EMB
— ÉTYM. 'Ejj.gpuou).xàç, de IjiSpusv, embryon,
et IXxevv, tirer.
+ EMBRYULCIE (an-bri-ul-sie), s. jf. Terme de
chirurgie. Opération pratiquée avec l'embryulce.
— ÉTYM. Voy. EMBRYULCE.
f EMBRYULE (an-bri-u-1'), s. m. Premiers ru-
diments de l'embryon.
— ÉTYM. Diminutif d'embryon.
EMBU, UE (an-bu, bue), part, passé d'emboire.
|[ i° Dont les couleurs sont devenues ternes et con-
fuses. TaSleau embu. || 2° S. m. Terme de peinture.
Nom donné aux taches, aux tons ternes qui se
voient dans un tableau embu. || Terme de marine.
Une toile à voile a de l'embu quand on l'a fait
boire, c'est-à-dire quand on l'a cousue lâche à sa
ralingue.
EMBÛCHE (an-bû-ch'), s. f. Sorte de guet-apens
que l'on dispose pour prendre ou tuer quelqu'un.
Dresser des embûches, une embûche à quelqu'un.
Elle-même leur dresse une embûche au passage,
CORN. Rodog. i, 6. De qui se rend trop tôt on
doit craindre une embûche, ro. ib. lv, 5. Va-l'en
faire venir ceux que je viens de dire, Pour les
mettre en embûche aux lieux que je désire, MOL.
Fâch. in, 5. Quand j'y devrais trouver cent embû-
ches mortelles, ID. Dépit, v. 2. Peut-être que les
amants de Pénélope le feront tomber dans les embû-
ches qu'ilsme préparaient, FÉN. Tél. xxiv. || Par exten-
sion, toute espèce de piège. Nous verrons dès ce soir
sur une criminelle Si ce présent nous cache une em-
bûche mortelle, CORN. Ilédée, iv, 4. Ils tomberont
toujours dans vos embûches, PASC. Prou. 4 7.
— REM. L'embûche étant proprement une embus-
cade, une manière de se cacher pour attaquer à
l'improviste, en surprise et à son avantage, et non
pas un piège, il est clair que tendre ne va pas avec
embûche. Mais, dans ces extensions de sens et
d'emploi, c'est l'usage qui décide et non le raison-
nement; et l'on dit : tendre, dresser une embûche.
— HIST. XIY 8 s. Que il se meist en embûche re-
postement avec assez pou de gens, BERCHEURE,
f° 3), verso. Il yssit de son embusche et courit sus
aus anemis, m. ib. ||xv° s. Toutesfois qu'ils chevau-
choient, ils estaient en grant péril pour les embus-
ches que on mettait sur eux, FROISS. I, I, 24 4. Et
messire Jehan manda ses gens qui estaient en em-
busque, FENIN, 4420. Ils se devisoient comment
celle leur joie non pareille continuer sûrement
pourroient, sans que î'embusche [le secret] de leur
dangereuse entreprinse fut découvert au mari,
LOUIS xi, Nouv. 4 3. Le petit Saintré n'osoit des-
couvrir I'embusche [cachette] de ses cent soixante
escuz, /. de Saintré,p. 4 43, dans LACURNE. ||XVIC S.
Le monde est après pour me troubler, mon corps
me grève, le diable est aux embusches pour me
surprendre, CALV. Instit. 694. Eomulus leur dressa
embusche sur le chemin, AMYOT, Rom. 37. Avoir
l'oeil au guet, l'oreille aux escoutes, pour descou-
vrir les embusches, MONT, IV, 385.
— ÉTYM. Voy. EMBUSQUER.
f EMBÛCHEMENT (an-bû-che-man), s. m. Terme
d'eaux et forêts. Action de commencer la coupe d'un
bois.
— ÉTYM. Embûcher 4.
f 4. EMBÛCHER (an-bû-ché), v. a. Terme d'eaux
et forêts. Commencer la coupe d'un bois.
— ÉTYM. En 4, et bûche.
f 2. EMBÛCHER (an-bû-ché), % a. || Terme de
vénerie. Embûcher la bête, la faire rentrer dans le
bois, dans son buisson, dans son gîte. || S'embû-
. cher, v. réfl. La bête s'embûche, quand, pour-
suivie, elle entre dans le bois.
