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ÉCL
a. Tout l'art de nos OEdipes échouerait devant cette
énigme, Dict. de l'Académie. || Faire échouer, em-
pêcher le succès. Il fait toujours tout échouer, SÉV.
8)2. Il a fait échouer votre fortune, MASS. Car.
tard. || 2" Arriver à l'échouage. Les navires ca-
boteurs échouent dans, les havres, les ports, etc.
|| 3° F. a. Conduire an navire à l'échouage pour le
réparer ou le nettoyer. Lt capitaine échoua son na-
vire. Après cette expédition, il échoue ses canots,
ses prises, et se rend avec la frégate seule à la
Tortue, RAYNAL, Hist. phil. x, 4 0. || Jeter un navire
à la côte pour le soustraire à la prise par l'ennemi
et en. sauver l'équipage. || Faire faire naufrage.
....Il a planté dans la mer des écueils artificiels pour
échouer les flottes de ses ennemis, BALZ. le Prince,
ch. xi. Vieilli en ce dernier sens. || Fig. Ce qui avait
paru à tous les autres comme des écueils contre les-
quels il fallait craindre d'échouer le vaisseau, BOSS.
Corn. || 4° S'échouer, v. réfl. Se jeter à la côte.
Le capitaine aima mieux s'échouer que de se laisser
prendre. Malheureusement on ne trouve que quatre
ou cinq brasses d'eau, et on est réduit à s'échouer,
EAYNAL, Hist. phil. TUI, 40.
— REM. On emploie les auxiliaires avoir ou être,
suivant qu'on veut exprimer l'action d'échouer ou
l'état qui résulte de cette action : le vaisseau a échoué
et est échoué ; le dessein a et est échoué.
— HIST. xvi' s. Leurs galères flottoient en mer,
et les autres estoient appuyées et eschouées ferme-
ment contre la terre, AMYOT, Lucullus, 23. Le reste
des vaisseaux ancra pour garder les eschouez, D'AUB.
Bist.n, 300.
— ÉTYM. Origine inconnue. Diez propose le latin
cautes, rocher, écueil.
ÉCHO, UE (é-chu, chue), part, passé du verbe
échoir. Arrivé par dévolution. Le gros lot lui est
échu. Andromaque à Pyrrhus est échue en partage,
CHATEAUBRUN, Troyennes, i, 6. || Dont le terme est
arrivé. Terme échu. Fermage échu.
t ÉCHUTE (é-chu-f), s. f. Terme, d'ancien droit.
Droit accordé aux seigneurs de succéder dans cer-
taines circonstances à leurs mainmortables ; la suc-
cession elle-même. Je ne veux ni main morte, ni
échute dans ce petit coin de terre que j'habite ; je
neveux être ni serf ni avoir des serfs, VOLT. Lett.
Perret, 28 déc. 477).
— ÉTYM. Ancien féminin du participe passé échu.
fÉCIMABLE (é-si-ma-bl'), adj. Arbre écimable,
arbre que l'on peut écimer ou étêter,
— ÉTYM. Écimer.
f ÉCIMAGE (é-si-ma-j'), s. m. Action d'écimer
les arbres.
— ÉTYM. Écimer.
ÉCIMÉ, ÊE (é-si-mé, mée), part, passé. Arbre
écimé. || Terme de blason. Chevron écimé, chevron
dont la pointe est emportée.
ÉCIMER (é-si-mé), t). a. Couper la cime des
arbres.
— HIST. xvi* s. Ils disent que la perfection de
santé trop vigoreuse, il nous la faut essimer et ra-
battre par art, MONT.'m, 97. J'aimerois egualement
qu'on m'ostast la vie, que si on me l'essimoit et re-
trenchoit, ID. rv, 4 66.
— ÉTYM. É pour es.... préfixe, et cime.
t ECKXONIE (è-klo-nie), «. f. Genre de la tribu
des laminariées (phycées).
— ÉTYM. Nom d'un botaniste.
ÉCLABOUSSÉ, ÉE (é-kla-bou-sê, sée), part.
passé. Couvert d'une boue qui rejaillit. Éclaboussé
par une voiture qui allait grand train. || Fig. Qui a
reçu des éclaboussures ou désagréments. Eclaboussé
dans une mauvaise affaire.
ÉCLABOUSSEMENT (é-kla-bou-se-man), s. m.
