EMP
comparée à un empalement. Il est malheureuse-
ment tombé sur des échalas et s'est empalé.
— HIST. xv* s. Et toujours traioient [tiraient] les
Anglois en la plusgrande presse, qui rien neperdoient
de leur trait; car ils empalloient et feroient [frap-
paient] parmi le corps ou parmi les membres gens et
chevaux, qui là cheoient et trebuchoient àgrand mes-
ehef, FROISS. i, i, 287. || xvie s. En son anniversaire
ils tuoient cinquante chevaulx, montez de cinquante
pages, qu'ils avoient empalez par l'espine du dos
jusques au gosier, et les laissoient ainsi plantez en
parade autour de la tumbe, MONT, n, 169.
— ÉTYM. En i,Bt pal. Dans l'ancienne langue,
empaler signifie seulement percer avec un pal ou
toute autre arme.
t EMPAMPRÉ,ÉE(an-pan-prê, prée), adj. Garni
de pampre.
— HIST. xvi" s. Pour mieux tromper ses ennuis,
Le chef tout empampré de joie, Gaillard il les plonge
et les noie Au fond de ses plus vineux muiz,'j. TAHU-
BEAD, Poésies, p. •HB, dans LACURNE.
— ÉTYM. En i, et pampre.
EMPAN (an-pan), s. m. Mesure de longueur
qu'on prend du bout du pouce à l'extrémité du pe-
tit doigt, lorsque la main est ouverte le plus possi-
ble. L'empan de la coudée égyptienne équivalait à H 2
doigts, et était long de 225 millimètres. Sur ma plus
haute cime un aigle s'est perché tenant dans sa
serre une tête de brave Mange, oiseau, re-
pais-toi de ma jeunesse, repais-toi de ma bravoure ;
ton aile en deviendra grande d'une aune et ta serre
d'un empan, FAURIEL , Chants populaires de la
Grèce, t. 1, p. 39. || Terme de broderie et passemen-
terie. L'étendue des deux bras.
— ÉTYM. Bercy, empane, s. f.; wallon, aspagne;
namurois, esplagne; ital. spanna; du germanique :
allem. Spanne, empan; angl. span; du verbe span-
nen, étendre. On trouve dans les anciens textes non
empan, mais espan ou espane.
EMPANACHE, ÉE (an-pa-na-ché, chée), part.
passé.. Garni d'un panache. Une tête empanachée
' N'est pas petit embarras, LA FONT. Fal)l. iv, 6. Te
voilâravi d'être empanaché de vert, HAMILT. Gram. 4.
EMPANACHER (an-pa-na-ché), v. a. Garnir, or-
ner d'un panache. Empanacher un casque. || S'em-
panacher, v. réfl. Se parer d'un panache.
— HIST. xvr s. Empanacher, NICOT, Dict.
— ÉTYM. En i, et panache.
EMPANNÉ, ÉE (an-pa-né, née), part, passé. Mis
en panne. Un vaisseau empanné pour prendre hau-
teur.
EMPANNER (an-pa-nê). || 1° Y. a. Terme de ma-
rine. Mettre en panne. || 2° Y. n. Un navire empanne
ou est empanné, quand il est masqué par le côté de
l'écoute de ses voiles.
— ÉTYM. En i, et panne.
f EMPANNON (an-pa-non), s. in. || 1° Terme de
charpentier. Chevron de croupe, qui tient aux ar-
rêtiers par le haut, et parle bas aux plates-formes.
Il 2° Terme de charron. Nom de deux pièces de bois,
qui, prenant des deux côtés de la flèche d'un car-
rosse, passent sur l'essieu.
— ÉTYM. Probablement, l'ancien français empen-
non, la partie d'une flèche garnie de plumes (voy.
EMPENNER), par comparaison avec la disposition des
pièces de charpente.
-j- EMPANTOUFLÉ, ÉE (an-pan-tou-flé, fiée),
adj. Qui a des pantoufles aux pieds.
— HIST. xvF s. Empantouflé, COTGRAVE.
— ÉTYM. En i, et pantoufles.
t EMPAQUETAGE (an-pa-ke-ta-j'), s. m. Action
d'empaqueter. L'empaquetage du coton.
