ÉLO
ellipsoïde, LAPLACE, Expos. I, 44. || 2° Adj. Qui a la
forme d'une ellipse. Graine ellipsoïde. • Cadre ellip-
soïde. || 3° S. f. Ligne courbe dont la forme appro-
che de celle de l'ellipse. Cette surface est terminée
par une ellipsoïde.
— ÉTYM. Ellipse, et ETSOÇ, forme.
f ELLlPSOLOGIE(èl-li-pso-lo-jie), s. f. Terme de
géométrie. Traité surla manière de tracer des ellipses.
— ÉTYM. Ellipse, et Xôyoç, traité.
tELLIPSOSPERME(èl-li-pso-spèr-m'), adj. Terme
de botanique. Qui a des graines elliptiques.
— ÉTYM. Ellipse, ett-EIXIPSOSTOME (èl-H-pso-sto-m'), adj. Terme
de zoologie. Qui a la bouche ou l'ouverture elliptique.
— ÉTYM. Ellipse, etEIXIPTICITÉ (èl-li-pti-sï-té), s. f. |J 1° Terme de
grammaire. Qualité d'une phrase, d'une tournure
elliptique. || 2° Terme de géométrie. Forme elliptique
d'une figure. Ellipticité plus ou moins grande,'al-
longement plus-ou moins grand d'une ellipse. La
prodigieuse ellipticité des orbites des comètes. La
lune, par l'observation de ses mouvements , rend
sensible à l'astronomie perfectionnée l'ellipticité de la
terre, dont elle fit connaître la rondeur aux premiers
astronomes par ses éclipses, LAPLACE, Expos. îv, 5.
— ÉTYM. Elliptique.
ELLIPTIQUE' < èl-li-pti-k' ),adj. || i° Terme de
grammaire. Qui présente une ellipse. Tour ellipti-
que. Langue elliptique, langue où l'ellipse est fré-
quente. || 2° Terme de géométrie. Qui est de la nature
de l'ellipse. Forme, figure elliptique. Galilée dé-
montrait le mouvement de la terre et des autres pla-
nètes dans leurs orbites elliptiques autour du soleil,
VOLT. Philos, il, 230. La loî de la pesanteur rattache
le flux et le reflux de la mer aux lois du mouvement
elliptique des planètes, LAPLACE, Expos.iv,i7. || Qui
appartient ou qui a rapport à l'ellipse. Segment,
arc elliptique. Compas elliptique, instrument pro-
pre à décrire des ellipses.
— ÉTYM. 'EXXEITITIXOÇ, de êXXEHpi;, ellipse.
ELLIPTIQUEMENT (èl-li-pti-ke-rnan), adv.
|| l°Termede géométrie. En forme d'ellipse. j| 2"Ter-
me de grammaire. Par ellipse. On dit quelquefois
elliptiquement du tout, pour non pas dît tout.
— ÉTYM. Elliptique, et le suffixe ment.
ELME (SAINT-) (sin-tèl-m'). Feu Saint-Elme,
météore qui apparaît à la pointe des mâts sous
forme d'aigrettes lumineuses, ou qui voltige à la
surface des flots. Le feu Saint-Elme était appelé
par les anciens Castor et Pollux. On croit que-le feu
Saint-Elme est dû à l'électricité.
— HIST. xvie s. Ils ne doivent avoir pour fanal et
saint elme que la vérité seule tesmoignée par des
autheurs'quicouchoient par escrit, en leur langue,
ce qu'ils avoient veu de .leurs yeulx et non pas ouy
dire, FAY. Théâtre d'hon. Disc, à la suite de l'Ép.
déd. p. 2, dans LACURNE.
— ÉTYM. Le P. Fournier (hydrographie, liv. xv,
4 643) écrit feu saint-telme (dans JAL); mais c'est
certainement une fausse orthographe. On connaît
le nom du château Saint-Elmeh Naplesjor, dans les
textes latins, le château Saint-Elme est le château
Saint-Erasme. Saint Erasme, évêque et martyr, est
mort sous Dioclétien en 303, et a été transféré à
Gaëte en 842. tion saint Ermo ou saint Elmo, et il est communé-
ment invoqué dans les tempêtes par ceux qui navi-
guentsurlaMéditerranée, Vies des saints, au2juin,
BUTLER, traduit par GODESCARD, éd. de Lille, 4834,
t. vin, p. 63.1 Le feu Saint-Elme est le feu de saint
Erasme, protecteur des marins.
fÉLOCHER (é-lo-ché),t>. a. ||i° Vieux mot qui
signifie-ôter de sa place, renverser. Ce tonnerre ora-
geux qui menace et qui gronde Êlochera bientôt la
machine du monde, i. DESMARETS, Visionnaires, i, 3.
|| 2° Terme rural. Ebranler une plante comme si on
voulait l'arracher. || 3° Détacher un pot à fondre le
verre du siège auquel son fond était collé.
