ECU
ÉCUREUR, EUSE (é-ku-reur, reû-z'), s. m. etf.
Celui, celle qui écure de la vaisselle, etc. || Ouvrier
qui écure les chardons dans une manufacture de draps.
— ÉTYM. Écurer. -
ÉCURIE (é-ku-rie), s. f. || 1° Habitation réservée
aux solipèdes et particulièrement au cheval. Oh m'é-
leva jusqu'à quatorze ans dans un palais auquel tous
les châteaux de vos tarons allemands n'auraient pas
servi d'écurie, yoLT. Candide, 4 4. || Fermer l'écurie
quand les chevaux sont dehors, prendre des pré-
cautions quand le mal est arrivé. || C'est un cheval
à l'écurie, se dit d'une chose qui nécessite des frais
sans être utile. || Les écuries d'Augias, voy. ÉTABLES.
|| Entrer comme dans une écurie, entrer dans un
lieu grossièrement et sans observer aucune politesse.
|| Élevé dans une écurie, il sent l'écurie, c'est un valet
d'écurie, se dit d'un homme grossier dans ses propos.
|| On dit d'une chambre sale : c'est une écurie, une
vraie écurie. Il couche dans une écurie. || 2° Train,
équipage d'un prince. La grande, la petite écurie.
|| 3" Terme de marine. Bâtiment pour transporter
les chevaux.
— HIST. xv» s. Escuyer d'escuyrie du duc de
Bourgogne, Boude, hist. i, 30. Un chevaucheur
d'escuyrie dudit duc, COMM. m, 9. Guillaume estoit
«m son scure ou granje, où il batoit du blé, nu
CANGE, scura. Escuirie de beau gouvernement, EUST.
DESCH. Poésies mss. dans LACURNE. ||xvie s. Eschan-
son, escuyer d'escuirie, chambellan....MONT, H, 4 69.
— ÉTYM. Provenç. escura, escuria; bas-lat. scura,
seuria. La forme "scure, le bas-latin scura, scuria,
montrent que le mot vient du germanique : anc. haut
allem. sltûra,skiura, étable; nolland.sc/ittMr et al-
lem. Scheuer, grange ; radical sanscrit, sku, couvrir.
Mais on doit penser que escuyer a influé pour don-
ner la forme en rie. L'italien scudena se rattache à
écuyer. Le fait est que la Fontaine semble avoir dit
écurie pour charge d'écuyer : Je le suis donc [mal-
heureux, à propos de poursuites qu'il subissait pour
avoir pris indûment la qualité d'écuyer] grâces à
l'écurie, Et ne suis pas seul de ma confrérie, OEu-
vres, édit. Walckenaer, t. vi, p. 79.
f ÉCURIEU (é-ku-rieu), s. m. Terme de blason.
Écureuil.
— ÉTYM. Voy. ÉCUREUIL, à l'historique.
ÉCUSSON (é-ku-son), s. m. || i° Ecu d'armoiries.
L'écusson de France. L'outrage qu'on fait à l'écus-
son de la princesse de Tarente, SÉV. 424 que
il'un des Capets.,.. Ait de trois fleurs de lis doté
jleur écusson, BOIL. Sat. v. L'un sur son écusson
porte un casque sans grille, Dont, le père autrefois
a porté la mandrille, EOURSAUT ,, Ésope, m, 4. || Plus
particulièrement, petit êcu qui en charge un plus
grand. || 2° Ancien terme de chirurgie. Sachet piqué,
taillé en écusson, dans lequel on renferme des pou-
dres cordiales et que l'on applique sur la région du
coeur et de l'estomac. || 3° Terme d'horticulture.
Morceau d'écorce taillé plus ou moins en écusson,
et portant un oeil ou bouton qu'on détache au mo-
ment de la sève pour l'insérer entre le bois et l'é-
corce d'un autre pied. Greffer en. écusson. || 4" Terme
de zoologie. Lame cornée du pied d'un oiseau.
|| Plaque calcaire dans la peau de certains poissons.
