1264
ÉBR
instrument tranchant. [Une éolanche de mouton
d'une grande dureté] Ëbréchant le couteau, témoi-
gnait son courage, RÉGN. Sat. x. A-t-il donc ébréché
le sabre de son père? v. HUGO, Orient. 7. || S'é-
brécher une dent, en faire sauter un morceau.
|| 2° Fig. Entamer, diminuer. Ëbrécher sa fortune
par le jeu.Cela a ébréché sa réputation. || 3° S'ébré-
cher, v. réfl. Le couteau s'ébréchera, si vous cou-
pez un corps si dur.
— HIST. xm" s. Nus [nul] boutonier ne doit Tendre
ne avoir oevre esbrechiée, c'est à savoir fendue où
elle se doit sauder [souder], Liv. des met. 185.
|| xvie s. On scie les dents esbrechées, noires et pour-
ries, PARÉ, Introd. 2.
— ÉTYM. É pour es.... préfixe, et brèche; picard,
éberker; génev. ébereher, éberchure.
ÉBRENË, ÉE (é-bre-né, née), part, passé. Torché.
On enfant ébrené.
ÉBRENER (é-bre-né. La syllabe bre prend un ac-
cent grave,,quand la syllabe qui suit est muette :
j'ébrène, j'ébrènerài), v. a. Nettoyer un enfant qui
s'est sali dans son maillot.
— ÉTYM. É pour es.... préfixe, et bran.
fÉBRENEUR,EUSE (é-bre-neur, neû-z'), s. m.
et/. Celui, celle qui ébrène un enfant. Lavrillière était
tout feu roi, conséquemment tout bâtard [dévoué au
feu roi et à ses bâtards], lié avec eux par la Main-
tenon leur ébreneuse, ST-SIM. 514, 75.
— ÉTYM. Ébrener.
f ÉBRIÉTÉ (é-bri-é-té), s. f. Terme didactique.
Etat d'une personne ivre. Une légère ébriété.
— HIST. xvie s. L'ebrieté et yvrognerie, PARÉ,
xx, 25.
— ÉTYM. Provenç. ebrietat; espagn. ebriedad;
ital. ebrietà; du lat. ebrietatem, à'ebrius (voy. IVRE).
f ÉBRIEUX, EUSE (é-bri-eû,eû-z'), adj. Terme
de médecine. Qui a rapport à l'ivrognerie. Folie
ébrieuse.
— ÉTYM. Lat. ebriosus, de ébrius, ivre (voy.IVRE).
f ÉBRILLADE (é-bri-lla-d', U mouillées)^./ 1.
Terme de manège. L'action de secouer une des deux
rênes pour faire tourner un cheval. || Vieilli.
— ÉTYM. É pour es.... préfixe, et l'italien bri-
glia, bride (voy. BRIDE).
t ÉBRIOSITÉ (é-bri-ô-zi-té), s. f. Terme didacti-
que. Habitude de l'ivresse.
— HIST. xvie s. Ebriosité, COTGRAVE.
— ÉTYM. Lat. ebriosus, enclin à l'ivresse; à'ebrius,
ivre (voy. IVRE).
fÉBRONDEUR (é-bron-deur), s. m. Terme de
métallurgie. Ouvrier de trêfilerie, qui est chargé
d'enlever l'oxyde produit par le chauffage du fer au
contact avec l'air atmosphérique.
f ÉBROUAGE (é-hrou-a-j'), s. m. Immersion des
laines dans .l'eau de son.
— ÉTYM.. -Ébrouer i,
fÉBROUDAGE (é-brou-da-j'), s. m. Action de
passer un fil métallique dans la filière.
— ÉTYM.. Ébroudir.
f ÉBROUDEUR (é-brou-deur), . s. m. Ouvrier
chargé de l'ébroudage.
— ETYM. Ébroudir.
f ÉBROTJDI (é-brou-di), s. m. Fil métallique qui
a subi l'ébroudage. On trouve aussi ébroudin.
— ÉTYM. Ébroudir.
f ÉBROUDIR (é-brou-dir), v. a. Passer un fil mé-
tallique à travers la filière.
— ÉTYM. Peut-être é pour es.... préfixe, et l'an-
cien français brouder qui s'est dit pour broder.