— HIST. xill" s. Les clous de quoy les planches
de la nef estoient attachiez estoient tous eslochez,
JOINV. 4 92. || xvi° s. Le serrurier marche à la
grille qu'il avoit elochée auparavant, l'arrache et
entre le premier, n'AUB. Hist. n, 64. Quand les
os s'eslochent, s'entr'ouvrent et entre-baaillent,
sans toutes fois estre luxés, PAKE, XIV, 4. Neptune
s'en venoit, d'un soufle véhément, De la terre
elocher le massif fondement, BAÏF, OEuvres, f° 24,
dans LACURNE.
— ÉTYM. Lat. fictif ex-locare, de et,.hors, et lo-
cus, lieu : déplacer.
ÉLOCUTION (é-lo-ku-sion; envers, de cinq sylla-
bes), s.f. || i" Manière de s'exprimer. Êlocution nette^
facile, élégante, triviale. || Manière de prononcer un
DICT. DE LA LANGUE FRANÇAISE.
liLU
discours. L'élocution fait une des principales; parties ]
de l'éloquence. || 2" Ëlocution est quelquefois' syno- ]
nyme de style. Nous ne savons rien des commence- i
ments ni des progrès de la langue grecque; les poë- i
mes d'Homère" sont le plus ancien ouvrage que nous i
ayons en cette langue, et l'élocution y est si par- :
faite, que tous les siècles suivants n'y ont pu rien i
ajouter, ROLLIN, Hist. anc. OEuvres, t. xi, 2e part. <
p. 605. Ouvrez le traité de Cicéron, intitulé Orator, <
et dans lequel il s'est proposé de former ou plutôt de \
peindre un orateur parfait ; vous verrez non-seule- ]
ment que la partie de l'élocution est celle à laquelle i
il s'attache principalement, mais que, de toutes les 1
qualités'de l'élocution, l'harmonie qui résulte du <
choix et de l'arrangement des mots, est celle dont 1
il est le plus occupé, D'ALEMB. M él. Mit. OEuv.\ t. m, ]
p. 246, dans POUGENS. || 3" Partie de la rhétorique
qui traite du choix et de l'arrangement des mots. ;
— ÉTYM. Lat. elocutionem, de eloqui (voy. Éi.o- 1
QUENT).
fÉLODICON (é-lo-di-kon), s, m. Espèce d'orgue 1
expressif, à lames vibrantes. j
ÉLOGE (é-lo-j'), s. m. || i" Discours public fait à <
l'honneur de quelqu'un, après sa mort. Éloge fu- <
nèbre. Éloge historique. || Discours académique fait ;
dans les mêmes circonstances. L'éloge de Bossuet,
de Racine. Les éloges de Fontenelle sont des chefs- \
d'oeuvre. .|| 2° Par extension, louange de quelqu'un
ou de quelque chose. D'éloges on regorge; à la
tête on les jette, Et mon valet de chambre est
mis dans la gazette,, MOL. Mis. m, 7. Ils citent ]
nos pères avec éloge, PASC. Prov. 5. Ces esprits ;
frivoles.... Avalent sans dégoût le plus grossier :
éloge, BOIL. Épil., rx. Tout éloge imposteur blesse i
une âme sincère, m. ib. Il vous comble partout i
d'éloges fastueux, in. Art p. i Ne vous enivrez point '
des éloges flatteurs Qu'un amas quelquefois de i
vains admirateurs Vous donne en ces réduits.... ID. ]
ib. Sitôt que l'auteur signe un écrit qu'il proclame, :
Son nom doit partager et l'éloge et le blâme, GIL- ]
BERT, Mon apologie. Les éloges indirects sont les i
seuls qui puissent faire quelque impression, M" DE ;
GENLIS, Ad. et Thiod, t. n, lett. i, p. \, dans POU- I
GENS. Je sauve l'ennui d'un éloge menteur, LEMERC. i
Clovis, n, 3. || Faire l'éloge de, louer. Il a fait 1
votre éloge. Un certain hâbleur à la mine affamée, <
Qui vint à cefestin, conduit parlafumée, Et qui.... 1
A fait en bien mangeant l'éloge des morceaux, BOIL. I
Sat. m. || Cela fait son éloge, cela témoigne favo- ]
rablement pour lui. Voilà des choses qui font son i
éloge, SÉV. 209. Cette folie qui fait son éloge; BOSS. ]
Fr. d'Ass. 4. \] A l'Ecole de droit, être reçu avec <
éloge, être reçu avec l'unanimité de boules blanches ]
ou avec la note supérieure. ]
—HIST. xvi" s. Je croy que ceux-là n'attendent de
vous nul éloge pour le sujet que traictez, PASQUIER, 1
Lettres, t. i, p. 568, dans LACURNE. I
•— ÉTYM. Lat. elogium, note, observation, in- 1
scription tumulaire, du grec êXXoyiov, article d'un i
compte, de âv, et XÔYOÇ, dire, discours. . j
f ÉLOGTER (ê-lo-ji-é), v. a. Néologisme. Louer, ;
faire l'éloge.