— ÉTYM. Empaqueter.
EMPAQUETÉ, ÉE (an-pa-ke-té,'tée), part, passé.
Il i° Mis en paquet. Du linge bien empaqueté. Et
où est-il, m'écfiai-je, cet habit si bien empaqueté ?
HAMILT. Gramm. 7. J'ai laissé le livre bien empa-
queté en main sûre, BOSS. Letl. 99. || 2° Par exten-
sion, enveloppé comme une sorte de paquet, en
parlant des personnes. Notre défunt était en car-
rosse porté, Bien et dûment empaqueté, LA FONT.
FoW. VH, n. Sortons, je ne saurais qu'avec dou-
leur très-forte Le voir_ empaqueté [un ami mort] de
cette étrange sorte, MOL. VÉtour. n, 4. Près d'un bain
chaud [Plombières] toujours crotté, Plein d'une
eau qui fume et bouillonne, Où tout malade empa-
queté Se baigne, s'enfume et se donne La ques-
tion pour la santé, VOLT. Ép. 26. || Se dit de gens
entassés dans une voiture.
EMPAQUETER (an-p'a-ke-tê. Le t se double
quand la syllabe qui suit est muette : j'empaquette,
j'empaquetterai. 11 faut bien se garder de la pro-
nonciation, extrêmement vicieuse, de quelques per-
EMP -
sonnes qui disent: j'en-pa-kt'), v. a. || i" Mettre en
paquet. Empaqueter du linge. Pour aller à Lesbos,
De son père défunt empaqueter les os, BOUBSAULT,
Fàb. d'Esope, n, i. Je l'avais empaqueté, serré,
ployé [un habit], que toute la pluie du monde n'en
eût point approché, HAMILT. Gramm. 7. || 2°S'empa-
queter, v. réfl. S'envelopper, se charger d'habits.
Elle s'est empaquetée dans deux ou trois châles[.|| Par
extension. S'empaqueter, s'entasser dans une voiture.
— BIST. xvi° s. Pourqoy, estimant un homme,
l'estimez-vous tout enveloppé et empaqueté?..! c'est
le prix de l'espée que vous cherchez, non!de la
gaine, MONT, I, 324.
— ÉTYM. En t, et paquet. . î
7 EMP ARABISER (an-pa-ra-di-zé), ». a. Mettre
en paradis, en un état de délices. L'Art d'empàradi-
ser les âmes, titre d'un livre ascétique du xvn" siècle.
— ÉTYM. En 4, et paradis.
t EMPARENTÉ, ÉE (ah-pa-ran-té, tée); adj.
Qui possède des parents par alliance. Un homme
bien emparenté. || On dit aujourd'hui, de préfé-
rence, apparenté. i
— HIST. xn" s. Quatre escuiers des miex [mieux]
emparentés, Bat. d'Aleschans, v. 3746. || xm» s.
Graalent fu de Bretuns nés, Gentix et bien empa-
rentés, MARIE, Graalent.
— ÉTYM. En i, et parent.
EMPARER (S') (an-pa-ré), v. réfléchi. \\\ 1° Se
saisir.de quelque chose. S'emparer d'un héritage.
L'ennemi s'empara de la ville. Après s'être emparé
des droits de ma naissance, CORN. (Mdipej 11,'2.
Et je n'envierai plus le rang dont il s'empare, ID.
Sertor. I, J. T'emparer d'une reine en son propre
palais, ID. ib. v, 4. || Terme de chimie. Il se dit
des substances qui se combinent avec certaines au-
.tres, lorsqu'elles se trouvent en présence. Le fer
s'empare de l'oxygène. || 2° Fig. S'emparer de la
conversation. S'emparer des derniers moments de
quelqu'un. Bientôt l'amour, fertile en tendres sen-
timents , S'empara du théâtre ainsi que des romans,
EOiL. Art p. m. Il est aisé de s'emparer de l'esprit
de M. de Richelieu, M™" DE CAYLUS, Souvenirs,
p. 4 33, dans PODGENS. Je m'empare aussitôt: de ce
grand mouvement, RAYNOUARD, États de Blois, iv,
\. Comme un reste de vie se retire vers le coeur à
mesure que la mort s'empare des extrémités, SÉGUR,
Hist. de Napol. ix, 6. || 3° Prendre possession de
l'âme, en parlant des passions et émotions. Une
juste fureur s'empare de mon âme, RAC. Ipti. v, 2.
