DÉB
restes d'honneur et de droiture, MASS. Petit car.
Gloire. Il est resté à l'homme, du débris de son in-
nocence, certains penchants de gloire, de plaisirs,
de vérité, qui sont comme les espérances de sonréta-
-blissement, ID. SI Thomas d'Aguin. Nous nous hâ-
tons de profiter du débris les uns des autres, MASS.
Car. Mort. Au milieu du débris de tout ce qui nous
environne, nous nous sauvons encore dans l'a-
venir, ID. Or. fun. Dauphin. Sa gloire seule [de Dieu]
s'élèvera sur le débris de toutes les grandeurs hu-
maines, ID. Prof. rel. 3. Cet enfant sauvé du débris,
qui lui rappelle [à Louis XIV] la perte encore récente
de tant de princes, ID. Or. fun. Louis le Grand. Sur
tout ce qui regarde cette passion chérie que nous
avons comme sauvée du débris de toutes les autres,
ID. Avent, Épiph. Établir sur le débris des idoles la
connaissance du Dieu véritable, m. Avent, Le jour
de Noël. || 5° Poétiquement, les restes mortels de
l'homme. Là reposent les débris de nos aïeux. Ce
potentat jadis si grand, si vénérable, N'est plus
qu'un tronc sanglant, qu'un débris déplorable, DE-
LILLE, Enéide, H. || 6° Anciennement, dommage, ce
qui se casse et se brise en une maison où beaucoup
de monde abordé. Quand le roi logeait quelque part,
il faisait payer tant pour le débris.
— REM. Lamartine a écrit débri pour la rime : Et
les peuples, poussant un cri, Comme un avide es-
saim d'esclaves Dont on a brisé les entraves, Se sau-
vent avec un débri, Harm. iv, il. C'est une faute;
débris venant de briser ne peut perdre l's.
— HIST. xvi° s. Le but de tant que nous sommes
qui voulons avoir part au débris du roiaume, est....
D'AUD. Hist. m, 44. Le butin fut grand, pource que,
sur le débris de l'armée,plusieurs qui voioient plier
leurs drapeaux.... ID. ib. 46.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et bris.
f DÉBROCHAGE (dé-bro-cha-j'), s. m. Action de
débrocher.
1-DËBROCHÉ, ÉE (dé-bro-ché, chée), part, passé.
Les volailles débrochées.
f DÉBROCHER (dé-bro-ché), v. a. Retirer de la
broche. || Ôter les mèches ou les chandelles de des-
sus les broches. || Enlever la couverture d'un livre
broché.
— HIST. xvi" s. [Ils ont] Embroché l'autre [par-
tie] et cuite peu à peu De tous costés à la chaleur
du feu, L'ont desbrochée, en des paniers l'ontmise....
BONS. 604.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et broche.
t DÉBROBILLABLE (dé-brou-ila-bl', II mouil-
lées) , adj. Qui peut être débrouillé, éclairci.
— ÉTYM. Débrouiller.
DÉBROUILLÉ, ÉE (dé-brou-llé, liée, Il mouil-
lées, et non dé-brou-yé), part, passé. Qui n'est plus
brouillé, emmêlé. Un écheveau débrouillé. || Qui
n'est plus confondu, en désordre. Des papiers dé-
brouillés. || Qui est éclairci. One affaire débrouillée.
|| Qui a acquis des lumières, qui sait discerner. Son
esprit est tellement débrouillé qu'elle n'est ignorante
sur rien, SÉV. 428.
DÉBROUILLEMENT (dé-brou-lle-man, II mouil-
lées, et non dé-brou-ye-man), s. m. Action de dé-
mêler une chose embrouillée. J'attends de votre gé-
nie le débrouillement de tout ce chaos, VOLT. Lett.
à Cath. i26. A" ces causes particulières [de variations
dans la langue française] se joindraient les causes
générales, qui, chez toutes les nations, ont amené
une sensible différence entre la changeante rapidité
des époques de formation et de débrouillement, et
la durée de l'époque dernière, où une langue qui
semble fixée se développe encore sans s'altérer et
acquiert sans rien perdre, VILLEMAIN, Dicf. de VAcad.
Préface, p. vm.
— ÉTYM. Débrouiller.
