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ECO
HCO
ECO
colar; catal. escolâ; ital. scolaro; du latin scliolaris,
de schola, école.
t ÉCOLLAGE (é-ko-la-j'), s. m. Terme de tanne-
rie. Synonyme d'écharnement des peaux.
f ÉCOLLETË, ÊE (é-ko-le-té, tée), adj. Terme
d'orfèvrerie. Se dit des ouvrages échancrés, arron-
dis et étrécis qui ne sent pas à pans.
t ÉCOIXETER (é-ko-le-té. Le t se double quand
la syllabe qui suit est muette : j'écollette), v. a.
Élargir au marteau une pièce dont le haut a la forme
et le profil d'un vase.
— ËTYM. Voy. ÉCOLLETTE.
t ECOLLETTE (é-ko-lè-f), s. f. Terme d'orfèvre.
Diminution dans la circonférence.
— ÉTYM. Z? pour es.... préfixe, et collet.
ECONDUIRE (é-kon-dui-r'), v. a. Se conjugue
comme conduire. || 1" Eloigner avec plus ou moins de
ménagement quelqu'un de chez soi, d'une société.
On réconduisit de cette société dans laquelle il s'é-
tait glissé. Ne manque pas d'éconduire tous ceux qui
se présenteront, PICARD, Provinc. à l'aris, iv, o.
|| 2° Par extension, se défaire par quelque adresse
d'une personne qui nous demande quelque chose.
Econduire un lion rarement se pratique, LA FONT.
Fabl. îv, (2. Le roi [Philippe Y] l'en éconduisit
[M. de Savoie, du souper] par des excuses, sous
prétexte que ses officiers n'étaient pas arrivés, ST-
.SIM. -107, )40. En plaisantant ainsi, vous croyez
m'éconduire, DU FRÉNY, Mariage fait et rompu, m,
2. Impudents, toujours pleins d'un espoir téméraire,
Qu'on éconduit toujours sans pouvoir s'en défaire,
LA CHAUSSÉE, Préjug. à la mode, iv, 4. || Proverbe.
Vous ne serez pas battu et éconduit tout à la fois,
se dit pour encourager quelqu'un à faire une de-
mande.
— HIST. xve s. Nul de ceste faulte ne se peust es-
conduire [excuser], Perceforest, t. iv, f° 4 36. Le dit
evesque considérant que bonnement il ne se povoit
esconduire n'excuser, qu'il ne feit assistance et ayde
à ceux de son pays, MONSTREL. t. U, f° 60, dans
LACURNE. Il xvi" s. L'empereur luy fist option de
choisir ce que plus en Rome luy plairoyt, avecques
promesse jura de non l'esconduyre, quoique "il de-
mandast, RAB. Pant. m, 4 9. Allons-y ensemble, je
vous supplye ne me esconduire, je vous seray ung
Achates, ID. ib. m, 47. De ceulx les prières n'ont
jamais esté esconduictes qui ont médiocrité requiz,
ID. ib. iv, Nouv. prol. 11 avoit esté assez honteuse-
ment esconduit de sa requeste, AMYOT, Thés. 48.
— ËTYM. Si on lit l'historique, on verra que econ-
duire n'a nulle part le sens de conduire hors, et
qu'il signifie toujours s'escuser; refuser. On remar-
quera aussi que l'historique ci-dessus ne le donne
qu'à partir du xv° siècle; si ce verbe existe anté-
rieurement, il est extrêmement rare; mais en place
se trouve, dans l'usage le plus général et le plus
fréquent, escondire qui signifie refuser et qui a éty-
mologiquement ce sens, venant de ex-condicere, se
défaire par des paroles. Escondire existe aussi dans
le provençal qui n'a pas econduire, raison de plus
pour croire qu'éconduire est une altération A'escon-
dire, altération produite par une fausse assimila-
tion de sens et de forme. Mais, une fois l'assimila-
tion faite, econduire a pris le sens de conduire hors,
qui lui appartient légitimement, tandis que celui de
se défaire par des excuses, qui lui a été attribué,
ne lui appartient pas et appartient à l'autre verbe,
à escondire. Si la langue n'avait pas commis cette
fautive confusion, elle aurait gardé escondire pour
se défaire par des paroles, et créé econduire pour
écarter, éloigner. C'est une règle beaucoup plus
étendue qu'on ne le croirait, que des mots se con-
fondent ainsi avec d'autres, et que nous nous ef-
forçons d'y trouver ou d'y créer des analogies qui
permettent de rapporter le mot à la racine appa7
rente, bien qu'il y soit tout à fait étranger à l'o-
rigine.
