ÉNA
iv, «. Vous ne voulez pas faire en aller cet homme-
là, ID. Imprompt. 2. || 11. Molière a dit : en être de
même, pour être de même. Il [cela] est très-naturel,
et j'en suis bien de même, MOL. Dép. am.l,3.Cette
tournure n'est.plus usitée. || 12. Au xvne siècle, on
se servait de en précédé de et pour joindre deux
membres de phrase, à peu près comme nous les
joindrions par dont; la tournure est commode, et
mérite d'être regrettée. C'est un autre ennemi qu'il
faut combattre, et en porter tout le poids et la vio-
lence, FOLARD, Traité de la colonne, v.
— HIST. IXe s. Si io [je] returner non Tint pois
[si je ne l'en puis détourner], Serment. [| Xe s. EU'
ent adunet [inde adonat, en abandonne] lo suon
élément, Eulalie. Et celés elemosynas ent posciomes
[puissions] facere, que lui ent possumus proferre,
Fragm. de Valene. p. 469. |jxr* s. Puisque serment
li est jugied, ne l'en [de son bétail] pot pas puis
lever per le jugement de Engleterre, Lois de Guill.
26. Bien en [avec de l'argent] porrat louer ses sou-
doiers, Ch. de Roi. m. Terres et fiés [fiefs] tanteom
vous en voldrez, ib. v. Des Frans de France en i a
plus de mil, ib. xn. Livrez m'en [de cette commis-
sion] ore le gant et le baston, Î&. XVII. [Je] desfi les
en, sire, vostre veiant [à vos yeux], t'6. xxiv. En
[pour servir son roi] doit on perdre et du cuir et du
poil, ib. LXXVII. || xn« s. Quant Artus ot sa terre
asise.... Genièvre prist, s'in fist roïne, Rom. de
Brut, 1.11, p. 69. S'en [pour cela] devroie estre oc-
cis, Ronc. p. 24. Bien l'avez fait, moût [je] vous en
doi'amer, ib. p. 33. Garés en vous, gentils fils à
baron, ib. p. 40. Des douze pers, li dis en sont
ocis, Î'6. p. 63. S'or [je] ne le venge, moût m'en
doit on blasmer, ib. p. 75. Là 'n est la joste de cent
mille esgardée, ib. p. 444. Et quant mes cuers
s'est mis en li [elle] amer, Je ne m'en puis mie
ariere retraire, Coud, 11. Onques vers li [elle] [je]
n'oi [n'eus] faus cuer ne volage; Si m'en devroit
pour tant mieux avenir, 16. xix. Il en reprist une
autre [épouse] qui fu assez vaillans, Sax. v.
Il xme s. Nos avons paie nostre passage; se il nos en
vuellent mener, nous en irons volentiers, YILLEH,
-XXXVI. Celle dame mourut, l'ame en puist Diex
garder, Berte, ni. Alez ent, orde garce, ma dame
veut dormir, ib. LXXXVII. Les autres [elle] end [de
couteaux] a fait garnir, Lai d'Ignaurès. Et je qui
onques ne li menti, li respondi que je en ameroie
tniex avoir fait trente péchés, que estre mesiaus
^lépreux], JOINV. 4 94.. || xv" s. Et en furent accusés
de cette double trahison messire Pierre de Landuras
et messire Bertran du Franc, FROISS. II, n, 2. Et
encore détint le dit brigand le dit chastel et le
garnit bien, et en guerroya le pays, ID. I, I, 324.
Ce que j'en ay faict, sire, ce n'a esté que d'aven-
ture, dont y devez bien penser, Jehan de Saintré,
cb. 42. Il xvic s. Je vousprye, n'en parlez plus, et
m'en laissez faire, RABEL. Pont. 11, 4 8. Va-t-en à ton
roy en son camp, et luy dis nouvelles de ce que tu
as veu, m. ib. n, 28. Baille icy, villain, baille, et
en va quérir d'aultres, ID. ib. n, 30. Cerchons donc
par conjecture, si nous en pouvons trouver, com-
ment s'est ainsi si avant enracinée ceste opiniastre
volonté de servir, LA BOÉT. 25. Par adventure en y
ail bien aussi quelques uns de ceste sorte, mais
d'eux ne parle-je pas maintenant, ainçois d'autres
que j'en voy, qui.... ID. 4 25. Phyton respondit qu'ils
en [à cause de cela] estoient d'un jour plus heureux
que luy, MONT, I, 3. Aulcuns enprinrent argument
que.... ID. 1, 7. Allez vous y en, ID. I, 296. Prens
t'en ailleurs, ID. I, 22. Altbacus ne s'en vouloit
point aller, AMYOT, Lucull. 29. Elle s'arracha d'a-
lentour de la teste son bandeau royal, et, se le
nouant à l'entour du col, s'en pendit, ID. ib. 32.
