ELE
l'on rampe vilement devant ceux qui sont au-des-
sus de soi, LA SRDY. vi. || 23° Devenir moralement
grand. L'esprit s'élève par la contemplation de la
nature. On s'élève par cette passion et on devient
toute grandeur, PASC. dans COUSIN. Guillaume Pitt
avait la passion des grandes choses, une éloquence
sûre d'entraîner les esprits, le caractère entrepre-
nant et ferme : il avait l'ambition d'élever sa patrie
et de s'élever avec elle, RAYNAL, Hist. phil. x, 15.
|| S'ilever au-dessus des intérêts humains, des pas-
sions, s'y rendre inaccessible. C'est là [dans les
hôpitaux ] que, s'élevant au-dessus des craintes
et des délicatesses de la nature, pour satisfaire à
sa charité au péril de sa santé même, on la vit....
FLÉCHIKR , Marie-Thérèse. || 24" Se dit aussi de
l'esprit qui devient supérieur à lui-même. S'élever
aux idées d'ordre, de justice. || L'esprit de l'homme
ne peut s'élever jusque-là, il ne peut comprendre
cela. || 25" Terme de marine. S'élever en latitude,
sécarter de l'équateur. S'élever en longitude, s'é-
loigner du premier méridien. S'élever dans le vent
ou au vent, s'approcher de l'origine du vent. S'éle-
ver de la côte, s'en écarter, en tenant le plus près
du vent. S'élever bien à la lame, céder facilement
à son action. Les galères nous aidèrent, le jour du
combat, à nous élever au vent, VILLETTE, Mémoires,
4 704, dans JAL. On a essuyé une tourmente aussi
rude et aussi grande que celles qu'on a accoutumé
de souffrir en hiver, et d'autant plus fâcheuse que
le vent ne nous permettait pas de nous élever de la
côte autant qu'on avait raison de le désirer, D'ES-
TRÉES, àSeignelay, 4680, dans JAL. Letemps qu'il
fut à s'apprêter donna aux ennemis celui de s'éle-
ver un peu au vent, parce que nous restâmes tou-
jours en panne, J. BART, Rapport, 4 4 juillet i094,
dans JAL. || On dit aussi qu'un navire s'élève à vos
yeux, quand il se rapproche de vous. || 26° Recevoir
la nourriture et l'entretien destinés aux enfants. Cet
enfant s'élève bien, il n'éprouve rien qui entrave sa
santé, sa croissance. )| Se dit aussi des animaux et
des plantes. Les dindons s'élèvent difficilement. Les
pêchers ne s'élèvent pas sans soins. || Recevoir de
l'éducation. La jeune génération s'élève dans les
collèges et dans les écoles.
— REM. Vaugelas observe avec raison qu'il faut
dire lever les yeux au ciel, et non les élever.
— HIST. xic s. Oui tort eslevera ou faus jugement
fera, Lots de Guill.il. || xne s. Esleverent li flum
[les fleuves], sire, esleverent li flum lurvoix, Liber
psalm. p. 4 36. Je eslef mes mains à tun saint tem-
ple, ib. p. 33. Quant il ellevarentlur oez [yeuxj, Job,
453. Com plus esgarde la pense alleveie sa vertut
[plus la pensée voit sa vertu élevée], ib. 4'79. Avient
te de ce dont il soi aesment [estiment] estre plus
destruiz, soi ellievent plus riche à la construction
del céleste pais, ib. 4GG. ]| xme s. Je vi le félon essau-
cié et eslevé ausi comme les cèdres del mont Lyban,
Psautier, f° 46. S'a ele [ainsi la reine Blanche a]
assez fier cuer, ce m'est avis, Pour faire honte à un
bien haut baron, Et élever un traïtor félon, H. DE
LA FERTÉ, Romancero, p. 483. Prie à ton fil Qu'il
nous entende, et nous esleve De l'ordure qu'aporta
Eve, Quant de la pomme osta la sève, Fabliaux
wss. n" 7218, f> 328, dans LACURNE. ||xv° s. Quand
le comte Derby vit l'archevesque de Cantorhie venir
devers lui, tout le coeur lui éleva, et se rejouirent
ses esprits, FROISS. m, iv, 74. Mais avoir [je] vueil
femme bénigne, Humble, simple, pou [peu] em-
parlée, Bien besongnant, pou eslevée, Juene et
chaste de bouche et mains, EUST. DESCH. Poésies
ms. dans LACURNE. Et avoit le coeur très eslevé pour
cestè duché [qu'il venait de conquérir], COMM. IV,
4. || xvi° s. 11 ralluma son courage, et s'eslevant en
pieds, tout ensanglanté.... MONT.. Il, 33. On m'a
ainsi eslevé, ID. II, 73. La somptuosité des monu-
ments eslevez à cette fin, ID. II, 435. De quoi le
peuple ayant eslevé des cris de joie, ID. II, 4 93.
