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mer; ce qui paraît mettre à néant l'opinion de ceux
qui disent que pipe d'écume de mer est une corrup-
tion pour pipe de Cummer, nom du prétendu in-
venteur de ces sortes de pipes. Écume de mer, sorte
de faïence ou de terre de pipe produite artificielle-
ment de la manière suivante : on extrait de certai-
nes carrières de la Crimée cette terre de pipe qu'on
étend, qu'on agite et qu'on lave pendant plusieurs
jours dans de grands bassins remplis d'eau; on la
broie et on la passe ensuite avec soin pour la pur-
ger de toutes matières étrangères, puis on la pétrit,
et on en forme de petites masses qu'on fait bouillir
dans du lait et ensuite dans de la cire mêlée à de
l'huile de lin, DELABORDE, Émaux, p. 259.
— HIST. XIII" s. La mer s'en va et vient et tousjours
jeté escume, La foie et la sage. || xvie s Bu char-
bon ou de l'escume de mareschal, pour en bannir
toute nuisible humidité, o. DE SERRES, 434. L'es-
cume de la soie est la première matière que vomis-
sent les vers, de laquelle ils jettent les fondemens
de leur édifice, ID. 489. On menu sable, ressem-
blant à celle escume sèche que l'on voit sur la grève
de la mer quand elle s'est retirée, AMYOT, Eumènes,
34. Protogenes ayant parfaict l'image d'un chien las
et recreu, à son contentement en toutes les aultres
parties, mais ne pouvant représenter à son gré l'es-
cume et la bave MONT, I, 254.
— ÉTYM. Wallon, home; namur. chime, chume;
provenç. espagn. et portug. escuma; ital. schiuma;
'du germanique: anc. h. allem. scûm; scandin. skûm;
a'Jem. Schaum; ce mot se trouve aussi dans le cel-
tique : gaél. sgûm. Le c d'écume écarte le latin
spuma.
ÉCUME, ÉE (é-ku-mé, mée), part, passe'. || 1° Dont
on a ôté l'écume. Le pot-au-feu bien écume. || 2" Fig.
Ramassé çà et là. Il n'est pas un bandit écume dans
nos villes, Pas un forçat.... Qui veuille mordre en
France au pain des trahisons, v. HUGO, Crép. 40.
ÉCUJMÉNICITÉ, ÉCUMÉNIQUE, ÉCUMÉNIQUE-
MENT, voy. OECUMÉNICITÉ , etc.
ÉCUMER (é-ku-mé). |] i° Y. n. Se couvrir d'écume;
jeter de l'écume. La mer écume. Cette bière écume.
Le chien haletait et écumait. Cerbère l'a versé, ja-
dis ce monstre esclave Fit écumer sur lui sa veni-
meuse bave, ROTROU, Hercule mour. iv, 4. Le qua-
drupède écume, et son oeil étincelle, LA FONT. Fabl.
Il, 9. On réprime, OD ménage, on dompte son ca-
price; Il marche en écumant, mais il nous rend
service, VOLT. Sophon. v, 4. ||Fig. Écumer de rage,
de colère, être au dernier degré d'exaspération. Des
officiers m'ont dit les [les paysans suédois] avoir
vus écumer de colère, VOLT. Charles XII, 6. || Il se
conjugue avec l'auxiliaire avoir. || 2° F. a. Ôter
l'écume qui se forme sur un liquide en ébullition.
Ëeunier la soupe. Écumer des confitures. || Populai-
rement et fig. Écumer les marmites, vivre en para-
site. || Fig. Écumer le pot de quelqu'un, faire pour
lui les affaires de la maison. Je laisserai écumer
mon pot à qui voudra, sËw 395. Mon pot est
étrange à écumer les dimanches [j'ai beaucoup de
monde ce jour-là ], ID. 431. || Terme de fauconne-
rie. Ecumer la remise, se dit de l'oiseau qui.passe
sur le gibier sans l'apercevoir et sans s'arrêter.
|| 3° Fig. Débarrasser. J'écumais votre chambre des
fâcheux dont je la voyais remplie, SÈV. 34. || 4° Fig.