— ÉTYM. Éloge. i
f ÉLOGIEUX, EUSE(é-lo-ji-eû, eû-z'), adj. Néo-
logisme. Qui est rempli d'éloges, de louanges. Dis- ;
cours élogieux. Parler en termes élogieux.
— ÉTYM. Éloge. i
f JËLOGISTE (é-lo-ji-sf) ,s.m. Auteur d'éloges. Une :
infinité d'élogistes des dames illustres, BAYLË, Lett.
à laMonnoye, 8 juillet 4 697. ■;
f ÉLOHISTE (é-lo-i-sf), adj. Terme de critique i
biblique. Fragments élohistes, nom donné par i
quelques érudits à des portions du Pentateuque où i
Dieu est toujours nommé Elohim, et qu'ils croient i
d'une époque et d'une source distinctes des frag- :
ments dits par eux jéhovistes.
ÉLOIGNÉ, ÉE (é-loi-gné, gnée), part, passé. ]
|| 1° Placé loin. Un favori éloigné de la cour. ]
Lyon est plus éloigné de Paris que Dijon. De- ,
puis plus de six mois éloigné de mon père, J'i-
gnore le destin d'une tête si chère, RAC. Phèd. i, 4. ]
|| Terme d'histoire naturelle. Ecailles éloignées,. <
écailles éparses à la surface du corps de l'animal
sans se toucher. || Feuilles éloignées, feuilles plus j
distantes entre elles qu'elles ne le sont dans la plu- i
part des plantes. || 2° Qui est au loin, dans l'espace ]
ou dans le temps. Pays, temps éloigné. Les I biens ]
qu'ils font s'étendent jusque dans les siècles les plus
éloignés, FÉN. Tél. xxiv . || 3" Il se dit de ce qui est sé-
paré par un intervalle que l'on compare à une dis- {
tance matérielle. On voit, et dans sa maison ei dans <
s?, conduite, avec des moeurs sans reproches, tout ]
également éloigné des extrémités, BOSS. leTellïer. 11- 1
ÉLO
1329
n'y à point d'avantages trop éloignés à qui s'y prépare
par la patience, LA BRUY. XII. ||4° Qui s'écarte, qui
diffère. Ce récit est éloigné de la vérité. Aussi, comme
son but est différent du mien, Je dois prendre unche-
min fort éloigné du sien, CORN. Suite du Mentir,
3. L'esprit de l'Eglise est bien éloigné de ces maxi-
mes, PASC. Prov. 4 4. || Adverbialement. Bien éloigné
que les explications excusent le livre, elles en dé-
couvrent.... BOSS. Préf. Cet emploi n'est plus guère
usité; on dit plutôt bien loin que. || 5° Il se dit des
personnes en un sens analogue.' Être bien éloigné
dé faire une chose, n'en point avoir l'intention ou
le pouvoir. Il était bien éloigné de jouir du plaisii
de cette victoire, FÉN. Tél. xvi. Jamais femme ne
fut plus éloignée de toute espèce de coquetterie,
Me BE GENLIS, Théât. d'éduc. la Mère rivale, I, 3.
|| Être bien éloigné de compte, n'être pas d'accord
avec quelqu'un. || Être éloigné de son compte, se
tromper dans ses prévisions.