— ÉTYM. Le même que embusquer, qui, propre-
ment, signifie mettre dans un bois.
t 3. EMBÛCHER (an-bû-ché), v. a. Mettre en em-
bûshe. || S'embûcher, v. réfl. Se mettre en em-
bûche.
— ÉTYM. Embûche. On dit aujourd'hui plutôt em-
busquer, forme italienne qui a détrôné l'ancienne
forme française embuscher (voy. l'historique d'EM-
BUSQUSR).
EMÏUSCADE (an-bu-ska-d'), s. f. [| 1° Lieu ca-
ché où l'on attend les ennemis pour les attaquer à
l'improviste et à son avantage. Dresser, préparer
une emkuscade. Donner, tomber dans une embus-
cade. Ce TOe n'a pu jamais combat, siège, embus-
cade, GORK. Cid, n, 9. Une embuscade est plus sûre
dans un terrain plat et uni, mais fourra, que dans
des bois, jarce qu'on s'en défie moins, ROLLIN,
Hist. anc. GEuwes, 1.1, p. 440, dans POUGENS. 5.
peine cet officier [d'Assas] a-t-il fait quelques pas,
que des grenadiers ennemis en embuscade l'envi-
ronnent et le saisissent à peu de distance de son
EME
régiment, VOLT. Louis XV, 33. || Par extension, se .
mettre, se tenir en embuscade, se cacher,' se pos- !
ter, guetter quelqu'un au passage. || FigJ Elle se !
mettait en embuscade pour surprendre les 1 coeurs, :
HAMILT. Gramm. 7. || 2° La troupe même qui est en i
embuscade. Le sergent Laplace posta son embus- i
cade, HAMILT. Gramm. s. \
— HIST. xvie s Qu'il devoit estre en!quelque i
imboscade pour l'attraper au passaige, CARLOIX, I
VIII, 36. ! ,
— ÉTYM. Ital. imboscata, à'imboscare (voy. EM- I
BUSQUER). Avant d'avoir reçu cette forme italienne,
on disait embuschement : Quand les autres! compa- i
gnons qui estaient embusches assez près de là oui- i
rent le cor, ils saillirent hors de l'embuschement, i
FROISS. I, I, 431. | ,
EMBUSQUÉ, ÉE (an-bu-ské, skée), pari, passé. ,
Placé en embuscade. On frémit en voyant la timide 1
gazelle descendre au rivage où le tigre lest em-' :
busqué, p. L. COUR. Lett.u, 34 9.
EMBUSQUER (an-bu-ské), v. a. || 1° Mettre en em- ■
buscade. Il embusqua une troupe déterminée. Quoi ! <
nous conduisons au gibet un malheureux que l'indi- ;
gence embusque sur un grand chemin....: et l'on :
fera grâce à un brigand infiniment plus dangereux, !
RAYNAL, Hist. phil. XYIII, 4 4. || 2° S'embusquer, i
v. réfléchi. Se mettre en embuscade. Le:cerf est
doux, tranquille; il ne s'embusque point dans l'é- i
paisseur des forêts pour y commettre un crime,
SAINT-FOIX, Ess. Paris, OEuvres, t. iv, p. 244, dans -
POUGENS. AU delà de ce lac, vos surveillants fidèles ;
Ont cru voir s'embusquer plusieurs de ces rebelles, ;
LEMIERRE, G. Tell, iv, 7. ||Par extension, se cacher •
pour attendre quelqu'un au passage. Embusquons-
nous derrière l'angle de la maison. ;
— HIST. XII° s. Sur une ewe, pur aguait des :
suens enbuschad, Bois, p. 53. || xnrs. Sous une cloie
s'est muciés, Et s'est tapis et embuissiés, Lai de Mé-
lion. Lors s'embuissent en la foriest, Ren. t. ry, ;
p. 365. Il xvc s. Ils envoyèrent les autres compa-
gnons embuscher en une vague abbaye et gastée,
FROISS. I, I, 4SI. y xvi" s. Trop me desplaist veoir
trahison cachée Et embusebée aux cuers de si haulx
roys, Qui font la Ioy et puis rompent ses droietz,
j. MAROT, p. 24 2, dans LAGURNE. Les Parthes, dit-il,
sont embusches au pied de ces montagnes-là, AMYOT, (
Ant. 60. ,
— ÉTYM. En 4, et le radical bosc (voy. BOIS); pro- ■
venç. et espagn. emboscar; portug. embuscar; ital.