ÉBROUÉ, ÉE (é-brou-é, ée), part, passé d'é-
brouer 1. Des étoffes ébrouées.
ÉBROUEMENT (ê-brou-man), s. m. || l°Terme de
vétérinaire. Sorte d'éternumént chez les animaux
domestiques, qui consiste en une expiration forte et
sonore, mais volontaire et sans caractère, convulsif,
accompagnée d'une vivesecoussedelatête. || 2°Terme
de manège. Ronflement du cheval surpris ou effrayé.
Il ne cessa de discourir de sa promenade à cheval,
de son cheval, des frasques de son cheval sur le
gazon, des ébrouements de son cheval dans les
. terres labourées, CHATEAUB. mémoires, t. xi, p. 322.
— ÉTYM. Ébrouer.
1. ÉBROUER (é-brou-é), v. o. Terme de métier.
Laver, passer dans l'eau une pièce de toile ou d'étoffe
pour en ôter les fils, les pailles et autres ordures.
Le son et les eaux dures étant bonnes pour ébrouer,
dessécher et dégraisser les bleus, lnslr. gén. pour
îo teinture des laines, 1S mars 1671, art. 14.
— HIST. xv° s. Ne pourra nul mouiller les draps
) usqu'à ce qu'ils soient seellez tous escruz, ou qu'ils
aient prins congié aux boujoimeurs de IGS esbrouer
seulement, DU CANGE, esborrare.
—- ÉTYM. Allem. bruhen. laver à l'eau chaude:.
ÉBU
origine d'autant plus probable que le mot parait ap-
partenir au nord de la France.
2. ÉBROUER (S') (é-brou-é), v. rê/l. || 1° Terme de
vétérinaire. Faire ébrouement. |] Par extension. Es-
trées revint à soi le premier, se secoua, s'ébroua, re-
garda la compagnie comme un homme qui revient de
l'autre monde, ST-SIM. 614, 66. || 2° Terme de ma-
nège. Souffler de surprise ou de frayeur, en parlant
du cheval.
— HIST. xve s. Lesquelx buefs de ce s'esbruierent
et fuirent, DU CANGE, brugitus. Le suppliant bouta
le feu en la grange, qui se esbrouit tellement que la
dite grange fut bruslée, w.ib. || xvies. Esbrouez des
nazines, Médec. des chev. p. 16, dans LACURNE. S'il
advient que le loup ait passé les hurtes de ceux qui
seront à la garde des filets, on jettera incontinent
après ses fesses un court baston pour l'esbrouer et
haster d'avantage, à ce qu'il n'ait la cognoissance
du filet, FouiLLOux, Vénerie, f° 120, dans LACURNE.
— ÉTYM. Origine obscure. On a songé à bouire,
le cheval faisant sortir de ses naseaux comme une
bourre. Mais cela ne convient ni aux sens ni aux
formes diverses du mot. On a indiqué le bas-breton
broeg, brouex, emportement, mouvement de co-
lère. Diez remarque que brave, s'il a existé dans
l'ancienne langue (ce qui est très-vraisemblable), y
a existé sous la forme brou ou breu, comme bleu
ou blou; et que c'est de là qu'il a donné é-brouer,
rendre bruyant, emporté, et ra-brouer, maltraiter
en parole. Cette étymologie ingénieuse est plau-
sible. 6
f ÉBROUEUSE (é-brou-eû-z'), s. f. Femme qui
casse des noix.
— ÉTYM. É pour es.... préfixe, et brou de noix,
f ÉBROUSSER (é-brou-sé), v. a. Terme rural.
Effeuiller un arbre. || Ëbourgeonner la vigne. On
trouve aussi ébrosser.
— ÉTYM. É pour es.... préfixe, et brosse, dans le
sens de broussailles.
t ÉBROUTER (é-brou-té), v. a. Terme de magna-
nerie. Ébrouter lafeuille,la débarrasser des petites
ramilles avec lesquelles elle a été cueillie et qui
pourraient blesser les vers à soie encore jeunes.
— ÉTYM. É pour es.... préfixe, et brout.
ÉBRUITÉ, ÉE (é-brui-té, tée), part, passé. Mis
dans le bruit public. Une nouvelle promptement
ébruitée.
t ÉBRUITEMENT (é-brui-te-man), s. m. Action
d'ébruiter.
