Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 2 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5406698m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49511
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 16/12/2008
ËLU
—HIST. xue s. Les pensées des élis quant eles
voient com nules sont toutes les trespassans choses....
Job, 493. De ses barons esliz [d'élite], Ronc. p. 9.
Li cuens [comte] Rolant fu chevaliers esliz, %b. p.
57. [Les messagers] Qui bon chevalier sont, pru-
dhome et esleû, Sax. xxvm. || XIII" s. Et ot li el-
leus de Biauvais la disme des clers de par- l'apos-
tole, Chr. de Rains, p. 90. 0 [avec] les èllus el-
lus seraz, 0 les pervers pervers seraz, Psaumes en
vers, dans Liberpsalm. p. 272. ]| xve s. Six cens
hommes esleus [d'élite], COMM. VI, 4.
— ÉTYM. Élire avait, dans l'ancienne langue,
deux participes, l'un plus ancien eslit (d'où élite),
formé du participe latin electus, l'autre esleù, formé
directemfflit par la conjugaison romane du verbe
élire.
•j- ÉLUCIDATION (é-lu-si-da-sion), s. f. Terme
didactique. Action d'élucider. L'élucidation d'un
texte obscur.
— HIST. xvr s. Elucidation, COTGRAVE.
— ÉTYM. Élucider.
•f ÉLUCIDER (è-lu-si-dé), v. a. Terme didactique.
Rendre lucide, éclaircir. Un passage élucidé. Élu-
cider une question. || S'élucider, v. réfl. S'éclaircir.
Ses idées finissaient par s'élucider.
— HIST. xvi". Elucider, COTGRAVE.
— ÉTYM. Lat. elucidare, rendre clair, de e, et
lucidus, lucide.
t ÉLUCUBRATEUR (é-lu-ku-bra-teur), s. m.
Néologisme. Celui qui se livre aux élucubrations, à
des travaux longs et assidus.
— ÉTYM. Élucubrer.
ÉLUCUBRATION(é-lu-ku-bra-.sion; en vers, de
six syllabes), s. f. || 1° Veilles, travail qu'un ou-
vrage a coûté. Tel est le fruit de ses élucubrations.
|! 2° Ouvrage composé a force de veilles et de tra-
vail. Il nous présenta ses élucubrations. || Ce mot ne
se dit guère qu'au pluriel, et souvent dans un sens
moqueur.
— HIST. XVI" s. Mais on les y attend, si leurs lu-
cubrations le méritent, Sat. Mén. p. 236.
— ÉTYM. Lat. elucubrationem, oVelucubrari,
élucubrer.
t ÉLUCUBRER (é-lu-ku-bré), v. a. Néologisme.
Composer à force de veilles. Élucubrer un ouvrage.
— ÉTYM. Lat. clucubrari, de e, et lucubrare,
travailler à la lumière de la lampe.
t ÉLUDABLE (é-lu-da-bl'), adj. Néologisme. Que
l'on peut éluder.
— ÉTYM. Éluder.
ÉLUDÉ, ÉE (é-lu-dé, dée), part, passé. Des pro-
positions éludées. Une difficulté éludée. Vous ver-
riez des instances éludées, des espérances mépri-
sées.... MASS. Or. fun. Villars.
ÉLUDER (é-lu-dé), v. a. || 1° Éviter en échap-
pant, comme par une sorte de jeu. Eluder une ques-
tion. Éluder une promesse. Ils éludèrent la loi.
Éluder les traités. Les poursuites furent éludées.
Alexandre, coupant le noeud gordien, éluda l'ora-
cle, ou il l'accomplit, VAUGEL. Q. G. liv. v, dans
RICHELET. De lâches coups d'État dont en Pâme on
se loue, Et qu'une absence élude.... CORN. Su-
rina, v, 3. Comme la partie n'est pas égale, il faut
user de stratagème et éluder adroitement le mal-
heur qui me cherche, MOI.. Festin, 11, -10. M. Claude
était le plus subtil de tous les hommes à éluder les
décisions de son Église lorsqu'elles l'incommodaient,
BOSS. Tar. xv, § 29. Par combien de détours L'in-
sensible a longtemps éludé mes discours! RAC.
jp/ièd. m, \. Ce fut pour éluder cette embuscade
qu'il prit.... HAMILT. Gramm. 6. Ses ennemis ne
cherchaient par ces détours qu'à éluder l'exécution
du testament de son père, VERTOT, Révol. rom. xiv,
p. 306. Au lieu d'éluder sa peine, il venait la deman-
der à genoux; plus elle était sévère et publique,
plus elle rendait le calme à sa conscience, RAYNAL,
Hist. phil. vin,-14. Il Absolument. Il lui platt d'élu-
der et de temporiser, LACHAUSSÉE, Hélanide, m, 9.