Cela fut découvert'à Tigranes qui l'en feit mourir,
ID. ib. 68. Il lui demanda de combien il en avoit
affaire, et l'autre luy respondit qu'il en auroit assez
de cent, ID. ib. 79. Il escrivit en terre : fuy t'en
Mithridales, ID. Démétr. 6.
— ÉTYM. Berry, in, allons-nous in; provenç.
ent et ne; ital.rae; anc. ital. ende, ensuite; du latin
inde, de là,d'ici, en. 1
t ENADELPHIE (è-na-dèl-fie), s. f. Terme de
tératologie. Inclusion monstrueuse d'un foetus dans
un autre.
— ÉTYM. TBv, en, et àSeXç&s, frère.
ÉNALLAGE (é-nal-la-j'), s. f. Terme de gram-
maire. Ellipse particulière qui a lieu quand, après
avoir employé un mode, on en prend subitement
un autre que n'admet pas la construction ordinaire:
comme dans cette phrase : Ainsi dit le renard et flat-
teurs d'applaudir, LA FONT. Fabl. vu, 4. D'applaudir
est à l'infinitif sans que rien semble l'y appeler.
— ÉTYM. 'EvaXXe-rt, de iv, en, etàXXatf, chan-
ËNA
gement, de àXXâ(7(7ew, changer, de àXXoç,! autre
(voy. AUTRE). ;
i-ÉNAMOURÉ, ÉE (an-na-mou-rê, rée), 1 part,
passé. Qui s'est épris d'amour. Tout riait auprès
d'elle; et la terre parée Etait énamourée, RÉGNIER,
Plainte. || Substantivement. Quelque pauvre éna-
mourée va s'y repaître de doux souvenirs, 1 P. L.
COUR. Lett. 11, 286. |
f ENAMOURER (an-na-mou-ré), v. a. Donner de
l'amour. || S'énamourer, v. réjl. Devenir amoureux.
— HIST. xme s. [le visage] qu'elle ot bel et bien
fait pour gent énamourer, Roman d'Alexandre,
dans DU CANGE, amoratus. Qui plus haut brait et
crie, qui plus est emplorez, Plus est, ce semble au
monde, du mort enamorez, j. DE MEUNG, Test. 44 8.
Il xv" s. Le comte de St-Pol et cette dame s'ëntrai-
merent loyaument et s'énamourèrent l'un l'autre,
FROISS. 11, 11, 46. y xvi" s. Besoin luy est d'eslongner
la personne A qui son coeur énamouré se donne,
MAROT, I, 4 62.
— ÉTYM. ïti), et amour; provenç. et espagn.
enamorar; ital. innamorare. j
f ÉNANCHER (é-nan-ché), v. a. Voy. ÉNAUCHER.
fÉNANTHÈME (é-nan-thê-m'), s. m. Terme de
médecine. Se dit, par opposition à exanthème,
d'une éruption qui se fait à la face interne des
cavités naturelles, comme celles de la bouche, de
l'estomac.
— ÉTYM. 'Ev, en, et àvOeïv, fleurir, faire éruption,
f ÉNANTIOPATHIE (é-nan-ti-o-pa-tie) ,\s. f.
Terme de médecine. Médication par les contraires.
—ÉTYM. 'Evav-rfoç, contraire, etwâOoç, maladie.
f ÉNANTIOPATHIQUE (é-nan-ti-o-pa-ti-k^, adj.
Terme de médecine. Qui guérit une maladie en agis-
sant sur l'économie en sens précisément inverse de
cette maladie.