Prendre l'écume d'une chose, c'est-à-dire une idée
vague, une notion peu précise. J'écumai quelque
chose de ces détails [sur Mme des Ursins], mais,
pour leur précision, je ne l'ai bien sue que depuis,
ST-SIM. 4 47, .444. Mme de Lillebonne et ses deux
filles s'aperçurent les premières de la confiance
que Choin avait acquise, et devinrent ses meilleu-
res amies; M. de Luxembourg, qui avait le nez
bon, l'écuma, ID. 24, 47. || Écumer, prendre çà
et là. Écumer des nouvelles. La chambre regorge
d'intrus; Peins-nous l'un de ces bas ventrus, Aux
dîners qu'il écume, BÉRANG. l'Enrhumé. || 5°Ecu-
mer les mers, écumer les côtes, y exercer la pira-
terie. Les corsaires ne cessaient d'écumer toutes
les côtes et de faire mille ravages, VAUGEL. Q. C.
VIII, 8. Il se mit en tête d'écumer les mers pour
son compte, LESAGE, Diable boit. ch. 16. || Par ex-
tension. Tu m'as bien l'air d'écumer les grands
chemins, Don Quichotte, part, u, dans LEROUX,
Bict. comique.
— HIST. xne s. Et or m'estuet la cuisine garder,
Et le feu fere, et la char escumer, Bat. d'Aleschans,
v. 3564. || xmc s. Beimel cuit e escume, Sis. St-Jean.
Renart vit qu'il ne pot durer, Ne por foïr ne por
aler; La boche li veit escumant, Ren. n, 337. Car
je fais ces pots escumer Et la porée crasse et blan-
che, Denier et Brebis, dans JUBINAL, t. n, p. 2C6.
|| XVe s. Maistre Jehan Compaing et un aultre licen-
cié, escumans latin [pédants], Chron. scandai, de
Louis XI, p. 77, dans LACURNE. || XVJ" S. Mais si
nous avions aussi bien lieu de parler, j'estime que
leur ardeur, dont ils escument si asprement contre
nous, seroit un peu refroidie, CALV. Instit. Dédie. Ce
sont amorces pour escumer l'argent des bourses, ID.
ib. 957. Le dit sieur recteur suoit, tempestoit, escu-
moit et frappoit du pied, Sat. Mén. p. 96. Nos mais-
tres passent ces raisons en escumant [légèrement],
MONT, i, 418. Escumans toute la mer Mediterrane,
avec petits vaisseaux légers de coursaires, AMYOT,
P. Jim. 9. U nettoya ces mers de tous ces larrons,
qui paravant y souloient escumer, ID. Pomp. 44.
Celle qui t'a enfanté c'est la mer, Et les rochers qui
la font escumer, ID. Comment discerner le fiait, de
l'ami, is. Givri, servant de capitaine à plusieurs
capitaines, escuma la teste des premiers, et puis,
poussé dedans par la charge qui se fit à bon escient,
se demesle entre les jambes des chevaux, D'AUB.
Hist. ni, 262. Mais ceux-là ne soustindrent la charge
qu'en escumant [résistèrent mal], ID. ib. m, 361.
Quand le duc d'Albe passa vers Flandres, tout le
bruit commun estoit qu'en faisant semblant d'escu-
mer Genève, que tout à plat ill'alloit assiéger, BRANT.
Cap. fr. t. iv, p. 190, dans LACURNE. Sans trop es-
cumer le latin [affecter la science], OEuvres de
R. DE COLLERYE, p. 83, dans LACURNE.
— ÉTYM. Écume; wallon, houmer; namur. chu-
mer; provenç. et portug. escumar; ital. schiumare.
f ÉCUMERESSE (é-ku-me-rè-s'), s. f. Écumoire
de raffineur de sucre.
— ÉTYM. Écumer.
f ÉCUMETTE (é-ku-mè-f), s. f. Ecumoire de fa-
bricant de papier.
— ÉTYM. Écumer.
ÉCUMEUR (é-ku-meur), s.m.|| i" Celui qui écume.
|| Fig. Un écumeur de marmites ou de table, un
parasite. Tu t'imagines bien qu'un jour qu'il don-
nait à dîner à l'ambassadeur de France et à plusieurs
autres seigneurs, il ne vit pas sans peine arriver
deux écumeurs de table, LESAGE, Gu%m. d'Alfar.
m, 40. || 2° Un écumeur de mer, un corsaire ou pi-
rate. || Absolument. Les méchants voient le soleil
comme les bons, et les mers ne font point meilleur
mine à la barque d'un marchand qu'à la frégate d'un
écumeur, MALH. le Traité des bienf. de Sënèque,
iv, 25. || Fig. Se dit aussi des corsaires littéraires,
des plagiaires.