Il 2° S'éluder, s'échapper à soi-même. Suspends tous
ces emplois frivoles; Homme vain, c'est trop t'élu-
der, LA MOTTE, Odes, t."i, p. 285, dans POUGENS.
Il Être éludé. De pareilles prescriptions ne s'éludent
pas facilement.
— REM. 1. Éluder paraît un mot né vers le com-
mencement du xvii" siècle. || 2. Molière a dit éluder,
dans le sens de tromper, avec un nom de personne :
J'éludais un chacun d'un deuil si vraisemblable Que
les plus clairvoyants l'auraient cru véritable, l'É-
tourdi, H, 7.
— ÉTYM. Lat. eludere, de e, et ludere, jouer.
t ÉLUDEUR (é-lu-deur), s.m. Néologisme. Celui
qui élude les questions.
-^ÉTYM. Éluder.
ÉLY
t ÉLUDORIQUE (é-lu-do-ri-k'), adj. Peinture élu-
dorique , nom donné à une manière de peindre en
miniature, au xvme siècle.
— ÉTYM. "EXaiov, huile, et OStop, eau.
t ÉLUTRIATION (é-lu-tri-a-sion), s. f. Ancien
terme de chimie. Synonyme de décantation.
— ÉTYM. Lat. elutriare, transvaser, de e, hors de,
et XouTptov, vase, de XoOsiv, laver (comp. LAVER).
f ÉLYME (é-li-m'), s. m. Terme de botanique.
Genre delà famille des graminées, dont toutes les
espèces sont des herbes d'un vert pâle ou glauque,
à racines longues et traçantes, et recherchant de
préférence les lieux sablonneux.
— ÉTYM. "EXuiioç.
ELYSÉE (é-li-zée), s. m. |] i° Terme de la reli-
gion gréco-latine. Dans les enfers, le séjour des
héros et des hommes vertueux après leur mort. || Par
extension. Dans un point de l'espace inaccessible
aux hommes, Il est un autre monde, unélysée, un
ciel, LAMART. Socrale, 260. || Fig. Lieu, séjour dé-
licieux. C'est un élysée. H L'Elysée, nom, à Paris,
d'un palais qui est situé dans les Champs-Elysées.
Il 2° Adj. Les champs élysées. Comme les mâchants
princes souffraient, dans le Tartare, des supplices
infiniment plus rigoureux que lès autres coupables
d'une condition privée, aussi les bons rois jouis-
saient, dans les champs élysées, d'un bonheur infi-
niment plus grand que celui du reste des hommes
qui avaient aimé la vertu sur la terre, FÊN. Tél. xix.
C'était un mélange de tout ce que la vieillesse a de
grave, avec toutes les grâces de la jeunesse; caries
grâces renaissent même dans les vieillards les plus
caducs, au moment où ils sont introduits dans les
champs élysées, ID. ib. || Champs-Élysées, grande
promenade de Paris.
— REM. Les champs élysées, portion de, l'enfer
des païens, s'écrit sans trait d'union; les Champs-
Elysées, promenade, s'écrit avec .des majuscules et
un trait d'union.
— HIST. XVI" s. Pour t'en aller aux beaux champs
élysées, MAROT, dans MÉNAGE. Quand OrpheuSirevien-
droit d'elysêe, ID. ib. Et là commença à parler, di-
sant qu'il avoit vu les diables, avoit parlé à Lucifer
familièrement et fait grand chère en enfer et par
les champs élysées, RABEL. dans MÉNAGE.