Action d'éclabousser,
— ÉTYM. Éclabousser.
ÉCLABOUSSER (é-kla-bou-sé), v. a. || 1° Faire
rejaillir de la boue sur quelqu'un, sur quelque chose.
Guenaud sur son cheval en passant m'éclabousse,
BOIL. Sat. VI. H avait un carrosse qu'il quitta parce
qu'il fit réflexion qu'il éclaboussait des gens qui va-
laient mieux que lui, LESAGB, Diable boit. ch. 4 7.
Le char de l'opulence M'éclabousse en passant,
BËRANG. Vocation. La guerre.... Vous fit [canons]
pour la bataille, et nous vous avons pris, Pour vous
. éclabousser des fanges de Paris, v. HDGO, Toixint.
|J Fig. et familièrement. Éclabousser tout le monde,
étaler un luxe insolent. Un comédien qui éclabousse
insolemment le poète qui le nourrit, oubliant qu'il
n'est plus rien quand il n'a plus de rôle à jouer,
ST-FOK, Sss. Paris, OEuvres, t. m, p. 449. || 2" S'é-
clabousser, V.fifl. Faire rejaillir sur soi de la boue.
Il s'éclaboussa en sautant le ruisseau.
— HIST. xy* s. Le cheval esclabouta un escuier,
ÉCL
JACQ. LE BOUVIER, Chron. depuis 4 402, dans LACURNE.
Floridas fiert Nabur à travers, et lui fait la teste
voler si près de Bruyant qu'il fust esclaboté du
sang, Perceforest, t. i, f° 89. Hennericq d'un
baston qu'il avoit frappa en la dite eau, tellement
que la grigneur partie des supplians furent escla-
botez et mouliez [mouillés], DU CANGE, ellutare.
Icelluy Loyset feri d'un baston contre terre pour
eschaboter ung mont d'enfans qui estoient assez
près, m. ib. || xvie s. Esclabocher, COTGRAVE.
— ÉTYM. La plus ancienne forme est esclaboler,
qui paraît une transformation irrégulière de l'ancien
verbe esclafer, qui veut dire faire éclater, et dont
le radical claf ou clif se trouve sans doute dans
clifoire (voy. ce mot). Mais, à mesure qu'on s'est
éloigné de la forme primitive pour se fixer à écla-
bousser, l'usage n'y a plus vu qu'un composé tel
quel d'éclat et de boue.
ÉCLABOUSSURE (é-kla-bou-su-r'), s. f.\\ i°Boue
qui a rejailli sur quelqu'un ou sur quelque chose.
|| Un manteau couvert d'éclaboussures. || S. f. pi.
Terme de vénerie. Gouttes d'eau que la bête fait
jaillir sur les branches, les herbes et les pierres qui
sont des deux côtés du ruisseau qu'elle longe ou tra-
verse. || 2° Par extension, fragment détaché d'un
corps. D'après Buffon, les comètes sont des écla-
boussures du soleil. J| 3° Fig. Désagrément qui ar-
rive par contre-coup. Il a fait une sottise, et j'en ai
eu les éclaboussures. || Quand deux hommes se bat-
tent, on dit que celui qui s'approche d'eux s'expose
à recevoir «des éclaboussures, c'est-à-dire quelqu'un
des coups qu'ils se destinaient.
— HIST. xv° s. Si c'estoit maladie contagieuse,
vous ne seriez pas sûrement si près sans avoir des
esclabotures, LOUIS xi, Nouv. xxvi. Esclabousseure,
Perceforest, t. v, f 40, dans LACURNE. La dite
moulleure [mouillure] et eselaboteure, DU CANGE,
ellutare. || xvr* s. Si vostre cerf y a passé, il n'aura
pas manqué d'y faire sauter de l'eau comme sur des
pierres, s'il y en a qui excédent, que vous verrez
mouillées par endroits, ce qui est plus ordinaire
dans les rivières et torrents.... c'est ce qui se doit
appeller eclaboussure, SALNOVE, Vénerie, p. 487,
dans LACURNE.
— ÉTYM. Éclabousser.
fÉCLADOUÈRE (é-kla-dou-ê-r'). s. f. Terme de
chasse. Sorte de filet pour prendre les oiseaux.