— HIST. xv° s. Et n'attendoient ces dessus dits
escumeurs de mer autre chose que les nouvelles leur
vinssent que la guerre fut ouverte [gens de mer de
toutes nations gagés par Philippe contre les An-
glais], FROISS. i, i, 7S. Et avoient en leur armée
vaisseaux qu'on dit balleniers, qu'escumeurs de mer
par coutume ont volontiers, m. n, m, 4i2.||xvies.
Les pirates et escumeurs de mer, AMYOT, Lucull. 6.
— ÉTYM. Meunier.
ÉCUMEUX, EUSE (é-ku-meû, meû-z'), adj. Qui
est couvert d'écume, qui jette beaucoup d'écume.
Une bouche écumeuse. Votre ennemi superbe, en
cet instant fameux, Du Rhin près de Tholusfend les
flots écumeux, BOIL. Éplt. iv.
— ÉTYM. Écume.
ÉCUMOIRE (é-ku-moi-r'), s. f. \\ i" Ustensile de
cuisine en forme de cuiller ronde, mince, et percée
de beaucoup de trous, servant à écumer la marmite.
|| Il a la figure comme une écumoire, il est extrê-
mement marqué de petite vérole. || 2° Terme de
marine. Plaque de métal percée de trous pour éga-
liser et polir le fil de caret lorsqu'il a été filé.
|| 3° Terme de fondeur. Sorte de cuiller pour ôter
la crasse des métaux fondus.
—REM. On a dit écumoir au masculin : Les écu-
moirs servant à confitures et dont les manches sont
de virolle, seront marqués et contremarques au
corps; le manche sera marqué du poinçon du maî-
tre, Règlement. 30 déc. 1679.
— ÉTYM. Écumer; wallon, houmerèse.
■j-ÉCURAGE (é-ku-ra-j'), s. m. Action d'écurer,
de nettoyer; résultat de cette action. || Terme de
métallurgie. Nettoyage de la tôle destinée à la fa-
brication du fer-blanc.
— ÉTYM. Écurer.
ÉCURÉ, ÉE (é-ku-ré, rée), part, passé. Un puits
écuré. Il faut que le linge soit blanc, la vaisselle
bien écurée, les salles où l'on mange balayées régu-
lièrement tous les jours après le repas, ROLLIN,
Traité des Et. liv. vi, 2e part. ch. i, art. i.
•f- ÉCUREAU (é-ku-rô), s. m. Ouvrier qui écure
les cardes, les chardons dans une manufacture de
aps.
— ÉTYM. Écurer.
t ÉCURÉE (é-ku-rée), s. f. Garniture d'une ser-
rure de sûreté, brasée et mise sur le tour pour être
dressée.
fÉCUREMENT (é-ku-re-man), s. m. Terme rural.
Raie qui, traversant un champ ensemencé, facilite
l'écoulement des eaux.
— ÉTYM. Écurer.
ÉCURER (é-ku-ré), v. a. Débarrasser de toute or-
dure. Ecurer un puits. Il roule les yeux en man-
geant ; la table est pour lui un râtelier ; il écure ses
dents et il continue à manger, LA BRUY. XI. Mais
est-il bien possible que ma soeur soit en Turquie?
disait-il. — Rien n'est si possible, reprit Cacambo,
puisqu'elle écure la vaisselle chez un prince de
Transylvanie, VOLT. Candide, 27. || Enlever la bourre
dont les chardons se sont remplis en parant les
draps. || Proverbe. Il faut aller à Pâques écurer son
chaudron, c'est-à-dire nettoyer sa conscience, aller
à confesse.
— SYN. ÉCURER, CDRER. Ces deux mots ne diffèrent
que par le préfixe é, es; à la vérité, on a dit que
écurer c'était nettoyer avec du sablon, du charbon
ou.autre chose semblable; mais comme l'Académie
dit écurer un puits et la Bruyère écurer ses dents,
cette distinction ne peut subsister; la seule nuance
serait que écurer signifierait curer complètement.