— ÉTYM. Lat. elysium, et au pluriel elysii^campi
sous-entendu ou exprimé); du grec Ï)XOOIOV, (le ^W-
6eiv, venir : les champs où les morts se rendent.
Elysée est une formation irrégulière, comme si le
latin était elyseum.
ÉLYSÉEN,ENNE (é-li-zé-in, zé-è-n'), adj. Qui
appartient à l'élysée. Les ombres élyséennes.:
— ÉTYM. Elysée.
ÉLYSD3NS (é-li-zi-in ou é-li-ziin), adj. m. plur. De
l'élysée. Les champs élysiens. Vos champs élysiens
sont bien réjouissants, SÉV. 409. Jadis certain Mo-
gol vit en songe un vizir Aux champs élysiens pos-
sesseur d'un plaisir Aussi pur qu'infini tant fen prix
qu'en durée, LA FONT. Fabl. xi, 4.
— HIST. xvie s. Vien, fusses-tu aux champs ély-
siens, MAROT, dans MÉNAGE. Et ne pensez pas que
la béatitude des héros et semi-dieux qui sont par les
champs élysiens.,.. RABEL. dans MÉNAGE.
— ÉTYM. Lat. elysium. j
ÉLYTRE (é-li-tr'), s. m. Terme d'histoire natu-
relle. Aile supérieure, cornée, qui recouvre les ailes
membraneuses des coléoptères. || Terme de bota-
nique. Synonyme de thèque ( thèque est seul en
usage présentement).
— ÉTYM. "EXuxpov, enveloppe.
fÉLYTRlTE (é-li-tri-tf), s. f. Terme de! méde-
cine. Inflammation du vagin.
— ÉTYM. "EXuTpov, vagin, et la finale médicale
ite, qui indique l'inflammation.
fÉLYTROCÈLE (é-li-tro-sè-1'), s. f. Terme de
chirurgie. Hernie vaginale.
— ÉTYM. "EXvxpov, vagin, et xrjXï], tumeur.
f ÉLYTROÏDE (é-li-tro-i-d'), adj. Terme! didac-
tique. Qui ressemble à une gaine. || Terme d'anato-
mie. Membrane élytroïde, prolongement du péri-
toine qui accompagne le testicule, quand celui-ci
franchit l'anneau inguinal.
— HIST. xvie s. L'erytroïde ou plus tost, comme
Fallopius la veut appeler, élytroïde, c'est-à-dire
semblable à une gaine, PARÉ, 1, 33.
— ÉTYM. "EXuxpov, enveloppe, et ET6O;, forme.
f ÉLYTROPLASTffi (é-li-tro-pla-stie), s. /.| Terme
de chirurgie. Opération par laquelle on répare une
perte de substance dans le vagin. !
—ÉTYM. "EXuxpov, vagin, et itXwro-Êiv, restaurer.
t ÉLYTROPTOSE (é-li-tro-ptô-z'), s. f. Terme de
chirurgie. Chute, renversement du vagin.
•?- ÏTYM. "EXuxpov, vagin, et wrûo-i;, chute.
ÉMA
1331
t ÉLYTRORRHAGIE (é-li-tro-rra-jie), s. f. Terme
de médecine. Hémorrhagie vaginale.
— ÉTYM. "EXuxpov, vagin, et êotveïv, faire érup-
tion.
t ÊLYTRORRHAPHIE (é-li-tro-rra-fie), s. f.
Terme de médecine. Opération par laquelle on fait
une suture dans le vagin soit pour réparer une dé-
chirure, soit pour le fermer en cas de chute de l'u-
térus.
— ÉTYM. "EXuxpov, vagin, et fcnrxeiv, coudre.
fELZÉVIR (èl-zè-vir), s. m. Édition imprimée
dans le XYI" siècle et le commencement du xvne par
l'un des cinq typographes hollandais du nom d'Elzé-'
vir, tous de la même famille. Unbel elzévir. La col-
lection des elzévirs. || Le nom s'orthographiait en
hollandais Elzevier.
t ELZÉVIRD3N, IENNE (èl-zé-vi-riin, riè-n'), adj.
Qui appartient aux Elzévirs ; qui a été publié ou
adopté par les imprimeurs de ce nom. Édition el-
zévirienne. Format elzévirien.
fÉMACIATION (é-ma-si-a-sion), s. f. Terme di-
dactique. Amaigrissement.
