EMB
puis, au figuré, embarrasser, parce que la récolte
sur pied encombre le champ; de même que deblaver
(déblayer) a signifié ôter la récolte, puis ôter ce
qui encombre.
EMBLAVURE (an-bla-vu-r'), s. f. Champ ense-
mencé de blé.
— ÊTYM. Emblaver'; Berry, erribladure.
EMBLEE (D') (dan-blée), loc. adv. Du premier
coup, du premier effort. Emporter une ville d'em-
blée. La ville était trop bien munie pour l'emporter
d'emblée, VAUGEL. Q. C. VU, 6, dans HICHELET.
|| On dit de même emporter une affaire d'emblée.
|| lia été élu, nommé d'emblée, c'est-à-dire sans
opposition. || Emporter quelqu'un d'emblée, le dé-
cider dès le premier effort. Il ne devait pas vouloir
prendre Valcourt d'emblée, SÉV. 679.
— H1ST xue s. Pur quei te unt mened [mené] ces
de Juda en emblées ultre le flum e tes compaignons
sans nus [nous]?Rois, p. <96. ||xve s. Le duc d'Au-
trische a prins ou par ses gens fait prendre d'am-
blée nostre cité de Therouenne, Lettre de Char-
les VUI, Bulletin du comité de la langue, t. m,
p. 693. Et pareillement en ces propres jours fut
prise d'emblée la forteresse d'Estrepagny, MON-
STREL. liv. n, chap. 68. || XVIe s. Parce que es con-
vens de femmes n'entroyent les hommes sinon à
l'emblée, et clandestinement, RABEL. Garg. i, 62.
Hz feront ceste année de beaulx coupz : mais aul-
cuns d'iceulx seront fort subjects à recepvoir quel-
que coup de baston à l'emblée, m. Progn. Pant. 6.
Ce fut un acte de ruze, de surprise et d'emblée, le
plus grand et le plus digne de mémoire qui fut
oncques, AMYOT, Pélop. et Marc. comp. 2. Ce fut ce qui
plus asseura les soudards d'Aratus, pource qu'ils
estimèrent que le veneur fust de l'intelligence, et
qu'il aidast à celer leur emblée, ID. Aratus, 9.
— ËTYM. Embler t.
EMBLÉMATIQUE (an-blé-ma-ti-k'), adj. Qui aie
caractère de l'emblème. Figure emblématique.
— ÉTYM. Emblème.
EMBLEME (an-blê-m'), s. m. || i° Au sens propre,
actuellement inusité, ouvrage de marqueterie, de
mosaïque. || 2° Aujourd'hui, figure symbolique,
avec une légende en forme de sentence. Des bou-
cliers ornés d'emblèmes. Le Sphinx est son em-
blème [d'Octave] et nous dit qu'il préfère Ce sym-
bole du fourbe aux aigles de son père, VOLT.
Triumv. il, *. Ces hommages publics, ces emblè-
mes, ces armes.... Importunaient vos yeux où j'ai
surpris des pleurs, c. DELAV. Paria, iv, 2. || 2° In-
signe. Les emblèmes de la royauté. || 3° Symbole.
Le coq est l'emblème de la vigilance. Le vert est
l'emblème de l'espérance. Que mes armes sans faste,
emblème des douleurs.... VOLT. Tancr. ni, t.
— SYN. EMBLÈME, DEVISE. L'un et l'autre est la
représentation d'une vérité par un symbole sensi-
ble, accompagné d'une légende qui en exprime le
sens. Ce qui distingue l'emblème de la devise, c'est
que les paroles de l'emblème ont toutes seules
un sens plein et achevé, ce qui n'est pas vrai des
paroles de la devise qui ne s'entendent bien que
lorsqu'elles sont jointes à la figure, BEAUZËE. || EM-
BLÈME, SYMBOLE. Selon Lafaye, le symbole etfem-
blème diffèrent d'abord en ce que l'un est constant,
primitif, traditionnel, d'une origine divine ou in-
connue, et l'autre du choix ou de l'invention de
quelqu'un qui l'imagine uu s'en sert à dessein en se
fondant sur une liaison d'idées plus ou moins sensi-
ble. La religion a des symboles, les artistes ont
des emblèmes. Le symbole est quelque chose de
convenu, de généralement admis, l'emblème est le
résultat d'une certaine oeuvre et d'une création par-
ticulière. Le gouvernail, dit Marmontel, est le sym-
bole de la navigation ; les poètes et les peintres en
ont fait l'emblème de l'administration d'un Etat.