De vos sens étonnés quel désordre s'empare ? ID.
Atlial. m, 6. Mais d'où vient que mon coeur ifrémit
d'un saint effroi ? Est-ce l'esprit divin qui s'empare
de moi? m. ib. 7. La mollesse et la volupté! s'em-
parent de mon coeur, -FÉN. Tél. I.
— REM. Saint-Simon a supprimé le pronom per-
sonnel : Pour rendre la guerre plus animée çt plus
durable, [Louvois] fait brûler Worms, Spire et tout
le Palatinat jusqu'aux portes de Mayence dont il
fait emparer les troupes du roi, ST-SIM. 406, 87.
Mais cela est mauvais et ne doit pas être j imité.
Il 2. Emparé ne peut pas s'employer absolument au
participe, il faut dire s'étant emparé; et il y1 a une
faute contre l'usage ou du moins un archaïsme dans
ce vers : Son génie emparé de la nature entière ,
VIENNET, Épttre à Fontanes.
— HIST. xve s. Celuy an emparèrent [fortifièrent]
les Anglois la ville de Sainct Jame de Beuron, la-
quelle chose ils ne dévoient faire, AL. CHARTL Hist.
de Ch. Vil. Il xvi" s. Donnons licence de fortifier et
emparer le dit bourg, nu CANGE, arcaturia..!. Vous
ne seriez point honorée Simplement d'une pomme
ronde, Mais auriez la main emparée De la monar-
chie du monde, ST-GELAIS, 4 79. On a beau clprre et
de clefs s'empar«r [se remparer], On ne saurait les
désirs séparer, n>. 200. Depuis, l'ambition est sur-
venue, laquelle a emparé les hommes mortels des
despouilles qu'elle avoit ravi à Dieu, CALV. Inst. 69.
Le vice adhère tousjours aux entrailles de celpy qui
s'en est une fois emparé, AMYOT, Du vice et de la
vertu, 3. |
— ÉTYM. Provenç. espagn. et portug. amparar;
ital. imparare, apprendre; de in, en, etp'arare,
disposer, préparer (voy. PARER). Le sens propre de
ce mot est rendre prêt, fortifier, et, par suite „ saisir.
t EMPARFUMER (an-par-fu-mé), v. a. Emplir
d'une odeur parfumée.
— HIST..xvic s Ceste Marguerite Qui ciel et
terre emparfume d'odeur, RONS. 66.
— ÉTYM. En 4, et parfum.
t EMPARQUER (an-par-ké), v. a. Mettre dans un
parc. Il Fig. Circonvenir. Bref, Charost se laissa em-
parquer et maria le marquis d'Ancenis à la fille
d'Entraigue, ST-SIM. 221, 244.
EMP
1351
— HIST. xirr" s. Trop ai en mauvais lieu mar-
chié; Li dé m'ont pris et emparchié; Je les claim
quite, RUTEB. 27.
— ÉTYM. En 4, et parc.
t EMPASME (an-pa-sm'), s. m. Terme de phar-
macie. Poudre parfumée qu'on répand sur le corps
pour en absorber la sueur ou en masquer l'odeur.
— ÉTYM. "E{j.7caiî|j.a, de èv, en, et 7to«reEiv, sau-
poudrer.
" t EMPASTELER ( an-pa-ste-lé), v. a. Terme de
teinture. Employer le pastel ou guède pour faire
prendre le bleu aux laines.
— REM. Au XVII" siècle, on disait empâteler. Par
ces mots de guéder ou d'empâteler se doit entendre
le bleu aux laines ou étoffes, Instr. génér. pour la
teint, 4 8 mars 4 671, art. 20.
— ÉTYM. En 1, et pastel.
fEMPATAGE (an-pa-ta-j'),'s. m. Action d'em-
pâter.