DÉBROUILLER (dé-brou-llé, Il mouillées, et non
dé-brou-yé), ». a. || 1° Démêler ce qui est embrouillé.
Débrouiller du fil, de la soie. || 2° Mettre en ordre
ce qui était en confusion. Débrouiller des papiers,
des pièces! || 3° Fig. Tirer hors de la confusion. Dé-
brouillons ce mystère et sachons notre sort, MOL.
Amph. III, 4. Rien ne lui put débrouiller le mys-
tère, LA FONT. .Conf. Pour moi, je suis persuadée
que le roi, c'est-à-dire Dieu par lui surmontera tous
ses ennemis, et débrouillera tous les nuages qui
paraissaient si noirs et si prêts à fondre sur nous,
SÉV. 30 mars 4689. Il débrouillera tout ce mé-
lange de passion et de raison, il séparera l'une d'a-
vec l'autre, BOURHAL. Jugem. dern. ia avent, p. 80.
11 n'y a donc qu'à débrouiller le revenu de chacun,
afin de voir comment il doit être taxé, VAUB. Dîme,
p. 67. Villon sut te premier, dans ces siècles gros-
siers, Débrouiller l'art confus de nos vieux roman-
ciers, BOIL. Art p. i U est instruit de la guerre des
DÉB
géants, il débrouille même l'horrible chaos des deux
empires, le babylonien et l'assyrien; il connaît à
fond les Égyptiens et leurs dynasties, LA BRUY. V.
Tout s'arrange, et l'Être suprême D'un mot débrouille
ce chaos, LAMOTTE, Odes, t. i, p. t29, dans FOU-
GENS. Les notions et les principes qu'un dictionnaire
ne peut débrouiller à chaque mot, D'OLIV. Préface.
S'il veut débrouiller l'antiquité de .sa noblesse qui
remonte aux temps les plus reculés, il enverra cher-
cher un bénédictin, VOLT. Jeannot et Colin.\\ 4° Ôter
ce qui brouille, ce qui rend terne ou trouble. Pour
animer ses yeux et débrouiller ses traits, il fallait
qu'il parlât, MARMONT. Mém. liv. vi, t. Il, p. -H3,
dans POUGENS. ||5° Se débrouiller, v. rèfl. Devenir
moins confus, plus facile à comprendre. Le sens de
cette phrase se débrouille. Les affaires se débrouil-
leront. Un embarras qui a continué et qui ne s'est
pu débrouiller, PASC. dans COUSIN. ||Terme de ma-
rine. Se débrouiller, se dit du temps qui s'embellit.
Le ciel commença à se débrouiller et nous fit voir
de plus belles apparences que jamais, VOIT. Lett.
61.|| Familièrement. Laissons-le se débrouiller, lais-
sons-le se tirer comme il pourra de l'embarras où il
est. || Se débrouiller, se dit aussi de l'intelligence
qui vient à mesure que l'on s'instruit ou que l'on
gagne de l'expérience. Cet enfant se débrouille peu
à peu. Les hommes regardent les lumières involon-
taires [de ceux qui leur rendent un service] comme
une injure, et le tout de bonne foi, sans connaître
leur injustice; car ils ne se débrouillent pas jusque-
là, MARIVAUX, Marianne, 6e partie. || Avec suppres-
sion du pronom personnel. Je crois que vous vous
divertissez à voir débrouiller leur petite raison,
SÉV. *2 juin <675.
— HIST. xvie s. Sa pensée desbrouillêe et desban-
dée [libre, à l'aise], MONT, I, 94. [Dieu] Débrouilla
ce caos, où. d'une horrible guerre Ensemble com-
battoient le feu, l'onde, la terre, nn BELLAY, III,
64, verso.
— ËTYM. Dé.... préfixe, et brouiller.
t DÉBROUILLEUR (dé-brou-lleur, Il mouillées,
et non dé-brou-yeur), s. m. Celui qui débrouille.
Grand débrouilleur d'un cas obscur, Et grand de-
vineur du futur, SCARRON, Virg. trav. v. Le Rump
[le croupion,le long parlement d'Angleterre] ne son-
geait qu'à se perpétuer en attendant les événements,
grands débrouilleurs de la politique, CHATEAUB.
Stuarts, 260.