ÉLOIGNEMENT (é£loi-gne-man), s. m. || 1° Ac-
tion d'éloigner ou de s'éloigner. L'éloignement des
personnes les plus suspectes. Après l'éloignement
d'un flatteur de Décie, CORN. Poly. v, 2. Et mon
éloignement remettra son esprit, m. Nicom. iv, 2.
Accordez-moi sa grâce ou mon éloignement, ROTR.
Vencesl. ni, 7. || Terme de dévotion. Vivre dans un
grand éloignement de Dieu, c'est-à-dire vivre dans
une grande inattention pour les choses de son salut.
|| 2° Absence. La prodigieuse mémoire de ce prince
[le frère de Louis XIII] est une des considérations qui
m'a autant consolé durant cet éloignement; car je
suis assuré que j'y suis encore, puisque j'ai eu l'hon-
neur d'y être autrefois, VOIT. Lett. 39. Que pourrais-je
espérer d'une amitié passée, Qu'un long éloigne-
ment n'a que trop effacée? RAC. Théb. H, 3. Je pré-
vois la rigueur d'un long éloignement, m. lphig.
n, 2. || 3° Distance d'un lieu à un autre. L'éloigne-
ment de nos demeures nous empêche de nous voir
souvent. L'immense éloignement [des planètes], le
point et sa vitesse, Celle aussi de nos passions, Per-
mettent-ils à leur faiblesse [des astrologues] De
suivre pas à pas toutes nos actions ? LA FONT. Fabl.
vin, 46. Dans l'éloignement où il voit les hommes,
il est effrayé de leur petitesse, LA BRUT. I. || Dans
l'éloignement, en éloignement, c'est-à-dire au loin,
dans le lointain. Dans l'éloignement, on voit des
bergers.Vers une habitation rustique qui paraissait en
éloignement, HAMILT. Les quatre facardins, p. 272.
Il aperçoit distinctement une lumière dans l'éloigne-
ment, M™" BE GENLIS, Veillées du château, t. i,
p. 644, dans POUGENS. || Fig. L'imagination fait voir
comme en éloignement les agitations du monde,
FLËCH. Dauph. Ce sont là de ces traits qu'on ne
peut montrer qu'en éloignement, MASS. Or. fun.
Villars. Le monde, vu de près, ne se soutient pas
longtemps contre lui-même; mais en éloignement il
en impose, m. Profess. relig. Serm. 4. || 4° La dis-
tance dans le temps. L'éloignement f"s temps rend
fort obscurs les détails de cet éyénemsnt. Soit que,
jeune, on craigne moins la mort, par l'instinct de
son éloignement, ou qu'à cet âge, riche de jours et
prodigue de tout, on prodigue sa vie comme les ri-
ches leur fortune, SÉGUR, Hist. de Napol. ix, 2.
|| Voir de grands biens en éloignement, avoir à es-
pérer une riche succession, Académie. || 5° Eloi-
gnement d'une chose, ou, seulement, éloigne-
ment, retardement. Le moindre éloignement Â. votre
impatience est un cruel tourment, RAC. Alex, m,
t. || 6° Antipathie, répugnance. Il a de l'éloigne-
ment pour cette personne, pour cette profession. Â
quoi bon affecter des éloignements qui ne servent
à rien ? II avait de l'éloignement de servir dans les
couvents, BOSS. Lett. relig. 98. Il leur inspirait un
extrême éloignement de leur impiété, m. Hist. n,
s. L'éloignement qu'il fait paraître pour la vérité,
MASS. Av. Épiph. Il faut avouer que le roi, dans les
premiers temps, eut plus d'éloignement que d incli-
nation pour Mme de Maintenon, M™" LE CAYLCS,
Souvenirs, p. 78, dans POUGENS.
— HIST. xme s. Mes en aucun cas eles n'i ont
pas bon demourer, ainçois doivent estre escusées
de l'eslongnement, s'eles le font, BEAUM. LVII, 4.
|| xvi* s. L'esloignement que de vous [loin de vous]
je veux faire, N'est pour vouloir m'exempter et def-
faire De vostre amour, encor moins du service,
MAROT, i, 36~. Vostre prochain et triste eslongne-
ment, ST-GELAIS, p. 20, dans LACURNE.
— ÉTYM. Éloigner.