— ÉTYM. Énantiopathie.
f ÉNANTIOSE (é-nan-ti-6-z'), s. f. || Ie Terme de
grammaire. Sorte d'antithèse. || 2° Terme deiphilo-
sophie. Chacune des dix oppositions qui, suivant
les pythagoriciens, étaient la source de toutes cho-
ses (le bien et le mal, l'impair et le pair, l'un et le
multiple, etc.). Il 3° Terme de médecine. Mode de
traitement qui consiste à traiter les maladies par les
choses qui y sont contraires. Ainsi traiter une brû-
lure par l'eau glacée, c'est de l'énantiose.
— ÉTYM.'EvavTÎMtriç, opposition, contrariété.
f ENARBRER (an-nar-bré), v. a. Terme d'horlo-
gerie. Monter et river une roue ou un pignon sur
l'arbre qui doit les porter.
— ÉTYM. En 4, et arbre.
f ENARMONIE, s. f. ENARMONIQUE, adj. Voy.
ENHARMONIE, ENHARMONIQUE.
f ÉNARRABLE (é-na-rra-bl'), adj. Néologisme.
Qui peut être raconté; se dit quelquefois par op-
position à inénarrable.
— ÉTYM. Lat. enarrabilis (voy. ÉNARRER).
f ÉNARRATION (é-na-rra-sion), s. f. Action d'é-
narrer; longue narration.
— HlST.xvie s. Laisse pour ceste heure le propos
des pierres, et me fay une petite enarration de ces
fontaines, PALISSY, 42.
— ÉTYM. Voy. ÉNARRER.
f ÉNARRER (é-na-rré), v. a. Néologisme. Ra-
conter longuement. !
— ÉTYM. Lat. enarrare, dee, etnarrare, narrer.
ENARRHÉ, ËE (an-na-ré, rée; an prononcé
comme dans antérieur), part, passé. Pour quoi on
a donné des arrhes. i
t ENARRHEMENT (an-na-re-man ; an prononcé
comme dans antérieur), s, m. Action d'enarrher.
On dit plutôt arrhement.
ENARRHER (an-na-ré; an prononcé comm; dans
antérieur), v. a. Donner des arrhes. On dit plutôt
arrher.
— ÉTYM. En 4, et arrhes.
t ÉNARTHROSE (é-nar-trô-z'), s. f. Terme p"ana-
tomie. Articulation mobile formée par une éminence
osseuse, arrondie, reçue dans une cavité profonde.
L'articulation de l'humérus avec l'omoplate est une
énarthrose.
— ÉTYM. 'Ev, en, et £p8pov, articulation.
f ÉNASER (é-na-zé), v. a. Ecraser le nez. || S'é-
naser, v. réfl. Hélas! je me figurais être seul dans
cette forêt cù je levais une tête si fière; tout a coup
je viens m'énaser contre un hangar, CHATEAUBR.
dans le Dict. de DOCHEZ.
— HIST. xvie s. Ce fou, non fou tout à fait, ren-
contrant beaucoup mieux qu'un chien qui s'enase,
en ses plaisantes boutades, les forçoit de rire à
gorge déployée, Pèlerin d'Am. t. 11J p. 652. dans
LACURNE. Au lieu qu'on doibt moucher l'enfani;, cela
s'appelle l'enaser, MONT, n, 60. 1 -
ENG
1367
■—ÉTYM. É pour es.... préfixe, et le latin nasus, nez.
t ÊNAUCHER (ê-nô-ché), v. a. Former sur l'en-
clume la place de la branche d'une épingle, avant
de former celle de la tête. || On trouve aussi ênan-
cher.
f EN-BAS (an-bâ). En en-bas, loe. adv. aujour-
d'hui peu usitée, et écrite aussi en embas. Du côté
du bas. Qu'est-ce que c'est que ceci ? vous avez mis
les fleurs en en-bas [de l'habit] ? MOL. B. gent. n, s.
\ EN-BELLE (an-bè-F), s.f. Terme de marine. Tif
en-belle, tir direct.
— ÉTYM. En 4, et belle : c'est-à-dire au moment
où le canonnier a sa belle.
f ENCABANAGE (an-ka-ba-na-f), s. m. Action
d'en caban er.
t ENCABANEMENT (an-ka-ba-ne-man), s. m.
Ancien terme de marine. Partie supérieure d'un
bâtiment; celle qui rentre depuis la ligne du fort
jusqu'au plat-bord.
f ENCABANER (an-ka-ba-nê), v. a. Mettre des
vers à soie sur des claies.