Il Pièce triangulaire sur le dos de la plupart des in-
sectes à élytres. || Écusson ou gravure, surface de
forme variable ayant sa base sur les mamelles de la
vache, s'élevant plus ou moins haut dans la région
périnéale, distincte par la direction particulière des
poils et signalée comme pouvant faire apprécier les
facultés lactifères des vaches. |15" Terme d'architec-
ture. Tablette ou cartouche représentant des pièces
héraldiques, des inscriptions,- des figures, etc.
|| Terme de serrurerie. Nom de petites plaques de
fer qu'on met sur les serrures pour le passage de la
clef, et de toutes sortes de platines qui servent à
l'ornement. || 6° Terme de marine. Partie inférieure
de l'arcasse d'un grand bâtiment. Sorte d'ornement.
— HIST. xiv" s. Ou quel osteau [portail latéral]
seront faiz les quatre esvangelistres en quatre rons
qui seront ou dict osteau, avec huit escuçons qui
seront en huit autres rons, Bible des Ch. 6 e série,
t. m, p. 237. || xvie s. Ils ne voudroyent pas aussi
aider à la ruine de la France, laquelle ils sçavent
estre pour le dedans de la ebrestienté un bon contre-
poids, et pour le dehors un très-ferme escusson,
LAKOIIE, 380. appliquer emplastres, linimens, ca-
taplasmes, epitbemes, fomentations , escussons et
autres remèdes, PARÉ, 1, Préf. Un brayer duquel
l'escusson doit avoir trois eminences, m. vi, 15.
L'enter à escusson, appelle aussi emplastration,
morceau et bouton; o. i>E SERRES, 666. Tel oeillet
choisi comme dessus sera enlevé avec uu morceau
d'escorce, taillée àla figure d'un simple et commun
ECU
escusson à armoiries (dont aussi ceste façon d'enter
porte le nom), ID. 667. L'escusson de trois fleurs de
lis est celui que les sergents du roi doivent porter
pour estre connus et obéis en l'exercice de leurs
estats et charges, selon l'ordonnance du roi Charlesix
de l'an 4 560, LAURIÈRE, Gloss. du droit fr.
— ÉTYM. Diminutif de écu, que l'on représentera
par le latin fictif scuh'onem. L'ancienne langue
avait aussi un autre diminutif, escussel: Galée peinte
dedans mer et dehors, à escussiaus de ses armes,
JOINV. 24 6. Anglais, scutcheon.
fÉCUSSONNABLE (é-ku-so-na-W), adj. Terme
d'horticulture. Qui peut être écussonné.
— HIST. xvi° s. Autres plantes que arbres escus-
sonnables, o. DE SERRES, 670.
— ÉTYM. Écussonner.
ECUSSONKÉ, ÉE (é-ku-so-né, née), part, passé.
|| 1° Greffé en écusson. Un poirier écussonné.
|| 2" Terme d'histoire naturelle. Qui est muni d'un
écusson, ou dont l'écusson offre quelque particula-
rité remarquable.
ECUSSONNER (é-ku-so-né), v. a. Terme d'horti-
culture. Greffer en écusson.
— HIST. xvi° s. Ainsi escussonne-on les jeunes
arbres au tronc, et les vieux es branches, o. DE
SERRES, 669.
— ÉTYM. Écusson.
ÉCUSSONNOIR (é-ku-so-noir), s. m. Petit cou-
teau pour écussonner,
— ÉTYM. Écussonner.
ÉCUYER (é-kui-ié; IV ne se lie jamais; au pluriel,
l'î se lie : des é-kui-ié-z habiles), s. m. || 1° Ancien-
nement, gentilhomme qui portait l'écu d'un cheva-
lier. Trois simples écuyers, sans bien et sans secours,
VOLT. Tancr. i, i. Le service de l'écuyer consistait,
en paix, à trancher à table, à servir lui-même les
viandes, à donner à laver aux convives, CHATEAUB.