—HIST. xvie s. La cause de la claudication et de l'e-
maciation [du membre] est que.... PARÉ, XXI, 42.
— ÉTYM. Voy. ÉMACIÉ.
fÉMACIÉ, ÉE (é-ma-si-é, ée), adj. Terme di-
dactique. Qui est amaigri, qui est devenu maigre.
— HIST. xvie s. Ceux qui sont emaciés, PARÉ,
XVI, 8.
— ÉTYM. Lat. emaciare, de e, et maeer, maigre
(voy. MAIGRE).
ÉMAIL (é-mall, Il mouillées), s. m. || 1°Fondant
(le fondant est un composé de sable siliceux, d'oxyde
de plomb, de soude et dépotasse), que l'on broie
etauquelon ajoute des oxydes métalliques, réduits
en poudre et destinés, dans la fusion produite par
le feu, à colorer le fondant, tout en lui laissant sa
translucidité. Les émaux sont fusibles. Les couleurs
de l'émail sont inaltérables. |j Émail cloisonné,
émail fabriqué à l'aide d'une plaque de fond sur la-
quelle sont soudées de petites lames posées vertica-
lement (ou de champ) et contournées de manière à
former les figures que l'on veut obtenir. La réunion
de ces lames produit des cases dans chacune des-
quelles on dépose l'émail en poudre (chaque cou-
leur dans sa case). A" la cuisson,l'émail fond et les
lames ou cloisons le retiennent dans ces contours,
et empêchent le mélange des couleurs. Lorsque les
cases sont formées, non par des lames soudées de
champ sur le fond, mais par des cavités creusées au
ciseau dans l'épaisseur de cette plaque même, on
dit que l'émail est champlevé. || Émaux d'orfèvre,
nom donné à tout émail contenu dans une partie
évidée et creusée dans le métal par le travail de
l'outil tranchant, DE LABORDE. || Émaux en taille
d'épargne, nom donné, dans le moyen âge, à un
procédé d'émaillerie qui consiste à décalquer un
dessin sur la surface unie du métal, et, au moyen du
burin, du ciselet et des échoppes, évider tout ce qui
n'est pas le contour du dessin ; de cette façon on ob-
tient une véritable gravure en relief; les espaces
évidés entre ces contours forment autant de petites
cuves qu'on remplit de poudre ou de pâte d'émail .
de diverses nuances, selon.que l'artiste a combiné
son dessin et suivant que la chimie lui vient en aide,
DE LABORDE. || Émaux des peintres, nom donné à des
plaques de métal que l'on couvrait d'émail et sur les-
quelles on exécutait de véritables tableaux en cou-
leurs éclatantes (xve siècle), DE LABORDE. || Émaux
de basse taille, nom donné dans le moyen âge à des
plaques d'or ou d'argent que l'on fixait solidement
pour résister à la force d'impulsion de l'outil, et sur les-
quelles on traçait légèrement le calque de son dessin,
et on gravait ou plutôt l'on ciselait la composition en
relief avec toutes les finesses du modelé; puis on éten-
dait, sur cette sculpture d'un très-faible relief, de la
poudre d'émail nuancée, par grandes teintes plates,
de vert et de rouge pour les vêtements, de bleu pour
les ciels, de violacé pour les carnations; la chaleur
du four faisait entrer tous ces métaux en fusion, et
leur donnait le brillant et la transparence de la
glace, DE LABORDE. || Émaux de niellure, nom donné
à des bijoux ou à des plaques d'or et d'argent doré,
qui, gravées en taille d'épargne ou en creux,étaient
émaillées de noir, DE LABORDE. || L'émail de la
porcelaine, de la faïence, la matière vitreuse dont
on l'enduit. || 2° Nom donné aux décorations de
peintures appliquées sur métal. || 3e Par métonymie,
nom donné à la plaque de métal émaillée. 11 est
connaisseur en émaux. Les premiers émaux ne re-
montent pas au delà des premiers siècles dé notre
ère. Il 4° 11 s'est dit poar cadran de montre. Peut-
être avant que l'heure en cercle promenée Ait posé
—HIST. xue s. Les pensées des élis quant eles
voient com nules sont toutes les trespassans choses....