— ÉTYM. En 4, et cabane.
ENCABLURE (an-kà-blu-r'), s. f. Terme de ma-
rine. Distance de cent vingt brasses [environ deux
cents mètres].
— REM. Pourquoi l'Académie, qui écrit câble
avec un accent circonflexe, écrit-elle encablure sans
cet accent ?
— ÉTYM. En 4, et câble.
f ENCABENASSER (an-ka-de-na-sê), v. a. En-
fermer, attacher avec un cadeDas.
— ÉTYM. En 4, et cadenas.
ENCADRÉ, ÉE (an-ka-dré, drée), part, passé.
Garni d'un cadre. Un dessin encadré. || Fig. En-
touré. Une belle figure encadrée par la chevelure
et la barbe. || Terme de minéralogie. Cristaux enca-
drés, cristaux dont les facettes présentent une sorte
de cadre autour d'une forme simple, déjà existante
dans la même espèce. || Terme militaire. Mis dansla
cadre d'un régiment, d'un corps. En approchant,
ils [de jeunes soldats allemands] rencontrèrent notre
découragement et notre longue déroute; en entrant
en ligne, loin de se trouver encadrés et appuyés
par de vieux soldats, ils se virent seuls aux prises
avec tous les fléaux, pour soutenir une cause aban-
donnée de ceux qui étaient le plus intéressés à la
faire triompher, SÉGUR, IJist. deNapol. xn, 4 4. || H
se dit, en plaisantant, d'une personne tenue entre
deux autres. Je l'ai vu passer encadré entre deux
gendarmes.
ENCADREMENT (an-ka-dre-man), s. m. Action
d'encadrer; ce qui encadre. L'encadrement d'un ta-
bleau. Il Terme d'architecture. Profils .ou ornements
ajustés pour servir d'entourage à un panneau. || Fig.
Ce qui fait comme fait le cadre d'un tableau. De
chaque côté, des massifs d'arbres servent d'enca-
drement à ce château.
— ÉTYM. 'Encadrer.
ENCADRER (an-ka-dré), v. a.\\l° Garnir d'un
cadre. Je fais encadrer nos dessins, J. J. ROUSS. Ém.
n. Il Ironiquement. C'est une tête à encadrer, c'est-
à-dire grotesque, laide. || 2" Par extension, entourer.
Des haies d'aubépine encadraient cette prairie.
Il 3° Fig. Insérer dans un ouvrage d'esprit. Cet au-
teur a encadré dans son livre un charmant épisode.
Des systèmes humains il [l'homme] élargit la base;
Il encadre au hasard dans cette immensité Système,
opinion, mensonge, vérité, LAMART. Harm. 1, 4 4.
Il 4° Terme militaire. Mettre dans le cadre d'un
régiment, d'un corps. Encadrer les nouveaux sol-
dats. H 5" S'encadrer, v. réfl. Etre placé comme
dans un cadre. Ce bosquet s'encadre bien entre les
deux coteaux.
— ÉTYM. En 4, et cadre.
t ENCJ3NIE (an-sé-nie), s. f. Voy. ENCËNIE.
ENCAGÉ, ÉE (an-ka-jé, jée), part, passé. Mis ec
cage. Un chardonneret encagé. Mais dès le premier
jour il semble Que le couple encagé ne s'aime plus
si fort, LAMOTTE, Fabl. iv, 24. || Fig. Mis en pri-
son. Pour ses méfaits dans la geôle encagé, VOLT.
Poés. mêlées, 84. Que ce petit peuple encagé [les
élèves d'un collège] Criait vivat pour un congé, RI-
CHELET, Dict. Don Quichotte se considérant ainsi
encagé, D. Quich. t. 1, dans LE ROUX, Dict. co-
mique.
ENGAGER (an-ka-jé. Le g prend un e devant a
ou 0: encageant, encageons), v. a. \\ 1° Mettre en
cage. Encagerdes oiseaux. Le bergervient, le prend
[un corbeau], l'encage bien et beau, Le donna à
ses enfants pour servir d'amusette, LA FCNT. Fabl.
11, 4 6. Il 2" Par extension et familièrement, mettre
en prison. On l'a encagé.