— HIST. xvi" s. Je me donne loy d'y attacher [à
mon livre], comme ce n'est qu'une marqueterie mal
joincte, quelque emblème [pièce de rapport] super-
numeraire, MONT, IV, 90.
— ÉTYM. "E[ië).Tina, marqueterie, de ènëâM.eiv,
mettre dans, de èv, et pâXXeiv, jeter.
+ 1. EMBLER (an-blé), v. a. Ravir avec violence
ou par surprise. M. le Prince embla à mon père la
capitainerie des Ghasses de Senlis, ST-SIM. 6, 79.
Chacun des deux autres [Louvois et Colbert] tendait
toujours à embler la besogne d'autrui, ID. 7t, (63.
|| Proverbe. Il est bien larron qui larron emble.
— HIST. XIe s. Ki'l voldrat clamer emblet [qui
voudra réclamer le bétail volé], Lois de Guill. 25.
|| XIIe s. Vostre clairs vis, qui sembloit flor de lis,
Est si aies ore de mal en pis, Qu'il m'est avis que
me soiez emblée, QUESNES, Romancero, p. -108. [Il]
Emble l'altrui aveir et à force le prent, Th. le mar-
CICT. DE LA LANGUE FRANCAISK.
EMB
tyr, 31. || xin s. D'eux [de mes parents] [je] m'em-
blai l'autre jour, moût forment m'en repent, Berle,
XLYII. Li tems, qui s'en va nuit et jor, Sans repos
prendre et sans sejor, Et qui de nous se part et
emble Si celéement qu'il vous semble Qu'il s'arreste
adès en un point, Et il ne s'i arreste point|, la Rose,
v. 362. || xv° s. Belle, se ne m'osez donner De vos
doux baisers amoureux, J'en emblerai bien un ou
deux, CH.D'ORLËANS, JBOM. 69. || xvi"s. Fabius remit
en l'obéissance des Romains la ville de Tarante, qui
leur avoit esté embléepartrahison, AMYOT,! Fab. 43.
— ËTYM. Provenç. emblar, enblar; ital. invo-
lare; florentin, imbqlare; bas-lat. imbulare, dans
des manuscrits de la loi salique; du latin ïnvolare,
enlever en volant, expression tirée de l'oiseau de
proie qui enlève son gibier, de t'n, et volare, voler.
t 2. EMBLER (an-blé), v. n. Terme de chasse. Se
dit des cerfs quand, dans leurs allures, les pieds de
derrière surpassent ceux de devant de plusieurs
doigts.
— ËTYM. Autre forme i'ambler.
f EMBLEUR (an-bleur), s. m. Voy. AMBLEBR.
{ EMBLIC (an-blik), adj. m. Terme de pharmacie.
Myrobalan emblic (voy. MYROBALAN).
— ÉTYM. Êmblique.
f EMBLIER (an-blié), v. a. Terme de marine.
Encombrer.
— ËTYM. Autre forme de l'ancien verbe emblayer,
encombrer (voy. l'historique et l'étymologie de EM-
BLAVER).
f EMBLIQUE (an-bli-k'), s. f. Terme de matière
médicale. L'emblique officinale, le petit myrobalan
(phyllahthus emblica).
t EMBLOQUER (an-blo-ké), v. a. Terme de ta-
bletterie. Aplatir un morceau de corne chaud entre
deux plaques.
— ÉTYM. En t, et bloc.
f EMBLURE (an-blu-r'), s. f. Terme rural. Voy.
EMBLAVURE.
— ÉTYM. Contraction à'emblavure.
t EMBOBELINER (an-bo-be-li-né) ou EMBOBI-
NER (an-bo-bi-né), v. a. Terme familier. Enjôler,
séduire par des paroles flatteuses, captieuses. ~
— ÉTYM. En t, et bobine : enlacer comme la bo-
bine avec le fil.
fEMBODINURE (an-bo-di-nu-r'), s. f. Terme de
marine. Nom de plusieurs bouts de corde, dont on
couvre l'organeau de l'ancre, pour renverser mieux
le câble sur le fer.