Toute la Gaule s'estant eslevée pourluy courre sus,
ID. ni, 472. On pourrait envoyer après eux mille
chevaux, et deux mille harquebusiers, et faire esle-
ver toutes les forces des provinces où ils s'arreste-
royent, LANOUE, 692.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. eslevar; ital. ele-
vare; du latin e, et levare (vpy. LEVER).
f ÉLEVEUR (é-le-veur), s. m. Celui qui élève des
bestiaux, des chevaux.
ÉLEVURE (é-le-vu-r'), s. f. Petite ampoule qui
vient sur la peau. || Dans le langage médical, syno-
nyme d'exanthème.
! —HIST. xvr s. Aucuns ont une ou plusieurs pro-
minences ou esleveures en rondeur sur le crâne,
joutre le naturel, PARÉ, m, 4.
I — ÉTYM. Elever.
EU
• f KLFE (èUf), s. m. Nom des génies élémentai-
res de l'air, dans la mythologie Scandinave; c'est ce
que les cabalistes appellent silphes.
— ÉTYM. Allem. Elfe.
ÉLIDÉ, ÉE (é-li-dé), part, passe. Détruit par
l'élision. Une voyelle élidée.
ÉLIDER (é-li-dé), v. a. Terme de grammaire.
Ne pas compter dans un vers une voyelle; à la fin
d'un mot, devant une autre au commencement du
mot suivant, soit que cette voyelle disparaisse en-
tièrement dans la prononciation comme chez nous,
Pégase.est rétif, soit qu'on l'entende encore,comme
en italien glorioso acquisto. || Élider se (lit aussi
quand, dans l'écriture, on supprime une vbyelle fi-
nale avant un mot qui commence par une autre
voyelle. || S'élider, v. réfl. Etre élidé. Dans s'il, ï'i
de si s'élide devant il.
— HIST. xiv s. Lequel exposant marcha oultre
souhz le cop, et ne fut point attaint du 1er, mais
tant seulement du manche par la teste en; eslidant
[en glissant], DU CANGE, elidere. || xvie s. On est
pardonnable de mescroire une merveille, autant au
moins qu'on peult en destourner et elider la véri-
fication par voye non merveilleuse, MONT, IV, ISG.
— ÉTYM. Lat. elidere, écraser, de e, et Ixdere,
léser (voy. LÉSER). Le sens de glisser, annuler, que
élider a dans l'historique parait provenir du terme
de droit, dans le moyen âge : elidere intentionem,
annuler l'intention.
f ÉL1ER (é-li-é), v. a. Soutirer en parlant des vius.
— ÉTYM. É pour es.... préfixe, et lie.
ÉLIGIBILITÉ (é-li-gi-hi-li-té), s. f. Réunion des
conditions nécessaires pour être éiu.
— ÉTYM. Éligible.
ÉLIGIBLE (é-li-gi-bl'), adj. Qui réunit les condi-
tions exigées pour être élu. C est la nouvelle fan-
taisie de Cadet de mettre un de avec son nom,
depuis qu'il est éligible, et maire de sa commune,
p. L. COUR, i, 276. || Substantivement. Les éligibles.
Le président, m'appelant, me donna un de ces
billets où il fallait écrire deux noms; pour moi, j'y
voulais mettre Aristide et Caton; mais on me dit
qu'ils n'étaient pas sur la liste des éligibles. p. L.
COOR. 2« lett. particul.
— IIIST. xiv* s. .La chose que l'on quert et est es-
lisible pour elle, ORESHE, Eth. vin (44). || xvr s.
Esligible, COTGRAVE.