— ÉTYM.- Débrouiller.
f DÉBRÛLB, ÉE (dé-bru-lé, lée), adj. Ancien sy-
nonyme de désoxygéné.
f DÉBRÛLER (dé-bru-lé), v. a. Terme de chi-
mie. Ancien synonyme de désbxygéner, quand brû-
ler l'était d'oxygéner.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et brûler.
f DÉBRUTALISER (dé-bru-ta-li-zé), v. a. Ôter
la grossièreté, l'impolitesse. C'est Mme la marquise
de Rambouillet qui a fait débrutaliser, VAUGEL. Rem.
Not. Th. Corneille, t. n, p. 838, dans POUGENS.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et brutal.
DÉBRUTI, IE (dé-bru-ti, tie), part, passé de dé-
brutir. Un diamant débruti.
DÉBRUTER (dé-bru-tir), v. a. Ôter la partie brute,
commencer à la polir. Débrutir une glace.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et brut.
DÉBRUTISSEMENT (dé-bru-ti-se-man), s. m. Ac-
tion de débrutir; le résultat de cette action.
— ÉTYM. Débrutir.
DÉBUCHER (dé-bu-ché). || 1° V. n. Sortir du bois
ou du buisson, en parlant du gros gibier. Le cerf
a débuché. Voilà d'abord Le cerf donné aux chiens;
j'appuie et sonne fort; Mon cerf débuche-et passe
une assez longue plaine, Et mes chiens après lui....
MOL. Fdth. n, 7.|| Substantivement, sortie de la bête
de son fort. Sonner le débucher. || Fig. D'Effiat ne
voyait que des gens obscurs, fort particulier, obscur
à Paris; avec des créatures de même espèce, débu-
chant parfois en bonne compagnie courtement, car
il n'était bien qu'avec ses grisettes et ses complai-
sants, ST-SIM. 398, 86. || 2° V. a. Faire sortir une
bête fauve de son fort.
—REM. 1. L'Académie écrit embûcher et débucher,
mots qui, de même radical, devraient s'orthogra-
phier de même. || 2. Ce verbe se conjugue avec
l'auxiliaire avoir, quand il exprime l'action: le cerf
a débuché; avec l'auxiliaire être, quand il exprime
l'état: le cerf est débuché depuis longtemps.
— HIST. xme s. Fors del bois estoit desbuchiez
Et s'en fuit vers l'eve corant, Ren. 224)0.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et bûche (voy. ce mot),
dit pour bois, ou plutôt busche, autre forme de bois
(bosc dans bosquet); picard, débuquer, courir, s'en-
fuir.
DEC 973
fDÉBUSCABLE (dé-bu-ska-W), adj. Qui peut
être débusqué.
— ÉTYM. Débusquer.
DÉBUSQUÉ, ÉE (dé-bu-ské, skée), part, passé.
L'ennemi débusqué du poste qu'il occupait.
DÉBUSQUEMENT (dé-bu-ske-man), s. m. Action
de débusquer. || Fig. Tout le monde paraît content
du débusquement [renvoi d'une place] de M.... VOLT.
Lett. Tabareau, octobre )768.
— ÉTYM. Débusquer t.
t. DÉBUSQUER (dé-bu-ské). || i° Y. a. Chasser
d'un poste avantageux. || Fig. Déposséder quel-
qu'un d'un emploi, le chasser d'un poste. || 2° Y.
n. Terme de chasse. Sortir du bois, en parlant du
loup.
— HIST. xnie s. Maté fussent et recréant Cil delà,
n'en eschapast pié, Quant d'un val se sont desbuchié
Plus dédis mile escorpions, lien. 24486 || xvic s.
Bruyans et bourdonnans comme trompes et tabours
pour annoncer qu'il faut débusquer pour aller aux
champs, PARÉ, Animaux, G. Le comte Roquendolf,
de ce irrité, débusqua avec toute sa trouppe, M. DU
BELL. 639.
— ÉTYM. Autre prononciation de débucher (dé-
buscher); picard, déboker; génev. deboquer quel-
qu'un, le déplacer.
■f a. DÉBUSQUER (dé-bu-ské), v. a. Diminuer
ou supprimer le buscage d'une jupe.
— ÉTYM. De'.... préfixe, et buse.