Job, 493. De ses barons esliz [d'élite], Ronc. p. 9.
Li cuens [comte] Rolant fu chevaliers esliz, %b. p.
57. [Les messagers] Qui bon chevalier sont, pru-
dhome et esleû, Sax. xxvm. || XIII" s. Et ot li el-
leus de Biauvais la disme des clers de par- l'apos-
tole, Chr. de Rains, p. 90. 0 [avec] les èllus el-
lus seraz, 0 les pervers pervers seraz, Psaumes en
vers, dans Liberpsalm. p. 272. ]| xve s. Six cens
hommes esleus [d'élite], COMM. VI, 4.
— ÉTYM. Élire avait, dans l'ancienne langue,
deux participes, l'un plus ancien eslit (d'où élite),
formé du participe latin electus, l'autre esleù, formé
directemfflit par la conjugaison romane du verbe
élire.
•j- ÉLUCIDATION (é-lu-si-da-sion), s. f. Terme
didactique. Action d'élucider. L'élucidation d'un
texte obscur.
— HIST. xvr s. Elucidation, COTGRAVE.
— ÉTYM. Élucider.
•f ÉLUCIDER (è-lu-si-dé), v. a. Terme didactique.
Rendre lucide, éclaircir. Un passage élucidé. Élu-
cider une question. || S'élucider, v. réfl. S'éclaircir.
Ses idées finissaient par s'élucider.
— HIST. xvi". Elucider, COTGRAVE.
— ÉTYM. Lat. elucidare, rendre clair, de e, et
lucidus, lucide.
t ÉLUCUBRATEUR (é-lu-ku-bra-teur), s. m.
Néologisme. Celui qui se livre aux élucubrations, à
des travaux longs et assidus.
— ÉTYM. Élucubrer.
ÉLUCUBRATION(é-lu-ku-bra-.sion; en vers, de
six syllabes), s. f. || 1° Veilles, travail qu'un ou-
vrage a coûté. Tel est le fruit de ses élucubrations.
|! 2° Ouvrage composé a force de veilles et de tra-
vail. Il nous présenta ses élucubrations. || Ce mot ne
se dit guère qu'au pluriel, et souvent dans un sens
moqueur.
— HIST. XVI" s. Mais on les y attend, si leurs lu-
cubrations le méritent, Sat. Mén. p. 236.
— ÉTYM. Lat. elucubrationem, oVelucubrari,
élucubrer.
t ÉLUCUBRER (é-lu-ku-bré), v. a. Néologisme.
Composer à force de veilles. Élucubrer un ouvrage.
— ÉTYM. Lat. clucubrari, de e, et lucubrare,
travailler à la lumière de la lampe.
t ÉLUDABLE (é-lu-da-bl'), adj. Néologisme. Que
l'on peut éluder.
— ÉTYM. Éluder.
ÉLUDÉ, ÉE (é-lu-dé, dée), part, passé. Des pro-
positions éludées. Une difficulté éludée. Vous ver-
riez des instances éludées, des espérances mépri-
sées.... MASS. Or. fun. Villars.
ÉLUDER (é-lu-dé), v. a. || 1° Éviter en échap-
pant, comme par une sorte de jeu. Eluder une ques-
tion. Éluder une promesse. Ils éludèrent la loi.
Éluder les traités. Les poursuites furent éludées.
Alexandre, coupant le noeud gordien, éluda l'ora-
cle, ou il l'accomplit, VAUGEL. Q. G. liv. v, dans
RICHELET. De lâches coups d'État dont en Pâme on
se loue, Et qu'une absence élude.... CORN. Su-
rina, v, 3. Comme la partie n'est pas égale, il faut
user de stratagème et éluder adroitement le mal-
heur qui me cherche, MOI.. Festin, 11, -10. M. Claude
était le plus subtil de tous les hommes à éluder les
décisions de son Église lorsqu'elles l'incommodaient,
BOSS. Tar. xv, § 29. Par combien de détours L'in-
sensible a longtemps éludé mes discours! RAC.
jp/ièd. m, \. Ce fut pour éluder cette embuscade
qu'il prit.... HAMILT. Gramm. 6. Ses ennemis ne
cherchaient par ces détours qu'à éluder l'exécution
du testament de son père, VERTOT, Révol. rom. xiv,
p. 306. Au lieu d'éluder sa peine, il venait la deman-
der à genoux; plus elle était sévère et publique,
plus elle rendait le calme à sa conscience, RAYNAL,
Hist. phil. vin,-14. Il Absolument. Il lui platt d'élu-
der et de temporiser, LACHAUSSÉE, Hélanide, m, 9.