— HIST. XIIIe s. K.'amours netie et escure Le cuer
k'ele a bien saisi, Poésies mss. du Vatican, dans
LACURNE. Devant la mie-nuit li tems un peu s'es-
cure, Perte, XLII. Les simples gens asseiirées, De
toutes cures escurées, Fors de mener jolivetés Par
loiaus amiabletés, la Rose, 8480. || xiv° s. Que au-
cuns ne puisse ou doie soubz icelle peine escurerau
foulon aucun drap à sain [graisse], nu CANGE, es-
curare. || xve s. Dont je puis bien conclure sans
pechier, Par les signes que l'euvangile escure. Que
le monde veut sa fin adressier, EUST. DESCH. Poé-
sies mss. dans LACURNE.
— ÉTYM., "Wallon, hurer; Berry, le temps s'é-
cure, s'éclaircit; prov. et espagn. escurar; lombard
sgurà; du latin ex-curare, ex et curare, soigner
(voy. CURER), d'après Diez qui écarte l'étymologie
germanique : suédois, skura; holland. schuren;
allem. scheuern,-angl. toscour, nettoyer, mots qu'il
regarde comme étant d'origine romane. Le celtique
a aussi le mot : gaël. sgur; irl. sguraim, nettoyer;
mais il est probable que là aussi l'origine est ro-
mane. L'ancien français avait en outre l'adjectif
escure, sans souci, qui vient du latin ex, sans, et
cura, souci.
f ÉCURETTE (é-ku-rè-f), s. f. Sorte de grattoir
de luthier. ]| Instrument pour nettoyer les chardons.
— HIST. xiii s. Rasoers, forces [ciseaux] et gui-
gnoeres, escuretes [cure-oreilles] et furgoeres,
Fabliaux mss. de Saint-Germain, dans LACURNE.
— ÉTYM. ÉCURER.
ÉCUREUIL (é-ku-reull, II mouillées, etnoné-ku-
reuye), s. m. || 1° Petit quadrupède de la famille
des rongeurs, vivant sur les arbres. L'écureuil est
un joli petit animal qui n'est qu'à demi sauvage
et qui, par sa gentillesse, par sa docilité, par
l'innocence de ses moeurs, mériterait d'être épar-
gné, BUFFON, écureuil. || Figurément. C'est un écu-
reuil, il est vif comme écureuil, se dit d'un jeune
homme vif et qui tient à peine en place. Je suis
flexible comme une aiguille et vif comme un lézard,
et travaillant toujours comme un écureuil, VOLT.
Lett. d'Argenlal, 22 oct.1769. || 2°Écureuil jappant,
nom vulgaire du eynomys social (rongeurs), y Ecu-
reuil volant, nom vulgaire collectif des genres pte-
romys et sciuroptère (rongeurs). L'écureuil volant,
qui a de grands rapports avec l'écureuil commun,
se rapproche beaucoup moins de l'oiseau par l'action
de voler que la chauve-souris, BONNET, Contempl.
nal. 3e part. ch. 28. || 3° Nom de plusieurs poissons
et d'un papillon de nuit.
— HIST. xme s. Atant es-vos Rosselvenu, L'es-
curel au peliçon rox, Ren. 23333. Yair, escuriaur
lièvres, counins, chevrel.... doivent, lesxxv piaus,
obole de tonlieu, Liv. des met. 324. Me garantist et
cors et teste, Forré d'agniaus, cist miens buriaus,
Comme pers forré d'escuriaus, la Rose, 9446. Soyés
es euvres natureus Plus vistesque unsescureus, ib.
4 9892. || xvie s. Là je voi l'escurieu, qui, faisant jà
du sage, Sans contempler le ciel, le temps futur
présage, DUBARTAS, dans MÉNAGE.
— ÉTYM. Berry, écurieux; wallon, spirou; Ar-
dennes, skiron, écuran; provenç. escurol; espagn.
et portug. esquilo; ital. scojattolo; bas-lat. squirio
lus, scuriolus; du latin sciurus, du grec oxîoupoç,
de o-xià, ombre, et oùpà, queue : l'animal qui sa
fait de l'ombre avec sa queue. Le wallon spirou a
son correspondant dans le bas-lat. esperiolus; ce
qui montre que le se latin peut se changer en sp.