— ÉTYM. Ébruiter.
ÉBRUITER (é-brui-té), v. a. || i" Mettre dans le
bruit public., divulguer. Il ne faut point ébruiter
cela, cela me donnerait un ridicule qui me ferait
perdre mon crédit, DANCOURT, les Agioteurs, m,
15. Je craignais que le régent ne se jetât où il pou-
vait, pour former un délai, dans l'espérance de
faire ébruiter, puis échouer la chose, ST-SIM. 5io,
257. || 2° S'ébruiter, v. réfl. Se répandre dans le
public. Les mauvaises nouvelles s'ébruitent facile-
ment.
— HIST. xvi" s. Entre ceux qui ne s'esbruyent
point autrement [qui ne font pas de bruit], il y aura
tel [avocat] qui avec sa plume gaignera la demy
douzaine d'escus par jour, Contes de CHOLIÈRES,
f° 229, dans LACURNE.
— ÉTYM. É pour es.... préfixe, et bruit.
f ÉBRUN (é-brun), s. m. Terme d'agriculture.
Un des noms vulgaires du blé ergoté.
ÉBUARD (é-bu-ar), s. m. Coin de bois fort dur,
qui sert, au lieu d'un coin de fer, à fendre le bois.
— ÉTYM. Origine inconnue.
t ÉBÛCHETER (ê-bu-che-té), v. n. Ramasser des
brins de bois pour en faire des fagots.
— HIST. xvr s. Une vieille sempiterneuse esbus-
chetoit et amassoit du bois par la dicte forest,
RABEL. t. II, p. 150, dans LACURNE.
— ÉTYM. É pour es.... préfixe, et bûchette.
f ÉBULLIOSCOPE (é-bul-li-o-sko-p'), s. m. Nom
d'appareils imaginés • pour mesurer au moyen de
l'ébullition la richesse alcoolique des spiritueux.
— ÉTYM. Lat. ebullire, bouillir, ettrxomïv, exa-
miner; mot hybride et mal fait; on pourrait dire
zéoscope ou bullispice.
ÉBULLITION (è-bul-li-sion; en vers , de cinq
syllabes), s. f. \\ 1° Mouvement d'un liquide soumis
à l'action d'un feu assez fort pour le mettre en va-
peur et produire ainsi des bulles qui viennent
crever à la surlace. Il est singulier que des expé-
riences directes nous fassent connaître des ani-
malcules qui, dans l'état de germe, résistent à la
chaleur de l'ébullition , BONNET, ,Lelt. div. t. xn,
p. 19, dans POUGENS. Les Arabes tirent le sel de
l'eau par ébullilion, CHATEAUB. I(jn.ji,t72.|| 2°Terme
ECA
de chimie. Effervescence, dégagement de bulles
d'air par suite du mélange de certaines substances.
L'ébullition de l'eau de Seltz. || 3° Terme de méde-
cine. Nom d'éruptions apyrétiques, de très-courte
durée et déterminées, pour l'ordinaire, soit par un
régime échauffant, soit par une affection morale
vive. Souvent son sang s'allume et son corps se cou-
vre d'ébullitions, BERN. DE ST-P. Harmonies, vi.
|| 4° Fig. Les ébullitions de sa colère. Je suis pour
le bon sens et ne saurais souffrir les ébullitions de
cerveau de nos marquis de Mascarille, MOL. Crit.e.
— SYN. ÊBULLITION, EFFERVESCENCE. Ces deux mots
ne peuvent être rapprochés à titre de synonymes
que quand il s'agit du mouvement présenté par une
liqueur non .soumise à la chaleur. L'ébullition est
la formation de bulles : ainsi le vin de Champagne
présente une êbullition ; l'effervescence est aussi une
formation de bulles, mais avec dégagement de cha-
leur, ce qui n'a pas lieu dans l'ébullition.
•— HIST. xive s. Et les fueilles de mauves soient
boillies par boine ebullicion, H. DE MONDEVILLE,
f° 46, i;erso. || xvie s. Vous avez le sang trop chaud,
qui vous cause par son êbullition-tous ces caprices,
DESPER. Contes, cxxvn.
