigne encens profa-
nent tes autels, m. Disc, au roi. Je ne puis, en es-
clave à la suite des grands, S des dieux sans vertus
prodiguer mon encens, ID. ib. Les femmes adorées
Reçoiventcet encens que l'on doit à vos yeux, VOLT.
Zaïre, 1, i. Alamon, c'est le nom de ce prince im-
bécile, Avalait cet encens, ID. Éd. d'un prince. Je
viens à vos genoux en soupirs caressants D'un vers
adulateur vous prodiguer l'encens, A. CHÉN. Élég.
38. Brûlons-nous pour une coquette Un encens d'a-
bord accueilli ? BÉRANG. Vieillesse. || Un grain
d'encens, un peu de flatterie. || Au plur. Ce que
tu vaux est en toi-même; Tu fais ton prix par tes
vertus; Tous les encens d'autrui sont encens super-
flus, CORN. Imit. 11, 6. Et ces hautes vertus que de
vous il hérite Vous donnent votre part aux encens
qu'il mérite, ID. Vict. du roi. Aux encens qu'elle
donne à son héros d'esprit, MOL. F. sav. 1, i. Pour
moi je ne vois rien de plus sot à mon sens Qu'un
auteur qui partout va gueuser des encens, ID. ib.
ni, 6. Cet empire que tient la raison sur les sens Ne
fait pas renoncer aux douceurs des encens, m. ib.
1, i. Ce soin que vous vouliez bien prendre de fairt
valoir nos bonnes intentions et nos services, dépor-
ter nos voeux et nos encens aux pieds du trône....
FLÊCH. Compl. à M. de Chdteauneuf. || 4° Terme de
botanique. Nom vulgaire du romarin officinal (fa-
mille des labiées), dit encore encensier. || Proverbe.
Selon les gens, l'encens.
— REM. Sur ces vers de Corneille : Mais quoique
vos encens le traitent d'immortel, Cette grande vic-
time est trop pour ton autel, Mort de P.i,*, Vol-
taire a prétendu qu'on ne pouvait pas dire encens
au pluriel. La raison est qu'on ne compte pas l'en-
cens, qu'on ne dit ni un ni deux encens, à moins
qu'on ne veuille désigner des espèces différentes.
JDans le sens général, ce mot n'a donc point de plu-
riel. Cependant il est certain aussi qu'au xvrf siècle
on ne faisait pas cette distinction, et qu'encens se di-
sait très-bien au pluriel pour louanges, flatteries.
I. — 172 '
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