imboscar. Les formes espagnoles et italiennes ont
sans doute déterminé au xvi° siècle l'abandon de
l'ancienne forme française embuscher, qui cepen-
dant a pu être en picard embusquer, et par là se
confondre avec les formes italienne et espagnole.
f EMBUT (an-bu), s. m. Entonnoir. || Vieux. j
— HIST. xive s. Embut, nu CANGE, embutum. 1
H xvi° s. On ne faisoit que luy entonner! vin en \
gorge avec un embut, RAB. t. 11, p. 232, dans i
LACURNE.
— ÉTYM. Catal. embut; espagn. embudo; ital.
imbuto; du latin in, en, et butis, tonneau (voy.
BOTTE).
f ÉMENDATEUR (é-man-da-teur), s. m. Celui qui ,
corrige un texte. [ 1
'— HIST. xvic s. Emendateur, COTGRAVE. ■ 1
— ÉTYM. Provenç. esmendador ; espagn; emen- 1
dador; ital. emendatore; du latin emendatdrem, de
emendare, émender. i
tÉMENDATIF, IVE (é-man-da-tif, ti-v!'), adj. 1
Qui émende, réforme. Châtiments qui sont!de deux 1
sortes : châtiments correctifs et émendatifs s'il est ;
permis d'inventer ce mot, par conséquent temporels ;
ou purement vindicatifs, où la justice divine se
satisfait par des supplices, BOSS. NOUV. myst. 4 7. 1
— ÉTYM. Émender. ]
f ÉMENDATION (é-man-da-sion), s. f. Action de 1
corriger un texte. L'émendation de ce passage altéré. 1
— HIST. xvi" s. [Ce] qui empeschera que nous ne
puissions aussi retirer les jeunes gens du pis au ,
miette §n usant de semblables emendations [cor-
rections de certains passages des poètes], AMYOT,
Comm. il faut lire les poètes, 54.
— ÉTYM. Provenç. emendacion; espagn. emen-
dacion; ital. emendasione; du latin emendationem, '.
de emendare, émender. 1
ÉMENDÉ, ÉE (é-man-dé, dée), part, passé. Ar- 1
rêt émendé. ]
ÉMENDER (é-man-dé), ■ v. a. Terme de droit.
Réformer. La cour, émendant, ordonne.... J
— HIST. XIII" s. Li rois commende que' nus [nul]
n'et [n'ait] tant forfet, s'il vient à amendement, qu'il
ne soit receuà esmandant de ce que il a forfet, Liv.
de just. 42. Il xvr s. Ayant eu au commencement
ÉME
1343
les mesmes_ defaults de nature, quant au geste et à
la prononciation, qu'avait eu Demosthenes, pour
les émender, il estudia soigneusement à imiter
Roscius, AMYOT, Cic. e. Ceulx qu'il trouvoit lasches
et paresseux, en les tensant et reprenant les emen-
doit, m. Numa, 2s.
— ÉTYM. Provenç. esmendar, emendar; catal.
esmenar; espagn. emendar; ital. emendare; du latin
emendare, de e, et menda, faute. Aujourd'hui amen-
der, dans le sens de rendre meilleur, a prévalu,
dans l'usage, sur émender.
ÉMERAUDE (é-me-rô-d'), s. f. ||i° Pierre pré-
cieuse ordinairement d'un beau vert, qui fait partie
des doubles silicates, et dans laquelle la coloration
est due à de l'oxyde de chrome. On a cru longtemps
que les émeraudes d'un vert gai venaient des gran-
des Indes, et c'est pour cela qu'on les appelait orien-
tales, RAYNAL, Hist. phil. vil, 20. L'insecte vert qui
rôde, Luit,vivante émeraude, Sous les brins d'herbe
verts, v. HUGO, Orienta 9. |j Émeraude du Brésil,
variété de tourmaline. Émeraude-morillon, fluorure
de chaux, variété verte. || 2° Terme d'alchimie. Éme-
raude des philosophes, la rosée de mars et celle de
septembre. || 3° L'île d'émeraude, nom poétique de
l'Irlande, dite aussi l'île verte, à cause de l'abon-
dance et de la fraîcheur de sa végétation.