— HIST. xiv" s. Leanz sont il assouagieï, Et si
iv, «. Vous ne voulez pas faire en aller cet homme-
là, ID. Imprompt. 2. || 11. Molière a dit : en être de
même, pour être de même. Il [cela] est très-naturel,
et j'en suis bien de même, MOL. Dép. am.l,3.Cette
tournure n'est.plus usitée. || 12. Au xvne siècle, on
se servait de en précédé de et pour joindre deux
membres de phrase, à peu près comme nous les
joindrions par dont; la tournure est commode, et
mérite d'être regrettée. C'est un autre ennemi qu'il
faut combattre, et en porter tout le poids et la vio-
lence, FOLARD, Traité de la colonne, v.
— HIST. IXe s. Si io [je] returner non Tint pois
[si je ne l'en puis détourner], Serment. [| Xe s. EU'
ent adunet [inde adonat, en abandonne] lo suon
élément, Eulalie. Et celés elemosynas ent posciomes
[puissions] facere, que lui ent possumus proferre,
Fragm. de Valene. p. 469. |jxr* s. Puisque serment
li est jugied, ne l'en [de son bétail] pot pas puis
lever per le jugement de Engleterre, Lois de Guill.
26. Bien en [avec de l'argent] porrat louer ses sou-
doiers, Ch. de Roi. m. Terres et fiés [fiefs] tanteom
vous en voldrez, ib. v. Des Frans de France en i a
plus de mil, ib. xn. Livrez m'en [de cette commis-
sion] ore le gant et le baston, Î&. XVII. [Je] desfi les
en, sire, vostre veiant [à vos yeux], t'6. xxiv. En
[pour servir son roi] doit on perdre et du cuir et du
poil, ib. LXXVII. || xn« s. Quant Artus ot sa terre
asise.... Genièvre prist, s'in fist roïne, Rom. de
Brut, 1.11, p. 69. S'en [pour cela] devroie estre oc-
cis, Ronc. p. 24. Bien l'avez fait, moût [je] vous en
doi'amer, ib. p. 33. Garés en vous, gentils fils à
baron, ib. p. 40. Des douze pers, li dis en sont
ocis, Î'6. p. 63. S'or [je] ne le venge, moût m'en
doit on blasmer, ib. p. 75. Là 'n est la joste de cent
mille esgardée, ib. p. 444. Et quant mes cuers
s'est mis en li [elle] amer, Je ne m'en puis mie
ariere retraire, Coud, 11. Onques vers li [elle] [je]
n'oi [n'eus] faus cuer ne volage; Si m'en devroit
pour tant mieux avenir, 16. xix. Il en reprist une
autre [épouse] qui fu assez vaillans, Sax. v.
Il xme s. Nos avons paie nostre passage; se il nos en
vuellent mener, nous en irons volentiers, YILLEH,
-XXXVI. Celle dame mourut, l'ame en puist Diex
garder, Berte, ni. Alez ent, orde garce, ma dame
veut dormir, ib. LXXXVII. Les autres [elle] end [de
couteaux] a fait garnir, Lai d'Ignaurès. Et je qui
onques ne li menti, li respondi que je en ameroie
tniex avoir fait trente péchés, que estre mesiaus
^lépreux], JOINV. 4 94.. || xv" s. Et en furent accusés
de cette double trahison messire Pierre de Landuras
et messire Bertran du Franc, FROISS. II, n, 2. Et
encore détint le dit brigand le dit chastel et le
garnit bien, et en guerroya le pays, ID. I, I, 324.
Ce que j'en ay faict, sire, ce n'a esté que d'aven-
ture, dont y devez bien penser, Jehan de Saintré,
cb. 42. Il xvic s. Je vousprye, n'en parlez plus, et
m'en laissez faire, RABEL. Pont. 11, 4 8. Va-t-en à ton
roy en son camp, et luy dis nouvelles de ce que tu
as veu, m. ib. n, 28. Baille icy, villain, baille, et
en va quérir d'aultres, ID. ib. n, 30. Cerchons donc
par conjecture, si nous en pouvons trouver, com-
ment s'est ainsi si avant enracinée ceste opiniastre
volonté de servir, LA BOÉT. 25. Par adventure en y
ail bien aussi quelques uns de ceste sorte, mais
d'eux ne parle-je pas maintenant, ainçois d'autres
que j'en voy, qui.... ID. 4 25. Phyton respondit qu'ils
en [à cause de cela] estoient d'un jour plus heureux
que luy, MONT, I, 3. Aulcuns enprinrent argument
que.... ID. 1, 7. Allez vous y en, ID. I, 296. Prens
t'en ailleurs, ID. I, 22. Altbacus ne s'en vouloit
point aller, AMYOT, Lucull. 29. Elle s'arracha d'a-
lentour de la teste son bandeau royal, et, se le
nouant à l'entour du col, s'en pendit, ID. ib. 32.