Génie, iv, v, 4. )| 2° Écuyer tranchant, officier qui
coupe les viandes à la table des princes.|| Grand
écuyer tranchant, officier de table, servant le roi
aux grandes cérémonies. || 3° Titre des simples gen-
tilshommes et des anoblis. Un tel, écuyer. On vous
contesterait après cela [être pendu] le titre d'écuyer,
MOL. M. dePourc. m, 2. || 4° L'intendant des écuries
d'un prince. || Le grand écuyer, officier présidant
à tout ce qui concerne les écuries et les chevaux
d'un monarque; sous l'ancienne monarchie on l'ap-
pelait tout court : M. le Grand. L'empereur voulut
l'apaiser, mais, ne nouvant s'en faire écouter, il se
retira, Caulaincourt le poursuivant toujours de ses
reproches.... Le lendemain, Napoléon ne put rame-
ner à lui son grand écuyer que par des ordres for-
mels et réitérés, SÉGUR, Hist. deNap.iv, B.||Le
premier écuyer de la grande écurie, celui qui com-
mande en l'absence du grand écuyer. Il a sous lui
les écuyers de quartier. ||Le premier écuyer de la
petite écurie, celui qui a soin des chevaux dont le
prince se sert ordinairement. On le nommait aussi
écuyer cavalcadour. || Ecuyer de main, celui qui
donne la main au prince, à une princesse pour
monter en voiture, et aussi celui qui donne la main
à une personne de qualité etquiale soin de l'accom-
pagner dans toutes les visites qu'elle fait. Comment
donc, madame, un écuyer? êtes-vous femme à
écuyer ? DANCOURT, Cliev. à lamode, iv, 4. || 5° Celui
qui enseigne, dans un établissement spécial, la
théorie et la pratique de l'êquitation, qui dresse les
chevaux, etc. || Celui qui monte bien à cheval. Cet
homme est bon écuyer. || Celui qui fait divers exer-
cices sur lé cheval dans un théâtre. Une troupe
d'écuyers. || 6° Écuyer de bouche, de cuisine, le
maître d'hôtel d'une grande maison. || Écuyer de
bouche, officier qui range les plats sur la table de
l'office avant de les servir au prince. || Écuyer de
cuisine, un des premiers officiers de la cuisine
de quelque grand. || 7° Terme de construction.
Rampe d'un escalier. || 8e Terme de chasse. Jeune
cerf qui en suit un vieux. || 9° Terme de vigneron.
Faux bourgeon qui croit au pied d'un cep de vigne.
Il n'y a que l'écuyer qui a donné cette année. |J Pro-
verbe. Qui aime Martin aime son chien; qui aime le
chevalier aime l'écuyer.
— HIST. xie s. Ne n'i adeist [que n'y arrive] es-
quier ne garçon Ch. de Roi. cxxxrv. || xne s. Uns
escuers vint pognant la ferrée [la route ferrée, pa-
vée] , Ronc. p. 146. Cel jor firent François d'Anseys
chevalier, Car encorts servoit al rôle d'escuyer,
Sax. iv. Li arcevesques out iluec Sun esquier, Th.
le mart. 47. || xnie s. Uns escuiers qui avoit une
demisele espousée, BEAUM. xxm, 5.j|xiv°s. Trois
escuyers qui portent les escus, Et en lor poins les
trois espiés molus, Devant eux mènent les auferans
[chevaux] crenus, G. GÏÏIART, dans DU CANGE, armi-
ÉDE
1301
geri. Thomas Damport, escuier de chambre du duc de
Bedford, DU CANGE, escuerus. Deux escuiers de cuisina
et deux aides avec eulx, pour le dressouer de cui-
sine, Ménayier, n, 4. ||xve s. Sera tenus le dit.
fournier de prendre cascun samedi le blé des moeu-
tures pour faire le blanc pain du couvent.... et pour
faire pain d'escuier on lui délivrera blé des gre-
niers, DU CANGE, ponts. Le bon escuier fait le bon
chevalier, LEROUX DE LINCY, Prov. t. n, p. 77.
— ÉTYM. Bourguig. écué; provenç. escudier, escu-
der, escuier; espagn. escudero; portug. escudeiro;
ital. scudiere;da bas-lat. scwtarius, descwJum, écu;
angl. squire, esquire. Barbazan faisait venir l'é-
cuyer portant l'ëcu, de scutifer; l'écuyer pour l'écu-
rie, de equus; et l'écuyer tranchant, de escarius,
deesca. Les formes communes aux langues romanes
montrent que ce mot ne peut venir que de scula-
rius, lequel a pris ensuite dans le service de la mai-
son féodale diverses, acceptions.