— ÉTYM. Lat. eligere (voy. ÉLIRE).
ÉLIMÉ, ÉE (é-li-mé, mèe), part, passé. Très-
usé. Un habit tout élimé. Linge élimé. || Fig. C'est
bien la petite passion laplusélimée! CRÊBILLON FILS,
cité dans les Dictionnaires.
4. ÉLIMER (S') (é-li-mé), v. réfl. S'user à force
d'être portés (par comparaison avec l'action d'une
lime),en parlant des vêtements. || V. a. Fig. User,
polir, affaiblir. Les véritables passions, plus rares
qu'on ne pense parmi les hommes, le deviennent
de jour en jour davantage ; l'intérêt les élime, les
atténue, les engloutit toutes, J. J. ROUSS. 2* dial. Il
n'a point élimé son génie dans le frottement des
querelles littéraires, MERCIER, Met.
— HIST. xvi* Ce fait est honoré de la connaissance
d'infinies personnes, mais il est elimé de vieillesse et
pris au monceau de communs accidents de la for-
tune, MONT. t. n, p. 644, dans LACURNE.
— ÉTYM. É pour es.... préfixe, et limer.',
t 2. ÉLIMER (é-li-mé), v. a. Terme de fauconne-
rie. Purger un oiseau après la mue.
— ÉTYM. É pour es.... préfixe, et limon j dans le
sens de matière bourbeuse.
f ÉLIMINATEUR, TR1CE (é-li-mi-na-teur, tri-s'),
adj. Qui élimine.
ÉLIMINATION (é-li-mi-na-sion; en vers, de six syl-
labes) , s. f. || 1° Action d'éliminer, état de èe qui est
éliminé. || Élimination, procédé qu'on emploie dans
les concours pour écarter les plus faibles nés con-
currents et concentrer le débat entre les plus forts.
|| 2° Terme de médecine. Élimination des poisons,
l'expulsion, hors de l'économie , des poisons intro-
duits dans lé corps. || 3° Terme d'algèbre. Opération
qui consiste, étant donné plusieurs inconnues et au-
tant d'équations,à faire-disparaître successivement ces
inconnues, en les ramenant toutes à une dernière,
laquelle, se déterminant par la dernière éjuation,
conduit à la connaissance de toutes les autres.
— ÉTYM. Éliminer.
ÉLIMINÉ, ÉE (é-li-mi-né, née), pari, passé.
|| 1° Mis hors. Eliminé du concours en raison de l'in-
suffisance de ses épreuves. || 2° Terme d'algèbre.
L'inconnue étant éliminée. {
ÉLIMINER (é-li-mi-né), v. a. || 1° Mettre hors.
On a éliminé plusieurs noms de la liste. || 2° Terme
d'algèbre. Éliminer une inconnue, la fairp dispa-
ÉLI
1327
raître d'une équation algébrique, en y substituant
une valeur égale en quantités connues ou combi-
nées avec d'autres inconnues. \\ Absolument. Un
procédé commode pour éliminer. || 3° S'éliminer,
v. réfl.. Être chassé, en parlant de quantités mathé-
matiques. Ces termes s'élimineront sans peine.
— ÉTYM. Lat. climinare, de e, hors de, et limen,
seuil : chasser au delà du seuil.
t ÉLINGUE (é-lin-gh'), s. f. Corde qui a un noeud
coulant à chaque bout, et qui sert à entoure;.' les
fardeaux pour les mettre dans les vaisseaux et
hors des vaisseaux. || Gros filin garni d'un croc, à
l'aide duquel on peut mettre un canot à la mer ou
l'en retirer. || Cordage employé dans les corderies
pour le commettage.
— HIST. xiv" s. Eslingue [fronde], DU CANGE,
fundibula.
—ÉTYM. Angl. sling, élingue et fronde.
f ÉLINGUE, ÉE (é-lin-ghê, ghée), adj. Terme
d'histoire naturelle. Qui n'a point de langue, de
trompe.
— ÉTYM. .Épour es.... préfixe, et le latin lingua,
langue.
f ÉLINGTJER (é-lin-ghé), v. a. Terme de marine.
Passer une élingue autour d'un objet qu'on veut
hisser ou déplacer.