ÉCLAIR (é-klêr), s. m. || i* Lumière vive et sou-
daine qui, s'échappant du sein des nuages, précède
ordinairement le bruit du tonnerre et est produite
par les masses d'électricité atmosphérique, quand
elles se transportent, à travers l'air, d'un nuage à
un autre, ou d'une partie à une autre d'un même
nuage. Pareille à ces éclairs qui dans le fort des
ombres Poussent un jour qui fuit et rend les nuits
plus sombres, CORN. Hor. ni, 4. Ni les éclairs ni le
tonnerre N'obéissent point à vos dieux, RAC. Esth.
i, 8. Les éclairs sont moins prompts, VOLT, llérope,
v, 6. || Fig. Le propre jour du triomphe du défen-
seur de Lille fut celui même de l'éclair qui précéda
la foudre lancée contre celui qui n'avait pas voulu le
secourir, ST-SIM. 224, 8. || Éclairs en nappes, éclairs
très-étendus, diffus et formés par une lumière qui
illumine une grande partie du ciel. || Éclairs de cha-
leur, ceux qui paraissent à peu près dans l'horizon
et qui ne sont suivis d'aucun bruit, parce que • le
nuage où ils se montrent est trop éloigné pour que
le son se fasse entendre. || Éclairs fulminants, éclairs
linéaires formés par un trait de lumière blanche ou
purpurine, et parcourant en zigzag une grande
étendue du ciel ; ils sont les plus dangereux. 11 Éclairs
sphériques, éclairs en forme de globes de feu et mar-
chant lentement dans l'espace; ils sont rares. || 2" Par
extension, toute apparition subite et rapide de la
lumière. Un éclair de soleil à travers la pluie. Ou
d'un plomb qui fuit l'oeil et part avec l'éclair, Je vais
faire la guerre aux habitants de l'air, BOIL. Épît.
vi. Dieu propice, ô Bacchus, toi dont les flots divins
-Versent le doux oubli de ces maux qu'on adore ;
Toi devant qui l'amour s'enfuit et s'évapore. Comme
de ce cristal aux mobiles éclairs Tes esprits odo-
rants s'exhalent dans les airs, A. CHÉN. Elég. xxn.
Un intervalle affreux, un farouche silence Pour un
instant succède à ce terrible bruit; Quajid un cou-
pable attend le coup de la vengeance, Telle est l'hor-
rible pause entre l'éclair qui luit, Et la foudre qui
part, et la mort qui la suit, MASSON, Helv. vu.
|| Les feux que semblent jeter les pierres précieuses
et les cristaux, et qui, provenant de la réfraction de
la lumière, ne durent qu'un instant. Cette parure
lance des éclairs. || Terme de chimie. Lumière étin-
celante qui parait à la surface du bouton d'or et d'ar-
gent qui reste sur la coupelle. L'opération [de l'essai
ÉCL
à la coupelle] est finie lorsque la surface a été'bi en
nettoyée, qu'il ne se forme plus de crasse, et que
l'argent devient tout à coup net et brillant; c'est ce
que les ouvriers nomment l'éclair, Dict. des arts et
met. Amst. 4 707, mines. Ce qui s'appelle, en termes
de l'art, faire l'éclair, ib. essayeur. || Terme de
mer. Eclair de harengs, éclat de lumière qui parait
sur mer, lorsque les harengs passent en troupes, et
qui ressemble assez à lalumière des éclairs. || 3" Fig,
Tout ce qui présente de l'éclat, de la vivacité. Hélas !
sans frissonner, quel coeur audacieux Soutiendrait
les éclairs qui partaient de vos yeux? RAC. Eslli. n,
7. Des éclairs de ses yeux l'oeil était ébloui, ID. ib.
H, 9. C'est ce corps endurci, ce port audacieux, Ce
bras toujours armé, cet éclair de ses yeux, DUCIS,
Macb. il, 2. Les éclairs qui sortaient des yeux du
vieillard le rendaient semblable à Dieu, CHATEAUB.
Atala, 284. || Il se dit aussi de ce qui brille dans le
style. J'en avais reçu d'elle une [lettre] fort bril-
lante et qui jetait partout des éclairs, MÉRÉ, OEu-
vres posth. t. il, p. 88. || 4° Se dit pour caractériser
tout ce qui se montre et disparaît promptement. Mais
comme un jour d'hiver où le soleil reluit, Ma joie
en moins d'un rien comme un éclair s'enfuit, RÉ-
GNIER, Sat. x. M. de L.... a passé ici comme un
éclair, SÉV. 443. Pendant cet heureux temps passé
comme un éclair, Je me couchais sans feu dans le
fort de l'hiver, MOL. Sgan. 2. Mais plus prompt que
l'éclair le passé nous échappe, RAC. Esth. n, 3.