EMBOIRE (S') (an-boi-r'), il s'emboit, ils s'em-
boivent; il s'embuvait; il s'embut; il s'emboira; il
s'emboirait; qu'il s'emboive; qu'il s'embÙt, qu'ils
s'embussent; s'embuvant; embu, v. réft. || 1° Terme
de peinture. Devenir terne et se confondre, en par-
lant des couleurs d'un tableau ; ce qui arrive parce
que le bois ou la toile boivent l'huile, l'essence,etc.
H 2° V. a. Terme de fondeur. Emboire un moule,
l'enduire d'huile ou de cire fondue pour empêcher
la matière d'y adhérer.
— HIST. xV s. Comme homme embeu qui chan-
celle et trépigne, L'ai veu souvent quand il s'alloit
coucher, VILLON, p. 6t, dans RAYNOUARD. || XVI° S.
Les Plamens, habitans en Saxe, embeurent les
moeurs et conditions des Saxons, RABEL. Pant. m, I.
Le dict champ estoytdesang tout embu et couvert,
in. ib. v, 39. Dieu a voulu que les Juifs fussent eni-
bus de telles prophéties, CALV. Inst. 253.;On enve-
loppera le col de laine noire avec le suif, imbue en
huile de lis, PARÉ, VI, 8. Soudain qu'on met de
l'eau dessus, lesdites pierres de chaux emboivent si
très violemment que cela les cause soudain réduire
en farine, PALISSY, a.
—ÉTYM. En i, et boire; provenç.embiber, embeuvre;
catal. embeurer ; espagn. embeber ; ital. imbevere.
EMBOISÉ, ÉE (an-boi-zé, zée), part, passé. Em-
boisé par un enjôleur.
EMBOISER (an-boi-zé), l). a. Engager quelqu'un
par des promesses, par des cajoleries, i faire ce
qu'on souhaite de lui. Est-ce ma faute à moi, si
madame l'emboise? BOURSAULT, Mots à la mode,
se. t5 (en 1694). y Terme populaire et vieilli.
— ÉTYM. En \, et l'ancien français boise, trompe-
rie, mensonge; provenç. bausia, bauga; ital. bugia.
EMBOISECR, EUSE (an-boi-zeur, zeûjz'), s. m.
et f. Terme vieilli. Celui, celle quiemboise.
— ÉTYM. Emboiser.
EMBOÎTÉ, ÉE (an-boî-té, tée), part, passé. L'es-
sieu emboîté dans le moyeu. Sa tête était emboîtée
dans son chapeau, SGARR. Rom. corn. 1, 10. ||Fig.
La pièce est faite comme une tragédie française du
second ordre, à la fois romanesque et régulière,
assez bien emboîtée dans les limites de temps et de
lieux, et n'offrant guère d'invraisemblable nue les
EMB
1337
caractères, les sentiments et les actions des per-
sonnages, VILLEMAIN, Littér. Tabl. du xvine siècle,
2e partie, 2e leçon. || Terme de danse. Pas emboîté,
pas dans lequel le danseur conserve la position nom-
mée emboîture.
EMBOÎTEMENT (an-bol-te-man), s. m. Jonction,
union de deux pièces qui s'emboîtent l'une dans
l'autre. L'emboîtement des mortaises d'une char-
pente, de deux os d'une articulation. Les divers
emboîtements les uns dans les autres [os], par le
moyen desquels ils jouent et se meuvent, BOSS.
Connais*, n, 7. || Terme de physiologie. Embotte-
ment des germes, hypothèse sur la génération qui
regarde les êtres vivants des périodes successives
comme emboîtés, contenus les uns dans les autres.
On a beaucoup parlé de l'emboîtement des germes; ce
mot est impropre; les germes ne sont pas de petites
boîtes insérées les unes dans les autres; ils étaient
des parties intégrantes des premiers touts organisés
sortis immédiatement des mains du Créateur, BON-
NET, Lett. div. OEuvres, t. xn, p. 337. Hartsoeker
assurait que la première graine serait à la dernière
et la plus petite qui paraîtrait la dernière année du
soixantième siècle, comme l'unité suivie de trente
mille zéros, d'où il concluait que l'emboîtement
était absurde, ID. Consid. corps organ. OEuvres,
t. vi, p. 422. Après avoir incliné fortement vers
l'épigénèse, feu mon respectable ami M. de Haller
avait été ramené par les faits à l'évolution qui l'avait
elle-même conduit à l'emboîtement, ID. ib. p. 426.
— HIST. xvi" s. Emboestement, COTGRAVE.
— ÉTYM. Emboîter.