f ÉCONDUISEUR (é-kon-dui-zeur), s. m. Celui qui
a l'habitude d'éconduire, de refuser. Yoysin était
un homme à peine visible et fâché d'être vu, re-
frogné, éconduiseur, qui coupait la parole, ST-SIM.
236, t44.
— ÉTYM. Econduire.
ÉCONDUIT, UITE (é-kon-dui, dui-f), part, passé
de econduire. || i° Eloigné, écarté. Econduit d'un
salon où il était devenu suspect. || 2° Dont on s'est
défait par quelque excuse. Se voyant éconduit et
moqué, il ne garde plus de mesure,_LE COMTE DE
BUSSI, dans RICHELET. Pourquoi vous regardez-vous
comme éconduit [en disgrâce]? SËV. m. Econduit,
il insiste; repoussé, il tient bon; qu'on le chasse,
il revient; qu'on le batte, il se couche à terre,
p. L. COUR. Simple discours.
f ÉCONDU1TE (é-kon-dui-f), s. f. Action d'écon-
duire, de refuser. Une éconduile polie, mais sèche
aux premières femmes qui voudraient tenter cette
familiarité [tirer à part le duc d'Orléans], empêchera
sûrement qu'aucune s'y hasarde, ST-SIM. 309, 43.
— HIST. xvi" s. Esconduile, PASQULER, Lettres,
t. il, p. 348, dans LACURNE.
— ËTYM. Éconduit. Esconduite ne doit pas re-
monter plus haut que esconduire. Dochez cite cette
phrase de Froissart : 11 convient que de vous je sois
aimé, nulle esconduile ne m'en pourrait oster. La
citation est inexacte; le texte porte: Car nul escon-
dit ne m'en pourrait oster, i, i, 4 66, ce qui rentre
dans l'ancien verbe escondire.
ÉCONOMAT (é-ko-no-ma; le t ne se lie pas), s. m.
|[ i° Charge, office d'économe. L'économat d'un col-
lège. || Bureaux de l'économe. Commis d'économat.
|| 2" Administration des revenus d'un bénéfice con-
sistorial pendant la vacance. L'économat de mes
abbayes étant censé tenu de la plus grande rigueur
des lois, je croyais être obligé en conscience d'en
prendre l'administration, RETZ, I, 7. Pour être éco-
nome de quelque bénéfice, il faut avoir des lettres
d'économat du roi, FEVRET, De l'abus, i, s, dans
RICHELET. Louis XIV confia à Pelisson le revenu du
tiers des économats, VOLT. Louis II V, 36. || Bureau
établi pour l'administration des bénéfices vacants
qui étaient à la nomination du roi.
— ËTYM. Économe, et la terminaison at, qui in-
dique l'état, la profession.
4. ÉCONOME (é-ko-no-in'), s. m. || i° Celui qui
est chargé de la dépense d'une maison, de l'adminis-
tration du matériel dans une grande maison. L'é-
couoma des invalides. L'économe d'un lycée, d'un col-
lège, d'un hôpital. [|-Fig. Le cielnous envoya, dans ces
temps corrompus, Le sage et doux pasteur des brebis
de Fiéjus [le cardinal Fleuri], Économe sensé, ren-
fermé dans lui-même, Et qui n'affecta rien que le
pouvoir suprême, VOLT. Ép. xcv. \\S. m. et f. Reli-
gieux ou religieuse qui a soin de la dépense de la
maison. Le père économe. La mère économe. On
regarde les revenus de l'Eglise comme des biens à
soi ; je vous prouverai que vous n'en êtes que les
économes, MASS. Confér. Revenus eccle's. || 2° Celui
qui était autrefois nommé par le roi pour adminis-
trer les revenus d'un évèehé, d'une abbaye, etc.
pendant la vacance. || 3° Econome séquestre, celui
entre les mains de qui on mettait des biens en sé-
questre.