DÉBUT (dé-bu; le J se lie: un dé-bu-t-heureux;
au pluriel, l's se lie : des dé-bu-z heureux), s. m.
|| 1° Premier coup à certains jeux, comme au mail, à
la boule, au billard, pour savoir qui jouera le pre-
mier. Faire un beau début. || Fig. Les voilà seuls, et,
pour le faire court, En beau début, LA FONT. Orais.
|| Au jeu de boule, être en beau début, se dit d'une
boule qui, étant au but ou près du but, peut en
être facilement écartée par un adroit coup de boule.
Cette boule est en beau début. || 2° Fig. Commence-
ment d'une affaire, d'un ouvrage, d'un discours. Le
début fut heureux, mais l'affaire a mal tourné. Que
le début [du poème] soit simple et n'ait rien d'affecté,
BOIL. Artpoét.m. || Terme de diplomatique. Formule
initiale d'une charte, d'un diplôme, d'une bulle, d'un
acte ecclésiastique. || 3° Entrée dans une carrière. On
réussit rarement dès le début. || 4° Premier ouvrage
d'un auteur. OEdipe est le début tragique de Voltaire.
|| 5° Premiers essais d'un acteur sur le théâtre. Pour
le théâtre ayant quitté l'aiguille, A" mon début Crai-
gnant quelque rebut, BÉRANG. B. fille.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et but. Le début, c'est
au jeu de boule l'action de tirer de but, du lieu où est
le but; de là le sens de commencement, le début
étant un commencement pour le joueur de boule.
DÉBUTANT, ANTE (dé-bu-tan, tan-t'), s. m. etf.
Celui, celle qui débute sur un théâtre. j| Familière-
ment. C'est un débutant, un homme sans expérience.
|| Se dit aussi, en général, de tous ceux qui entrent
dans une carrière, qui font pour la première fois
un travail. Un débutant dans la carrière des lettres.
DÉBUTÉ, ÉE (dé-bu-té, tée), part, passé. Boule
débutée, chassée du but, d'auprès du but.
DÉBUTER (dé-bu-té), v. n. |j 1° Jouer le premier
coup au mail, à la boule, au billard, etc. Mal dé-
buter. Cette fois, c'est à moi à débuter. || 2° Fig.
Commencer. Il débuta par des invectives. Ce poème
'débute par une invocation. La belle galanterie que
la leur! quoi! débuter par le mariage? MOL. Préc. 5.
Par où lui débuter? MOL. Dép.am. m, 4. || 3° Faire
ses premiers pas dans une carrière, dans une entre-
prise, etc. Débuter dans les sciences, dans les lettres.
Dans le crime il suffit qu'une fois on débute; Une
chute toujours entraîne une autre chute, BOIL. Sat.
x. || Débuter dans le monde, y paraître pour la pre-
mière fois. Il a été mal élevé, et il a le malheur
de débuter seul et sans guide dans le monde, M™CDE
GENLIS, 'Ad. et Théod. t. m, lett. -H. || 4° Au passif
et impersonnellement. C'est bien, c'est mal débuté,
le commencement, le début est heureux,'malheu-
reux, se dit au propre et au figuré. Achève,Petit-
Jean , c'est fort bien débuté, RAC. Plaid, ni, 3.
|| 5° Absolument. Jouer pour la première fois sur un
théâtre. Elle aspire à débuter dans le tragique, et
elle vaut la peine que vous lui donniez des leçons,
MARMONT. Mém. iv. || Donner son premier ouvrage.
|| 6° 7. a. Éloigner du but. Débuter une boule.
— ÉTYM. Début.
f DEÇA (dé-ka). Préfixe qui, joint au nom des me-
sures du système métrique, désigne une unité dix
fois plus grande que l'unité génératrice : décalitre,
decastère, décagramme, décamètre, dix litres, dix
stères, dix grammes, dix mètres.
— ÉTYM. Asxoc, dix (voy. Dix).
restes d'honneur et de droiture, MASS. Petit car.
Gloire. Il est resté à l'homme, du débris de son in-
nocence, certains penchants de gloire, de plaisirs,
de vérité, qui sont comme les espérances de sonréta-
-blissement, ID. SI Thomas d'Aguin. Nous nous hâ-
tons de profiter du débris les uns des autres, MASS.