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mer; ce qui paraît mettre à néant l'opinion de ceux
qui disent que pipe d'écume de mer est une corrup-
tion pour pipe de Cummer, nom du prétendu in-
venteur de ces sortes de pipes. Écume de mer, sorte
de faïence ou de terre de pipe produite artificielle-
ment de la manière suivante : on extrait de certai-
nes carrières de la Crimée cette terre de pipe qu'on
étend, qu'on agite et qu'on lave pendant plusieurs
jours dans de grands bassins remplis d'eau; on la
broie et on la passe ensuite avec soin pour la pur-
ger de toutes matières étrangères, puis on la pétrit,
et on en forme de petites masses qu'on fait bouillir
dans du lait et ensuite dans de la cire mêlée à de
l'huile de lin, DELABORDE, Émaux, p. 259.
— HIST. XIII" s. La mer s'en va et vient et tousjours
jeté escume, La foie et la sage. || xvie s Bu char-
bon ou de l'escume de mareschal, pour en bannir
toute nuisible humidité, o. DE SERRES, 434. L'es-
cume de la soie est la première matière que vomis-
sent les vers, de laquelle ils jettent les fondemens
de leur édifice, ID. 489. On menu sable, ressem-
blant à celle escume sèche que l'on voit sur la grève
de la mer quand elle s'est retirée, AMYOT, Eumènes,
34. Protogenes ayant parfaict l'image d'un chien las
et recreu, à son contentement en toutes les aultres
parties, mais ne pouvant représenter à son gré l'es-
cume et la bave MONT, I, 254.
— ÉTYM. Wallon, home; namur. chime, chume;
provenç. espagn. et portug. escuma; ital. schiuma;
'du germanique: anc. h. allem. scûm; scandin. skûm;
a'Jem. Schaum; ce mot se trouve aussi dans le cel-
tique : gaél. sgûm. Le c d'écume écarte le latin
spuma.
ÉCUME, ÉE (é-ku-mé, mée), part, passe'. || 1° Dont
on a ôté l'écume. Le pot-au-feu bien écume. || 2" Fig.
Ramassé çà et là. Il n'est pas un bandit écume dans
nos villes, Pas un forçat.... Qui veuille mordre en
France au pain des trahisons, v. HUGO, Crép. 40.
ÉCUJMÉNICITÉ, ÉCUMÉNIQUE, ÉCUMÉNIQUE-
MENT, voy. OECUMÉNICITÉ , etc.
ÉCUMER (é-ku-mé). |] i° Y. n. Se couvrir d'écume;
jeter de l'écume. La mer écume. Cette bière écume.
Le chien haletait et écumait. Cerbère l'a versé, ja-
dis ce monstre esclave Fit écumer sur lui sa veni-
meuse bave, ROTROU, Hercule mour. iv, 4. Le qua-
drupède écume, et son oeil étincelle, LA FONT. Fabl.
Il, 9. On réprime, OD ménage, on dompte son ca-
price; Il marche en écumant, mais il nous rend
service, VOLT. Sophon. v, 4. ||Fig. Écumer de rage,
de colère, être au dernier degré d'exaspération. Des
officiers m'ont dit les [les paysans suédois] avoir
vus écumer de colère, VOLT. Charles XII, 6. || Il se
conjugue avec l'auxiliaire avoir. || 2° F. a. Ôter
l'écume qui se forme sur un liquide en ébullition.
Ëeunier la soupe. Écumer des confitures. || Populai-
rement et fig. Écumer les marmites, vivre en para-
site. || Fig. Écumer le pot de quelqu'un, faire pour
lui les affaires de la maison. Je laisserai écumer
mon pot à qui voudra, sËw 395. Mon pot est
étrange à écumer les dimanches [j'ai beaucoup de
monde ce jour-là ], ID. 431. || Terme de fauconne-
rie. Ecumer la remise, se dit de l'oiseau qui.passe
sur le gibier sans l'apercevoir et sans s'arrêter.
|| 3° Fig. Débarrasser. J'écumais votre chambre des
fâcheux dont je la voyais remplie, SÈV. 34. || 4° Fig.