— HIST. xiv° s. Et cuidon ou dison que leulx [tels]
sont bons yconomes et bons politiques, ORESME,
Eth. 4 76. Yconome, celui qui ordene et dispense les
choses appartenaus à un hostel ou à une maison,
ID. Thèse de MEUNIER. || XVI" S. Ny plus ny moins
que l'on voit un bel arbre que le vent ébranle, et
l'a à demy penché; vient quelque bon ceconome ou
hortolan, qui le vient appuyer, et dure quelque
temps et produit du fruit, BRANT. Cap. franc, t. i,
p. 68, dans LACURNE.
— ËTYM. Lat. asconomus, du grec &iy.ovéu,oç, de
oTxo?, maison (oTy.oç est le même que le latin vicus,
d'où Minus, voy. VOISIN), et de vcjxoc, adminis-
tration. On remarquera que Oresme écrit yconome,
ce qui est la prononciation de la syllabe grecque oi.
2. ÉCONOME (é-ko-no-m'), adj. Qui sait épargner
la dépense. Un homme, une femme économe.|| Fig.
Être économe de louanges, de paroles, louer peu,
parler peu. || Substantivement. Le plus riche des
hommes, c'est l'économe, le plus pauvre c'est l'a-
vare, CHAMFORT, dans le Dict. de POITEVIN.
— HEM. Il se met toujours après le substantif: un
ministre économe.
— ÉTYM. Économe t.
ÉCONOMIE (é-ko-no-mie), s. f. || 1° Bon ordre
dans la conduite et l'administration de tout établis-
sement qui s'alimente par la production et la con-
sommation. L'économie est le jugement appliqué
aux consommations, i. E. SAY, Traité, 4 844, p. 455.
L'économie ne veut rien consommer en vain; l'ava-
rice ne veut rien consommer du tout, ID. ib. || Écono-
mie domestique ou privée, administration d'un
ménage privé, d'une maison. C'est une erreur dans
l'économie domestique, ainsi que dans la civile,
que.... J. 3. ROUSS. Uél.iv, 10. L'économie privée
nous enseigne à régler convenablement les consom-
mations de la famille, j. B. sxY,Traité, 184), p. 453.
|| Économie rurale , l'ensemble des règles et des
moyens qui font obtenir de la terre la plus grande
somme de produits, aux moindres frais, et pendant
un temps indéterminé, ainsi que les principes qui doi-
vent guider dans l'emploi de ces produits. || Écono-
mie politique, science qui traite de la production,
de la distribution et de la consommation des ri-
chesses. Traité d'économie politique. Il a quitté l
théologie pour l'histoire, comme vous pour l'éco-
nomie politique, VOLT. Lett. Merellet, 4 4 juillet 4 7GH.
L'économie politique regarde les intérêts de quelque
nation que ce soit, ou de la société en général,
J. B. SAY, Cours, 4840, t. n, p. 610. L'économie
politique n'est pas autre chose que l'économie de la
société, m.ib. t.i, p.). || L'économie politique paraît
avoir désigné anciennement la politique théorique,
ce qui a rapport à la constitution intérieure et exté-
rieure des États, Traité d'économie politique, par
A. DE MONT-CHHESTIEN, Rouen, 4 64 5. || Économie
publique ou nationale, observations et règles qui
concernent les intérêts d'une nation considérée en
particulier. || Économie sociale, l'ensemble des con-
ditions morales et matérielles des sociétés. Se dit
aussi pour économie politique. || Économie indus-
trielle, l'ensemble des moyens et des règles de la
production industrielle. L'économie industrielle,
qui n'est que l'application de l'économie pohtique
aux choses qui tiennent à l'industrie, J. B. SAY,
Cours, 4S40, t. i, p. 34 || Economie charitable,
étude des règles pratiques de la charité et de l'or-
ganisation des institutions de bienfaisance. || 2? Fig.