— HIST. xir 5 s. Paire pure esmeralde en plomb
encassuner [enchâsser], Th. lemart. 428.
— ÉTYM. Provenç. esmerauda, maraeda, et, au
masculin, maragde, maraede, maraude, meraude;
anc. catal. esmeragda; espagn. esmeralda; ital.
smeraldo; du latin smaragdus, de a\i.âpsySoi; du
sanscrit açmagarbha, mot à mot, coeur de pierre.
f ÉMERAUDINE (é-me-rô-di-n'), s. f. Nom vul-
gaire d'un insecte du genre des cétoines (coléop-
tères).
— ÉTY3Ï. Émeraude.
■f ÉMERE (é-mê-r'), s. m. Terme de botanique. Ar-
brisseau d'agrément, le séné bâtard des jardiniers
(coronilla emerus, L.).
f ÉMERGÉ, ÉE (é-mèr-jé, jée), adj. Qui n'est
pas plongé dans l'eau, par opposition à immergé.
— ÉTYM. Émerger.
f ÉMERGEANT (é-mèr-jan), adj. m. Ancien
terme de jurisprudence usité dans cette locution :
dommage émergeant, pour indiquer quelque chose
où non-seulement on ne gagne pas, mais où l'on
perd (voy. l'historique d'ÉMERGER).
f ÉMERGEAIENT (é-mèr-je-man), s. m. Terme
de géologie. Action d'émerger en parlant des mon-
tagnes soulevées.
— ÉTYM. Émerger.
f ÉMERGENCE (é-mèr-jan-s'), s. f.\\i° Terme
de physique. Sortie hors d'un milieu. Point d'émer-
gence, point par lequel un rayon lumineux sort
d'un milieu qu'il a traversé. Chacun des rayons se
brise à son émergence de la boule, VOLT. Newton,
11, 9. |[ 2° Fig. Circonstance pressante. Dans une
telle émergence.
— ÉTYM. Émergent.
ÉMERGENT, ENTE (é-mèr-jan, jan-t'), adj.
Il 1° Terme de géologie. Terrain émergent, terrain
qui, à mer basse, se trouve à découvert. || 2° Terme
de physique. Rayons émergents, ceux qui sortent
d'un milieu après l'avoir traversé. || 3° Terme de
chronologie. L'an émergent, l'an par lequel on
commence à compter le temps, une période, une
ère. Il 4° Terme de minéralogie. Cristal émergent,"
cristal composé de six prismes rhomboïdes, dont,
cinq tendant à produire un prisme unique, le sixième
semble sortir de cet assemblage en faisantdes angles
rentrants avec les deux prismes adjacents.
f ÉMERGER (é-mèr-jé. Le g prend un e devant a
et 0 : émergeant, émergeons), v. n. Terme de géo-
logie. Être soulevé par une force centrale au-dessus
du niveau de la mer. On voit des îles émerger du
sein de la mer. || Par extension. Le soleil émergeant
d'une nuit sombre éclairait le fleuve, CHATEAUB.
Natch. n, 230. Des soleils après des soleils émer-
gent de l'immensité, ID. ib. iv, 483.
— HIST. xve s. Ceus ausquels les hauls astres con-
fèrent tems à souhait et qui en biens prospèrent,
jaçoit qu'ils soient en vices emergens [signalés pai
leurs vices], les Triomphes de la noble dame, f" 8s,
dans LACURNE. Comptant toutes les particulières
circonstances qui me regardent, jene treuve homme
des nostres à qui la deffense des loix [durant les
guerres de religion] couste, et en gaing cessant et
en dommage émergeant, disent les clercs, plus
qu'à moy, MONT, IV, 92.
— ÉTYM. Provenç. émerger; anc. catal. emergir;
du latin emergere, de e, hors, et mergere, plonger.