Car. Mort. Au milieu du débris de tout ce qui nous
environne, nous nous sauvons encore dans l'a-
venir, ID. Or. fun. Dauphin. Sa gloire seule [de Dieu]
s'élèvera sur le débris de toutes les grandeurs hu-
maines, ID. Prof. rel. 3. Cet enfant sauvé du débris,
qui lui rappelle [à Louis XIV] la perte encore récente
de tant de princes, ID. Or. fun. Louis le Grand. Sur
tout ce qui regarde cette passion chérie que nous
avons comme sauvée du débris de toutes les autres,
ID. Avent, Épiph. Établir sur le débris des idoles la
connaissance du Dieu véritable, m. Avent, Le jour
de Noël. || 5° Poétiquement, les restes mortels de
l'homme. Là reposent les débris de nos aïeux. Ce
potentat jadis si grand, si vénérable, N'est plus
qu'un tronc sanglant, qu'un débris déplorable, DE-
LILLE, Enéide, H. || 6° Anciennement, dommage, ce
qui se casse et se brise en une maison où beaucoup
de monde abordé. Quand le roi logeait quelque part,
il faisait payer tant pour le débris.
— REM. Lamartine a écrit débri pour la rime : Et
les peuples, poussant un cri, Comme un avide es-
saim d'esclaves Dont on a brisé les entraves, Se sau-
vent avec un débri, Harm. iv, il. C'est une faute;
débris venant de briser ne peut perdre l's.
— HIST. xvi° s. Le but de tant que nous sommes
qui voulons avoir part au débris du roiaume, est....
D'AUD. Hist. m, 44. Le butin fut grand, pource que,
sur le débris de l'armée,plusieurs qui voioient plier
leurs drapeaux.... ID. ib. 46.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et bris.
f DÉBROCHAGE (dé-bro-cha-j'), s. m. Action de
débrocher.
1-DËBROCHÉ, ÉE (dé-bro-ché, chée), part, passé.
Les volailles débrochées.
f DÉBROCHER (dé-bro-ché), v. a. Retirer de la
broche. || Ôter les mèches ou les chandelles de des-
sus les broches. || Enlever la couverture d'un livre
broché.
— HIST. xvi" s. [Ils ont] Embroché l'autre [par-
tie] et cuite peu à peu De tous costés à la chaleur
du feu, L'ont desbrochée, en des paniers l'ontmise....
BONS. 604.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et broche.
t DÉBROBILLABLE (dé-brou-ila-bl', II mouil-
lées) , adj. Qui peut être débrouillé, éclairci.
— ÉTYM. Débrouiller.
DÉBROUILLÉ, ÉE (dé-brou-llé, liée, Il mouil-
lées, et non dé-brou-yé), part, passé. Qui n'est plus
brouillé, emmêlé. Un écheveau débrouillé. || Qui
n'est plus confondu, en désordre. Des papiers dé-
brouillés. || Qui est éclairci. One affaire débrouillée.
|| Qui a acquis des lumières, qui sait discerner. Son
esprit est tellement débrouillé qu'elle n'est ignorante
sur rien, SÉV. 428.
DÉBROUILLEMENT (dé-brou-lle-man, II mouil-
lées, et non dé-brou-ye-man), s. m. Action de dé-
mêler une chose embrouillée. J'attends de votre gé-
nie le débrouillement de tout ce chaos, VOLT. Lett.
à Cath. i26. A" ces causes particulières [de variations
dans la langue française] se joindraient les causes
générales, qui, chez toutes les nations, ont amené
une sensible différence entre la changeante rapidité
des époques de formation et de débrouillement, et
la durée de l'époque dernière, où une langue qui
semble fixée se développe encore sans s'altérer et
acquiert sans rien perdre, VILLEMAIN, Dicf. de VAcad.
Préface, p. vm.
— ÉTYM. Débrouiller.
DÉBROUILLER (dé-brou-llé, Il mouillées, et non
dé-brou-yé), ». a. || 1° Démêler ce qui est embrouillé.
Débrouiller du fil, de la soie. || 2° Mettre en ordre
ce qui était en confusion. Débrouiller des papiers,
des pièces! || 3° Fig. Tirer hors de la confusion. Dé-
brouillons ce mystère et sachons notre sort, MOL.