Bon emploi d'une chose quelconque. Ce n'est pas
assez d'avoir de grandes qualités; il faut en avoir
l'économie, LA ROCHEF. lléfiex. 459. || 3° Epargne
dans la dépense. On met dans les finances un vieux
prodigue qui, en sa jeunesse, a fait cession de
biens, mais qui parle admirablement de l'écono-
mie, BALZ. Arist. ou de la cour, Disc. 2. Je le
trouve original sur l'économie, SËV. 3)7. Une grosse
chère, une petite économie, HAMILT. Gramm. a.
Comme la perte au jeu allait à des sommes assez
fortes, elle déplut à l'économie de M. Colbert, qui en
parla au roi, même avec quelque soupçon, FONTEK.
Dangcau. J'appellerais volontiers l'économie la se-
conde providence du genre humain, MIRABEAU, Col-
lection, t. v, p. 4to. Les biens qu'acquiert une utile
industrie, Où ceux que la vertu doit à l'économie,
M. J. CHÉN. Gracques, n, 3. Mais vivre en tout d'é-
conomie, Moins prodiguer et mieux jouir.... Mes
amis, ce n'est pas. vieillir, BÉRANG. Vieillesse.
|| Économie de bouts de chandelle, voy. CHAN-
DELLE. || Construire, exécuter des travaux par
économie, construire sans l'intervention d'un en-
trepreneur, en traitant directement avec les ouvriers
et les fournisseurs. || Le résultat de l'épargne, l'ar-
gent mis de côté. Faire des économies.j| 4" Arran-
gement réciproque et concourant des parties d'un
ensemble, soit matériel, soit intellectuel. 11 n'est
pas juste que tout un corps soutire et que son
économie soit troublée pour mettre quelqu'un de
ses membres plus à son aise que les autres, VAU-
BAN, Dîme, p. 4 07. L'économie d'une pièce de
théâtre, RAC. Déd. de Brilann. Rien ne vous est
caciié de l'économie des corps, LA BRU Y. XIV. Tout
est disposé dans l'univers avec une économie digne
de l'auteur de la nature, MASS. Carême, Prasp. Ce
qu'on admire dans Démostbène, c'est le plan, la
suite, l'économie du discours, ROLLIN, Traité des
Et. liv. iv, ch. 4. Je ne connais d'erreurs capitales
en physique que celles qui nous donnent une fausse
économie de la nature, VOLT. Mém. sur un ouv. de
phys. La division de l'Église universelle en diverses
sections ou diocèses est une économie d'ordre et de
police ecclésiastique, MIRABEAU, Collection, t. îv,
p. 342. || L'économie présente, le monde tel qu'il est
constitué. L'âne est placé dans l'économie présente
bien au-dessus de l'araignée, et il conservera dans
un autre état la prééminence qu'il a sur elle, BON-
NET, Palingénés. 44e part. ch. 3. || L'ancienne éco-
nomie, s'est dit quelquefois pour l'ancienne loi,
l'ancien testament. 11 y avait eu sous l'ancienne éco-
nomie des miracles ou des signes d'une très-grande
publicité, ID. ib. 19e part. ch. 7. ||5° Ensemble des
parties qui constituent l'homme ou les animaux;
l'ensemble des lois qui régissent l'organisation des
animaux et des végétaux. Le moindre vaisseau qui
se rompt ou qui se bouche, interrompant le cours
du sang et des humeurs, ruine l'économie de tout
le corps, NICOLE, Ess. de mor. i" traité, ch. 4. Lé-
tude profonde, que M. Duhamel avait faite de l'éco-
nomie végétale, lui avait montré entre les plantes
et les animaux une foule d'analogies frappantes,
CONDORCET, Duhamel.
— HIST. xiv' s. Yconomie est art de gouverner
ung hostel et les appartenances pour acquérir ri-
chesses, ORESME, Eth. 44. || xve s. Semences ne &£
manient mie, L'homme n'en sçait ceconomie, Train
d'alchim. 832. |[ xvi" s. Feraulez, qui sentoit poisi-r
sur ses espaules l'importunité de l'ceconomie, ainsi
qu'elle faicl à moy, MONT, I, 317.