Godet, évêque de Chartres, se montrait rarement à
la cour, et toujours comme un éclair, ST-SIM. 34,
4 35. || Un éclair de génie, une inspiration soudaine.
Un éclair de passion, transport soudain. || Comme
un éclair, se dit de quelqu'un qui va très-vite. Il
baisa la main et partit comme un éclair, HAMILT.
Gramm. 6. Ramenez-moi comme un éclair à Con-
stantinople, et vous serez payé sur-le-chàmp, VOLT.
Cand. 27. || 5° Nom donné sur les côtes de la Manche
aux anomies (mollusques). || 6° Sorte de gâteau.
— HIST. xin« s. Seur la terre aparurent li esclaire
de tes tonnoires, Psautier, f° 92. || xvr s. Jà la
nuyt estoit si obscure qu'on ne voyoit combattre que
à l'esclair du feu de l'artillerie, qui tiroit si très
menu que tonnerre n'eust là esté ouy, JEAN D'AUTON ,
Annales de Louis XII, ms. dans LACURNE. Sans la
joye de vous voir en telle santé que tous les vôtres
doivent désirer, je n'eusse sceu porter cet esclair
d'ung si grant bien si mal receu [la visite de son
frère], MARG. Lett. cxxix. Hz remplirent toute la
plaine d'un esclair d'acier et d'une lueur de cuivre,
AMYOT, P.Jim. 30. Il se leva une tempeste de ton-
nerres effroyables et d'esclairs ardents parmy, ID.
Timol. 38. L'esblouit de sa splendeur et de son es-
clair, CHARRON, Sagesse, p. 331, dans LACURNE.
Force flambeaux luysans comme l'esclaire, Tant que
la nue en faisoit la nuict claire, la Marguerite des
Marguerites, f° 4 99, dans LACURNE.
— ÉTYM. Voy. ÉCLAIRER. Bourguign. éclar. Le.
xm° s. a esclaire, et, dans un texte anglo-normand,
esclair, Éd. le conf. v. 3500. Dans les anciens
temps, espart, éclair, espardre, éclairer (du latin
spargere, répandre) était le mot le plus usuel.
ÉCLAIRAGE (é-klè-ra-j'), s.- m. Action de distri-
buer habituellement une lumière artificielle dans
une ville, dans un grand établissement. Éclairage
à l'huile. Éclairage au gaz. Les belles expériences
d'éclairage électrique que tout Paris admirait ces
jours-ci près du palais des Tuileries, FAYE, Comptes
rendus, Acad. des se. t. LU, p. 375. || Gaz d'éclai-
rage, le bicarbure d'hydrogène, ou hydrogène bi-
carboné. || Action de se procurer une lumière arti-
ficielle dans les maisons. Mon" éclairage me coûte
tant. || Action de donner une lumière artificielle
dans les escaliers, dans les cours d'une maison. Je-
paye tant pour l'éclairage.
— ÉTYM. Éclairer. *
t ÉCLAIRANT, ANTE (é-klè-ran, ran-f), adj. Oui
a la propriété d'éclairer, de produire l'éclairage.
Gaz éclairant. Huile donnant une flamme bien éclai-
rante. Ces différences d'intensité lumineuse et de
couleurs [d'un bolide] expliquent la variation des
nuances éclairantes que j'avais remarquées sur le vi-
sage de mon fils et sur les corps qui nous entou-
raient, DESLONGCHAMPS, Comptes rendus, Acad. des
SC. t. LV, p. 595.
— HIST. xvi° s. De nostre terre en faire un astre
esclairant et lumineux? MONT, H, 4 55.
ÉCLAIRCI, IE (é-klèr-si, sie), part, passé d'éclaircir.
|| 1° Rendu clair. Le ciel tout à coup éclairci. || Sub-
stantivement. Il y eut un peu d'éçlairci, le ciel devint
clair pendant quelques moments. || Fig. Écoutez-moi,
voyez d'un oeil mieux éclairci Les desseins, la con-
duite et le coeur de Coucy, VOLT. Adélaïde, i, <.