— ÉTYM. Provenç. ébullicio; espagn. ebuZi'cton;
ital. ebutlizione; du lat. ebullitionem, à'ebullire
(voy. ÉBOUILLIR).
t ÉBURNATION (é-bur-na-sion), s. f. Terme de
pathologie. Encroûtement de certaines tumeurs par
des phosphates et carbonates calcaires; ossification
des cartilages articulaires ; passage d'un os à un
degré de compacité considérable.
— ÉTYM. Ëburné.
fÉBURNE (é-bur-n'), s. f. Terme de conchylio-
logie. Nom du genre appelé ivoire dans plusieurs
ouvrages, et qui a pour type l'éburne canaliculée.
— ÉTYM. Voy. ËBURNÉ.
f ËBURNÉ, ÉE (é-bur-né, née), adj. Terme d'his-
toire naturelle. Qui a la blancheur et l'apparence
de l'ivoire; qui s'est converti en ivoire. || Terme de
pathologie. Exostose éburnée, cartilages éburnés,
exostose, cartilages qui ont subi l'éburnation. || Sub-
stance éburnée des dents, l'ivoire des dents.
— ÉTYM. Lat. eburneus, d'ivoire, de ebur, ivoire
(voy. IVOIRE).
fÉBURNÉEN, ENNE ( é-bur-né-in , né-è-n') ou
ÉBURNIN, INE (é-bur-nin, ni-n')., adj. Terme
d'histoire naturelle. Qui a les caractères de l'ivoire.
— HIST. xvi" s. Eburnin, COTGRAVE.
— ÉTYM. Lat. eburnetis, d'ivoire (voy. IVOIRE).
| ÉBURNIFICATION ( é-bur-ni-fi-ka-sion ), s. f.
Voy. ÉBURNATION.
f ÉBURNIN, adj. Voy. ÊBURNÉEN.
ÉCACHÉ, ÉE (é-ka-ché, chée), part, passé. Ecrasé
en aplatissant. Des noix écachées. Ragotin.... pous-
sant la porte de l'autre côté, la fit donner si rude-
ment contre le visage de la pauvre dame qu'elle en
eut le nez écaché, SCARRON, Rom. com. n, 10. || Nez
écaché, nez camus et aplati.
f ÉCACHEMENT (é-ka-che-man), s. m. Terme de
métier. Action d'écacher; état de ce qui est écaché.
— ÉTYM. Écacher.
ÉCACHER (é-ka-ché), v. a. || i° Écraser en apla-
tissant. Écacher du sel. La justice et la vérité sont
deux pointes si subtiles, que nos instruments sont
trop émoussés pour y toucher exactement; s'ils y
arrivent, ils en écachentla pointe, et appuient tout
autour, plus sur le faux que sur le vrai, PASC. Pen-
sées, 1.1, p. 259, éd. Lahure. Arrête, dieu muet, n'é-
cache point mon bois3 TH. CORN. Berger extrav. v, 6.
Ils [les éléphants] écachent et détruisent dix fois plus
de plantes avec leurs pieds qu'ils n'en consomment,
BUFF. Éléphant. Je ne vois d'autre parti que de
prendre son enfant, et que de l'écacher contre la
terre, DIDER. NOUV. Pens. philos. 69. 1/2° Terme de
lamineur. Aplatir le fil, en le faisant passer entre
deux cylindres d'acier. || Terme de papeterie. Com-
primer en tous sens, entre les mains, les feuilles
de papier qui viennent d'être achevées. || Terme de
cirier. Pétrir la cire pour la rendre molle. || Dresser
une lime, une faux, un croissant sur la meule.
|| 3° S'écacher, v, réfl. Être écaché. Une pointe qui
s'écache.
— HIST. xme s. [Il] Ne l'a triblée n'esquachie
[une racine], Ainçois la menja sanz tribler, Ren.