ÉMERI (é-me-ri), s. m. Composé naturel d'alu-
— ÉTYM. 'Ejj.gpuou).xàç, de IjiSpusv, embryon,
et IXxevv, tirer.
+ EMBRYULCIE (an-bri-ul-sie), s. jf. Terme de
chirurgie. Opération pratiquée avec l'embryulce.
— ÉTYM. Voy. EMBRYULCE.
f EMBRYULE (an-bri-u-1'), s. m. Premiers ru-
diments de l'embryon.
— ÉTYM. Diminutif d'embryon.
EMBU, UE (an-bu, bue), part, passé d'emboire.
|[ i° Dont les couleurs sont devenues ternes et con-
fuses. TaSleau embu. || 2° S. m. Terme de peinture.
Nom donné aux taches, aux tons ternes qui se
voient dans un tableau embu. || Terme de marine.
Une toile à voile a de l'embu quand on l'a fait
boire, c'est-à-dire quand on l'a cousue lâche à sa
ralingue.
EMBÛCHE (an-bû-ch'), s. f. Sorte de guet-apens
que l'on dispose pour prendre ou tuer quelqu'un.
Dresser des embûches, une embûche à quelqu'un.
Elle-même leur dresse une embûche au passage,
CORN. Rodog. i, 6. De qui se rend trop tôt on
doit craindre une embûche, ro. ib. lv, 5. Va-l'en
faire venir ceux que je viens de dire, Pour les
mettre en embûche aux lieux que je désire, MOL.
Fâch. in, 5. Quand j'y devrais trouver cent embû-
ches mortelles, ID. Dépit, v. 2. Peut-être que les
amants de Pénélope le feront tomber dans les embû-
ches qu'ilsme préparaient, FÉN. Tél. xxiv. || Par exten-
sion, toute espèce de piège. Nous verrons dès ce soir
sur une criminelle Si ce présent nous cache une em-
bûche mortelle, CORN. Ilédée, iv, 4. Ils tomberont
toujours dans vos embûches, PASC. Prou. 4 7.
— REM. L'embûche étant proprement une embus-
cade, une manière de se cacher pour attaquer à
l'improviste, en surprise et à son avantage, et non
pas un piège, il est clair que tendre ne va pas avec
embûche. Mais, dans ces extensions de sens et
d'emploi, c'est l'usage qui décide et non le raison-
nement; et l'on dit : tendre, dresser une embûche.
— HIST. XIY 8 s. Que il se meist en embûche re-
postement avec assez pou de gens, BERCHEURE,
f° 3), verso. Il yssit de son embusche et courit sus
aus anemis, m. ib. ||xv° s. Toutesfois qu'ils chevau-
choient, ils estaient en grant péril pour les embus-
ches que on mettait sur eux, FROISS. I, I, 24 4. Et
messire Jehan manda ses gens qui estaient en em-
busque, FENIN, 4420. Ils se devisoient comment
celle leur joie non pareille continuer sûrement
pourroient, sans que î'embusche [le secret] de leur
dangereuse entreprinse fut découvert au mari,
LOUIS xi, Nouv. 4 3. Le petit Saintré n'osoit des-
couvrir I'embusche [cachette] de ses cent soixante
escuz, /. de Saintré,p. 4 43, dans LACURNE. ||XVIC S.
Le monde est après pour me troubler, mon corps
me grève, le diable est aux embusches pour me
surprendre, CALV. Instit. 694. Eomulus leur dressa
embusche sur le chemin, AMYOT, Rom. 37. Avoir
l'oeil au guet, l'oreille aux escoutes, pour descou-
vrir les embusches, MONT, IV, 385.
— ÉTYM. Voy. EMBUSQUER.
f EMBÛCHEMENT (an-bû-che-man), s. m. Terme
d'eaux et forêts. Action de commencer la coupe d'un
bois.
— ÉTYM. Embûcher 4.
f 4. EMBÛCHER (an-bû-ché), v. a. Terme d'eaux
et forêts. Commencer la coupe d'un bois.
— ÉTYM. En 4, et bûche.
f 2. EMBÛCHER (an-bû-ché), % a. || Terme de
vénerie. Embûcher la bête, la faire rentrer dans le
bois, dans son buisson, dans son gîte. || S'embû-
. cher, v. réfl. La bête s'embûche, quand, pour-
suivie, elle entre dans le bois.