Cela fut découvert'à Tigranes qui l'en feit mourir,
ID. ib. 68. Il lui demanda de combien il en avoit
affaire, et l'autre luy respondit qu'il en auroit assez
de cent, ID. ib. 79. Il escrivit en terre : fuy t'en
Mithridales, ID. Démétr. 6.
— ÉTYM. Berry, in, allons-nous in; provenç.
ent et ne; ital.rae; anc. ital. ende, ensuite; du latin
inde, de là,d'ici, en. 1
t ENADELPHIE (è-na-dèl-fie), s. f. Terme de
tératologie. Inclusion monstrueuse d'un foetus dans
un autre.
— ÉTYM. TBv, en, et àSeXç&s, frère.
ÉNALLAGE (é-nal-la-j'), s. f. Terme de gram-
maire. Ellipse particulière qui a lieu quand, après
avoir employé un mode, on en prend subitement
un autre que n'admet pas la construction ordinaire:
comme dans cette phrase : Ainsi dit le renard et flat-
teurs d'applaudir, LA FONT. Fabl. vu, 4. D'applaudir
est à l'infinitif sans que rien semble l'y appeler.
— ÉTYM. 'EvaXXe-rt, de iv, en, etàXXatf, chan-
ËNA
gement, de àXXâ(7(7ew, changer, de àXXoç,! autre
(voy. AUTRE). ;
i-ÉNAMOURÉ, ÉE (an-na-mou-rê, rée), 1 part,
passé. Qui s'est épris d'amour. Tout riait auprès
d'elle; et la terre parée Etait énamourée, RÉGNIER,
Plainte. || Substantivement. Quelque pauvre éna-
mourée va s'y repaître de doux souvenirs, 1 P. L.
COUR. Lett. 11, 286. |
f ENAMOURER (an-na-mou-ré), v. a. Donner de
l'amour. || S'énamourer, v. réjl. Devenir amoureux.
— HIST. xme s. [le visage] qu'elle ot bel et bien
fait pour gent énamourer, Roman d'Alexandre,
dans DU CANGE, amoratus. Qui plus haut brait et
crie, qui plus est emplorez, Plus est, ce semble au
monde, du mort enamorez, j. DE MEUNG, Test. 44 8.
Il xv" s. Le comte de St-Pol et cette dame s'ëntrai-
merent loyaument et s'énamourèrent l'un l'autre,
FROISS. 11, 11, 46. y xvi" s. Besoin luy est d'eslongner
la personne A qui son coeur énamouré se donne,
MAROT, I, 4 62.
— ÉTYM. ïti), et amour; provenç. et espagn.
enamorar; ital. innamorare. j
f ÉNANCHER (é-nan-ché), v. a. Voy. ÉNAUCHER.
fÉNANTHÈME (é-nan-thê-m'), s. m. Terme de
médecine. Se dit, par opposition à exanthème,
d'une éruption qui se fait à la face interne des
cavités naturelles, comme celles de la bouche, de
l'estomac.
— ÉTYM. 'Ev, en, et àvOeïv, fleurir, faire éruption,
f ÉNANTIOPATHIE (é-nan-ti-o-pa-tie) ,\s. f.
Terme de médecine. Médication par les contraires.
—ÉTYM. 'Evav-rfoç, contraire, etwâOoç, maladie.
f ÉNANTIOPATHIQUE (é-nan-ti-o-pa-ti-k^, adj.
Terme de médecine. Qui guérit une maladie en agis-
sant sur l'économie en sens précisément inverse de
cette maladie.