ECO
HCO
ECO
colar; catal. escolâ; ital. scolaro; du latin scliolaris,
de schola, école.
t ÉCOLLAGE (é-ko-la-j'), s. m. Terme de tanne-
rie. Synonyme d'écharnement des peaux.
f ÉCOLLETË, ÊE (é-ko-le-té, tée), adj. Terme
d'orfèvrerie. Se dit des ouvrages échancrés, arron-
dis et étrécis qui ne sent pas à pans.
t ÉCOIXETER (é-ko-le-té. Le t se double quand
la syllabe qui suit est muette : j'écollette), v. a.
Élargir au marteau une pièce dont le haut a la forme
et le profil d'un vase.
— ËTYM. Voy. ÉCOLLETTE.
t ECOLLETTE (é-ko-lè-f), s. f. Terme d'orfèvre.
Diminution dans la circonférence.
— ÉTYM. Z? pour es.... préfixe, et collet.
ECONDUIRE (é-kon-dui-r'), v. a. Se conjugue
comme conduire. || 1" Eloigner avec plus ou moins de
ménagement quelqu'un de chez soi, d'une société.
On réconduisit de cette société dans laquelle il s'é-
tait glissé. Ne manque pas d'éconduire tous ceux qui
se présenteront, PICARD, Provinc. à l'aris, iv, o.
|| 2° Par extension, se défaire par quelque adresse
d'une personne qui nous demande quelque chose.
Econduire un lion rarement se pratique, LA FONT.
Fabl. îv, (2. Le roi [Philippe Y] l'en éconduisit
[M. de Savoie, du souper] par des excuses, sous
prétexte que ses officiers n'étaient pas arrivés, ST-
.SIM. -107, )40. En plaisantant ainsi, vous croyez
m'éconduire, DU FRÉNY, Mariage fait et rompu, m,
2. Impudents, toujours pleins d'un espoir téméraire,
Qu'on éconduit toujours sans pouvoir s'en défaire,
LA CHAUSSÉE, Préjug. à la mode, iv, 4. || Proverbe.
Vous ne serez pas battu et éconduit tout à la fois,
se dit pour encourager quelqu'un à faire une de-
mande.
— HIST. xve s. Nul de ceste faulte ne se peust es-
conduire [excuser], Perceforest, t. iv, f° 4 36. Le dit
evesque considérant que bonnement il ne se povoit
esconduire n'excuser, qu'il ne feit assistance et ayde
à ceux de son pays, MONSTREL. t. U, f° 60, dans
LACURNE. Il xvi" s. L'empereur luy fist option de
choisir ce que plus en Rome luy plairoyt, avecques
promesse jura de non l'esconduyre, quoique "il de-
mandast, RAB. Pant. m, 4 9. Allons-y ensemble, je
vous supplye ne me esconduire, je vous seray ung
Achates, ID. ib. m, 47. De ceulx les prières n'ont
jamais esté esconduictes qui ont médiocrité requiz,
ID. ib. iv, Nouv. prol. 11 avoit esté assez honteuse-
ment esconduit de sa requeste, AMYOT, Thés. 48.
— ËTYM. Si on lit l'historique, on verra que econ-
duire n'a nulle part le sens de conduire hors, et
qu'il signifie toujours s'escuser; refuser. On remar-
quera aussi que l'historique ci-dessus ne le donne
qu'à partir du xv° siècle; si ce verbe existe anté-
rieurement, il est extrêmement rare; mais en place
se trouve, dans l'usage le plus général et le plus
fréquent, escondire qui signifie refuser et qui a éty-
mologiquement ce sens, venant de ex-condicere, se
défaire par des paroles. Escondire existe aussi dans
le provençal qui n'a pas econduire, raison de plus
pour croire qu'éconduire est une altération A'escon-
dire, altération produite par une fausse assimila-
tion de sens et de forme. Mais, une fois l'assimila-
tion faite, econduire a pris le sens de conduire hors,
qui lui appartient légitimement, tandis que celui de
se défaire par des excuses, qui lui a été attribué,
ne lui appartient pas et appartient à l'autre verbe,
à escondire. Si la langue n'avait pas commis cette
fautive confusion, elle aurait gardé escondire pour
se défaire par des paroles, et créé econduire pour
écarter, éloigner. C'est une règle beaucoup plus
étendue qu'on ne le croirait, que des mots se con-
fondent ainsi avec d'autres, et que nous nous ef-
forçons d'y trouver ou d'y créer des analogies qui
permettent de rapporter le mot à la racine appa7
rente, bien qu'il y soit tout à fait étranger à l'o-
rigine.