— ÉTYM. Empâter.
f EMPÀTAGE (an-pâ-ta-j'), s. m. Action de mé-
langer la lessive avec l'huile pour la fabrication du
savon.
— ÉTYM. Empâter.
EMPÂTÉ, EE (an-pâ-té, tée), part, passé.
|| 1° Rempli de pâte ou de chose analogue à la
pâte. Les mains empâtées de plâtre. ||Scie empâtée,
scie qui a retenu de la sciure entre ses dents.
Il Terme de géologie. Roches empâtées, celles dont
les parties sont enveloppées par une pâte distincte.
Il Terme de minéralogie. Texture empâtée,-texture
d'une roche dont la base est une pâte homogène
avec parties constituantes ou accidentelles dissé-
minées dans cette pâte. || 2° Formé en une sorte
de pâte. La porcelaine et la frêle beauté De cet
émail à la Chine empâté, VOLT. Apolog. du luxe.
Il 3° Engraissé avec une composition alimentaire
dite pâte. Volaille empâtée. || 4° Terme de peinture.
Il se dit des tons moelleux et bien fondus. Un ta-
bleau bien empâté. || Terme de gravure. Des chairs
bien empâtées, des chairs moelleuses. || 5° Pâteux,
embarrassé comme par de la pâte. Langue em-
pâtée. Il a la prononciation empâtée. || Terme de
musique. Qui manque de .netteté. Voix, exécution
empâtée. || 6° Terme de manège. Cheval empâté,
cheval dont les formes sont épaisses, peu distinctes,
et dont les extrémités sont garnies de beaucoup do
poils longs, gros et rudes. Jarret empâté, jarret
d'un cheval qui est trop charnu, par opposition à
jarret sec. || Par extension. Homme empâté, homme
de formes qu'on a comparées à celle du cheval
empâté.
f EMPATELINER (an-pa-te-li-né), v. a. Caresser,
séduire par des manières patelines. .
— HIST. xvie s. Ce vieux rêveur, ce mitouîn A con-
trefait le patelin; II l'a si bien mitouinée Et si bien
empatelinée, Qu'il a fait ce qu'il a voulu, R. BELLEAO.
la Reconnue, ni, 6.
— ÉTYM. En 4, et patelin.
EMPATEMENT (an-pa-te-nian), s. m. \\ 1° Ce qui
sert de pied à quelque chose, pour le soutenir.
Il 2" Terme d'architecture. Epaisseur de maçonne-
rie qui sert de pied à un mur. || Pièces de bois qui
servent de pied à une grue. || 3" Terme de jardi-
nage. L'endroit, dit aussi talon de la tige, d'où sort
la branche ou le rameau. ;'4° La base qui sert à
fixer les algues. || Terme de marine. Entrelacement
des torons de deux cordages réunis par une épis-
sure.
— REM. On ne voit pas pourquoi l'Académie, écri'
vant patte par deux t, écrit empâtement par un
seul t, et non empattement. Cela oblige, pour ne
pas rompre davantage l'analogie, à écrire par un
seul t empatage, empâter, empature.
— ÉTYM. Empâter.
EMPÂTEMENT (an-pâ-te-man), s. m. || 1» Eta
de ce qui est empâté ou pâteux. L'empâtement de •
mains. 1)2° Engraissement des volailles. || 3° Term
de peinture. Action d'empâter un tableau. "j|- Term
de gravure. Effet que produit le mélange des points,
des tailles et des hachures. || 4° État de ce qui est
embarrassé comme par de la pâte. L'empâtement de
la langue, de la voix. || 5° Terme de médecine. Gon-
flement mal circo.nscrit, qui, au toucher, donne le
sentiment de la pâte.
— HIST. xvie s. Pour à toute extremitéengraisset
et chapons et poules, convient recourir à l'empas-
tement, 0. DE SERRES, 362.
— ÉTYM. Empâter.
f EMPATER (an-pa-té), v. a. Fixer, attacher
avec des pattes. || Terme de charron. Empâter des
rais, faire les pattes des rais d'une roue. I| Terme de
construction. Fonder la maçonnerie qui sert de base
comparée à un empalement. Il est malheureuse-
ment tombé sur des échalas et s'est empalé.