— ÉTYM. Énantiopathie.
f ÉNANTIOSE (é-nan-ti-6-z'), s. f. || Ie Terme de
grammaire. Sorte d'antithèse. || 2° Terme deiphilo-
sophie. Chacune des dix oppositions qui, suivant
les pythagoriciens, étaient la source de toutes cho-
ses (le bien et le mal, l'impair et le pair, l'un et le
multiple, etc.). Il 3° Terme de médecine. Mode de
traitement qui consiste à traiter les maladies par les
choses qui y sont contraires. Ainsi traiter une brû-
lure par l'eau glacée, c'est de l'énantiose.
— ÉTYM.'EvavTÎMtriç, opposition, contrariété.
f ENARBRER (an-nar-bré), v. a. Terme d'horlo-
gerie. Monter et river une roue ou un pignon sur
l'arbre qui doit les porter.
— ÉTYM. En 4, et arbre.
f ENARMONIE, s. f. ENARMONIQUE, adj. Voy.
ENHARMONIE, ENHARMONIQUE.
f ÉNARRABLE (é-na-rra-bl'), adj. Néologisme.
Qui peut être raconté; se dit quelquefois par op-
position à inénarrable.
— ÉTYM. Lat. enarrabilis (voy. ÉNARRER).
f ÉNARRATION (é-na-rra-sion), s. f. Action d'é-
narrer; longue narration.
— HlST.xvie s. Laisse pour ceste heure le propos
des pierres, et me fay une petite enarration de ces
fontaines, PALISSY, 42.
— ÉTYM. Voy. ÉNARRER.
f ÉNARRER (é-na-rré), v. a. Néologisme. Ra-
conter longuement. !
— ÉTYM. Lat. enarrare, dee, etnarrare, narrer.
ENARRHÉ, ËE (an-na-ré, rée; an prononcé
comme dans antérieur), part, passé. Pour quoi on
a donné des arrhes. i
t ENARRHEMENT (an-na-re-man ; an prononcé
comme dans antérieur), s, m. Action d'enarrher.
On dit plutôt arrhement.
ENARRHER (an-na-ré; an prononcé comm; dans
antérieur), v. a. Donner des arrhes. On dit plutôt
arrher.
— ÉTYM. En 4, et arrhes.
t ÉNARTHROSE (é-nar-trô-z'), s. f. Terme p"ana-
tomie. Articulation mobile formée par une éminence
osseuse, arrondie, reçue dans une cavité profonde.
L'articulation de l'humérus avec l'omoplate est une
énarthrose.
— ÉTYM. 'Ev, en, et £p8pov, articulation.
f ÉNASER (é-na-zé), v. a. Ecraser le nez. || S'é-
naser, v. réfl. Hélas! je me figurais être seul dans
cette forêt cù je levais une tête si fière; tout a coup
je viens m'énaser contre un hangar, CHATEAUBR.
dans le Dict. de DOCHEZ.
— HIST. xvie s. Ce fou, non fou tout à fait, ren-
contrant beaucoup mieux qu'un chien qui s'enase,
en ses plaisantes boutades, les forçoit de rire à
gorge déployée, Pèlerin d'Am. t. 11J p. 652. dans
LACURNE. Au lieu qu'on doibt moucher l'enfani;, cela
s'appelle l'enaser, MONT, n, 60. 1 -
ENG
1367
■—ÉTYM. É pour es.... préfixe, et le latin nasus, nez.
t ÊNAUCHER (ê-nô-ché), v. a. Former sur l'en-
clume la place de la branche d'une épingle, avant
de former celle de la tête. || On trouve aussi ênan-
cher.
f EN-BAS (an-bâ). En en-bas, loe. adv. aujour-
d'hui peu usitée, et écrite aussi en embas. Du côté
du bas. Qu'est-ce que c'est que ceci ? vous avez mis
les fleurs en en-bas [de l'habit] ? MOL. B. gent. n, s.
\ EN-BELLE (an-bè-F), s.f. Terme de marine. Tif
en-belle, tir direct.
— ÉTYM. En 4, et belle : c'est-à-dire au moment
où le canonnier a sa belle.
f ENCABANAGE (an-ka-ba-na-f), s. m. Action
d'en caban er.
t ENCABANEMENT (an-ka-ba-ne-man), s. m.
Ancien terme de marine. Partie supérieure d'un
bâtiment; celle qui rentre depuis la ligne du fort
jusqu'au plat-bord.
f ENCABANER (an-ka-ba-nê), v. a. Mettre des
vers à soie sur des claies.