ÉLOIGNER (é-loi-gné; on a prononcé aussi é-lo-
gné, et Ménage condamne cette prononciation; au
contraire, Chifflet, Gramm. p. 200, recommande de
prononcer élogner),o. a. j] 1" Mettre loin. Eloignant
les postes les uns des autres. Eloigner cette table, cette
l. — 167
ellipsoïde, LAPLACE, Expos. I, 44. || 2° Adj. Qui a la
forme d'une ellipse. Graine ellipsoïde. • Cadre ellip-
soïde. || 3° S. f. Ligne courbe dont la forme appro-
che de celle de l'ellipse. Cette surface est terminée
par une ellipsoïde.
— ÉTYM. Ellipse, et ETSOÇ, forme.
f ELLlPSOLOGIE(èl-li-pso-lo-jie), s. f. Terme de
géométrie. Traité surla manière de tracer des ellipses.
— ÉTYM. Ellipse, et Xôyoç, traité.
tELLIPSOSPERME(èl-li-pso-spèr-m'), adj. Terme
de botanique. Qui a des graines elliptiques.
— ÉTYM. Ellipse, et
de zoologie. Qui a la bouche ou l'ouverture elliptique.
— ÉTYM. Ellipse, et
grammaire. Qualité d'une phrase, d'une tournure
elliptique. || 2° Terme de géométrie. Forme elliptique
d'une figure. Ellipticité plus ou moins grande,'al-
longement plus-ou moins grand d'une ellipse. La
prodigieuse ellipticité des orbites des comètes. La
lune, par l'observation de ses mouvements , rend
sensible à l'astronomie perfectionnée l'ellipticité de la
terre, dont elle fit connaître la rondeur aux premiers
astronomes par ses éclipses, LAPLACE, Expos. îv, 5.
— ÉTYM. Elliptique.
ELLIPTIQUE' < èl-li-pti-k' ),adj. || i° Terme de
grammaire. Qui présente une ellipse. Tour ellipti-
que. Langue elliptique, langue où l'ellipse est fré-
quente. || 2° Terme de géométrie. Qui est de la nature
de l'ellipse. Forme, figure elliptique. Galilée dé-
montrait le mouvement de la terre et des autres pla-
nètes dans leurs orbites elliptiques autour du soleil,
VOLT. Philos, il, 230. La loî de la pesanteur rattache
le flux et le reflux de la mer aux lois du mouvement
elliptique des planètes, LAPLACE, Expos.iv,i7. || Qui
appartient ou qui a rapport à l'ellipse. Segment,
arc elliptique. Compas elliptique, instrument pro-
pre à décrire des ellipses.
— ÉTYM. 'EXXEITITIXOÇ, de êXXEHpi;, ellipse.
ELLIPTIQUEMENT (èl-li-pti-ke-rnan), adv.
|| l°Termede géométrie. En forme d'ellipse. j| 2"Ter-
me de grammaire. Par ellipse. On dit quelquefois
elliptiquement du tout, pour non pas dît tout.
— ÉTYM. Elliptique, et le suffixe ment.
ELME (SAINT-) (sin-tèl-m'). Feu Saint-Elme,
météore qui apparaît à la pointe des mâts sous
forme d'aigrettes lumineuses, ou qui voltige à la
surface des flots. Le feu Saint-Elme était appelé
par les anciens Castor et Pollux. On croit que-le feu
Saint-Elme est dû à l'électricité.
— HIST. xvie s. Ils ne doivent avoir pour fanal et
saint elme que la vérité seule tesmoignée par des
autheurs'quicouchoient par escrit, en leur langue,
ce qu'ils avoient veu de .leurs yeulx et non pas ouy
dire, FAY. Théâtre d'hon. Disc, à la suite de l'Ép.
déd. p. 2, dans LACURNE.
— ÉTYM. Le P. Fournier (hydrographie, liv. xv,
4 643) écrit feu saint-telme (dans JAL); mais c'est
certainement une fausse orthographe. On connaît
le nom du château Saint-Elmeh Naplesjor, dans les
textes latins, le château Saint-Elme est le château
Saint-Erasme. Saint Erasme, évêque et martyr, est
mort sous Dioclétien en 303, et a été transféré à
Gaëte en 842.
ment invoqué dans les tempêtes par ceux qui navi-
guentsurlaMéditerranée, Vies des saints, au2juin,
BUTLER, traduit par GODESCARD, éd. de Lille, 4834,
t. vin, p. 63.1 Le feu Saint-Elme est le feu de saint
Erasme, protecteur des marins.
fÉLOCHER (é-lo-ché),t>. a. ||i° Vieux mot qui
signifie-ôter de sa place, renverser. Ce tonnerre ora-
geux qui menace et qui gronde Êlochera bientôt la
machine du monde, i. DESMARETS, Visionnaires, i, 3.
|| 2° Terme rural. Ebranler une plante comme si on
voulait l'arracher. || 3° Détacher un pot à fondre le
verre du siège auquel son fond était collé.