Il 2° S'éluder, s'échapper à soi-même. Suspends tous
ces emplois frivoles; Homme vain, c'est trop t'élu-
der, LA MOTTE, Odes, t."i, p. 285, dans POUGENS.
Il Être éludé. De pareilles prescriptions ne s'éludent
pas facilement.
— REM. 1. Éluder paraît un mot né vers le com-
mencement du xvii" siècle. || 2. Molière a dit éluder,
dans le sens de tromper, avec un nom de personne :
J'éludais un chacun d'un deuil si vraisemblable Que
les plus clairvoyants l'auraient cru véritable, l'É-
tourdi, H, 7.
— ÉTYM. Lat. eludere, de e, et ludere, jouer.
t ÉLUDEUR (é-lu-deur), s.m. Néologisme. Celui
qui élude les questions.
-^ÉTYM. Éluder.
ÉLY
t ÉLUDORIQUE (é-lu-do-ri-k'), adj. Peinture élu-
dorique , nom donné à une manière de peindre en
miniature, au xvme siècle.
— ÉTYM. "EXaiov, huile, et OStop, eau.
t ÉLUTRIATION (é-lu-tri-a-sion), s. f. Ancien
terme de chimie. Synonyme de décantation.
— ÉTYM. Lat. elutriare, transvaser, de e, hors de,
et XouTptov, vase, de XoOsiv, laver (comp. LAVER).
f ÉLYME (é-li-m'), s. m. Terme de botanique.
Genre delà famille des graminées, dont toutes les
espèces sont des herbes d'un vert pâle ou glauque,
à racines longues et traçantes, et recherchant de
préférence les lieux sablonneux.
— ÉTYM. "EXuiioç.
ELYSÉE (é-li-zée), s. m. |] i° Terme de la reli-
gion gréco-latine. Dans les enfers, le séjour des
héros et des hommes vertueux après leur mort. || Par
extension. Dans un point de l'espace inaccessible
aux hommes, Il est un autre monde, unélysée, un
ciel, LAMART. Socrale, 260. || Fig. Lieu, séjour dé-
licieux. C'est un élysée. H L'Elysée, nom, à Paris,
d'un palais qui est situé dans les Champs-Elysées.
Il 2° Adj. Les champs élysées. Comme les mâchants
princes souffraient, dans le Tartare, des supplices
infiniment plus rigoureux que lès autres coupables
d'une condition privée, aussi les bons rois jouis-
saient, dans les champs élysées, d'un bonheur infi-
niment plus grand que celui du reste des hommes
qui avaient aimé la vertu sur la terre, FÊN. Tél. xix.
C'était un mélange de tout ce que la vieillesse a de
grave, avec toutes les grâces de la jeunesse; caries
grâces renaissent même dans les vieillards les plus
caducs, au moment où ils sont introduits dans les
champs élysées, ID. ib. || Champs-Élysées, grande
promenade de Paris.
— REM. Les champs élysées, portion de, l'enfer
des païens, s'écrit sans trait d'union; les Champs-
Elysées, promenade, s'écrit avec .des majuscules et
un trait d'union.
— HIST. XVI" s. Pour t'en aller aux beaux champs
élysées, MAROT, dans MÉNAGE. Quand OrpheuSirevien-
droit d'elysêe, ID. ib. Et là commença à parler, di-
sant qu'il avoit vu les diables, avoit parlé à Lucifer
familièrement et fait grand chère en enfer et par
les champs élysées, RABEL. dans MÉNAGE.
— ÉTYM. Lat. elysium, et au pluriel elysii^campi
sous-entendu ou exprimé); du grec Ï)XOOIOV, (le ^W-
6eiv, venir : les champs où les morts se rendent.