— ÉTYM. En 4, et cabane.
ENCABLURE (an-kà-blu-r'), s. f. Terme de ma-
rine. Distance de cent vingt brasses [environ deux
cents mètres].
— REM. Pourquoi l'Académie, qui écrit câble
avec un accent circonflexe, écrit-elle encablure sans
cet accent ?
— ÉTYM. En 4, et câble.
f ENCABENASSER (an-ka-de-na-sê), v. a. En-
fermer, attacher avec un cadeDas.
— ÉTYM. En 4, et cadenas.
ENCADRÉ, ÉE (an-ka-dré, drée), part, passé.
Garni d'un cadre. Un dessin encadré. || Fig. En-
touré. Une belle figure encadrée par la chevelure
et la barbe. || Terme de minéralogie. Cristaux enca-
drés, cristaux dont les facettes présentent une sorte
de cadre autour d'une forme simple, déjà existante
dans la même espèce. || Terme militaire. Mis dansla
cadre d'un régiment, d'un corps. En approchant,
ils [de jeunes soldats allemands] rencontrèrent notre
découragement et notre longue déroute; en entrant
en ligne, loin de se trouver encadrés et appuyés
par de vieux soldats, ils se virent seuls aux prises
avec tous les fléaux, pour soutenir une cause aban-
donnée de ceux qui étaient le plus intéressés à la
faire triompher, SÉGUR, IJist. deNapol. xn, 4 4. || H
se dit, en plaisantant, d'une personne tenue entre
deux autres. Je l'ai vu passer encadré entre deux
gendarmes.
ENCADREMENT (an-ka-dre-man), s. m. Action
d'encadrer; ce qui encadre. L'encadrement d'un ta-
bleau. Il Terme d'architecture. Profils .ou ornements
ajustés pour servir d'entourage à un panneau. || Fig.
Ce qui fait comme fait le cadre d'un tableau. De
chaque côté, des massifs d'arbres servent d'enca-
drement à ce château.
— ÉTYM. 'Encadrer.
ENCADRER (an-ka-dré), v. a.\\l° Garnir d'un
cadre. Je fais encadrer nos dessins, J. J. ROUSS. Ém.
n. Il Ironiquement. C'est une tête à encadrer, c'est-
à-dire grotesque, laide. || 2" Par extension, entourer.
Des haies d'aubépine encadraient cette prairie.
Il 3° Fig. Insérer dans un ouvrage d'esprit. Cet au-
teur a encadré dans son livre un charmant épisode.
Des systèmes humains il [l'homme] élargit la base;
Il encadre au hasard dans cette immensité Système,
opinion, mensonge, vérité, LAMART. Harm. 1, 4 4.
Il 4° Terme militaire. Mettre dans le cadre d'un
régiment, d'un corps. Encadrer les nouveaux sol-
dats. H 5" S'encadrer, v. réfl. Etre placé comme
dans un cadre. Ce bosquet s'encadre bien entre les
deux coteaux.
— ÉTYM. En 4, et cadre.
t ENCJ3NIE (an-sé-nie), s. f. Voy. ENCËNIE.
ENCAGÉ, ÉE (an-ka-jé, jée), part, passé. Mis ec
cage. Un chardonneret encagé. Mais dès le premier
jour il semble Que le couple encagé ne s'aime plus
si fort, LAMOTTE, Fabl. iv, 24. || Fig. Mis en pri-
son. Pour ses méfaits dans la geôle encagé, VOLT.
Poés. mêlées, 84. Que ce petit peuple encagé [les
élèves d'un collège] Criait vivat pour un congé, RI-
CHELET, Dict. Don Quichotte se considérant ainsi
encagé, D. Quich. t. 1, dans LE ROUX, Dict. co-
mique.
ENGAGER (an-ka-jé. Le g prend un e devant a
ou 0: encageant, encageons), v. a. \\ 1° Mettre en
cage. Encagerdes oiseaux. Le bergervient, le prend
[un corbeau], l'encage bien et beau, Le donna à
ses enfants pour servir d'amusette, LA FCNT. Fabl.
11, 4 6. Il 2" Par extension et familièrement, mettre
en prison. On l'a encagé.
— HIST. xiv" s. Leanz sont il assouagieï, Et si
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