ÉCUYÈRE (é-kui-iè-r'), s. f. || Ie Femme qui
monte à cheval. || Femme quifaitdes exercices éques-
tres dans un spectacle public. ||2" X l'écuyère, loc.
adv. En façon d'écuyer. Bottes à l'écuyère, grandes
bottes qui servent pour monter à cheval.
— ËTYM. Écuyer.
t ECZÉMA (èk-zé-ma), s. m. Terme de médecine.
Affection cutanée caractérisée par de petites vési-
cules très-rapprochées les unes des autres.
— ÉTYM. "ExÇefia, ébullition, de ex, et ÇEÎV, bouillir.
-[ECZÉMATEUX, EUSE (èk-zé-ma-teû, teû-z'),
ad). Qui a rapport à l'eczéma. Eruptions eczéma-
teuses.
— ÉTYM. Eczéma.
EDDA (è-dda), s. f. Célèbre recueil de la mytho-
logie des peuples germaniques du Nord, dont chaque
chapitre est un petit poëme qui roule sur les pré-
dictions, la magie et les géants.
— ËTYM. Edda signifie la bisaïeule, dénomina-
tion qui a été donnée, non sans grâce, à un recueil
vénéré de vieilles traditions.
ÉDEN (é-dèn'), s. m. Nom que l'Écriture donne
au paradis terrestre, c'est-à-dire au lieu de délices
dont Dieu fit la demeure du premier homme dans
l'état d'innocence. Ces fleuves, ces vergers, éden
aimé des cieux, Et des premiers humains berceau
délicieux, A. CHÉNIER, Élég. 4 4. Le phénomène de
la richesse eût été inconnu dans l'Éden : mais aussi
l'homme de l'Éden exempt de travail et de peines.. ,
n'est point ce pionnier intrépide, ce martyr de la
science et de la civilisation qui arrose de ses sueurs
et parfois de son sang la voie douloureuse du pro-
grès, COURNOT , Principes de la théorie des richesses,
n° 4. || Par extension, lieu de délices et de bonheur
tranquille. Outre l'Éden de l'inspiration et du mythe,
dont l'image religieuse plane sur le berceau de
l'humanité, il y a l'Eden des millénaires et des uto-
pistes de toute sorte, présenté comme le terme vers
lequel tend l'humanité dans son laborieux pèlerinage,
Éden d'où le travailne peut être exclu.... ID ib.
n° 6.
— ÉTYM. Hébreu, eden, jardin.
t ÉDÉNIEN, NIENNE (é-dé-niin, niè-n'), adj.
Terme didactique. Qui appartient à l'éden.
— ËTYM. Éden.
ÉDENTÉ, ÉE (é-dan-té, tée), part, passé. || 1" Qui
a perdu ses dents. Une vieille édentée. Un peigne
édenté, un peigne qui a des dents de moins.
|| 2° Terme de zoologie. Qui a l'appareil dentaire
plus ou moins incomplet. || S. m. pi. Les édentés,
huitième ou dernier ordre des mammifères, à dents
toutes similaires ou nulles, à corps couvert de
plaques cornées disposées en bandes circulaires an-
nulaires (dasypodes ou tatous), ou couvert de poils
(fourmiliers), ou couverts d'écaillés imbriquées
(pangolins). || Qui n'a pas de mandibules proprement
dites, et, substantivement, nom d'une section de ia
classe des crustacés.
ÈDENTER (é-dan-té), v. a.\\i° Faire perdre les
dents. La vieillesse nous édente tour à tour. || Arra-
cher les dents, genre de torture. || 2° Par extension,
user, rompre les dents d'une scie, d'un peigne, etc.
|| 3° S'édenter, v. réfl. Perdre les dents. Un peigne
qui s'édente.
— HIST. xine s une espée à un grès [il] l'a
toute esdentée, Fabliaux mss. n° 7996, p. 66, dans
LACURNE. Il xve s. Je suis tout sain, etay fièvre quar-
taine; Tout esdenté, mon frein me fault rongier,
CH. D'ORL. Bal. 4 09. || xvi' s. Pour edenter le souci
qui me mord, RONS. 34. O vieille edentée, DU BELLAT,
vu, 52, verso. Si, pour en préoccuper moymesme
l'accusation et la descouverte [de mes défauts |, il
luy semble [à mon détracteur] que je lui esdeute sa
morsure.... MONT, IV, 4(3.