— HIST. xv* s. Et toujours traioient [tiraient] les
Anglois en la plusgrande presse, qui rien neperdoient
de leur trait; car ils empalloient et feroient [frap-
paient] parmi le corps ou parmi les membres gens et
chevaux, qui là cheoient et trebuchoient àgrand mes-
ehef, FROISS. i, i, 287. || xvie s. En son anniversaire
ils tuoient cinquante chevaulx, montez de cinquante
pages, qu'ils avoient empalez par l'espine du dos
jusques au gosier, et les laissoient ainsi plantez en
parade autour de la tumbe, MONT, n, 169.
— ÉTYM. En i,Bt pal. Dans l'ancienne langue,
empaler signifie seulement percer avec un pal ou
toute autre arme.
t EMPAMPRÉ,ÉE(an-pan-prê, prée), adj. Garni
de pampre.
— HIST. xvi" s. Pour mieux tromper ses ennuis,
Le chef tout empampré de joie, Gaillard il les plonge
et les noie Au fond de ses plus vineux muiz,'j. TAHU-
BEAD, Poésies, p. •HB, dans LACURNE.
— ÉTYM. En i, et pampre.
EMPAN (an-pan), s. m. Mesure de longueur
qu'on prend du bout du pouce à l'extrémité du pe-
tit doigt, lorsque la main est ouverte le plus possi-
ble. L'empan de la coudée égyptienne équivalait à H 2
doigts, et était long de 225 millimètres. Sur ma plus
haute cime un aigle s'est perché tenant dans sa
serre une tête de brave Mange, oiseau, re-
pais-toi de ma jeunesse, repais-toi de ma bravoure ;
ton aile en deviendra grande d'une aune et ta serre
d'un empan, FAURIEL , Chants populaires de la
Grèce, t. 1, p. 39. || Terme de broderie et passemen-
terie. L'étendue des deux bras.
— ÉTYM. Bercy, empane, s. f.; wallon, aspagne;
namurois, esplagne; ital. spanna; du germanique :
allem. Spanne, empan; angl. span; du verbe span-
nen, étendre. On trouve dans les anciens textes non
empan, mais espan ou espane.
EMPANACHE, ÉE (an-pa-na-ché, chée), part.
passé.. Garni d'un panache. Une tête empanachée
' N'est pas petit embarras, LA FONT. Fal)l. iv, 6. Te
voilâravi d'être empanaché de vert, HAMILT. Gram. 4.
EMPANACHER (an-pa-na-ché), v. a. Garnir, or-
ner d'un panache. Empanacher un casque. || S'em-
panacher, v. réfl. Se parer d'un panache.
— HIST. xvr s. Empanacher, NICOT, Dict.
— ÉTYM. En i, et panache.
EMPANNÉ, ÉE (an-pa-né, née), part, passé. Mis
en panne. Un vaisseau empanné pour prendre hau-
teur.
EMPANNER (an-pa-nê). || 1° Y. a. Terme de ma-
rine. Mettre en panne. || 2° Y. n. Un navire empanne
ou est empanné, quand il est masqué par le côté de
l'écoute de ses voiles.
— ÉTYM. En i, et panne.
f EMPANNON (an-pa-non), s. in. || 1° Terme de
charpentier. Chevron de croupe, qui tient aux ar-
rêtiers par le haut, et parle bas aux plates-formes.
Il 2° Terme de charron. Nom de deux pièces de bois,
qui, prenant des deux côtés de la flèche d'un car-
rosse, passent sur l'essieu.
— ÉTYM. Probablement, l'ancien français empen-
non, la partie d'une flèche garnie de plumes (voy.
EMPENNER), par comparaison avec la disposition des
pièces de charpente.
-j- EMPANTOUFLÉ, ÉE (an-pan-tou-flé, fiée),
adj. Qui a des pantoufles aux pieds.
— HIST. xvF s. Empantouflé, COTGRAVE.
— ÉTYM. En i, et pantoufles.
t EMPAQUETAGE (an-pa-ke-ta-j'), s. m. Action
d'empaqueter. L'empaquetage du coton.