25106. Tantl'ont tiré et desachié, Quetotl'ont mort
etesquachié, ib. t2756. Leflum est touzjours trou-
ble, dont ceulz du pais qui boire en welent [veu-
lent], vers le soir le prennent et esquachent quatre
amandes ou quatre fèves, JOINV. 220. Et dit ainsi
que qui vouloit tuer premier la serpent, il li devoit
esquacher le chief, m. 219. || xvrvs. Automne aussi,
qui les membres tachés Avoit par tout de raisins
ÉBR
instrument tranchant. [Une éolanche de mouton
d'une grande dureté] Ëbréchant le couteau, témoi-
gnait son courage, RÉGN. Sat. x. A-t-il donc ébréché
le sabre de son père? v. HUGO, Orient. 7. || S'é-
brécher une dent, en faire sauter un morceau.
|| 2° Fig. Entamer, diminuer. Ëbrécher sa fortune
par le jeu.Cela a ébréché sa réputation. || 3° S'ébré-
cher, v. réfl. Le couteau s'ébréchera, si vous cou-
pez un corps si dur.
— HIST. xm" s. Nus [nul] boutonier ne doit Tendre
ne avoir oevre esbrechiée, c'est à savoir fendue où
elle se doit sauder [souder], Liv. des met. 185.
|| xvie s. On scie les dents esbrechées, noires et pour-
ries, PARÉ, Introd. 2.
— ÉTYM. É pour es.... préfixe, et brèche; picard,
éberker; génev. ébereher, éberchure.
ÉBRENË, ÉE (é-bre-né, née), part, passé. Torché.
On enfant ébrené.
ÉBRENER (é-bre-né. La syllabe bre prend un ac-
cent grave,,quand la syllabe qui suit est muette :
j'ébrène, j'ébrènerài), v. a. Nettoyer un enfant qui
s'est sali dans son maillot.
— ÉTYM. É pour es.... préfixe, et bran.
fÉBRENEUR,EUSE (é-bre-neur, neû-z'), s. m.
et/. Celui, celle qui ébrène un enfant. Lavrillière était
tout feu roi, conséquemment tout bâtard [dévoué au
feu roi et à ses bâtards], lié avec eux par la Main-
tenon leur ébreneuse, ST-SIM. 514, 75.
— ÉTYM. Ébrener.
f ÉBRIÉTÉ (é-bri-é-té), s. f. Terme didactique.
Etat d'une personne ivre. Une légère ébriété.
— HIST. xvie s. L'ebrieté et yvrognerie, PARÉ,
xx, 25.
— ÉTYM. Provenç. ebrietat; espagn. ebriedad;
ital. ebrietà; du lat. ebrietatem, à'ebrius (voy. IVRE).
f ÉBRIEUX, EUSE (é-bri-eû,eû-z'), adj. Terme
de médecine. Qui a rapport à l'ivrognerie. Folie
ébrieuse.
— ÉTYM. Lat. ebriosus, de ébrius, ivre (voy.IVRE).
f ÉBRILLADE (é-bri-lla-d', U mouillées)^./ 1.
Terme de manège. L'action de secouer une des deux
rênes pour faire tourner un cheval. || Vieilli.
— ÉTYM. É pour es.... préfixe, et l'italien bri-
glia, bride (voy. BRIDE).
t ÉBRIOSITÉ (é-bri-ô-zi-té), s. f. Terme didacti-
que. Habitude de l'ivresse.
— HIST. xvie s. Ebriosité, COTGRAVE.
— ÉTYM. Lat. ebriosus, enclin à l'ivresse; à'ebrius,
ivre (voy. IVRE).
fÉBRONDEUR (é-bron-deur), s. m. Terme de
métallurgie. Ouvrier de trêfilerie, qui est chargé
d'enlever l'oxyde produit par le chauffage du fer au
contact avec l'air atmosphérique.
f ÉBROUAGE (é-hrou-a-j'), s. m. Immersion des
laines dans .l'eau de son.
— ÉTYM.. -Ébrouer i,
fÉBROUDAGE (é-brou-da-j'), s. m. Action de
passer un fil métallique dans la filière.
— ÉTYM.. Ébroudir.
f ÉBROUDEUR (é-brou-deur), . s. m. Ouvrier
chargé de l'ébroudage.
— ETYM. Ébroudir.
f ÉBROTJDI (é-brou-di), s. m. Fil métallique qui
a subi l'ébroudage. On trouve aussi ébroudin.
— ÉTYM. Ébroudir.
f ÉBROUDIR (é-brou-dir), v. a. Passer un fil mé-
tallique à travers la filière.
— ÉTYM. Peut-être é pour es.... préfixe, et l'an-
cien français brouder qui s'est dit pour broder.