— HIST. xill" s. Les clous de quoy les planches
de la nef estoient attachiez estoient tous eslochez,
JOINV. 4 92. || xvi° s. Le serrurier marche à la
grille qu'il avoit elochée auparavant, l'arrache et
entre le premier, n'AUB. Hist. n, 64. Quand les
os s'eslochent, s'entr'ouvrent et entre-baaillent,
sans toutes fois estre luxés, PAKE, XIV, 4. Neptune
s'en venoit, d'un soufle véhément, De la terre
elocher le massif fondement, BAÏF, OEuvres, f° 24,
dans LACURNE.
— ÉTYM. Lat. fictif ex-locare, de et,.hors, et lo-
cus, lieu : déplacer.
ÉLOCUTION (é-lo-ku-sion; envers, de cinq sylla-
bes), s.f. || i" Manière de s'exprimer. Êlocution nette^
facile, élégante, triviale. || Manière de prononcer un
DICT. DE LA LANGUE FRANÇAISE.
liLU
discours. L'élocution fait une des principales; parties ]
de l'éloquence. || 2" Ëlocution est quelquefois' syno- ]
nyme de style. Nous ne savons rien des commence- i
ments ni des progrès de la langue grecque; les poë- i
mes d'Homère" sont le plus ancien ouvrage que nous i
ayons en cette langue, et l'élocution y est si par- :
faite, que tous les siècles suivants n'y ont pu rien i
ajouter, ROLLIN, Hist. anc. OEuvres, t. xi, 2e part. <
p. 605. Ouvrez le traité de Cicéron, intitulé Orator, <
et dans lequel il s'est proposé de former ou plutôt de \
peindre un orateur parfait ; vous verrez non-seule- ]
ment que la partie de l'élocution est celle à laquelle i
il s'attache principalement, mais que, de toutes les 1
qualités'de l'élocution, l'harmonie qui résulte du <
choix et de l'arrangement des mots, est celle dont 1
il est le plus occupé, D'ALEMB. M él. Mit. OEuv.\ t. m, ]
p. 246, dans POUGENS. || 3" Partie de la rhétorique
qui traite du choix et de l'arrangement des mots. ;
— ÉTYM. Lat. elocutionem, de eloqui (voy. Éi.o- 1
QUENT).
fÉLODICON (é-lo-di-kon), s, m. Espèce d'orgue 1
expressif, à lames vibrantes. j
ÉLOGE (é-lo-j'), s. m. || i" Discours public fait à <
l'honneur de quelqu'un, après sa mort. Éloge fu- <
nèbre. Éloge historique. || Discours académique fait ;
dans les mêmes circonstances. L'éloge de Bossuet,
de Racine. Les éloges de Fontenelle sont des chefs- \
d'oeuvre. .|| 2° Par extension, louange de quelqu'un
ou de quelque chose. D'éloges on regorge; à la
tête on les jette, Et mon valet de chambre est
mis dans la gazette,, MOL. Mis. m, 7. Ils citent ]
nos pères avec éloge, PASC. Prov. 5. Ces esprits ;
frivoles.... Avalent sans dégoût le plus grossier :
éloge, BOIL. Épil., rx. Tout éloge imposteur blesse i
une âme sincère, m. ib. Il vous comble partout i
d'éloges fastueux, in. Art p. i Ne vous enivrez point '
des éloges flatteurs Qu'un amas quelquefois de i
vains admirateurs Vous donne en ces réduits.... ID. ]
ib. Sitôt que l'auteur signe un écrit qu'il proclame, :
Son nom doit partager et l'éloge et le blâme, GIL- ]
BERT, Mon apologie. Les éloges indirects sont les i
seuls qui puissent faire quelque impression, M" DE ;
GENLIS, Ad. et Thiod, t. n, lett. i, p. \, dans POU- I
GENS. Je sauve l'ennui d'un éloge menteur, LEMERC. i
Clovis, n, 3. || Faire l'éloge de, louer. Il a fait 1
votre éloge. Un certain hâbleur à la mine affamée, <
Qui vint à cefestin, conduit parlafumée, Et qui.... 1
A fait en bien mangeant l'éloge des morceaux, BOIL. I
Sat. m. || Cela fait son éloge, cela témoigne favo- ]
rablement pour lui. Voilà des choses qui font son i
éloge, SÉV. 209. Cette folie qui fait son éloge; BOSS. ]
Fr. d'Ass. 4. \] A l'Ecole de droit, être reçu avec <
éloge, être reçu avec l'unanimité de boules blanches ]
ou avec la note supérieure. ]
—HIST. xvi" s. Je croy que ceux-là n'attendent de
vous nul éloge pour le sujet que traictez, PASQUIER, 1
Lettres, t. i, p. 568, dans LACURNE. I
•— ÉTYM. Lat. elogium, note, observation, in- 1
scription tumulaire, du grec êXXoyiov, article d'un i
compte, de âv, et XÔYOÇ, dire, discours. . j
f ÉLOGTER (ê-lo-ji-é), v. a. Néologisme. Louer, ;
faire l'éloge.