ÉCUREUR, EUSE (é-ku-reur, reû-z'), s. m. etf.
Celui, celle qui écure de la vaisselle, etc. || Ouvrier
qui écure les chardons dans une manufacture de draps.
— ÉTYM. Écurer. -
ÉCURIE (é-ku-rie), s. f. || 1° Habitation réservée
aux solipèdes et particulièrement au cheval. Oh m'é-
leva jusqu'à quatorze ans dans un palais auquel tous
les châteaux de vos tarons allemands n'auraient pas
servi d'écurie, yoLT. Candide, 4 4. || Fermer l'écurie
quand les chevaux sont dehors, prendre des pré-
cautions quand le mal est arrivé. || C'est un cheval
à l'écurie, se dit d'une chose qui nécessite des frais
sans être utile. || Les écuries d'Augias, voy. ÉTABLES.
|| Entrer comme dans une écurie, entrer dans un
lieu grossièrement et sans observer aucune politesse.
|| Élevé dans une écurie, il sent l'écurie, c'est un valet
d'écurie, se dit d'un homme grossier dans ses propos.
|| On dit d'une chambre sale : c'est une écurie, une
vraie écurie. Il couche dans une écurie. || 2° Train,
équipage d'un prince. La grande, la petite écurie.
|| 3" Terme de marine. Bâtiment pour transporter
les chevaux.
— HIST. xv» s. Escuyer d'escuyrie du duc de
Bourgogne, Boude, hist. i, 30. Un chevaucheur
d'escuyrie dudit duc, COMM. m, 9. Guillaume estoit
«m son scure ou granje, où il batoit du blé, nu
CANGE, scura. Escuirie de beau gouvernement, EUST.
DESCH. Poésies mss. dans LACURNE. ||xvie s. Eschan-
son, escuyer d'escuirie, chambellan....MONT, H, 4 69.
— ÉTYM. Provenç. escura, escuria; bas-lat. scura,
seuria. La forme "scure, le bas-latin scura, scuria,
montrent que le mot vient du germanique : anc. haut
allem. sltûra,skiura, étable; nolland.sc/ittMr et al-
lem. Scheuer, grange ; radical sanscrit, sku, couvrir.
Mais on doit penser que escuyer a influé pour don-
ner la forme en rie. L'italien scudena se rattache à
écuyer. Le fait est que la Fontaine semble avoir dit
écurie pour charge d'écuyer : Je le suis donc [mal-
heureux, à propos de poursuites qu'il subissait pour
avoir pris indûment la qualité d'écuyer] grâces à
l'écurie, Et ne suis pas seul de ma confrérie, OEu-
vres, édit. Walckenaer, t. vi, p. 79.
f ÉCURIEU (é-ku-rieu), s. m. Terme de blason.
Écureuil.
— ÉTYM. Voy. ÉCUREUIL, à l'historique.
ÉCUSSON (é-ku-son), s. m. || i° Ecu d'armoiries.
L'écusson de France. L'outrage qu'on fait à l'écus-
son de la princesse de Tarente, SÉV. 424 que
il'un des Capets.,.. Ait de trois fleurs de lis doté
jleur écusson, BOIL. Sat. v. L'un sur son écusson
porte un casque sans grille, Dont, le père autrefois
a porté la mandrille, EOURSAUT ,, Ésope, m, 4. || Plus
particulièrement, petit êcu qui en charge un plus
grand. || 2° Ancien terme de chirurgie. Sachet piqué,
taillé en écusson, dans lequel on renferme des pou-
dres cordiales et que l'on applique sur la région du
coeur et de l'estomac. || 3° Terme d'horticulture.
Morceau d'écorce taillé plus ou moins en écusson,
et portant un oeil ou bouton qu'on détache au mo-
ment de la sève pour l'insérer entre le bois et l'é-
corce d'un autre pied. Greffer en. écusson. || 4" Terme
de zoologie. Lame cornée du pied d'un oiseau.
|| Plaque calcaire dans la peau de certains poissons.