— ÉTYM. Le même que embusquer, qui, propre-
ment, signifie mettre dans un bois.
t 3. EMBÛCHER (an-bû-ché), v. a. Mettre en em-
bûshe. || S'embûcher, v. réfl. Se mettre en em-
bûche.
— ÉTYM. Embûche. On dit aujourd'hui plutôt em-
busquer, forme italienne qui a détrôné l'ancienne
forme française embuscher (voy. l'historique d'EM-
BUSQUSR).
EMÏUSCADE (an-bu-ska-d'), s. f. [| 1° Lieu ca-
ché où l'on attend les ennemis pour les attaquer à
l'improviste et à son avantage. Dresser, préparer
une emkuscade. Donner, tomber dans une embus-
cade. Ce TOe n'a pu jamais combat, siège, embus-
cade, GORK. Cid, n, 9. Une embuscade est plus sûre
dans un terrain plat et uni, mais fourra, que dans
des bois, jarce qu'on s'en défie moins, ROLLIN,
Hist. anc. GEuwes, 1.1, p. 440, dans POUGENS. 5.
peine cet officier [d'Assas] a-t-il fait quelques pas,
que des grenadiers ennemis en embuscade l'envi-
ronnent et le saisissent à peu de distance de son
EME
régiment, VOLT. Louis XV, 33. || Par extension, se .
mettre, se tenir en embuscade, se cacher,' se pos- !
ter, guetter quelqu'un au passage. || FigJ Elle se !
mettait en embuscade pour surprendre les 1 coeurs, :
HAMILT. Gramm. 7. || 2° La troupe même qui est en i
embuscade. Le sergent Laplace posta son embus- i
cade, HAMILT. Gramm. s. \
— HIST. xvie s Qu'il devoit estre en!quelque i
imboscade pour l'attraper au passaige, CARLOIX, I
VIII, 36. ! ,
— ÉTYM. Ital. imboscata, à'imboscare (voy. EM- I
BUSQUER). Avant d'avoir reçu cette forme italienne,
on disait embuschement : Quand les autres! compa- i
gnons qui estaient embusches assez près de là oui- i
rent le cor, ils saillirent hors de l'embuschement, i
FROISS. I, I, 431. | ,
EMBUSQUÉ, ÉE (an-bu-ské, skée), pari, passé. ,
Placé en embuscade. On frémit en voyant la timide 1
gazelle descendre au rivage où le tigre lest em-' :
busqué, p. L. COUR. Lett.u, 34 9.
EMBUSQUER (an-bu-ské), v. a. || 1° Mettre en em- ■
buscade. Il embusqua une troupe déterminée. Quoi ! <
nous conduisons au gibet un malheureux que l'indi- ;
gence embusque sur un grand chemin....: et l'on :
fera grâce à un brigand infiniment plus dangereux, !
RAYNAL, Hist. phil. XYIII, 4 4. || 2° S'embusquer, i
v. réfléchi. Se mettre en embuscade. Le:cerf est
doux, tranquille; il ne s'embusque point dans l'é- i
paisseur des forêts pour y commettre un crime,
SAINT-FOIX, Ess. Paris, OEuvres, t. iv, p. 244, dans -
POUGENS. AU delà de ce lac, vos surveillants fidèles ;
Ont cru voir s'embusquer plusieurs de ces rebelles, ;
LEMIERRE, G. Tell, iv, 7. ||Par extension, se cacher •
pour attendre quelqu'un au passage. Embusquons-
nous derrière l'angle de la maison. ;
— HIST. XII° s. Sur une ewe, pur aguait des :
suens enbuschad, Bois, p. 53. || xnrs. Sous une cloie
s'est muciés, Et s'est tapis et embuissiés, Lai de Mé-
lion. Lors s'embuissent en la foriest, Ren. t. ry, ;
p. 365. Il xvc s. Ils envoyèrent les autres compa-
gnons embuscher en une vague abbaye et gastée,
FROISS. I, I, 4SI. y xvi" s. Trop me desplaist veoir
trahison cachée Et embusebée aux cuers de si haulx
roys, Qui font la Ioy et puis rompent ses droietz,
j. MAROT, p. 24 2, dans LAGURNE. Les Parthes, dit-il,
sont embusches au pied de ces montagnes-là, AMYOT, (
Ant. 60. ,
— ÉTYM. En 4, et le radical bosc (voy. BOIS); pro- ■
venç. et espagn. emboscar; portug. embuscar; ital.