ÉBROUÉ, ÉE (é-brou-é, ée), part, passé d'é-
brouer 1. Des étoffes ébrouées.
ÉBROUEMENT (ê-brou-man), s. m. || l°Terme de
vétérinaire. Sorte d'éternumént chez les animaux
domestiques, qui consiste en une expiration forte et
sonore, mais volontaire et sans caractère, convulsif,
accompagnée d'une vivesecoussedelatête. || 2°Terme
de manège. Ronflement du cheval surpris ou effrayé.
Il ne cessa de discourir de sa promenade à cheval,
de son cheval, des frasques de son cheval sur le
gazon, des ébrouements de son cheval dans les
. terres labourées, CHATEAUB. mémoires, t. xi, p. 322.
— ÉTYM. Ébrouer.
1. ÉBROUER (é-brou-é), v. o. Terme de métier.
Laver, passer dans l'eau une pièce de toile ou d'étoffe
pour en ôter les fils, les pailles et autres ordures.
Le son et les eaux dures étant bonnes pour ébrouer,
dessécher et dégraisser les bleus, lnslr. gén. pour
îo teinture des laines, 1S mars 1671, art. 14.
— HIST. xv° s. Ne pourra nul mouiller les draps
) usqu'à ce qu'ils soient seellez tous escruz, ou qu'ils
aient prins congié aux boujoimeurs de IGS esbrouer
seulement, DU CANGE, esborrare.
—- ÉTYM. Allem. bruhen. laver à l'eau chaude:.
ÉBU
origine d'autant plus probable que le mot parait ap-
partenir au nord de la France.
2. ÉBROUER (S') (é-brou-é), v. rê/l. || 1° Terme de
vétérinaire. Faire ébrouement. |] Par extension. Es-
trées revint à soi le premier, se secoua, s'ébroua, re-
garda la compagnie comme un homme qui revient de
l'autre monde, ST-SIM. 614, 66. || 2° Terme de ma-
nège. Souffler de surprise ou de frayeur, en parlant
du cheval.
— HIST. xve s. Lesquelx buefs de ce s'esbruierent
et fuirent, DU CANGE, brugitus. Le suppliant bouta
le feu en la grange, qui se esbrouit tellement que la
dite grange fut bruslée, w.ib. || xvies. Esbrouez des
nazines, Médec. des chev. p. 16, dans LACURNE. S'il
advient que le loup ait passé les hurtes de ceux qui
seront à la garde des filets, on jettera incontinent
après ses fesses un court baston pour l'esbrouer et
haster d'avantage, à ce qu'il n'ait la cognoissance
du filet, FouiLLOux, Vénerie, f° 120, dans LACURNE.
— ÉTYM. Origine obscure. On a songé à bouire,
le cheval faisant sortir de ses naseaux comme une
bourre. Mais cela ne convient ni aux sens ni aux
formes diverses du mot. On a indiqué le bas-breton
broeg, brouex, emportement, mouvement de co-
lère. Diez remarque que brave, s'il a existé dans
l'ancienne langue (ce qui est très-vraisemblable), y
a existé sous la forme brou ou breu, comme bleu
ou blou; et que c'est de là qu'il a donné é-brouer,
rendre bruyant, emporté, et ra-brouer, maltraiter
en parole. Cette étymologie ingénieuse est plau-
sible. 6
f ÉBROUEUSE (é-brou-eû-z'), s. f. Femme qui
casse des noix.
— ÉTYM. É pour es.... préfixe, et brou de noix,
f ÉBROUSSER (é-brou-sé), v. a. Terme rural.
Effeuiller un arbre. || Ëbourgeonner la vigne. On
trouve aussi ébrosser.
— ÉTYM. É pour es.... préfixe, et brosse, dans le
sens de broussailles.
t ÉBROUTER (é-brou-té), v. a. Terme de magna-
nerie. Ébrouter lafeuille,la débarrasser des petites
ramilles avec lesquelles elle a été cueillie et qui
pourraient blesser les vers à soie encore jeunes.
— ÉTYM. É pour es.... préfixe, et brout.
ÉBRUITÉ, ÉE (é-brui-té, tée), part, passé. Mis
dans le bruit public. Une nouvelle promptement
ébruitée.
t ÉBRUITEMENT (é-brui-te-man), s. m. Action
d'ébruiter.