Elysée est une formation irrégulière, comme si le
latin était elyseum.
ÉLYSÉEN,ENNE (é-li-zé-in, zé-è-n'), adj. Qui
appartient à l'élysée. Les ombres élyséennes.:
— ÉTYM. Elysée.
ÉLYSD3NS (é-li-zi-in ou é-li-ziin), adj. m. plur. De
l'élysée. Les champs élysiens. Vos champs élysiens
sont bien réjouissants, SÉV. 409. Jadis certain Mo-
gol vit en songe un vizir Aux champs élysiens pos-
sesseur d'un plaisir Aussi pur qu'infini tant fen prix
qu'en durée, LA FONT. Fabl. xi, 4.
— HIST. xvie s. Vien, fusses-tu aux champs ély-
siens, MAROT, dans MÉNAGE. Et ne pensez pas que
la béatitude des héros et semi-dieux qui sont par les
champs élysiens.,.. RABEL. dans MÉNAGE.
— ÉTYM. Lat. elysium. j
ÉLYTRE (é-li-tr'), s. m. Terme d'histoire natu-
relle. Aile supérieure, cornée, qui recouvre les ailes
membraneuses des coléoptères. || Terme de bota-
nique. Synonyme de thèque ( thèque est seul en
usage présentement).
— ÉTYM. "EXuxpov, enveloppe.
fÉLYTRlTE (é-li-tri-tf), s. f. Terme de! méde-
cine. Inflammation du vagin.
— ÉTYM. "EXuTpov, vagin, et la finale médicale
ite, qui indique l'inflammation.
fÉLYTROCÈLE (é-li-tro-sè-1'), s. f. Terme de
chirurgie. Hernie vaginale.
— ÉTYM. "EXvxpov, vagin, et xrjXï], tumeur.
f ÉLYTROÏDE (é-li-tro-i-d'), adj. Terme! didac-
tique. Qui ressemble à une gaine. || Terme d'anato-
mie. Membrane élytroïde, prolongement du péri-
toine qui accompagne le testicule, quand celui-ci
franchit l'anneau inguinal.
— HIST. xvie s. L'erytroïde ou plus tost, comme
Fallopius la veut appeler, élytroïde, c'est-à-dire
semblable à une gaine, PARÉ, 1, 33.
— ÉTYM. "EXuxpov, enveloppe, et ET6O;, forme.
f ÉLYTROPLASTffi (é-li-tro-pla-stie), s. /.| Terme
de chirurgie. Opération par laquelle on répare une
perte de substance dans le vagin. !
—ÉTYM. "EXuxpov, vagin, et itXwro-Êiv, restaurer.
t ÉLYTROPTOSE (é-li-tro-ptô-z'), s. f. Terme de
chirurgie. Chute, renversement du vagin.
•?- ÏTYM. "EXuxpov, vagin, et wrûo-i;, chute.
ÉMA
1331
t ÉLYTRORRHAGIE (é-li-tro-rra-jie), s. f. Terme
de médecine. Hémorrhagie vaginale.
— ÉTYM. "EXuxpov, vagin, et êotveïv, faire érup-
tion.
t ÊLYTRORRHAPHIE (é-li-tro-rra-fie), s. f.
Terme de médecine. Opération par laquelle on fait
une suture dans le vagin soit pour réparer une dé-
chirure, soit pour le fermer en cas de chute de l'u-
térus.
— ÉTYM. "EXuxpov, vagin, et fcnrxeiv, coudre.
fELZÉVIR (èl-zè-vir), s. m. Édition imprimée
dans le XYI" siècle et le commencement du xvne par
l'un des cinq typographes hollandais du nom d'Elzé-'
vir, tous de la même famille. Unbel elzévir. La col-
lection des elzévirs. || Le nom s'orthographiait en
hollandais Elzevier.
t ELZÉVIRD3N, IENNE (èl-zé-vi-riin, riè-n'), adj.
Qui appartient aux Elzévirs ; qui a été publié ou
adopté par les imprimeurs de ce nom. Édition el-
zévirienne. Format elzévirien.
fÉMACIATION (é-ma-si-a-sion), s. f. Terme di-
dactique. Amaigrissement.