Prendre l'écume d'une chose, c'est-à-dire une idée
vague, une notion peu précise. J'écumai quelque
chose de ces détails [sur Mme des Ursins], mais,
pour leur précision, je ne l'ai bien sue que depuis,
ST-SIM. 4 47, .444. Mme de Lillebonne et ses deux
filles s'aperçurent les premières de la confiance
que Choin avait acquise, et devinrent ses meilleu-
res amies; M. de Luxembourg, qui avait le nez
bon, l'écuma, ID. 24, 47. || Écumer, prendre çà
et là. Écumer des nouvelles. La chambre regorge
d'intrus; Peins-nous l'un de ces bas ventrus, Aux
dîners qu'il écume, BÉRANG. l'Enrhumé. || 5°Ecu-
mer les mers, écumer les côtes, y exercer la pira-
terie. Les corsaires ne cessaient d'écumer toutes
les côtes et de faire mille ravages, VAUGEL. Q. C.
VIII, 8. Il se mit en tête d'écumer les mers pour
son compte, LESAGE, Diable boit. ch. 16. || Par ex-
tension. Tu m'as bien l'air d'écumer les grands
chemins, Don Quichotte, part, u, dans LEROUX,
Bict. comique.
— HIST. xne s. Et or m'estuet la cuisine garder,
Et le feu fere, et la char escumer, Bat. d'Aleschans,
v. 3564. || xmc s. Beimel cuit e escume, Sis. St-Jean.
Renart vit qu'il ne pot durer, Ne por foïr ne por
aler; La boche li veit escumant, Ren. n, 337. Car
je fais ces pots escumer Et la porée crasse et blan-
che, Denier et Brebis, dans JUBINAL, t. n, p. 2C6.
|| XVe s. Maistre Jehan Compaing et un aultre licen-
cié, escumans latin [pédants], Chron. scandai, de
Louis XI, p. 77, dans LACURNE. || XVJ" S. Mais si
nous avions aussi bien lieu de parler, j'estime que
leur ardeur, dont ils escument si asprement contre
nous, seroit un peu refroidie, CALV. Instit. Dédie. Ce
sont amorces pour escumer l'argent des bourses, ID.
ib. 957. Le dit sieur recteur suoit, tempestoit, escu-
moit et frappoit du pied, Sat. Mén. p. 96. Nos mais-
tres passent ces raisons en escumant [légèrement],
MONT, i, 418. Escumans toute la mer Mediterrane,
avec petits vaisseaux légers de coursaires, AMYOT,
P. Jim. 9. U nettoya ces mers de tous ces larrons,
qui paravant y souloient escumer, ID. Pomp. 44.
Celle qui t'a enfanté c'est la mer, Et les rochers qui
la font escumer, ID. Comment discerner le fiait, de
l'ami, is. Givri, servant de capitaine à plusieurs
capitaines, escuma la teste des premiers, et puis,
poussé dedans par la charge qui se fit à bon escient,
se demesle entre les jambes des chevaux, D'AUB.
Hist. ni, 262. Mais ceux-là ne soustindrent la charge
qu'en escumant [résistèrent mal], ID. ib. m, 361.
Quand le duc d'Albe passa vers Flandres, tout le
bruit commun estoit qu'en faisant semblant d'escu-
mer Genève, que tout à plat ill'alloit assiéger, BRANT.
Cap. fr. t. iv, p. 190, dans LACURNE. Sans trop es-
cumer le latin [affecter la science], OEuvres de
R. DE COLLERYE, p. 83, dans LACURNE.
— ÉTYM. Écume; wallon, houmer; namur. chu-
mer; provenç. et portug. escumar; ital. schiumare.
f ÉCUMERESSE (é-ku-me-rè-s'), s. f. Écumoire
de raffineur de sucre.
— ÉTYM. Écumer.
f ÉCUMETTE (é-ku-mè-f), s. f. Ecumoire de fa-
bricant de papier.
— ÉTYM. Écumer.
ÉCUMEUR (é-ku-meur), s.m.|| i" Celui qui écume.
|| Fig. Un écumeur de marmites ou de table, un
parasite. Tu t'imagines bien qu'un jour qu'il don-
nait à dîner à l'ambassadeur de France et à plusieurs
autres seigneurs, il ne vit pas sans peine arriver
deux écumeurs de table, LESAGE, Gu%m. d'Alfar.
m, 40. || 2° Un écumeur de mer, un corsaire ou pi-
rate. || Absolument. Les méchants voient le soleil
comme les bons, et les mers ne font point meilleur
mine à la barque d'un marchand qu'à la frégate d'un
écumeur, MALH. le Traité des bienf. de Sënèque,
iv, 25. || Fig. Se dit aussi des corsaires littéraires,
des plagiaires.