imboscar. Les formes espagnoles et italiennes ont
sans doute déterminé au xvi° siècle l'abandon de
l'ancienne forme française embuscher, qui cepen-
dant a pu être en picard embusquer, et par là se
confondre avec les formes italienne et espagnole.
f EMBUT (an-bu), s. m. Entonnoir. || Vieux. j
— HIST. xive s. Embut, nu CANGE, embutum. 1
H xvi° s. On ne faisoit que luy entonner! vin en \
gorge avec un embut, RAB. t. 11, p. 232, dans i
LACURNE.
— ÉTYM. Catal. embut; espagn. embudo; ital.
imbuto; du latin in, en, et butis, tonneau (voy.
BOTTE).
f ÉMENDATEUR (é-man-da-teur), s. m. Celui qui ,
corrige un texte. [ 1
'— HIST. xvic s. Emendateur, COTGRAVE. ■ 1
— ÉTYM. Provenç. esmendador ; espagn; emen- 1
dador; ital. emendatore; du latin emendatdrem, de
emendare, émender. i
tÉMENDATIF, IVE (é-man-da-tif, ti-v!'), adj. 1
Qui émende, réforme. Châtiments qui sont!de deux 1
sortes : châtiments correctifs et émendatifs s'il est ;
permis d'inventer ce mot, par conséquent temporels ;
ou purement vindicatifs, où la justice divine se
satisfait par des supplices, BOSS. NOUV. myst. 4 7. 1
— ÉTYM. Émender. ]
f ÉMENDATION (é-man-da-sion), s. f. Action de 1
corriger un texte. L'émendation de ce passage altéré. 1
— HIST. xvi" s. [Ce] qui empeschera que nous ne
puissions aussi retirer les jeunes gens du pis au ,
miette §n usant de semblables emendations [cor-
rections de certains passages des poètes], AMYOT,
Comm. il faut lire les poètes, 54.
— ÉTYM. Provenç. emendacion; espagn. emen-
dacion; ital. emendasione; du latin emendationem, '.
de emendare, émender. 1
ÉMENDÉ, ÉE (é-man-dé, dée), part, passé. Ar- 1
rêt émendé. ]
ÉMENDER (é-man-dé), ■ v. a. Terme de droit.
Réformer. La cour, émendant, ordonne.... J
— HIST. XIII" s. Li rois commende que' nus [nul]
n'et [n'ait] tant forfet, s'il vient à amendement, qu'il
ne soit receuà esmandant de ce que il a forfet, Liv.
de just. 42. Il xvr s. Ayant eu au commencement
ÉME
1343
les mesmes_ defaults de nature, quant au geste et à
la prononciation, qu'avait eu Demosthenes, pour
les émender, il estudia soigneusement à imiter
Roscius, AMYOT, Cic. e. Ceulx qu'il trouvoit lasches
et paresseux, en les tensant et reprenant les emen-
doit, m. Numa, 2s.
— ÉTYM. Provenç. esmendar, emendar; catal.
esmenar; espagn. emendar; ital. emendare; du latin
emendare, de e, et menda, faute. Aujourd'hui amen-
der, dans le sens de rendre meilleur, a prévalu,
dans l'usage, sur émender.
ÉMERAUDE (é-me-rô-d'), s. f. ||i° Pierre pré-
cieuse ordinairement d'un beau vert, qui fait partie
des doubles silicates, et dans laquelle la coloration
est due à de l'oxyde de chrome. On a cru longtemps
que les émeraudes d'un vert gai venaient des gran-
des Indes, et c'est pour cela qu'on les appelait orien-
tales, RAYNAL, Hist. phil. vil, 20. L'insecte vert qui
rôde, Luit,vivante émeraude, Sous les brins d'herbe
verts, v. HUGO, Orienta 9. |j Émeraude du Brésil,
variété de tourmaline. Émeraude-morillon, fluorure
de chaux, variété verte. || 2° Terme d'alchimie. Éme-
raude des philosophes, la rosée de mars et celle de
septembre. || 3° L'île d'émeraude, nom poétique de
l'Irlande, dite aussi l'île verte, à cause de l'abon-
dance et de la fraîcheur de sa végétation.