Il Pièce triangulaire sur le dos de la plupart des in-
sectes à élytres. || Écusson ou gravure, surface de
forme variable ayant sa base sur les mamelles de la
vache, s'élevant plus ou moins haut dans la région
périnéale, distincte par la direction particulière des
poils et signalée comme pouvant faire apprécier les
facultés lactifères des vaches. |15" Terme d'architec-
ture. Tablette ou cartouche représentant des pièces
héraldiques, des inscriptions,- des figures, etc.
|| Terme de serrurerie. Nom de petites plaques de
fer qu'on met sur les serrures pour le passage de la
clef, et de toutes sortes de platines qui servent à
l'ornement. || 6° Terme de marine. Partie inférieure
de l'arcasse d'un grand bâtiment. Sorte d'ornement.
— HIST. xiv" s. Ou quel osteau [portail latéral]
seront faiz les quatre esvangelistres en quatre rons
qui seront ou dict osteau, avec huit escuçons qui
seront en huit autres rons, Bible des Ch. 6 e série,
t. m, p. 237. || xvie s. Ils ne voudroyent pas aussi
aider à la ruine de la France, laquelle ils sçavent
estre pour le dedans de la ebrestienté un bon contre-
poids, et pour le dehors un très-ferme escusson,
LAKOIIE, 380. appliquer emplastres, linimens, ca-
taplasmes, epitbemes, fomentations , escussons et
autres remèdes, PARÉ, 1, Préf. Un brayer duquel
l'escusson doit avoir trois eminences, m. vi, 15.
L'enter à escusson, appelle aussi emplastration,
morceau et bouton; o. i>E SERRES, 666. Tel oeillet
choisi comme dessus sera enlevé avec uu morceau
d'escorce, taillée àla figure d'un simple et commun
ECU
escusson à armoiries (dont aussi ceste façon d'enter
porte le nom), ID. 667. L'escusson de trois fleurs de
lis est celui que les sergents du roi doivent porter
pour estre connus et obéis en l'exercice de leurs
estats et charges, selon l'ordonnance du roi Charlesix
de l'an 4 560, LAURIÈRE, Gloss. du droit fr.
— ÉTYM. Diminutif de écu, que l'on représentera
par le latin fictif scuh'onem. L'ancienne langue
avait aussi un autre diminutif, escussel: Galée peinte
dedans mer et dehors, à escussiaus de ses armes,
JOINV. 24 6. Anglais, scutcheon.
fÉCUSSONNABLE (é-ku-so-na-W), adj. Terme
d'horticulture. Qui peut être écussonné.
— HIST. xvi° s. Autres plantes que arbres escus-
sonnables, o. DE SERRES, 670.
— ÉTYM. Écussonner.
ECUSSONKÉ, ÉE (é-ku-so-né, née), part, passé.
|| 1° Greffé en écusson. Un poirier écussonné.
|| 2" Terme d'histoire naturelle. Qui est muni d'un
écusson, ou dont l'écusson offre quelque particula-
rité remarquable.
ECUSSONNER (é-ku-so-né), v. a. Terme d'horti-
culture. Greffer en écusson.
— HIST. xvi° s. Ainsi escussonne-on les jeunes
arbres au tronc, et les vieux es branches, o. DE
SERRES, 669.
— ÉTYM. Écusson.
ÉCUSSONNOIR (é-ku-so-noir), s. m. Petit cou-
teau pour écussonner,
— ÉTYM. Écussonner.
ÉCUYER (é-kui-ié; IV ne se lie jamais; au pluriel,
l'î se lie : des é-kui-ié-z habiles), s. m. || 1° Ancien-
nement, gentilhomme qui portait l'écu d'un cheva-
lier. Trois simples écuyers, sans bien et sans secours,
VOLT. Tancr. i, i. Le service de l'écuyer consistait,
en paix, à trancher à table, à servir lui-même les
viandes, à donner à laver aux convives, CHATEAUB.