EMBOÎTER (an-bol-té), v. a. || 1° Enchâsser uno
chose dans une autre. Emboîter des tuyaux.
Il 2° Terme militaire. Emboîter le pas, marcher en
file serrée de manière que le pied de l'homme qui
suit se pose à la place que quitte le pied de l'homme
qui précède. ||Fig. Se soumettre, céder, obéir. Je
le forcerai bien d'emboîter le pas. Il eut beau se dé-
fendre, il fallut faire comme les autres et emboîter
le pas. Il Emboîter le pas, se dit familièrement de
quelqu'un qui marche derrière un autre en mettant
le pas dans son pas. || 3° S'emboîter, v.réfl. Être em-
boîté. Des tenons qui s'emboîtent bien dans une
mortaise. Les os ont des jointures où ils s'emboîtent
les uns dans les autres, FÊNEL. Exist. 3t. || Fami-
lièrement et par plaisanterie, se mettre dans une
voiture où l'on est mal. Je ne me serais pas emboîté
comme un sot dans cette caisse dandinante, MAR-
MONTEL, dans le Dict. de POITEVIN.
— HIST. xvie s. Ces deux eschelles furent emboî-
tées et appliquées dans une retraite de muraille,
D'AUB. Hist. m, 26.
— ÉTYM. En i, et boite.
EMBOÎTURE (an-boî-tu-r'), s. f. || l'Insertion d'une
chose dans une autre. L'embolture des os les uns
dans les autres. L'emboîture est juste. || Fig. Nous
honorerons nos écrits en compilant Plutarque, el
en remettant dans leur emboîture naturelle les
membres de l'histoire romaine qu'il en a détaches,
LE p. CATROD, dans DESFONT. || 2" Emboîture d'une
porte, les deux ais de travers en haut et en bas,
dans lesquels les autres ais sont emboîtés. 11 3° Terme
de danse. Nom que l'on donne quelquefois à la troi-
sième position, où, en effet, les deux jambes sont
juste l'une contre l'autre, comme si elles s'emboî-
taient, COMPAN, Dict. de la danse, p. 303.
— HIST. xvie s. Favas emporta la Reole par le
chasteau avec des eschelles de plus de soixante
pieds de haut faites de plusieurs pièces, les emboi-
tures n'aians jamais esté pratiquées auparavant son
invention, D'AUB. Hist. m, 26. Emboiture ou enar-
throse, PARÉ, IV, 43. Il [le corps] n'a plus esprit ny
raison, Emboiture ne liaison, Artère, poux, ny
veine tendre, RONS. 471.
— ÉTYM. Emboîter.
f EMBOLE (an-bo-1'), s. m. Terme d'antiquité.
Eperon de la proue des navires. || Dans l'art drama-
tique ancien, satire qui paraissait sur le théâtre avec
la grande pièce. Si c'était au milieu, on la nommait
embole ou pièce d'entr'acte, BATTEUX, Histoire abré-
gée de la satire.
— ÉTYM. "EixëoXoç, éperon de navire, de iv, en,
et fSoAôç, coup, de pâMsiv, lancer:proprement, ce
qu'on met dedans.
t EMBOLIE (an-bo-lie), s. f. Terme de médecine.
Obstruction par des caillots fibrineux qui, formés
dans une artère, vont oblitérer une artère plus
petite.
— ÉTYM. Tïu.ê6Aiov, piston, de àv, en, et ftëX-
AEIV, jeter.
EMBOLISME (an-bo-li-sm'), s. m. Terme ae enro-
nologie. Intercalation d'un mois dont les Grecs se
r. — 168
puis, au figuré, embarrasser, parce que la récolte
sur pied encombre le champ; de même que deblaver
(déblayer) a signifié ôter la récolte, puis ôter ce
qui encombre.
EMBLAVURE (an-bla-vu-r'), s. f. Champ ense-
mencé de blé.
— ÊTYM. Emblaver'; Berry, erribladure.
EMBLEE (D') (dan-blée), loc. adv. Du premier
coup, du premier effort. Emporter une ville d'em-
blée. La ville était trop bien munie pour l'emporter
d'emblée, VAUGEL. Q. C. VU, 6, dans HICHELET.
|| On dit de même emporter une affaire d'emblée.
|| lia été élu, nommé d'emblée, c'est-à-dire sans
opposition. || Emporter quelqu'un d'emblée, le dé-
cider dès le premier effort. Il ne devait pas vouloir
prendre Valcourt d'emblée, SÉV. 679.