ÉCL
a. Tout l'art de nos OEdipes échouerait devant cette
énigme, Dict. de l'Académie. || Faire échouer, em-
pêcher le succès. Il fait toujours tout échouer, SÉV.
8)2. Il a fait échouer votre fortune, MASS. Car.
tard. || 2" Arriver à l'échouage. Les navires ca-
boteurs échouent dans, les havres, les ports, etc.
|| 3° F. a. Conduire an navire à l'échouage pour le
réparer ou le nettoyer. Lt capitaine échoua son na-
vire. Après cette expédition, il échoue ses canots,
ses prises, et se rend avec la frégate seule à la
Tortue, RAYNAL, Hist. phil. x, 4 0. || Jeter un navire
à la côte pour le soustraire à la prise par l'ennemi
et en. sauver l'équipage. || Faire faire naufrage.
....Il a planté dans la mer des écueils artificiels pour
échouer les flottes de ses ennemis, BALZ. le Prince,
ch. xi. Vieilli en ce dernier sens. || Fig. Ce qui avait
paru à tous les autres comme des écueils contre les-
quels il fallait craindre d'échouer le vaisseau, BOSS.
Corn. || 4° S'échouer, v. réfl. Se jeter à la côte.
Le capitaine aima mieux s'échouer que de se laisser
prendre. Malheureusement on ne trouve que quatre
ou cinq brasses d'eau, et on est réduit à s'échouer,
EAYNAL, Hist. phil. TUI, 40.
— REM. On emploie les auxiliaires avoir ou être,
suivant qu'on veut exprimer l'action d'échouer ou
l'état qui résulte de cette action : le vaisseau a échoué
et est échoué ; le dessein a et est échoué.
— HIST. xvi' s. Leurs galères flottoient en mer,
et les autres estoient appuyées et eschouées ferme-
ment contre la terre, AMYOT, Lucullus, 23. Le reste
des vaisseaux ancra pour garder les eschouez, D'AUB.
Bist.n, 300.
— ÉTYM. Origine inconnue. Diez propose le latin
cautes, rocher, écueil.
ÉCHO, UE (é-chu, chue), part, passé du verbe
échoir. Arrivé par dévolution. Le gros lot lui est
échu. Andromaque à Pyrrhus est échue en partage,
CHATEAUBRUN, Troyennes, i, 6. || Dont le terme est
arrivé. Terme échu. Fermage échu.
t ÉCHUTE (é-chu-f), s. f. Terme, d'ancien droit.
Droit accordé aux seigneurs de succéder dans cer-
taines circonstances à leurs mainmortables ; la suc-
cession elle-même. Je ne veux ni main morte, ni
échute dans ce petit coin de terre que j'habite ; je
neveux être ni serf ni avoir des serfs, VOLT. Lett.
Perret, 28 déc. 477).
— ÉTYM. Ancien féminin du participe passé échu.
fÉCIMABLE (é-si-ma-bl'), adj. Arbre écimable,
arbre que l'on peut écimer ou étêter,
— ÉTYM. Écimer.
f ÉCIMAGE (é-si-ma-j'), s. m. Action d'écimer
les arbres.
— ÉTYM. Écimer.
ÉCIMÉ, ÊE (é-si-mé, mée), part, passé. Arbre
écimé. || Terme de blason. Chevron écimé, chevron
dont la pointe est emportée.
ÉCIMER (é-si-mé), t). a. Couper la cime des
arbres.
— HIST. xvi* s. Ils disent que la perfection de
santé trop vigoreuse, il nous la faut essimer et ra-
battre par art, MONT.'m, 97. J'aimerois egualement
qu'on m'ostast la vie, que si on me l'essimoit et re-
trenchoit, ID. rv, 4 66.
— ÉTYM. É pour es.... préfixe, et cime.
t ECKXONIE (è-klo-nie), «. f. Genre de la tribu
des laminariées (phycées).
— ÉTYM. Nom d'un botaniste.
ÉCLABOUSSÉ, ÉE (é-kla-bou-sê, sée), part.
passé. Couvert d'une boue qui rejaillit. Éclaboussé
par une voiture qui allait grand train. || Fig. Qui a
reçu des éclaboussures ou désagréments. Eclaboussé
dans une mauvaise affaire.
ÉCLABOUSSEMENT (é-kla-bou-se-man), s. m.