— ÉTYM. Empaqueter.
EMPAQUETÉ, ÉE (an-pa-ke-té,'tée), part, passé.
Il i° Mis en paquet. Du linge bien empaqueté. Et
où est-il, m'écfiai-je, cet habit si bien empaqueté ?
HAMILT. Gramm. 7. J'ai laissé le livre bien empa-
queté en main sûre, BOSS. Letl. 99. || 2° Par exten-
sion, enveloppé comme une sorte de paquet, en
parlant des personnes. Notre défunt était en car-
rosse porté, Bien et dûment empaqueté, LA FONT.
FoW. VH, n. Sortons, je ne saurais qu'avec dou-
leur très-forte Le voir_ empaqueté [un ami mort] de
cette étrange sorte, MOL. VÉtour. n, 4. Près d'un bain
chaud [Plombières] toujours crotté, Plein d'une
eau qui fume et bouillonne, Où tout malade empa-
queté Se baigne, s'enfume et se donne La ques-
tion pour la santé, VOLT. Ép. 26. || Se dit de gens
entassés dans une voiture.
EMPAQUETER (an-p'a-ke-tê. Le t se double
quand la syllabe qui suit est muette : j'empaquette,
j'empaquetterai. 11 faut bien se garder de la pro-
nonciation, extrêmement vicieuse, de quelques per-
EMP -
sonnes qui disent: j'en-pa-kt'), v. a. || i" Mettre en
paquet. Empaqueter du linge. Pour aller à Lesbos,
De son père défunt empaqueter les os, BOUBSAULT,
Fàb. d'Esope, n, i. Je l'avais empaqueté, serré,
ployé [un habit], que toute la pluie du monde n'en
eût point approché, HAMILT. Gramm. 7. || 2°S'empa-
queter, v. réfl. S'envelopper, se charger d'habits.
Elle s'est empaquetée dans deux ou trois châles[.|| Par
extension. S'empaqueter, s'entasser dans une voiture.
— BIST. xvi° s. Pourqoy, estimant un homme,
l'estimez-vous tout enveloppé et empaqueté?..! c'est
le prix de l'espée que vous cherchez, non!de la
gaine, MONT, I, 324.
— ÉTYM. En t, et paquet. . î
7 EMP ARABISER (an-pa-ra-di-zé), ». a. Mettre
en paradis, en un état de délices. L'Art d'empàradi-
ser les âmes, titre d'un livre ascétique du xvn" siècle.
— ÉTYM. En 4, et paradis.
t EMPARENTÉ, ÉE (ah-pa-ran-té, tée); adj.
Qui possède des parents par alliance. Un homme
bien emparenté. || On dit aujourd'hui, de préfé-
rence, apparenté. i
— HIST. xn" s. Quatre escuiers des miex [mieux]
emparentés, Bat. d'Aleschans, v. 3746. || xm» s.
Graalent fu de Bretuns nés, Gentix et bien empa-
rentés, MARIE, Graalent.
— ÉTYM. En i, et parent.
EMPARER (S') (an-pa-ré), v. réfléchi. \\\ 1° Se
saisir.de quelque chose. S'emparer d'un héritage.
L'ennemi s'empara de la ville. Après s'être emparé
des droits de ma naissance, CORN. (Mdipej 11,'2.
Et je n'envierai plus le rang dont il s'empare, ID.
Sertor. I, J. T'emparer d'une reine en son propre
palais, ID. ib. v, 4. || Terme de chimie. Il se dit
des substances qui se combinent avec certaines au-
.tres, lorsqu'elles se trouvent en présence. Le fer
s'empare de l'oxygène. || 2° Fig. S'emparer de la
conversation. S'emparer des derniers moments de
quelqu'un. Bientôt l'amour, fertile en tendres sen-
timents , S'empara du théâtre ainsi que des romans,
EOiL. Art p. m. Il est aisé de s'emparer de l'esprit
de M. de Richelieu, M™" DE CAYLUS, Souvenirs,
p. 4 33, dans PODGENS. Je m'empare aussitôt: de ce
grand mouvement, RAYNOUARD, États de Blois, iv,
\. Comme un reste de vie se retire vers le coeur à
mesure que la mort s'empare des extrémités, SÉGUR,
Hist. de Napol. ix, 6. || 3° Prendre possession de
l'âme, en parlant des passions et émotions. Une
juste fureur s'empare de mon âme, RAC. Ipti. v, 2.