f ÉCONDUISEUR (é-kon-dui-zeur), s. m. Celui qui
a l'habitude d'éconduire, de refuser. Yoysin était
un homme à peine visible et fâché d'être vu, re-
frogné, éconduiseur, qui coupait la parole, ST-SIM.
236, t44.
— ÉTYM. Econduire.
ÉCONDUIT, UITE (é-kon-dui, dui-f), part, passé
de econduire. || i° Eloigné, écarté. Econduit d'un
salon où il était devenu suspect. || 2° Dont on s'est
défait par quelque excuse. Se voyant éconduit et
moqué, il ne garde plus de mesure,_LE COMTE DE
BUSSI, dans RICHELET. Pourquoi vous regardez-vous
comme éconduit [en disgrâce]? SËV. m. Econduit,
il insiste; repoussé, il tient bon; qu'on le chasse,
il revient; qu'on le batte, il se couche à terre,
p. L. COUR. Simple discours.
f ÉCONDU1TE (é-kon-dui-f), s. f. Action d'écon-
duire, de refuser. Une éconduile polie, mais sèche
aux premières femmes qui voudraient tenter cette
familiarité [tirer à part le duc d'Orléans], empêchera
sûrement qu'aucune s'y hasarde, ST-SIM. 309, 43.
— HIST. xvi" s. Esconduile, PASQULER, Lettres,
t. il, p. 348, dans LACURNE.
— ËTYM. Éconduit. Esconduite ne doit pas re-
monter plus haut que esconduire. Dochez cite cette
phrase de Froissart : 11 convient que de vous je sois
aimé, nulle esconduile ne m'en pourrait oster. La
citation est inexacte; le texte porte: Car nul escon-
dit ne m'en pourrait oster, i, i, 4 66, ce qui rentre
dans l'ancien verbe escondire.
ÉCONOMAT (é-ko-no-ma; le t ne se lie pas), s. m.
|[ i° Charge, office d'économe. L'économat d'un col-
lège. || Bureaux de l'économe. Commis d'économat.
|| 2" Administration des revenus d'un bénéfice con-
sistorial pendant la vacance. L'économat de mes
abbayes étant censé tenu de la plus grande rigueur
des lois, je croyais être obligé en conscience d'en
prendre l'administration, RETZ, I, 7. Pour être éco-
nome de quelque bénéfice, il faut avoir des lettres
d'économat du roi, FEVRET, De l'abus, i, s, dans
RICHELET. Louis XIV confia à Pelisson le revenu du
tiers des économats, VOLT. Louis II V, 36. || Bureau
établi pour l'administration des bénéfices vacants
qui étaient à la nomination du roi.
— ËTYM. Économe, et la terminaison at, qui in-
dique l'état, la profession.
4. ÉCONOME (é-ko-no-in'), s. m. || i° Celui qui
est chargé de la dépense d'une maison, de l'adminis-
tration du matériel dans une grande maison. L'é-
couoma des invalides. L'économe d'un lycée, d'un col-
lège, d'un hôpital. [|-Fig. Le cielnous envoya, dans ces
temps corrompus, Le sage et doux pasteur des brebis
de Fiéjus [le cardinal Fleuri], Économe sensé, ren-
fermé dans lui-même, Et qui n'affecta rien que le
pouvoir suprême, VOLT. Ép. xcv. \\S. m. et f. Reli-
gieux ou religieuse qui a soin de la dépense de la
maison. Le père économe. La mère économe. On
regarde les revenus de l'Eglise comme des biens à
soi ; je vous prouverai que vous n'en êtes que les
économes, MASS. Confér. Revenus eccle's. || 2° Celui
qui était autrefois nommé par le roi pour adminis-
trer les revenus d'un évèehé, d'une abbaye, etc.
pendant la vacance. || 3° Econome séquestre, celui
entre les mains de qui on mettait des biens en sé-
questre.