Action d'éclabousser,
— ÉTYM. Éclabousser.
ÉCLABOUSSER (é-kla-bou-sé), v. a. || 1° Faire
rejaillir de la boue sur quelqu'un, sur quelque chose.
Guenaud sur son cheval en passant m'éclabousse,
BOIL. Sat. VI. H avait un carrosse qu'il quitta parce
qu'il fit réflexion qu'il éclaboussait des gens qui va-
laient mieux que lui, LESAGB, Diable boit. ch. 4 7.
Le char de l'opulence M'éclabousse en passant,
BËRANG. Vocation. La guerre.... Vous fit [canons]
pour la bataille, et nous vous avons pris, Pour vous
. éclabousser des fanges de Paris, v. HDGO, Toixint.
|J Fig. et familièrement. Éclabousser tout le monde,
étaler un luxe insolent. Un comédien qui éclabousse
insolemment le poète qui le nourrit, oubliant qu'il
n'est plus rien quand il n'a plus de rôle à jouer,
ST-FOK, Sss. Paris, OEuvres, t. m, p. 449. || 2" S'é-
clabousser, V.fifl. Faire rejaillir sur soi de la boue.
Il s'éclaboussa en sautant le ruisseau.
— HIST. xy* s. Le cheval esclabouta un escuier,
ÉCL
JACQ. LE BOUVIER, Chron. depuis 4 402, dans LACURNE.
Floridas fiert Nabur à travers, et lui fait la teste
voler si près de Bruyant qu'il fust esclaboté du
sang, Perceforest, t. i, f° 89. Hennericq d'un
baston qu'il avoit frappa en la dite eau, tellement
que la grigneur partie des supplians furent escla-
botez et mouliez [mouillés], DU CANGE, ellutare.
Icelluy Loyset feri d'un baston contre terre pour
eschaboter ung mont d'enfans qui estoient assez
près, m. ib. || xvie s. Esclabocher, COTGRAVE.
— ÉTYM. La plus ancienne forme est esclaboler,
qui paraît une transformation irrégulière de l'ancien
verbe esclafer, qui veut dire faire éclater, et dont
le radical claf ou clif se trouve sans doute dans
clifoire (voy. ce mot). Mais, à mesure qu'on s'est
éloigné de la forme primitive pour se fixer à écla-
bousser, l'usage n'y a plus vu qu'un composé tel
quel d'éclat et de boue.
ÉCLABOUSSURE (é-kla-bou-su-r'), s. f.\\ i°Boue
qui a rejailli sur quelqu'un ou sur quelque chose.
|| Un manteau couvert d'éclaboussures. || S. f. pi.
Terme de vénerie. Gouttes d'eau que la bête fait
jaillir sur les branches, les herbes et les pierres qui
sont des deux côtés du ruisseau qu'elle longe ou tra-
verse. || 2° Par extension, fragment détaché d'un
corps. D'après Buffon, les comètes sont des écla-
boussures du soleil. J| 3° Fig. Désagrément qui ar-
rive par contre-coup. Il a fait une sottise, et j'en ai
eu les éclaboussures. || Quand deux hommes se bat-
tent, on dit que celui qui s'approche d'eux s'expose
à recevoir «des éclaboussures, c'est-à-dire quelqu'un
des coups qu'ils se destinaient.
— HIST. xv° s. Si c'estoit maladie contagieuse,
vous ne seriez pas sûrement si près sans avoir des
esclabotures, LOUIS xi, Nouv. xxvi. Esclabousseure,
Perceforest, t. v, f 40, dans LACURNE. La dite
moulleure [mouillure] et eselaboteure, DU CANGE,
ellutare. || xvr* s. Si vostre cerf y a passé, il n'aura
pas manqué d'y faire sauter de l'eau comme sur des
pierres, s'il y en a qui excédent, que vous verrez
mouillées par endroits, ce qui est plus ordinaire
dans les rivières et torrents.... c'est ce qui se doit
appeller eclaboussure, SALNOVE, Vénerie, p. 487,
dans LACURNE.
— ÉTYM. Éclabousser.
fÉCLADOUÈRE (é-kla-dou-ê-r'). s. f. Terme de
chasse. Sorte de filet pour prendre les oiseaux.