— H1ST xue s. Pur quei te unt mened [mené] ces
de Juda en emblées ultre le flum e tes compaignons
sans nus [nous]?Rois, p. <96. ||xve s. Le duc d'Au-
trische a prins ou par ses gens fait prendre d'am-
blée nostre cité de Therouenne, Lettre de Char-
les VUI, Bulletin du comité de la langue, t. m,
p. 693. Et pareillement en ces propres jours fut
prise d'emblée la forteresse d'Estrepagny, MON-
STREL. liv. n, chap. 68. || XVIe s. Parce que es con-
vens de femmes n'entroyent les hommes sinon à
l'emblée, et clandestinement, RABEL. Garg. i, 62.
Hz feront ceste année de beaulx coupz : mais aul-
cuns d'iceulx seront fort subjects à recepvoir quel-
que coup de baston à l'emblée, m. Progn. Pant. 6.
Ce fut un acte de ruze, de surprise et d'emblée, le
plus grand et le plus digne de mémoire qui fut
oncques, AMYOT, Pélop. et Marc. comp. 2. Ce fut ce qui
plus asseura les soudards d'Aratus, pource qu'ils
estimèrent que le veneur fust de l'intelligence, et
qu'il aidast à celer leur emblée, ID. Aratus, 9.
— ËTYM. Embler t.
EMBLÉMATIQUE (an-blé-ma-ti-k'), adj. Qui aie
caractère de l'emblème. Figure emblématique.
— ÉTYM. Emblème.
EMBLEME (an-blê-m'), s. m. || i° Au sens propre,
actuellement inusité, ouvrage de marqueterie, de
mosaïque. || 2° Aujourd'hui, figure symbolique,
avec une légende en forme de sentence. Des bou-
cliers ornés d'emblèmes. Le Sphinx est son em-
blème [d'Octave] et nous dit qu'il préfère Ce sym-
bole du fourbe aux aigles de son père, VOLT.
Triumv. il, *. Ces hommages publics, ces emblè-
mes, ces armes.... Importunaient vos yeux où j'ai
surpris des pleurs, c. DELAV. Paria, iv, 2. || 2° In-
signe. Les emblèmes de la royauté. || 3° Symbole.
Le coq est l'emblème de la vigilance. Le vert est
l'emblème de l'espérance. Que mes armes sans faste,
emblème des douleurs.... VOLT. Tancr. ni, t.
— SYN. EMBLÈME, DEVISE. L'un et l'autre est la
représentation d'une vérité par un symbole sensi-
ble, accompagné d'une légende qui en exprime le
sens. Ce qui distingue l'emblème de la devise, c'est
que les paroles de l'emblème ont toutes seules
un sens plein et achevé, ce qui n'est pas vrai des
paroles de la devise qui ne s'entendent bien que
lorsqu'elles sont jointes à la figure, BEAUZËE. || EM-
BLÈME, SYMBOLE. Selon Lafaye, le symbole etfem-
blème diffèrent d'abord en ce que l'un est constant,
primitif, traditionnel, d'une origine divine ou in-
connue, et l'autre du choix ou de l'invention de
quelqu'un qui l'imagine uu s'en sert à dessein en se
fondant sur une liaison d'idées plus ou moins sensi-
ble. La religion a des symboles, les artistes ont
des emblèmes. Le symbole est quelque chose de
convenu, de généralement admis, l'emblème est le
résultat d'une certaine oeuvre et d'une création par-
ticulière. Le gouvernail, dit Marmontel, est le sym-
bole de la navigation ; les poètes et les peintres en
ont fait l'emblème de l'administration d'un Etat.
— HIST. xvi" s. Je me donne loy d'y attacher [à
mon livre], comme ce n'est qu'une marqueterie mal
joincte, quelque emblème [pièce de rapport] super-
numeraire, MONT, IV, 90.
— ÉTYM. "E[ië).Tina, marqueterie, de ènëâM.eiv,
mettre dans, de èv, et pâXXeiv, jeter.
+ 1. EMBLER (an-blé), v. a. Ravir avec violence
ou par surprise. M. le Prince embla à mon père la
capitainerie des Ghasses de Senlis, ST-SIM. 6, 79.
Chacun des deux autres [Louvois et Colbert] tendait
toujours à embler la besogne d'autrui, ID. 7t, (63.
|| Proverbe. Il est bien larron qui larron emble.