— HIST. xive s. Par quoi aus chailloz eslinder
[fronder avec des cailloux], G. GUIART, t. il, p. 377,
V. 9803 (18 784).
— ÉTYM. Élingue.
f ÉLINGUET (é-lin-ghé), s. m. Terme de marine.
Pièce de bois qui tourne horizontalement sur le
pont et qui sert à arrêter le cabestan.
ÉLIRE (é-li-r'),j'élis,nousélisons; j'élisais;j'élus;
j'élirai; j'élirais; élis, élisons; que j'élise,que nous
élisions; que j'élusse; élisant; élu, v. a. \\ ^Nom-
mer à une dignité, à une fonction par voie de suf-
frages. Elire un pape, un représentant. Un chétif
centenier des troupes de Mysie, Qu'un gros de mu-
tinés élut par fantaisie, CORN. Héracl. î, 2. Que
l'on tire au billet ceux que l'on doit élire, BOIL.
Lutrin, i. Ce m'était pas une chose à faire sans ré-
flexion que de nommer des successeurs à deux
hommes aussi savants, aussi célèbres que ceux-là
[Clavier et Visconti] ; il y fallait regarder, élire entre
les doctes, sans faire tort aux autres, les deux
plus doctes, p. L. COUR. Lett. à l'Acad. des inscr.
|| 2" Choisir. Quelque chemin que l'homme élise,
Il est à la merci du sort, MALH. VI, 24. Le roi doit
à son fils élire un gouverneur, CORN. Cid, î, 4.
Régnez; après l'État j'ai droit de vous élire, ROTR.
Vencesl. v, 9. Comment Dieu qui t'avait élu,
t'a-t-il oublié? BOSS. Hist. n, 40. NOUS t'avons élu
pour dire qui a raison de moi ou de ma fille, MOL.
l'Avare, i, 7. Croire que le mari.... que j'ai su
vous élire,... ID. Tart. n, 2. Cette âme que vous
avez élue pour jouir de votre amour, FLÉCH. le Tel-
lier. || 3° Terme de droit. Élire domicile, assigner
un lieu où la signification des actes de procé-
dure puisse se faire et où l'on exerce ses droits de
citoyen.
— HIST. xie s. Car m'eslisez un baron de ma
marche, Ch. de Roi. xx. ||xnes. Après celui [ils]
eslurent dant Garin le Pohier, Sax. iv. Les noz
[nôtres] [ils] vont dechassant, nés [ne les] ont cure
d'eslire, Mais ainsi comme il sont, les prennent
tire à tire, ib.x. Mais je nés [ne les] eslis mie pour
le leur nuisement, IO.XXI. Sis églises aveit el règne
senz pastur-, Pur co erent asemblé celé genz à cel
jur, E li prince e li conte e-des baruns pluisur,
Pur eslire et sortir pastur à celé honur, Th. le
mart., 4 26. Grant partie del pueple li aveit contre-
dit, E si unt Adonie sun fil à rei eslit, ib. 27.
|| xme s. Ensi fu esleus li quens Bandoins de Flan-
dres à empereour, VILLEH. CXI. Entre ces boutons
en eslui [j'en élus] Ung si très bel, qu'envers celui
Nus des autres riens ne prisié [je ne prisai], ta
Rose, 4663. Et quant il [l'Amour] ot aperceii Que
j'avoie ainsinc esleil Ce bouton qui plus me plesoit,
ib. 4 694. Confesse toi souvent et esli confesseur
preudomme qui te sache enseigner que tu dois faire,
JOINV. 300. || xiv" s. Nous voulons santé comme fin,
et nous eslisons les choses par quoy nous y pou-
vons venir et la acquérir, ORESME, Eth. 64. Loys de
Beaumont eslut par son testament sa sépulture,
DU CANGE. accomunicare. || xve s. Les compagnons
l'élurent à estre capitaine au lieu de son maistre,
FROISS. I, i. 325. Eslire un sage party, COMM. IV, 7.