ÉCLAIR (é-klêr), s. m. || i* Lumière vive et sou-
daine qui, s'échappant du sein des nuages, précède
ordinairement le bruit du tonnerre et est produite
par les masses d'électricité atmosphérique, quand
elles se transportent, à travers l'air, d'un nuage à
un autre, ou d'une partie à une autre d'un même
nuage. Pareille à ces éclairs qui dans le fort des
ombres Poussent un jour qui fuit et rend les nuits
plus sombres, CORN. Hor. ni, 4. Ni les éclairs ni le
tonnerre N'obéissent point à vos dieux, RAC. Esth.
i, 8. Les éclairs sont moins prompts, VOLT, llérope,
v, 6. || Fig. Le propre jour du triomphe du défen-
seur de Lille fut celui même de l'éclair qui précéda
la foudre lancée contre celui qui n'avait pas voulu le
secourir, ST-SIM. 224, 8. || Éclairs en nappes, éclairs
très-étendus, diffus et formés par une lumière qui
illumine une grande partie du ciel. || Éclairs de cha-
leur, ceux qui paraissent à peu près dans l'horizon
et qui ne sont suivis d'aucun bruit, parce que • le
nuage où ils se montrent est trop éloigné pour que
le son se fasse entendre. || Éclairs fulminants, éclairs
linéaires formés par un trait de lumière blanche ou
purpurine, et parcourant en zigzag une grande
étendue du ciel ; ils sont les plus dangereux. 11 Éclairs
sphériques, éclairs en forme de globes de feu et mar-
chant lentement dans l'espace; ils sont rares. || 2" Par
extension, toute apparition subite et rapide de la
lumière. Un éclair de soleil à travers la pluie. Ou
d'un plomb qui fuit l'oeil et part avec l'éclair, Je vais
faire la guerre aux habitants de l'air, BOIL. Épît.
vi. Dieu propice, ô Bacchus, toi dont les flots divins
-Versent le doux oubli de ces maux qu'on adore ;
Toi devant qui l'amour s'enfuit et s'évapore. Comme
de ce cristal aux mobiles éclairs Tes esprits odo-
rants s'exhalent dans les airs, A. CHÉN. Elég. xxn.
Un intervalle affreux, un farouche silence Pour un
instant succède à ce terrible bruit; Quajid un cou-
pable attend le coup de la vengeance, Telle est l'hor-
rible pause entre l'éclair qui luit, Et la foudre qui
part, et la mort qui la suit, MASSON, Helv. vu.
|| Les feux que semblent jeter les pierres précieuses
et les cristaux, et qui, provenant de la réfraction de
la lumière, ne durent qu'un instant. Cette parure
lance des éclairs. || Terme de chimie. Lumière étin-
celante qui parait à la surface du bouton d'or et d'ar-
gent qui reste sur la coupelle. L'opération [de l'essai
ÉCL
à la coupelle] est finie lorsque la surface a été'bi en
nettoyée, qu'il ne se forme plus de crasse, et que
l'argent devient tout à coup net et brillant; c'est ce
que les ouvriers nomment l'éclair, Dict. des arts et
met. Amst. 4 707, mines. Ce qui s'appelle, en termes
de l'art, faire l'éclair, ib. essayeur. || Terme de
mer. Eclair de harengs, éclat de lumière qui parait
sur mer, lorsque les harengs passent en troupes, et
qui ressemble assez à lalumière des éclairs. || 3" Fig,
Tout ce qui présente de l'éclat, de la vivacité. Hélas !
sans frissonner, quel coeur audacieux Soutiendrait
les éclairs qui partaient de vos yeux? RAC. Eslli. n,
7. Des éclairs de ses yeux l'oeil était ébloui, ID. ib.
H, 9. C'est ce corps endurci, ce port audacieux, Ce
bras toujours armé, cet éclair de ses yeux, DUCIS,
Macb. il, 2. Les éclairs qui sortaient des yeux du
vieillard le rendaient semblable à Dieu, CHATEAUB.
Atala, 284. || Il se dit aussi de ce qui brille dans le
style. J'en avais reçu d'elle une [lettre] fort bril-
lante et qui jetait partout des éclairs, MÉRÉ, OEu-
vres posth. t. il, p. 88. || 4° Se dit pour caractériser
tout ce qui se montre et disparaît promptement. Mais
comme un jour d'hiver où le soleil reluit, Ma joie
en moins d'un rien comme un éclair s'enfuit, RÉ-
GNIER, Sat. x. M. de L.... a passé ici comme un
éclair, SÉV. 443. Pendant cet heureux temps passé
comme un éclair, Je me couchais sans feu dans le
fort de l'hiver, MOL. Sgan. 2. Mais plus prompt que
l'éclair le passé nous échappe, RAC. Esth. n, 3.