— ÉTYM. Éloge. i
f ÉLOGIEUX, EUSE(é-lo-ji-eû, eû-z'), adj. Néo-
logisme. Qui est rempli d'éloges, de louanges. Dis- ;
cours élogieux. Parler en termes élogieux.
— ÉTYM. Éloge. i
f JËLOGISTE (é-lo-ji-sf) ,s.m. Auteur d'éloges. Une :
infinité d'élogistes des dames illustres, BAYLË, Lett.
à laMonnoye, 8 juillet 4 697. ■;
f ÉLOHISTE (é-lo-i-sf), adj. Terme de critique i
biblique. Fragments élohistes, nom donné par i
quelques érudits à des portions du Pentateuque où i
Dieu est toujours nommé Elohim, et qu'ils croient i
d'une époque et d'une source distinctes des frag- :
ments dits par eux jéhovistes.
ÉLOIGNÉ, ÉE (é-loi-gné, gnée), part, passé. ]
|| 1° Placé loin. Un favori éloigné de la cour. ]
Lyon est plus éloigné de Paris que Dijon. De- ,
puis plus de six mois éloigné de mon père, J'i-
gnore le destin d'une tête si chère, RAC. Phèd. i, 4. ]
|| Terme d'histoire naturelle. Ecailles éloignées,. <
écailles éparses à la surface du corps de l'animal
sans se toucher. || Feuilles éloignées, feuilles plus j
distantes entre elles qu'elles ne le sont dans la plu- i
part des plantes. || 2° Qui est au loin, dans l'espace ]
ou dans le temps. Pays, temps éloigné. Les I biens ]
qu'ils font s'étendent jusque dans les siècles les plus
éloignés, FÉN. Tél. xxiv . || 3" Il se dit de ce qui est sé-
paré par un intervalle que l'on compare à une dis- {
tance matérielle. On voit, et dans sa maison ei dans <
s?, conduite, avec des moeurs sans reproches, tout ]
également éloigné des extrémités, BOSS. leTellïer. 11- 1
ÉLO
1329
n'y à point d'avantages trop éloignés à qui s'y prépare
par la patience, LA BRUY. XII. ||4° Qui s'écarte, qui
diffère. Ce récit est éloigné de la vérité. Aussi, comme
son but est différent du mien, Je dois prendre unche-
min fort éloigné du sien, CORN. Suite du Mentir,
3. L'esprit de l'Eglise est bien éloigné de ces maxi-
mes, PASC. Prov. 4 4. || Adverbialement. Bien éloigné
que les explications excusent le livre, elles en dé-
couvrent.... BOSS. Préf. Cet emploi n'est plus guère
usité; on dit plutôt bien loin que. || 5° Il se dit des
personnes en un sens analogue.' Être bien éloigné
dé faire une chose, n'en point avoir l'intention ou
le pouvoir. Il était bien éloigné de jouir du plaisii
de cette victoire, FÉN. Tél. xvi. Jamais femme ne
fut plus éloignée de toute espèce de coquetterie,
Me BE GENLIS, Théât. d'éduc. la Mère rivale, I, 3.
|| Être bien éloigné de compte, n'être pas d'accord
avec quelqu'un. || Être éloigné de son compte, se
tromper dans ses prévisions.
ÉLOIGNEMENT (é£loi-gne-man), s. m. || 1° Ac-
tion d'éloigner ou de s'éloigner. L'éloignement des
personnes les plus suspectes. Après l'éloignement
d'un flatteur de Décie, CORN. Poly. v, 2. Et mon
éloignement remettra son esprit, m. Nicom. iv, 2.