— HIST. xiv° s. Et cuidon ou dison que leulx [tels]
sont bons yconomes et bons politiques, ORESME,
Eth. 4 76. Yconome, celui qui ordene et dispense les
choses appartenaus à un hostel ou à une maison,
ID. Thèse de MEUNIER. || XVI" S. Ny plus ny moins
que l'on voit un bel arbre que le vent ébranle, et
l'a à demy penché; vient quelque bon ceconome ou
hortolan, qui le vient appuyer, et dure quelque
temps et produit du fruit, BRANT. Cap. franc, t. i,
p. 68, dans LACURNE.
— ËTYM. Lat. asconomus, du grec &iy.ovéu,oç, de
oTxo?, maison (oTy.oç est le même que le latin vicus,
d'où Minus, voy. VOISIN), et de vcjxoc, adminis-
tration. On remarquera que Oresme écrit yconome,
ce qui est la prononciation de la syllabe grecque oi.
2. ÉCONOME (é-ko-no-m'), adj. Qui sait épargner
la dépense. Un homme, une femme économe.|| Fig.
Être économe de louanges, de paroles, louer peu,
parler peu. || Substantivement. Le plus riche des
hommes, c'est l'économe, le plus pauvre c'est l'a-
vare, CHAMFORT, dans le Dict. de POITEVIN.
— HEM. Il se met toujours après le substantif: un
ministre économe.
— ÉTYM. Économe t.
ÉCONOMIE (é-ko-no-mie), s. f. || 1° Bon ordre
dans la conduite et l'administration de tout établis-
sement qui s'alimente par la production et la con-
sommation. L'économie est le jugement appliqué
aux consommations, i. E. SAY, Traité, 4 844, p. 455.
L'économie ne veut rien consommer en vain; l'ava-
rice ne veut rien consommer du tout, ID. ib. || Écono-
mie domestique ou privée, administration d'un
ménage privé, d'une maison. C'est une erreur dans
l'économie domestique, ainsi que dans la civile,
que.... J. 3. ROUSS. Uél.iv, 10. L'économie privée
nous enseigne à régler convenablement les consom-
mations de la famille, j. B. sxY,Traité, 184), p. 453.
|| Économie rurale , l'ensemble des règles et des
moyens qui font obtenir de la terre la plus grande
somme de produits, aux moindres frais, et pendant
un temps indéterminé, ainsi que les principes qui doi-
vent guider dans l'emploi de ces produits. || Écono-
mie politique, science qui traite de la production,
de la distribution et de la consommation des ri-
chesses. Traité d'économie politique. Il a quitté l
théologie pour l'histoire, comme vous pour l'éco-
nomie politique, VOLT. Lett. Merellet, 4 4 juillet 4 7GH.
L'économie politique regarde les intérêts de quelque
nation que ce soit, ou de la société en général,
J. B. SAY, Cours, 4840, t. n, p. 610. L'économie
politique n'est pas autre chose que l'économie de la
société, m.ib. t.i, p.). || L'économie politique paraît
avoir désigné anciennement la politique théorique,
ce qui a rapport à la constitution intérieure et exté-
rieure des États, Traité d'économie politique, par
A. DE MONT-CHHESTIEN, Rouen, 4 64 5. || Économie
publique ou nationale, observations et règles qui
concernent les intérêts d'une nation considérée en
particulier. || Économie sociale, l'ensemble des con-
ditions morales et matérielles des sociétés. Se dit
aussi pour économie politique. || Économie indus-
trielle, l'ensemble des moyens et des règles de la
production industrielle. L'économie industrielle,
qui n'est que l'application de l'économie pohtique
aux choses qui tiennent à l'industrie, J. B. SAY,
Cours, 4S40, t. i, p. 34 || Economie charitable,
étude des règles pratiques de la charité et de l'or-
ganisation des institutions de bienfaisance. || 2? Fig.