De vos sens étonnés quel désordre s'empare ? ID.
Atlial. m, 6. Mais d'où vient que mon coeur ifrémit
d'un saint effroi ? Est-ce l'esprit divin qui s'empare
de moi? m. ib. 7. La mollesse et la volupté! s'em-
parent de mon coeur, -FÉN. Tél. I.
— REM. Saint-Simon a supprimé le pronom per-
sonnel : Pour rendre la guerre plus animée çt plus
durable, [Louvois] fait brûler Worms, Spire et tout
le Palatinat jusqu'aux portes de Mayence dont il
fait emparer les troupes du roi, ST-SIM. 406, 87.
Mais cela est mauvais et ne doit pas être j imité.
Il 2. Emparé ne peut pas s'employer absolument au
participe, il faut dire s'étant emparé; et il y1 a une
faute contre l'usage ou du moins un archaïsme dans
ce vers : Son génie emparé de la nature entière ,
VIENNET, Épttre à Fontanes.
— HIST. xve s. Celuy an emparèrent [fortifièrent]
les Anglois la ville de Sainct Jame de Beuron, la-
quelle chose ils ne dévoient faire, AL. CHARTL Hist.
de Ch. Vil. Il xvi" s. Donnons licence de fortifier et
emparer le dit bourg, nu CANGE, arcaturia..!. Vous
ne seriez point honorée Simplement d'une pomme
ronde, Mais auriez la main emparée De la monar-
chie du monde, ST-GELAIS, 4 79. On a beau clprre et
de clefs s'empar«r [se remparer], On ne saurait les
désirs séparer, n>. 200. Depuis, l'ambition est sur-
venue, laquelle a emparé les hommes mortels des
despouilles qu'elle avoit ravi à Dieu, CALV. Inst. 69.
Le vice adhère tousjours aux entrailles de celpy qui
s'en est une fois emparé, AMYOT, Du vice et de la
vertu, 3. |
— ÉTYM. Provenç. espagn. et portug. amparar;
ital. imparare, apprendre; de in, en, etp'arare,
disposer, préparer (voy. PARER). Le sens propre de
ce mot est rendre prêt, fortifier, et, par suite „ saisir.
t EMPARFUMER (an-par-fu-mé), v. a. Emplir
d'une odeur parfumée.
— HIST..xvic s Ceste Marguerite Qui ciel et
terre emparfume d'odeur, RONS. 66.
— ÉTYM. En 4, et parfum.
t EMPARQUER (an-par-ké), v. a. Mettre dans un
parc. Il Fig. Circonvenir. Bref, Charost se laissa em-
parquer et maria le marquis d'Ancenis à la fille
d'Entraigue, ST-SIM. 221, 244.
EMP
1351
— HIST. xirr" s. Trop ai en mauvais lieu mar-
chié; Li dé m'ont pris et emparchié; Je les claim
quite, RUTEB. 27.
— ÉTYM. En 4, et parc.
t EMPASME (an-pa-sm'), s. m. Terme de phar-
macie. Poudre parfumée qu'on répand sur le corps
pour en absorber la sueur ou en masquer l'odeur.
— ÉTYM. "E{j.7caiî|j.a, de èv, en, et 7to«reEiv, sau-
poudrer.
" t EMPASTELER ( an-pa-ste-lé), v. a. Terme de
teinture. Employer le pastel ou guède pour faire
prendre le bleu aux laines.
— REM. Au XVII" siècle, on disait empâteler. Par
ces mots de guéder ou d'empâteler se doit entendre
le bleu aux laines ou étoffes, Instr. génér. pour la
teint, 4 8 mars 4 671, art. 20.
— ÉTYM. En 1, et pastel.
fEMPATAGE (an-pa-ta-j'),'s. m. Action d'em-
pâter.