|| XVIe s. Le ruy François feut au propre d'eslire, ou
de luy aller au devant en Ytalie, ou de.... MONT, I,
365. Messieurs de Bordeaux m'esleurent maire de
leur ville, ID. rv, 448. Ce a esté bien tard que lé
vendre et Pachepter sont entrevenus es élections des
l'on rampe vilement devant ceux qui sont au-des-
sus de soi, LA SRDY. vi. || 23° Devenir moralement
grand. L'esprit s'élève par la contemplation de la
nature. On s'élève par cette passion et on devient
toute grandeur, PASC. dans COUSIN. Guillaume Pitt
avait la passion des grandes choses, une éloquence
sûre d'entraîner les esprits, le caractère entrepre-
nant et ferme : il avait l'ambition d'élever sa patrie
et de s'élever avec elle, RAYNAL, Hist. phil. x, 15.
|| S'ilever au-dessus des intérêts humains, des pas-
sions, s'y rendre inaccessible. C'est là [dans les
hôpitaux ] que, s'élevant au-dessus des craintes
et des délicatesses de la nature, pour satisfaire à
sa charité au péril de sa santé même, on la vit....
FLÉCHIKR , Marie-Thérèse. || 24" Se dit aussi de
l'esprit qui devient supérieur à lui-même. S'élever
aux idées d'ordre, de justice. || L'esprit de l'homme
ne peut s'élever jusque-là, il ne peut comprendre
cela. || 25" Terme de marine. S'élever en latitude,
sécarter de l'équateur. S'élever en longitude, s'é-
loigner du premier méridien. S'élever dans le vent
ou au vent, s'approcher de l'origine du vent. S'éle-
ver de la côte, s'en écarter, en tenant le plus près
du vent. S'élever bien à la lame, céder facilement
à son action. Les galères nous aidèrent, le jour du
combat, à nous élever au vent, VILLETTE, Mémoires,
4 704, dans JAL. On a essuyé une tourmente aussi
rude et aussi grande que celles qu'on a accoutumé
de souffrir en hiver, et d'autant plus fâcheuse que
le vent ne nous permettait pas de nous élever de la
côte autant qu'on avait raison de le désirer, D'ES-
TRÉES, àSeignelay, 4680, dans JAL. Letemps qu'il
fut à s'apprêter donna aux ennemis celui de s'éle-
ver un peu au vent, parce que nous restâmes tou-
jours en panne, J. BART, Rapport, 4 4 juillet i094,
dans JAL. || On dit aussi qu'un navire s'élève à vos
yeux, quand il se rapproche de vous. || 26° Recevoir
la nourriture et l'entretien destinés aux enfants. Cet
enfant s'élève bien, il n'éprouve rien qui entrave sa
santé, sa croissance. )| Se dit aussi des animaux et
des plantes. Les dindons s'élèvent difficilement. Les
pêchers ne s'élèvent pas sans soins. || Recevoir de
l'éducation. La jeune génération s'élève dans les
collèges et dans les écoles.
— REM. Vaugelas observe avec raison qu'il faut
dire lever les yeux au ciel, et non les élever.
— HIST. xic s. Oui tort eslevera ou faus jugement
fera, Lots de Guill.il. || xne s. Esleverent li flum
[les fleuves], sire, esleverent li flum lurvoix, Liber
psalm. p. 4 36. Je eslef mes mains à tun saint tem-
ple, ib. p. 33. Quant il ellevarentlur oez [yeuxj, Job,
453. Com plus esgarde la pense alleveie sa vertut
[plus la pensée voit sa vertu élevée], ib. 4'79. Avient
te de ce dont il soi aesment [estiment] estre plus
destruiz, soi ellievent plus riche à la construction
del céleste pais, ib. 4GG. ]| xme s. Je vi le félon essau-
cié et eslevé ausi comme les cèdres del mont Lyban,
Psautier, f° 46. S'a ele [ainsi la reine Blanche a]
assez fier cuer, ce m'est avis, Pour faire honte à un
bien haut baron, Et élever un traïtor félon, H. DE
LA FERTÉ, Romancero, p. 483. Prie à ton fil Qu'il
nous entende, et nous esleve De l'ordure qu'aporta
Eve, Quant de la pomme osta la sève, Fabliaux
wss. n" 7218, f> 328, dans LACURNE. ||xv° s. Quand
le comte Derby vit l'archevesque de Cantorhie venir
devers lui, tout le coeur lui éleva, et se rejouirent
ses esprits, FROISS. m, iv, 74. Mais avoir [je] vueil
femme bénigne, Humble, simple, pou [peu] em-
parlée, Bien besongnant, pou eslevée, Juene et
chaste de bouche et mains, EUST. DESCH. Poésies
ms. dans LACURNE. Et avoit le coeur très eslevé pour
cestè duché [qu'il venait de conquérir], COMM. IV,
4. || xvi° s. 11 ralluma son courage, et s'eslevant en
pieds, tout ensanglanté.... MONT.. Il, 33. On m'a
ainsi eslevé, ID. II, 73. La somptuosité des monu-
ments eslevez à cette fin, ID. II, 435. De quoi le
peuple ayant eslevé des cris de joie, ID. II, 4 93.