Bon emploi d'une chose quelconque. Ce n'est pas
assez d'avoir de grandes qualités; il faut en avoir
l'économie, LA ROCHEF. lléfiex. 459. || 3° Epargne
dans la dépense. On met dans les finances un vieux
prodigue qui, en sa jeunesse, a fait cession de
biens, mais qui parle admirablement de l'écono-
mie, BALZ. Arist. ou de la cour, Disc. 2. Je le
trouve original sur l'économie, SËV. 3)7. Une grosse
chère, une petite économie, HAMILT. Gramm. a.
Comme la perte au jeu allait à des sommes assez
fortes, elle déplut à l'économie de M. Colbert, qui en
parla au roi, même avec quelque soupçon, FONTEK.
Dangcau. J'appellerais volontiers l'économie la se-
conde providence du genre humain, MIRABEAU, Col-
lection, t. v, p. 4to. Les biens qu'acquiert une utile
industrie, Où ceux que la vertu doit à l'économie,
M. J. CHÉN. Gracques, n, 3. Mais vivre en tout d'é-
conomie, Moins prodiguer et mieux jouir.... Mes
amis, ce n'est pas. vieillir, BÉRANG. Vieillesse.
|| Économie de bouts de chandelle, voy. CHAN-
DELLE. || Construire, exécuter des travaux par
économie, construire sans l'intervention d'un en-
trepreneur, en traitant directement avec les ouvriers
et les fournisseurs. || Le résultat de l'épargne, l'ar-
gent mis de côté. Faire des économies.j| 4" Arran-
gement réciproque et concourant des parties d'un
ensemble, soit matériel, soit intellectuel. 11 n'est
pas juste que tout un corps soutire et que son
économie soit troublée pour mettre quelqu'un de
ses membres plus à son aise que les autres, VAU-
BAN, Dîme, p. 4 07. L'économie d'une pièce de
théâtre, RAC. Déd. de Brilann. Rien ne vous est
caciié de l'économie des corps, LA BRU Y. XIV. Tout
est disposé dans l'univers avec une économie digne
de l'auteur de la nature, MASS. Carême, Prasp. Ce
qu'on admire dans Démostbène, c'est le plan, la
suite, l'économie du discours, ROLLIN, Traité des
Et. liv. iv, ch. 4. Je ne connais d'erreurs capitales
en physique que celles qui nous donnent une fausse
économie de la nature, VOLT. Mém. sur un ouv. de
phys. La division de l'Église universelle en diverses
sections ou diocèses est une économie d'ordre et de
police ecclésiastique, MIRABEAU, Collection, t. îv,
p. 342. || L'économie présente, le monde tel qu'il est
constitué. L'âne est placé dans l'économie présente
bien au-dessus de l'araignée, et il conservera dans
un autre état la prééminence qu'il a sur elle, BON-
NET, Palingénés. 44e part. ch. 3. || L'ancienne éco-
nomie, s'est dit quelquefois pour l'ancienne loi,
l'ancien testament. 11 y avait eu sous l'ancienne éco-
nomie des miracles ou des signes d'une très-grande
publicité, ID. ib. 19e part. ch. 7. ||5° Ensemble des
parties qui constituent l'homme ou les animaux;
l'ensemble des lois qui régissent l'organisation des
animaux et des végétaux. Le moindre vaisseau qui
se rompt ou qui se bouche, interrompant le cours
du sang et des humeurs, ruine l'économie de tout
le corps, NICOLE, Ess. de mor. i" traité, ch. 4. Lé-
tude profonde, que M. Duhamel avait faite de l'éco-
nomie végétale, lui avait montré entre les plantes
et les animaux une foule d'analogies frappantes,
CONDORCET, Duhamel.
— HIST. xiv' s. Yconomie est art de gouverner
ung hostel et les appartenances pour acquérir ri-
chesses, ORESME, Eth. 44. || xve s. Semences ne &£
manient mie, L'homme n'en sçait ceconomie, Train
d'alchim. 832. |[ xvi" s. Feraulez, qui sentoit poisi-r
sur ses espaules l'importunité de l'ceconomie, ainsi
qu'elle faicl à moy, MONT, I, 317.
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