— HIST. xv° s. Et n'attendoient ces dessus dits
escumeurs de mer autre chose que les nouvelles leur
vinssent que la guerre fut ouverte [gens de mer de
toutes nations gagés par Philippe contre les An-
glais], FROISS. i, i, 7S. Et avoient en leur armée
vaisseaux qu'on dit balleniers, qu'escumeurs de mer
par coutume ont volontiers, m. n, m, 4i2.||xvies.
Les pirates et escumeurs de mer, AMYOT, Lucull. 6.
— ÉTYM. Meunier.
ÉCUMEUX, EUSE (é-ku-meû, meû-z'), adj. Qui
est couvert d'écume, qui jette beaucoup d'écume.
Une bouche écumeuse. Votre ennemi superbe, en
cet instant fameux, Du Rhin près de Tholusfend les
flots écumeux, BOIL. Éplt. iv.
— ÉTYM. Écume.
ÉCUMOIRE (é-ku-moi-r'), s. f. \\ i" Ustensile de
cuisine en forme de cuiller ronde, mince, et percée
de beaucoup de trous, servant à écumer la marmite.
|| Il a la figure comme une écumoire, il est extrê-
mement marqué de petite vérole. || 2° Terme de
marine. Plaque de métal percée de trous pour éga-
liser et polir le fil de caret lorsqu'il a été filé.
|| 3° Terme de fondeur. Sorte de cuiller pour ôter
la crasse des métaux fondus.
—REM. On a dit écumoir au masculin : Les écu-
moirs servant à confitures et dont les manches sont
de virolle, seront marqués et contremarques au
corps; le manche sera marqué du poinçon du maî-
tre, Règlement. 30 déc. 1679.
— ÉTYM. Écumer; wallon, houmerèse.
■j-ÉCURAGE (é-ku-ra-j'), s. m. Action d'écurer,
de nettoyer; résultat de cette action. || Terme de
métallurgie. Nettoyage de la tôle destinée à la fa-
brication du fer-blanc.
— ÉTYM. Écurer.
ÉCURÉ, ÉE (é-ku-ré, rée), part, passé. Un puits
écuré. Il faut que le linge soit blanc, la vaisselle
bien écurée, les salles où l'on mange balayées régu-
lièrement tous les jours après le repas, ROLLIN,
Traité des Et. liv. vi, 2e part. ch. i, art. i.
•f- ÉCUREAU (é-ku-rô), s. m. Ouvrier qui écure
les cardes, les chardons dans une manufacture de
aps.
— ÉTYM. Écurer.
t ÉCURÉE (é-ku-rée), s. f. Garniture d'une ser-
rure de sûreté, brasée et mise sur le tour pour être
dressée.
fÉCUREMENT (é-ku-re-man), s. m. Terme rural.
Raie qui, traversant un champ ensemencé, facilite
l'écoulement des eaux.
— ÉTYM. Écurer.
ÉCURER (é-ku-ré), v. a. Débarrasser de toute or-
dure. Ecurer un puits. Il roule les yeux en man-
geant ; la table est pour lui un râtelier ; il écure ses
dents et il continue à manger, LA BRUY. XI. Mais
est-il bien possible que ma soeur soit en Turquie?
disait-il. — Rien n'est si possible, reprit Cacambo,
puisqu'elle écure la vaisselle chez un prince de
Transylvanie, VOLT. Candide, 27. || Enlever la bourre
dont les chardons se sont remplis en parant les
draps. || Proverbe. Il faut aller à Pâques écurer son
chaudron, c'est-à-dire nettoyer sa conscience, aller
à confesse.
— SYN. ÉCURER, CDRER. Ces deux mots ne diffèrent
que par le préfixe é, es; à la vérité, on a dit que
écurer c'était nettoyer avec du sablon, du charbon
ou.autre chose semblable; mais comme l'Académie
dit écurer un puits et la Bruyère écurer ses dents,
cette distinction ne peut subsister; la seule nuance
serait que écurer signifierait curer complètement.