Accordez-moi sa grâce ou mon éloignement, ROTR.
Vencesl. ni, 7. || Terme de dévotion. Vivre dans un
grand éloignement de Dieu, c'est-à-dire vivre dans
une grande inattention pour les choses de son salut.
|| 2° Absence. La prodigieuse mémoire de ce prince
[le frère de Louis XIII] est une des considérations qui
m'a autant consolé durant cet éloignement; car je
suis assuré que j'y suis encore, puisque j'ai eu l'hon-
neur d'y être autrefois, VOIT. Lett. 39. Que pourrais-je
espérer d'une amitié passée, Qu'un long éloigne-
ment n'a que trop effacée? RAC. Théb. H, 3. Je pré-
vois la rigueur d'un long éloignement, m. lphig.
n, 2. || 3° Distance d'un lieu à un autre. L'éloigne-
ment de nos demeures nous empêche de nous voir
souvent. L'immense éloignement [des planètes], le
point et sa vitesse, Celle aussi de nos passions, Per-
mettent-ils à leur faiblesse [des astrologues] De
suivre pas à pas toutes nos actions ? LA FONT. Fabl.
vin, 46. Dans l'éloignement où il voit les hommes,
il est effrayé de leur petitesse, LA BRUT. I. || Dans
l'éloignement, en éloignement, c'est-à-dire au loin,
dans le lointain. Dans l'éloignement, on voit des
bergers.Vers une habitation rustique qui paraissait en
éloignement, HAMILT. Les quatre facardins, p. 272.
Il aperçoit distinctement une lumière dans l'éloigne-
ment, M™" BE GENLIS, Veillées du château, t. i,
p. 644, dans POUGENS. || Fig. L'imagination fait voir
comme en éloignement les agitations du monde,
FLËCH. Dauph. Ce sont là de ces traits qu'on ne
peut montrer qu'en éloignement, MASS. Or. fun.
Villars. Le monde, vu de près, ne se soutient pas
longtemps contre lui-même; mais en éloignement il
en impose, m. Profess. relig. Serm. 4. || 4° La dis-
tance dans le temps. L'éloignement f"s temps rend
fort obscurs les détails de cet éyénemsnt. Soit que,
jeune, on craigne moins la mort, par l'instinct de
son éloignement, ou qu'à cet âge, riche de jours et
prodigue de tout, on prodigue sa vie comme les ri-
ches leur fortune, SÉGUR, Hist. de Napol. ix, 2.
|| Voir de grands biens en éloignement, avoir à es-
pérer une riche succession, Académie. || 5° Eloi-
gnement d'une chose, ou, seulement, éloigne-
ment, retardement. Le moindre éloignement Â. votre
impatience est un cruel tourment, RAC. Alex, m,
t. || 6° Antipathie, répugnance. Il a de l'éloigne-
ment pour cette personne, pour cette profession. Â
quoi bon affecter des éloignements qui ne servent
à rien ? II avait de l'éloignement de servir dans les
couvents, BOSS. Lett. relig. 98. Il leur inspirait un
extrême éloignement de leur impiété, m. Hist. n,
s. L'éloignement qu'il fait paraître pour la vérité,
MASS. Av. Épiph. Il faut avouer que le roi, dans les
premiers temps, eut plus d'éloignement que d incli-
nation pour Mme de Maintenon, M™" LE CAYLCS,
Souvenirs, p. 78, dans POUGENS.
— HIST. xme s. Mes en aucun cas eles n'i ont
pas bon demourer, ainçois doivent estre escusées
de l'eslongnement, s'eles le font, BEAUM. LVII, 4.
|| xvi* s. L'esloignement que de vous [loin de vous]
je veux faire, N'est pour vouloir m'exempter et def-
faire De vostre amour, encor moins du service,
MAROT, i, 36~. Vostre prochain et triste eslongne-
ment, ST-GELAIS, p. 20, dans LACURNE.
— ÉTYM. Éloigner.
ÉLOIGNER (é-loi-gné; on a prononcé aussi é-lo-
gné, et Ménage condamne cette prononciation; au
contraire, Chifflet, Gramm. p. 200, recommande de
prononcer élogner),o. a. j] 1" Mettre loin. Eloignant
les postes les uns des autres. Eloigner cette table, cette
l. — 167
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