Amph. III, 4. Rien ne lui put débrouiller le mys-
tère, LA FONT. .Conf. Pour moi, je suis persuadée
que le roi, c'est-à-dire Dieu par lui surmontera tous
ses ennemis, et débrouillera tous les nuages qui
paraissaient si noirs et si prêts à fondre sur nous,
SÉV. 30 mars 4689. Il débrouillera tout ce mé-
lange de passion et de raison, il séparera l'une d'a-
vec l'autre, BOURHAL. Jugem. dern. ia avent, p. 80.
11 n'y a donc qu'à débrouiller le revenu de chacun,
afin de voir comment il doit être taxé, VAUB. Dîme,
p. 67. Villon sut te premier, dans ces siècles gros-
siers, Débrouiller l'art confus de nos vieux roman-
ciers, BOIL. Art p. i U est instruit de la guerre des
DÉB
géants, il débrouille même l'horrible chaos des deux
empires, le babylonien et l'assyrien; il connaît à
fond les Égyptiens et leurs dynasties, LA BRUY. V.
Tout s'arrange, et l'Être suprême D'un mot débrouille
ce chaos, LAMOTTE, Odes, t. i, p. t29, dans FOU-
GENS. Les notions et les principes qu'un dictionnaire
ne peut débrouiller à chaque mot, D'OLIV. Préface.
S'il veut débrouiller l'antiquité de .sa noblesse qui
remonte aux temps les plus reculés, il enverra cher-
cher un bénédictin, VOLT. Jeannot et Colin.\\ 4° Ôter
ce qui brouille, ce qui rend terne ou trouble. Pour
animer ses yeux et débrouiller ses traits, il fallait
qu'il parlât, MARMONT. Mém. liv. vi, t. Il, p. -H3,
dans POUGENS. ||5° Se débrouiller, v. rèfl. Devenir
moins confus, plus facile à comprendre. Le sens de
cette phrase se débrouille. Les affaires se débrouil-
leront. Un embarras qui a continué et qui ne s'est
pu débrouiller, PASC. dans COUSIN. ||Terme de ma-
rine. Se débrouiller, se dit du temps qui s'embellit.
Le ciel commença à se débrouiller et nous fit voir
de plus belles apparences que jamais, VOIT. Lett.
61.|| Familièrement. Laissons-le se débrouiller, lais-
sons-le se tirer comme il pourra de l'embarras où il
est. || Se débrouiller, se dit aussi de l'intelligence
qui vient à mesure que l'on s'instruit ou que l'on
gagne de l'expérience. Cet enfant se débrouille peu
à peu. Les hommes regardent les lumières involon-
taires [de ceux qui leur rendent un service] comme
une injure, et le tout de bonne foi, sans connaître
leur injustice; car ils ne se débrouillent pas jusque-
là, MARIVAUX, Marianne, 6e partie. || Avec suppres-
sion du pronom personnel. Je crois que vous vous
divertissez à voir débrouiller leur petite raison,
SÉV. *2 juin <675.
— HIST. xvie s. Sa pensée desbrouillêe et desban-
dée [libre, à l'aise], MONT, I, 94. [Dieu] Débrouilla
ce caos, où. d'une horrible guerre Ensemble com-
battoient le feu, l'onde, la terre, nn BELLAY, III,
64, verso.
— ËTYM. Dé.... préfixe, et brouiller.
t DÉBROUILLEUR (dé-brou-lleur, Il mouillées,
et non dé-brou-yeur), s. m. Celui qui débrouille.
Grand débrouilleur d'un cas obscur, Et grand de-
vineur du futur, SCARRON, Virg. trav. v. Le Rump
[le croupion,le long parlement d'Angleterre] ne son-
geait qu'à se perpétuer en attendant les événements,
grands débrouilleurs de la politique, CHATEAUB.
Stuarts, 260.
— ÉTYM.- Débrouiller.
f DÉBRÛLB, ÉE (dé-bru-lé, lée), adj. Ancien sy-
nonyme de désoxygéné.
f DÉBRÛLER (dé-bru-lé), v. a. Terme de chi-
mie. Ancien synonyme de désbxygéner, quand brû-
ler l'était d'oxygéner.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et brûler.
f DÉBRUTALISER (dé-bru-ta-li-zé), v. a. Ôter
la grossièreté, l'impolitesse. C'est Mme la marquise
de Rambouillet qui a fait débrutaliser, VAUGEL. Rem.