Toute la Gaule s'estant eslevée pourluy courre sus,
ID. ni, 472. On pourrait envoyer après eux mille
chevaux, et deux mille harquebusiers, et faire esle-
ver toutes les forces des provinces où ils s'arreste-
royent, LANOUE, 692.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. eslevar; ital. ele-
vare; du latin e, et levare (vpy. LEVER).
f ÉLEVEUR (é-le-veur), s. m. Celui qui élève des
bestiaux, des chevaux.
ÉLEVURE (é-le-vu-r'), s. f. Petite ampoule qui
vient sur la peau. || Dans le langage médical, syno-
nyme d'exanthème.
! —HIST. xvr s. Aucuns ont une ou plusieurs pro-
minences ou esleveures en rondeur sur le crâne,
joutre le naturel, PARÉ, m, 4.
I — ÉTYM. Elever.
EU
• f KLFE (èUf), s. m. Nom des génies élémentai-
res de l'air, dans la mythologie Scandinave; c'est ce
que les cabalistes appellent silphes.
— ÉTYM. Allem. Elfe.
ÉLIDÉ, ÉE (é-li-dé), part, passe. Détruit par
l'élision. Une voyelle élidée.
ÉLIDER (é-li-dé), v. a. Terme de grammaire.
Ne pas compter dans un vers une voyelle; à la fin
d'un mot, devant une autre au commencement du
mot suivant, soit que cette voyelle disparaisse en-
tièrement dans la prononciation comme chez nous,
Pégase.est rétif, soit qu'on l'entende encore,comme
en italien glorioso acquisto. || Élider se (lit aussi
quand, dans l'écriture, on supprime une vbyelle fi-
nale avant un mot qui commence par une autre
voyelle. || S'élider, v. réfl. Etre élidé. Dans s'il, ï'i
de si s'élide devant il.
— HIST. xiv s. Lequel exposant marcha oultre
souhz le cop, et ne fut point attaint du 1er, mais
tant seulement du manche par la teste en; eslidant
[en glissant], DU CANGE, elidere. || xvie s. On est
pardonnable de mescroire une merveille, autant au
moins qu'on peult en destourner et elider la véri-
fication par voye non merveilleuse, MONT, IV, ISG.
— ÉTYM. Lat. elidere, écraser, de e, et Ixdere,
léser (voy. LÉSER). Le sens de glisser, annuler, que
élider a dans l'historique parait provenir du terme
de droit, dans le moyen âge : elidere intentionem,
annuler l'intention.
f ÉL1ER (é-li-é), v. a. Soutirer en parlant des vius.
— ÉTYM. É pour es.... préfixe, et lie.
ÉLIGIBILITÉ (é-li-gi-hi-li-té), s. f. Réunion des
conditions nécessaires pour être éiu.
— ÉTYM. Éligible.
ÉLIGIBLE (é-li-gi-bl'), adj. Qui réunit les condi-
tions exigées pour être élu. C est la nouvelle fan-
taisie de Cadet de mettre un de avec son nom,
depuis qu'il est éligible, et maire de sa commune,
p. L. COUR, i, 276. || Substantivement. Les éligibles.
Le président, m'appelant, me donna un de ces
billets où il fallait écrire deux noms; pour moi, j'y
voulais mettre Aristide et Caton; mais on me dit
qu'ils n'étaient pas sur la liste des éligibles. p. L.
COOR. 2« lett. particul.
— IIIST. xiv* s. .La chose que l'on quert et est es-
lisible pour elle, ORESHE, Eth. vin (44). || xvr s.
Esligible, COTGRAVE.