— ÉTYM. Ébruiter.
ÉBRUITER (é-brui-té), v. a. || i" Mettre dans le
bruit public., divulguer. Il ne faut point ébruiter
cela, cela me donnerait un ridicule qui me ferait
perdre mon crédit, DANCOURT, les Agioteurs, m,
15. Je craignais que le régent ne se jetât où il pou-
vait, pour former un délai, dans l'espérance de
faire ébruiter, puis échouer la chose, ST-SIM. 5io,
257. || 2° S'ébruiter, v. réfl. Se répandre dans le
public. Les mauvaises nouvelles s'ébruitent facile-
ment.
— HIST. xvi" s. Entre ceux qui ne s'esbruyent
point autrement [qui ne font pas de bruit], il y aura
tel [avocat] qui avec sa plume gaignera la demy
douzaine d'escus par jour, Contes de CHOLIÈRES,
f° 229, dans LACURNE.
— ÉTYM. É pour es.... préfixe, et bruit.
f ÉBRUN (é-brun), s. m. Terme d'agriculture.
Un des noms vulgaires du blé ergoté.
ÉBUARD (é-bu-ar), s. m. Coin de bois fort dur,
qui sert, au lieu d'un coin de fer, à fendre le bois.
— ÉTYM. Origine inconnue.
t ÉBÛCHETER (ê-bu-che-té), v. n. Ramasser des
brins de bois pour en faire des fagots.
— HIST. xvr s. Une vieille sempiterneuse esbus-
chetoit et amassoit du bois par la dicte forest,
RABEL. t. II, p. 150, dans LACURNE.
— ÉTYM. É pour es.... préfixe, et bûchette.
f ÉBULLIOSCOPE (é-bul-li-o-sko-p'), s. m. Nom
d'appareils imaginés • pour mesurer au moyen de
l'ébullition la richesse alcoolique des spiritueux.
— ÉTYM. Lat. ebullire, bouillir, ettrxomïv, exa-
miner; mot hybride et mal fait; on pourrait dire
zéoscope ou bullispice.
ÉBULLITION (è-bul-li-sion; en vers , de cinq
syllabes), s. f. \\ 1° Mouvement d'un liquide soumis
à l'action d'un feu assez fort pour le mettre en va-
peur et produire ainsi des bulles qui viennent
crever à la surlace. Il est singulier que des expé-
riences directes nous fassent connaître des ani-
malcules qui, dans l'état de germe, résistent à la
chaleur de l'ébullition , BONNET, ,Lelt. div. t. xn,
p. 19, dans POUGENS. Les Arabes tirent le sel de
l'eau par ébullilion, CHATEAUB. I(jn.ji,t72.|| 2°Terme
ECA
de chimie. Effervescence, dégagement de bulles
d'air par suite du mélange de certaines substances.
L'ébullition de l'eau de Seltz. || 3° Terme de méde-
cine. Nom d'éruptions apyrétiques, de très-courte
durée et déterminées, pour l'ordinaire, soit par un
régime échauffant, soit par une affection morale
vive. Souvent son sang s'allume et son corps se cou-
vre d'ébullitions, BERN. DE ST-P. Harmonies, vi.
|| 4° Fig. Les ébullitions de sa colère. Je suis pour
le bon sens et ne saurais souffrir les ébullitions de
cerveau de nos marquis de Mascarille, MOL. Crit.e.
— SYN. ÊBULLITION, EFFERVESCENCE. Ces deux mots
ne peuvent être rapprochés à titre de synonymes
que quand il s'agit du mouvement présenté par une
liqueur non .soumise à la chaleur. L'ébullition est
la formation de bulles : ainsi le vin de Champagne
présente une êbullition ; l'effervescence est aussi une
formation de bulles, mais avec dégagement de cha-
leur, ce qui n'a pas lieu dans l'ébullition.
•— HIST. xive s. Et les fueilles de mauves soient
boillies par boine ebullicion, H. DE MONDEVILLE,
f° 46, i;erso. || xvie s. Vous avez le sang trop chaud,
qui vous cause par son êbullition-tous ces caprices,
DESPER. Contes, cxxvn.