— HIST. XIe s. Ki'l voldrat clamer emblet [qui
voudra réclamer le bétail volé], Lois de Guill. 25.
|| XIIe s. Vostre clairs vis, qui sembloit flor de lis,
Est si aies ore de mal en pis, Qu'il m'est avis que
me soiez emblée, QUESNES, Romancero, p. -108. [Il]
Emble l'altrui aveir et à force le prent, Th. le mar-
CICT. DE LA LANGUE FRANCAISK.
EMB
tyr, 31. || xin s. D'eux [de mes parents] [je] m'em-
blai l'autre jour, moût forment m'en repent, Berle,
XLYII. Li tems, qui s'en va nuit et jor, Sans repos
prendre et sans sejor, Et qui de nous se part et
emble Si celéement qu'il vous semble Qu'il s'arreste
adès en un point, Et il ne s'i arreste point|, la Rose,
v. 362. || xv° s. Belle, se ne m'osez donner De vos
doux baisers amoureux, J'en emblerai bien un ou
deux, CH.D'ORLËANS, JBOM. 69. || xvi"s. Fabius remit
en l'obéissance des Romains la ville de Tarante, qui
leur avoit esté embléepartrahison, AMYOT,! Fab. 43.
— ËTYM. Provenç. emblar, enblar; ital. invo-
lare; florentin, imbqlare; bas-lat. imbulare, dans
des manuscrits de la loi salique; du latin ïnvolare,
enlever en volant, expression tirée de l'oiseau de
proie qui enlève son gibier, de t'n, et volare, voler.
t 2. EMBLER (an-blé), v. n. Terme de chasse. Se
dit des cerfs quand, dans leurs allures, les pieds de
derrière surpassent ceux de devant de plusieurs
doigts.
— ËTYM. Autre forme i'ambler.
f EMBLEUR (an-bleur), s. m. Voy. AMBLEBR.
{ EMBLIC (an-blik), adj. m. Terme de pharmacie.
Myrobalan emblic (voy. MYROBALAN).
— ÉTYM. Êmblique.
f EMBLIER (an-blié), v. a. Terme de marine.
Encombrer.
— ËTYM. Autre forme de l'ancien verbe emblayer,
encombrer (voy. l'historique et l'étymologie de EM-
BLAVER).
f EMBLIQUE (an-bli-k'), s. f. Terme de matière
médicale. L'emblique officinale, le petit myrobalan
(phyllahthus emblica).
t EMBLOQUER (an-blo-ké), v. a. Terme de ta-
bletterie. Aplatir un morceau de corne chaud entre
deux plaques.
— ÉTYM. En t, et bloc.
f EMBLURE (an-blu-r'), s. f. Terme rural. Voy.
EMBLAVURE.
— ÉTYM. Contraction à'emblavure.
t EMBOBELINER (an-bo-be-li-né) ou EMBOBI-
NER (an-bo-bi-né), v. a. Terme familier. Enjôler,
séduire par des paroles flatteuses, captieuses. ~
— ÉTYM. En t, et bobine : enlacer comme la bo-
bine avec le fil.
fEMBODINURE (an-bo-di-nu-r'), s. f. Terme de
marine. Nom de plusieurs bouts de corde, dont on
couvre l'organeau de l'ancre, pour renverser mieux
le câble sur le fer.
EMBOIRE (S') (an-boi-r'), il s'emboit, ils s'em-
boivent; il s'embuvait; il s'embut; il s'emboira; il
s'emboirait; qu'il s'emboive; qu'il s'embÙt, qu'ils
s'embussent; s'embuvant; embu, v. réft. || 1° Terme
de peinture. Devenir terne et se confondre, en par-
lant des couleurs d'un tableau ; ce qui arrive parce
que le bois ou la toile boivent l'huile, l'essence,etc.
H 2° V. a. Terme de fondeur. Emboire un moule,
l'enduire d'huile ou de cire fondue pour empêcher
la matière d'y adhérer.
— HIST. xV s. Comme homme embeu qui chan-
celle et trépigne, L'ai veu souvent quand il s'alloit
coucher, VILLON, p. 6t, dans RAYNOUARD. || XVI° S.
Les Plamens, habitans en Saxe, embeurent les
moeurs et conditions des Saxons, RABEL. Pant. m, I.