— ÉTYM. Lat. eligere (voy. ÉLIRE).
ÉLIMÉ, ÉE (é-li-mé, mèe), part, passé. Très-
usé. Un habit tout élimé. Linge élimé. || Fig. C'est
bien la petite passion laplusélimée! CRÊBILLON FILS,
cité dans les Dictionnaires.
4. ÉLIMER (S') (é-li-mé), v. réfl. S'user à force
d'être portés (par comparaison avec l'action d'une
lime),en parlant des vêtements. || V. a. Fig. User,
polir, affaiblir. Les véritables passions, plus rares
qu'on ne pense parmi les hommes, le deviennent
de jour en jour davantage ; l'intérêt les élime, les
atténue, les engloutit toutes, J. J. ROUSS. 2* dial. Il
n'a point élimé son génie dans le frottement des
querelles littéraires, MERCIER, Met.
— HIST. xvi* Ce fait est honoré de la connaissance
d'infinies personnes, mais il est elimé de vieillesse et
pris au monceau de communs accidents de la for-
tune, MONT. t. n, p. 644, dans LACURNE.
— ÉTYM. É pour es.... préfixe, et limer.',
t 2. ÉLIMER (é-li-mé), v. a. Terme de fauconne-
rie. Purger un oiseau après la mue.
— ÉTYM. É pour es.... préfixe, et limon j dans le
sens de matière bourbeuse.
f ÉLIMINATEUR, TR1CE (é-li-mi-na-teur, tri-s'),
adj. Qui élimine.
ÉLIMINATION (é-li-mi-na-sion; en vers, de six syl-
labes) , s. f. || 1° Action d'éliminer, état de èe qui est
éliminé. || Élimination, procédé qu'on emploie dans
les concours pour écarter les plus faibles nés con-
currents et concentrer le débat entre les plus forts.
|| 2° Terme de médecine. Élimination des poisons,
l'expulsion, hors de l'économie , des poisons intro-
duits dans lé corps. || 3° Terme d'algèbre. Opération
qui consiste, étant donné plusieurs inconnues et au-
tant d'équations,à faire-disparaître successivement ces
inconnues, en les ramenant toutes à une dernière,
laquelle, se déterminant par la dernière éjuation,
conduit à la connaissance de toutes les autres.
— ÉTYM. Éliminer.
ÉLIMINÉ, ÉE (é-li-mi-né, née), pari, passé.
|| 1° Mis hors. Eliminé du concours en raison de l'in-
suffisance de ses épreuves. || 2° Terme d'algèbre.
L'inconnue étant éliminée. {
ÉLIMINER (é-li-mi-né), v. a. || 1° Mettre hors.
On a éliminé plusieurs noms de la liste. || 2° Terme
d'algèbre. Éliminer une inconnue, la fairp dispa-
ÉLI
1327
raître d'une équation algébrique, en y substituant
une valeur égale en quantités connues ou combi-
nées avec d'autres inconnues. \\ Absolument. Un
procédé commode pour éliminer. || 3° S'éliminer,
v. réfl.. Être chassé, en parlant de quantités mathé-
matiques. Ces termes s'élimineront sans peine.
— ÉTYM. Lat. climinare, de e, hors de, et limen,
seuil : chasser au delà du seuil.
t ÉLINGUE (é-lin-gh'), s. f. Corde qui a un noeud
coulant à chaque bout, et qui sert à entoure;.' les
fardeaux pour les mettre dans les vaisseaux et
hors des vaisseaux. || Gros filin garni d'un croc, à
l'aide duquel on peut mettre un canot à la mer ou
l'en retirer. || Cordage employé dans les corderies
pour le commettage.
— HIST. xiv" s. Eslingue [fronde], DU CANGE,
fundibula.
—ÉTYM. Angl. sling, élingue et fronde.
f ÉLINGUE, ÉE (é-lin-ghê, ghée), adj. Terme
d'histoire naturelle. Qui n'a point de langue, de
trompe.
— ÉTYM. .Épour es.... préfixe, et le latin lingua,
langue.
f ÉLINGTJER (é-lin-ghé), v. a. Terme de marine.
Passer une élingue autour d'un objet qu'on veut
hisser ou déplacer.