— ÉTYM. Empâter.
f EMPÀTAGE (an-pâ-ta-j'), s. m. Action de mé-
langer la lessive avec l'huile pour la fabrication du
savon.
— ÉTYM. Empâter.
EMPÂTÉ, EE (an-pâ-té, tée), part, passé.
|| 1° Rempli de pâte ou de chose analogue à la
pâte. Les mains empâtées de plâtre. ||Scie empâtée,
scie qui a retenu de la sciure entre ses dents.
Il Terme de géologie. Roches empâtées, celles dont
les parties sont enveloppées par une pâte distincte.
Il Terme de minéralogie. Texture empâtée,-texture
d'une roche dont la base est une pâte homogène
avec parties constituantes ou accidentelles dissé-
minées dans cette pâte. || 2° Formé en une sorte
de pâte. La porcelaine et la frêle beauté De cet
émail à la Chine empâté, VOLT. Apolog. du luxe.
Il 3° Engraissé avec une composition alimentaire
dite pâte. Volaille empâtée. || 4° Terme de peinture.
Il se dit des tons moelleux et bien fondus. Un ta-
bleau bien empâté. || Terme de gravure. Des chairs
bien empâtées, des chairs moelleuses. || 5° Pâteux,
embarrassé comme par de la pâte. Langue em-
pâtée. Il a la prononciation empâtée. || Terme de
musique. Qui manque de .netteté. Voix, exécution
empâtée. || 6° Terme de manège. Cheval empâté,
cheval dont les formes sont épaisses, peu distinctes,
et dont les extrémités sont garnies de beaucoup do
poils longs, gros et rudes. Jarret empâté, jarret
d'un cheval qui est trop charnu, par opposition à
jarret sec. || Par extension. Homme empâté, homme
de formes qu'on a comparées à celle du cheval
empâté.
f EMPATELINER (an-pa-te-li-né), v. a. Caresser,
séduire par des manières patelines. .
— HIST. xvie s. Ce vieux rêveur, ce mitouîn A con-
trefait le patelin; II l'a si bien mitouinée Et si bien
empatelinée, Qu'il a fait ce qu'il a voulu, R. BELLEAO.
la Reconnue, ni, 6.
— ÉTYM. En 4, et patelin.
EMPATEMENT (an-pa-te-nian), s. m. \\ 1° Ce qui
sert de pied à quelque chose, pour le soutenir.
Il 2" Terme d'architecture. Epaisseur de maçonne-
rie qui sert de pied à un mur. || Pièces de bois qui
servent de pied à une grue. || 3" Terme de jardi-
nage. L'endroit, dit aussi talon de la tige, d'où sort
la branche ou le rameau. ;'4° La base qui sert à
fixer les algues. || Terme de marine. Entrelacement
des torons de deux cordages réunis par une épis-
sure.
— REM. On ne voit pas pourquoi l'Académie, écri'
vant patte par deux t, écrit empâtement par un
seul t, et non empattement. Cela oblige, pour ne
pas rompre davantage l'analogie, à écrire par un
seul t empatage, empâter, empature.
— ÉTYM. Empâter.
EMPÂTEMENT (an-pâ-te-man), s. m. || 1» Eta
de ce qui est empâté ou pâteux. L'empâtement de •
mains. 1)2° Engraissement des volailles. || 3° Term
de peinture. Action d'empâter un tableau. "j|- Term
de gravure. Effet que produit le mélange des points,
des tailles et des hachures. || 4° État de ce qui est
embarrassé comme par de la pâte. L'empâtement de
la langue, de la voix. || 5° Terme de médecine. Gon-
flement mal circo.nscrit, qui, au toucher, donne le
sentiment de la pâte.
— HIST. xvie s. Pour à toute extremitéengraisset
et chapons et poules, convient recourir à l'empas-
tement, 0. DE SERRES, 362.
— ÉTYM. Empâter.
f EMPATER (an-pa-té), v. a. Fixer, attacher
avec des pattes. || Terme de charron. Empâter des
rais, faire les pattes des rais d'une roue. I| Terme de
construction. Fonder la maçonnerie qui sert de base
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