Le dict champ estoytdesang tout embu et couvert,
in. ib. v, 39. Dieu a voulu que les Juifs fussent eni-
bus de telles prophéties, CALV. Inst. 253.;On enve-
loppera le col de laine noire avec le suif, imbue en
huile de lis, PARÉ, VI, 8. Soudain qu'on met de
l'eau dessus, lesdites pierres de chaux emboivent si
très violemment que cela les cause soudain réduire
en farine, PALISSY, a.
—ÉTYM. En i, et boire; provenç.embiber, embeuvre;
catal. embeurer ; espagn. embeber ; ital. imbevere.
EMBOISÉ, ÉE (an-boi-zé, zée), part, passé. Em-
boisé par un enjôleur.
EMBOISER (an-boi-zé), l). a. Engager quelqu'un
par des promesses, par des cajoleries, i faire ce
qu'on souhaite de lui. Est-ce ma faute à moi, si
madame l'emboise? BOURSAULT, Mots à la mode,
se. t5 (en 1694). y Terme populaire et vieilli.
— ÉTYM. En \, et l'ancien français boise, trompe-
rie, mensonge; provenç. bausia, bauga; ital. bugia.
EMBOISECR, EUSE (an-boi-zeur, zeûjz'), s. m.
et f. Terme vieilli. Celui, celle quiemboise.
— ÉTYM. Emboiser.
EMBOÎTÉ, ÉE (an-boî-té, tée), part, passé. L'es-
sieu emboîté dans le moyeu. Sa tête était emboîtée
dans son chapeau, SGARR. Rom. corn. 1, 10. ||Fig.
La pièce est faite comme une tragédie française du
second ordre, à la fois romanesque et régulière,
assez bien emboîtée dans les limites de temps et de
lieux, et n'offrant guère d'invraisemblable nue les
EMB
1337
caractères, les sentiments et les actions des per-
sonnages, VILLEMAIN, Littér. Tabl. du xvine siècle,
2e partie, 2e leçon. || Terme de danse. Pas emboîté,
pas dans lequel le danseur conserve la position nom-
mée emboîture.
EMBOÎTEMENT (an-bol-te-man), s. m. Jonction,
union de deux pièces qui s'emboîtent l'une dans
l'autre. L'emboîtement des mortaises d'une char-
pente, de deux os d'une articulation. Les divers
emboîtements les uns dans les autres [os], par le
moyen desquels ils jouent et se meuvent, BOSS.
Connais*, n, 7. || Terme de physiologie. Embotte-
ment des germes, hypothèse sur la génération qui
regarde les êtres vivants des périodes successives
comme emboîtés, contenus les uns dans les autres.
On a beaucoup parlé de l'emboîtement des germes; ce
mot est impropre; les germes ne sont pas de petites
boîtes insérées les unes dans les autres; ils étaient
des parties intégrantes des premiers touts organisés
sortis immédiatement des mains du Créateur, BON-
NET, Lett. div. OEuvres, t. xn, p. 337. Hartsoeker
assurait que la première graine serait à la dernière
et la plus petite qui paraîtrait la dernière année du
soixantième siècle, comme l'unité suivie de trente
mille zéros, d'où il concluait que l'emboîtement
était absurde, ID. Consid. corps organ. OEuvres,
t. vi, p. 422. Après avoir incliné fortement vers
l'épigénèse, feu mon respectable ami M. de Haller
avait été ramené par les faits à l'évolution qui l'avait
elle-même conduit à l'emboîtement, ID. ib. p. 426.
— HIST. xvi" s. Emboestement, COTGRAVE.
— ÉTYM. Emboîter.
EMBOÎTER (an-bol-té), v. a. || 1° Enchâsser uno
chose dans une autre. Emboîter des tuyaux.
Il 2° Terme militaire. Emboîter le pas, marcher en
file serrée de manière que le pied de l'homme qui
suit se pose à la place que quitte le pied de l'homme
qui précède. ||Fig. Se soumettre, céder, obéir. Je
le forcerai bien d'emboîter le pas. Il eut beau se dé-
fendre, il fallut faire comme les autres et emboîter
le pas. Il Emboîter le pas, se dit familièrement de
quelqu'un qui marche derrière un autre en mettant
le pas dans son pas. || 3° S'emboîter, v.réfl. Être em-
boîté. Des tenons qui s'emboîtent bien dans une
mortaise. Les os ont des jointures où ils s'emboîtent
les uns dans les autres, FÊNEL. Exist. 3t. || Fami-
lièrement et par plaisanterie, se mettre dans une
voiture où l'on est mal. Je ne me serais pas emboîté
comme un sot dans cette caisse dandinante, MAR-
MONTEL, dans le Dict. de POITEVIN.