Godet, évêque de Chartres, se montrait rarement à
la cour, et toujours comme un éclair, ST-SIM. 34,
4 35. || Un éclair de génie, une inspiration soudaine.
Un éclair de passion, transport soudain. || Comme
un éclair, se dit de quelqu'un qui va très-vite. Il
baisa la main et partit comme un éclair, HAMILT.
Gramm. 6. Ramenez-moi comme un éclair à Con-
stantinople, et vous serez payé sur-le-chàmp, VOLT.
Cand. 27. || 5° Nom donné sur les côtes de la Manche
aux anomies (mollusques). || 6° Sorte de gâteau.
— HIST. xin« s. Seur la terre aparurent li esclaire
de tes tonnoires, Psautier, f° 92. || xvr s. Jà la
nuyt estoit si obscure qu'on ne voyoit combattre que
à l'esclair du feu de l'artillerie, qui tiroit si très
menu que tonnerre n'eust là esté ouy, JEAN D'AUTON ,
Annales de Louis XII, ms. dans LACURNE. Sans la
joye de vous voir en telle santé que tous les vôtres
doivent désirer, je n'eusse sceu porter cet esclair
d'ung si grant bien si mal receu [la visite de son
frère], MARG. Lett. cxxix. Hz remplirent toute la
plaine d'un esclair d'acier et d'une lueur de cuivre,
AMYOT, P.Jim. 30. Il se leva une tempeste de ton-
nerres effroyables et d'esclairs ardents parmy, ID.
Timol. 38. L'esblouit de sa splendeur et de son es-
clair, CHARRON, Sagesse, p. 331, dans LACURNE.
Force flambeaux luysans comme l'esclaire, Tant que
la nue en faisoit la nuict claire, la Marguerite des
Marguerites, f° 4 99, dans LACURNE.
— ÉTYM. Voy. ÉCLAIRER. Bourguign. éclar. Le.
xm° s. a esclaire, et, dans un texte anglo-normand,
esclair, Éd. le conf. v. 3500. Dans les anciens
temps, espart, éclair, espardre, éclairer (du latin
spargere, répandre) était le mot le plus usuel.
ÉCLAIRAGE (é-klè-ra-j'), s.- m. Action de distri-
buer habituellement une lumière artificielle dans
une ville, dans un grand établissement. Éclairage
à l'huile. Éclairage au gaz. Les belles expériences
d'éclairage électrique que tout Paris admirait ces
jours-ci près du palais des Tuileries, FAYE, Comptes
rendus, Acad. des se. t. LU, p. 375. || Gaz d'éclai-
rage, le bicarbure d'hydrogène, ou hydrogène bi-
carboné. || Action de se procurer une lumière arti-
ficielle dans les maisons. Mon" éclairage me coûte
tant. || Action de donner une lumière artificielle
dans les escaliers, dans les cours d'une maison. Je-
paye tant pour l'éclairage.
— ÉTYM. Éclairer. *
t ÉCLAIRANT, ANTE (é-klè-ran, ran-f), adj. Oui
a la propriété d'éclairer, de produire l'éclairage.
Gaz éclairant. Huile donnant une flamme bien éclai-
rante. Ces différences d'intensité lumineuse et de
couleurs [d'un bolide] expliquent la variation des
nuances éclairantes que j'avais remarquées sur le vi-
sage de mon fils et sur les corps qui nous entou-
raient, DESLONGCHAMPS, Comptes rendus, Acad. des
SC. t. LV, p. 595.
— HIST. xvi° s. De nostre terre en faire un astre
esclairant et lumineux? MONT, H, 4 55.
ÉCLAIRCI, IE (é-klèr-si, sie), part, passé d'éclaircir.
|| 1° Rendu clair. Le ciel tout à coup éclairci. || Sub-
stantivement. Il y eut un peu d'éçlairci, le ciel devint
clair pendant quelques moments. || Fig. Écoutez-moi,
voyez d'un oeil mieux éclairci Les desseins, la con-
duite et le coeur de Coucy, VOLT. Adélaïde, i, <.
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