Not. Th. Corneille, t. n, p. 838, dans POUGENS.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et brutal.
DÉBRUTI, IE (dé-bru-ti, tie), part, passé de dé-
brutir. Un diamant débruti.
DÉBRUTER (dé-bru-tir), v. a. Ôter la partie brute,
commencer à la polir. Débrutir une glace.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et brut.
DÉBRUTISSEMENT (dé-bru-ti-se-man), s. m. Ac-
tion de débrutir; le résultat de cette action.
— ÉTYM. Débrutir.
DÉBUCHER (dé-bu-ché). || 1° V. n. Sortir du bois
ou du buisson, en parlant du gros gibier. Le cerf
a débuché. Voilà d'abord Le cerf donné aux chiens;
j'appuie et sonne fort; Mon cerf débuche-et passe
une assez longue plaine, Et mes chiens après lui....
MOL. Fdth. n, 7.|| Substantivement, sortie de la bête
de son fort. Sonner le débucher. || Fig. D'Effiat ne
voyait que des gens obscurs, fort particulier, obscur
à Paris; avec des créatures de même espèce, débu-
chant parfois en bonne compagnie courtement, car
il n'était bien qu'avec ses grisettes et ses complai-
sants, ST-SIM. 398, 86. || 2° V. a. Faire sortir une
bête fauve de son fort.
—REM. 1. L'Académie écrit embûcher et débucher,
mots qui, de même radical, devraient s'orthogra-
phier de même. || 2. Ce verbe se conjugue avec
l'auxiliaire avoir, quand il exprime l'action: le cerf
a débuché; avec l'auxiliaire être, quand il exprime
l'état: le cerf est débuché depuis longtemps.
— HIST. xme s. Fors del bois estoit desbuchiez
Et s'en fuit vers l'eve corant, Ren. 224)0.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et bûche (voy. ce mot),
dit pour bois, ou plutôt busche, autre forme de bois
(bosc dans bosquet); picard, débuquer, courir, s'en-
fuir.
DEC 973
fDÉBUSCABLE (dé-bu-ska-W), adj. Qui peut
être débusqué.
— ÉTYM. Débusquer.
DÉBUSQUÉ, ÉE (dé-bu-ské, skée), part, passé.
L'ennemi débusqué du poste qu'il occupait.
DÉBUSQUEMENT (dé-bu-ske-man), s. m. Action
de débusquer. || Fig. Tout le monde paraît content
du débusquement [renvoi d'une place] de M.... VOLT.
Lett. Tabareau, octobre )768.
— ÉTYM. Débusquer t.
t. DÉBUSQUER (dé-bu-ské). || i° Y. a. Chasser
d'un poste avantageux. || Fig. Déposséder quel-
qu'un d'un emploi, le chasser d'un poste. || 2° Y.
n. Terme de chasse. Sortir du bois, en parlant du
loup.
— HIST. xnie s. Maté fussent et recréant Cil delà,
n'en eschapast pié, Quant d'un val se sont desbuchié
Plus dédis mile escorpions, lien. 24486 || xvic s.
Bruyans et bourdonnans comme trompes et tabours
pour annoncer qu'il faut débusquer pour aller aux
champs, PARÉ, Animaux, G. Le comte Roquendolf,
de ce irrité, débusqua avec toute sa trouppe, M. DU
BELL. 639.
— ÉTYM. Autre prononciation de débucher (dé-
buscher); picard, déboker; génev. deboquer quel-
qu'un, le déplacer.
■f a. DÉBUSQUER (dé-bu-ské), v. a. Diminuer
ou supprimer le buscage d'une jupe.
— ÉTYM. De'.... préfixe, et buse.
DÉBUT (dé-bu; le J se lie: un dé-bu-t-heureux;
au pluriel, l's se lie : des dé-bu-z heureux), s. m.
|| 1° Premier coup à certains jeux, comme au mail, à
la boule, au billard, pour savoir qui jouera le pre-
mier. Faire un beau début. || Fig. Les voilà seuls, et,
pour le faire court, En beau début, LA FONT. Orais.
|| Au jeu de boule, être en beau début, se dit d'une
boule qui, étant au but ou près du but, peut en
être facilement écartée par un adroit coup de boule.