— ÉTYM. Provenç. ébullicio; espagn. ebuZi'cton;
ital. ebutlizione; du lat. ebullitionem, à'ebullire
(voy. ÉBOUILLIR).
t ÉBURNATION (é-bur-na-sion), s. f. Terme de
pathologie. Encroûtement de certaines tumeurs par
des phosphates et carbonates calcaires; ossification
des cartilages articulaires ; passage d'un os à un
degré de compacité considérable.
— ÉTYM. Ëburné.
fÉBURNE (é-bur-n'), s. f. Terme de conchylio-
logie. Nom du genre appelé ivoire dans plusieurs
ouvrages, et qui a pour type l'éburne canaliculée.
— ÉTYM. Voy. ËBURNÉ.
f ËBURNÉ, ÉE (é-bur-né, née), adj. Terme d'his-
toire naturelle. Qui a la blancheur et l'apparence
de l'ivoire; qui s'est converti en ivoire. || Terme de
pathologie. Exostose éburnée, cartilages éburnés,
exostose, cartilages qui ont subi l'éburnation. || Sub-
stance éburnée des dents, l'ivoire des dents.
— ÉTYM. Lat. eburneus, d'ivoire, de ebur, ivoire
(voy. IVOIRE).
fÉBURNÉEN, ENNE ( é-bur-né-in , né-è-n') ou
ÉBURNIN, INE (é-bur-nin, ni-n')., adj. Terme
d'histoire naturelle. Qui a les caractères de l'ivoire.
— HIST. xvi" s. Eburnin, COTGRAVE.
— ÉTYM. Lat. eburnetis, d'ivoire (voy. IVOIRE).
| ÉBURNIFICATION ( é-bur-ni-fi-ka-sion ), s. f.
Voy. ÉBURNATION.
f ÉBURNIN, adj. Voy. ÊBURNÉEN.
ÉCACHÉ, ÉE (é-ka-ché, chée), part, passé. Ecrasé
en aplatissant. Des noix écachées. Ragotin.... pous-
sant la porte de l'autre côté, la fit donner si rude-
ment contre le visage de la pauvre dame qu'elle en
eut le nez écaché, SCARRON, Rom. com. n, 10. || Nez
écaché, nez camus et aplati.
f ÉCACHEMENT (é-ka-che-man), s. m. Terme de
métier. Action d'écacher; état de ce qui est écaché.
— ÉTYM. Écacher.
ÉCACHER (é-ka-ché), v. a. || i° Écraser en apla-
tissant. Écacher du sel. La justice et la vérité sont
deux pointes si subtiles, que nos instruments sont
trop émoussés pour y toucher exactement; s'ils y
arrivent, ils en écachentla pointe, et appuient tout
autour, plus sur le faux que sur le vrai, PASC. Pen-
sées, 1.1, p. 259, éd. Lahure. Arrête, dieu muet, n'é-
cache point mon bois3 TH. CORN. Berger extrav. v, 6.
Ils [les éléphants] écachent et détruisent dix fois plus
de plantes avec leurs pieds qu'ils n'en consomment,
BUFF. Éléphant. Je ne vois d'autre parti que de
prendre son enfant, et que de l'écacher contre la
terre, DIDER. NOUV. Pens. philos. 69. 1/2° Terme de
lamineur. Aplatir le fil, en le faisant passer entre
deux cylindres d'acier. || Terme de papeterie. Com-
primer en tous sens, entre les mains, les feuilles
de papier qui viennent d'être achevées. || Terme de
cirier. Pétrir la cire pour la rendre molle. || Dresser
une lime, une faux, un croissant sur la meule.
|| 3° S'écacher, v, réfl. Être écaché. Une pointe qui
s'écache.
— HIST. xme s. [Il] Ne l'a triblée n'esquachie
[une racine], Ainçois la menja sanz tribler, Ren.
25106. Tantl'ont tiré et desachié, Quetotl'ont mort
etesquachié, ib. t2756. Leflum est touzjours trou-
ble, dont ceulz du pais qui boire en welent [veu-
lent], vers le soir le prennent et esquachent quatre
amandes ou quatre fèves, JOINV. 220. Et dit ainsi
que qui vouloit tuer premier la serpent, il li devoit
esquacher le chief, m. 219. || xvrvs. Automne aussi,
qui les membres tachés Avoit par tout de raisins
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