— HIST. XIIIe s. K.'amours netie et escure Le cuer
k'ele a bien saisi, Poésies mss. du Vatican, dans
LACURNE. Devant la mie-nuit li tems un peu s'es-
cure, Perte, XLII. Les simples gens asseiirées, De
toutes cures escurées, Fors de mener jolivetés Par
loiaus amiabletés, la Rose, 8480. || xiv° s. Que au-
cuns ne puisse ou doie soubz icelle peine escurerau
foulon aucun drap à sain [graisse], nu CANGE, es-
curare. || xve s. Dont je puis bien conclure sans
pechier, Par les signes que l'euvangile escure. Que
le monde veut sa fin adressier, EUST. DESCH. Poé-
sies mss. dans LACURNE.
— ÉTYM., "Wallon, hurer; Berry, le temps s'é-
cure, s'éclaircit; prov. et espagn. escurar; lombard
sgurà; du latin ex-curare, ex et curare, soigner
(voy. CURER), d'après Diez qui écarte l'étymologie
germanique : suédois, skura; holland. schuren;
allem. scheuern,-angl. toscour, nettoyer, mots qu'il
regarde comme étant d'origine romane. Le celtique
a aussi le mot : gaël. sgur; irl. sguraim, nettoyer;
mais il est probable que là aussi l'origine est ro-
mane. L'ancien français avait en outre l'adjectif
escure, sans souci, qui vient du latin ex, sans, et
cura, souci.
f ÉCURETTE (é-ku-rè-f), s. f. Sorte de grattoir
de luthier. ]| Instrument pour nettoyer les chardons.
— HIST. xiii s. Rasoers, forces [ciseaux] et gui-
gnoeres, escuretes [cure-oreilles] et furgoeres,
Fabliaux mss. de Saint-Germain, dans LACURNE.
— ÉTYM. ÉCURER.
ÉCUREUIL (é-ku-reull, II mouillées, etnoné-ku-
reuye), s. m. || 1° Petit quadrupède de la famille
des rongeurs, vivant sur les arbres. L'écureuil est
un joli petit animal qui n'est qu'à demi sauvage
et qui, par sa gentillesse, par sa docilité, par
l'innocence de ses moeurs, mériterait d'être épar-
gné, BUFFON, écureuil. || Figurément. C'est un écu-
reuil, il est vif comme écureuil, se dit d'un jeune
homme vif et qui tient à peine en place. Je suis
flexible comme une aiguille et vif comme un lézard,
et travaillant toujours comme un écureuil, VOLT.
Lett. d'Argenlal, 22 oct.1769. || 2°Écureuil jappant,
nom vulgaire du eynomys social (rongeurs), y Ecu-
reuil volant, nom vulgaire collectif des genres pte-
romys et sciuroptère (rongeurs). L'écureuil volant,
qui a de grands rapports avec l'écureuil commun,
se rapproche beaucoup moins de l'oiseau par l'action
de voler que la chauve-souris, BONNET, Contempl.
nal. 3e part. ch. 28. || 3° Nom de plusieurs poissons
et d'un papillon de nuit.
— HIST. xme s. Atant es-vos Rosselvenu, L'es-
curel au peliçon rox, Ren. 23333. Yair, escuriaur
lièvres, counins, chevrel.... doivent, lesxxv piaus,
obole de tonlieu, Liv. des met. 324. Me garantist et
cors et teste, Forré d'agniaus, cist miens buriaus,
Comme pers forré d'escuriaus, la Rose, 9446. Soyés
es euvres natureus Plus vistesque unsescureus, ib.
4 9892. || xvie s. Là je voi l'escurieu, qui, faisant jà
du sage, Sans contempler le ciel, le temps futur
présage, DUBARTAS, dans MÉNAGE.
— ÉTYM. Berry, écurieux; wallon, spirou; Ar-
dennes, skiron, écuran; provenç. escurol; espagn.
et portug. esquilo; ital. scojattolo; bas-lat. squirio
lus, scuriolus; du latin sciurus, du grec oxîoupoç,
de o-xià, ombre, et oùpà, queue : l'animal qui sa
fait de l'ombre avec sa queue. Le wallon spirou a
son correspondant dans le bas-lat. esperiolus; ce
qui montre que le se latin peut se changer en sp.
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