— HIST. xir 5 s. Paire pure esmeralde en plomb
encassuner [enchâsser], Th. lemart. 428.
— ÉTYM. Provenç. esmerauda, maraeda, et, au
masculin, maragde, maraede, maraude, meraude;
anc. catal. esmeragda; espagn. esmeralda; ital.
smeraldo; du latin smaragdus, de a\i.âpsySoi; du
sanscrit açmagarbha, mot à mot, coeur de pierre.
f ÉMERAUDINE (é-me-rô-di-n'), s. f. Nom vul-
gaire d'un insecte du genre des cétoines (coléop-
tères).
— ÉTY3Ï. Émeraude.
■f ÉMERE (é-mê-r'), s. m. Terme de botanique. Ar-
brisseau d'agrément, le séné bâtard des jardiniers
(coronilla emerus, L.).
f ÉMERGÉ, ÉE (é-mèr-jé, jée), adj. Qui n'est
pas plongé dans l'eau, par opposition à immergé.
— ÉTYM. Émerger.
f ÉMERGEANT (é-mèr-jan), adj. m. Ancien
terme de jurisprudence usité dans cette locution :
dommage émergeant, pour indiquer quelque chose
où non-seulement on ne gagne pas, mais où l'on
perd (voy. l'historique d'ÉMERGER).
f ÉMERGEAIENT (é-mèr-je-man), s. m. Terme
de géologie. Action d'émerger en parlant des mon-
tagnes soulevées.
— ÉTYM. Émerger.
f ÉMERGENCE (é-mèr-jan-s'), s. f.\\i° Terme
de physique. Sortie hors d'un milieu. Point d'émer-
gence, point par lequel un rayon lumineux sort
d'un milieu qu'il a traversé. Chacun des rayons se
brise à son émergence de la boule, VOLT. Newton,
11, 9. |[ 2° Fig. Circonstance pressante. Dans une
telle émergence.
— ÉTYM. Émergent.
ÉMERGENT, ENTE (é-mèr-jan, jan-t'), adj.
Il 1° Terme de géologie. Terrain émergent, terrain
qui, à mer basse, se trouve à découvert. || 2° Terme
de physique. Rayons émergents, ceux qui sortent
d'un milieu après l'avoir traversé. || 3° Terme de
chronologie. L'an émergent, l'an par lequel on
commence à compter le temps, une période, une
ère. Il 4° Terme de minéralogie. Cristal émergent,"
cristal composé de six prismes rhomboïdes, dont,
cinq tendant à produire un prisme unique, le sixième
semble sortir de cet assemblage en faisantdes angles
rentrants avec les deux prismes adjacents.
f ÉMERGER (é-mèr-jé. Le g prend un e devant a
et 0 : émergeant, émergeons), v. n. Terme de géo-
logie. Être soulevé par une force centrale au-dessus
du niveau de la mer. On voit des îles émerger du
sein de la mer. || Par extension. Le soleil émergeant
d'une nuit sombre éclairait le fleuve, CHATEAUB.
Natch. n, 230. Des soleils après des soleils émer-
gent de l'immensité, ID. ib. iv, 483.
— HIST. xve s. Ceus ausquels les hauls astres con-
fèrent tems à souhait et qui en biens prospèrent,
jaçoit qu'ils soient en vices emergens [signalés pai
leurs vices], les Triomphes de la noble dame, f" 8s,
dans LACURNE. Comptant toutes les particulières
circonstances qui me regardent, jene treuve homme
des nostres à qui la deffense des loix [durant les
guerres de religion] couste, et en gaing cessant et
en dommage émergeant, disent les clercs, plus
qu'à moy, MONT, IV, 92.
— ÉTYM. Provenç. émerger; anc. catal. emergir;
du latin emergere, de e, hors, et mergere, plonger.
ÉMERI (é-me-ri), s. m. Composé naturel d'alu-
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