— HIST. xive s. Par quoi aus chailloz eslinder
[fronder avec des cailloux], G. GUIART, t. il, p. 377,
V. 9803 (18 784).
— ÉTYM. Élingue.
f ÉLINGUET (é-lin-ghé), s. m. Terme de marine.
Pièce de bois qui tourne horizontalement sur le
pont et qui sert à arrêter le cabestan.
ÉLIRE (é-li-r'),j'élis,nousélisons; j'élisais;j'élus;
j'élirai; j'élirais; élis, élisons; que j'élise,que nous
élisions; que j'élusse; élisant; élu, v. a. \\ ^Nom-
mer à une dignité, à une fonction par voie de suf-
frages. Elire un pape, un représentant. Un chétif
centenier des troupes de Mysie, Qu'un gros de mu-
tinés élut par fantaisie, CORN. Héracl. î, 2. Que
l'on tire au billet ceux que l'on doit élire, BOIL.
Lutrin, i. Ce m'était pas une chose à faire sans ré-
flexion que de nommer des successeurs à deux
hommes aussi savants, aussi célèbres que ceux-là
[Clavier et Visconti] ; il y fallait regarder, élire entre
les doctes, sans faire tort aux autres, les deux
plus doctes, p. L. COUR. Lett. à l'Acad. des inscr.
|| 2" Choisir. Quelque chemin que l'homme élise,
Il est à la merci du sort, MALH. VI, 24. Le roi doit
à son fils élire un gouverneur, CORN. Cid, î, 4.
Régnez; après l'État j'ai droit de vous élire, ROTR.
Vencesl. v, 9. Comment Dieu qui t'avait élu,
t'a-t-il oublié? BOSS. Hist. n, 40. NOUS t'avons élu
pour dire qui a raison de moi ou de ma fille, MOL.
l'Avare, i, 7. Croire que le mari.... que j'ai su
vous élire,... ID. Tart. n, 2. Cette âme que vous
avez élue pour jouir de votre amour, FLÉCH. le Tel-
lier. || 3° Terme de droit. Élire domicile, assigner
un lieu où la signification des actes de procé-
dure puisse se faire et où l'on exerce ses droits de
citoyen.
— HIST. xie s. Car m'eslisez un baron de ma
marche, Ch. de Roi. xx. ||xnes. Après celui [ils]
eslurent dant Garin le Pohier, Sax. iv. Les noz
[nôtres] [ils] vont dechassant, nés [ne les] ont cure
d'eslire, Mais ainsi comme il sont, les prennent
tire à tire, ib.x. Mais je nés [ne les] eslis mie pour
le leur nuisement, IO.XXI. Sis églises aveit el règne
senz pastur-, Pur co erent asemblé celé genz à cel
jur, E li prince e li conte e-des baruns pluisur,
Pur eslire et sortir pastur à celé honur, Th. le
mart., 4 26. Grant partie del pueple li aveit contre-
dit, E si unt Adonie sun fil à rei eslit, ib. 27.
|| xme s. Ensi fu esleus li quens Bandoins de Flan-
dres à empereour, VILLEH. CXI. Entre ces boutons
en eslui [j'en élus] Ung si très bel, qu'envers celui
Nus des autres riens ne prisié [je ne prisai], ta
Rose, 4663. Et quant il [l'Amour] ot aperceii Que
j'avoie ainsinc esleil Ce bouton qui plus me plesoit,
ib. 4 694. Confesse toi souvent et esli confesseur
preudomme qui te sache enseigner que tu dois faire,
JOINV. 300. || xiv" s. Nous voulons santé comme fin,
et nous eslisons les choses par quoy nous y pou-
vons venir et la acquérir, ORESME, Eth. 64. Loys de
Beaumont eslut par son testament sa sépulture,
DU CANGE. accomunicare. || xve s. Les compagnons
l'élurent à estre capitaine au lieu de son maistre,
FROISS. I, i. 325. Eslire un sage party, COMM. IV, 7.
|| XVIe s. Le ruy François feut au propre d'eslire, ou
de luy aller au devant en Ytalie, ou de.... MONT, I,
365. Messieurs de Bordeaux m'esleurent maire de
leur ville, ID. rv, 448. Ce a esté bien tard que lé
vendre et Pachepter sont entrevenus es élections des
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