Cette boule est en beau début. || 2° Fig. Commence-
ment d'une affaire, d'un ouvrage, d'un discours. Le
début fut heureux, mais l'affaire a mal tourné. Que
le début [du poème] soit simple et n'ait rien d'affecté,
BOIL. Artpoét.m. || Terme de diplomatique. Formule
initiale d'une charte, d'un diplôme, d'une bulle, d'un
acte ecclésiastique. || 3° Entrée dans une carrière. On
réussit rarement dès le début. || 4° Premier ouvrage
d'un auteur. OEdipe est le début tragique de Voltaire.
|| 5° Premiers essais d'un acteur sur le théâtre. Pour
le théâtre ayant quitté l'aiguille, A" mon début Crai-
gnant quelque rebut, BÉRANG. B. fille.
— ÉTYM. Dé.... préfixe, et but. Le début, c'est
au jeu de boule l'action de tirer de but, du lieu où est
le but; de là le sens de commencement, le début
étant un commencement pour le joueur de boule.
DÉBUTANT, ANTE (dé-bu-tan, tan-t'), s. m. etf.
Celui, celle qui débute sur un théâtre. j| Familière-
ment. C'est un débutant, un homme sans expérience.
|| Se dit aussi, en général, de tous ceux qui entrent
dans une carrière, qui font pour la première fois
un travail. Un débutant dans la carrière des lettres.
DÉBUTÉ, ÉE (dé-bu-té, tée), part, passé. Boule
débutée, chassée du but, d'auprès du but.
DÉBUTER (dé-bu-té), v. n. |j 1° Jouer le premier
coup au mail, à la boule, au billard, etc. Mal dé-
buter. Cette fois, c'est à moi à débuter. || 2° Fig.
Commencer. Il débuta par des invectives. Ce poème
'débute par une invocation. La belle galanterie que
la leur! quoi! débuter par le mariage? MOL. Préc. 5.
Par où lui débuter? MOL. Dép.am. m, 4. || 3° Faire
ses premiers pas dans une carrière, dans une entre-
prise, etc. Débuter dans les sciences, dans les lettres.
Dans le crime il suffit qu'une fois on débute; Une
chute toujours entraîne une autre chute, BOIL. Sat.
x. || Débuter dans le monde, y paraître pour la pre-
mière fois. Il a été mal élevé, et il a le malheur
de débuter seul et sans guide dans le monde, M™CDE
GENLIS, 'Ad. et Théod. t. m, lett. -H. || 4° Au passif
et impersonnellement. C'est bien, c'est mal débuté,
le commencement, le début est heureux,'malheu-
reux, se dit au propre et au figuré. Achève,Petit-
Jean , c'est fort bien débuté, RAC. Plaid, ni, 3.
|| 5° Absolument. Jouer pour la première fois sur un
théâtre. Elle aspire à débuter dans le tragique, et
elle vaut la peine que vous lui donniez des leçons,
MARMONT. Mém. iv. || Donner son premier ouvrage.
|| 6° 7. a. Éloigner du but. Débuter une boule.
— ÉTYM. Début.
f DEÇA (dé-ka). Préfixe qui, joint au nom des me-
sures du système métrique, désigne une unité dix
fois plus grande que l'unité génératrice : décalitre,
decastère, décagramme, décamètre, dix litres, dix
stères, dix grammes, dix mètres.
— ÉTYM. Asxoc, dix (voy. Dix).
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 93.59%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 93.59%.
- Collections numériques similaires Arlincourt Charles Victor d' Arlincourt Charles Victor d' /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Arlincourt Charles Victor d'" or dc.contributor adj "Arlincourt Charles Victor d'")
- Auteurs similaires Arlincourt Charles Victor d' Arlincourt Charles Victor d' /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Arlincourt Charles Victor d'" or dc.contributor adj "Arlincourt Charles Victor d'")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 36/1146
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5406698m/f36.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5406698m/f36.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5406698m/f36.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k5406698m/f36.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5406698m
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5406698m
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k5406698m/f36.image × Aide