— HIST. xvie s. Ces deux eschelles furent emboî-
tées et appliquées dans une retraite de muraille,
D'AUB. Hist. m, 26.
— ÉTYM. En i, et boite.
EMBOÎTURE (an-boî-tu-r'), s. f. || l'Insertion d'une
chose dans une autre. L'embolture des os les uns
dans les autres. L'emboîture est juste. || Fig. Nous
honorerons nos écrits en compilant Plutarque, el
en remettant dans leur emboîture naturelle les
membres de l'histoire romaine qu'il en a détaches,
LE p. CATROD, dans DESFONT. || 2" Emboîture d'une
porte, les deux ais de travers en haut et en bas,
dans lesquels les autres ais sont emboîtés. 11 3° Terme
de danse. Nom que l'on donne quelquefois à la troi-
sième position, où, en effet, les deux jambes sont
juste l'une contre l'autre, comme si elles s'emboî-
taient, COMPAN, Dict. de la danse, p. 303.
— HIST. xvie s. Favas emporta la Reole par le
chasteau avec des eschelles de plus de soixante
pieds de haut faites de plusieurs pièces, les emboi-
tures n'aians jamais esté pratiquées auparavant son
invention, D'AUB. Hist. m, 26. Emboiture ou enar-
throse, PARÉ, IV, 43. Il [le corps] n'a plus esprit ny
raison, Emboiture ne liaison, Artère, poux, ny
veine tendre, RONS. 471.
— ÉTYM. Emboîter.
f EMBOLE (an-bo-1'), s. m. Terme d'antiquité.
Eperon de la proue des navires. || Dans l'art drama-
tique ancien, satire qui paraissait sur le théâtre avec
la grande pièce. Si c'était au milieu, on la nommait
embole ou pièce d'entr'acte, BATTEUX, Histoire abré-
gée de la satire.
— ÉTYM. "EixëoXoç, éperon de navire, de iv, en,
et fSoAôç, coup, de pâMsiv, lancer:proprement, ce
qu'on met dedans.
t EMBOLIE (an-bo-lie), s. f. Terme de médecine.
Obstruction par des caillots fibrineux qui, formés
dans une artère, vont oblitérer une artère plus
petite.
— ÉTYM. Tïu.ê6Aiov, piston, de àv, en, et ftëX-
AEIV, jeter.
EMBOLISME (an-bo-li-sm'), s. m. Terme ae enro-
nologie. Intercalation d'un mois dont les Grecs se
r. — 168
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 93.59%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 93.59%.
- Collections numériques similaires Rogron Joseph André Rogron Joseph André /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Rogron Joseph André" or dc.contributor adj "Rogron Joseph André")Les Codes français expliqués par leurs motifs, par des exemples et par la jurisprudence... : suivis de formulaires.... Droit criminel, comprenant les Codes d'instruction criminelle, pénal, forestier, de la chasse, de la pêche fluviale / par J. A. Rogron,... /ark:/12148/bpt6k6532451j.highres Code de la chasse expliqué par ses motifs, par des exemples et par la jurisprudence... ; suivi d'un Formulaire d'actes et de procès-verbaux relatifs à la chasse... / par J.-A. Rogron,... /ark:/12148/bpt6k6503507z.highres
- Auteurs similaires Rogron Joseph André Rogron Joseph André /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Rogron Joseph André" or dc.contributor adj "Rogron Joseph André")Les Codes français expliqués par leurs motifs, par des exemples et par la jurisprudence... : suivis de formulaires.... Droit criminel, comprenant les Codes d'instruction criminelle, pénal, forestier, de la chasse, de la pêche fluviale / par J. A. Rogron,... /ark:/12148/bpt6k6532451j.highres Code de la chasse expliqué par ses motifs, par des exemples et par la jurisprudence... ; suivi d'un Formulaire d'actes et de procès-verbaux relatifs à la chasse... / par J.-A. Rogron,... /ark:/12148/bpt6k6503507z.highres
-
-
Page
chiffre de pagination vue 400/1146
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5406698m/f400.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5406698m/f400.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5406698m/f400.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k5406698m/f400.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5406698m
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5406698m
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k5406698m/f400.image × Aide