—HIST. xvie s. La cause de la claudication et de l'e-
maciation [du membre] est que.... PARÉ, XXI, 42.
— ÉTYM. Voy. ÉMACIÉ.
fÉMACIÉ, ÉE (é-ma-si-é, ée), adj. Terme di-
dactique. Qui est amaigri, qui est devenu maigre.
— HIST. xvie s. Ceux qui sont emaciés, PARÉ,
XVI, 8.
— ÉTYM. Lat. emaciare, de e, et maeer, maigre
(voy. MAIGRE).
ÉMAIL (é-mall, Il mouillées), s. m. || 1°Fondant
(le fondant est un composé de sable siliceux, d'oxyde
de plomb, de soude et dépotasse), que l'on broie
etauquelon ajoute des oxydes métalliques, réduits
en poudre et destinés, dans la fusion produite par
le feu, à colorer le fondant, tout en lui laissant sa
translucidité. Les émaux sont fusibles. Les couleurs
de l'émail sont inaltérables. |j Émail cloisonné,
émail fabriqué à l'aide d'une plaque de fond sur la-
quelle sont soudées de petites lames posées vertica-
lement (ou de champ) et contournées de manière à
former les figures que l'on veut obtenir. La réunion
de ces lames produit des cases dans chacune des-
quelles on dépose l'émail en poudre (chaque cou-
leur dans sa case). A" la cuisson,l'émail fond et les
lames ou cloisons le retiennent dans ces contours,
et empêchent le mélange des couleurs. Lorsque les
cases sont formées, non par des lames soudées de
champ sur le fond, mais par des cavités creusées au
ciseau dans l'épaisseur de cette plaque même, on
dit que l'émail est champlevé. || Émaux d'orfèvre,
nom donné à tout émail contenu dans une partie
évidée et creusée dans le métal par le travail de
l'outil tranchant, DE LABORDE. || Émaux en taille
d'épargne, nom donné, dans le moyen âge, à un
procédé d'émaillerie qui consiste à décalquer un
dessin sur la surface unie du métal, et, au moyen du
burin, du ciselet et des échoppes, évider tout ce qui
n'est pas le contour du dessin ; de cette façon on ob-
tient une véritable gravure en relief; les espaces
évidés entre ces contours forment autant de petites
cuves qu'on remplit de poudre ou de pâte d'émail .
de diverses nuances, selon.que l'artiste a combiné
son dessin et suivant que la chimie lui vient en aide,
DE LABORDE. || Émaux des peintres, nom donné à des
plaques de métal que l'on couvrait d'émail et sur les-
quelles on exécutait de véritables tableaux en cou-
leurs éclatantes (xve siècle), DE LABORDE. || Émaux
de basse taille, nom donné dans le moyen âge à des
plaques d'or ou d'argent que l'on fixait solidement
pour résister à la force d'impulsion de l'outil, et sur les-
quelles on traçait légèrement le calque de son dessin,
et on gravait ou plutôt l'on ciselait la composition en
relief avec toutes les finesses du modelé; puis on éten-
dait, sur cette sculpture d'un très-faible relief, de la
poudre d'émail nuancée, par grandes teintes plates,
de vert et de rouge pour les vêtements, de bleu pour
les ciels, de violacé pour les carnations; la chaleur
du four faisait entrer tous ces métaux en fusion, et
leur donnait le brillant et la transparence de la
glace, DE LABORDE. || Émaux de niellure, nom donné
à des bijoux ou à des plaques d'or et d'argent doré,
qui, gravées en taille d'épargne ou en creux,étaient
émaillées de noir, DE LABORDE. || L'émail de la
porcelaine, de la faïence, la matière vitreuse dont
on l'enduit. || 2° Nom donné aux décorations de
peintures appliquées sur métal. || 3e Par métonymie,
nom donné à la plaque de métal émaillée. 11 est
connaisseur en émaux. Les premiers émaux ne re-
montent pas au delà des premiers siècles dé notre
ère. Il 4° 11 s'est dit poar cadran de montre. Peut-
être avant que l'heure en cercle promenée Ait posé
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