Génie, iv, v, 4. )| 2° Écuyer tranchant, officier qui
coupe les viandes à la table des princes.|| Grand
écuyer tranchant, officier de table, servant le roi
aux grandes cérémonies. || 3° Titre des simples gen-
tilshommes et des anoblis. Un tel, écuyer. On vous
contesterait après cela [être pendu] le titre d'écuyer,
MOL. M. dePourc. m, 2. || 4° L'intendant des écuries
d'un prince. || Le grand écuyer, officier présidant
à tout ce qui concerne les écuries et les chevaux
d'un monarque; sous l'ancienne monarchie on l'ap-
pelait tout court : M. le Grand. L'empereur voulut
l'apaiser, mais, ne nouvant s'en faire écouter, il se
retira, Caulaincourt le poursuivant toujours de ses
reproches.... Le lendemain, Napoléon ne put rame-
ner à lui son grand écuyer que par des ordres for-
mels et réitérés, SÉGUR, Hist. deNap.iv, B.||Le
premier écuyer de la grande écurie, celui qui com-
mande en l'absence du grand écuyer. Il a sous lui
les écuyers de quartier. ||Le premier écuyer de la
petite écurie, celui qui a soin des chevaux dont le
prince se sert ordinairement. On le nommait aussi
écuyer cavalcadour. || Ecuyer de main, celui qui
donne la main au prince, à une princesse pour
monter en voiture, et aussi celui qui donne la main
à une personne de qualité etquiale soin de l'accom-
pagner dans toutes les visites qu'elle fait. Comment
donc, madame, un écuyer? êtes-vous femme à
écuyer ? DANCOURT, Cliev. à lamode, iv, 4. || 5° Celui
qui enseigne, dans un établissement spécial, la
théorie et la pratique de l'êquitation, qui dresse les
chevaux, etc. || Celui qui monte bien à cheval. Cet
homme est bon écuyer. || Celui qui fait divers exer-
cices sur lé cheval dans un théâtre. Une troupe
d'écuyers. || 6° Écuyer de bouche, de cuisine, le
maître d'hôtel d'une grande maison. || Écuyer de
bouche, officier qui range les plats sur la table de
l'office avant de les servir au prince. || Écuyer de
cuisine, un des premiers officiers de la cuisine
de quelque grand. || 7° Terme de construction.
Rampe d'un escalier. || 8e Terme de chasse. Jeune
cerf qui en suit un vieux. || 9° Terme de vigneron.
Faux bourgeon qui croit au pied d'un cep de vigne.
Il n'y a que l'écuyer qui a donné cette année. |J Pro-
verbe. Qui aime Martin aime son chien; qui aime le
chevalier aime l'écuyer.
— HIST. xie s. Ne n'i adeist [que n'y arrive] es-
quier ne garçon Ch. de Roi. cxxxrv. || xne s. Uns
escuers vint pognant la ferrée [la route ferrée, pa-
vée] , Ronc. p. 146. Cel jor firent François d'Anseys
chevalier, Car encorts servoit al rôle d'escuyer,
Sax. iv. Li arcevesques out iluec Sun esquier, Th.
le mart. 47. || xnie s. Uns escuiers qui avoit une
demisele espousée, BEAUM. xxm, 5.j|xiv°s. Trois
escuyers qui portent les escus, Et en lor poins les
trois espiés molus, Devant eux mènent les auferans
[chevaux] crenus, G. GÏÏIART, dans DU CANGE, armi-
ÉDE
1301
geri. Thomas Damport, escuier de chambre du duc de
Bedford, DU CANGE, escuerus. Deux escuiers de cuisina
et deux aides avec eulx, pour le dressouer de cui-
sine, Ménayier, n, 4. ||xve s. Sera tenus le dit.
fournier de prendre cascun samedi le blé des moeu-
tures pour faire le blanc pain du couvent.... et pour
faire pain d'escuier on lui délivrera blé des gre-
niers, DU CANGE, ponts. Le bon escuier fait le bon
chevalier, LEROUX DE LINCY, Prov. t. n, p. 77.
— ÉTYM. Bourguig. écué; provenç. escudier, escu-
der, escuier; espagn. escudero; portug. escudeiro;
ital. scudiere;da bas-lat. scwtarius, descwJum, écu;
angl. squire, esquire. Barbazan faisait venir l'é-
cuyer portant l'ëcu, de scutifer; l'écuyer pour l'écu-
rie, de equus; et l'écuyer tranchant, de escarius,
deesca. Les formes communes aux langues romanes
montrent que ce mot ne peut venir que de scula-
rius, lequel a pris ensuite dans le service de la mai-
son féodale diverses, acceptions.
ÉCUYÈRE (é-kui-iè-r'), s. f. || Ie Femme qui
monte à cheval. || Femme quifaitdes exercices éques-
tres dans un spectacle public. ||2" X l'écuyère, loc.
adv. En façon d'écuyer. Bottes à l'écuyère, grandes
bottes qui servent pour monter à cheval.
— ËTYM. Écuyer.
t ECZÉMA (èk-zé-ma), s. m. Terme de médecine.
Affection cutanée caractérisée par de petites vési-
cules très-rapprochées les unes des autres.
— ÉTYM. "ExÇefia, ébullition, de ex, et ÇEÎV, bouillir.
-[ECZÉMATEUX, EUSE (èk-zé-ma-teû, teû-z'),
ad). Qui a rapport à l'eczéma. Eruptions eczéma-
teuses.
— ÉTYM. Eczéma.
EDDA (è-dda), s. f. Célèbre recueil de la mytho-
logie des peuples germaniques du Nord, dont chaque
chapitre est un petit poëme qui roule sur les pré-
dictions, la magie et les géants.
— ËTYM. Edda signifie la bisaïeule, dénomina-
tion qui a été donnée, non sans grâce, à un recueil
vénéré de vieilles traditions.
ÉDEN (é-dèn'), s. m. Nom que l'Écriture donne
au paradis terrestre, c'est-à-dire au lieu de délices
dont Dieu fit la demeure du premier homme dans
l'état d'innocence. Ces fleuves, ces vergers, éden
aimé des cieux, Et des premiers humains berceau
délicieux, A. CHÉNIER, Élég. 4 4. Le phénomène de
la richesse eût été inconnu dans l'Éden : mais aussi
l'homme de l'Éden exempt de travail et de peines.. ,
n'est point ce pionnier intrépide, ce martyr de la
science et de la civilisation qui arrose de ses sueurs
et parfois de son sang la voie douloureuse du pro-
grès, COURNOT , Principes de la théorie des richesses,
n° 4. || Par extension, lieu de délices et de bonheur
tranquille. Outre l'Éden de l'inspiration et du mythe,
dont l'image religieuse plane sur le berceau de
l'humanité, il y a l'Eden des millénaires et des uto-
pistes de toute sorte, présenté comme le terme vers
lequel tend l'humanité dans son laborieux pèlerinage,
Éden d'où le travailne peut être exclu.... ID ib.
n° 6.
— ÉTYM. Hébreu, eden, jardin.
t ÉDÉNIEN, NIENNE (é-dé-niin, niè-n'), adj.
Terme didactique. Qui appartient à l'éden.
— ËTYM. Éden.
ÉDENTÉ, ÉE (é-dan-té, tée), part, passé. || 1" Qui
a perdu ses dents. Une vieille édentée. Un peigne
édenté, un peigne qui a des dents de moins.
|| 2° Terme de zoologie. Qui a l'appareil dentaire
plus ou moins incomplet. || S. m. pi. Les édentés,
huitième ou dernier ordre des mammifères, à dents
toutes similaires ou nulles, à corps couvert de
plaques cornées disposées en bandes circulaires an-
nulaires (dasypodes ou tatous), ou couvert de poils
(fourmiliers), ou couverts d'écaillés imbriquées
(pangolins). || Qui n'a pas de mandibules proprement
dites, et, substantivement, nom d'une section de ia
classe des crustacés.
ÈDENTER (é-dan-té), v. a.\\i° Faire perdre les
dents. La vieillesse nous édente tour à tour. || Arra-
cher les dents, genre de torture. || 2° Par extension,
user, rompre les dents d'une scie, d'un peigne, etc.
|| 3° S'édenter, v. réfl. Perdre les dents. Un peigne
qui s'édente.
— HIST. xine s une espée à un grès [il] l'a
toute esdentée, Fabliaux mss. n° 7996, p. 66, dans
LACURNE. Il xve s. Je suis tout sain, etay fièvre quar-
taine; Tout esdenté, mon frein me fault rongier,
CH. D'ORL. Bal. 4 09. || xvi' s. Pour edenter le souci
qui me mord, RONS. 34. O vieille edentée, DU BELLAT,
vu, 52, verso. Si, pour en préoccuper moymesme
l'accusation et la descouverte [de mes défauts |, il
luy semble [à mon détracteur] que je lui esdeute sa
morsure.... MONT, IV, 4(3.
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